Catégorie : Algérie

  • L’euro et le dollar repartent à la hausse face au dinar!

    Une éventuelle reprise des activités commerciales serait à l’origine

    Le taux de change de l’euro et du dollar a augmenté par rapport au dinar ces dernières 48 heures sur le marché parallèle de change de Port-Saïd à Alger. Ce dernier a continué, faut-il le rappeler, à fonctionner via les réseaux sociaux; malgré le confinement instauré par les autorités du pays dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation du Coronavirus.

    Cette hausse s’explique par une forte demande de la monnaie européenne et américaine enregistrée ces derniers jours.

    En effet, le billet de 100 euros et 100 dollars s’échangeaient respectivement, mardi, à 19 500 et 17 800 dinars. Elle intervient après une nette baisse enregistrée depuis mars dernier, date à laquelle les liaisons aériennes, maritimes, y compris les déplacements à l’intérieur du pays ont été suspendus à cause de la pandémie de Covid-19.

    Pour les cambistes, ces taux connaîtraient une hausse considérable avec le retour à la normale, la reprise des activités commerciales, touristiques, le lancement de la saison estivale ainsi que la reprise des vols.

    Ces derniers estiment que les taux de change devraient remonter à leur niveau d’avant-crise sanitaire (Coronavirus), c’est-à-dire à 205 da pour un euro et 185 da pour un dollar.

    Des experts affirment par ailleurs qu’il est temps d’interdire ce marché parallèle de reprendre son activité après le déconfinement, à travers l’installation des bureaux de change, loin des transactions et des points de vente anarchiques répandus sur l’ensemble des wilayas du pays.

    A ce titre, Abdelkader Berriche, expert en économie a affirmé que le prix de la devise sur le marché de Square était soumis au principe de l’offre et de la demande et ne répondait guère à une règle économique. C’est pourquoi il est impératif, soutient-il, d’intégrer ce marché dans la sphère légale de sorte de mettre fin à la pénurie des ressources financières.

    Selon les estimations de la Commission des finances et du budget à l’APN, il y a des sommes colossales qui circulent dans la sphère informelle estimées à environ 6 milliards de dollars.

    Echouroukonline, 27 mai 2020

    Tags : Algérie, dinar. monnaie, change, devise, dollar, euro,

  • Pourquoi l’Algérie rompt avec un demi-siècle de non-ingérence?

    Dalia Ghanem*

    Des modifications constitutionnelles permettraient à Alger de participer aux opérations de maintien de la paix et d’envoyer des unités de l’armée à l’étranger.

    La semaine dernière, un avant-projet de la constitution algérienne révisée a été publié. Selon ce schéma, l’Algérie peut, «dans le cadre des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes», participer aux opérations de maintien de la paix. En outre, le président peut décider d’envoyer des unités de l’armée à l’étranger après un vote majoritaire des deux tiers du parlement.

    S’ils étaient adoptés, ces deux amendements constitueraient un changement important. Depuis son indépendance de la France en 1962, l’Algérie a promu une politique de non-ingérence, poursuivant la médiation, l’inclusion et le dialogue avec tous les acteurs – y compris les islamistes tels que le Ennahda tunisien – sur l’intervention militaire.

    Lever un tabou

    Dans la nouvelle architecture régionale caractérisée par une multitude de menaces à ses frontières, l’Algérie tente de se repositionner en s’écartant de ses principes rigides non interventionnistes. Alors que le recadrage de cette doctrine peut prendre plus de temps et d’efforts, un tabou important est levé.

    Cela aura un effet dissuasif, décourageant potentiellement les acteurs étatiques et non étatiques de prendre des mesures indésirables ou de se livrer à une agression militaire contre les voisins directs de l’Algérie. Cela rendra également les actions de l’Algérie moins prévisibles, ce qui lui donnera un avantage tactique. Plus important encore, cela permettra à l’Algérie de projeter sa puissance militaire et de prendre les devants si une action bien préparée et bien dirigée par l’Afrique doit voir le jour dans la région.

    Alors, l’Algérie s’apprête-t-elle à devenir un acteur pertinent dans la gestion des multiples crises dans son voisinage direct?

    Ce qui est certain, c’est que le pays tente de maximiser la protection de son arrière-cour dans une région tumultueuse, où la Libye, entre autres États, a été une source de problèmes de sécurité.

    Il est trop tard pour que l’Algérie fasse une réelle différence en Libye. Ses efforts pour parvenir à un règlement politique ont échoué.

