Catégorie : Algérie

  • L’Algérie, un rempart contre un scénario-catastrophe

    Le ballet diplomatique centré sur le règlement de la crise libyenne se poursuit jeudi à Alger avec l’arrivée des chefs de la diplomatie égyptienne et italienne, Sameh Choukri et Luigi Di Maio.

    En début d’après-midi, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu le ministre égyptien porteur d’un message du président Abdel Fattah Al Sissi.

    Sameh Choukri devrait avoir un tête à tête avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum autour des derniers développements survenus sur la scène libyenne.Peu auparavant, Sabri Boukadoum a eu des discussions avec le ministre italien, Luigi Di Maio.

    La crise libyenne, la coordination avec Rome est « très bonne », a déclaré M. Boukadoum à l’issue de ses discussions avec M. Di Maio, tout en insistant sur un retour à la table des négociations avec « le soutien de la communauté internationale notamment celui des pays de la région ».

    « Tout le monde est d’accord pour un cessez-le-feu en Libye », a indiqué de son côté Luigi Di Maio. Alger multiplie depuis quelques jours les initiatives diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye en crise, alors que la bataille pour la prise de la capitale libyenne Tripoli s’intensifie entre les deux camps rivaux, le Gouvernement d’Union nationale (GNA) et les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar.

    Soucieuse de rester à « équidistance » des deux camps, Alger a rejeté toute ingérence étrangère en Libye et a exhorté toutes « les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations ».

    Lundi, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le président Abdelmadjid Tebboune a eu à réitérer « l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère » au moment où la Turquie a décidé de déployer des troupes en Libye « en soutien » au GNA dans la bataille de Tripoli.

    F.Z

    La Tribune des Lecteurs, 10 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Haftar, Tripoli,

  • L’appel de Jeunesse Sportive de Kabylie à ses supporteurs

    Tizi-ouzou, 10 janvier 2020 –  »FAIRPLAY – SECURITE – RESPECT » sont les mots d’ordre prônés par la Jeunesse Sportive de Kabylie à ses supporteurs. Voici le texte de son appel diffusé la veille de la rencontre JSK – RAJA:

    « La direction de la JSK appelle ses fidèles supporteurs à honorer comme jamais l’image du club phare de la Kabylie, en faisant preuve de grande discipline et de Fair-play en évitant de faire usage de Fumigènes et de Lasers durant la partie. À défaut, risquant de compromettre l’image du club et la possibilité d’avoir de lourdes sanctions financières. Nous comptons sur la compréhension de tout un chacun pour la réussite de cette grande joie africaine. »

    La JSK a clos son texte en rappelant sa triptyque :  »Valeurs, Identité et Palmarès »

    Repères techniques autour de la rencontre

    – La rencontre Jeunesse Sportive de Kabylie et le Raja Club Athletic pour le compte de la 4e journée de la phase des groupes de la ligue des champions de la CAF, est programmée au Stade 1er novembre de Tizi Ouzou à 17H00.

    – La vente des tickets d’entrées au match a commencé jeudi le 09 janvier 2020 e 9h30 jusqu’à 17h (Porte A et C). Vendredi 10 janvier 2020 la ventre se poursuivra de 9h30 jusqu’à 15h (Porte A et C). Les portes du stade seront ouvertes à partir de 13h (Jour J)

    VELUD rappelle que les Marocains dominent chez eux et chez nous depuis un certains temps

    Tizi-ouzou, 10 janvier 2020 – L’entraineur en chef de la JSK, Hubert Velud, a rappelé jeudi lors d’une conférence de resse d’avant match que les équipes maorcaines dominent les parties disputées avec les algériens depuis un certains temps. Il a cité les défaites de l’équipe nationale des locaux, le Mouloudia, l’USMA et même la JSK à Casablanca.

    Il a indiqué que la JSK n’allait pas gagner  »en claquant des doigts ». « On sait ce qui nous attend », a précisé Velud qui a assuré que son équipe a totalement récupéré de l’éliminitation (injuste) de la coupe d’Algérie. Il a assuré que le match sera diffiérend de celui de Casablanca, reconnaissant quelques mérites au RAJA comme son réalisme et son calme. « Ils attendent la faute » pour agir a expliqué Velud qui semble avoir bien compris ce qui s’est passé.

    Oussama Darragi est la nouvelle recrue de la Jeunesse Sportive de Kabylie

    Tizi-ouzou, 10 janvier 2020 – La JSK a engagé pour deux ans le milieu de terrain offensif du Club africain de Tunisie, Oussama Darragi d’origine Algérienne né en 1987. La JSK a rappelé ses distinctions: Ballon d’or Tunisien de 2009, Meilleur joueur basé en Afrique en 2011, Ballon d’or arabe en 2011. Nombre de connaisseurs ont estimé que c’est un bon choix que la JSK a effectué malgré l’âge du joueur (32 – 33 ans)

    L’ancien entraineur polonais de la JSK Stefan Żywotko fête ses cent ans

    Tizi-ouzou, 10 janvier 2020 – L’ancien entraineur polonais de la JSK Stefan Żywotko a fêté jeudi 9 janvier ses cent ans. Stefan Żywotko est né le 9 janvier 1920 à Lwow.  »Il fut l’un des entraîneurs historiques de notre club. Pendant près de 13 ans entre les années 1977 et 1990. Il remporta avec notre Club en tant qu’entraîneur ou co-entraîneur pas moins de treize titres. », a rappelé le club kabyle dans un post qui lui a été consacré en hommage à ce qu’il a été.

    Tizi Ouzou Info News, 10 jan 2020

    Tags : Algérie, Tizi Ouzou, Jeunesse Sportive de Kabylie, sport, football,

  • Voilà pourquoi le Maroc demande l’ouverture des frontières

    Le trabendo continue de faire rage à nos frontières ouest Une économie souterraine au service du développement du Maroc.

    Le trafic transfrontalier est un phénomène presque universel qui se limite dans la majorité des pays à un échange informel de produits rares ou onéreux dans l’un ou l’autre entre les populations riveraines, sans pour autant porter atteinte à la sécurité nationale de son pays, saigner son économie et détruire son potentiel infrastructurel.

    Ce qui se passe à nos frontières ouest n’est plus une affaire de simple trabendo, mais une grave entreprise criminelle organisée, planifiée, sans scrupule, sans aucun sentiment nationaliste et décidée à user de tous les moyens funestes pour satisfaire les commandes, toujours plus exigeantes et ciblées, des acolytes de l’autre côté de la frontière, pour ne pas dire les commanditaires attirés eux aussi par le gain facile, mais qui, contrairement à nos trabendistes, participent indirectement au développement socioéconomique de leur région en particulier, et de leur pays en général.

    Ils ne s’aventurent guère, à titre d’exemple, à voler les câbles téléphoniques ou électriques d’Oujda, Berkane, Ahfir ou Saïdia, pour ne citer que les villes frontalières, pour approvisionner en précieux métal de cuivre les ateliers algériens, ni priver leurs concitoyens de médicaments sensibles et très chers pour «se solidariser» avec nos hôpitaux et cliniques et enfin piller toute leur économie pour uniquement s’enrichir et créer une plus value, à moindre coût, dans nos régions frontalières.

    Les trabendistes marocains obéissent à un diagramme bien étudié dans les hautes sphères de la monarchie marocaine et ils l’exécutent à la lettre.
    Leurs activités sont encouragées et supervisées par la DST marocaine, avec laquelle ils sont tenus de collaborer, en lui fournissant tous les renseignements dont elle a besoin. Ces révélations nous ont été rapportées par un ancien baron de la drogue, D. Hachemi, condamné à de lourdes peines pour trafic de drogue par le tribunal militaire de Mers El-Kébir d’Oran dans les années 80, aujourd’hui retiré de ce milieu après avoir purgé 20 ans de prison. Il gère actuellement un grand café à Maghnia.

