Catégorie : Algérie

  • Algérie-UE: La zone de libre-échange attendra

    par M. Aziza

      L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Alger, John O’Rourke, a laissé entendre que la création de la zone de libre-échange entre l’UE et l’Algérie à travers un démantèlement total des tarifs douaniers, qui devait initialement avoir lieu à l’horizon 2017 et qui a été repoussée jusqu’à septembre 2020, risque d’être reportée encore fois.

    En réponse aux questions des journalistes, en marge d’une rencontre avec la presse algérienne, organisée par la Délégation de l’Union européenne en Algérie, l’ambassadeur M. John O’Rourke, a affirmé que «sauf dans le cas où une décision serait prise, je crois que la zone de libre-échange telle que prévue, ne sera pas mise en place pour ce mois de septembre». Et de préciser qu’«en ce moment, il n’y aucun plan pour la mettre en œuvre, elle ne sera pas en place d’ailleurs en septembre, puisque en ce moment, l’Algérie applique des droits de douanes qui sont toujours en vigueur, il n’y a, à ma connaissance, aucune nouveauté dans ce sens dans la Loi finances 2020, vis-à-vis de ce dossier».

    Mais, dit-il, «nous sommes toujours demandeurs de consultations dans ce sens avec les autorités algériennes». «L’UE est très attentive à ce que décidera le gouvernement algérien quant à l’application effective de l’Accord d’association avec l’Union européenne à l’échéance 2020».

    Interrogé, encore une fois, sur le déséquilibre des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE, l’ambassadeur de l’UE a reconnu qu’effectivement l’Accord d’association a prévu des échanges commerciaux qui devaient être accompagnés par des investissements étrangers, ce qui n’était pas le cas. Et de souligner : «il est vrai que les investissements n’étaient pas à la hauteur des attentes de l’Accord d’association». Mais, dit-il, il y a aussi le problème du climat des affaires qui est non seulement posé par les entreprises étrangères mais aussi par les entreprises nationales. «Nous sommes toujours prêts à discuter, ceci dit, l’essentiel relève de la législation et la réglementation algérienne». L’ambassadeur ferme la parenthèse en affirmant que «pour le moment ni l’UE, ni la partie algérienne n’ont demandé à modifier l’Accord d’association puisque cet accord a déjà offert beaucoup de possibilités». Il suffit, estime-t-il, de tirer profit dudit accord. Il a précisé que l’UE en Algérie, compte des centaines d’exemples d’échanges, de partages de savoir et de valeurs entres hommes et femmes, des deux rives de la Méditerranée. Entre associations, institutions, acteurs de la société civile, artistes, artisans et étudiants. Sur la question de la possibilité de récupérer des fonds d’argent transférés illicitement à l’étranger, notamment dans des pays européens, l’ambassadeur de l’UE en Algérie a affirmé que le processus de restitution de ces fonds mal acquis «est très complexe» en citant le cas de la Tunisie après 2011.

    Le ministre-conseiller, chef de la section politique, information et presse à la Délégation de l’Union européenne en Algérie, Stéphane Mechati a affirmé que dans le domaine de la délinquance financière, le crime de blanchiment, financement du terrorisme, fraude fiscale, il y a un sous-comité à l’Union européenne qui s’occupe de cette tâche, dans le cadre la coopération judiciaire. Cette coopération précise-t-il est «basée sur l’assistance technique que nous sommes disposés à transmettre à travers des programmes aux autorités judiciaires de ce pays et d’autres».

    Il explique que dans le domaine de rapatriement des fonds transférés illicitement, il faut un haut degré d’expertise et de formation, c’est pourquoi l’Union Européenne propose des formations à travers ses programmes régionaux pour que le système d’investigation policière et du système judiciaire soient performants. M. Mechati a affirmé, par ailleurs, que l’UE a délivré 384.000 visas aux Algériens. Il s’est dit optimiste pour le renforcement de la coopération entre les deux pays, pour le l’année 2020, en précisant que «nous sommes très attentifs à écouter ce que souhaite l’Algérie pour booster le niveau de partenariat entre l’UE et l’Algérie».

    Par ailleurs, John O’Rourke a mis en exergue le rôle de l’Algérie dans le règlement de la situation en Libye, soulignant notamment «l’habilité et la détermination avec laquelle agit Alger diplomatiquement, en vue de trouver une issue à la crise» dans ce pays. «Nous voyons l’habilité et la détermination avec laquelle agit l’Algérie, diplomatiquement, pour trouver une issue à la crise en Libye et éviter une escalade», a déclaré M. O’Rouke. Abordant, à la même occasion, la position de l’UE par rapport à la situation en Libye, M. O’Rourke a indiqué que «l’UE se rallie derrière la position des Nations-Unies», qui œuvrent pour une solution pacifique et diplomatique. Interrogé, par ailleurs, sur la position de l’UE en ce qui concerne le conflit au Sahara Occidental, l’ambassadeur O’Rourke a souligné que l’UE soutient le processus onusien et les résolutions des Nations unies. «La position de l’Union européenne est tout à fait claire à ce sujet», a-t-il ajouté dans le même contexte.