    Le début de la crise libyenne en 2011 était une occasion manquée – un moment qu’Alger aurait pu façonner grâce aux efforts diplomatiques et militaires. Au lieu de cela, son principe fondamental de non-intervention a ouvert les portes à une opération militaire mal conçue de l’OTAN, sachant qu’elle ne provoquerait pas une réponse algérienne décisive.

    Intervention à l’étranger

    Cette position a facilité l’ingérence étrangère et les indiscrets de divers acteurs régionaux et internationaux (Égypte, Émirats arabes unis, Qatar, France, Italie, Russie et Turquie), en plus du maréchal libyen Khalifa Haftar, dont l’offensive de plusieurs mois pour saisir Tripoli du gouvernement d’accord national (GNA) – bien qu’Alger ait qualifié la capitale de «ligne rouge que personne ne devrait franchir» – en est un bon exemple.

    On peut en dire autant des manœuvres diplomatiques infructueuses, comme l’opposition de l’Algérie en janvier à l’intervention d’Ankara en Libye. La Turquie a finalement envoyé des troupes pour soutenir le GNA.

    Les amendements constitutionnels suggèrent qu’Alger a tiré des leçons de ses erreurs en Libye depuis 2011. Ils lui permettraient d’être plus proactif si un autre conflit éclatait dans un État voisin. Parmi les pays limitrophes de l’Algérie figurent le Mali, le Niger et la Mauritanie, tous considérés comme des États fragiles, susceptibles de déclencher un conflit.

    Dans un tel scénario, l’Algérie pourrait désormais intervenir pour dissuader les menaces potentielles ou l’aventurisme militaire de tiers. Les adversaires de l’Algérie peuvent désormais peser plus soigneusement leurs options en matière d’intervention ou d’ingérence soit dans son voisinage direct, soit chaque fois que ses alliés sont menacés.

    Des études ont montré que les perceptions sont essentielles au succès ou à l’échec des efforts de dissuasion. Déployer une puissance militaire importante directement sur le chemin des acteurs étatiques et non étatiques non seulement briserait la prévisibilité de la politique étrangère algérienne, mais enverrait également un message fort et clair.

    Changement stratégique

    Pour ce faire, le gouvernement algérien doit planifier et préparer sa population à ce changement stratégique. Le côté de la planification est clair, car le pays dispose d’un budget de défense substantiel et a consacré des années au renforcement des capacités logistiques et à la formation des troupes.

    Quant au public, un débat national sérieux peut être nécessaire pour convaincre les citoyens de la nécessité du changement doctrinal. Cela impliquerait des messages sans ambiguïté à d’autres États que l’Algérie a non seulement les capacités, mais aussi la volonté de mettre à exécution les menaces si nécessaire. Toute perception de faiblesse compromettra les efforts de dissuasion.

    Compte tenu de son histoire diplomatique, de sa puissance militaire et de ses ambitions régionales, ce changement pourrait permettre à l’Algérie de remplir efficacement son rôle autoproclamé de courtier en énergie et de stabilisateur régional – le premier pas vers un changement de sa politique étrangère plus en phase avec la volonté de l’Algérie de être reconnu comme un fournisseur de sécurité régionale.

    Il est encore trop tôt pour dire s’il y aura un changement significatif dans la politique étrangère de l’Algérie, mais une chose est sûre: la rigidité doctrinale de la non-intervention n’est plus valable pour la sécurité et les intérêts nationaux de l’Algérie.

    L’Algérie doit mobiliser des ressources proportionnées à ses capacités réelles et afficher une ferme volonté de réagir si elle n’a pas d’autre choix.

    *Dalia Ghanem est une étudiante algérienne résidente au Carnegie Middle East Centre à Beyrouth, où son travail étudie la violence politique et extrémiste, la radicalisation et le djihadisme en mettant l’accent sur l’Algérie. Elle est l’auteur de nombreuses publications sur l’Algérie et a été conférencière invitée sur ces questions dans diverses conférences et commentatrice régulière dans les médias imprimés et audiovisuels arabes et internationaux.

    Source : Middle East Eye, 19 mai 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Algérie, armée, Afrique, Maghreb, Afrique du Nord,

  • Parlement Européen : Le lobby Maroc-Israël s’agite contre l’Algérie

    La collusion entre le Maroc et Israël s’affiche au grand jour au Parlement européen. Ainsi, une dépêche de l’agence d’information officielle marocaine (MAP) datée de son bureau de Bruxelles, fait dire au Parlement européen, qui compte 751 députés, ce que sept de ses membres issus du lobby maroco-sioniste espèrent pouvoir imposer à cette institution. « Le Parlement européen réclame une intervention urgente de l’Union européenne (UE) pour mettre un terme à la répression en Algérie », titre la dépêche qui rapporte la teneur d’une lettre attribuée à « plusieurs eurodéputés ». Ils espèrent, selon la même source, « attirer l’attention du Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité, sur la situation de la liberté de la presse en Algérie et les exactions commises à l’égard des journalistes ».

