Catégorie : Algérie

  • Le Maroc un ami du Mali?

    En ce moment le Maroc est au cœur de l’actualité malienne et met en place une stratégie pour se rapprocher du Mali. En effet on se souvient qu’il était présent lors de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita dit « IBK ». C’était la première fois qu’il participait à l’investiture d’un chef d’état africain.

    Cette semaine le roi du Maroc Mohamed VI accompagné de sa délégation c’était rendu à Bamako dans le cadre d’une coopération maroco-malienne. Au Mali on a tendance à analyser les relations inter États de manières très manichéens. Dans un premier cas on aura tendance à voir l’état avec qui l’on traite comme un « ami », un sauveur , un frère un allié. Dans le second cas ça sera le constat inverse, ce pays est un ennemi, un colonisateur etc…

    Ces analyses ont une part de vérité, mais le côté émotionnel ou passionnel que l’on ajoute dans ces analyses inter États nous éloignent de la réalité.

    Pour éviter cela, pour me rapprocher le plus de la réalité, je veux enlever tout aspect passionnel ou émotionnel lors de mon analyse et me baser principalement sur les faits plutôt que sur des suppositions.

    Ce qui m’intéresse est de savoir de quelle relation le Mali a vraiment besoin avec le Maroc ?

    Est ce que l’on peut considérer le Maroc comme un allié ou plutôt est ce que les intérêts du Maroc convergent avec ceux du Mali ?

    La politique étrangère que tous les états appliquent est une politique machiavélique, c’est à dire la protection et uniquement la protection de ses propres intérêts. Si un état doit collaborer avec le diable pour ses propres intérêts, Il ira le suivre en enfer si le chef d’état estime que c’est dans son intérêt. De Gaulle disait « la France n’a pas d’ami seulement des intérêts ». Je vais ajouter autre chose « un état n’a ni d’amis ou d’ennemis seulement des intérêts convergeant ou divergeant ». Je m’explique lorsque deux états ont des intérêts communs pour défendre leurs biens, ils vont s’allier mais dans le cas contraire, ils vont au contraire s’affronter. Ce n’est pas la politique que je voudrais voir mais c’est la réalité.

    Le Maroc ou d’autre états musulmans se présentent comme des pays frères ou amis envers le Mali.

    Mais où étaient ces états quand le Mali était en crise ? Que faisaient-ils ?

    C’est vrai que l’on peut noter que le Maroc fut le seul pays du Maghreb à clairement exprimer son indignation lorsque les terroristes au Nord du Mali ont détruit les mausolées de Tombouctou et à les qualifier clairement de terroristes, et à soutenir le Mali pour la conservation de l’intégralité total de son territoire mais ce dernier aspect me chiffonne. Le Mali a émit des mandats d’arrêts internationaux envers les membres du MLNA. Le MLNA a menacé l’intégrité territoriale du Mali, attaqué la population et les institutions maliennes. En collaborant avec des groupes terroristes telle que le MUJAO il s’est aussi attaqué à la souveraineté de l’Etat du Mali. Mais dans ce cas pourquoi le roi du Maroc a t-il accueillis le Bilal Ag Cherif un des leader du MLNA s’il est un « ami » du Mali ? Pourquoi le Maroc a attendu que les mausolées de Tombouctou soient détruits pour manifester son indignation ? Pourquoi ne l’a-t-il pas manifesté lors du coup d’état ou encore lorsque le MLNA a envahi le Nord du Mali ?

    Ce ne sont pas des reproches, mais lorsque qu’on analyse ces faits on voit bien que les intérêts du Maroc ne convergent pas avec ceux du Mali.

    Il y’a un autre aspect qu’il ne faut pas oublier, les échanges commerciaux ou diplomatiques entre le Mali et le Maroc sont faibles par rapport à d’autre acteurs comme la Chine ou l’Union européenne. On peut même dire que les échanges entre l’Afrique subsaharienne et le Maroc sont minimes.

    Il y’a deux principales raisons. La première est l’influence de son voisin l’Algérie. Le Maroc entretient une rivalité tendue avec l’Algérie au niveau économique et miliaire pour avoir le leadership régional. L’Algérie a une grande influence dans la région. Le Maroc même s’il le voulait n’aurait pas pu intervenir dans la crise malienne sans l’autorisation de l’Algérie. Et l’Algérie ne voulait pas la présence d’une nation comme le Maroc ou la France dans le nord du Mali.

    La deuxième raison, le Maroc a découvert le potentiel de croissance et d’opportunité de l’Afrique tard. Pendant longtemps et en France c’est encore le cas on considère l’Afrique en particulier l’Afrique subsaharienne comme un continent de misère.

    Mais certaines nations ont vu plus rapidement le potentiel qu’a ce continent. C’est le cas de la Chine, de l’Inde ou encore le Brésil et maintenant les états unis.

    Bien sûr, il est inutile de préciser que la France aussi se prépare à récupérer sa part du gâteau africain.

    Le Maroc prenant conscience de l’importance qu’aura l’Afrique subsaharienne, veut lui aussi avoir sa part du gâteau dans le continent africain. C’est pour cela que depuis quelques années le Maroc a accéléré ses relations avec les pays d’Afrique noirs en particuliers ceux d’Afrique francophone. Dans le but de pouvoir devenir une nation émergente et d’avoir le leadership régional il est nécessaire pour le Maroc qu’il puisse s’approvisionner en ressource énergétique ou minières que ses voisins africains possèdent. Le Maroc a augmenté les domaines de coopération avec les états sahéliens, supprimé les dettes des pays les plus pauvres.

    Le Maroc ne coopère pas avec le Mali par solidarité ou pour l’aider à se reconstruire, mais il est là, pour gagner les marchés maliens et rentabiliser les investissements qu’il fera au Mali. Les intérêts sont avant tout financiers, c’est aux maliens de rester vigilants s’ils ne veulent pas que leurs intérêts soient lésés.

    Il faut aussi avoir en tête que le partenariat que le Mali établit avec le Maroc aura des répercussions avec la relation que ces deux états ont avec l’Algérie. Le Mali pourrait subir d’avantages de menaces issues du MLNA ou d’AQMI. En tout cas cela ne va pas améliorer ses relations. Le Mali doit faire attention de ne pas être le terrain de jeux de la rivalité Algero-Marocaine à son détriment. Mais il ne peut pas non plus ignorer l’appel du pied du Maroc. Le Mali n’a pas beaucoup de partenaires, il est aussi important que le Mali, s’il veut se reconstruire diversifie ses partenaires économiques ou diplomatique.

    Il est important que le Mali face du business ou des relations avec des partenaires qui ne vont pas le coloniser à nouveau comme la France ou la Chine.

    Il est vrai que l’on peut craindre une dégradation au niveau des relations Algero-Maliennes. Et cette dégradation est justifiée par les derniers évŕnements.

    Les rebelles du MLNA qui venaient de Lybie sont venus avec leurs armes jusqu’au Mali. Le Mali n’a pas de frontière avec la Lybie donc les rebelles sont forcements passés par les états voisins c’est à dire l’Algérie et le Niger. Et le chemin le plus rapide de la Lybie au Nord du Mali en tout cas vers Kidal, c’est de passer par l’Algérie. Donc comment des individus armés jusqu’au dents ont pu traverser des kilomètres de frontière sans que les Algériens ne les arrêtent ? Pourquoi la plupart des terroristes qui se sont repliés sont aujourd’hui en Algérie et ne sont pas inquiétés.

    Si avoir un allié, c’est avoir un allié qui laisse mes ennemis se préparer à m’attaquer et qui les laisse replier tranquillement dans son territoire je préfère qu’il devienne mon ennemi. Car qu’il soit mon allié ou mon ennemi j’aurais des problèmes.

    Que ce soit le Maroc ou l’Algérie les deux états peuvent nuire ou déstabiliser le Mali.

    D’où l’importance pour le Mali de ne pas jouer avec le feu avec à travers cette rivalité.