    Le Quotidien d’Oran, 14 fév 2020

    Tags : Algérie, Union Européenne, UE, libre échange, zone de libre échange, commerce,

  • Cannabis : Le Maroc craint l’adhésion de l’Algérie à l’OICS

    Décidément, les responsables sont rangés par le sentiment de culpabilité originé par la production de cannabis dont le Maroc est le premier exportateur mondial. Un secret de polichinelle dont les ficelles sont tirées par le palais royal, selon des révélations faites par Wikileaks et dont les revenus équivalent, selon le Département d’État américain, au 23 % du PIB.

    L’Algérie, reconnue première puissance régionale, lutte inlassablement contre ce fléau marocain qui contribue largement au financement du terrorisme au Sahel et en Afrique du Nord. Une réalité constamment dénoncée par les autorités algériennes. La possibilité que le voisin de l’Est devienne membre de l’Organisation International du Contrôle des Stupéfiants (OICS) empêche les responsables marocains de dormir.

    Dans une lettre confidentielle, le Service des Candidatures et des Contributions fait part de cette possibilité au ministre marocain des affaires étrangères et ses craintes à ce sujet. Voici son contenu :

    A Monsieur e Ministre

    Objet : Maroc-Algérie/Union Africaine : Lecture dans la décision du dernier Sommet de l’Union Africaine relative à l’endossement des candidatures africaine aux organes des Nations Unies.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que la 25ème Session du Conseil Exécutif de l’Union Africaine (UA) a adopté une décision sous la côte Ex.CL/Dec.848(XXV)

    Cette décision appelle, de la part de cette Direction, les commentaires et observations ci-après :

    1. Le paragraphe 7 de cette décision « lance un appel pressant » aux Etats membres de l’UA « d’observer les engagements pris », notamment « la situation vécue dans le cas de l’élection des membres au sein de l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) où l’Afrique a perdu des postes » ;

    2. Le langage de ce paragraphe fait référence, implicitement, à l’élection du Maroc, en la personne du Professeur Jallal TOUFIQ à l’OICS, où 6 pays africains membres de l’UA ont été éliminés (l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigeria, le Burundi, le Togo et le Cameroun. Seul le Maroc, représentant l’Afrique, a été élu, par l’ECOSOS à New York, au 1er tour par 37 voix en tête de liste ;

    ·3. L’inclusion de ce paragraphe, certainement par l’Algérie, reflète son désarroi suite à la seule élection du Maroc à cet Organe et l’élimination des autres candidats africains, alors qu’elle ne cesse de dénigrer le Maroc, notamment à Vienne et à Bruxelles, comme étant « le premier producteur de Cannabis qui inonde ses frontières de stupéfiants » ;

    4. L’adjonction de ce paragraphe dans la décision du Sommet serait, probablement, un prélude dans la stratégie algérienne visant à exclure le Maroc des candidatures africaines et entériner une décision invitant les Etats africains, membres de l’UA, à sursoir de voter en faveur des candidatures marocaines, en faisant prévaloir la vive réaction du Maroc à l’égard de la maison commune africaine « UA », suite à la nomination de l’envoyé spécial de l’UA pour le Sahara ;

    5. L’Algérie ne manquerait pas de mobiliser son appareil diplomatique, l’année prochaine, pour promouvoir une candidature à l’OICS, lui permettant de siéger au sein de cet Organe, dont le mandat est l’élaboration du rapport annuel sur « la situation des drogues dans le monde ».

    Tags : Maroc, Algérie, Organisation International du Contrôle des Stupéfiants, OICS, drogue, stupéfiants, cannabis, haschich, trafic,

  • Palestine : Le deal de toutes les prédations

    Trois grands conflits en Afrique et au Moyen Orient ont jeté un voile sur un vieux problème que l’humanité traîne depuis plus de 70 ans. En effet, le Mali, la Libye et la Syrie vers où convergent les inquiétudes des Occidentaux, des Africains et des Arabes, ont relégué au second plan la question de décolonisation en Palestine. La récente sortie de Trump avec son «deal du siècle» renseigne, si besoin, des conséquences de l’absence de vigilance sur le dossier palestinien.

    Certes, les deux époques sont différentes, l’origine des conflits également, mais l’on constate dans les deux cas une volonté occidentale de maintenir la plaie ouverte. Les Britanniques, les Français et les Américains, le trio de pays qui n’ont pas hésité à attaquer l’Egypte de Nasser en 1956, pour sauver Israël, pousser ces dernières années les pays du monde à entrer dans un conflit international et ouvert contre la Syrie. Un seul objectif sous-tend cette attitude guerrière: fragiliser au maximum le pays-cible pour le rendre dépendant de leur volonté et l’offrir à Israël, dont le rêve de contrôler le monde arabe, n’a jamais été aussi près d’être réalisé.