    Les députés en question sont précisément au nombre de sept. Il s’agit de Raphaël Glucksman, Bernard Guetta et Salima Yenbou de France, Hannah Neumann d’Allemagne, Maria Arena de Belgique, Tinek Strik de Hollande et Heidi Hautala de Finlande. Raphaël Glucksman, au parcours politique sinueux, a été porté candidat dans la douleur par le Parti socialiste, et n’a jamais fait l’unanimité dans les rangs de ce dernier. On le comprend aisément lorsqu’on sait que, après avoir longuement chassé en terres néolibérales et atlantistes (il est, dès 2008, conseiller de l’enfant prodige de l’une des premières révolutions colorées, le président géorgien Mikheil Saakachvili), avant de trouver refuge dans une social-démocratie en perte d’identité. Bernard Guetta, journaliste de profession est un ardent défenseur d’Israël. Quel crédit accorder au soutien de cette coalition à la cause de la liberté d’expression, lorsqu’elle vient en appui à un régime où les détenus d’opinion croupissent par centaines dans des geôles où ils retrouvent pour la plupart leur dernier refuge sous terre. Qu’il s’agisse d’Agdz, Kelaat M’Gouna, Tazmamart, de triste mémoire ou encore de Derb Moulay Chérif, les centres de détention du royaume chérifien sont connus pour abriter des opposants ayant subi les pires tortures, avant d’être enterrés à proximité dans l’anonymat. Tazmamert, prison secrète, demeure dans l’histoire l’incarnation d’oppression politique qui n’a d’égale nulle part ailleurs. Que la MAP se fasse le relais et amplifie un événement insignifiant est l’expression d’une surexcitation, qui a pour seule motivation les succès extraordinaires du peuple sahraoui au sein de la communauté internationale pour l’exercice de son droit légitime à l’autodétermination. Par ailleurs, l’alliance du Makhzen avec les milieux sionistes œuvre à empêcher que l’Algérie retrouve les chemins de la stabilité, de l’ordre, des droits et libertés et de la croissance. C’est cela qui inquiète le plus cette alliance. Sinon, comment expliquer que le consul du Royaume à Oran déclare honteusement être « en terre ennemie », s’agissant d’un pays où les voisins marocains trouvent encore accueil et hospitalité. Dans un tout récent document de stratégie militaire intitulé: « Pour une nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc », ses rédacteurs des Forces armées royales écrivent, toute honte bue: « Un retour en arrière montre que les maux que vivait le Maroc ont commencé quand le sultan Moulay Soulaiman ferma les portes du Maroc à toutes les relations avec l’Europe, qui se faisaient essentiellement via la mer, et décida de s’orienter vers l’Est, pour des raisons religieuses et culturelles et décida d’offrir les unités navales de l’Empire à l’Algérie et la Tunisie, relevant jadis de l’autorité de la Sublime Porte à Istanbul ».

    C’est vers Tel-Aviv que se tourne désormais le royaume pour relayer ses plus viles campagnes contre son voisin. Et Le sioniste Netanyahu et son acolyte Ganz – qui s’apprêtent à spolier l’ensemble de la vallée du Jourdain- sans doute pour sceller le pacte honteux du Maroc, dont le souverain est Président fantôme il est vrai, du comité el Qods, ont nommé pas moins de 10 ministres d’origine marocaine. Nous reviendrons plus en détail sur cette menace à nos frontières et de ce régime mercenaire, le Makhzen et sa monarchie devenue un danger permanent pour notre pays.

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 21 mai 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Israël, lobby sioniste, Parlement Européen,

  • Les Don Quichotte du Parlement européen

    Commissionnés par le vibrionnant secrétaire général de Reporters sans Frontières, les eurodéputés Raphaël Glucksmann, Bernard Guetta et Marie Arena – ceux-là mêmes qui avaient initié, en novembre dernier, une résolution sur la « situation des libertés en Algérie »- se sont empressés, avec une jubilation évidente, d’interpeller le Haut Représentant de l’UE, Josep Borrell, pour « l’exhorter à condamner la détention du journaliste Khaled Drareni et à faire pression sur les autorités algériennes pour sa libération immédiate ». Rien que ça !