    Le Maroc n’est pas un ami mais il n’est pas non plus un colonisateur ou une menace directe. Le Maroc n’a pas le hard power de l’Algérie ou encore de la France ou de la Chine. Par rapport au retard qu’il a sur ses rivaux, il doit faire plus de concession. Et il faut aussi noter qu’à ce jour le Maroc n’est pas un grand partenaire diplomatique ou économique. Il faudra voir si le Maroc sur le long terme aura les moyens de mener de telle politique de coopération. Et surtout s’il a les moyens de concurrencer les autres investisseurs comme la France, la Chine, les USA ou l’Inde voir l’Afrique du Sud.

    En conclusion le Maroc est juste un investisseur qui défendra uniquement ses intérêts. La vrai question n’est pas de savoir si les marocains vont aller dans l’intérêt des maliens. Mais si les maliens vont profiter de cette coopération pour aller dans leurs intérêts, il ne faudra pas compter sur le Maroc pour défendre nos intérêts.

    MOUSSA MANSA

    http://rebellespacifiques.unblog.fr/2014/02/26/le-maroc-un-du-mali/

    LE MAROC D’ABORD

    Le roi est est arrivé, il y avait à boire et à manger pour tous, du moins pour une partie du peuple. Ne comptez pas sur moi pour contribuer au mythe du roi qui aime si bien le Mali et son peuple qu’il se rangera du côté du pouvoir central de Koulouba. Dans cette méga, giga et téra crise que nous connaissons, l’art du cache misère est le sport favori de tous ceux qui ont eu la destinée du Mali entre les mains. Après avoir accordé tous les honneurs à l’adultérin Hollande, toutes les vénérations au Boucher de Ouagadougou Compaoré, le Mali à travers son imposant et encombrant président Keita est en train de faire du lèche cul au roi du Maroc. Si demain IBK a une haleine de chacal, vous comprendrez d’où  provient l’odeur. Le résultat sera identique aux précédentes mises en scène. Seul un projet digne de ce nom avec la collaboration des maliens car il s’agit de l’avenir des maliens pourra trouver un destin plus heureux. Pour l’instant le pouvoir joue à cache cache avec le peuple, des milliers d’heures de vol du souverain, des incantations, des menaces, des pseudos justices et quelques larmes sont le lots des maigres propositions de solutions. Les maliens attendent mais finalement qu’est ce qu’ils savent faire d’autres que d’attendre? Vous remarquerez d’ailleurs que la plupart des chiens du Mali sont baptisés « patience », c’est dire combien ils sont attentistes. Revenons au roi du Maroc, l’hôte qui cristallise l’espérance des maliens en ce moment. Que peut-il apporter au Mali? Que peut-il apporter dans la recherche de solution de la crise territoriale malienne? Quel est le poids du Maroc et de son souverain dans la Galaxie des états qui décident? Prenons le Maghreb, la zone géographique à laquelle appartient le Maroc, il n’est pas la première puissance, il ne joue pas les premiers rôles. Le Maroc n’a toujours pas réussi à solutionner son propre problème territorial Sahraouis.Le Maroc visant son intérêt et son seul intérêt va entraîner le Mali dans un jeu malsain au cours duquel le Mali ne gagnera rien et se mettra à se prostituer comme il le fait déjà avec le célibataire de l’Élysée. Le Mali aime tendre la main, peut être qu’il faut lui couper les mains pour qu’il se mette à voler tout seul. La présidence malienne et certains maliens sont fier de nous annoncer que le « MAROC » va construire une cimenterie au Mali…Qu’est ce que cela signifie? le « Maroc » n’étant  pas une entreprise mais un Etat, alors qu’est ce qui pousse un Etat à investir dans un pays qui ne présente aucun avantage absolu en matière de production de ciment( à part la matière première les coût de transaction et les économies d’échelle réalisables et réalisées par les concurrents sont tels que le ciment malien ne sera compétitif pour personne, même pas pour les maliens eux mêmes). Alors on est tenté de dire que cette cimenterie présente toutes les caractéristiques d’un produit politique qui répond plus à un soucis de rachat de la paix comme dans le passé et de démonstration d’influence dans la zone nord du Mali. Il existe des forces plus coriaces que celle politique et diplomatique du roi du Maroc. L’implication de sa majesté Mohamed six dans la résolution de la crise malienne n’est en rien un tournant majeur, la France tutrice légale du Maroc y est déjà et ce bien avant le déclenchement de la mission Serval. Tout ce temps utilisé pour faire de la littérature de la paix et non l’édification de la paix elle même est du temps qu’on fait gagner au terrorisme version MNLA et installer dans l’inconscient collectif la partition de Mali. On ne peut pas affirmer que l’incursion du Maroc dans le ring malien est une bonne ou mauvaise chose, il est pervers de voir les choses ainsi, cependant la situation n’a rien à voir avec l’espérance béatifiée que la classe dirigeante voudrait faire croire aux maliens. Marocain ou malien, sur le sentier du roi, tu n’es qu’une proie. Un homme averti en vaut seize millions.

    ELIJAH DE BLA

    Source 

    Tags : Maroc, Algérie, Mali, MUJAO, MNLA, touaregs, Azawad, France, Barkhane, Chine,

  • Algérie : Au suivant !

    La dernière digue a peut être lâché hier au tribunal de Sidi M’Hamed où s’était ouvert le procès en appel des deux ex Premiers ministres, accusés de corruption dans le fumeux dossier du montage automobile. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont fini par abattre leur derniere carte dans l‘espoir d’obtenir une remise sur leurs peines.

    «Je n’étais qu’un Premier ministre qui exécutait des ordres ; ramenez le président Bouteflika pour témoigner… », s’est lamenté Sellal. «Je ne faisais qu’appliquer le programme du président Bouteflika», s’est lavé les mains Ahmed Ouyahia.

    Les deux ex Premiers ministres qui se sont jusque là contentés de se défendre contre les délits qui leurs sont reprochés, ont cette fois joué leur va tout. Ils ont tous les deux collé leurs méfaits à leur mentor, l’ex président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

    Cette stratégie de défense est somme toute compréhensible pour deux ex responsables qui n’ont rien à perdre mais peut être quelque chose à gagner. Ne serait-ce qu’une révision à la baisse de leurs peines respectives auxquelles ils ont été condamnés en première instance. Mais au-delà de l‘issue de ce procès en appel et du sort de ces deux ex responsables de l’exécutif qui n’intéresse pas outre mesure le commun des algériens, la convocation à la barre d’Abdelaziz Bouteflika devient de plus en plus inévitable.

    Le fait qu’il soit lâché y compris par Ouyahia et Sellal est signe que l’ex homme fort du régime durant les vingt dernières années, était tout à fait conscient des méfaits qui sont commis contre l’économie nationale ; s’il ne les a pas carrément ordonnés. A ce titre, il doit répondre de ses actes devant la justice. Quasiment tout son entourage immédiat et tous ses collaborateurs ont défilé devant les juges et envoyés en taule sauf lui. Il se confirme avec les témoignages d’Ouyahia et Sellal que l’ex président Bouteflika était le véritable «chef de bande». Rien ne se faisait sans lui. Et son frère aussi.

    Ouyahia et Sellal ont donc raison de dire qu’ils ne faisaient qu’exécuter ses ordres. Cela ne les disculpe pas pour autant de leurs responsabilités en ce sens qu’ils pouvaient refuser d’exécuter des ordres qui à leurs yeux n’allaient pas dans l’intérêt national. Le silence équivaut forcément à une complicité évidente dans tous les crimes économiques commis sous les ordres de «fakhmatihi».

    Invoquer l’exécution des ordres du président pour faire valoir des circonstances atténuantes, c’est un peu court… Le seul «mérite» qu’on pourrait éventuellement reconnaître à Ouyahia et Sellal est celui d’avoir (enfin !) levé la feuille de vigne qui couvrait la responsabilité pleine et entière d’Abdelaziz Bouteflika dans la pratique à l’échelle industrielle de la corruption. Alors, au suivant !

    Imane B.

    L’Est Républicain, 2 mars 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia,

  • Algérie : L’argent du 5e mandat à la loupe

    Le procès en appel du dossier de l’automobile s’est poursuivi hier pour le troisième jour au tribunal du Ruisseau. La cour a poursuivi l’audition des hommes d’affaires et d’accusés ayant occupé d’importantes fonctions pour la préparation de la campagne pour le cinquième mandat. Les mis en cause ont tous nié en bloc les accusations portées à leur encontre.