    Dans ce monde arabe, il y a également l’Algérie. Après l’échec de l’anéantissement de cette grande Nation, le même trio milite «secrètement» pour allumer la mèche d’un autre conflit aux conséquences insoupçonnables aux frontières sud et est du pays. Pareille perspective n’anéantira certainement pas l’Algérie, mais risque de l’affaiblir au sens où elle aura, en tant que puissance régionale, à gérer une situation inextricable où des dizaines de pays impliqués dans la guerre, voudraient tirer profit de la situation.

    Le but des Occidentaux à travers l’internationalisation des conflits libyen, syrien et malien, est sans doute de créer des foyers de tension permanents qui viendraient s’ajouter à la question palestinienne. Cela reléguera aux calendes grecques le règlement d’une des plus importantes et légitimes revendications de l’humanité depuis l’imposition par les pays du tiers-monde du principe de l’autodétermination.

    Il est vrai que ces conflits arrangent deux alliés objectifs de l’Occident: Israël. Le printemps arabe et Daech ont complètement occulté les souffrances du peuple palestinien encore sous le joug de l’occupation. Comme quoi les «Révolutions» et le terrorisme servent les pouvoirs les plus injustes de la planète.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 12 fév 2020

    Tags : Palestine, Etats-Unis, Israël, deal du siècle, autodétermination, Proche Orient, monde arabe, terrorisme, Daech, printemps arabe,

  • Algérie – Essais nucléaires français au Sahara : Le visage de la barbarie coloniale

    En 1960, l’Algérie, malgré les épreuves, n’était pas loin de l’indépendance dont les lueurs clignotaient dans un tunnel dont on entrevoyait le bout.

    Après les manifestations du 11 décembre, peu en doutaient, sinon ceux qui allaient, pour reprendre la bonne formule d’Yves Courrière, allumer «les feux du désespoir». Le général de Gaulle, revenu aux affaires deux années auparavant, cherchait à sortir du bourbier algérien. Il organise en janvier 1961 un référendum sur l’autodétermination pour recueillir l’assentiment du peuple pour sa politique.

    Les résultats confortèrent sa démarche sans se résigner encore à prononcer le mot indépendance. Mais des négociations vont bientôt s’amorcer, d’abord à Melun puis à Evian 1 où la question du Sahara se révélera vite un point d’achoppement entre les délégations du gouvernement français et du FLN.

    L’enjeu était double. Il s’agissait d’abord d’exploitation du pétrole découvert en 1956 et qui assurait déjà 40% des besoins de l’économie française. Pouvoir poursuivre les essais nucléaires était l’autre souci des Français. Sans la possession de l’arme nucléaire alors détenue par trois pays (USA, Urss et Grande-Bretagne), la France ne pouvait prétendre au rôle de puissance que lui assignait son «chef» si attaché à la souveraineté au point de répudier, un peu plus tard, l’Otan.

    C’est le 13 février 1960, à 7h04, qu’explose Gerboise bleue au sud de Reggane. C’est sur le même site d’expérimentation que se produiront trois autres essais en surface. Gerboise sera successivement, bleue blanche, rouge puis verte le 27 décembre 1960. Le choix des couleurs n’était pas fortuit mais renvoie à celles du drapeau tricolore. Jusqu’à 1966, l’armée française va changer de site. Treize autres bombes vont exploser à In Ekker, au nord de Tamanrasset.

    En vertu des accords d’Evian signés le 18 mars 1962, l’article 5 de la déclaration de principe relative aux questions militaires stipule que la France utilisera pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations d’In Ekker, de Reggane et de l’ensemble de Colomb-Béchar Hamma Guir. Longtemps, les officiels et les médias évitaient soigneusement le sujet qui, comme toutes les questions militaires, relevait quelque peu du tabou. La première fissure se produit en 1985 avec le très beau documentaire d’Azzedine Meddour.

    A partir d’un montage ingénieux d’archives, «Combien je vous aime» évoque cet épisode de la barbarie coloniale. Tout au long des années 1990 du siècle dernier et 2000, les langues vont se délier, tant en France qu’en Algérie, pour relater les effets de ces essais.

    Les circonstances du déroulement des effets et les accidents longtemps occultés sont mieux connus. Des associations, les médias ne cesseront pas de mettre en valeur cet épisode.

    A une demande de repentance est associée une exigence de réparation et d’indemnisation des victimes. Mais le dossier paraît conditionné par l’issue du traitement du contentieux de la mémoire qui relève des relations entre les Etats.