    «Je reconnais mes erreurs du passé sauf que nous avons acheté la drogue avec notre argent. Je peux vous affirmer que nous n’avons jamais bradé les produits de première nécessité ou un quelconque équipement pour acheter la drogue. Au contraire tous les produits que les trabendistes algériens ramenaient du Maroc étaient payés cash.» Et de souligner que «le trabendo a pris maintenant une grave dérive, sinon comment expliquer que des Algériens puissent saboter les équipements de leur pays ou priver leurs concitoyens de produits et médicaments vitaux pour le bien-être des populations d’un autre pays?»

    Il conclura en disant substantiellement que «tous les trabendistes marocains ne peuvent exercer leurs activités sans l’aval et la bénédiction du Makhzen qui régule ce trafic et leur impose une liste de produits qu’ils doivent obligatoirement ramener pour subvenir aux besoins des populations pauvres et sans aucune ressource économique, de l’Est- marocain, et en même temps prélever une dime sur chacune de ces transactions pour financer les collectivités locales, ‘’Aamala’’ de ces régions frontalières qui ne survivent que grâce au trabendo».

    Les trabendistes et le royaume

    Au moment où le trafic d’alcool en provenance du Maroc battait son plein, des distilleries clandestines ont été érigées le long de la bande frontalière pour mettre en péril la santé de nos compatriotes, avec des alcools frelatés, notamment les spiritueux et le Ricard qui ne répondent à aucune norme de sécurité sanitaire.

    Des millions de bouteilles ont été écoulées sur le marché national avant qu’un drame n’emporte 11 personnes à Sidi Bel-Abbès après avoir consommé cette boisson toxique, confirmée par des analyses biologistes.
    Ce «poison» était échangé à l’époque avec des médicaments subventionnés par l’Etat à coup de devises fortes, comme le Tagamet, un antiulcéreux inaccessible pour les bourses marocaines et tant d’autres médicaments vendus presque symboliquement par nos officines. D’autres échangeaient ces produits stratégiques contre des effets vestimentaires de qualité médiocre ou des fruits exotiques.

    Depuis l’ouverture de notre économie nationale, le trabendo marocain s’est reconverti en un véritable outil au service du développement et s’est transformé en une véritable connexion politico-financière et stratégique avec l’introduction de nouveaux acteurs influents ou autres décideurs pour faire pression sur l’Algérie afin qu’elle renonce à son soutien indéfectible à la cause sahraouie.

    L’argent de la drogue est mis alors au service du grand banditisme et du terrorisme. Le soutien et l’asile accordé à l’«émir» El-Ayada est la plus grande preuve de ce complot qui est loin de connaître son épilogue. Les campagnes médiatiques marocaines menées à ce jour contre notre pays confortent la thèse que «tant que l’Algérie continue de soutenir le Polisario, la manipulation marocaine est loin de s’arrêter».

    L’on sait la virulence avec laquelle a été accueillie au Maroc la chute de Kadhafi et comment les services marocains ont accueilli, hébergé et participé directement et indirectement au financement de la rébellion avec l’argent de la drogue. Le Maroc utilise donc la filière du trabendo pour, d’un côté, subvenir aux besoins des populations d’une région pauvre et sans ressources économiques, et, de l’autre, comme d’une arme au service du renseignement, de l’affaiblissement de l’économie algérienne et de son instabilité politique.

    Carburants, médicaments, produits alimentaires de première nécessité, engins agricoles et cheptel, tout y passe. Quant au cuivre, des unités de sa transformation ont été créées dans les zones frontalières. Et nos œufs, par jerricans, alimentent quotidiennement les usines marocaines de shampoings, sans omettre tous les matériaux de construction. Des villes entières se sont développées grâce à cet apport, à l’instar
    d’Ahfir ou Berkane qui n’étaient que des petites agglomérations, il n’y a pas si longtemps et qui sont devenues de grandes cités construites avec nos matériaux issus de la contrebande. En contrepartie, les trabendistes marocains ne nous livrent que de la drogue, quelques effets vestimentaires déclassés et certains produits alimentaires, de surcroît impropres à la consommation comme les olives dénoyautées dont 200 quintaux ont été saisis l’année dernière par les garde-frontières. Après analyses, il s’est avéré que ce produit représente un danger pour la santé publique.

    Une activité encouragée par le Makhzen

    A Araboz, commune de Bâb El-Assa, Roubane, Béni-Boussaid, Chébikia, Akid Lotfi, Sidi-Embarek, Douar Ouled Kaddour, Boukanoune, Mersat Ben-Mehidi, Sidi-Boudjenane, Souani et la région d’El-Aachach, toutes situées à la limite de la bande frontalière avec le Maroc, il existe des dépôts entiers pour stocker toutes sortes de marchandises destinées à la contrebande avec le Maroc.

    Sauf que chaque baron a sa limite territoriale et son créneau d’activité. Un genre de deal entre ces parrains de la «ruine» de l’Algérie.

    Hadj Rabah connaît très bien ce milieu et ne veut pas se cacher pour dénoncer cette situation qui met en péril notre économie et compromet notre sécurité nationale. «Jeune, j’ai fait du trabendo sans toucher aux choses interdites, mais détruire notre économie ou nos équipements comme le font certains voleurs et saboteurs relève d’un crime impardonnable», dira-t-il.

    Et de s’insurger : «Comment quelqu’un qui se dit Algérien détruit les installations de son pays pour développer un autre pays ? C’est de la haute trahison, ce n’est pas du trabendo. L’Etat doit revoir les sanctions vis-à-vis de ces traîtres», avant de souligner : «On échangeait des cigarettes, de l’huile, du café, du thé, du sucre avec des pantalons jeans, mais jamais je ne suis arrivé à un point où pour satisfaire un Marocain je prive tout un village d’électricité ou de téléphone.»

    Il s’est proposé de nous faire vivre et découvrir, de nuit, les dessous de cette économie souterraine. «Il ne faut pas faire un amalgame entre ceux qui font du trabendo par nécessité et les barons de la contrebande qui n’ont ni nationalité, ni moralité», dira-t-il alors que l’on roulait à bord de sa Mercédès. Et de se rappeler cette anecdote qui lui a coûté six ans de prison ferme.

    «Il y avait une grande crise de lait infantile en Algérie dans les années 80 à cause du trafic avec le Maroc où des quantités énormes ont été introduites, à un moment où ce produit était cédé à un prix dérisoire. Un soir, je devais réceptionner ma marchandise, des jeans et des habits pour femmes, au douar Salah où d’autres contrebandiers chargeaient à partir de leur dépôt des milliers de boîtes de lait infantile. J’ai alors chargé ma marchandise, mais je n’avais pas la conscience tranquille.

    En cours de route, je me suis dirigé tout droit vers la brigade de la gendarmerie de Sidi-Embarek, qui a arrêté les trabendistes et saisi le lait.
    Toujours est-il que ce contrebandier reconverti en homme d’affaires nous a permis, au cours de cette virée nocturne, de découvrir l’ampleur de ce trafic, malgré la présence de nos garde-frontières et le renforcement des dispositifs de contrôle. Il nous expliqua que le problème ne réside pas dans nos forces de sécurité, mais dans la complicité du Makhzen avec les contrebandiers marocains qu’il aide dans son entreprise.

    «Nos forces de sécurité combattent le trabendo parce qu’il porte atteinte à notre économie, sans parler de la drogue, mais le Makhzen n’a rien à craindre de ce trabendo qui n’est rien d’autre qu’une richesse pour l’économie marocaine.» Il dira, ironiquement et à juste titre, que l’un de ses amis, au moment où les frontières terrestres étaient encore ouvertes, avait tenté de faire introduire légalement un kg de pois chiches de qualité supérieure, dans l’intention de le faire semencer en Algérie.
    Il s’est vu opposer un refus catégorique de la part des douanes marocaines qui ont saisi le produit avec l’affirmation «que ce produit est interdit d’exportation par le Maroc».