    C’est le cas de l’ancien patron du groupe IVAL Mohamed Baïri. Après avoir nié tous les faits pour lesquels il a été inculpé. Ce dernier a déclaré avoir été condamné à trois ans de prison, en première instance, en raison de l’acquisition «d’un terrain adapté à des constructions industrielles», dit-il.

    «A aucun moment, fait-il en outre savoir, on ne m’a dit qu’il s’agissait d’un terrain agricole. De plus, vous devez savoir que je n’ai, à ce jour, jamais vu ou mis les pieds sur cette parcelle. Lorsque j’ai pris connaissance des documents relatifs à ce terrain, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une décharge, je détiens tous les documents légaux.» Baïri va ensuite dans les détails révélant le montant du projet qui s’élevait, dit-il, à 340 millions, «mais il s’est avéré que ce terrain ne convenait pas».

    L’ex-patron du groupe IVAL s’est également défendu d’avoir reçu des avantages : «J’ai remis des dossiers légaux pour tous mes projets et ils ont été acceptés.» S’exprimant au sujet de Farès Sellal, fils de l’ancien Premier ministre, Baïri ajoute que ce dernier a versé une somme symbolique pour acquérir des actions dans sa société, mais qu’après trois ans et demi, il s’en est retiré emportant avec lui onze milliards. Son retrait, dit-il, est intervenu au moment où son père a été nommé Premier ministre.

    Ali Haddad : «je suis innocent»

    L’ancien patron de l’ERTHB a nié lui aussi toutes les charges retenues à son encontre. «Je n’ai jamais contribué à une collecte occulte de fonds pour le cinquième mandat, j’ai transporté l’argent destiné à cette campagne à Dar-el-Beïda à la demande du frère du Président Abdelaziz Bouteflika.»

    Ali Haddad confirme, cependant, avoir été chargé (avec une autre personne dont le nom n’a pas été cité) par Saïd Bouteflika de gérer l’opération de collecte de fonds «car il nous faisait confiance (…) après une certaine période, j’ai pris contact avec des avocats pour que cet argent soit restitué, mais ces derniers m’ont affirmé qu’il se trouvait entre les mains de la gendarmerie.» Tous les hommes d’affaires qui ont comparu dans le cadre du dossier jugé ont déclaré que Ali Haddad était l’homme chargé de gérer le financement de la campagne pour le cinquième mandat. «Mon entreprise est propre, elle n’a jamais versé dans le blanchiment d’argent ni fait dans la corruption, si vous détenez une preuve contre moi, coupez-moi la tête.»

    Chaïeb Mahmoud : «hommes d’affaires et commerçants ont versé 75 milliards pour la campagne pour le cinquième mandat»

    Chaïeb Mahmoud, chargé des finances au sein du comité de campagne pour le cinquième mandat, a lui aussi enfoncé Ali Haddad en déclarant à la cour que l’ancien patron de l’ERTHB l’avait contacté pour assurer cette fonction après que l’accord lui eut été donné par Saïd Bouteflika. Comme durant le premier procès en première instance, ce dernier a, à nouveau, déclaré que la contribution des hommes d’affaires avait permis de ramasser 75 milliards. Il a également apporté un nouvel élément : «Des commerçants ont également versé de l’argent pour la campagne.»

    Chaïeb Mahmoud a également déclaré que le frère conseiller de Abdelaziz Bouteflika l’avait chargé de gérer les chèques placés sur le compte ouvert en perspective de cette campagne.

    La journée a été également consacrée à de nombreuses autres personnes. Inculpés et témoins ont défilé à la barre sous le regard des anciens ministres et hommes d’affaires à la recherche de la clémence d’un tribunal. La veille, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda avaient tenté de se défendre en chargeant l’ancien président de la République et son frère, Saïd Bouteflika, qui, disent-ils, l’informait de tout ce qui se passait dans le pays. Certaines de ces personnalités ont également lancé des appels indirects à Abdelmadjid Tebboune. Abdelmalek Sellal a tenu à déclarer qu’il était impossible de démissionner en citant l’exemple de la situation endurée par l’actuel président de la République en raison de ses critiques à l’encontre des méthodes utilisées par les hommes du pouvoir de cette époque. Mahdjoub Bedda, ancien ministre de l’Industrie, en a fait de même, rappelant qu’il était en fonction sous le gouvernement Tebboune et que son départ avait eu lieu en même temps que lui.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 4 mars 2020

    Tags : Algérie, 5ème mandat, Bouteflika, Hirak, tribunal,

  • Le Maroc recrute des mercenaires français et américains pour s’en prendre à l’Algérie

    Grâce aux révélations du mystérieux hacker Chris Coleman, nous avons appris que le lobbying marocain anti-algérien a de beaux jours devant lui.

    Des documents confidentiels balancés sur le toile dans le cadre d’une opération appelée Marocleaks sur des journalistes recrutés pour mener une campagne de dénigrement de l’Algérie aux Etats-Unis et en France, les deux principaux alliés du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental.

    Les activités et le financement du lobby pro-marocain dans ces deux pays et les rapports secrets entre les services de renseignement marocains et le Mossad ont été dévoilés par le hacker qui a déclaré vouloir « déstabiliser la diplomatie marocaine » et il faut reconnaître qu’il a gagné son pari.

    Ainsi nous avons appris que parmi les journalistes américains se trouvent Richard Miniter et Joseph Braud qui, essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine l’idée que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie». Miniter est présenté comme « journaliste d’investigation du New York Times et auteur de deux livres à succès : Losing bin Laden et Shadow War. Il a publié dans de nombreux journaux aux États-Unis, notamment dans le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal et Christian Science Monitor, ainsi que dans The Atlantic Monthly, The New Republic, National Review et Reader’s Digest. Ses articles ont également paru dans des journaux en Europe, en Asie et en Australie ». Il a touché 20.000 dollars payés par la DGED pour un article initulé « La guerre la plus inutile du monde » paru dans les colonnes du magazine US Foreign Policy. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc.

    Idem pour Joseph Braude, écrivain. Ses deux derniers  livres sont « The new Iraq » et « The Honored Dead ». Il a participé activement dans la campagne contre l’Algérie et le Polisario. Dans l’audio ci-joint, on l’entend parler en arabe de prétendus « mercenaires du Polisario, de l’Algérie et d’autres pays africains » ayant participé à la défense de Kadhafi.

    Leur recruteur, Ahmed Charaï, un valet du Makhzen, avait été condamné en 2011 par la justice américaine pour fausse déclaration douanière, selon le site algeriepatriotique. le 14 septembre 2011 à son arrivée à l’aéroport international de Dulles (Washington DC), il avait déclaré 10 000 dollars en argent liquide. Après contrôle, il s’est avéré qu’il avait sur lui cinq fois plus, curieusement dans des «enveloppes» fermées et libellées, selon le rapport de la douane américaine.

    Selon sa déclaration devant le juge, Ahmed Charaï était en possession de 15 000 dollars non déclarés. L’argent était destiné au paiement des lobbyistes pro-marocains, a attesté «Chris Coleman». Bien qu’il ait avoué sa culpabilité devant le juge, Ahmed Charaï a pu être libéré grâce à John J. Hamre, président du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), une entité de lobbyistes pro-marocains dans laquelle est membre Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara Occidental au Maroc.

    Les réseaux d’Ahmed Charaï est beaucoup plus puissant en France. C’est lui qui se trouve derrière le recrutement des journalistes français dont les liens avec la DGED marocaine avait été confirmée par la documentation balancée par Chris Coleman. José Garçon (de Libération, que les Algériens connaissent très bien, tout particulièrement pour ses positions anti-régime durant la décennie noire), Mireille Duteil (ancienne du «Point»… et collaboratrice de «l’Observateur du Maroc», que les Algériens des années 80 connaissaient très bien et, elle aussi, toujours bien accueillie… d’autant qu’elle est ou était l’épouse d’un haut fonctionnaire français ), Dominique Lagarde (L’Express) et Vincent Hervouet (LCI)… Ils ont été «achetés» pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara Occidental.

