Catégorie : Algérie

  • L’Algérie et la France reprennent langue

    Il est clair qu’en plus de la relance des relations bilatérales qui figure en bonne place dans les intentions du ministre français, sa visite s’inscrit également dans le cadre des efforts internationaux visant à résoudre la crise libyenne.

    Au lendemain de la poignée de mains entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune à Berlin, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était, hier, à Alger pour une visite qualifiée de brève par la diplomatie française. C’est, en fait, une prise de contact, histoire de renouer des liens distendus à la suite de la démission de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, dans la foulée du mouvement populaire. Les dix mois qui ont séparé les premières manifestations de la rue et l’élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays, les relations entre Paris et Alger étaient à leur minimum. Il eut même une prise de bec par média interposé au lendemain du 12 décembre dernier. Mais il était inconcevable que les rapports entre les deux pays en restent à une série de « petites phrases ».

    Aussi, la poignée de mains de Berlin et la visite, hier, de Le Drian s’expliquent aisément par la nécessité de renouer des liens.
    De fait, le déplacement de Le Drian se conçoit comme impératif pour reprendre là où étaient les dossiers bilatéraux. Il faut savoir, à ce propos, que M. Le Drian est le premier ministre français à se rendre en Algérie depuis la visite de sa collègue de la Justice, Nicole Belloubet, fin janvier 2019.

    Les domaines de coopérations entre l’Algérie et la France sont très diversifiés. Plusieurs ministres français se sont déplacés à Alger et inversement. Les deux exécutifs se rencontraient tous les six mois à Alger et à Paris. C’est dire que les deux pays ne partent pas de zéro et la reprise de contact relève de la marche naturelle des Etats.

    Aussi, les deux ministres, Mrs. Le Drian et Boukadoum ont examiné «l’état des relations de coopération entre les deux pays et les voies et moyens de leur renforcement», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ils ont également procédé à «un examen approfondi des questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la situation en Libye et au Mali», précise le communiqué.

    Il est clair qu’en plus de la relance des relations bilatérales, qui figure en bonne place dans les intentions du ministre français, sa visite s’inscrit également dans le cadre des efforts internationaux visant à résoudre la crise libyenne. Elle survient deux jours après un sommet international à Berlin où les principaux pays concernés par le conflit en Libye ont promis de respecter un embargo sur les armes et de ne plus interférer dans ses affaires intérieures, afin de tenter de ramener la paix dans ce pays déchiré par la guerre civile.

    Le président Tebboune, qui a été l’un des acteurs centraux à Berlin, a proposé d’accueillir désormais un dialogue entre toutes les parties libyennes. «Nous étions ensemble à Berlin avant-hier sur le conflit libyen. Nous avons coordonné nos efforts pour permettre la mise en place d’un cessez-le-feu durable, la reprise du dialogue politique et nous allons agir ensemble pour que les efforts que nous avons initiés à Berlin puissent se poursuivre», a déclaré M. Le Drian à l’issue de sa rencontre avec son homologue algérien.

    «Nous allons également faire le point sur la situation au Sahel et rappeler nos objectifs communs de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Face à ces défis majeurs, la France et l’Algérie ont une convergence de vue et notre concertation est primordiale», a-t-il ajouté. «L’Algérie est une puissance d’équilibre et de paix. Elle l’a rappelé récemment en lançant plusieurs initiatives diplomatiques. Elle est fermement attachée au respect de la souverainetés des Etats et au dialogue politique», a souligné le ministre français. Cette reconnaissance du poids et du rôle de l’Algérie dans la région suppose un recentrage de l’action française en Afrique du nord. Le leadership d’Alger n’étant plus discutable dans le dossier libyen, Paris se plierait-il aux choix politiques algériens pour l’Afrique du nord et le Sahel ? Tout porte à croire que la réponse est positive, en ce sens que la France, empêtrée dans le bourbier sahélien et actuellement rejetée partout dans les pays subsahariens a véritablement besoin de laisser la diplomatie algérienne agir et éviter les solutions guerrières.

    Quant aux relations bilatérales, c’est la première fois depuis 5 ans que les deux Présidents pourront véritablement faire avancer le dossier. Et à ce niveau, personne ne pourra spéculer sur la direction que prendront ces relations.

    Nadera Belkacemi

    Le Président de la République reçoit le ministre français des Affaires étrangères

    Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mardi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en visite de travail en Algérie. L’audience s’est déroulée au siège de la présidence de la République en présence du directeur de cabinet à la Présidence de la République, Noureddine Ayadi, du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et du ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd et de la délégation accompagnant le chef de la diplomatie française.

    Ouest Tribune, 21 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, France, Haftar, GNA, Russie, Turquie, Tripoli,

  • Le Hirak peut-il déjouer le complot contre l’Algérie?

    De nombreux algériens ont été surpris par le nom du gagnant de la chevauchée présidentielle du 12 décembre 2019. Des cinq candidats alignés au champ de course pour le grand prix d’El Mouradia, le cartel militaire a retenu un Premier ministre éphémère de Bouteflika. Rappelons que Tebboune avait été limogé au bout de trois mois parce qu’il avait osé s’en prendre à certains oligarques.

    En fait, cet épisode de 2017 semble être le point de départ d’une guerre de clans autour du partage de la rente des hydrocarbures, réduite en peau de chagrin par des budgets de corruption apparemment incompatibles avec un prix de pétrole et des exportations d’hydrocarbures en baisse. Bouteflika a tranché en faveur des oligarques en faisant appel à Ouyahia qui a eu recours à la politique de la planche à billets pour financer le statu quo au niveau des forces en présence. Il est aujourd’hui en prison.

    Force est de constater que tous ceux qui se sont opposés en 2017 aux décisions annoncées par Tebboune ont été neutralisés bien avant son intronisation en tant que nouveau Président de la République. Mais ce n’est pas tout. Le pouvoir profond qui l’a adoubé lui a facilité la tâche en demandant au Président sortant de ne pas lui refiler certaines patates chaudes, notamment la loi sur les hydrocarbures, les raffineries d’Augusta et de Hassi-Messaoud etc. A cet effet, Bensalah a été forcé de prendre des décisions stratégiques qui pouvaient attendre 2020. Pourquoi cet excès de zèle et qui coordonne ces actions?

    J’ai rêvé cette nuit d’une Algérie prospère et proche du plein emploi, sans haragas ni SDF. J’ai vu des hôpitaux performants, des salles de cinéma, des usines produisant des plus-values et des centres de recherche avec des universités qui attiraient de nombreux étudiants étrangers. J’ai vu des millions de touristes étrangers dans les aéroports dotés d’infrastructures modernes. J’ai vu défiler des images de champs de blé et de panneaux solaires qui s’étalaient à perte de vue. Dans mon rêve, l’Algérie rayonnait du Nord au Sud dans tous les domaines, littérature, cinéma, sciences, médecine. Le peuple était libre et pouvait s’exprimer.

    A mon réveil, je me rends très vite compte de la triste réalité et je me prépare à affronter la misère quotidienne de plus en plus insupportable. Comment en est-on arrivé là ?

    Depuis l’indépendance, les gouvernants algériens ont opté pour un modèle économique rentier basé sur les hydrocarbures, non viable à long terme. Les médias ont choisi de vivre au jour le jour et de ne pas entendre le FMI lorsqu’il prédit “une crise lancinante et dangereuse” avec le tarissement des réserves de change. Bercée par ces médias, la majorité des algériens ignore que la situation économique de l’Algérie est alarmante.

    La maffia algérienne, société anonyme régie selon les règles non écrites de la « Cosa Nostra », contrôle la distribution de la rente pétrolière à travers les administrations liées aux secteurs des finances et de l’énergie. Le secteur des finances distribue une partie de la rente pétrolière aux oligarques à travers notamment des prêts sans garanties accordés par les banques publiques. On pourrait même se demander si l’oligarchie, sortie de nulle part grâce à ces prêts, existe réellement. Certains vous diront que c’est un stratagème mis en place par le pouvoir profond pour piller les banques publiques et qu’un général se cache derrière chaque oligarque. C’est une nouvelle variante de l’affaire Khalifa. On désigne des liquidateurs qui s’arrangeront pour brûler les pièces à conviction compromettantes. On ne retrouvera pas les traces des délits. Le Trésor effacera l’ardoise des banques publiques et leurs managers risquent tout au plus de sortir en retraite anticipée.

    Comme pour l’affaire Khalifa, il y aura un simulacre de procès pour boucler des enquêtes mal ficelées. Les complices récupéreront leurs passeports pour rejoindre leurs comptes à l’étranger. C’est le prix du silence qui permet à un groupuscule de traitres qui constitue le pouvoir profond d’entretenir des milliers de mafiosos appâtés par les gains illicites.

    Le maintien d’anciens membres de la « Issaba » au niveau de la triade exécutive du plan de sabotage (Président, ministres des Finances et de l’énergie) confirme que nous sommes dans le 5eme mandat qui sera l’acte final de la mise à mort de l’Algérie. Il y aura toujours des traitres pour exécuter la feuille de route du maître d’œuvre, le puissant Etat protecteur de l’américain Chakib Khelil. Le général Tewfik a perdu une importante bataille le 15 janvier 2020, lorsque la justice italienne a innocenté, au nom d’intérêts suprêmes secrets, les hommes de main de Chakib Khelil en fuite à Dubaï. Ils pourront dorénavant voyager et rentrer au pays pour participer au 5eme mandat.