    R. Hammoudi

    Sud Horizons, 12 fév 2020

    Tags : Algérie, France, bombe atomique, essais nucléaires, repentance,

  • Algérie – Le SNMG et les 30.000 dinars

    par Abdou BENABBOU

    Il est question pour le président de la République d’honorer toutes les promesses déclarées au cours de sa campagne électorale et quelques-unes parmi les plus importantes figurent dans le plan d’action que le gouvernement présente aujourd’hui.

    L’IRG n’accompagnera plus les salaires de moins de 30.000 dinars et il est dit que le SNMG sera conséquemment revalorisé.

    Ces deux décisions ont de quoi apporter du baume au cœur pour des milliers de pères de familles et on suppose qu’a priori elles corrigeraient un tant soit peu l’inadaptation actuelle entre les bas salaires et le coût de la vie.

    Dans la forme et dans une logique primaire, un tel engagement ne peut être qu’applaudi mais dans le fond, par ses incidences multiples, il mérite une circonspection réfléchie et son aspect populiste risque de provoquer des turbulences économiques en contradiction avec une tranquillité sociale recherchée.

    Personne ni quiconque ne peut faire la fine bouche contre une augmentation des salaires censée réconcilier les citoyens avec leurs paniers, mais l’on ne peut offrir des subsides que si leurs dispositions sont avérées. Or la situation économique actuelle du pays démontre à tous les égards que ceux qui supporteront une prochaine largesse financière seront soumis à une inévitable euthanasie.

    Le gouvernement lui-même avoue que l’état des lieux est catastrophique. Il suffit d’observer le désarroi de l’ensemble des gestionnaires d’entreprises, tous les secteurs confondus, pour déduire que les fuites en avant sont déconseillées et que se contenter de retouches salariales aussi séduisantes et réclamées qu’elles soient n’est pas indiqué. Tacitement, il n’est pas vrai que l’intérêt seul porté sur les moins de 30.000 dinars et le SNMG ne bouleversera pas en profondeur tous les salaires et les secteurs encore en activité.

    En vérité, le problème ne se pose plus en termes d’amélioration salariale nouvelle, mais en sauvegarde impérieuse des rémunérations fournies jusqu’ici avec de très lourdes tracasseries. Les travailleurs dans leur majorité en sont les premiers conscients. Ils refuseraient qu’on les fasse vivre aujourd’hui pour mieux les tuer demain.

    Le coût de la vie, quant à lui, pour faire face à ses déconvenues, d’autres plus larges et conséquentes recettes lui sont dans l’urgence recommandées.

    Le Quotidien d’Oran, 12 fev 2020

    Tags : Algérie, SNMG, IRG, salaires, prix, niveau de vie,

  • L’Algérie, 2ème puissance militaire en Afrique. Le Maroc, 6ème

    Dans un article intitulé Puissance militaire africaine (2020), le site Global Fire Power classe les pays du monde selon la puissance de leur armée. Pour cela, il se base sur 50 indicateurs pour classer les armées de 138 pays, dont 35 d’Afrique. « La liste de GFP utilise plus de 50 facteurs dans notre formule interne pour déterminer le score de l’indice de puissance d’une nation donnée («PwrIndx»). Cela donne le classement final tout en permettant aux nations plus petites et plus avancées technologiquement de rivaliser avec les plus grandes et les moins développées », indique GFP.

    Un seul pays africain figure dans le Top 10 des armées les plus puissantes. Voici les 6 armées les plus puissantes du continent :

    Pays                                                  Indice de puissance

    1-Egypte                                           0.1872

    2-Algérie                                           0.4659

    3- Afrique du Sud                           0.4985

    4-Nigeria                                          0.6485

    5-Angola                                           0.8379

    6-Maroc                                             0.8408

    L’Egypte est le seul pays africain qui figure dans le Top 10 des plus puissantes armées du monde, en se positionnant, avec un score de 0,1872, au neuvième rang mondial, devant le Brésil.

    Tags : Maroc, Algérie, armée, puissance, Afrique, Global Fire Power,

  • Josette et Maurice Audin: En hommage aux disparus de la guerre d’Algérie

    par Youcef Dris*

    Le mois de février aura marqué l’histoire de la famille Audin, Maurice et Josette son épouse. Maurice Audin, né le 14 février 1932 à Béja (Tunisie), est un mathématicien français. Assistant à l’université d’Alger, il est membre du Parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne. Il est déclaré mort le 21 juin 1957 à Alger.

    Le jeune homme était assistant en mathématiques à la faculté d’Alger, adhérant du Parti communiste algérien (PCA) et militant anticolonialiste. Il a 25 ans quand les militaires viennent l’arrêter, le mardi 11 juin 1957, à 23 heures, dans son appartement de la rue Flaubert, au cœur du quartier du Champ-de-Manœuvre, à Alger. En 1957, Josette Audin et son mari vivent à Alger et sont âgés respectivement de 26 et 25 ans. Le couple a trois enfants, une petite fille de 3 ans et demi et deux petits garçons de vingt mois, et un mois. Tous deux sont membres du Parti communiste algérien qui, à cette époque, est engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. «Depuis le début de l’année 1957 les parachutistes font régner la terreur, ils se promènent dans les villes, arrêtent les passants, ceux naturellement qui sont suspects, c’est à dire les Algériens, pas les Européens, et tout le monde sait que le jour ils paradent auprès des filles et que la nuit ils font leur sale boulot», (témoignage de Josette Audin dans une émission »Le monde en soi», le 3 novembre 2001.)