    Vincent Hervouet a été chargé d’accuser le Polisario de collusion avec le terrorisme et de faire la promotion du MAK et du GPK. Il a interviewé Ferhat Mehenni et dénoncé une prétendu répression de kabyles (voir photos ci-jointes)

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, marocleaks, France Etats-Unis, lobbying, USA, presse,

  • La principale tache des lobbistes marocains est salir l’image de l’Algérie et du Front Polisario

    Des journalistes et personnalités étrangères achetées par le Maroc dans le but de déstabiliser l’Algérie

    Déterminé à poursuivre son occupation du territoire du Sahara occidental, le Maroc ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre l’Algérie qu’il considère comme seul obstacle devant la réalisation de ses rêves expansionnistes.

    Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie dont le seul crime est défendre la légalité internationale notamment le principe sacré du droit des peuples à l’autodétermination. Une machination qui passe par «l’achat» de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

    Un «Snowden» marocain dévoile une partie des complots ourdis par le régime voisin. Agissant sous le pseudo de Chris Coleman, le mystérieux hacker a révélé en 2014 et 2017 des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction générale des études et de la documentation (DGED) qui est le service de renseignements extérieur marocain et dont le directeur, Yassine Mansouri, s’est avéré le véritable chef de la diplomatie marocaine.

    Des journalistes américains et français sont cités ; les documents révélés par «Chris Coleman» mettent en cause les journalistes Richard Miniter et Joseph Braud qui, essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine l’idée que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie», ajoute la même source.

    Ces deux journalistes qui sont recrutés en tant qu’«analystes» par Ahmed Charaï, directeur du site l’observateur.ma, pour travailler avec les services secrets du Makhzen, font tout pour calomnier l’Algérie. Selon «Chris Coleman», les services de Richard Miniter ont été payés 60 000 dollars. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc. Idem pour Joseph Braud qui a également publié des articles diffamatoires à l’encontre du peuple sahraoui et de l’Algérie.

    Chris Coleman a dévoilé plusieurs informations sensibles sur le royaume chérifien, mails, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

    Ce service est rattaché directement au Palais royal, est-il mentionné. Les documents dévoilées par ce «Snowden» marocain portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse, au Think Tank Républicain Center for the National Interest. 10 000 dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifique des conflits, 25 000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques.

    Le pirate marocaine a en outre posté un avis de virement de 60 000 dollars au profit du journaliste Richard Miniter du New York Post, un blogueur qu’Ahmed Charaï a fait passer pour un « grand journaliste d’investigation ». Sa tache était celle de salir la réputation de l’Algérie et accuser le Front Polisario d’accointance avec Al Qaïda. accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé lien entre le Front Polisario et Al Qaïda. (http://nypost.com/2010/11/02/letting-another-qaeda-bastion-grow/). Il a mis à nu toutes les pratiques de la DGED visant à corrompre des journalistes internationaux en vue de les engager pour la mission de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises.

    La campagne médiatique contre l’Algérie et le Front Polisario était l’axe principal du travail de lobbying des services de Mansouri, ami intime du roi du Maroc et l’un des hommes les plus influents du Maroc. Dans ce but, Rabat n’a pas hésité à espionner le secrétariat général ainsi que plusieurs personnalités de l’ONU.

    Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 octobre 2012 et portant la référence HB 2626, et adressé au ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, il a révélé, également, un plan ourdi visant à pousser l’envoyé personne du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, à la démission, en raison de son attachement à une solution juste pour le contentieux sahraoui.

    Dans ce document, l’ambassadeur marocain à Genève révèle les ambitions derrière la relation qui le lie au chef de de cabinet du Haut-Commissariat pour les réfugiés, M. Athar Sultan Khan.Il prétend que ce dernier mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross». Le palais royal marocain a tout fait pour se débarrasser de Christopher Ross à cause de son refus à adopter l’autonomie comme seule solution au conflit sahraoui.

    Dans le même document, l’ambassadeur marocain à Genève ajoute que «la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait importante pour notre pays».

    Christopher Ross a fini par jeter l’éponge face à la partialité de certaines puissances occidentales qui encouragent le Maroc à durcir sa position. Il a été succédé par l’ancien président allemand qui, pour les mêmes raisons, a fini par démissionner. Guterres vient de proposer au ministre slovaque des affaires étrangères, Miroslav Lajcak, le poste d’envoyé pour le Sahara Occidental mais il a opté pour travailler pour l’Union Européenne dans le dossier des balkans.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, USA, France, Lobbying, marocleaks,

  • Les martyrs de la liberté d’expression algériens ont été tués d’abord par le GIA et ensuite par ses soutiens parisiens

    L’hommage rendu cette année aux 123 journalistes et intellectuels algériens massacrés par l’hydre terroriste dans la décennie noire revêt une signification particulière.

    Car cette série d’assassinats annoncés, revendiqués et perpétrés par des groupes de psychopathes qui tournaient dans le giron du GIA, n’avait pas suscité à l’époque la moindre compassion et indignation de la part de ceux qui s’érigent aujourd’hui comme les gardiens autoproclamés de la liberté d’expression après l’ignoble carnage du 7 janvier dernier au cœur de Paris contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

    Pourtant l’idéologie qui a armé les bras des assassins de Paris était la même que celle qui avait armé les bras des assassins des 123 journalistes, intellectuels et employés de presse algériens entre 1993 et 1997.

    Comble de l’ignominie : il s’est trouvé à l’époque dans les rédactions parisiennes des plumitifs et des mercenaires acquis aux thèses des assassins pour semer la suspicion et véhiculer l’abjecte thèse de «qui tue qui».

    Ainsi les martyrs de la liberté de l’expression algériens ont été tués doublement : d’abord par les assassins du GIA et ensuite par leurs soutiens parisiens dont on apprend aujourd’hui avec stupéfaction, à la lumière des révélations de Chris Coleman, que ces plumitifs français étaient payés pour véhiculer de tels mensonges.

    Pourtant les assassins avançaient hier à visage découvert, exactement comme les assassins des journalistes parisiens aujourd’hui.

    Comme l’a souligné le journal l’Humanité, l’un des rares médias français à ne pas se laisser entraîner dans cette désinformation obscène, Reporters sans frontières, alors dirigé par le triste Robert Ménard, mais aussi certains journaux (ils se reconnaîtront) mettaient insidieusement les assassinats des journalistes au compte des services algériens qui manipulaient les groupes islamistes !

    Pire, pour se donner bonne conscience, ils parlaient de «sale guerre» et insinuaient que derrière chaque journaliste algérien se tenait un «flic», justifiant par anticipation les assassinats à venir.

    Pourtant, ces meurtres avaient été revendiqués par les islamistes à travers leurs organes (Minbar al-Djoumou’â, Feth el Moubine, al-Ansar, Etbcira) mais aussi par leurs dirigeants comme Anouar Haddam, Omar Chikhi (aujourd’hui amnistié par le régime) et par le Fida (Front islamique du djihad armé), une organisation agissant sous le contrôle du GIA, spécialisée dans les assassinats de journalistes, de militants progressistes et d’intellectuels. «Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Si nombreux sont aujourd’hui ceux qui commencent à ouvrir les yeux, force est de constater que l’aveuglement volontaire, car idéologique, de certaines de nos élites politiques et intellectuelles, a encore de beaux jours devant lui.
    Certes, Bernard Emié, l’ambassadeur de France en Algérie, a eu le courage, la lucidité et l’honnêteté, dans son hommage aux victimes de l’attentat à Paris contre Charlie Hebdo, de ne pas oublier les victimes algériennes : «Mais je veux dire aussi que nous n’oublions pas non plus le très lourd tribut qu’ont payé les journalistes algériens dont près de 120 ont été tués pendant la décennie noire. Nous saluons aussi leur mémoire aujourd’hui.»