    Le gouvernement algérien a, en 2011, lancé un programme d’installation d’une capacité d’énergie renouvelable de 22.000MW qui s’étale jusqu’à 2030 (les-energies-renouvelables-une-priorite-en-algerie/). Etait-ce une première réponse pour renforcer la sécurité énergétique? L’Algérie avait-elle réellement décidé de changer de cap pour relever les défis futurs? On sait aujourd’hui que ces annonces très médiatisées concernant les énergies renouvelables sont un autre mensonge d’Etat puisque, dans les faits, le gouvernement de Bouteflika a conclu en 2014 avec General Electric un accord pour réaliser un complexe de fabrication de turbines à gaz à Batna (https://www.dzentreprise.net/6723-2/). Cette usine de production de centrales électriques réalisée à Batna en 2019 est, à l’image des usines d’assemblage de voitures, une manière d’importer en gré à gré et sans taxes des équipements à faible taux d’intégration pour repousser la transition énergétique. Sonelgaz s’est engagée à acquérir 16 000 MW d’ici 2028 auprès de l’américain GE, ce qui va aggraver considérablement notre dépendance au gaz naturel (https://maghrebemergent.info/le-sud-coreen-hyundai-ec-va-realiser-une-centrale-thermique-a-biskra/).

    Selon son PDG, Sonelgaz va réaliser en l’espace de 10 ans un parc de production équivalent à celui réalisé en 50 ans, soit 20.000 MW de capacité supplémentaire pour dit-il « assurer notre sécurité énergétique et construire un puissant catalyseur pour la diversification de l’économie nationale». http://bourse-dz.com/electricite-capacite-additionnelle-de-20-000-mw-dans-10-ans/.

    Tout est dit. Le concept de pseudo intégration des centrales à gaz achetées en gré à gré à General Electric n’est pas seulement le justificatif politique d’une opération de corruption, c’est un acte de trahison dont les conséquences sont graves puisqu’il enterre le programme des énergies renouvelables et génère d’importantes surcapacités de production d’électricité. Après l’immense gaspillage engendré par les surcapacités des cimenteries et des usines d’engrais (des volumes importants de gaz naturel destinés initialement aux exportations à long terme sont réaffectés aux secteurs privés et livrés à un prix inférieur à leur coût de production), c’est au tour de Sonelgaz de participer à la saga sournoise du sabotage du modèle énergétique national. Dans quel but ? Rapprocher la date fatidique du chaos national et de la guerre civile?

    L’Egypte a affiché les mêmes ambitions que l’Algérie en termes d’énergie solaire à partir de 2010. Le programme égyptien d’énergies renouvelables financé par des organismes internationaux a été conduit par un ministère dédié à cet objectif. L’Egypte atteindra 20% de renouvelable dans son mix énergétique en 2020 et vise 42% à l’horizon 2035. Elle vient de construire le plus grand parc solaire d’Afrique (comment-l-egypte-veut-devenir-le-n-1-de-l-electricite-solaire). Le Maroc qui a réalisé une capacité d’EnR de 3700 MW, dont 711 MW pour le solaire en 2018 s’est fixé pour objectif de dépasser 50% d’EnR dans le mix électrique.

    L’Algérie, quant à elle, vient pratiquement d’annuler en catimini son objectif initial de 22.000MW. Ce constat est triste car il nous rappelle le programme du GPL carburant des années 80. Indéniablement, il existe depuis les années 80 une constance au niveau du sabotage du modèle énergétique algérien qui est un élément essentiel du modèle économique national. A ce stade, il est légitime de s’interroger sur la démarche politique et économique suicidaire de nos gouvernants, sans aucune vision de long terme, démarche qui n’inquiète ni les acteurs algériens de la société civile, ni les organes de sécurité à qui on a fait croire que la rente des hydrocarbures sera au rendez-vous jusqu’en 2030, voire 2040 alors que tous les experts s’accordent à dire qu’il n’y a aucune rente associée au gaz de schiste.

    Les scandales continuent de secouer la Sonatrach. Elle a signé sous Ould-Kaddour un contrat avec le géant américain Exxon Mobil afin que cette dernière établisse un inventaire de toutes les ressources énergétiques du Sahara. Cette décision a fait réagir les experts en énergie qui se demandent comment une information aussi stratégique puisse être mise à la disposition de puissances étrangères.

    Par ailleurs, un communiqué publié par la société espagnole Tecnicas Reunidas (confirmé une semaine plus tard par Sonatrach) annonce aux algériens la réalisation d’une nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud « visant à augmenter la production locale de carburants et autres produits pour répondre à la demande nationale croissante et pour être au diapason des exigences environnementales Euro V. La conception de l’usine (5 MTA) respectera les normes de sécurité et d’environnement les plus strictes, tant dans sa construction que dans son fonctionnement».

    https://algerie7.com/economie/exclusif-sonatrach-veut-offrir-dans-des-conditions-troublantes-un-mega-marche-de-3,8-milliards-de-dollars-a-tecnicas-reunidas-et-samsung/

    Pourquoi une raffinerie au sud (coûteuse à cause de la fabrication des essences) alors que la demande d’essence est au Nord ?
    Un quotidien algérien (https://www.liberte-un-avant-poste-de-lindustrie-du-schiste-) nous donne une version originale. Cette raffinerie serait alimentée par du pétrole lourd (importé par des bateaux qui navigueront sur la mer de sable ?) pour produire plus de gasoil qui serait destiné aux futurs forages de gaz de schiste. Cette théorie n’explique pas le surinvestissement pour la fabrication d’essences.

    Le communiqué tardif du Groupe Sonatrach du 08 janvier 2020 précise que : « Cette nouvelle raffinerie s’inscrit dans le cadre du programme de SONATRACH visant …à dégager des volumes à l’export. » https://sonatrach.com/presse/raffinerie-de-hassi-messaoud/

    Une raffinerie à Hassi-Messaoud qui va exporter des carburants? Là aussi avec des bateaux navigants sur une mer de sable ?

    Bref, on a l’impression que Sonatrach est instruite pour jeter des milliards de dollars par la fenêtre (génératrices de rétro commissions) car aucune étude ne supporte ces décisions d’investissement.

    On connaît les résultats de la bataille du sérail autour du management de Sonatrach qui a commencé en janvier 2010 par la “décapitation judiciaire” du Comité exécutif de Sonatrach pour “association de malfaiteurs et détournement de fonds publics” et qui s’est achevée par le verdict de février 2016, soit un mois avant le retour triomphal en Algérie du principal coupable.

    La valse des PDG de Sonatrach depuis une quinzaine d’années montre qu’il existe une volonté de saboter cette entreprise stratégique. Toutefois, la nomination d’Ould Kaddour au poste de PDG de Sonatrach, en mars 2017, alors qu’il avait été condamné à 30 mois de prison pour haute trahison, a marqué un tournant qui restera gravé dans l’histoire de l’Algérie. Des analystes ont tiré de graves conclusions. Pour eux, l’Algérie ne dispose plus d’institutions (civiles et militaires) en mesure d’assurer la défense des intérêts nationaux. Ce personnage qui a une triple nationalité a notamment créé un véritable gouffre financier en achetant une raffinerie à l’état de ferraille en Italie à ses amis d’Exxon (sonatrach-va-reinjecter-150-millions-deuros-dans-les-caisses-de-la-raffinerie-augusta/). Comme son mentor Chakib Khelil, il a été ex filtré par ceux qui se sont pourtant attaqués au clan des Bouteflika. Le nouveau PDG de Sonatrach devra nous expliquer comment il va s’en sortir avec cette raffinerie invendable d’Augusta pour lequel il doit débourser chaque année plus de 300 millions de dollars de charges.

    L’épisode Chakib Khelil, très documenté à l’étranger depuis le début du feuilleton du procès de Milan, donne un aperçu des mécanismes de pillage du secteur de l’énergie. Ouvert en 2015, le procès du tribunal de Milan portait sur le versement de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables publics algériens, entre 2007 et 2010. La justice italienne a clôturé le dossier le 15 janvier 2020 en innocentant les proches de Chakib Khelil, notamment Farid Nourredine Bedjaoui, Samir Ouraied et Omar Habour (https://surprenant-rebondissement-dans-laffaire-eni-saipem/). Ce dénouement politico-judiciaire du procès de Milan n’est pas surprenant. Il s’inscrit dans le prolongement du retour aux affaires de l’équipe de Chakib Khelil venue pour terminer le boulot de sabotage et confirme, à l’international, que Chakib Khelil est un agent fédéral américain en mission en Algérie (Financial Hitman). Se basant sur ce verdict de Milan, le département américain de la justice va enfin pouvoir renoncer à poursuivre ENI/Saipem pour corruption. La boucle est bouclée.
    Chakib Khelil est le ministre qui a détruit le fleuron de l’économie algérienne, Sonatrach. Il a ordonné la surexploitation des gisements en interdisant la réinjection qui permet de maximiser la récupération d’hydrocarbures liquides. Son lieutenant Ould Kaddour de retour aux affaires avec le grade suprême de PDG de Sonatrach confirme cette instruction de sabotage des gisements passible de la peine capitale. Son passage à Sonatrach n’effacera pas ses frasques à BRC (Brown and Root Condor) et les surfacturations hallucinantes (http://face-cachee-de-chakib-khellil/) qui n’ont fait l’objet d’aucune instruction judiciaire. A ce jour, ces personnages n’ont pas été inquiétés par la justice algérienne et leurs biens n’ont pas été saisis. Sonatrach n’a pas été indemnisée pour les préjudices subis car elle ne s’est pas portée partie civile.