    Décidement, ces trois compères, narcissiques et prétentieux, tels des redresseurs de torts donquichottesques, à la fois burlesques et pathétiques, s’ingénient et se surpassent dans l’ingérence perfide dans les affaires internes d’un pays souverain, sous couvert d’une prétendue sollicitude – sélective et à géométrie variable- à l’endroit de la liberté de la presse.

    Cette fois-ci, Glucksmann, Guetta et consorts ne se sont pas véritablement sublimés dans le maquillage de cette nouvelle entreprise d’immixtion haineuse dans les affaires algériennes.

    Par impéritie ou précipitation, les VRP de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, ont laissé tomber le masque en faisant, dans cette adresse au chef de la diplomatie de l’UE, une fixation sur le cas spécifique de Khaled Drareni, accusé, rappelons-le, « d’incitation à un attroupement non armé » et d’ « atteinte à l’intégrité du territoire national ».

    Pourquoi, diable, cette focalisation particulière et insistante sur un « journaliste » réputé, au sein de la corporation, pour son activisme pro-LGBT et pour ses relations assidues et engagées avec la légation française à Alger ?

    En fait, la réponse se trouve dans la question. Ne pouvant agiter le landerneau politique en France, (sans doute, contreproductif et trop compromettant sur les accointances de l’intéressé avec les institutionnels de l’hexagone), RSF et ses obligés ont entrepris de mobiliser et de relayer à l’international leur campagne anti-algérienne, notamment auprès des principaux partenaires de l’Algérie (institutions européennes et USA, ou RSF s’est payé une page entière dans le journal de référence, le Washington Post) en espérant, naïvement, pouvoir peser sur le cours imperturbable et indépendant de la justice algérienne.

    Encore, une bande de charlots, qui n’a rien compris à l’Algérie.

    Boualem Karim
    Politologue

    Tags : Algérie, Parlement Européen, Reporters Sans Frontières, RSF, presse,

  • Affaire du consul du Maroc à Oran : Le silence trouble de Rabat

    Une vidéo dans laquelle le consul du Maroc à Oran qualifie l’Algérie de «pays ennemi» est venue exacerber les tensions diplomatiques entre les deux pays et les autorités officielles marocaines se gardent encore de réagir dans les normes aux évènements suscités par ce dérapage.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Depuis hier, un communiqué portant en-tête du consulat du Maroc circule pourtant. Il se veut une réaction, un démenti plus exactement au contenu de la vidéo en question qu’il remet en cause et qualifie de montage «ne reflétant en aucun cas la réalité de la situation qui se produisait à ce moment».

    La même source nie donc les propos tenus par le consul et souligne «la volonté du roi Mohammed VI d’œuvrer pour la consolidation des liens d’amitié entre les deux pays». Ce démenti a été enregistré ce jeudi, soit moins de vingt-quatre heures après la convocation de l’ambassadeur du Maroc en Algérie par le ministère des Affaires étrangères.

    Dans un communiqué rendu public, le MAE explique que le représentant de Rabat a été «confronté aux propos du consul lors des échanges qui ont eu lieu entre lui et les citoyens marocains», et que la qualification «de l’Algérie de pays ennemi, dans le cas où elle s’avère réelle, est une grave violation des normes diplomatiques qui ne peut en aucun cas être acceptée».

    Aucune réaction officielle des autorités marocaines n’a fait suite à cette convocation qui intervient, il faut le dire, dans un climat d’escalade découlant d’une série de provocations émanant du ministre marocain des Affaires étrangères. Il y a moins de dix jours, Nacer Bourita avait qualifié l’Algérie de pays «aux velléités séparatistes», après la condamnation par cette dernière de l’ouverture de deux représentations diplomatiques par des pays africains sur le territoire de Laâyoune occupée.

    Plusieurs provocations similaires avaient précédé cette déclaration, et l’Algérie s’était limitée à réagir en faisant observer qu’il s’agissait là de gesticulations auxquelles elle était somme toute habituée.

    La vidéo dans laquelle le consul du Maroc à Oran qualifie l’Algérie de «pays ennemi» face à des citoyens marocains révoltés par le fait de ne pas avoir été rapatriés durant cette épidémie, ne pouvait cependant à l’évidence se passer de réaction plus sévère.

    La nature et la dureté du message délivré au représentant de Rabat laissaient même deviner la volonté d’Alger de voir le consul marocain rappelé dans son pays, mais des démentis de sources autorisées marocaines se sont mis à circuler très vite dans des médias marocains. Certains ont aussi cité des «sources diplomatiques» qui se sont suffies de nier les propos du consul. L’argument sera-t-il suffisant aux yeux d’Alger ?