    Zoudj Bghal ou Zoudj Fakou, l’âne reste incontournable

    Zoudj Bghal, devenu dans le jargon populaire local le poste frontalier «Zoudj Fakou», est presque désert, tout comme le poste de Boukanoun dont la commune n’est qu’à quelques mètres des frontières avec le Maroc. Mais c’est à partir de Chébikia et Sidi Boudjenane que nous apercevons des convois d’ânes chargés de marchandises et de jerricanes de carburant, sans guide, prendre le chemin des frontières.

    Notre guide nous éclairera en nous disant que «ces ânes connaissent la destination et n’ont besoin de personne pour s’orienter». Le reflexe de Pavlov nous est revenu à l’esprit sans pour autant négliger que le prix de l’une de ces bêtes dépasse, selon notre interlocuteur, «les vingt millions de centimes».

    La bande frontalière est très animée, y compris la nuit, malgré le nombre important de postes de contrôle. Dans cette économie souterraine et ce monde versatile, l’âne est l’élément central de ce vaste trafic. A ce sujet, Hadj Rabah nous dira que «les barons ne s’affichent jamais et ceux qui possèdent des dépôts le long des zones frontalières ne sont en fait que des intermédiaires.

    Les ânes qui sont chargés de marchandises commandées par les Marocains, à partir de ces dépôts, connaissent parfaitement les lieux de livraison.
    C’est un moyen de trafic utilisé uniquement entre l’Algérie et le Maroc. Entre l’Espagne, à travers Ceuta et Melilla par exemple, ce sont les femmes qui sont chargées de convoyer les effets du trabendo, essentiellement des habits dont la plus grande partie arrive jusqu’en Algérie.

    Les Espagnols ferment les yeux sur ce trafic, car il leur est fortement favorable et ne porte aucun préjudice à leur économie, comme c’est le cas de notre pays où cette région frontalière consomme l’équivalent de dix wilayas. Les chiffres ne sont pas utopiques.

    En carburant, le volume n’est plus à démontrer, de l’avis même des responsables de Naftal et des services de sécurité qui ont saisi, au cours des dix premiers mois de cette année, 335 000 litres de mazout. Quant aux semoules et farines, les préjudices sont énormes.

    Il existe dans la wilaya de Tlemcen 6 minoteries-semouleries, dont deux à Maghnia et une à Souani avec des surplus de production, sans compter l’unité d’Ouled-Mimoun qui couvrirait à elle seule les besoins de trois wilayas. Cette année la contrebande de ces deux produits a connu un regain sans précédent, après que le Maroc eut décidé de revoir à la hausse le prix des céréales.

    Ce qui a poussé des centaines de boulangeries à menacer de fermer chez nous, alors que, selon nos sources, toutes les boulangeries de l’Est-marocain sont approvisionnées grâce au trabendo avec l’Algérie.

    Une manne financière de plus de 6 milliards de dirhams par an
    D’après les spécialistes, le trabendo en provenance de l’Algérie rapporte au Maroc une manne financière de plus de 6 milliard de dirhams, soit 22 fois plus que ce que lui rapporte sa principale ressource, le phosphate et 150 fois la valeur des exportations de ses ressources agricoles vers l’Union européenne.

    Les raisons sont simples selon les analystes économiques : les populations de l’Est marocain, estimées à plus de 4 millions d’habitants, dont Oujda à elle seule compte plus de 2 millions d’âmes, vivent à 80% de produits algériens, se soignent avec nos médicaments, circulent avec notre carburant, construisent avec nos matériaux de construction et tous leurs étalages ne sont garnis que par nos produits : du chocolat jusqu’aux espadrilles en plastique.

    Lors de la décennie noire à ce jour, mais à des degrés moindres, fil chirurgical, sérum et vaccins prenaient le chemin des hôpitaux marocains à un moment où, des malades marocains se faisaient opérer dans nos cliniques et nos hôpitaux moyennant quelques dirhams.

    Ce qui représente une énorme charge en moins pour l’Etat marocain et une plus value pour son économie pour laquelle elle n’a investi aucun dirham.
    Pire, notre datte est exportée à partir d’Oujda sous le label marocain et les contrebandiers algériens achètent des palmeraies entières à Biskra et Tolga pour alimenter ce trafic. Que peut-on dire de toute cette catégorie de personnes qui a vendu son âme et sa conscience au diable pour quelques dirhams de plus, sans se soucier des intérêts suprêmes de son pays ?
    Des individus qui mettent en péril notre économie nationale, du fait qu’ils ne reculent devant rien. Seul l’appât du gain prime pour eux, avant des considérations nationaliste, patriotique ou économique. C’est là où réside le danger.

    Source

    Tags : Algérie, Maroc, frontières, contrebande,

  • L’Algérie: une puissance régionale (site du Parlement Européen)

    L’Algérie, dont le PIB s’élève à 215 milliards USD et dont les réserves de change sont estimées à 186 milliards USD, est la plus grande puissance économique de la région. Son économie se porte bien en raison de sa position de principal producteur gazier et pétrolier d’Afrique du Nord, ce qui a permis au régime d’Abdelaziz Bouteflika de rester stable en dépit de l’instabilité de ces deux dernières années dans les pays voisins comme le Mali, la Libye et la Tunisie.

    Son économie reste extrêmement dépendante des hydrocarbures, qui représentent 98 % de l’ensemble de ses exportations et près de 60 % des recettes publiques. Cette richesse a permis à l’Algérie d’investir dans le secteur de la sécurité – le pays possède le plus gros budget militaire du continent africain – et le gouvernement algérien a pour ambition d’améliorer ses équipements et d’être encore plus efficace dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Certains experts considèrent que le Département algérien du renseignement et de la sécurité (2) est « l’un des services de renseignement les plus efficaces pour lutter contre Al-Qaïda au Sahel »(3) .

    Même si certaines personnes font également observer que le DRS emploie des méthodes peu orthodoxes dans ses activités de lutte contre le terrorisme, dont l’infiltration des groupes terroristes(4) , la politique algérienne de lutte contre le terrorisme, délibérément intransigeante, résulte de son expérience en matière de conflit armé intérieur qu’elle a acquise au cours des années 90. D’après les estimations, la guerre civile entre le régime militaire algérien et les groupes islamistes armés a fait à l’époque 200 000 victimes et a façonné l’approche de cet État d’Afrique du Nord en matière de lutte contre les groupes terroristes.

    Compte tenu de cette expérience, l’Algérie est devenue un allié important des États-Unis et de nombreux pays de l’UE, tels que la France, dans la lutte contre le terrorisme au Sahel depuis le début des années 2000. On peut citer parmi les exemples de collaboration dans ce domaine l’initiative pansahélienne de 2002, qui est devenue le partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme en 2005 et qui est actuellement coordonnée par le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) basé à Stuttgart.

    L’Algérie a également participé à certaines initiatives régionales majeures visant à lutter contre le terrorisme. Elle a notamment participé à la décision prise en avril 2010 par les quatre pays les plus directement concernés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) – l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger – visant à créer le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) (5), qui est basé à Tamanrasset dans le Sud de l’Algérie, à 400 km de sa frontière méridionale. Son mandat est de renforcer la coopération entre ces pays pour lutter contre le terrorisme, les enlèvements et le trafic, et de mener des opérations conjointes dans chacun des États participants.

    En septembre 2011, une conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme au Sahel a été organisée en Algérie en vue de renforcer encore la coopération entre les pays.

    Le budget de la défense de l’Algérie est le plus élevé des pays d’Afrique du Nord avec un montant total de 6,41 milliards EUR en 2011, ce qui représente environ 3,1 % du produit intérieur brut (PIB). Ces dix dernières années, les dépenses militaires ont fortement augmenté en Algérie: leur valeur absolue a triplé depuis 2000(6) . Les forces armées algériennes (Armée nationale populaire, ANP) comptent 130 000 soldats. Les effectifs se constituent de 110 000 hommes dans l’armée de terre (contingent), 6 000 hommes dans la marine, 14 000 hommes dans l’armée de l’air, et 150 000 réservistes. On peut ajouter à cela les 187 200 hommes des forces paramilitaires: les 20 000 hommes de la gendarmerie sous le contrôle du ministère de la défense, les 16 000 hommes de la Direction générale de la sûreté nationale, les 1 200 hommes de la garde républicaine du Président, et les 150 000 membres des milices d’auto-défense et des gardes communaux (7) .