    Il faut à ce stade rappeler que le couple Zeghmati/Charfi qui a ouvert le dossier judicaire de Chakib Khelil en 2013 a été limogé en 2015 par Bouteflika puis récupéré par Gaid Salah en 2019. Chakib Khelil et ses acolytes y compris Ould Kaddour (car la dissolution de BRC par Bouteflika n’efface pas ses délits) n’ont toujours pas été jugés et jouissent pleinement de leurs biens en Algérie. Zeghmati garde son poste de ministre de la justice dans le nouveau gouvernement.

    Lorsqu’il n’y aura plus de devises pour soutenir les dealers de Port Said, le taux sur le marché parallèle grimpera à plus de 400 DA/euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Mais il y a plus grave car notre pays risque d’être confronté à une crise financière avant trois ans aggravée par une crise énergétique à l’horizon 2030. En fait, le sabotage du secteur de l’énergie n’est que l’un des invariants d’une feuille de route exécutée par les gouvernants qui se sont succédés depuis plus de 40 ans. Cette thèse a été déjà développée par différents auteurs. Leur analyse montre que la maffia algérienne n’est que l’organe d’exécution d’une feuille de route qui s’articule autour de trois axes:

    La déliquescence du secteur de l’éducation qui va brider la qualité de la relève de nos ressources humaines sous le dogme de l’arabisation des sciences et nous condamner à l’assistanat étranger et à quémander l’aumône aux émirs du Golfe (on y est, opérations en cours);
    La destruction de l’économie nationale alors que le pays a bénéficié d’une manne pétrolière de 800 milliards $;

    Le sabordage du secteur de l’énergie qui va priver le pays de sa capacité de financement et menacer sa sécurité énergétique.

    La mise en œuvre de cette feuille de route a nécessité des moyens importants – notamment pour son financement- et une coordination au niveau des actions. On sait aujourd’hui que le financement a été assuré par des opérations de corruption à grande échelle (réf. Chakib Khelil, Bouchouareb, Hadad…) avec la complicité de bureaux d’avocats internationaux et parfois des Etats pour le blanchiment des montants détournés et la protection des agents d’exécution.

    Pour certains axes de sabotage et de propagande qui nécessitent une base idéologique, le pouvoir fait appel à des partis politiques, à certains syndicats et à des associations.

    L’argent de la corruption et parfois l’argent public distribué sous forme de subventions ou de budgets de publicité servent à contrôler les médias publics et privés qui se multiplient à grande échelle pour diffuser la bonne parole ou acheter le silence sur les sujets sensibles (autocensure).

    Les invariants de la feuille de route exécutée par le pouvoir profond depuis plusieurs décades reflète une stratégie de long terme développée par des groupes d’intérêts étrangers visant à mettre la main sur le domaine minier algérien. Ces groupes semblent privilégier un passage en force avec un mépris manifeste pour le peuple. Ils ont pris les commandes opérationnelles en Algérie à travers quelques exécutants galonnés rémunérés par la corruption. Ces « galonnés » qui composent la « Issaba » exécutent un plan extrêmement sophistiqué et jouissent d’un support logistique conséquent notamment au niveau du renseignement. Il faut se demander si le futur de l’Algérie n’est pas déjà écrit dans le cadre de l’initiative du «Grand Moyen Orient » divulgué en 2003.

    S’il est clair qu’il existe un complot contre l’Algérie et qu’on prépare la privatisation du secteur des hydrocarbures, Il ne faut pas perdre de vue que cet objectif a d’autres conséquences:

    La sécurisation militaire par les forces de l’OTAN des futurs investissements de BP, Total et Exxon etc. en Algérie. Rappelons qu’Ould Kaddour en tant que PDG de BRC, société algéro-américaine, a construit la première base militaire US.

    L’installation au pouvoir d’un régime qui va poursuivre l’œuvre de dégradation et d’asservissement de la société algérienne, à travers notamment la destruction de l’école et de l’université.

    Que restera-t-il de l’Algérie après l’épuisement des réserves de change et le transfert des réserves d’hydrocarbures à des parrains étrangers? Un pays avec un peuple docile qui accepte les conditions du FMI (thèses de Chakib Khelil) ou un pays livré au pillage et à une guerre civile qui justifiera l’intervention militaire des nations de l’OTAN qui ont déjà pris position autour de nos frontières (Tunisie, Libye, Tchad, Mali, Maroc..).

    Le Hirak peut-il sauver l’Algérie ?

    La revue Le Point du 09/01/2020 a publié une contribution de Kamel Daoud « Où en est le rêve algérien? ». On observera sur la page de couverture de la revue un autre titre : « la révolution perdue par Kamel Daoud ».

    Kamel Daoud considère que le Hirak est piégé dans une impasse urbaine. Il écrit : « D’un côté des protestataires passionnés, admirables mais piégés dans les grands centres urbains et, de l’autre, une offre de solution avec une élection présidentielle qui pare le vide, l’instabilité et donc le cauchemar à la libyenne. Epuisés et sans visibilité sur l’avenir, beaucoup, dans l’avenir profonde, feront le choix pragmatique entre la démocratie et la sécurité. Comment un mouvement d’une telle ampleur…a-t-il pu échouer? »
    Je vais me permettre d’être critique car j’analyse ce complot contre l’Algérie depuis très longtemps (https://www.lematindz.net/news/14110-le-complot-de-sid-kaci-06-avril-2014.html).

    Le peuple algérien est un troupeau qu’on amène à l’abattoir depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, la proximité de l’abattoir qui n’est plus qu’à deux années de marche, les révélations sur les actes de trahison et surtout l’instinct de conservation nous ont tirés de notre léthargie.

    Le Hirak gardera les yeux ouverts. Il a tout compris sur l’avenir qu’on lui prépare qui est tout sauf la sécurité. Il ne se laissera pas faire et ne sera jamais épuisé car sa vie en dépend. Il continuera à dénoncer les traitres qui l’amènent vers l’abattoir et restera vigilant. Le temps joue pour lui. Les traitres auront du mal à cacher la vérité. L’Issaba va tenter de vendre le domaine minier et le foncier (touristique/agricole) aux cheikhs du Moyen Orient pour financer la marche vers l’abattoir. Le Hirak ne lâchera rien. Il descendra dans la rue pour dénoncer ces actes de trahison.

    Mouloud Hamrouche, un homme issu du système, estime que le Hirak est « une opportunité historique pour sauver le pays, protéger l’armée et lancer ce qu’il a appelé le projet Algérie ». Il détaille son point de vue dans El Watan du 4/09/2019 (https://www.elwatan.com/wp-content190904.pdf ). Pour lui, « le mouvement du peuple est un sursaut de survie et une action préventive contre une possible déstabilisation généralisée et internationalisée … Par cette mobilisation inattendue, les Algériens ont refusé que leur pays chute ou cède au chaos … Autre mérite du hirak, c’est d’avoir révélé tant de désordres et de malversations dont la presse et les médias abreuvent l’opinion impliquant des plus hauts responsables et fonctionnaires de différentes institutions, Premiers ministre, généraux-majors, ministres et autres hauts cadres et agents de l’Etat, banquiers et entrepreneurs. Sont-ils victimes ou bourreaux, ou de simples serviteurs zélés d’un système qui interdit toute gouvernance institutionnelle, toute surveillance politique et toute administration légale?…. Le système algérien n’est pas un modèle et ne ressemble à aucun autre. C’est un non-système appelé système pour indiquer ses complexes négations. C’est un système liberticide, antipolitique, anti-militance, anti-gouvernance, anti-institutions, anti-organisation et antinational. C’est pour toutes ces raisons qu’il a anéanti l’embryon de l’Etat, fruit de la guerre de la Libération nationale, annihilé la loi et détruit la gouvernance. »

    Il conclut : « Pour sa survie, il finira par briser la cohésion de l’ANP ».
    Hamrouche lance-t-il un appel à une faction de l’armée pour l’inciter à un coup d’état contre la « Issaba » qui exécute depuis trente ans une feuille de route étrangère?.