    C’est dans ce contexte que tous deux mènent des activités clandestines au sein du parti. En parallèle, le mathématicien est assistant à la faculté des sciences d’Alger. Sa thèse est presque aboutie lorsqu’il est arrêté dans la nuit du 11 juin 1957. (Elle sera finalement soutenue «in absentia» à la Sorbonne, six mois après sa disparition, par son directeur de thèse René de Possel.)

    Josette son épouse s’inquiète auprès des soldats venus l’arrêter, et leur demande quand son époux va revenir. L’un des militaires lui répond : «S’il est raisonnable, il sera de retour ici dans une heure.». Maurice Audin est conduit dans un immeuble en construction d’El-Biar, sur les hauteurs de la ville, transformé en centre de détention par l’armée française. Torturé à mort, exécuté, il n’en est jamais revenu. Le 1er juillet 1957, vingt jours après l’arrestation, un lieutenant-colonel tente de faire croire à Josette Audin que son mari s’est évadé lors d’un transfert. Alors, elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire.

    Les parachutistes et le scénario fiction

    Josette Audin n’a même pas pu voir la dépouille de son mari : «Peut-être parce qu’il était européen, universitaire, les militaires ont essayé d’inventer une histoire. Les parachutistes de Bigeard ont imaginé un scénario de Maurice Audin s’enfuyant, s’étant échappé d’entre leurs mains. Evidemment, c’était complètement improbable, impossible. Non seulement ils ont torturé jusqu’à la mort, mais en plus, le fait de faire disparaître les gens participait à la terreur qu’ils faisaient régner sur la ville».

    L’épouse du mathématicien témoigne être restée quatre jours en compagnie de parachutistes et de policiers (qui restaient à son domicile), n’ayant autre chose à faire que se ronger les sangs : «A cette époque on savait que les gens qui étaient arrêtés étaient automatiquement torturés, donc forcément, je ne pensais qu’à ça, qu’il était certainement torturé.» Elle assiste le lendemain à l’arrestation du journaliste Henri Alleg, ami de Maurice Audin, venu à leur domicile : »Il s’était présenté chez nous. Il a essayé de faire croire qu’il était là pour renouveler l’assurance de mon mari mais les parachutistes n’ont pas été dupes. Ils ont téléphoné au lieutenant Charbonnier qui est venu très vite le chercher.»

    Josette Audin, morte samedi 2 février 2019, s’était battue toute sa vie pour que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans la disparition de son mari, le mathématicien Maurice Audin, pendant la guerre d’Algérie. Elle aura passé la majorité de sa vie à tenter de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de son mari, Maurice Audin.

    La dernière fois où elle reçut des journalistes, c’était à la mi-décembre 2019. Il lui a été demandé ce qu’elle avait emporté, en 1966, quand elle avait quitté l’Algérie pour rejoindre la France, en passant par le Maroc et l’Espagne, avec ses trois enfants. Comme souvent, Josette Audin avait d’abord répondu par un silence. Puis elle avait lâché six mots, pas un de plus. »J’ai pris les choses importantes, les livres et les photos.» Les livres qui avaient traversé la Méditerranée étaient encore-là, un demi-siècle plus tard, dans la bibliothèque de son salon, perché au cinquième étage d’un immeuble blanc de Bagnolet, en banlieue parisienne. Lieu es situé dans le Bassin parisien, dans la région Île-de-France, limitrophe de Paris, ce qui change énormément du Champ-de-Manœuvre où vécurent les époux Audin et où sont nés leurs enfants. Avec les livres, il y avait les photos aussi, les rares portraits en noir et blanc, visage resté à jamais enfantin, de son mari Maurice Audin. Le combat de toute sa vie. A cette époque, Josette, 26 ans, était là. Leurs trois enfants, Michèle, 3 ans, Louis, 1 an et demi, et Pierre, 1 mois, aussi. Sans Josette, a l’habitude de dire sa fille Michèle, mathématicienne, il n’y aurait pas eu d’affaire Audin.

    Pierre Audin, fils de Maurice et de Josette, mathématicien comme son père, est auteur de nombreux ouvrages, dont «Une vie brève» (Gallimard), un livre très émouvant sur son père.