    Évaluation de la capacité militaire algérienne

    Les forces armées algériennes sont assez bien équipées par rapport à celles des voisins du Maghreb et notamment par rapport à celles des pays de la CEDEAO dont les forces militaires participent aux opérations au Mali.

    La Russie et la Chine sont les principaux fournisseurs d’armements de l’Algérie. Toutefois, depuis quelques années, l’Algérie diversifie ses stratégies d’armement en s’approvisionnant auprès des pays occidentaux et en mettant en place des partenariats industriels pour développer son industrie de l’armement. Les programmes actuels comprennent l’achat de chars de combat T90, d’avions d’attaque au sol SU-30 et d’avions d’entraînement YAK-130, ainsi que de systèmes de missiles et de défense aérienne S-300 et PANTSIR-S1 à de la Russie, d’une grande plate-forme de guerre amphibie (avec des hélicoptères) et de frégates à l’Italie, ainsi que de corvettes, et d’une usine complète de fabrication de véhicules de combat d’infanterie et de services de formation d’officiers et pour les équipements électroniques à l’Allemagne 8 . L’Algérie investit énormément de ressources dans la modernisation de sa capacité militaire, mais ces investissements ne se sont pas encore traduits par des capacités opérationnelles.

    La majeure partie des forces armées algériennes sert sur la frontière occidentale avec le Maroc et le Sahara occidental. Aucune opération militaire symétrique n’a été menée par l’Algérie depuis la guerre des sables avec le Maroc en 1963, à l’exception de quelques opérations air-air contre les forces de défense israéliennes (FDI) pendant la guerre du Kippour en 1973. Depuis cette période, l’Algérie n’a pas déployé beaucoup de troupes sur des théâtres d’opérations extérieurs 9 . L’armée nationale populaire (ANP) possède une certaine expérience en matière d’opérations internes de lutte anti-insurrectionnelle et antiterroriste, et les forces de l’ANP ont acquis leurs premières expériences dans des opérations conjointes. Les officiers d’état-major et les forces spéciales de l’ANP ont suivi des formations bilatérales auprès de la Belgique, de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis. La force de réaction rapide de l’armée de terre a la taille d’une division, mais les moyens de déploiement rapide de cette force ne sont pas adaptés à cette taille 10.

    Les forces armées algériennes sont les plus importantes d’Afrique du Nord et les dépenses en matière de défense sont les plus élevées des quatre pays, mais les récents programmes de modernisation et de transformation ne se sont pas encore traduits en capacités opérationnelles. La stratégie d’acquisition de matériel lourd et sophistiqué pour les opérations militaires conventionnelles est destinée à contrer le Maroc, rival de longue date de l’Algérie, et devrait lui garantir un rôle de chef de file dans la région. Cela pourrait également aider l’Algérie à jouer un rôle plus important, quoique limité, sur la scène internationale. Toutefois, comme le pays ne possède aucune expérience en matière d’opérations extérieures, il ne pourrait développer ce rôle qu’en faisant appel à des partenaires stratégiques et en s’appuyant sur une coopération multilatérale. À l’heure actuelle, comme les derniers événements l’ont démontré au cours de la crise des otages d’In Amenas, les capacités de lutte anti-insurrectionnelle et antiterroriste restent cruciales pour les forces armées algériennes.

    L’armée est un acteur politique important en Algérie et son intervention sur le site gazier d’In Amenas a été perçue comme une réussite dans le pays, même si ces opérations ont été vivement critiquées à l’étranger. Cette intervention a renforcé la réputation de l’armée et pourrait consolider sa position vis-à-vis des autres institutions gouvernementales.

    (2) Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

    (3) Citation de John R. Schindler, ancien officier de l’Agence de sécurité nationale des ÉtatsUnis, dans Boukhars, A., « The Paranoid Neighbour. Algeria and the Conflict in Mali ».

    (4) http://www.brookings.edu/research/opinions/2013/02/03-algeriariedel?rssid=sub+saharan+africa 5 Comité d’état-major opérationnel conjoint.

    (6) Base de données des dépenses militaires du SIPRI (http://milexdata.sipri.org/)

    (7) Chapitre sept: Moyen-Orient et Afrique du Nord, The Military Balance, 112:1, pp. 303-360.

    (8) Ibidem 9 http://countrystudies.us/algeria/157.htm 10 Chapitre sept: Moyen-Orient et Afrique du Nord, The Military Balance, 112:1, pp. 303-360.

    Source : Parlement Européen, juin 2013

    Tags : Algérie, Sahel, Mali, Libye, Niger, Maroc, Mauritanie,

  • La Libye vue d’Algérie

    Laurence Aïda Ammour*

    Lorsqu’en 2011, à l’instigation de la France, et en vertu de la résolution1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, les forces de l’OTAN bombardent la Libye, l’Algérie s’oppose à cette intervention qu’elle considère comme le prélude à l’éclatement du pays et à une instabilité régionale incontrôlable.

    Dans un premier temps, l’Algérie affiche une position de neutralité et de non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye. Elle compte sur la feuille de route proposée par l’Union africaine (UA), acceptée par le régime libyen, prévoyant la cessation immédiate des hostilités, l’acheminement facilité de l’aide humanitaire, le lancement d’un dialogue entre les parties libyennes et le remplacement de Mouammar Kadhafi par son fils Saïf al-Islam en vue d’amorcer une transition politique. Maisla France refuse catégoriquement cette option.

    Bien que les relations d’Alger avec le leader libyen n’aient jamais été sereines, dans la mesure où il était un rival influent en Afrique subsaharienne et au Sahara, les autorités algériennes le soutiennent jusqu’au dernier moment. Après tout le régime libyen relevait de la même parenté idéologique et politique et demeurait un Etat autoritaire garantissant la stabilité au Maghreb et au Sahara. En mai 2011, Sadek Bouguetaya, membre du comité central du Front de Libération Nationale, est dépêché à Tripoli pour représenter l’Algérielors d’une « réunion de soutien des chefs de tribus à Kadhafi, durant laquelle il a clairement exprimé le soutien de son pays auguide libyen » et qualifié l’opposition de « pion des Occidentaux »[2].

    Quand Alger accueille certains membres de la famille Kadhafi, de nombreuses personnalités politico-militaires et tribales libyennes lui refusent un rôle dans le processus de sortie de crise. Mais vu son statut de puissance régionale, la participation de l’Algérie s’imposera d’elle-même.

    Après plusieurs mois d’attentisme, le pouvoir algérien se résout à reconnaître le Conseil National de Transition (CNT) créé le 27 février 2011[3], avec toutefois des réserves sérieuses sur cette entité faible qu’il considère comme une émanation d’Etats désireux de contrôler le processus de transition libyen.Pour Alger, le vide de pouvoir créé par l’effondrement de la gouvernance autoritaire ne peut pas être comblé par deux sources de légitimité antinomiques : celle issue des armes et celle d’un leadership auto-proclamé bénéficiant du soutien occidental et incapable de s’imposer comme sphère du pouvoir. Les relations algéro-libyennes s’enveniment encore quand le CNT accuse les autorités algériennes de livrer des armes, du carburant et de l’équipement militaire aux forces loyales au leader libyen.

    Vue d’Alger, l’intervention occidentale a entraîné la militarisation à grande échelle de la société libyenne et la déstabilisation en chaîne de toute la zone sahélo-saharienne. Les impératifs sécuritaires et stratégiques deviennent alors des éléments déterminants de la position algérienne. Alger doit en effet composer avec plusieurs Etats faibles ou inexistants ainsi qu’avec le djihadisme islamiste dans son voisinage immédiat. Ces nouvelles menaces vont conduire l’Algérie à renforcer considérablement la surveillance de ses frontières et à infléchir sa doctrine de non-intervention lorsque son intégrité territoriale et ses intérêts stratégiques seront directement menacés.

