Catégorie : Algérie

  • Algérie : La réouverture des frontières n’est pas à l’ordre du jour

    La réouverture des frontières du pays, fermées depuis 7 mois à cause de la pandémie du coronavirus (Covid-19), n’est pas à l’ordre du jour, ont indiqué des membres du Comité scientifique de l’évaluation et du suivi de la pandémie de la Covid-19 en Algérie.

    Des membres du comité scientifique ont expliqué que la décision du maintien de la fermeture ou de l’ouverture des frontières du pays «ne relève pas des prérogatives» du Comité scientifique qui est «un conseil consultatif».

    «Notre rôle se limite à valider les protocoles sanitaires des différents secteurs qui présentent leurs plans à notre instance au niveau du ministère de la Santé pour accompagner le déconfinement et permettre la reprise des activités. Comme c’était le cas pour plusieurs secteurs, notamment l’Education nationale, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, les activités sportives, etc.», ont-ils relevé. Ils sont unanimes à dire que «la question de l’ouverture des frontières du pays est une décision politique qui émane du gouvernement.»

    «Pour le moment, aucun protocole sanitaire n’est présenté au conseil scientifique pour organiser cette réouverture aux niveaux national et international», ont fait savoir ces membres du Comité scientifique. «La réponse sera scientifique et non politique».

    Lors d’une entrevue avec des responsables de médias nationaux diffusée le 20 septembre sur l’ENTV, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que «la réponse à cette question sera scientifique et non politique.» «Elle sera étudiée avec nos experts et spécialistes de la santé (…). Certains pays, d’Europe notamment, qui ont pris cette décision de procéder à l’ouverture de leurs frontières suivant un programme qu’ils ont établi, ont été obligés de reconfiner à nouveau certains secteurs. Et il faut savoir qu’un retour au confinement est très dangereux, pas uniquement pour l’économie, mais aussi sur l’état d’esprit des citoyens», avait-il expliqué.

    De son côté, le ministre de la Santé et président du Comité scientifique, le Professeur Abderrahmane Benbouzid avait indiqué le 18 septembre sur le plateau de la chaîne Canal Algérie que la décision de la réouverture des frontières était une mesure souveraine. «C’est une décision à l’échelle du pays et on ne peut pas la réduire à un avis du Comité scientifique», avait précisé le ministre, en poursuivant : «la décision de maintenir les frontières fermées est une décision sage, c’est ce qui nous a préservé et nous a permis de maintenir cette situation».

    «Pour le moment, aucune date ne peut être fixée» «Pour le moment, aucune date ne peut être fixée. L’État a le devoir d’assurer à sa population la santé et la sécurité. Et c’est dans cette optique que l’État veille à l’évolution de la situation sanitaire dans le pays et dans le monde et écoute le comité scientifique», avait-t-il expliqué, en ajoutant : «nous ne voulons pas prendre des décisions hâtives, dont les conséquences entacheront la crédibilité de l’État».

    «Cette décision a plusieurs aspects et elle n’est pas uniquement liée au secteur de la santé (…). Si nous allons permettre dès maintenant la circulation des avions et des personnes, nous ne pourrions pas tout contrôler», avait argumenté Benbouzid, en précisant que «ce n’est qu’après l’amélioration de la situation sanitaire dans le monde et pas uniquement chez nous, que nous allons étudier cette question, puisque le rôle du comité scientifique n’intervient qu’après la décision des pouvoirs politiques, qui nous demanderons un avis scientifique sur cette question (…).»

    Y. D.

    L’Echo d’Algérie, 1 oct 2020

    Tags : Algérie, frontières, réouverture des frontières, coronavirus, covid 19, confinement, déconfinement, vols, voyages, 

  • Algérie : l’ablation de l’espoir

    Une hausse sans précédent du nombre de Harraga (migrants clandestins) a été constatée en Espagne durant la fin de cet été, et ce malgré la crise sanitaire actuelle liée au Coronavirus.

    Selon le média Orient 21, du 6 septembre 2020, les garde-côtes espagnols ont appréhendé 5 343 Algériens sur l’ensemble des côtes de la péninsule ibérique, contre seulement 1 178 Marocains.

    Ainsi le taux de migration clandestine depuis l’Algérie a augmenté de 60% par rapport à la même période de l’année 2019, dépassant ainsi le taux des migrants en provenance du Maroc, pays le plus rapproché de l’Espagne en terme géographique.