    Le Soir d’Algérie, 16 mai 2020

    A. C.

    Tags : Algérie, Maroc, consul marocain à Oran, pays ennemi,

  • Algérie : Voici pourquoi le consul marocain a dérapé

    TOUT SUR LES RAISONS QUI ONT POUSSÉ LE CONSUL MAROCAIN À ORAN À DÉRAPER GRAVEMENT : La mise à nu

    Tout semble avoir démarré à partir d’une vidéo, dont notre journal s’était fait l’écho il y a de cela une semaine, et qui relate l’incommensurable calvaire de sujets marocains bloqués en Algérie à cause de l’épidémie de coronavirus, mais désirant ardemment rentrer chez eux…

    Renseignements pris, cette poignée de marocains, très présents, et très actifs sur les réseaux sociaux, ne sont que l’infime partie émergée d’un immense iceberg. Ils représentent à ce titre, et à leur corps défendant surtout, une terrible épine dans le « pied bot » de la diplomatie de Rabat, supposée soigner son image de marque vis-à-vis de l’étranger. L’on apprend ainsi que les Marocains bloqués à l’étranger depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus sont au nombre de pas moins de 30 000 personnes. Ce chiffe, particulièrement important, n’est pas du tout le fruit du hasard. Il est en effet lié à un choix politico-stratégique secrètement fait par Rabat depuis le premier jour de l’apparition de cette pandémie.

    En prenant la décision de fermer ses frontières, le Maroc avait également pris celle d’abandonner lâchement, et secrètement, ses ressortissants. De poignantes histoires circulent ainsi sur les réseaux sociaux, mais sans faire le buz toutefois. C’est par exemple le cas de ce couple dont le calvaire perdure secrètement depuis le mois de mars passé : « Saïda Yassine souffre d’hypertension et son mari a un cancer du sang. Ce couple d’avocats était parti le 8 mars 2020 pour l’hôpital de Madrid afin d’effectuer un contrôle médical. Le 12 mars au soir, ils apprennent que les frontières entre l’Espagne et le Maroc sont fermées. Ils tentent alors leur chance en prenant un nouveau vol pour la France et ensuite le Maroc. Hélas, ils se heurtent à nouveau le 13 mars à une fermeture totale des frontières marocaines. «La compagnie aérienne a annulé nos billets et depuis ce jour nous sommes chez ma belle-fille à Orvault». En France, ils sont entre deux et trois mille Marocains dans ce cas et près de 30 000 à l’étranger sans possibilité de retour. Nous avons fait toutes les démarches possibles», explique Saïda, 58 ans, très en colère. Nous avons contacté le consulat du Maroc à Rennes qui nous a fait remplir des formulaires. En vain ».

    Le 14 mars, le Maroc avait décidé de boucler ses frontières et de suspendre tous ses vols internationaux pour contenir la pandémie liée au coronavirus. L’annonce, sans préavis, a pris de court tous ceux qui étaient en déplacement. Si des vols spéciaux ont permis de rapatrier des touristes bloqués au Maroc, les citoyens marocains se trouvant à l’étranger n’ont, eux, pas été autorisés à regagner leur pays. Même dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ils n’ont pas pu traverser la frontière à pied. Depuis, ils n’ont cessé d’interpeller les plus hautes autorités du pays, à coups de lettres adressées au roi, de pétitions, de campagnes sur les réseaux sociaux et de vidéos dans lesquelles ils implorent leur gouvernement de les faire rentrer. Sans résultat pour l’instant.

    À la faveur de ces révélations, on comprend mieux la surmédiatisation de l’histoire de ce groupe de Marocains empêchés de rentrer au pays, bloqués en Algérie après avoir été molestés et dépouillés ; l’on comprend mieux pourquoi cette affaire, loin d’être isolée, place Rabat dans ses tous petits souliers. On arrive même à saisir ce qui a pu se dérouler dans la petite cervelle de ce Consul marocain basé à Oran. Privé d’arguments, poussé jusqu’à ses plus ultimes retranchements, il a fini par perdre patience, flancher et prononcer ces propos regrettables et indignes d’un diplomate de carrière.