    En conséquence, Alger se fixe deux priorités : préserver sa sécurité nationale par l’endiguement du champ d’action terroriste, et sauvegarder l’unité de la Libye par le dialogue politique inclusif. Comme le dit l’ancien ambassadeur algérien Abdelaziz Rahabi : « C’est toute la différence entre le reste du monde et l’Algérie : nous sommes en faveur d’un accord politique entre toutes les parties parce que nous en serons les premiers bénéficiaires. Nous sommes les premiers à avoir besoin d’une Libye forte. »[4].

    Les autorités algériennes ont conscience que le territoire national sera affecté par les retombées sécuritaires de la guerre civile libyenne et de ses prolongements. La suite des événements confirmera les appréhensions de l’Algérie : fragilisation de la frontière algéro-libyenne longue de près de 1000 km ; explosion des trafics ; et champ libre pour l’installation et le transfert de djihadistes. L’enjeu pour l’Algérie est d’éviter que son territoire ne devienne la base arrière des milices libyennes et/ou de groupes terroristes, et ne soit submergé par les flux d’armes provenant des arsenaux libyens[5].

    En 2012 la frontière avec la Libye est fermée, alors que certaines milices chargées de sa surveillance sont affiliées à l’ancien Groupe islamique combattant libyen (GICL), dont des éléments avaient combattu durant la guerre civile en Algérie au côté du Groupe islamique armé (GIA), avant de se dissocier de ce dernier.

    Malgré l’échec du processus de transition qui avait engendré deux gouvernements rivaux, l’Algérie continue de prôner la réconciliation nationaleen dialoguant aussi bien avec les Frères musulmans (que l’Egypte et les Emirats arabes unis considèrent comme des terroristes) qu’avec des responsables ayant soutenu Kadhafi, mais excluant les entités terroristes comme Ansar al-Charia ou Da’ech qui rejettent tout processus électoral. “La diplomatie(…) de l’Algérie consiste à travailler avec et à exercer un effet de levier sur les factions libyennes non-djihadistes pour les empêcher de recourir à l’affrontement violent à ses frontières“[6].

    Pour Alger, la voie institutionnelle demeure la seule à même de stopper la propagation du jihadisme violent. En visite à Rome en 2015, le Premier ministre Abdelmalek Sellal réitère que“Faute d’accord politique entre toutes les parties, les groupes terroristes finiront par créer un abcès de fixation (…) la démarche est simple et consiste à aboutir à une solution politique inclusive (…) Le terrorisme peut être vaincu par la force, mais on a aussi besoin d’opérations de réconciliation pour l’éradique”[7].

    PRÉSERVER L’UNITÉ DE LA LIBYE

    Dans son environnement régional, l’Algérie a toujours eu une préférence pour les Etats forts et centralisés – qui vont de pair avec la stabilité autoritaire – au vide sécuritaire aspirant groupes terroristes locaux, combattants islamistes étrangers, trafiquants et mercenaires. L’enjeu est de contrer toute velléité de partition[8] et de combattre la fragmentation grandissante de la Libye, issue de légitimités concurrentes[9].

    L’Algérie est accoutumée à traiter avec ses voisins dans une position de leader régional reconnu, même si en coulisse elle a souvent tenté de contrôler certains acteurs non-étatiques, sans succès – par exemple Ansar-eddine au Mali[10]. Fondamentalement, ce qui inquiète Alger c’est l’absence d’interlocuteur étatique véritablement légitime. Comme l’explique en 2014 le ministre algérien chargé des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel : “L’Etat y est quasiment inexistant, contrairement à la Tunisie ou à l’Egypte. Lorsque vous [à savoir l’OTAN et les rebelles libyens]avez aboli le régime, vous avez aboli l’Etat ; c’était un effondrement de régime, pas un changement de régime. Et il n’y a pas eu d’efforts systématiques pour reconstruire l’Etat depuis la chute de Kadhafi“[11].

    Durant la première médiation de l’ONU entre parlementaires libyens à Ghadamès (septembre 2014), l’Algérie tente en vain de les convaincre de boycotter laChambre des représentants de Tobrouk (élue en juin 2014) et d’opter pour la formation d’un gouvernement d’unité nationale afin de poursuivre la transition bloquée deux mois plus tôt.

    Conformément à sa doctrine de politique extérieure en vigueur depuis l’indépendance[12], Alger défend le principe de non-interventionnisme militaire, de souveraineté territoriale et d’auto-détermination, comme au Mali ou en Libye, deux pays où elle encourage le dialogue politique inclusif et favorise la distribution d’une aide humanitaire sous l’égide de l’ONU et des organisations internationales. Elle tente de promouvoir cette vision chez ses partenaires au sein des organisations régionales, continentales (Union africaine) ou internationales (ONU, Ligue arabe). Mais cela exige d’avoir plusieurs fers au feu sans perdre la main sur des dossiers complexes dans lesquels interviennent de multiples acteurs dont l’action ne fait qu’aggraver la situation. Lorsqu’une nouvelle intervention militaire est envisagée par la France, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis (EAU) et l’Italie, elle s’y oppose fermement, voyant dans cette perspective le risque d’un effondrement encore pire que celui de 2011.

    L’Algérie connaît bien la Libye. Les réseaux de l’ancien patron du DRS, Mohamed Médiène, qui fut attaché militaire à Tripoli dans les années 1970, sont encore actifs à la fois chez les partisans de Kadhafi et chez les opposants du leader déchu[13].

    La solution politique telle que la conçoit l’Algérie doit aller dans le sens de ses intérêts sécuritaires. Pour cela, elle orchestre des rapprochements politiques et communautaires à travers ses réseaux d’influence qui visent la mise en œuvre d’un processus de réconciliation nationale, une solution peu appréciée par certains acteurs internationaux. S’inspirant de l’accord appliqué à la crise malienne[14], Alger convie aussi des acteurs locaux non institutionnels. Parmi eux, les principales tribus de l’ouest (Warchafana, Ghaddaffa, Warfalla, al-Megharha), longtemps marginalisées pour leur loyauté à l’ancien régime. Leur rôle pourrait être décisif dans la formation d’un gouvernement d’unité nationale dans un pays où les institutions tribales jouissent d’un poids social formel et informel non négligeable et restent un facteur de stabilité. C’est aussi le cas de la tribu des Zintan, qui détenait Saïf al-Islam. Pour Alger, le fils de Mouammar Kadhafi, nommé chef du Conseil suprême des tribus libyennes en 2015, pourrait être une figure de la réconciliation.[15]En avril 2015, l’Algérie réussira même à convaincre les Libyens, toutes tendances confondues, à se parler de manière officieuse, lors d’une rencontre avec les partisans de l’ancien régime.

    Parallèlement, Alger collabore avec les représentants spéciaux successifs des Nations unies pour la Libye, en accueillant les négociations entre les différents partis politiques libyens sous l’égide de l’ONU.Elle reconnaît l’accord inter-libyen de Skhirat (Maroc), de décembre 2015, comme seule base de travail équitable.

    Associée aux cinq pays voisins de la Libye (Tunisie, Tchad, Niger, Soudan et Egypte), elle privilégie les actions émanant de la région. Ainsi, la reconstruction d’une armée nationale et l’unification des forces de police font l’objet d’un dialogue tripartite organisé par Alger, Le Caire et Tunis. Ce qui ne l’empêche pas d’être en désaccord avec l’Egypte qui soutient politiquementet militairement le général Haftar[16]. Notamment quand Le Caire demande une levée partielle de l’embargo sur les armes, en vigueur depuis 2011, et les EAU – ainsi que d’autres pays – violent cet embargo[17]. Dans un récent rapport, le Comité des experts de l’ONU chargé de contrôler l’embargo a indiqué enquêter sur l’implication possible des EAU dans le lancement en avril 2019 de missiles sur des unités fidèles à Tripoli.[18]

    Par ailleurs, l’assistance française à la coalition Haftar par l’envoi de conseillers, d’agents clandestins et de forces spéciales sur le terrain, indispose Alger qui craint que la France et ses alliés arabes ne gagnent en influence au Maghreb et au Sahel[19].