    Ah El Harga ! Ce rêve coloré des désespérés qui, une fois sur deux, vire au cauchemar.

    Chaque jour que Dieu fait, le périple excitant de la traversée se transforme en nécromant iodé du nouveau cimetière des rêves…La Méditerranée !

    Untel parti depuis une semaine a appelé sa famille. D’un autre parti depuis un mois, la famille est sans nouvelles.

    L’attente, figure atroce de l’arrêt du temps, étreint dans une angoisse sans pareille famille, amis, voisins. C’est l’insoutenable pic de la douleur quand l’appel du sang est aux abonnés absents.

    En solo, en famille entière, en mode mineur(e)…La Harga, nouvelle substitution ( rêvée ) d’une vie meilleure à une vie impossible, emmène chaque jour plus de candidats à la traversée des miroirs…qui reflèteraient autre chose qu’un quotidien devenu insupportable.

    50, 60, 70 millions de centimes est le coût d’une place pour la traversée.

    Le prix ne rebute personne et les listes d’attente s’allongent. Car lorsqu’on a, depuis longtemps, subi l’ablation de l’espoir, le prix devient secondaire. Le débat sur El Harga est depuis longtemps clos dans les familles. Car l’axe obsessionnel ( qui consiste à tout reprocher aux familles), est le prétexte contre ceux qui les ont mis au monde. « Vous nous avez rien raconté sur vos combats. Et à cause de votre silence, nous portons aujourd’hui les tares de vos défaites et vos désillusions. Donc El Harga est notre seule planche de salut » (propos rapportés à nos oreilles par le père d’un migrant). Cela est peut-être vrai, mais c’est sans doute aussi faux, car aucune raison n’est bonne pour aimer autant le désespoir. En tous cas, El Harga se fiche déja de l’Algérie nouvelle.

    La Nation, 30 sept 2020

    Tags : Algérie, migration, émigration, harga, harragas, pateras, clandestins, sans papiers,

  • Algérie : Représentativité et crédibilité

    Mise sur les bons rails, la démarche référendaire entre de plain-pied dans l’étape finale. Près de 10 mois après l’épreuve réussie de la présidentielle qui permet une remarquable maîtrise du déroulement du processus électoral, le chantier prioritaire de la révision constitutionnelle, conçu comme le socle de la nouvelle Algérie du changement radical, aborde, dans de bonnes conditions, le virage de la consultation populaire du 1er novembre.

    Après la convocation du corps électoral et la révision exceptionnelle des listes, le lancement de la campagne électorale, prévue du 7 au 28 octobre, lance le débat démocratique ouvert aux partis politiques, aux associations et aux personnalités politiques. Des dispositions législatives et réglementaires ont été ainsi édictées par l’Autorité nationale indépendante des élections qui précise, dans un arrêté, les modalités de participation des partis politiques disposant d’un groupe parlementaire dans les deux chambres, de 10 députés dans les deux chambres ou dans 25 assemblées populaires communales. C’est le cas également des associations présentes au moins dans 25 wilayas.

    En attendant le verdict des urnes appelé à trancher le nouveau paysage politique, à la faveur notamment du renouvellement des institutions attendues avant la fin de l’année, la démarche participative privilégie une meilleure représentativité et une crédibilité d’une classe politique largement désavouée par le hirak populaire originel. Le débat démocratique et contradictoire, porteur de visions différenciées, ne s’en portera que mieux pour, à la fois, combattre les anciennes pratiques de l’allégeance et du clientélisme et éclairer l’opinion nationale sur les choix d’avenir. Ce sont donc les forces nationales, à ancrage social incontesté, qui seront appelées, en toute liberté, à animer une campagne électorale aux conditions d’équité garanties par l’Anie en procédant au choix des sites d’affichage et, en collaboration avec l’Arav à la répartition du temps d’antenne dans les médias audiovisuels publics.

    En définitive, c’est le choix libre et souverain du peuple, pleinement consacré par le droit de vote immuable et fondamentalement acquis au changement démocratique, qui constituera le levain de la nouvelle Algérie en rupture avec les dérives du règne du despotisme, de la fraude et de la corruption, y compris politique.