    Au-delà des enjeux économiques, c’est un conflit géostratégique qui est préparation. Le défi majeur de l’Algérie, c’est l’instauration d’une démocratie véritable et le recours à un modèle économique qui nous permettrait de gérer l’après-pétrole. C’est l’œuvre d’au moins une génération. Les recommandations en ce sens relèvent du bon sens: il faut récupérer l’école et former des ressources humaines compétentes, rétablir la justice, promouvoir notre potentiel agricole, encourager le développement d’industries stratégiques et des services créateurs d’emplois et de valeurs ajoutées et surtout, redonner l’espoir à nos jeunes. Mais pour que tout cela se réalise sans violence, il y a un prix à payer que le peuple va exiger avant d’accepter de se serrer la ceinture: il faut lui rendre justice en faisant la lumière sur tous les scandales et les actes de corruption et de trahison du clan au pouvoir et de leurs complices. Les crimes de corruption sont imprescriptibles et régis par des accords internationaux. Il faudra juger et condamner ces criminels pour pouvoir saisir leurs biens. C’est la seule et unique recette pour éviter dans 2 ou 3 ans la guerre civile programmée par la feuille de route du GMEI dont l’objectif reste «la sécurisation militaire étrangère» des futures installations multinationales en Algérie.

    Sid Kaci

    Le Quotidien d’Algérie, 20 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Tebboune, complots,

  • L’Algérie « prête » à abriter le dialogue inter-libyen

    LE CS DE L’ONU SAISI DES RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE DE BERLIN : Alger « prête » à abriter le dialogue inter-libyen

    Participant à la Conférence de Berlin sur la crise libyenne, où des chefs d’État influents en Libye, certains depuis 2011, avec l’intervention de l’Otan dans ce pays, le président Tebboune a eu d’intenses échanges avec ses homologues, en marge des travaux de la rencontre qui se sont déroulés à huit clos.

    La Conférence de Berlin a connu la présence de cinq États membres permanents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Notamment la Russie, les états-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France. Étaient également présents la Turquie, l’Italie, l’Egypte, le chef d’État de la République du Congo, le président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la crise libyenne, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que le chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell.

    Après avoir été au centre d’un ballet diplomatique de haut niveau où des responsables de pays influents sur la scène libyenne ont fait des déplacements à Alger, à moins de dix jours de la tenue de la Conférence de Berlin, le président Abdelmadjid Tebboune a eu des entretiens avec la chancelière Allemande Angela Merkel, le président Turc Recceep Tayip Erdogan, son homologue français, Emmanuel Macron et le président du Conseil européen, Charles Michel.

    La Conférence internationale sur la Libye a pris fin dimanche soir, par un appel au respect de l’embargo, en application de la résolution de l’ONU, adoptée en 2011, selon l’annonce de la chancelière allemande Angela Merkel.

    « Nous avons convenu que nous voulons respecter cet embargo sur les armes et que cet embargo sera plus strictement contrôlé qu’auparavant» avait déclaré Mme Merkel animant une conférence de presse, à l’issue de la conférence, conjointement avec le SG de l’ONU, Ghassen Salamé, le chef de la Manul en Libye et le chef de la diplomatie allemande Haiko Maas.

    Les travaux de la rencontre de Berlin, qui se sont déroulés à huit clos, se sont déroulés sans la présence des deux acteurs rivaux sur la scène libyenne, Fayez El-Serraj et Khalifa Haftar, présents à Berlin sans pour autant s’être rencontrés. C’est ce qui a été affirmé par la chancelière Allemande, Merkel, indiquant que le chef du gouvernement de l’Union nationale libyen, Fayez al-Serraj, et le chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, « ne se sont pas rencontrés à la conférence de Berlin et n’ont pas assisté à la conférence » , précisant que nous avons parlé avec eux individuellement, a-t-elle poursuivi « parce que les différences entre eux sont encore si grandes qu’ils ne se parlent pas» a déclaré Angela.

    Poursuivant, elle dira que Al-Serraj et Haftar « n’étaient pas présents dans la salle de conférence, et ils se sont installés dans deux sièges différents », mais elle a souligné en même temps que leur présence à Berlin « leur a permis d’être informés directement de l’avancement des consultations » avant d’ajouter que « chacun d’eux attend de l’autre l’application des obligations ».

    Des efforts à consentir pour un cessez-le-feu durable

    La déclaration finale de la rencontre de Berlin, dans laquel il est question pour les acteurs soutenant l’un ou l’autre acteur libyen dans la crise en Libye, de l’arrêt de tout soutien militaire et de la cessation de l’envoi des armes, ces acteurs se sont engagés, selon Angela Merkel à se conformer à la résolution de l’ONU sur l’embargo des armes en Libye, et d’œuvrer à encourager la trêve en vue d’aboutir à un cessez-le- feu durable en Libye, condition fondamentale pour s’acheminer sur la voie du règlement politique de la crise libyenne, par la relance du dialogue inter-libyen.

    À ce propos, l’Algérie, qui a de tout temps appelé et consenti des efforts diplomatiques en faveur du dialogue politique entre les libyens, à l’abri des ingérences et des interférences d’acteurs étrangers, a exprimé sa disponibilité à abriter ce dialogue.

    Le président Abdelmadjid Tebboune a, en effet, lors de son allocution à la Conférence de Berlin, exprimé « la disponibilité de l’Algérie à abriter le dialogue entre les frères libyens » sans manquer de réaffirmer le rejet «catégorique » de la politique du fait accompli en Libye.

    À l’adresse de la communauté internationale qui n’ a pas été à la hauteur, dans son rôle à épargner, à la Libye, les conflits et les violences dans lesquels est plongé le peuple libyen, depuis 2011, le président Tebboune l’a appelé, à partir de Berlin, à assumer ses responsabilités, notamment en matière de respect de la paix et la sécurité en Libye.

    Réitérant l’appel à « la communauté internationale d’assumer sa responsabilité en matière de respect de la paix et de la sécurité dans ce pays» le président a affirmé que «l’Algérie refuse toute atteinte à son intégrité nationale et à la souveraineté de ses Institutions» soulignant que « nous sommes appelés à arrêter une feuille de route aux contours clairs, qui soit contraignante pour les parties, visant à stabiliser la trêve, à stopper l’approvisionnement des parties en armes afin d’éloigner le spectre de la guerre de toute la région » a-t-il précisé.

    Appelant, plus loin dans son discours à « encourager les parties libyennes à s’asseoir autour de la table pour résoudre la crise par le dialogue et les voies pacifiques et éviter ainsi des dérapages aux conséquences désastreuses ». Le Président dira que « la sécurité de la Libye est le prolongement de notre propre sécurité » et le meilleur moyen de préserver notre sécurité régionale, a-t-il poursuivi «reste la coopération et l’entraide avec nos voisins pour faire face au terrorisme et à l’extrémisme », a-t-il indiqué.

    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 21 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, conférence de Berlin, Angela Merkel, Haftar, Tripoli,

  • Algérie : Des ambassades demandent des explications sur la non-suppression de la règle 51-49

    Des ambassades et des entreprises étrangères activant en Algérie ont demandé des explications sur les secteurs stratégiques concernés par la suppression de la règle d’investissement 51-49 incluse dans la loi de finances (LF 2020).

    En effet, Jordaniens, Pakistanais, Turcs et Français se sont tous interrogés pourquoi des textes d’application régissant l’opération n’ont pas suivi, sachant que la décision devrait entrer en vigueur le 1er de ce mois.

    A cet égard, Abdelkader Gouri, président de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI), a indiqué à Echorouk qu’un certain nombre d’ambassadeurs et des responsables commerciaux étrangers avaient bel et bien demandé des explications quant aux secteurs concernés par la levée de la règle régissant les investissement (51-49), tel que la LF 2020 le prévoit. «Bon nombre d’homes d’affaires étrangers demandent des explications et on ne sait comment leur répondre dans la conjoncture actuelle», a indiqué le président de la CACI.

    Pour Gouri, les textes définissant les secteurs stratégiques doivent être fin prêts le 1er janvier, mais en raison de multiples considérations, les choses semblent traîner.

    Notre interlocuteur a ajouté que certains ministères devraient formuler leurs propositions devant contribuer à la définition des secteurs stratégiques et non stratégiques avant la publication du décret exécutif. Un processus qui devrait, à ses yeux, prendre un certain temps.

    «J’ai été interrogé vendredi sur ce sujet par des investisseurs jordaniens et la veille par des Pakistanais », nous a-t-il révélé.

    Outre ceux-ci, les Turcs veulent eux-aussi avoir plus d’idées concernant les facilitations inclues dans la LF 2020, notamment la règle 51-49 que les partenaires étrangers ont presque souvent critiquée et jugée comme une entrave à leurs investissements en Algérie.

    Echouroukonline, 18 jan 2020

    Tags : Algérie, loi 51/49, investissement,

  • Le dossier n’a pas figuré dans l’ordre du jour du Conseil : Quid des problèmes financiers de l’Algérie ?

    Le Conseil des ministres de samedi dernier a été consacré à l’examen des dossiers commerce, logement, industrie, santé, start-up et, donc, à des questions urgentes. La réunion présidée par le chef de l’Etat ne s’est pas limitée à des constats, mais à l’exposé de feuilles de route sectorielles jusqu’à l’horizon 2024, en particulier pour les branches habitat, industrie, commerce, agriculture. Mais le plus étonnant dans ce premier Conseil des ministres, à la veille de la finalisation du plan d’action du gouvernement, est l’absence d’examen du volet financier qui constitue l’urgence des urgences sur le plan économique.