    SANCTUARISER LE TERRITOIRE NATIONAL

    Le 13 janvier 2013, le complexe gazier de Tinguentourine (In Amenas) est attaqué par le groupe “Signataires par le sang” de Mokhtar Belmokhtar. Ce groupe, implanté en Libye dès 2011, avait rallié à sa cause certaines brigades locales.

    Cette surprise stratégique a mis en lumière la vulnérabilité du territoire algérien pourtant bien quadrillé par l’Armée Nationale Populaire (ANP). Cette attaque de grande ampleur a ébranlé la politique jusque-là défensive de l’Algérie, démontrant que les djihadistes implantés dans les pays voisins avaient la capacité de frapper le cœur de l’économie algérienne. Jusqu’alors, habituée à lutter contre les menaces internes, essentiellement dans le nord du pays, l’Algérie a du étendre son champ d’action pour faire face aux menaces transnationales sur l’ensemble de son territoire. Elle a aussi contraint le commandement militaire à réévaluer le principe de non-intervention et à combiner diplomatie régionale et opérations militaires ponctuelles.

    – D’une part, en déployant des forces terrestres supplémentaires aux frontières algériennes appuyées par des forces aériennes (100 000 hommes au total), en fermant les points de passages vers la Libye et le Mali, et en exigeant un laissez-passer militaire pour l’entrée en Algérie.

    – D’autre part, en intervenant militairement hors de son territoire dès lors que son intégrité territoriale et ses intérêts étaient directement mis en cause. En mai 2014, Alger envoie 3 500 parachutistes conjointement aux forces spéciales françaises et américaines au sud du bassin de Ghadamès, “avec pour mission de traiter des positions potentielles des groupes terroristes, dans un rayon de 100 km”. Du côté libyen, l’opération se déroule avec l’aide du maréchal Haftar. Les commandos algériens ciblent Mokhtar Belmokhtar[20]. La zone d’intervention concernée correspond en effet à l’itinéraire emprunté par les djihadistes qui ont attaqué le site de Tiguentourine[21].

    Puis, quand son ambassade est menacée par le groupe de Mokhtar Belmokhtar au printemps 2014, les forces spéciales algériennes interviennent à Tripoli et déjouent la prise d’otages[22].

    En février 2019, l’Algérie redoute que la prise de contrôle du Fezzan et du champ pétrolier al-Charara par le maréchal Haftar ne soit le prélude à une offensive sur Tripoli, menaçant du même coup la zone située aux confins de l’Algérie, du Niger, du Tchad et du Soudan. Ces craintes sont confirmées en avril 2019 lorsque l’Armée Nationale Libyenne (ANL) entame son avancée sur Tripoli. Deux semaines plus tard, en guise d’avertissement, l’ANP effectue pour la première foisun exercice à balles réelles dans le secteur opérationnel nord-est d’In-Amenas, à quelques encablures de la frontière libyenne.

    CONTRECARRER LA MENACE HAFTAR

    En septembre 2018, Haftar accuse l’armée algérienne de mener des incursions sur le territoire libyen et menace d’exporter la guerre en Algérie[23]. Paradoxalement, “ces propos confortent la solution prônée par la diplomatie algérienne, soit une ‘solution politique’ inclusive (…). Ils offrent à la diplomatie algérienne un argument supplémentaire pour discréditer, du moins officieusement, le maréchal Haftar“[24].

    Alger sait bien que la légitimité de Haftar dépend surtout de ses soutiens étrangers[25], parce qu’il prétend mener la guerre aux terroristes – alors que des milices salafistes constituent une partie de ses troupes-, règne sur les terminaux pétroliers et contrôle près des trois-quarts du pays. Après son AVC en avril 2018, c’est Le Caire qui choisit son successeur, le général Abdessalam Hassi, en accord avec les EAU. Alger perçoit ainsi Haftar comme le dépositaire de la puissance égyptienne alors que l’Algérie craint de voir l’Égypte s’implanter dans l’Ouest libyen.

    Les EAU qui appuient l’avancée des troupes de Haftar vers Tripoli, se rangent du côté de l’Egypte et de la France, comme l’illustrent les propos du chef de la diplomatie émirienne: “Les groupes Islamistes et djihadistes se sont tous alliés pour soutenir Sarraj (à Tripoli)ce qui pose la question comme l’a déclaré Jean-Yves Le Drian récemment de l’ambiguïté qu’entretiennent certains groupes liés à l’islamisme politique avec des groupes djihadistes (…) Les EAU agiront toujours (…) avec des partenaires comme la France, qui partagent la même vision, afin de protéger au mieux les intérêts de la région et de ses peuples“[26].

    Après avoir admis le principe d’élections présidentielles pour décembre 2018 sur l’insistance du Président français (accord de la Celle-Saint-Cloud en juillet 2017, puis conférence de Paris en mai 2018), Haftar rejette tout cessez-le-feu lors de sa visite à Paris le 22 mai 2019. Le GNA fait de même considérant “cette guerre comme une lutte existentielle“[27].

    Sceptiques sur un agenda électoral jugé improbable et décidé unilatéralement par des acteurs extérieurs, l’Italie et l’Algérie accordent peu de crédit à cette solution. Alger considère que sans réconciliation nationale préalable, les élections se réduiraient à un processus technique formel, sans traiter les causes du conflit. Elles pourraient au contraire devenir un vecteur de polarisation, ainsi que le démontrent de nombreux exemples de scrutins en Afrique.

    L’Italie, ancienne puissance coloniale, a d’autres préoccupations : la réactivation des voies de migrations en Méditerranée qu’elle avait réussi à contenir au prix d’accords bilatéraux avec Kadhafi. Rome propose alors une autre conférence internationale à Palerme en novembre 2018 à laquelle l’Algérie participe.

    Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne, voit d’un très mauvais œil l’implication de la France aux côtés du maréchal Haftar, qui veut s’imposer par la force et, de facto, internationalise le conflit. Le soutien français est perçu comme une manœuvre de déstabilisation de l’Algérie visant à compromettre ses efforts de médiation. Aux yeux de Gaïd Salah comme des autres généraux algériens, la percée de Haftar menace sérieusement la Libye mais aussi la Tunisie. Paradoxalement, en soutenant Haftar, la France ne fait que “compliquer la lutte déjà ardue (qu’elle mène) contre la menace djihadiste dans la région“[28].

    Pour Alger, Haftar est le fossoyeur de l’accord inter-libyen de Skhirat (qu’il avait qualifié de caduc et avec lui le gouvernement de M. Al-Sarraj en décembre 2017), et l’obstacle principal à la médiation onusienne[29], pour justifier ses ambitions de restauration autoritaire[30].. Ce qui va à l’encontre de la stratégie algérienneconsistant “à faire barrage à toute entité qui chercherait à imposer la ‘stabilité’ dans l’Ouest libyen par la force militaire et par une politique d’exclusion“[31].

    QUELLES PERSPECTIVES ?

    On ne compte plus le nombre d’initiatives, de sommets, de conférences et de réunions initiées par les voisins de la Libye et les parrains étrangers qui cherchent une issue qui leur serait politiquement favorable et économiquement profitable. Du point de vue algérien, la somme de ces interférences politiques et militaires exacerbe les divisons locales et cristallise les rivalités inter-arabes et européennes[32]. L’escalade militaire actuelle ne fait qu’intensifier la livraison d’armement aux deux camps rivaux par les soutiens étrangers[33]. A tel point que l’ONU a récemment renouvelé l’embargo sur les armes[34]. Dans un tel contexte la stratégie algérienne est quasi inaudible.