    L’épouse éplorée participe à la création d’un Comité Maurice Audin. Elle va inlassablement sonner à toutes les portes, celles des avocats, des journalistes, des militants des droits de l’homme, des politiques, pour faire éclater la vérité sur la disparition de son mari. Elle qui, le 15 février prochain, aurait dû avoir 88 ans, aura été veuve très jeune. Elle aura aussi connu une enfance un peu grise, de celles que raconte Albert Camus dans son roman autobiographique et inachevé, «le Premier homme». Elle est née et a grandi à Bab-el-Oued, le quartier algérois des Européens les plus modestes. Avant de disparaître, et dans un souffle, elle avait murmuré : »Tous les militaires impliqués dans l’affaire Audin sont morts tranquillement ou vont bientôt mourir sans avoir dit ce qu’ils avaient fait de Maurice Audin».

    Josette Audin est morte il y a un an jour pour jour, sans savoir comment a été tué son mari. Et c’est une tristesse supplémentaire pour tous ceux qui l’ont connue.

    Comme Josette, c’est un devoir important que de participer à faire connaître les ressorts de l’affaire de l’assassinat de Maurice Audin, aujourd’hui établi, ainsi que celle des disparus de la guerre d’indépendance algérienne. Cet acte de l’Histoire devrait s’inscrire dans la perspective du droit à la vérité, mais aussi du devoir de mémoire, qui en est le corollaire.

    Outre un intérêt personnel de nombre de militants de sa génération, l’histoire de la disparition de Maurice Audin, et la dénonciation de la guerre en Algérie par cette affaire, nous tous Algériens et parents de disparus sommes intéressés par la question de la réparation des injustices subies par le passé, même si rien ne répare jamais vraiment la souffrance causée aux proches d’un disparu. Dans le cas de Maurice Audin comme dans tous les autres, il manque toujours la vérité sur les circonstances de sa mort.

    Emmanuel Macron président de la République française avait choisi de reconnaître enfin la responsabilité de l’Etat dans la mort du mathématicien français communiste, enlevé chez lui à Alger par des parachutistes dans la nuit du 11 juin 1957, et jamais reparu. L’Elysée avait reconnu que Maurice Audin était «mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France», annonçant «l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens.

    Comme Maurice Audin, des milliers d’Algériens disparaîtront du fait des forces de l’ordre françaises pendant la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a promis l’ouverture des archives pour sortir leur trace du brouillard du récit officiel et du refoulé. Historiens et familles l’attendent encore. Un an a passé depuis ces mots d’Emmanuel Macron chez Josette Audin. Entre-temps, la veuve de Maurice Audin est décédée à l’âge de 87 ans, le 2 février dernier. Et aucune décision n’est venue prolonger cet engagement présidentiel à »encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie, civils et militaires». En un an, aucune circulaire n’a pulvérisé le verrou sur ces archives.

    Combien de temps devons-nous attendre encore pour arriver à la vérité ? Quand l’Etat français donnera-t-il cette fameuse dérogation qui donnera accès à ces archives ? Ces fameuses dérogations supposent encore que les documents auxquels on donnerait accès soient déclassifiés par l’autorité qui les a produits (ou en tous cas, l’institution qui en est l’héritière). C’est-à-dire que cela implique que le secret de la défense français soit levé, au coup par coup, pièce par pièce, avec l’aval des autorités concernées.

    Autrement dit, un verrou puissant… et un verrou qui entrave drastiquement l’accès à autant de fonds d’archives susceptibles de crever un silence obstiné.

    *Ancien journaliste

    Le Quotidien d’Oran, 10 fév 2020

    Tags : Algérie, Guerre d’Algérie, Maurice Audin, Josette Audin, France,

  • L’Algérie renouvelle son offre d’accueillir une conférence pour mettre fin au conflit libyen

    Le président Abdel Majid Tebboune a révélé sa correspondance à António Guterres pour l’encourager à accélérer la nomination de son envoyé personnel au Sahara, dans son discours lors du sommet africain

    Mourad Belhaj | 09.02.2020

    AA / Algérie / Abderrazzak Ben Abdallah

    Le président algérien, Abdel Majid Tebboune, a renouvelé, dimanche, l’offre de son pays d’accueillir une conférence de dialogue entre les parties libyennes.

    C’est ce qui ressort du discours qu’il a prononcé lors de sa participation au 33ème Sommet ordinaire de l’Union africaine, tenu à Addis-Abeba sur le thème « faire taire les armes et créer les conditions du développement en Afrique ».

    « Je renouvelle la proposition de l’Algérie d’accueillir le dialogue entre les frères libyens, dans le respect de ses traditions diplomatiques, et comme confirmé à Berlin », a déclaré Tebboune.

    Et de poursuivre : « La situation tragique qui prévaut en Libye sœur, avec laquelle l’Algérie partage de longues frontières et un destin commun, reste une source de préoccupation pour nous ».