    Force cependant de constater que jusqu’ici cette position n’était pas celle, dominante à Paris, où, au nom de la défense de la démocratie en Libye et maintenant en Syrie, on continue de soutenir une pseudo opposition «modérée» qui n’existe que dans leur imagination, une opposition qui non seulement tue entre autres des intellectuels, mais aussi détruit des monuments érigés à la mémoire des grands symboles de l’Islam des lumières.

    Je veux parler de la décapitation en février 2013 par les terroristes de Jabhat al-Nosra (branche officielle d’al-Qaïda en Syrie) de la statue du poète-philosophe Abou al-Ala’ al-Maari, dans son mausolée érigé à sa mémoire par l’Etat syrien dans sa ville natale Maarrat al-Nou’man.

    Or, trois mois avant cette «décapitation», Laurent Fabius louait, avec son homologue saoudien Saoud al-Fayçal, depuis Marrakech où se tenait la conférences des mal nommés «amis du peuple syrien», en ces termes l’action de cette organisation terroriste : «al-Nosra fait du bon boulot.»
    Il y a quelques jours encore, on apprend par l’agence de presse tunisienne TAP (gouvernementale) que des intégristes «ont décapité la statue érigée à la mémoire du leader et réformateur fervent défenseur des droits de la femme, Tahar Haddad, auteur du livre-manifeste «Notre femme dans la loi et dans la société» dans sa ville d’El Hamma à Gabès.

    «C’est pour que ces psychopathes surgis des profondeurs du Moyen-Âge, que les journalistes et intellectuels algériens ont payé de leur vie. Pour une certaine idée de la liberté, du progrès, de la modernité et surtout pour l’avènement d’un Islam des lumières. Un Islam que ces assassins et leurs mentors voulaient justement empêcher. J’ai toujours présent à l’esprit, au moment où l’Algérie et derrière elles tous les libres penseurs du monde, rend hommage aux martyrs de la liberté de l’expression, cette leçon de courage administrée par Tahar Djaout, journaliste et écrivain algérien assassiné par le Front islamique du salut en 1993 : «Le silence, c’est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs. Et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs.»
    Madjed Nehmé (Directeur du magazine français Afrique Asie)

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    Tags : France, Algérie, Maroc, Lobby, décennie noire, journalistes, presse, GIA, terrorisme,

  • Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

    Les deux étaient en poste à Alger, en 2012: Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

    Alors que le dossier de l’espionnage des trois ministres algériens, dont un est encore en activité, par les services marocains en France est toujours d’actualité, un autre scandale, et pas des moindres, prend forme. Selon le site électronique Maroc Leaks, et dans une double correspondance en date du 31 janvier 2012 et du 1er février 2012, Abdallah Belkeziz, alors ambassadeur du Maroc en Algérie, explique aussi bien, à Taïeb Fassi Fihri, un conseiller du roi Mohamed VI et à son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération ,comment l’ambassadeur des Etats-Unis à, Alger en poste à l’époque, lui avait fourni des informations censées être confidentielles, sur l’Etat algérien. Le site dédié aux révélations du cyber-activiste Chris Coleman révèle, en effet, que la correspondance de Belkeziz adressée au chef de la diplomatie marocaine fait part qu’il avait reçu Henry S. Ensher, l’ambassadeur américain, à Alger de 2011 à 2014, «à sa demande» pour se faire débriefer sur la visite du ministre marocain, en Algérie, une semaine plus tôt. Le diplomate américain, de retour, d’une réunion tenue en Allemagne avec ses homologues dans les pays du Maghreb, lui a confié «de la mise à disposition de fonds spéciaux aux pays de la région (essentiellement les services secrets) pour faire face aux opérations de sécurité et de renseignements». Le Maroc bénéficiant, bien sûr, de cette aide comme l’expliquera l’ambassadeur marocain.

    Pourtant, les confidences de Ensher vont déborder sur des questions ne concernant en rien le Maroc puisqu’il s’agit de son travail, en tant que diplomate agréé, à Alger. Il fera à son hôte un compte rendu de sa mission qu’il avait effectuée à Tamanrasset, lui apprenant que les représentants des partis les plus importants, citant le FLN, le RND, le MSP et le PT «se considèrent tous comme les alliés du pouvoir actuel». Evoquant, avec lui, les élections législatives de mai 2012, il affirmera que les partis minoritaires ne pèseront pas lourd à ce rendez-vous électoral.

    Il précisera, lors de ces confidences, sans que cela ne soit un secret d’Etat, que le Sud reste très attaché à ses traditions quand ses habitants ne se réfèrent pas au droit coutumier dans la gestion de leurs affaires. L’ambassadeur américain fera aussi un compte rendu de sa visite à Ouargla où il n’a pu s’entretenir avec les élus locaux suite au véto du wali. Ensher a aussi évoqué le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) qui regroupes les chefs d’état-major de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali lui faisant part de l’intérêt de son pays à voir le Maroc y jouer un rôle important. Belkeziz rapportera, également, les propos de l’Américain concernant une éventuelle adhésion d’autres pays au CEMOC, parlant de la Libye, du Nigéria et du Tchad «et dans une phase ultérieure la Tunisie et peut-être le Maroc». Des informations apparemment, sans fondements puisqu’à ce jour le CEMOC est resté un club réservé.

    Le document revient aussi sur les relations entre Alger et Washington à propos de la coopération militaire puisqu’il est dit à ce propos que «depuis 2007, les Algériens, dans ce cadre, s’opposent à toute relation avec les USA, à cause des mésententes entre l’armée algérienne et la délégation américaine». Les Américains voulant des relations directes avec les militaires algériens et l’Algérie préférant le canal civil. Confidences pour confidences, le diplomate marocain a fait un récit complet de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères à Alger et de ses entretiens avec son homologue Belkhadem et le Président Bouteflika.

    Le Quotidien d’Oran, 11 sept 2017

    Tags : Maroc, Marocleaks, Union Africaine, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • L’Algérie dépêche un second avion pour évacuer ses ressortissants de Chine

    – L’Algérie a enregistré 3 cas d’infection par Covid-19, le premier pour un Italien travaillant dans un champ pétrolifère dans le sud du pays, et deux cas pour une mère et sa fille à Blida (60 km au sud de la capitale)
    Meher Hajbi |
    02.03.2020

    AA – Algérie

    Les autorités algériennes ont évacué, lundi, des ressortissants algériens et des citoyens d’autres pays bloqués en Chine à cause du Coronavirus (Covid-19) sur un vol spécial.

    Un responsable de la compagnie aérienne a fait savoir, dans une déclaration accordée à l’Anadolu Anadolu (AA), qu’il s’agit désormais du second avion envoyé en Chine pour évacuer les ressortissants algériens et étrangers bloqués en Chine.

    “L’avion atterrira lundi après-midi, à l’aéroport Houari Boumediene de la capitale, avec 130 passagers à bord, toutefois, ce vol n’est pas synonyme de reprise des vols commerciaux”, a-t-il expliqué.

    Le 3 février, la compagnie aérienne algérienne a annoncé la suspension de tous ses vols vers la capitale chinoise, Pékin, en raison du Coronavirus, alors qu’auparavant deux vols réguliers par semaine prenaient la direction de la Chine (jeudi et dimanche).

    L’Algérie a enregistré 3 cas d’infection par Covid-19, le premier pour un Italien travaillant dans un champ pétrolifère dans le sud du pays, et deux cas pour une mère et sa fille à Blida (60 km au sud de la capitale).

    Le Coronavirus, officiellement connu sous l’appellation de Covid-19, s’est propagé à plus de 25 autres pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, Singapour, la France, la Russie, l’Espagne, l’Italie, l’Iran et l’Inde.

    En effet, le mystérieux virus est apparu en Chine, pour la première fois le 12 décembre 2019, dans la ville de Wuhan (centre), mais Pékin l’a officiellement révélé à la mi-janvier.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que l’épidémie était une urgence sanitaire internationale. Le Directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déclaré que le niveau d’alerte contre le Coronavirus COVID-19 dans le monde, en dehors de la Chine, était passé à “très élevé”.