    A l’heure où la contestation populaire algérienne a jusqu’ici réussi à modifier l’agenda politique, l’Algérie conservera-t-elle son statut de puissance régionale et par la même celui de médiateur dans la crise libyenne ? Quel pourra être le rôle de l’armée algérienne garante de la sécurité intérieure[35] ? Certes l’ANP est une armée professionnelle, moderne et puissante et ses capacités de renseignement sont importantes en matière de contre-terrorisme[36]. Mais encore faut-il qu’elle puisse poursuivre sa mission dans le cadre d’une transition politique pacifique et qu’elle accepte de se retirer de la sphère politique. Pour l’instant, il est illusoire de l’envisager. En “dirigeant sans gouverner” l’armée a toujours su se préserver des turbulences politiques et demeurer le véritable détenteur du pouvoir[37].

    *

    Un changement de régime en Algérie pourrait avoir une incidence sur le contrôle des frontières et sur la lutte contre les groupes djihadistes. Un repli sur les affaires intérieures pourrait bouleverser la donne au niveau de la géopolitique et de la sécurité régionales. En particulier au Sahel où Alger est très sollicitée et souvent incitée à s’investir militairement. L’enjeu n’est donc pas seulement intérieur, puisque les politiques extérieure et de défense restent le domaine exclusif des militaires et des services de sécurité. Mais les puissances étrangères seront prêtes à tout pour éviter la déstabilisation de l’Algérie. La France, l’Union européenne et les Etats-Unis savent que l’Algérie est un pays pivot dans la région, malgré leurs ingérences concurrentes en Libye : “rien ne se réglera au Sahel sans l’Algérie. On ne peut pas concevoir la paix et la stabilité de cette immense région sans l’Algérie (et son armée)(…) L’Algérie a joué un rôle positif quand elle a autorisé le survol de son territoire par des avions de guerre français, quand elle a livré de l’essence, quand elle a parrainé les accords d’Alger en 2015. (…)Pas plus l’Algérie que la France ne souhaitent que les troupes françaises s’éternisent dans la bande sahélo-saharienne. Il faut donc travailler à une collaboration plus active avec l’Algérie“[38].

    Il est trop tôt pour direquelle forme prendra la transition politique en Algérie et quelle place l’ANP occupera dans cette transition. Aujourd’hui, l’armée se retrouve l’arbitre de l’étape actuelle par la voie de son chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, très contesté par les manifestants, qui se pose unilatéralement comme interlocuteur du « hirak ». Tout dépendra des rapports de force internes au sein de l’armée et des services de sécurité, et de la capacité de la société civile et des forces politiques à mettre en œuvre une stratégie de sortie de crise concertée et pacifique.

    [1]Une version de cet article est parue en italien en juillet 2019 sous le titre « L’Algeria vuole riunire la Libia » dans la revue LIMES, Rivista Italiana di Geopolitica, no. 6/2019, Rome, pp. 71-79.

    [2]José Garçon, “Le soutien trouble de l’Algérie à la Libye de Kadhafi “, Libération, 31 août 2011.

    [3]Adoubé “par la communauté internationale” selon l’expression consacrée, ainsi que par l’Union européenne, la Ligue arabe, l’ONU et l’Union africaine

    [4]Mélanie Matarese, « Alger sur tous les fronts pour la Libye », Middle East Eye, 29 janvier 2016.

    [5]Depuis 2011, des convois d’armes sont régulièrement interceptés par l’ANP et par la gendarmerie algérienne dans la région d’Illizi et dans le Tassili n’Ajjer ; voir “Libye : Tunis, Alger et Le Caire dénoncent les flux “continus” d’armes et de “terroristes”, TV5 Monde, 13 juin 2019 ; Jérôme Tubiana et Claudio Gramizzi, Lost in Trans-Nation, Tubu and Other Armed Groups and Smugglers along Libya’s Southern Border, Small Arms Survey, Genève, décembre 2018.

    [6]Jalel Harchaoui, Too Close for Comfort. How Algeria Faces the Libyan Conflict,Briefing Paper, Security Assessment in North Africa, Small Arms Survey, Genève, juillet 2018, p. 15.

    [7]“Sellal: Le temps est compté”, El Watan (Algérie), 28 mai 2015.

    [8]Le 6 mars 2012 est créé un Conseil provisoire de Cyrénaïque à Benghazi.

    [9]Laurence-Aïda Ammour, “La Libye en fragments”, Annuaire Français des Relations Internationales(AFRI), Vol. XIV, Paris, 2013, pp. 653-678.

    [10]Laurence-Aïda Ammour, “Algeria’s Role in the Sahelian Security Crisis”, Stability: International Journal of Security and Development, Ontario, Canada: 2(2), 28, 2013, pp. 1-11.

    [11]Cité par International Crisis Group, L’Algérie et ses voisins, Rapport Moyen-Orient et Afrique du Nord, n°164, 12 octobre 2015, p. 16.

    [12]L’article 26 des Constitutions de 1989 et 1996 stipule que “l’Algérie se défend de recourir à la guerre pour porter atteinte à la souveraineté légitime et à la liberté d’autres peuples. Elle s’efforce de régler les différends internationaux par des moyens pacifiques.”

    [13]Mélanie Matarese, op. cit : « En réalité, l’Algérie a entretenu de très bonnes relations avec la Libye dès la guerre de libération (1956-1962) (…) (Le pays) a servi de base logistique pour l’armement de l’est algérien. Certaines personnalités féodales entretenaient des liens avec les révolutionnaires. En grande partie parce que le roi Idriss Senoussi (roi de Libye de 1951 à 1969) était d’origine algérienne (par son grand-père, Mohammed ben Ali El-Senoussi, né près de Mostaghanem). Et puis les familles touarègues des deux côtés des frontières ont toujours été entremêlées. Si bien que les Algériens sont les seuls à pouvoir intervenir pour apaiser les tensions lors des affrontements entre les milices touarègues et les milices toubous dans le sud de la Libye. »

    [14]Il s’agit des pourparlers tenus à Alger entre legouvernement malien et les factions rebelles du nord, pour stabiliser le pays et empêcher la sécession du pays qui ont abouti aux accords d’Alger de 2015.

    [15]Laurence-Aïda Ammour, “Vers un retour en politique de Saïf Al-Islam Kadhafi ?”, Huffpost-Maghreb, 8 février 2018.

    [16]Laurence-Aïda Ammour, “In the Libyan conflict, Algiers stands up to France and Egypt”, Middle East Eye, 27 mars 2015.

    [17]Olivier Fourt, “Libye : un embargo de l’ONU violé sous le nez des marines européennes”, RFI,19 mai 2019 : “La France, qui perd à l’été 2016 trois membres de la DGSE en Libye, est forcée de reconnaître son implication dans le conflit aux côtés de (Haftar). Puis, c’est au tour de la Russie qui, en 2017, commence à fournir des pièces détachées de chasseurs Mig-23 (…) Encore récemment, des drones d’origine chinoise Wing Loong auraient conduit des missions dans la région de Tripoli. (…) Le 18 mai dernier une trentaine de véhicules blindés en provenance de Turquie sont arrivés au port de Tripoli“.

    [18]Conseil de sécurité : “La Libye sur le point de sombrer dans la guerre civile”, selon le Représentant spécial qui plaide pour un retour au processus politique, CS/13816, 21 mai 2019. Voir aussi “Libya arms embargo must be enforced – UN chief Antonio Guterres”, Al Jazeera, 11 juin 2019 ; “L’ONU renouvelle l’embargo sur les armes en Libye”, BBC Afrique, 11 juin 2019

    [19]Rappelons que les EAUont participé aux bombardements de l’OTAN.L’Egypte et les EAU avaient aussi bombardé la Libye en 2014 ciblant des positions tenues par des milices islamistes libyennes, notamment la coalition Fajr Libya, pour soutenir les forces du général Khalifa Haftar.

    [20]Akram Karief, “L’Algérie a commencé les opérations commando”, El Watan(Algérie), 6 juin 2014.

    [21]Cette opération n’a jamais été reconnue officiellement par le gouvernement algérien, de crainte qu’elle ne soit perçue par l’opinion publique comme un alignement de l’Algérie sur l’agenda militaire occidental.