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait auparavant pris la parole. Il a annoncé dans son discours devant le sommet africain à Addis-Abeba, son soutien « à l’idée d’organiser une réunion en Afrique pour réconcilier les factions belligérantes en Libye ».

    Depuis le 4 avril, les forces de Haftar ont lancé une offensive pour s’emparer de la capitale, contestant la légitimité et l’autorité du gouvernement d’entente.

    Haftar n’a pas adhéré au cessez-le-feu, qui a commencé le 12 janvier de l’année dernière sur une initiative turco-russe. Il n’a pas non plus adhéré aux résultats de la Conférence internationale de Berlin sur la Libye, tenue le 19 du même mois, notamment quant à la cessation des hostilités et au retour à la voie diplomatique pour régler le conflit.

    Dans un autre contexte, Tebboune a révélé avoir envoyé un message à Guterres, pour l’encourager à accélérer la nomination de son envoyé personnel dans la région du Sahara occidental (succédant à l’Allemand Horst Koehler), et à entamer la relance du règlement du conflit dans cette région.

    L’Algérie est membre observateur des négociations entre le Maroc et le Front Polisario et soutient la demande de ce dernier d’organiser un référendum d’autodétermination, car elle accueille sur son sol, depuis des décennies, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis fuyant le conflit.

    Anadolou

    Tags : Algérie, Libye, Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, UA, Front Polisario,

  • Le Sahara occidental revient au-devant de la scène à l’UA

    Si elle n’a jamais été évacuée des discussions politiques et diplomatiques, notamment à l’ONU, la question du Sahara occidental revient en force sur la scène internationale grâce au sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’achève aujourd’hui avec la promesse de ses chefs d’Etats de « faire taire les armes » et « régler les conflits ». Mais pas seulement !

    Le dossier connait des développements inquiétants depuis plusieurs mois, marqués notamment par deux récentes lois marocaines qui définissent les eaux territoriales du Royaume en violation du droit international, le Sahara occidental étant un territoire à décoloniser selon l’ONU, qui se dit « préoccupée » également par la décision de Rabat d’ouvrir avec le soutien de certains Etats africains des représentations consulaires à Laayoune et l’organisation , toujours à Laayoune, de la Coupe d’Afrique des nations de futsal comme si le Maroc était souverain sur ce territoire.

    Plus récemment, des sources diplomatiques israéliennes et américaines, relayées par des médias au Maroc et dans des capitales occidentales et africaines, laissent entendre que des discussions sont en cours entre Mohammed VI, Donald Trump et Benjamin Netanyahou: le Maroc serait prêt à soutenir le « plan de paix » de Trump pour Israël et les territoires palestiniens, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis, de sa souveraineté sur le Sahara occidental…

    En face, le Polisario, qui gagne lui aussi des points importants sur la scène internationale, s’impatiente et menace de recourir à son droit aux armes si les instances internationales, l’ONU en premier mais l’UA également, échouent à faire valoir la légalité internationale. On imagine alors les répercussions sur la partie nord de l’Afrique et les risques d’une complication d’une donne sécuritaire des plus ardues en raison des connexions entre l’islamo-terrorisme, le trafic en tous genres et l’exacerbation-manipulation des tensions intercommunautaires dans des zones où les Etats n’existent pas ou sont en situation de faillite. Bien entendu, il n’y a rien à comparer entre un mouvement de libération visant l’autodétermination et des groupes radicaux aux agendas sans projets que ceux de la destruction, mais un retour des indépendantistes sahraouis aux armes rendrait le paysage sécuritaire plus critique.

    Et c’est sans doute pour cette raison, davantage que le soutien qu’on connait de son pays à la cause sahraouie, que le président sud-africain et nouveau président de l’UA a réaffirmé hier le soutien de son pays au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination.

    Appel de Tebboune à désigner un envoyé spécial de l’ONU

    « Nous réaffirmons notre ferme soutien à un Etat indépendant et souverain, ainsi que le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans son discours lors de la 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. De son côté, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a déclaré à l’ouverture du sommet que la question du Sahara occidental et la crise en Libye « élargissaient les responsabilités » de l’organisation panafricaine dans le règlement de ces deux conflits.

    « Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure une préoccupation tant pour le fonctionnement de notre organisation que pour les populations », a-t-il rappelé.

    C’est pour cette raison, aussi, que le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a indiqué, dimanche à Addis-Abeba, avoir exhorté le secrétaire général des Nations Unies à « hâter » la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental.« Force est de constater, avec regret, que depuis la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d’embûches. J’ai d’ailleurs adressé, il y a quelques jours, une lettre au SG de l’ONU pour l’exhorter à hâter la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental », a fait savoir le Président Tebboune, dans son allocution lors du 33e Sommet de l’Union africaine (UA).