    Voici venir le temps de la représentativité réelle dans un scrutin libre et transparent qui interpelle hautement et impérativement une jeunesse et, en allié du changement, la société civile.
    Horizons, 30 sept 2020

    Tags : Algérie, constitution, référendum, représentativité, crédibilité, 

  • Mohamed Djemiai sort de prison

    L’ancien secrétaire général du FLN Mohamed Djemiai quitterait la prison, ce mercredi 30 septembre 2020, après avoir purgé sa peine d’un an de prison ferme.

    Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a condamné ce mercredi Mohamed Djemiai à deux ans de prison dont un an de sursis et à 200 000 Da d’amende.

    Il convient de rappeler que l’ancien secréraite général du vieux parti avait été placé le 19 septembre 2019 sous mandat de dépôt à la prison de El Harrach pour « menaces » et « destruction de documents de preuves ».

    Tags : Algérie, Mohamed Djemiai, corruption, justice, FLN,

  • La délégation algérienne achève sa visite en Mauritanie

    La délégation algérienne, conduite par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères a achevé, ce mardi après-midi, sa visite de travail en Mauritanie.

    A son départ de l’aéroport international de Nouakchott Oum-Tounsi, la délégation a été saluée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed.

    M. Sabri Boukadoum était arrivée à Nouakchott dans la matinée à la tête d’une importante délégation qui comprend M. Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, Kamel Rezig, ministre du Commerce, Abdel Rahman bin Bouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et Mohamed Chafik Mesbah, directeur général de l’Agence algérienne de Coopération internationale pour la solidarité et le développement.

    Cette visite a permis d’examiner les différents aspects de coopération fructueuse entre les deux pays frères.

    AMI, 9 juin 2020

    Tags : Algérie, Mauritanie, coopération,

  • Algérie : Les mises au point de la Présidence

    Le ministre conseiller à la Communication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, M. Mohand Oussaïd Belaïd, a indiqué hier, que ce qui a été évoqué dans le communiqué de Soufiane Djilali (Président du parti Jil Jadid)concernant sa demande de libération de certains détenus était « vrai », précisant que le président de la République avait promis d’étudier cette demande

    A une question sur ce qui a été évoqué dans le communiqué de Soufiane Djilali (prédident de Jil Jadid) concernant sa demande de libération de certains détenus, le ministre conseiller a précisé, lors d’une conférence de presse au siège de la présidence de la République, que c’était « vrai » et que c’était le « fruit du dialogue », soulignant que le président de la République avait « promis d’étudier cette demande ».Le président Tebboune a « répondu à la demande du président de Jil Jadid et promis de l’étudier, dans le cadre duplein et strict respect de ses pouvoirsconstitutionnels et de son attachement total au respect de l’indépendance de la justice », a ajouté M. Belaïd, estimant que ceux qui boycottent le dialogue « assument leurs responsabilités ».

    La Constitution escomptée doit être »le fruit d’un consensus national »

    Le ministre conseiller à la Communication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, BelaïdMohand Oussaïd, a fait état, également, d’une possible prorogation, pour une durée raisonnable, de la campagne de débat et d’explication autour de l’avant-projet de révision constitutionnelle, afin que la Constitution escomptée soit « le fruit d’un consensus national, le plus large possible ». Le débat autour de la mouture del’avant-projet de révision de la Constitution, en dépit des mesures de prévention de la Covid-19 limitant la liberté de circulation et de réunion, « confirme le besoin intense du pays d’une Constitution consensuelle » qui jette les fondements d’une nouvelle ère « trans-mandats présidentiels » et « non une Constitution sur mesure pour des personnes ou des partis », a précisé M. Mohand Oussaïd .
    Soulignant que cet objectif requiert d’élargir la base du débat à toutes les franges de la société, il a indiqué qu’en réponse, à la demande de plusieurs partis politiques, associations civiles et personnalités nationales, « une prorogation est à l’étude, pour une durée raisonnable, de la campagne de débat et d’explication autour de l’avant projet de révision constitutionnelle. « Le but étant de parvenir à une Constitution qui soit le fruit d’un consensus national le plus large possible répondant à la nécessité impérieuse et urgentepour le pays de se doter d’institutions véritablement élues sous la bannière de la Déclaration du 1er Novembre 1954, pourédifier la Nouvelle République en consolidation des trois composantes de l’identiténationale: l’islam, l’arabité et l’amazighité », a-t-il conclu.