    Un large cercle d’économistes avait pourtant affirmé que les mesures les plus urgentes du gouvernement Djerad, au chapitre économique, s’avère celles qui tendent à redresser la situation financière marquée par un déficit important du Trésor, estimé à plus de 2 000 milliards de dinars en 2020, de la balance commerciale et de la balance des paiements. En un mot, l’urgence des urgences est d’abord l’annonce de nouvelles décisions pour faire face au déficit budgétaire important et aux nouvelles dépenses budgétaires induites par la mise en oeuvre du programme présidentiel. Il s’agit là de mesures à court terme qui pourraient soulager le pays en attendant d’autres remèdes, la mobilisation de nouvelles ressources financières pour couvrir les besoins d’investissements publics à moyen terme.

    Paradoxalement, pour plusieurs économistes, parmi les urgences figure la réduction des dépenses publiques, en particulier le train de vie de l’Etat. Pour un économiste, le volet financier reste en outre à la marge dans ces premières semaines de gouvernance Tebboune. Pour preuve, l’absence d’un Secrétaire d’Etat ou d’un ministre délégué à la réforme bancaire et financière dans le gouvernement Djerad. Quand on sait l’importance de cette réforme structurelle sur la redynamisation de l’économie du pays, cette omission demeure surprenante. Parallèlement, l’un des chantiers les plus urgents est la définition d’une trajectoire à moyen terme qui donnerait plus de lisibilité ou de visibilité aux investisseurs. C’est du reste un préalable au recours à l’endettement extérieur (recours aux crédits multilatéraux, c’est-à-dire consentis à des conditions favorables) en vue de couvrir une partie des besoins de financement du pays.

    Il convient ici d’adopter cependant la prudence. La feuille de route en matière de réforme fiscale avec ses mesures à court et moyen termes n’est pas prête aujourd’hui. Idem probablement pour la trajectoire budgétaire. On en saura davantage quand le programme du gouvernement Djerad sera rendu public dans quelques jours, voire au cours des prochaines semaines.

    Ce qu’il faut noter, au chapitre rose, lors de ce Conseil des ministres, c’est une série de recommandations pertinentes du Président de la République telles que la lutte contre le gaspillage du pain, l’imposition de normes aux frontières pour empêcher la commercialisation de produits non conformes, dont les appareils de chauffage qui seraient à la source de la mort de dizaines de citoyens par inhalation de monoxyde de carbone depuis le 1er janvier 2020, le traitement en urgence du dossier véhicule SKD-CKD en vue de mettre fin à l’importation déguisée de véhicules qui a profité à certains oligarques aujourd’hui emprisonnés.

    A noter que le caractère dépensier de l’Etat semble perdurer au regard de la déclinaison d’un programme de réalisation de 1 million de logements d’ici à 2024 en contexte de crise financière. Cette politique de l’habitat, qui consiste à donner le logement à des catégories sociales qui peuvent épargner pour obtenir le logement aidé, est-elle soutenable ? s’interrogent plusieurs économistes. Selon eux, le logement devrait aller aux catégories sociales les plus démunies. Pour les couches moyennes des formules de location plus souples et plus accessibles qu’aujourd’hui, conjuguées à des formules d’épargne logement (effort d’épargne consenti) seraient plus appropriées. En un mot, l’Etat peut-il continuer à donner gratuitement un logement à des bénéficiaires qui vont, pour certains, le revendre ou le louer une année ou quelques années plus tard ? En attendant le plan d’action proprement dit, sur le volet dépenses, jusqu’ici, le chef de l’Etat ni le Premier ministre ne nous disent, quitte à le rappeler, comment financer toutes ces dépenses.

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    Tags : Algérie, Hirak, Tebboune, gouvernement, économie, situation financière,

  • Yennayer, le retour aux sources des banu mazigh: l’Algérie retrouve ses repères amazighs

    par Boudjemâa Haichour*

    Voilà consacré enfin dans les textes officiels en Conseil des ministres, Yennayer, Nouvel An amazigh le 12 janvier de chaque année, comme journée chômée et payée. Cette décision historique confirme l’attachement de notre Nation aux sources plusieurs fois millénaires de notre amazighité. Elle met fin à une situation qui a duré depuis la crise berbère de 1949 appelant les dirigeants du Mouvement national de libération à reconnaître les éléments de notre identité nationale. Le temps a fini par reconnaître cette légitime revendication grâce à la clairvoyance et au sens des responsabilités de tout un chacun.

    Depuis la ville de Constantine, ville de Massinissa, l’imam Abdelhamid Ibn Badis ne signait-il pas ses contributions dans les journaux de l’époque El Mountaqid, Echiheb et El Bassaïr sous la plume d’Ibn Badis le Senhadji, une des tribus berbères de notre arbre généalogique et socle identitaire de l’Algérie en lutte contre toute forme d’oppression et d’atteinte à sa personnalité ? Abdelhamid Ibn Badis, cet infatigable messager de la foi, qui a scruté de son temps les pages de notre histoire, sait combien nous devrions revenir à nos sources, lui qui a trouvé cette Nation formée et existante, qui a sa propre culture, ses habitudes, ses rites, ses mythes et ses mœurs.

    YENNAYER AU PALMARES DE NOTRE HISTOIRE MILLENAIRE

    Et si l’Algérie vient d’inscrire dans le palmarès de notre histoire pluriséculaire une des revendications légitimes de notre peuple en effaçant d’une manière irréversible ce déni aux racines amazighes de notre peuple, elle tire aussi sa généalogie des référents identitaires qu’a énoncés Ibn Badis dans son tryptique doctrinal. Après avoir constitutionalisé la langue amazighe et son officialisation, l’Algérie vient de réhabiliter un des fondements de sa personnalité nationale.

    Et pour exprimer aux générations futures cette appartenance généalogique, se confirme en plus l’entrée en vigueur de Yennayer comme jour de l’An amazigh, avec les préparatifs pour la création d’une Académie de la langue amazighe en plus du Commissariat à l’amazighité qui existe déjà depuis plus de trois décennies.

    Ainsi, aux confluences des grandes civilisations qui ont marqué notre histoire, notre pays est l’un des rares dans le monde à célébrer trois fois le nouvel an, marquant à la fois notre attachement à nos valeurs mais également s’inscrivant dans l’humanité. Nous venons de fêter le nouvel an dit grégorien le 1er janvier du calendrier grégorien devenant universel ou civil, institué par le pape Grégoire XIII en 1582. Evidemment, avec l’arrivée des Romains, l’empereur Jules César avait instauré le calendrier Julien dès l’an 45 av. J.-C.

    YENNAYER CELEBRE DANS LA CONVIVIALITE FAMILIALE

    Tout ceci a fait que le calendrier amazigh qui intervient chaque année le 12 janvier, avait été gommé pour laisser place au nouvel an grégorien. Presque partout dans nos régions, Yennayer, qui est le nouvel an amazigh, a été toujours célébré dans la convivialité familiale.

    S’il faut revenir à l’histoire, on note que l’avènement de Yennayer est intervenu en l’an 951 av. J.-C. En effet, les Imazighen ont eu à s’affirmer aux rois pharaons, notamment le rite organisé à la mort de Namart, père de Sheshanq I, fondateur de la 22e Dynastie des Pharaons. Il faut dire qu’en l’an 950 av. J.-C., à la mort du pharaon Psoussenses, un Amazigh nommé Sheshnaq a été élevé au rang de Pharaon d’Egypte. Il devient la première autorité de toute la région du Nil en fondant sa capitale Bubastis. Yennayer est une fête qui plonge ses racines au profond des millénaires d’histoire. Comme toute fête, les gens se soumettent à des rites.

    YENNAYER SYMBOLE DE LA RICHESSE ET DE LA FERTILITE

    Yennayar est symbole de la richesse. Le rituel « asfel » purifie les lieux et expulse les forces maléfiques. A ce jour en Kabylie, chez les Beni Snous dans la région du Khemis, région de Tlemcen, dans les Aurès, Yennayer est célébré avec un couscous à la viande provenant d’un animal sacrifié dans le strict respect des croyances marquant l’événement. Un bon signe des retrouvailles d’une bonne année qui commence. Des sept légumes cuits avec de la viande et les pieds de l’animal égorgé, la nouvelle année apporte son lot de moissons. Mais on prépare des crêpes (sfendj) et des trids dans certaines localités. En ce jour, on casse les noix, les amandes et on fabrique des gâteaux avec des œufs. Toute cette tradition plusieurs fois séculaire est suivie dans les hauts lieux de notre pays où la population reste attachée à cette pratique rituelle.

    AZUL YENNAYER-ASSUGAZ AMAGAZ

    YENNAYER-2970- LA KABYLIE

    AU FIRMAMENT DES ZAOUIAS

    Dans ce moment du nouvel an amazigh, nombreux sont ceux qui se rendent dans les zaouïas qui sont nombreuses dans la région de la Kabylie telles que : zaouiat Ben Abderrahmane d’Aït Smaïl, de Sidi-Sahnoun de Djamaâ Saharidj, celle du cheikh Mohand Ould Hocine d’Aïn El-Hammam ou de Sidi-Ali Moussa des Maâtkas, de Sidi Mansour de Timizart, de Sidi-Bahloul d’Azazga, de Sidi Khelifa d’Azefoun, de Cheikh Ouhadj de Djemaâ Saharidj, de Sidi-Beloua de Tizi-Ouzou, la Zaouia de Ouled Ouali Cherif d’Akbou, de Sidi M’hand Ouhedad de Tifra, de Sidi Ahmed Ouyahia d’Amalou, de Sidi Saïd de Seddouk, de Sidi-El-Djoudi dans la contrée du Guergour et d’Amizour, Zaouia Boukharouba des Ouled Rachid, Zaouiat El-Amoura de Sour El-Ghozlèn, etc.