    ReportersDZ, 10 fév 2020

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  • Le Maroc quémande la réouverture des frontières auprès d’un sénateur démocrate américain

    Maroc : Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    De : fouad kadmiri

    À : rachadbouhlal@yahoo.com

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai eu un entretien, le 07 mars courant, avec le Sénateur Démocrate (Maryland), Benjamin L. Cardin, membre influent de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat. De confession juive, le Sénateur Cardin est connu pour ses positions favorables au Maroc et compte parmi les amis de notre pays au sein du Sénat américain.

    Après l’avoir remercié pour son soutien continu au Maroc, j’ai informé le Sénateur de la restauration de la Synagogue « Slat El Fassiyine » à Fès et dont l’inauguration a été marquée par le message adressé par Sa Majesté le Roi et lu par le Chef du Gouvernement. Le Sénateur m’a fait part de son admiration pour la singularité reconnue du Maroc en matière de tolérance confessionnelle et de dialogue entre les religions et les cultures.

    Aussi, j’ai rappelé au Sénateur les relations historiques excellentes et le partenariat stratégique unissant les Etats-Unis et le Maroc. J’ai également mis en exergue le processus de réformes structurelles engagé par notre pays sous la conduite de Sa Majesté Le Roi, que Dieu L’Assiste, depuis plus d’une décennie.

    Pour sa part, le Sénateur Cardin s’est félicité des atouts que représente le Maroc en termes de processus de réformes et de développement humain et qui font de lui un havre de stabilité dans une région assujettie à des menaces globales et à des transitions incertaines.

    Eu égard au portfolio du Sénateur Cardin en tant que membre de la Commission des Affaires Etrangères, je l’ai briefé sur la situation au Mali et plus largement sur la situation dans la région du sahel, tout en mettant l’accent sur les mises en garde que le Maroc n’a cessé d’émettre depuis des années au sujet des multiples menaces globales auxquelles cette région du monde se trouve confrontée.

    Partant de la conjoncture régionale, j’ai soulevé la Question Nationale en faisant comprendre au Sénateur que ce qui se passe dans la région plaide en faveur de la résolution de ce conflit artificiel et ce, pour couper court aux risques de balkanisation que court la région par la création d’entités faibles qui deviennent à leurs tours sources d’instabilité.

    J’ai ajouté que l’entêtement de l’Algérie à aller à l’encontre des efforts déployés par le Maroc pour régler ce conflit ; son refus de permettre au UNHCR de réaliser un recensement des réfugiés de Tindouf et son refus de répondre aux appels du Maroc pour l’ouverture des frontières terrestres sont autant de facteurs qui reflètent la volonté de ce pays de vouloir maintenir délibérément la question du Sahara dans l’impasse.

    Le Sénateur Cardin a exprimé son regret pour cette situation en indiquant qu’une coopération effective entre le Maroc et l’Algérie ne peut qu’être bénéfique aux deux pays d’autant plus qu’ils se trouvent confrontés à un ennemi commun qu’est le terrorisme.

    Tout en réitérant sa volonté de prêter toute l’attention requise à la question du Sahara, Il a souligné que le nouveau Secrétaire d’Etat John Kerry considère le Maroc comme un ami et un partenaire et à partir de là, M. Kerry sera en mesure d’apporter sa contribution à la résolution de cette question.

    En réaction à mon briefing au sujet de l’hostilité du sénateur Leahy à l’encontre du Maroc au sujet du conditionnement de l’octroi de l’aide financière militaire au Royaume, mon interlocuteur m’a surtout indiqué qu’il demeure satisfait du processus de réformes engagé par le Maroc et que notre pays doit continuer dans cette voie.

    Le Sénateur Cardin a abordé également ses préoccupations quant aux développements de la situation en Syrie notamment la question des réfugiés, tout indiquant que selon ses informations la Russie serait en phase de jouer un rôle pour permettre le départ de Bachar Assad.

    A cet égard et tout en rassurant mon interlocuteur que notre pays partage les préoccupations américaines à ce sujet, je l’ai briefé sur le rôle que joue le Maroc sur la scène internationale (Conseil de Sécurité) et régionale pour trouver une issue à cette crise et ce, à la fois sur le plan politique et humanitaire.

    Enfin, j’ai remis au Sénateur Cardin une invitation pour se rendre au Maroc afin de s’entretenir avec les responsables et parlementaires marocains et de voir de près les chantiers de réformes engagés par notre pays et d’explorer davantage d’opportunités de coopération notamment entre les instances législatives des deux pays.

    Source : Maroc Leaks, 9 fév 2020

    P.S: Selon le cabinet The Moffett Group qui travaille pour le Maroc, le sénateur Ben Cardin (MD) est un « partisan de longue date du Maroc et de sa position sur le Sahara occidental. Il est juif américain et a été influencé positivement par divers groupes juifs américains qui soutiennent le Maroc et apprécient ses relations avec Israël et la diaspora marocaine en Israël ».

    Tags : Maroc, Sénat américain, Benjamin L. Cardin, Algérie, Sahara Occidental,