    Du coup, on se surprend à avoir –presque- pitié de cet « ennemi », en train de se débattre de manière pathétique pour tenter de s’expliquer, de se sortir de ce mauvais pas, de chasser cette image qui dit que les diplomates marocain se conduisent comme des goujats. Pendant ce temps, l’« ennemi » algérien, stoïque, poursuit sa voie, légaliste et humanitaire. Par exemple, l’hôpital de campagne déployé par l’Algérie au profit des réfugiés sahraouis a sans doute permis d’éviter le pire. Mais peut-être que cette façon de faire n’arrange pas les affaires de nos « amis » makhzéniens…
    Mohamed Abdoun

    MAE : L’ambassadeur marocain convoqué

    L’ambassadeur du Royaume du Maroc à Alger a été convoqué, mercredi, par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, pour « le confronter aux propos du Consul général du Maroc à Oran lors d’un échange avec des citoyens marocains », a indiqué le lendemain un communiqué du MAE.

    « L’ambassadeur du Royaume du Maroc à Alger a été convoqué, mercredi 13 mai 2020, par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères pour le confronter aux propos du Consul général du Maroc à Oran lors d’un échange avec des citoyens marocains », lit-on dans le communiqué. Il a été signifié à l’ambassadeur du Maroc que « la qualification par le Consul général du Maroc à Oran, si elle venait à être établie, de l’Algérie de ‘’pays ennemi’’ est une violation grave des us et coutumes diplomatiques, qui ne saurait être tolérée. C’est également une atteinte à la nature des relations entre deux pays voisins et deux peuples frères, ce qui requiert des autorités marocaines la prise des mesures appropriées pour éviter les répercussions de cet incident sur les relations bilatérales », ajoute-t-on de même source.

    R. N.

    Source : Le Courrier d’Algérie, 16 mai 2020

    Tags : Maroc, Algérie, consul marocain à Oran, pays ennemi,

  • Maroc-Algérie : Campagnes hostiles, accusations mensongères et provocations

    Par Boualem Hnine

    A un moment où l’information à l’heure d’Internet ouvre de nouvelles possibilités, en termes d’osmose, d’interactivité et de renforcement de la place de la communication dans la vie politique, y compris dans le monde organisationnel, l’agence de presse marocaine MAP s’évertue à lutter contre les fausses informations, alors que son correspondant à Bruxelles, Adil Zaari Jabiri, vient d’écrire dans un papier intitulé : « le café du commerce algérien n’a pas fermé ! », on en faisant son fond de commerce. Mais, un commerce à base de rumeurs, de fake news, oubliant l’idée que la propagande a mauvaise réputation.

    Incompréhensibles aussi sont les sorties médiatiques inopportunes du Ministre marocain des Affaires étrangères et tout récemment les propos prêtés au consul du Maroc à Oran, quand il évoque l’Algérie comme un «pays ennemi».

    Le terme « ennemi » est en effet au cœur de cette affaire. Alors que le consul marocain, s’il avait la formation requise, pouvait, en toute sérénité, rester dans la normalité du discours officiel, à commencer par le discours du Roi lui-même, sans offusquer le peuple algérien.

    Au lieu d’ennemi, il aurait faire appel au génie de la langue pour éviter ce qualificatif belliqueux qui traduit des dispositions « malveillantes».

    En espérant court-circuiter l’Algérie dans son renouveau, et face à l’imperturbable sérénité qu’affiche actuellement le Président de la République Abdelmadjid Tebboune et le Ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, s’est intronisé maladroitement champion de la paix.

    Le costume d’apparat, dont il s’est drapé, il y a quelques temps, cache mal l’esprit belliqueux devenu injustement dominant à Rabat.

    Comment expliquer ces sorties hystériques récurrentes ? Comment interpréter les derniers errements psychotiques du Consul Général du Maroc à Oran, allant jusqu’à qualifier l’Algérie de pays ennemi?

    Le Ministre Sabri Boukadoum n’a pas tord de récuser ces propos d’autant qu’en «Algérie, toutes les autorités, que cela soit aux Affaires étrangères ou ailleurs, nous faisons attention à ne pas jeter de l’huile sur le feu, notamment dans nos relations avec le Maroc frère ».

    Oui, le Maroc est un pays voisin et le peuple marocain est un peuple frère, n’en déplaise à Monsieur Bourita et à son Consul Général.

    Bien entendu, cette tendance n’est pas fortuite. Elle renseigne sur une certaine volonté de vouloir, sous le couvert d’un soi-disant pragmatisme qui n’existe en fait que dans le registre de la duperie de circonstance, imposer les thèses propagandistes marocaines. Il est vrai que cette démarche, qui mise sur le fait accompli, risque d’abîmer sérieusement le processus onusien.