    Anadolou

    Tags : Algérie, Air Algérie, Chine, coronavirus, évacuation, vol,

  • Cigarettes: le fumeur marocain paye ses taxes en Algérie

    La contrebande de cigarettes au Maghreb constitue l’un des principaux atouts d’un paysage commercial illicite très large. Une étude récente de la société de services professionnels KPMG a révélé qu’une cigarette sur huit consommée au Maroc en 2016 était commercialisée illicitement.

    Avec 7 millions de fumeurs au Maroc, dont 500 000 mineurs en 2016, le Maroc est l’un des plus gros consommateurs de tabac au monde.

    Alors que le Maroc importe des cigarettes illicites en provenance de ses deux pays limitrophes, le renforcement croissant de la frontière maroco-algérienne a créé une demande importante de produits de contrebande. Le flux le plus important provient toujours de l’Algérie, représentant 65% du total des cigarettes illicites arrivant au Maroc.

    Pour exemple, un paquet légal de cigarettes Marlboro est vendu au Maroc pour 3,38 USD, alors que le même paquet en provenance de l’Algérie coûte 1,91 USD et celui de la Mauritanie revient à 1,35 USD. Le même paquet peut également être exporté illégalement vers la France pour 7,48 USD.

    Le taux élevé de consommation illicite de cigarettes au Maroc est, selon le rapport, une conséquence de plusieurs raisons, notamment la pratique illégale mais normalisée de l’achat et de la revente de cigarettes individuelles. En 2016, 38% de la consommation de cigarettes au Maroc provenait des achats de cigarettes individuelles.

    Sans le commerce illicites du tabac, des recettes fiscales supplémentaires d’environ 143 millions de dollars auraient été perçues au Maroc.

    En fait ces montants sont perçus par le fisc algérien, puisque la SNTA prélève les taxes à la première vente en direction des distributeurs.

    Source 

    Tags : Maroc, Algérie, contrebande, frontières,

  • Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie (2/3)

    Anouar Malek

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    • Les renseignements marocains font tout leur possible pour infiltrer les sahraouis que ce soit dans la région ouest ou dans les camps de Tindouf. A l’intérieur en revanche, où le Makhzen perpètre des crimes humanitaires, c’est un peuple poursuivi par un terrible agenda conçu par les renseignements. Jamais je n’en ai vu de pareil qu’en découvrant les coulisses à Dakhla. Les informations que j’ai pu obtenir de par mon expérience est que les renseignements marocains activent sur trois fronts pour infiltrer les camps de Tindouf: D’abord, ils s’emploient à recruter des réfugiés sahraouis surtout les responsables, pour exécuter des évasions collectives afin que le Makhzen puisse appuyer sa théorie sur la situation des réfugiés et l’allégeance au royaume. Ensuite, ils poussent à la rébellion civile contre la direction du Polisario pour embobiner l’opinion publique internationale sur ce qui se passe dans les camps. Moi-même, j’ai visité ces camps et j’étais pour leur fermeture. Mais lorsque je me suis rendu dans les territoires occupés, j’ai acquis la conviction que ces camps étaient un salut pour les sahraouis.

    • Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    • Le troisième front a trait aux groupes terroristes qui activent dans le Sahel et le Sahara dans la région proche de la Mauritanie. Les services essaient d’impliquer des sahraouis dans les actes de kidnappings suivis de demandes de rançon, le trafic d’armes, de mines et d’explosifs.

    • «Des efforts sont aussi consentis pour convaincre les sahraouis de fuir les camps vers le Maroc, directement ou via la Mauritanie, afin de les utiliser dans le cadre de la campagne pour l’autonomie que veut imposer le Maroc. Le Maroc veut, en fait, faire croire que les réfugiés à Tindouf sont séquestrés, qu’ils soutiennent l’autonomie et refusent les requêtes du Front Polisario. Il veut justifier également ses positions en abordant le drame humanitaire dans les camps».

    • «Par ailleurs, les renseignements marocains œuvrent à créer des conflits tribaux et politiques dans les camps et les territoires libérés soumis à l’autorité du Polisario en envoyant des agents qui incitent aux affrontements; des démarches qui visent à ébranler la stabilité et la crédibilité des dirigeants sahraouis».

    • «J’ai eu affaire à des maghrébins avec lesquels j’étais en contact et convaincu qu’ils travaillaient pour les renseignements. Ils cherchaient au moins, à savoir ce que je savais, notamment des informations relatives à l’armée, l’armement, la position des casernes, des radars, les noms d’officiers en activités ou autres officiers influents qui pourraient avoir un rôle actif prochainement sur la scène des dirigeants, ou encore des informations sur des militaires qui vivent dans des conditions sociales précaires ou qui ont une situation exceptionnelle comme des dettes auprès de la banque».

    • «J’ai compris alors que ces informations seraient transmises aux renseignements qui eux tenteront d’arriver aux noms que j’aurais cité. Cependant, par conscience, vigilance et souci de garder les secrets de l’institution dont j’ai fait partie un jour, j’ai toujours affirmé que je n’en savais rien et si jamais des informations mettant en péril la sécurité de la région du Maghreb m’étaient parvenues, je n’aurais pas hésité à les rendre publiques, qu’elles aient impliqué l’Algérie, le Maroc ou un autre pays».

    • Anouar Malek raconte qu’après les réfugiés sahraouis, les renseignements marocains s’intéressaient à tout ce qui avait trait à la période des années quatre-vingt-dix et la guerre de l’armée contre les terroristes, particulièrement les ratissages, la position des katibat lors des massacres collectifs notamment ceux de Bentalha, Rais, Beni Messous et Ramka… «Selon des informations que j’ai pu recueillir en France, le Maroc a discrètement joué un rôle dans le fameux “Qui tue qui ?”, à travers des informations qu’il a fait parvenir aux renseignements français et certains cercles relevant de l’Internationale Socialiste qui a eu un important rôle dans les accusations portées à l’institution militaire. Moi-même, j’ai pu voir que les questions posées dans des documents étaient l’œuvre de marocains ne serait-ce qu’à travers les dates écrites en arabe, du dialecte marocain pour les mois…».

    • La fausse tentative d’assassinat de Ferhat M’henni

    • Parmi les multiples tentatives d’induire l’opinion en erreur, celles, très graves, d’assassiner des têtes d’affiche, des personnalités connues. Dans ce volet, le renseignement marocain avait décidé un jour d’assassiner l’opposant algérien Ferhat M’henni, initiateur d’une conception farfelue d’autonomie de la Kabylie, chose farouchement rejeté autant par l’Etat que par le peuple, dont les Kabyles eux-mêmes.

    • Pour ce faire, le site « Hespresse » a commencé à faire le lit de pareille éventualité, en publiant un entretien avec un pseudo-chercher dénommé Dimitri Demby, sous le titre accrocheur de «  les jours de Ferhat M’henni sont-ils en danger ? ». Evidemment, le texte donne à croire que l’Etat algérien cherche à neutraliser le chanteur par tous les moyens, quitte à l’assassiner.

    • «Les services secrets marocains usent, entre autres, d’une stratégie dans leur guerre contre l’Algérie en tentant de contacter d’anciens éléments des services algériens quelle qu’ait été leur poste ou leurs responsabilités afin de bénéficier des informations en leur possession et qu’ils ont réussi à passer aux renseignements algériens».

    • «Les barbouzes marocains œuvrent à arriver aux éléments actifs qui avaient un rôle important lors de la décennie sanglante ou ceux qui sont toujours en service spécial sur le sol marocain ou européen, dans le but de les engager comme agents doubles afin d’arriver jusqu’aux sphères secrètes des services algériens. Ils tentent aussi de les abuser en laissant filtrer des pseudo-informations qu’ils veulent faire parvenir à Alger».

    • «Par ailleurs, les services de renseignements marocains veillent à établir un contact avec les ex-officiers des services secrets algériens qu’ils soient à la retraite ou qu’ils aient quitté leur emploi pour diverses raisons afin de les recruter, surtout ceux qui se sont vus démis de leurs fonctions pour faute professionnelle. Et les cas prennent plus d’importance si le licenciement a trait à des dossiers de sécurité ou des enquêtes de malversations dans les hautes sphères du pouvoir ».