    En ce nouvel an, il y a beaucoup de chants, de medhs. Le peuple qui fêtera l’année hégirienne, considère Yennayer comme une fête qui s’inspire de nos valeurs ancestrales, de l’amour de la terre depuis la Numidie. Signe de prospérité et de renouveau, Yennayer apportera avec l’aide de Dieu, paix et sérénité de l’âme. Une pieuse pensée à tous ceux de nos morts qui ont milité pour l’avènement de cette reconnaissance par la Nation. Ainsi se construisent les Nations qui fondent leur existence au respect de leur histoire et de leurs héros.

    YENNAYER PREMIER MOIS DE L’ANNEE DANS LE CALENDRIER AMAZIGH

    Enfin les douze mois du calendrier amazigh : Yennair, Forar, Meghras, Ibrir, Mayyou, Yunyou, Ghuchit, Chtember, Ktober, Wambarr, Djember. Tout cela correspond aux activités agricoles, à la fertilité et aux moissons. Ceci pour exprimer que le Nouvel An est une symbolique annonciatrice de l’abondance. Yennair est un retour aux sources, un ressourcement au profond de nos origines amazighes.

    Le peuple algérien fête le Nouvel An Hégirien en tant que musulman selon le cycle lunaire, c’est l’avènement de l’ère musulmane appelée Awwal Mouharam.

    Que cette nouvelle année amazighe soit pour notre peuple, l’année de la prospérité, toujours dans la réconciliation nationale et le grand pardon.

    RESSOURCEMENT RENOUVELE DE NOS RACINES

    Des Béni Snous aux confins de la Kabylie en passant par les Aurès et la région Sud de notre pays, les familles algériennes fêtent Yennayer en guise de ressourcement renouvelé à nos racines. Une fête où on remet au goût du jour les plats de l’art culinaire lié avec le rituel ancestral qui l’entoure dans toute la spiritualité, la baraqa des saints et l’allégresse. Yennayer ce premier mois du calendrier amazigh remonte ses origines depuis les millénaires dans cette contrée nord-africaine.

    Il faut dire que le calendrier Julien officialisé à Rome par Jules César en l’an 45 avant J.C, inventé par l’astronome et philosophe grec Sogicène d’Alexandrie, s’inspirant partiellement de l’antique calendrier égyptien, qui organise l’année civile en tentant de l’identifier à la seule année tropique ou année solaire. Au 2ème siècle avant J.C l’année se compose d’environ 365,242 jours et l’année julien en compte 365,25 jours lesquels se décomposent en 12 mois de 28, 30 et 31 jours ainsi qu’un jour intercalaire tous les quatre ans (année bissextile).

    Le calendrier julien est le premier construit selon une observation fine de l’écliptique solaire. Il est considéré aujourd’hui comme calendrier universel ou calendrier grégorien né d’une réforme par le pape Grégoire XIII le O4 octobre 1582.

    1- (Pour d’amples détails se référer aux computs calendaires, leurs histoires, leurs modes de calcul, leurs correspondances dans l’ouvrage complet de Dershowitz Nachum, Edward M. Reingold Cambridge Université Press 2007).

    2-Henri Genevois « Le calendrier agraire et sa composition » Le Fichier périodique Alger 1975.

    3- Jeannine Droein « Calendriers berbères » études berbères et chamito-sémitiques Louvain 2000.

    Il faut dire que Rome projeta sa puissance en Afrique du Nord dans le cadre d’une politique d’expansion impériale de colonisation de la conquête de Carthage (146 avant J.C) au démembrement du royaume numide de Juba 1er (46 avant J.C) et enfin l’administration directe de la Maurétanie suite à la mort du roi Bocchus 2 (33 avant J.C), Rome établit son empire à travers toute l’Afrique du Nord.

    Cette conquête est restée cinq siècles jusqu’à la prise de Carthage par le roi vandale Genséric (439 après J.C). Donc il existe en Afrique du Nord des traces anciennes de la célébration de la fête du Nouvel An Yennaer appelé calendes de janvier chez les romains.

    C’est Tertulien de souche africaine qui nous fournit cet élément, né et mort à Carthage dans son ouvrage « De l’Idolâtrie » composé en 212 après J.C a éprouvé le besoin de décrire ces réjouissances.

    Cette illustration concrète de la célébration des calendes d’Ianiarius se trouve parmi les mosaïques du calendrier mural retrouvé sur le site de l’antique Thysdrus (El Jem Tunisie) daté entre 222 et 235 remarquablement bien conservé, représente les quatre saisons et les mois.

    La figure symbolisait Ianiarius qui représente deux hommes se donnant l’accolade. A l’arrière-plan on distingue une «galette, le reste étant des fruits». (Voir Christophe Hugoniot dans «Rome en Afrique» Paris Flammarion 2000) et «Œuvres de Tertulien, tome deuxième d’Eugène Antoine Genoude Louis Vives Paris 1852 ainsi que le «calendrier de Thysdrus» de Louis Foucher Paris CNRS 2000).

    Enfin une troisième attestation de l’ancrage des célébrations de la fête de Ianus dans l’Afrique du Nord de l’époque romaine, nous est donnée un siècle et demi plus tard par Saint Augustin d’Hippone 354/430) qui condamne les Calendes de Janvier en tant que fête du Nouvel An comme étant des survivances de cultes paiens à éradiquer dans «la Cité de Dieu».

    IANIARIUS EST’IL L’ANCETRE DE YENNAYER ?

    Il s’avère donc que durant plusieurs siècles d’occupation romaine, les fêtes d’Ianiarus, ancêtre de Yennayer, ont été célébrées en Afrique du Nord. Saint Augustin est la dernière source latine africaine évoquant les calendres de Janvier.

    Avec les «Fatihines», les adeptes de la «Rissala mohamadia» ramènent avec eux le calendrier dit de «l’Hégire» dont l’An 1 correspond à l’An 622 de l’ère chrétienne. Le calendrier musulman exclusivement lunaire correspond à 12 mois soit 354 jours ou 355 jours tous les dix ans, soit 11 de moins que l’année tropique. Ce calendrier est déconnecté du rythme des saisons, qui dépendent du soleil.

    Le premier jour du premier mois de l’année sont appelés « Al Mouharam ». Mais la première trace systématique de la transmission du calendrier julien latin chez les lettrés arabophones musulmans se rencontre dans le célèbre calendrier de Cordoue (Voir l’ouvrage de Charles Pellat « le calendrier de Cordoue » Leiden, Brill 1961) connu sous le nom arabe de Rabi Ibn Zayd conseiller dans la cour des califes cordouans Abd Rahman III et Al Hakam II, traduit en latin au XIIème siècle par Gérard de Crémone.

    Contrairement au calendrier lunaire, c’est le calendrier solaire qui est le plus utilisé par les agronomes musulmans d’El Andalous qui permet de suivre les saisons déterminées par la révolution de la Terre autour du Soleil.

    Qu’en est-il alors du vocable ‘Yennayar» ? Ce dernier apparait pour la 1ère fois dans les poèmes rédigés par Mohamed Ibn Quzman (1078/1116), considéré comme le maître du genre poétique « zajal » par opposition à la prosodie ou le Mouwachah.

    IBN QUZMAN LE MAITRE POETIQUE DU ZAJAL ET YANNAYER

    Ibn Quzman n’hésite pas de puiser dans l’arabe populaire andalous d’où il utilisa le terme « Aïd Yannayar » pour évoquer la célébration Yannayer et décrit les différents fruits consommés par les Cordouans pour l’occasion. Il faut dire qu’à partir du XI siècle l’Andalousie est intégrée aux grands empires amazighs almoghavid puis almohad.

    Pour contredire la contribution publiée en ligne par Yidir Plantad sur le site «Tamazgha.fr» (Yennayer-histoire d’un mot), il faut qu’il sache que le terme Yennayar qui intervient le 12 Janvier de l’ère grégorienne est bel et bien d’origine et de filiation amazighe dont les premiers fatihines partis sous le commandement de Tarek Ibn Ziad étaient comme lui des Imazighen.

    Cette fête de Yennayar ne peut être que berbère depuis 950 avant J.C, date à laquelle Chechnaq aurait remporté la bataille décisive contre les pharaons, soit la 22ème dynastie, pour faire correspondre le 1er jour de Yennayer.