    La Présidence confirme le départ du Consul du Maroc à Oran

    Le ministre conseiller à laCommunication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, M. Belaïd Mohand Oussaïd, a déclaré, aussi hier que le Consul du Maroc à Oran avait effectivement quitté le territoire national, et que son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance. « Le Consul du Maroc a effectivement quitté le territoire national à la demande de l’Algérie et son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance », a indiqué M. Belaïd Mohand Oussaïd, en réponse à une question lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République. Pour le Porte-parole officiel de la présidence de la République, « l’attitude du Consul marocain n’était pas étonnante, car c’est un officier des renseignements marocains ». Affirmant que cette page dans les relations diplomatiques entre les deux pays « est désormais tournée », il a soutenu que l’Algérie « est un Etat qui oeuvre à atténuer l’impact des problèmes sociaux sur ses citoyens, alors que d’autres font dans la politique de l’autruche », pour éviter de voir venir la menace. « Nous faisons en sorte d’élever le niveau pour préserver les relations entre les deux peuples frères, algérien et marocain », a conclu M. Belaïd Mohand Oussaïd.

    « L’Etat veille à ne pas risquer la vie des citoyens »

    M. Mohand Oussaïd Belaïd a affirmé que l’Etat veillait à « ne pas risquer » la vie des citoyens, tout en recherchant des « compromis » entre la relance de la vie économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19. Lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République, le ministre conseiller a précisé, qu’à la suite de la réunion du Haut-conseil de sécurité, consacrée à l’évaluation de la situation sanitaire du pays à la lumière de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, il avait été décidé de commencer à préparer un plan d’action pour la phase post-Covid- 19, soulignant que l’Etat a veillé depuis le début à « ne pas risquer » la vie des citoyens. Une politique qui n’empêche pas, a-t-il ajouté, de rechercher dans le même temps des compromis entre la relance de la vie économique et la luttecontre la pandémie.

    Les dons numéraires s’élèvent 3,86 mds DA

    Belaïd Mohand Oussaïd a affirmé, que la valeur des dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre la Covid- 19 ont atteint, jusqu’à hier lundi, 3,86 mds DA, plus d’un (01) million d’Euros et près d’un (01) million de dollars. « Les dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre la Covid- 19 s’élèvent à 386 milliards de centimes, 1,195 million d’Euros, 980.000 dollars et 7.700 livres sterling », a précisé M. Belaïd Mohand Oussaïd lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République.

    Concernant les modalités de distribution de ces dons aux citoyens impactés par la propagation de la Covid-19, le porteparole de la Présidence a fait savoir qu’ils seront octroyés en fonction d’une étude élaborée par une commission présidée par le Premier ministre, regroupant des représentants de la société civile et du croissantrouge algérien (CRA). « Pour éviter les mésinterprétations et dans le souci d’agir dans la transparence, une commission présidée par le Premier ministre et constituée de membres représentant la société civile et la CRA sera chargée de l’élaboration d’une étude visant à arrêter les critères de distribution de ces dons aux citoyens touchés par cette pandémie », a-t-il souligné.

    Le Président dépêche une importante délégation ministérielle à Nouakchott

    Belaïd Mohand Oussaïd a indiqué, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait dépêché « il y’a quelques heures », une importante délégation ministérielle à Nouakchott (Mauritanie), pour échanger les informations entre les deux pays, en matière de lutte contre la Covid- 19. M. Oussaïd a indiqué que le président Tebboune « a dépêché, il y’a quelques heures, une importante délégation ministérielle à Nouakchott conduite par le ministre des Affaires étrangères pour échanger les informations avec les frères mauritaniens en matière de lutte contre la pandémie », estimant que cette délégation était « la première du genre depuis la suspension du trafic aérien en mars dernier ». Cette visite traduit l’intérêt particulier accordé par les Présidents des deux pays, à entretenir le contact au mieux des intérêts des peuples de la région, a-t-il ajouté

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 10 juin 2020

    Tags : Algérie, Maroc, Mauritanie, Constitution, consul du Maroc à Oran, covid19, pandémie,

  • Les biens spoliés des algériens, élément essentiel du contentieux algéro-marocain

    Par Noureddine Khelassi

    Les Algériens du Maroc, issus de l’immigration installée dès 1840, n’ont pas été victimes de la seule politique de marocanisation des terres et autres biens domaniaux. Quelque 70 000, dont 14 000 inscrits auprès des services consulaires, ont été dépossédés de leurs biens en 1994.