    • «Selon les informations en ma possession, les renseignements marocains ont échoué, n’ayant pu atteindre leurs objectifs même s’ils ont pu enrôler quelques agents dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main, un ex-agent qui vit en Grande-Bretagne, deux ex-soldats qui sont actuellement au Maroc dont un soi-disant ex-officier dans les renseignements. Malgré cela, les services secrets marocains craignent encore le coté algérien et demeurent vigilants pour tout ce qui vient de leurs homologues algériens. C’est ainsi qu’ils ont piégé une de leurs nouvelles recrues dans une histoire imaginaire exécutée par des algériens qui se proclament de l’opposition».

    •  «Si nous avons indiqué auparavant que les renseignements marocains tentent d’infiltrer le coté algérien par des réseaux existant sur son territoire, même s’il est difficile d’arriver au sein du dispositif, ils ont un réseau de marocains qui résident légalement et ne suscitent aucune suspicion. Mes informations font état d’agents marocains se faufilant au travers des frontières par des voies utilisées par les trafiquants de drogue et de marchandises et parfois s’introduisent en Algérie sous une fausse identité algérienne».

    • «Dans le même contexte, dans le but d’espionner, exécuter des missions de sécurité et de renseignements, le tribunal de Bechar avait condamné en octobre 2008 le dénommé (S.Aziz) à 12 ans de prison pour espionnage notamment et collecte d’informations inhérentes à la défense nationale au profit d’un Etat étranger. Ce jeune de 22 ans avait été arreté en mai 2008 à bord d’un moto dans la région de Hassi El Maleh, daïra d’Oum Lassel dans de la wilaya de Tindouf. Il avait reconnu avoir été envoyé par le dénommé Mohammed El Ghadri, membre de la gendarmerie royale, pour récolter des informations sur l’armée algérienne et les positions du Polisario, en contrepartie de 200 dirhams». «Fait étrange, c’est l’accusé lui-même qui a dit qu’il s’appelait Aziz et n’avait en sa possession aucune pièce d’identité. Les autorités marocaines ne se sont pas inquiétées non plus de la situation de leur ressortissant Rédha Touidjni dont nous parlerons ultérieurement».

    Modus operandi pour exploiter les journalistes et les officiers déserteurs

    «Les renseignements marocains s’emploient souvent à recruter des militaires afin de s’en servir pour critiquer l’Algérie et faire l’apologie du Maroc dont elle ferait la première victime de la politique algérienne».

    • «Certaines personnes à qui j’ai eu affaire et qui se sont avérées plus tard être en mission de renseignements, m’ont dit que les témoignages des officiers déserteurs constituent la plus grande menace qui pèse sur le régime algérien. C’est pour cette raison que le Maroc œuvre à utiliser ces militaires pour atteindre ses objectifs et montrer à la communauté internationale que l’Algérie est le principal acteur du conflit au Sahara Occidental».

    • «Comme je l’ai déjà mentionné, les renseignements marocains se tournent vers les journalistes qui sont leur trait d’union avec ces pseudos témoins. A travers eux, les médias marocains font passer des messages en rapport avec la question sahraouie et le Front Polisario. De par mes contacts avec ceux qui ont publié ou à qui on a publié des livres, je me suis rendu compte qu’ils avaient été au préalable contactés par les renseignements marocains, de façon directe via des maghrébins établis à l’étranger, ou au moyen des journalistes et correspondants qui sont au service du Makhzen».

    • «Je ne ferai pas la promotion de ces officiers en citant leurs noms, mais je précise qu’en plus de leurs témoignages qui appuient les accusations de l’internationale Socialiste, le Makhzen attend d’eux des informations et des positions affichées publiquement sur de prétendues relations liant le Front Polisario aux renseignements algériens, ainsi que des témoignages sur des questions où le Maroc est impliqué, comme le trafic de drogue en Algérie, les cellules terroristes dormantes et les prisons dans les camps de Tindouf».

    • «Des sources de Paris m’ont par ailleurs affirmé que les renseignements marocains ont proposé à quelques officiers de travailler secrètement pour eux, de manière à ce que les renseignements français et algériens n’en apprennent rien. Leur but est de les inciter et de les aider à déserter, de découvrir les coulisses des investissements étrangers en Algérie ainsi que les relations entre l’Etat et certains investisseurs arabes».

    • «Said Messalha, un investisseur palestinien qui a la nationalité israélienne, était directeur général de la société algero-turque du fer à Annaba. Il avait fui l’Algérie pour échapper aux impôts. Je lui ai parlé et il m’a affirmé que lorsqu’il avait été arrêté à Rabat, les renseignements marocains avaient fait pression sur lui pour le recruter, et le voyant hésitant, ils l’ont remis à l’Algérie en raison du mandat d’arrêt international dont il faisait l’objet pour une évasion fiscale qui a dépassé 170 milliards de centimes. Après sa libération, il a à nouveau rejoint Rabat et les renseignements marocains l’ont aidé à transférer très facilement l’argent qu’il avait pris avec lui d’Algérie et à rallier Israël. Quand je lui ai demandé pourquoi ce service, il m’a répondu qu’il avait payé un pot-de-vin, en plus de certaines informations qu’il a fournies au sujet de l’investissement en Algérie. Il leur a aussi promis de collaborer avec eux contre l’Algérie».

    •  «En résumé, chaque employé de l’armée, et même s’il s’agit d’un paramilitaire, demeurera la cible des renseignements marocains pour effectuer la sale besogne nuisant à l’Algérie avec la complicité d’autres parties étrangères».

    • Anouar Malek revient sur les tentatives du Maroc de faire de l’Algérie un point chaud et un fief privilégié du terrorisme international à l’instar de l’Afghanistan, de l’Irak et du Yémen, tout en semant le doute sur les capacités des services de sécurité algériens à combattre le fléau à l’intérieur ou encore dans la région du Sahel et du Sahara.

    • Il donne l’exemple des informations rapportées par la presse le 14 juin dernier sur des contacts entre le dénommé Droudkal, émir de ce qu’il appelle l’AQMI, et l’organisation des Talibans du Nigéria fondée au nord du Nigéria en 2002. «La presse algérienne, marocaine et arabe avait repris l’information de l’AFP qui citait à son tour “des experts, parmi eux des occidentaux et d’autres du Sahel”. L’AFP considérait l’information comme son exclusivité, omettant que j’ai été le premier à révéler la chose dans le programme Le Monde Africain diffusé sur la chaine satellitaire Al Alem le 21/09/2009, avec Yahia Abou Zakaria à la présentation».

    • «Docteur Mékaoui, dont j’ai précédemment parlé, m’a lui dit que l’information publiée également “en exclusivité” sur le site Algérie Times provenait de sources haut placées en Grande-Bretagne. Quand j’ai insisté pour connaitre la source, il avait fait allusion aux renseignements marocains qui auraient eu l’information de “sources fiables” en Algérie».

    • Toutefois sur le site, ajoute Anouar Malek, une autre partie a été ajoutée pour remettre en question les capacités de l’Algérie à combattre l’AQMI, citant des sources européennes spécialistes des questions sécuritaires.

    • Anouar Malek est convaincu que ce qui a été publié par l’AFP provenait des renseignements marocains et que le Maroc avait un rôle important dans l’influence que veut avoir la France dans la région du Sahel et le Sahara, via la question du terrorisme, en contrepartie de l’appui de l’Hexagone pour le plan marocain de l’autonomie dans le Sahara Occidental.

    • «Les renseignements marocains utilisent plusieurs manières pour convaincre des agents, des politiciens, des journalistes ou des artistes de les servir. Ils ont utilisé les femmes et les scandales, mais aussi l’argent comme moyen de pression. Une grande partie de cet argent émane d’ailleurs des richesses du Sahara Occidental, ou encore du blanchiment d’argent et du trafic de drogue impliquant d’importantes personnalités. Dans ce contexte, des sources fiables ont révélé que certaines banques marocaines facilitent les opérations de blanchiment d’argent, et de là le transfert de fonds vers l’étrangers sur les comptes de personnes travaillant pour la plupart au profit de groupes terroristes à travers des réseaux de trafic d’armes». «Dans cette guerre secrète menée contre l’Algérie depuis des décennies, l’argent a été la principale arme du Maroc».