    Le Ministre Nasser Bourita, qui ne rate aucune occasion pour attaquer l’Algérie, et ça tout le monde le sait, fait figure d’acteur secondaire. D’où puise t-il cette liberté d’action marquée non seulement par l’aventurisme, mais aussi par des agendas clivants des réseaux proches du cercle royal. C’est donc dans ce contexte de rédemption professionnelle sur le dos de l’Algérie, qu’il faut situer cet exercice.

    Visiblement en manque d’arguments, M. Bourita revient à la charge, lors du sommet du groupe de contact du Mouvement des non-alignés (NAM) qui s’est tenu la semaine passée, en visioconférence, en accusant l’Algérie d’utiliser ses ressources pour alimenter la « déstabilisation régionale » : « Ce pays au lieu d’utiliser ses ressources pour améliorer la situation précaire de sa population dans le contexte de la pandémie du Covid-19, les détourne pour alimenter la déstabilisation régionale ». (sic)

    Selon l’agence de presse officielle marocaine MAP, M. Bourita a réagi ainsi après que l’Algérie ait posé la question du Sahara occidental lors de ce sommet.

    Mais cette violence abstraite, voire symbolique qui s’inscrit dans la durée, cache mal une forme de « schizophrénie » des derniers ministres marocains des affaires étrangères, à l’exception de Si Mohamed Benaissa, un homme épris de culture et d’éthique, qui a toujours, à ma connaissance, milité avec clarté et détermination pour le rapprochement des deux pays frères.


    Boualem Hnine (ancien diplomate)

    Algérie1, 15 mai 2020


    Tags : Maroc, Algérie, pays ennemi, Sahara Occidental,

  • En pleine pandémie, le Maroc expulse les subsahariens vers la frontière de l’Algérie

    Ils sont abandonnés en plein désert sans eau.

    Selon l’ONG Caminando Fronteras, plus de 100 subsahariens ont été arrêtés dans les monts de Nador et expulsés vers les frontières algériennes. Parmi eux, il y avait des mineurs. Ils sont abandonnés en plein désert.

    Au Maroc, la chasse aux subsahariens s’est accru depuis le début de la pandémie. Une fois à la frontière algérienne, ils sont dépourvus de leurs passeport et leurs portables.

    Même si les déportations est une vieille pratique des autorités marocaines, la section de Nador de l’AMDH s’attendait à ce qu’elles diminuent pendant la période de pandémie et les mesures de confinement, mais ce n’était pas le cas.

    L’expulsion d’un migrant vers un pays qui n’est pas son pays d’origine est illégale. A cela s’ajoute, la tendance des forces de l’ordre à ne pas respecter les mesures de sécurité pour prévenir les contagions au sein de la population subsaharienne.

    Tags : Maroc, migration, subsahariens, pandémie, covid19, Algérie,

  • Alger convoque l’ambassadeur français à cause d’une photo publiée par l’armée (Journal)

    – Publiée par le commandement de l’armée française à la fin du mois d’avril sur son compte Twitter, la photo a été retirée entre temps.

    Le journal français “L’Opinion” a rapporté, jeudi, que le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur français accrédité à Alger (sans préciser de date) pour protester contre une photo publiée par le commandement de l’armée française sur son compte Twitter.

    Le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas annoncé, officiellement, la convocation de l’ambassadeur Xavier Driencrout, à cause de cette photo, qui a été supprimée entre temps par le commandement de l’armée française de son compte.

    La photo, considérée comme attentatoire par Alger, a conféré davantage de tension aux relations, initialement tendues entre les deux pays, depuis plusieurs mois.

    Publiée à la fin du mois d’avril dernier, la photo représente un panneau routier qui signale plusieurs destinations internationales, dont l’Algérie. Un écriteau apparaissait en affichant à côté du drapeau algérien, la bannière des Amazighs d’Algérie et la région de Tizi Ouzou où ils résident, comme s’il s’agissait d’une région indépendante du pays.

    La photo en question a soulevé une vague de colère en Algérie qui s’est illustrée, notamment, à travers les réseaux sociaux.

    Le journal « Echourouk » a indiqué que cette photo « recèle une haine viscérale héritée depuis la période de la détestable colonisation française, qui décline de manière explicite ses tentatives de dislocation de l’unité nationale ».

    Si l’information de la convocation s’avérerait juste, c’est la deuxième fois, en l’espace de quelques semaines, que l’ambassadeur français est convoqué au siège du ministère algérien des Affaires étrangères.

    L’ambassadeur avait déjà été tenu informé à la fin du mois de mars dernier, d’une vive protestation contre l’invitation par la chaîne de télévision « France 24 » (officiel), un analyste qui alléguait que l’armée algérienne a détourné une aide reçue de la Chine pour lutter contre la propagation de la pandémie de la Covid-19 à un hôpital militaire d’Alger.