    Cette année-là, le Maroc avait fait le constat médusé de l’existence d’un islamisme armé endogène en mesure de passer aux actes. Il le fera à la faveur de l’attentat spectaculaire contre un palace de la ville de Marrakech.
    Dans une superbe fuite en avant, dont le makhzen a toujours le secret, les autorités marocaines accusent alors les services secrets algériens d’être les instigateurs de cet attentat à la bombe.
    La réalité des faits prouvera plus tard que cette action d’éclat était le fait exclusif des djihadistes marocains.
    Les propriétaires algériens payeront quand même, au prix fort, cet aveuglement politique, leurs biens spoliés étant toujours sous séquestre.

    La spoliation a commencé en 1963

    Le régime marocain pourra toujours arguer de l’étatisation des biens des Marocains d’Algérie. Dans le contentieux relatif aux biens des ressortissants algériens et marocains au Maroc et en Algérie, c’est le palais royal qui porte la responsabilité d’avoir inauguré et clos le mouvement d’expropriation. En dépit de textes régissant l’établissement des ressortissants des deux pays sur les territoires respectifs, le Maroc avait lancé le mouvement de spoliation dès 1963.

    Le contexte de la « Guerre des sables », agression militaire caractérisée contre l’Algérie fraîchement indépendante, s’y prêtait. Plus tard, en 1973, le dahir (décret) numéro 1.73.213 du 2 mars, relatif « au transfert à l’Etat de la propriété des immeubles agricoles appartenant aux personnes physiques étrangères et aux personnes morales », organisera un nouveau mouvement de dépossession.

    Destiné à l’expropriation des étrangers, dans le cadre de la marocanisation des terres agricoles, il ne sera appliqué finalement qu’aux seuls propriétaires algériens.
    Des milliers de nos compatriotes de Guercif, Agadir, Taza, Oujda, Berkane, Casablanca, Nador et Fès, seront carrément spoliés. Ces biens, ainsi que les propriétés reprises en 1963 sont toujours sous séquestre. Ils sont gérés par un organisme d’Etat, la SOGETA.


    Ces mouvements de spoliation ont été effectués au mépris de la convention d’établissement algéro-marocaine, signée à Alger, le 15 mars 1963, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Laraki.

    Cette convention sera renforcée par un protocole annexe au traité d’Ifrane de 1969, la modifiant et la complétant. L’article 5 de cette convention consacre le principe du libre exercice des droits économiques et l’égalité fiscale. Il assimile même les ressortissants des deux Etats aux nationaux de chacun des deux pays. L’assimilation au national est réalisée dans « l’exercice des activités professionnelles et salariées ». En vertu de ces dispositions claires, les ressortissants des deux Etats « pourront librement accéder à la propriété des biens mobiliers et immobiliers ».
    Et, de ce fait, « en jouir et exercer tous les droits de possession de propriété et de disposition dans les mêmes conditions que les nationaux ».

    De même, et dans les mêmes conditions de jouissance, peuvent-ils « assurer la gestion sous toutes ses formes, de leurs biens mobiliers et immobiliers, commerciales ou agricoles ».

    En matière de statut personnel et de dévolution successorale, y compris les legs, la convention prévoit en même temps que « les juridictions de chacune des parties doivent appliquer, conformément aux principes du droit international privé, la loi nationale de l’autre partie sous réserve des règles de l’ordre public. »

    La convention d’établissement fixe aussi les conditions d’expropriation. Elle stipule que « les biens des ressortissants de chacun des deux pays situés sur le territoire de l’autre ne pourront faire l’objet d’expropriation que pour cause d’utilité publique et conformément à la loi ».

    Les autorités marocaines avaient alors une singulière interprétation de la « cause d’utilité publique » au lendemain d’un attentat à la bombe islamiste en 1994. Pour régler les problèmes de toutes sortes, y compris des questions d’expropriation, le traité d’Ifrane prévoit de conférer à une commission mixte paritaire les compétences nécessaires pour « régler tout problème pouvant naître » de l’application de la convention d’établissement de 1963.

    Biens arch ou biens melk, les possessions des Algériens remontent au début du mouvement migratoire des Algériens vers le Maroc. C’est-à-dire, à partir de 1840 et jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Beaucoup d’Algériens ont accompagné l’Emir Abdelkader lors de son exil dans ce pays en 1843. La plupart de nos compatriotes viennent surtout de l’Oranie, notamment de Tlemcen, Nedroma et Mascara.