    * Chercheur Universitaire – Ancien ministre

    Le Quotidien d’Oran, 19 jan 2020

    Tags : Algérie, amazigh, yennayar, culture berbère,

  • Berlin : La voix de l’Algérie incontournable dans le dossier de la Libye

    CONFÉRENCE INTERNATIONALE À BERLIN SUR LA CRISE LIBYENNE : La voix de l’Algérie incontournable

    Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune se rendra, aujourd’hui, à Berlin en Allemagne en qualité de président d’un pays acteur majeur dans la région, en particulier, la question libyenne. Le cessez-le-feu en vigueur en Libye a été le fruit d’intenses efforts de La diplomatie algérienne, marquées par un large ballet diplomatique à Alger. Le président du Haut Conseil d’Etat libyen, Khaled Al- Machri a d’ailleurs considéré, jeudi, que l’Algérie était « la seule puissance arabe capable de rétablir les équilibres » dans le dossier libyen, se félicitant du « retour de la diplomatie algérienne » sur la scène libyenne. Al-Machri a en outre fait état de la préparation d’une visite à Alger d’une délégation du Haut Conseil d’Etat de la Libye « pour expliquer tous les tenants et aboutissant du conflit libyen, à l’ensemble des forces partisanes, parlementaires et populaires ».

    Pour sa part, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a affirmé lors de sa visite jeudi à Alger que l’Algérie et son pays partagent une vision commune basée sur le dialogue, seule et unique option pour trouver une solution politique à la crise en Libye.

    En prélude à ce déplacement de Berlin, Alger a été le théâtre d’un intense ballet diplomatique comme l’a illustré la visite jeudi 16 janvier du premier ministre italien Giuseppe Conte. Il avait été précédé depuis le début de l’année des ministres des affaires étrangères turc, égyptien, italien.

    Dans son souci de maintenir un équilibre apparent, l’Algérie a également reçu les deux camps rivaux : Faïez Sarraj, le chef du » gouvernement d’accord national » (GAN) basé à Tripoli, fruit de l’accord de Skhirat parrainé par les Nations unies et reconnu par la communauté internationale, ainsi qu’une délégation du gouvernement rival basé en Cyrénaïque (est) soutenant le maréchal Khalifa Haftar, le patron de l’Armée nationale libyenne (ANL), qui a déclenché l’assaut contre Tripoli en avril 2019. A tous ces visiteurs, les autorités algériennes ont répété le double credo de la diplomatie algérienne sur le dossier libyen : » refus des ingérences extérieures » et promotion de solutions politiques basées sur » un dialogue national inclusif « .

    Auparavant, le Chef de l’Etat a reçu, également, les chefs de la diplomatie turque, égyptienne et italienne, Sameh Choukri et Luigi Di Maio. La crise de ce pays voisin et les voies et moyens de parvenir à un règlement politique et pacifique du conflit seront au centre de cette conférence sous l’égide des Nations unies, à laquelle une participation accrue a été annoncée.

    Plusieurs pays, à savoir, l’Algérie, qui a joué un rôle central dans les efforts de règlement de la crise, la Russie, la Turquie, les Etats Unis, la Chine, l’Italie et la France prendront part à cette Conférence sous l’égide des Nations unies, en présence de l’Union africaine, pour soutenir « les efforts de réconciliation à l’intérieur de la Libye », pays en proie à une crise depuis 2011.

    Les deux protagonistes de la crise, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, ont tous les deux confirmé leur participation aux discussions à Berlin, après que les deux hommes ont accepté un cessez-le-feu en vigueur en Libye destiné à mettre fin au chaos libyen, laissé après la chute de l’ancien régime de Maamar El Gueddafi en 2011 et une intervention militaire occidentale.

    La crise en Libye a créé un vide sécuritaire mais aussi favorisé la circulation de « milliers d’armes, munitions et explosifs », en plus de l’émergence de groupes terroristes, notamment dans l’est libyen. Fayez al-Sarraj a confirmé, jeudi, sa présence à la conférence internationale à Berlin visant à lancer un processus de paix, et le Maréchal Haftar a dit être prêt « en principe » à y participer.

    Dans la capitale Tripoli, al- Sarraj, chef du GNA reconnu par l’ONU, a confirmé, via son service de presse, sa présence à la conférence, tandis qu’à Benghazi, à un millier de km plus à l’est, le Maréchal Haftar a promis sa présence lors d’un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Les positions respectives du chef du GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli (ouest), Fayez al-Sarraj, et du Maréchal Khalifa Haftar, ont été annoncées alors qu’une cessation des hostilités, globalement respectée, est en vigueur depuis dimanche aux portes de la capitale libyenne.

    Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a confirmé qu’il assistera à la conférence internationale sur la Libye et fera part de son soutien aux efforts pour consolider la trêve, a indiqué jeudi le département d’Etat. Pompeo devrait exhorter les forces étrangères à se retirer de ce pays ravagé par le conflit et exiger une reprise du processus de paix sous l’égide des Nations unies, a indiqué un responsable américain.

    « L’impératif est la poursuite du cessez-le-feu », a-t-il toutefois précisé à un groupe de journalistes. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait appelé, mercredi, « à soutenir fermement » la conférence de paix pour la Libye et a invité les belligérants à confirmer la cessation des hostilités, dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU.

    L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a quant à lui indiqué avoir noté « avec satisfaction » que l’appel au cessez-le-feu en Libye a été entendu par les parties, espérant un « minimum de consensus international » à la conférence de Berlin sur la Libye. Le Kremlin a annoncé, de son coté, que le président russe Vladimir Poutine participera à ce rendez-vous. »

    Le plus important, maintenant, est qu’après la conférence de Berlin (…) les parties libyennes ne répètent pas leurs erreurs du passé en fixant e nouvelles conditions et en se lançant des accusations », a dit pour sa part lors d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui sera lui aussi dimanche à Berlin.

    A.M.

    La Tribune des Lecteurs, 18 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Maroc,  Tunisie, Turquie, Russie, tripoli, Haftar,

  • Algérie : Baptême de feu international pour Tebboune à la conférence de Berlin

    Il est d’usage qu’un président fraîchement élu apporte un soin tatillon à choisir la destination de sa première sortie à l’étranger pour donner le ton de ce que sera son orientation diplomatique nouvelle.

    Le Président Tebboune n’a même pas eu le temps de faire ce choix, étant donné qu’il doit se déplacer aujourd’hui à Berlin, à l’invitation de la chancelière Angela Merkel, pour participer à la conférence internationale sur la Libye. C’est donc une urgence diplomatique qui vient percuter l’agenda politique interne. L’Algérie est un numéro majeur dans l’équation libyenne et le Président Tebboune, qui a déjà reçu la semaine dernière les chefs de la diplomatie turque, égyptienne, italienne, puis le président du Conseil italien Giuseppe Conté, aura l’occasion de défendre l’approche algérienne fondée sur le dialogue inclusif, en dehors de toute interventionnisme.

    Au-delà du contenu de cette réunion, la capitale allemande sera en quelque sorte le baptême de feu diplomatique du nouveau chef de l’État qui sera adoubé par ses homologues présents Berlin et profitera aussi de cette fenêtre d’opportunité pour asseoir sa légitimité internationale. Il est vrai que le Président Tebboune, juste après son élection, a vu une pluie de messages de félicitations, émanant de plusieurs chefs d’État et de gouvernement soulagés de voir l’Algérie sortir de la zone de turbulences pour se réapproprier son rôle d’acteur majeur dans une sous-région en proie à des soubresauts politiques et sécuritaires. Sa stature internationale, à la faveur de la conférence de Berlin, donnera incontestablement plus de poids en interne au Président Tebboune dont la marge de manœuvre sera plus large pour conduire et mette en oeuvre sa feuille de route. Un exercice d’autant ardu qu’une partie de la classe politique mais surtout le Hirak restent encore en attente de voir de signaux politiques forts qui traduiraient, pour de vraie, la rupture avec l’ancien système.

    Erdogan agite le spectre du terrorisme, en cas de renversement du GNA

    Dans un article paru hier sur le site internet Politico, et dont le timing, à la veille de la conférence internationale à Berlin sur le conflit en Libye, prévue ce dimanche, interpelle à plus d’un titre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre une résurgence du terrorisme, si le gouvernement libyen (GNA) siégeant à Tripoli, reconnu par l’Onu, venait à être renversé.

    « L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen », écrit, ainsi, Erdogan, expliquant que « Les organisations terroristes comme l’EI et l’organisation terroriste Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied », prévient- il. Interpellant directement l’Union européenne, le chef de l’État turc a souligné que si l’Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait « une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l’Homme », a-t-il estimé, ajoutant que L’UE « doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent dans l’arène internationale ».

    Erdogan trace, enfin, au marqueur l’imminente conférence de paix à Berlin qu’il considère comme « un pas très significatif vers cet objectif », non sans voir martelé que les dirigeants européens « devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes », a-t-il conclu. Pour rappel et après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu est entré en vigueur depuis le 12 janvier mais dont la fragilité fait craindre à l’Europe une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats pour soutenir le GNA.

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi Libre, 18 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Allemagne, conférence de Berlin, Tunisie, Maroc, Russie, Turquie, Tripoli, Haftar,

  • Algérie : Remarquable constance

    Le gros pic de tension qui a jeté l’alerte et risqué d’embraser la région est passé, semble-t-il, au regard de l’intensification des initiatives appelant à l’apaisement. Tripoli avait failli tomber, mais le coup de poker du maréchal Khalifa Haftar, poussé par ses alliés et encouragé par le retrait d’une Algérie momentanément occupée par ses soucis internes, a non seulement échoué mais a, de plus, davantage compliqué les choses.