    • «Le Makhzen se livre à un jeu dangereux à travers ses renseignements en tentant de créer des dissidences en Algérie, les approvisionnant discrètement afin d’ébranler l’unité territoriale et la stabilité du pays. Une source fiable et bien informée m’a révélé que le Maroc veut faire sombrer l’Algérie en suscitant des dissidences particulièrement en Kabylie. Différentes sources médiatiques ont indiqué que le mouvement du chanteur Ferhat Mehenni était appuyé par le Maroc, ce que m’avait d’ailleurs avoué le dénommé Rédha Touidjni. Lorsqu’Echorouk a indiqué dans un article en date du 22/04/2010, que ce dernier remettait d’importantes sommes d’argent au chateur kabyle, j’étais à Agadir. Touidjni n’a rien nié, mais m’a juste demandé comment porter plainte contre le journal et son directeur général. Il a précisé qu’il voulait embarrasser l’Algérie et c’est tout. Je lui ai posé la question sur la véracité de ce qui a été écrit, il a ri en ajoutant que le montant mentionné n’était pas exact».

    •  «Il m’a également dit qu’il était très proche de Mehenni, et m’a même proposé de rejoindre son gouvernement étant d’origine Amazigh. Il m’a promis que si j’acceptais, un important poste “ministériel” me sera confié».

    • «J’étais certain qu’il avait des liens avec les renseignements marocains, ce que me confirmera plus tard El Mansouri».

    • «Lorsque je lui dis avec passion que j’étais un fervent défenseur de l’unité territoriale, il a justifié que ce serait là qu’un moyen de faire pression pour que l’Algérie lâche le Polisario qu’il a appelé “les dissidents marocains”».

    Le Makhzen exploite l’histoire de Tibhirine 

    «Le Makhzen s’emploie à alimenter les affaires qui sont à l’encontre de l’Algérie que ce soit dans les tribunaux internationaux ou les Nations-Unies, particulièrement lorsqu’il s’agit des questions des droits de l’homme qui ont pour victimes des algériens et des sahraouis, prétend-t-on. Je me rappelle les propositions marocaines que j’ai reçues au nom de “l’amitié” à l’acceptation de ma plainte par le comité contre la torture. Ces propositions étaient encore plus nombreuses au moment où je portais plainte contre le leader du MSP, Bouguerra Soltani en octobre 2009. J’avais refusé ces offres quand j’ai compris que le but était de porter atteinte à l’Algérie, et pour que l’Algérie ne défende par le peuple sahraoui opprimé par le Maroc».

    • «Le Maroc me proposait en fait de payer les frais des avocats et d’intercéder en ma faveur auprès d’organisations de droits humains liées secrètement à la partie marocaine. On m’a offert un appui médiatique fin d’embarrasser plus particulièrement l’ambassadeur algérien à Genève. Le dénommé Touidjni; l’intermédiaire qui entrait en contact avec moi représentait les renseignements marocains et se faisait passer pour un directeur de journal. Il m’a révélé que mon dossier au niveau du comité contre la torture était entre les mains d’une déléguée d’origine marocaine».

    • «Lorsque mon témoignage sur l’assassinat des moines de Tibhirine par le GIA en 1996, avait était publié en date du 07/07/2009 et que j’ai affirmé sur la Chaine satellitaire Al Hiwar, le 09/07/2009 que l’armée algérienne était exempte de ce qu’on lui reprochait, j’ai reçu des mails anonymes et de journalistes marocains me soulignant que j’écrivais ce que servait le régime algérien, au lieu d’embarrasser ce régime en soutenant les thèses françaises».

    • «Plus tard, Touidjni me dira que les renseignements marocains œuvraient à impliquer l’armée algérienne dans cette affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine afin de tendre les relations diplomatiques entre Alger et Paris, et servir par conséquent le palais royal qui a besoin de l’Élysée pour soutenir son projet d’autonomie au Sahara Occidental».

    • Anouar Malek raconte que les renseignements marocains vont jusqu’à organiser des rencontres, soit disant organisées par la société civile, à des fins perverses.

    • «J’ai participé à une rencontre des droits de l’homme dans les camps de Tindouf le 24/04/2010 et j’ai été convié à un séminaire international à Dakhla le 27/07/2010, et depuis, j’ai eu la certitude que ces activités étaient financées par le Makhzen et dirigées par les renseignements marocains. Les agents des services étaient d’ailleurs présents en force à ces rencontres pour, m’a-t-on dit, protéger les participants contre ce qu’on a appelé le terrorisme des dissidents».

    • Selon les informations obtenues par Anouar Malek, le Palais royal finance indirectement ce genre de rencontre, y compris les déplacements et l’hébergement des participants. Anouar Malek ajoute que des dissidents et des partisans du projet d’autonomie, à l’instar du chanteur Ferhat Mehenni, prennent part aux rencontres placées sous le patronage du Roi Mohammed VI. Il cite l’exemple d’une rencontre en mars 2008 sur “l’Amazighité et l’enjeu du projet de la société démocratique de développement”, inaugurée par le conseiller du roi et à laquelle ont pris part des représentants du RCD. Rien n’avait filtré de cette rencontre passée sous silence par la presse. Les participants avaient également gardé le silence.

    • «Les renseignements marocains ont par ailleurs échoué à parvenir à l’intérieur de l’Algérie, en dépit des agents qu’ils ont recrutés pour contrer le programme du Front Polisario et appeler à l’ouverture des frontières terrestres, par exemple. La vraie raison de cet échec est qu’il n’existe aucun algérien qui peut soutenir le Makhzen dans ses démarches, même ceux à l’étranger qui sont tombés dans le piège des barbouzes marocains ne peuvent affirmer haut et fort leur soutien aux positions marocaines, car ils connaissent pertinemment le résultat d’une telle aventure». «La presse marocaine n’hésite pas pourtant à faire courir des informations infondées comme des manifestations spontanées d’algériens pour réclamer l’ouverture des frontières terrestres…Tout ça, c’est de la propagande orchestrée par les renseignements marocains».

    • «Les renseignements marocains financent également la publication d’ouvrages et de livres portant atteinte à l’Algérie et à son institution militaire. Ils essaient d’utiliser n’importe quel écrivain algérien qui pourrait servir les thèses marocaines notamment ce qui concerne le Sahara Occidental».

    • «Mon livre Le cataclysme de la corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie, classé en 2009 parmi les livres les plus controversés dans le monde, a été interdit en Égypte en février 2009. La presse et nombre de sites Internet ont parlé de sa parution cette année là, et même son interdiction a été évoquée par certains journaux algériens. Cette interdiction a été également dénoncée par des organisations de défense des droits de l’homme et autres qui s’intéressent à la transparence et à la lutte contre la corruption.

    • Des sites Internet et la presse marocains ont indiqué que ce livre vise le Front Polisario, prétendant que des dossiers sur l’implication du Front Polisario dans le terrorisme y étaient révélés. Publié à New York, le Maroc Post écrivait pareil le 26/02/2009, tout comme le journal marocain Essabah dans son numéro du 01/05/2009. Certains ont même choisi ce livre pour leur thèse de fin d’études, comme dans ce mémoire d’un étudiant marocain, intitulé : Les perspectives de l’initiative marocaine de l’autonomie».

    • «Suite à tout ce bruit qu’a fait le livre, j’ai été contacté par plusieurs parties notamment marocaines pour sa publication et sa distribution. Docteur Mékaoui m’a même suggéré d’en changer le titre pour “Les généraux de l’Algérie, de la corruption au terrorisme”, et d’ajouter au moins un chapitre sur mon expérience militaire et ce que j’ai vécu dans les années quatre-vingt-dix, afin de le publier via le Centre des études en Espagne. Ce que j’ai refusé alors. C’est ainsi que les choses sont arrivées à une impasse, car le livre ne les satisfaisait pas pour, surtout ce qui a trait à l’institution militaire algérienne, tandis que les informations qu’ils ont cru saisir sur le Front Polisario n’existent pas, ni ne sont sous-entendues comme ils le prétendent».

    Echourouk, oct 2010

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