    Les Bouabdellah possédaient de grands domaines agricoles

    La majorité d’entre eux s’est donc installée avant le protectorat français en 1912. Piliers de l’Administration du Protectorat et du Makhzen (administrateurs, traducteurs, magistrats, fonctionnaires, enseignants), beaucoup participeront à la Résistance marocaine contre l’occupant français.

    Certains, comme la famille Bouabdallah, dont le père, Hadj Mustapha, est décédé à l’âge de 105 ans, possédaient des milliers d’hectares et des fermes agricoles d’envergure.

    La famille Bouabdallah détenait des fermes qui serviront notamment de siège à l’Ecole des cadres de la Révolution, d’atelier de fabrication d’armes, d’antenne de l’état-major de l’Armée de Libération Nationale (ALN) et de structures du Ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG) qui abritaient des antennes de renseignement et de transmissions.

    Parmi les familles d’Algériens spoliés, il y a aussi, à titre d’exemple, celle des Khalef dont est issu l’ancien patron de la Sécurité militaire algérienne (SM), Kasdi Merbah, de son vrai prénom Abdallah. L’ancien chef de gouvernement du président Chadli Bendjedid avait justement fait ses classes de maître espion à l’Ecole des cadres de la Révolution abritée dans une des fermes de la famille Bouabdallah.

    Le père de Kasdi Merbah, Hadj Hammou Khalef, avait été dépossédé d’une ferme de 250 hectares fertiles dans la région de Mechra Bel Kssiri dans la province de Sidi Kacem. Il décédera sans avoir jamais récupéré son bien légitime. Autre exemple de familles injustement expropriées, les Maz, originaires de Mostaganem, étaient également de riches possédants. La question des biens des Algériens au Maroc, dont une bonne partie est constituée de riches possessions, est un élément important du contentieux entre l’Algérie et le Maroc.

    Le royaume chérifien, qui revendique pour ses ressortissants expulsés d’Algérie en 1975 leurs biens nationalisés, serait plus crédible dans sa démarche s’il consentait lui-même à appliquer aux Algériens dépouillés ce qu’il réclame de façon récurrente pour ses propres ressortissants.
    C’est-à-dire une juste réparation qu’il a généreusement accordée par ailleurs aux anciens colons français et européens. Comme il n’y a pas de petites et de grandes causes, la réouverture de frontières entre les deux pays et l’édification du grand Maghreb fraternel passent aussi par des chemins de traverse comme l’indemnisation des propriétaires injustement dépossédés de leurs biens.

    Le Jeune Indépendant, 7 juin 2020

    Tags : Maroc, Algérie, biens spoliés,

  • Algérie : L’épreuve de vérité

    Le retour à la vie économique et sociale est une épreuve décisive. La bataille du déconfinement en deux phases interpelle les opérateurs, les commerçants et les citoyens sur le devoir de vigilance, de prudence et de responsabilité pour relever le défi individuel et collectif de la normalisation. Rien n’est définitivement acquis, particulièrement pour tous ceux qui ont longtemps souffert de la pandémie et, conséquemment, appelés à se mobiliser davantage pour préserver les acquis enregistrés et faire preuve de solidarité avec les catégories professionnelles concernées par la deuxième phase de la levée du confinement prévue le 14 juin.

    Tout manquement au respect des mesures de déconfinement et tout relâchement, durement vécu pendant le Ramadhan, sont de nature à stopper net le processus enclenché et à remettre en cause les résultats satisfaisants arrachés par l’armée des blouses blanches et confortés par la longue chaîne de solidarité citoyenne. Le dénouement est si proche qu’il serait insensé de prendre le risque d’un retour à la case départ. Il est nettement perceptible dans la décrue observée dans le principal foyer de la contamination.

    Globalement, la stabilisation de la situation sanitaire, à la faveur de l’engagement du corps médical, la création de nouveaux laboratoires et de la généralisation des enquêtes épidémiologiques, a conduit au déconfinement de 4 wilayas, en attendant les autres wilayas. L’exemple de Blida qui a fermé, le 7 juin, deux de ses trois centres d’hospitalisation, est suffisamment éloquent pour inciter les 10 wilayas les plus touchées, notamment celles du centre, à plus d’engagement. C’est dire que, totalement tributaire de l’évolution de la situation sanitaire, le déconfinement «progressif et flexible» est a portée de main des bénéficiaires de la reprise de l’activité économique et sociale.