    En effet, la situation en Libye avait pris une dangereuse tournure avec l’intrusion d’une Turquie décidée à utiliser les grands moyens pour étendre son influence sur une scène méditerranéenne où elle veut projeter son ambition et ses intérêts après avoir vainement tenté de s’imposer sur une arrière-cour moyen- orientale mouvante, traditionnel terrain de jeu des grandes puissances. Désormais, la crise libyenne s’est enrichie de plusieurs autres outsiders.

    Dans ce jeu trouble qui sent fortement le pétrole et le gaz, l’Algérie n’est pas restée les bras croisés. Aussitôt son Président élu, elle a fermement fixé les «lignes rouges» à ne pas dépasser et réitéré l’impératif d’un règlement par les voies pacifiques de la crise libyenne. Même si les armes ne se sont pas totalement tues, cela a eu pour effet de «geler» les positions sur le terrain et de reconfigurer le jeu des forces qui s’y appliquent, ouvrant chemin large au travail diplomatique.

    Puissance incontournable dans la région nord-africaine, disposant d’une influence indiscutable dans ce pays voisin qu’est la Libye, l’Algérie est vite redevenue cette voix consultée dans toute initiative de règlement politique. Alger a privilégié, avec une remarquable constance, le dialogue entre les parties en conflit, loin de toute ingérence militaire étrangère, pour dénouer la crise.

    C’est cette démarche saine que, en dépit des manœuvres douteuses, elle continue de défendre et de faire avancer. C’est aussi la seule option pour ramener la paix et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et qui peut les préserver dans la zone méditerranéenne en écartant les menaces du terrorisme, de la contrebande et de l’immigration clandestine.

    Horizons, 17 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Sahel, puissance régionale,

  • Algérie : Repose en paix Martyr, le flambeau est entre de bonnes mains!

    Par Farid HOUALI

    Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’ANP, était connu pour être un « chef intransigeant » notamment quand il s’agit de l’Algérie. Une Algérie pour laquelle il s’est consacré corps et âme depuis qu’il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale alors qu’il n’avait que 17 ans. Au lendemain de l’indépendance, toujours en uniforme, il continue à servir le pays au sein de l’Armée nationale populaire.

    « Préserver la dignité de l’Algérie, sauvegarder la sécurité de son peuple et protéger chaque parcelle de sa noble terre, sont des missions invariables, voire même sacrées pour l’ANP, qui leur accorde l’importance et l’intérêt requis, et qui s’engage à leur parfait accomplissement, en toutes conditions et circonstances », a souvent souligné dans ce contexte le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, et vice-ministre de la Défense nationale.

    « Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état- major de l’Armée nationale populaire est un homme qui parle peu, mais qui maîtrise parfaitement les techniques de la communication, lorsque les circonstances exigent son intervention au nom de l’institution militaire », écrivions-nous sur ces mêmes colonnes. En effet, tous s’accordent à dire qu’à l’inverse d’un grand nombre de politiciens dont les discours ont atteint depuis très longtemps le niveau de l’inflation, il ne s’est jamais laissé tenter par le verbiage occasionnel et le bavardage circonstanciel transformés en ligne de conduite par une infime partie d’une classe politique vouant une véritable obsession aux manifestations factices et ostentatoires.

    En confiant au général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, la vice-présidence de la Défense nationale, en plus de l’état-major de l’ANP, le chef de l’Etat n’a fait que répondre de manière inédite à un contexte extérieur non moins inédit. Ahmed Gaïd Salah a dirigé les secteurs opérationnels sud et centre de la 3e région militaire (Béchar) avant d’occuper successivement les postes de commandant adjoint de la 5e région militaire (Constantine), commandant de la 3e région militaire, commandant de la 2e région militaire (Oran) et commandant des forces terrestres. Il avait dirigé en outre l’école de formation des officiers de réserve de Blida.

    Jusqu’au dernier souffle

    Un simple survol de la carte suffit largement pour nous renseigner sur les charges supportées par le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah.

    Á l’ouest, ses hommes interviennent régulièrement dans la lutte contre les narcotrafiquants et procèdent à des saisies record de résine de cannabis provenant du Maroc. Au sud, ses troupes sont chargées de la surveillance d’une bande frontalière longue de plus de 1300 km.

    Au-delà de cette frontière séparant l’Algérie du Mali et du Niger, des bandes criminelles contrôlant le trafic de stupéfiant et d’armes écument des zones dont la superficie est plus grande que celle de certains pays européens. La preuve de leur connexion avec le terrorisme est établie depuis des années. C’est aussi à travers cette frontière que les cartels sud- américains tentent de faire passer de petites quantités de drogue dure, en utilisant les réseaux locaux qui contrôlent l’immigration clandestine. Á l’est, la mobilisation des militaires est quasi permanente en raison de la situation sécuritaire critique prévalant en Libye et qui menace, à l’ombre d’une grave crise politique sans précédent, de se propager en Tunisie. La situation est exceptionnelle et les défis sont énormes.

    Le tout est supervisé personnellement par Ahmed Gaïd Salah. Ni son âge avancé, ni sa maladie, ni encore moins l’étendue du territoire national ne l’empêchaient de parcourir les six Régions militaire et secteur opérationnels et ce, parfois deux à trois fois en un seul mois. Nos militaires reconnaissent d’ailleurs le fait qu’il n’y a jamais eu autant d’exercices militaires que du temps du général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah. « L’efficacité opérationnelle que nous voulons est celle dont les résultats peuvent s’étendre à tous les domaines à l’image de la lutte antiterroriste. Et tant que nous sommes pertinemment conscients que la préparation au combat est l’un des facteurs auxquels on peut compter en matière d’acquisition de la disponibilité requise, je tiens à préciser, aujourd’hui comme j’ai toujours insisté, que l’effort principal et vital consiste en la préparation au combat avec toutes les connotations de ces termes et avec toutes leurs exigences », ne cessait-il de répéter. Autre fait d’armes d’Ahmed Gaïd Salah. Au jour d’aujourd’hui, nul ne peut ignorer la relance de l’industrie militaire jusqu’au point de devenir une référence en la matière. Aussi, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah ne croyait qu’à la perfection de seins de l’ANP. Á cet effet, on ne peut faire l’impasse sur la réouverture des écoles des cadets de la Nation qui constituent le réservoir de l’ANP. Dans ses différentes interventions, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, a souvent mis en exergue la stratégie « clairvoyante » du Haut Commandement de l’ANP visant la formation d’une génération d’élite « capable » d’assumer ses futures responsabilités. Pour ce faire, le Haut commandement de l’ANP a réuni toutes les conditions de vie et professionnelles adéquates qui constituent des outils, voire des exigences impératives qui contribuent assurément à l’aboutissement de l’effort didactique escompté. Les résultats sont là : 548 lauréats des Ecoles des cadets de la Nation de Blida, Oran et Sétif ont enregistré d’excellents résultats avec un taux de réussite de 99.46% au baccalauréat session juin 2019.

    Seul contre tous

    L’Algérie traversait dix mois durant une crise politique, et l’ANP se retrouve encore une fois, malgré elle, un acteur incontournable sur la scène politique nationale. Disons que tout au long de cette période, l’ANP, à l’image de son premier responsable, Ahmed Gaïd Salah, portait un lourd fardeau et l’Histoire a démontré que l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, était présente à toutes les étapes décisives que l’Algérie a connues car ces Hommes portent l’Algérie dans leur cœur, œuvrent à préserver sa sécurité et sa stabilité et valorisent ce qui a été réalisé comme exploits, que ne peuvent nier que les ingrats.

    Ce 26 mars 2019, c’est lui, Ahmed Gaïd Salah, qui sonne la fin de la partie pour Bouteflika. Le chef de l’armée, vice-ministre de la Défense, demande l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit l’empêchement du président.

    Aujourd’hui, comme souvent réaffirmé, l’ANP faudrait-il le reconnaître, a contribué avec efficacité à surmonter cette phase cruciale que traversait notre pays et à aplanir les difficultés et les obstacles et neutraliser toutes les mines semées par la bande au sein des différentes institutions, partant de sa profonde foi en la noblesse de ses missions, dont elle a fait le serment devant Allah, la patrie et le peuple, de les mener à bien avec engagement et abnégation, quelle que soit l’ampleur des difficultés et des défis. Dans l’exercice de ses missions, l’ANP a la pleine confiance de la nation. Elle y répond et elle y répondra. Ahmed Gaïd Salah, en sa qualité de « premier soldat » de l’ANP, ne manquait aucune occasion de le souligner se montrant ainsi rassurant quant au devenir de la patrie, car, c’est là, toute la question.

    «Le peuple algérien, appuyé par son armée qui l’a accompagné, de manière sincère et constante dans son élan pacifique pour atteindre ses aspirations légitimes…, a accompli d’énormes avancées sur la voie de la concrétisation de la volonté populaire», lit-on dans l’édito de la revue El Djeïch dans son dernier numéro de décembre. L’Algérie est en effet entre de bonnes mains.

    F. H.

    Eldjazaircom.dz

    Tags : Algérie, Gaïd Salah, armée, Hirak, ANP,