    Le président algérien Abdelméjid Tebboun avait accusé, le 7 mai courant, la France d’avoir assassiné, durant 132 ans d’occupation (1830-1962), la moitié de la population algérienne (5,5 millions de victimes) dans des crimes imperceptibles en dépit des tentatives de les blanchir, a-t-il dit.

    Le président algérien affichait cette position dans un message adressé à son peuple, à l’occasion du 75ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 commis par l’armée coloniale française contre des manifestants civils algériens.

    Depuis la démission de l’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril 2019, sous la pression d’un soulèvement populaire hostile à son pouvoir, les relations entre Alger et Paris se sont tendues, tout particulièrement, depuis que la France ait annoncé son appui à une réforme soumise par Bouteflika pour prolonger son mandat.

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  • Le Maroc refuse de rapatrier ses citoyens et accuse l’Algérie


    Le Midi : Le consul du Maroc a Oran quqlifie l Algérie de ’pays ennemi

    Nouvelle provocation

    Le consul du Maroc à Oran a tenu des propos ahurissants à l’égard de l’Algérie en la qualifiant « de pays ennemi ».

    Devant des ressortissants marocains venus exprimer leur mécontentement en raison du retard pris dans leur rapatriement, le consul s’est lâché. « Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement », a lancé le diplomate visiblement à court d’argument à donner à ses interlocuteurs, comme on le voit sur cette vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Le grave dérapage du consul du Maroc à Oran illustre l’état d’esprit des responsables politiques du royaume à l’égard de l’Algérie. « Ce sont des propos graves, irresponsables et inacceptables »,

    a réagi une source diplomatique algérienne à TSA. Les relations algéro-marocaines se sont nettement dégradées ces derniers jours et le Maroc a repris ses attaques directes contre l’Algérie. Début mai, dans un discours prononcé au sommet du groupe de contact du Mouvement des non-alignés (NAM), le ministre marocain des Affaires étrangères avait accusé l’Algérie, sans la nommer, d’ »alimenter le séparatisme ». Notre source ajoute : « Sa mission en tant qu’officiel exerçant en Algérie est de contribuer au renforcement des relations d’amitié avec le pays accréditaire conformément à l’esprit et à la lettre de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques ». .

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    Le Soir d’Algérie : Grave dérapage du Consul du Maroc à Oran

    «Comme vous le savez, nous sommes dans un pays ennemi. Il faut se dire la vérité» ! C’est, en substance, la phrase lâchée spontanément en arabe par le consul du Maroc à Oran. Il s’adressait, là, à des ressortissants marocains résidant ou de passage en Algérie, venus l’interpeller, visiblement, sur leur situation en cette conjoncture de crise sanitaire.

    Le consul de sa majesté, apparemment à court d’arguments, demandera à ses compatriotes d’éviter des rassemblements (interdits en Algérie et ailleurs d’ailleurs), s’engageant à prendre en charge leurs doléances mais, comme tout sbire du Makhzen qui se respecte, ajoutera cette venimeuse phrase à l’encontre de l’Algérie : « Nous sommes dans un pays ennemi .» Du jamais entendu dans la bouche d’un diplomate en exercice, parlant du pays hôte, à plus forte raison s’adressant à des compatriotes à lui qui ne lui demandaient que la prise en charge d’une préoccupation somme toute banale.

    Ce grave dérapage langagier, impardonnable en diplomatie, n’est, néanmoins, que l’expression toute spontanée de ce que le régime marocain a toujours pensé d’un pays qu’il considère effectivement comme son premier ennemi. Il ne se passe pratiquement pas une seule semaine sans que le très distingué anti-algérien ministre des Affaires étrangères marocain, Nacer Bourita, déverse toute sa haine en direction du «voisin de l’Est», sans qu’il soit jamais rappelé à l’ordre par le palais, ce qui veut tout dire.

    Et pour tout dire aussi, cette déclaration de guerre — il n’y a pas d’autres noms s’agissant d’un propos de diplomate — prouve, encore une fois, que la politique étrangère du Maroc est bâtie sur deux axes cardinaux : l’anti-algérianisme et la négation des droits du peuple sahraoui. Il s’agit, en effet, d’une conception doctrinale qui remonte à loin dans le temps et dans l’espace.

    Même la lointaine Mauritanie et une bonne partie du Sénégal n’avaient pas échappé par le passé aux fantasmes expansionnistes de ce royaume de type médiéval qui se surestime exagérément.

    Kamel Amarni

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