    Tout l’enjeu réside maintenant dans leur capacité d’organisation et de gestion de l’environnement qui passe par le respect des mesures barrières et le port obligatoire du masque à l’intérieur et à l’extérieur des ateliers, des magasins et des lieux de travail. L’optimisme est de retour. Il se doit d’être renforcé par un professionnalisme de tous les instants.

    Horizons, 9 juin 2020

    Tags : Algérie, confinement, déconfinement, covid19, coronavirus, pandémie,

  • Algérie : Le consul du Maroc à Oran est un officier des services des renseignements (présidence)

    L’ex consul du Maroc à Oran est un officier des services. C’est ce qu’a révèle le ministre conseiller, porte-parole de la présidence de la République, Bélaid Mohend Oussaid .

    « Oui, effectivement, nous avons officiellement demandé à ce que ce diplomate quitte le territoire national car il a contrevenu aux règles de bienséance et aux usages et règles qui régissent la diplomatie » dira en effet le porte-parole de la présidence au cours de sa conférence de presse qu’il anime en ce moment à El Mouradia. Et de révéler donc que « ce consul est un officier des services de renseignement marocains ».

    Cependant, pour le responsable algérien, « l’Algérie ne veut pas entrer dans des campagnes médiatiques» et « veut élever le niveau et maintenir les relations entre les deux pays et les deux peuples frères ».

    M. Belaid a affirmé que cette page dans les relations diplomatiques entre les deux pays « est désormais tournée » soutenant que l’Algérie « est un Etat qui peuvre à atténuer l’impact des problèmes sociaux sur ses citoyens, alors que d’autres font dans la politique de l’autruche ».

    Pour rappel, ce diplomate avait suscité une vive indignation lorsque, recevant des ressortissants marocains il y’a quelques jours, qualifiait l’Algérie de « pays ennemi ».

    Tags : Maroc, Algérie, consul du Maroc à Oran, Aherdane Boutaher,

  • Mauritanie : Nouakchott accueille une importante délegation algérienne

    NOUAKCHOTT REÇOIT LA PREMIÈRE ET LA PLUS IMPORTANTE DÉLÉGATION DIPLOMATIQUE ENVOYÉE PAR L’ALGÉRIE À L’ÉTRANGER DEPUIS L’ARRÊT DU TRAFIC AÉRIEN

    L’aéroport international d’Oum Tounsy dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, reçoit la première mission diplomatique de haut niveau que le gouvernement algérien a envoyée à l’étranger depuis l’arrêt du trafic aérien étranger.

    L’avion de la délégation algérienne achemine une aide médicale au secteur de la santé mauritanien, qui rencontre de grandes difficultés pour contenir le virus Corona.

    Le porte-parole officiel de la présidence algérienne, Belaid Amhand Oussaid, a confirmé aujourd’hui mardi que la mission dirigée par le ministère des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, se rendra dans la capitale, Nouakchott,en vue, -selon lui-objectif d’échanger des informations dans le domaine de la lutte contre Corona.

    Belaid Amhand Osaid a indiqué lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au siège présidentiel qu’il s’agit de la première mission diplomatique à ce niveau depuis l’arrêt des mouvements du trafic aérien.

    Selon des sources « anbaa Info », la délégation algérienne sera reçue à l’aéroport de Nouakchott par des membres éminents du gouvernement dirigé par le ministre des Affaires étrangères Ismail Ould Cheikh Ahmed, après quoi la délégation sera reçue plus tard ,au palais présidentiel par le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, à qui elle remettra un message de son homologue algérien Abdel Majid Taboun.

    Ensuite, la délégation tiendra une série de réunions d’affaires distinctes avec le Premier ministre Ismail Ould Bedda Ould Cheikh Sidya et le ministre des Affaires étrangères Ould Cheikh Ahmed.

    En août 2018, la Mauritanie et l’Algérie ont ouvert le premier poste frontalier terrestre reliant les villes algériennes de Tindouf (sud-ouest) et de la Mauritanie Zouerate (nord-est), dans le but d’intensifier le commerce, de faciliter la circulation des personnes et de renforcer la coopération en matière de sécurité.
    La Mauritanie et l’Algérie sont reliées par des frontières terrestres d’environ 460 km.

    Source : Adrar Info, 9 juin 2020

    Tags : Algérie, Mauritanie, covid19, coronavirus, pandémie,