    [22]Il s’agissait de prendre en otage le personnel de l’ambassade et de l’échanger contre les trois terroristes faits prisonniers lors de l’opération de Tiguentourine.

    [23]“Libye : réactions de colère en Algérie après les menaces de Haftar”, Middle East Eye, 9 septembre 2018; Abla Chérif, “Qui manipule la carte Haftar ?”, Le Soir d’Algérie,11 septembre 2018.

    [24]Lynda Abbou, “Raouf Farrah décrypte les motivations du Maréchal Haftar et la situation en Libye”, Maghreb Emergent, 11 septembre 2018.

    [25]Egypte, EAU, France, Russie et Arabie saoudite. Pour le GNA : Turquie et Qatar.

    [26]Interview de Anwar Gargash, “Notre solution pour la Libye”, Le Journal du dimanche, 18 mai 2019.

    [27]Claudia Gazzini, pour l’International Crisis group, “Libya’s warring rivals in ‘existential fight’ for Tripoli. Forces locked in stalemate at the gates of the city”, AFP, 4 juin 2019.

    [28]Jean-Pierre Filliu, “Déjà deux mois de nouvelle guerre civile en Libye”, Le Monde, 2 juin 2019.

    [29]Conseil de sécurité : “La Libye sur le point de sombrer dans la guerre civile”, CS 21 mai 2019; Lisa Watanabe, UN Mediation in Libya: Peace Still a Distant Prospect,CSS Analysis in Security Policy, no. 246, juin 2019.

    [30]Antoine Malo, Interview du maréchal libyen Khalifa Haftar : “Nous sommes aux portes de Tripoli et nous continuons d’avancer”,Le Journal du Dimanche, 29 mai 2019.

    [31]Jalel Harchaoui, op. cit.

    [32]Karim Mezran et Arturo Varvelli, Foreign Actors in Libya’s Crisis, ISPI-The Atlantic Council, Milan, juillet 2017.

    [33]“Libya: Haftar forces launch airstrike near Tripoli”, Middle East Monitor, 9 juin 2019.

    [34]“L’ONU renouvelle l’embargo sur les armes en Libye”, BBC Afrique, 11 juin 2019.

    [35]Depuis la démission du Président Bouteflika, l’armée et le renseignement militaire ont repris la main sur les services de renseignement qui avaient été accaparés par la Présidence.

    [36]Laurence-Aïda Ammour, “Algeria”, The Military Balance, The International Institute for Strategic Studies, Londres, 2014, pp. 307-313.

    [37]Selon le mot de Steven A. Cook, Ruling but not Governing. The Military and Political Development in Egypt, Algeria and Turkey, John Hopkins University Press, Baltimore, 2007.

    [38]Compte-rendus de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, Paris, avril 2018.

    *Sociologue et analyste en sécurité et défense pour l’Afrique du Nord-Ouest, associée au Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Washington D.C.), au Groupe d’analyse JFC-Conseil (France) et membre de la communauté du Centre des hautes études de Défense et de Sécurité (Dakar, Sénégal)[1].

    Centre de Recherche sur le Renseignement, sept 2019

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  • COMBAT DU SAHARA OCCIDENTAL ET DE LA PALESTINE: La même indifférence des Occidentaux

    «Dhrabni ou bka, sbakni ou chka» Il m’a frappé et a pleuré, il m’a devancé et s’est plaint de moi».

    Ce proverbe du terroir maghrébin illustre plus que mille discours, la «sortie» du Royaume du Maroc qui a rappelé «en consultation» son ambassadeur pour des faits qui, a postériori, sont de sa responsabilité. S’il est vrai que s’attaquer à un attribut de souveraineté tel que le drapeau est monnaie courante par les temps qui courent, il n’est que de voir le sort périodique du drapeau américain victime des colères arabes et plus largement musulmanes. Il n’en demeure pas moins que c’est un précédent qui ne nous garantit nullement de la récidive. Tout est parti de l’actualité de cette semaine qui a été marquée par deux événements importants. D’abord la conférence d’Abudja concernant la cause sahraouie et ses conséquences indirectes sur les relations de l’Algérie avec le Maroc, ensuite, le feuilleton des négociations israélo-palestiniennes jalonnées par la construction de milliers de logements de colonisation sur les territoires occupés depuis 1967.

    Les symboles de l’Etat algérien profanés au Maroc

    En moins d’une semaine les symboles de l’Etat algérien au Royaume du Maroc ont été bafoués. Le deuxième incident eut lieu la veille du 1er Novembre La double agression contre l’ambassade à Rabat et le consulat à Casablanca est un élément inacceptable car lourd de conséquences. Dans le même ordre on ne peut que s’interroger sur le manque de réaction des autorités consulaires qui n’ont pas bougé le petit doigt quand l’intrus est rentré posément en escaladant la barrière, a grimpé par la gouttière,a pris son temps devant un drapeau qui rechignait à se laisser faire. Quand quelqu’un rentre chez vous, la moindre des choses est de le sortir par tous les moyens… Les Algériens considèrent que l’atteinte à notre drapeau national, surtout un 1er Novembre, n’est pas un acte isolé. Il est très possible que les événements aient été programmés.

    Pour rappel et comme l’écrit Tayeb Belghiche du journal El Watan, dans un discours prononcé le 11 octobre dernier devant les deux Chambres réunies, le roi Mohammed VI a clairement donné le feu vert au passage à l’action: «Au lieu d’attendre les attaques de nos adversaires pour riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive en prenant les devants, en anticipant les événements et en y répondant de manière positive», ajoutant plus loin: «Par conséquent je vous exhorte tous, encore une fois, à une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants et des initiatives efficaces aux niveaux interne et externe pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu’ils se trouvent et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours.» (1)

    Tayeb Belghiche s’interroge sur l’expansionnisme marocain qui dit-il, «a pris en otage le Grand Maghreb,. Jusqu’à quand? L’alternative est claire et tous les Maghrébins de bonne foi et de bonne volonté ne peuvent que la comprendre, sinon la soutenir: faisons le Maghreb avec ceux qui sont prêts. (…) L’Algérie ne peut pas continuer à faire preuve de retenue quand l’arrogance du gouvernement marocain n’a pas de limite. Il ne s’agit pas seulement d’un incident diplomatique en contrôlant ses dommages collatéraux, ajoute encore notre source, car il s’agit de l’avenir de tous les peuples maghrébins». (1)

    Dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères il a été rappelé à l’ambassadeur du Royaume du Maroc la «demande pressante» formulée, vendredi dernier, auprès du chargé d’affaires de son ambassade pour obtenir le «plus rapidement possible» des explications circonstanciées sur «la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablanca et la profanation impardonnable de l’emblème national, le jour même de la célébration du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre». (…) Hamid Enaânaâ, l’homme par qui le scandale est arrivé, a agi seul et qu’il est aux arrêts en attendant d’être présenté, le 20 novembre, devant le procureur. Suffisant pour éteindre le feu de la colère en Algérie? Pas sûr. (…), le MAE a demandé officiellement à l’ambassadeur marocain que les autorités algériennes soient associées, «selon une forme appropriée et conformément à la pratique internationale», à l’enquête pour déterminer les faits et s’assurer que les suites appropriées ont été engagées après cet incident «particulièrement grave». Il a été rappelé à l’ambassadeur que l’Algérie n’accorde pas de crédit à la thèse de l’«incident isolé» et encore moins au «fait divers»». (2)

    Justement à Abudja, la Conférence africaine de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui a ponctué la fin de ses travaux par une déclaration plutôt «hard» à l’égard du Maroc mais aussi de… l’Union africaine. Ayant pris acte de l’incapacité de l’UA à faire entendre raison au Maroc, qui continue d’occuper le Sahara occidental et de réprimer son peuple, syndicats, ONG et sociétés civiles ont décidé d’aller aux avant-postes. Ainsi, il a été décidé de mettre en place un mouvement de solidarité pour l’indépendance du Sahara (Asmows) qui se chargera de mener le combat multiforme pour la décolonisation de ce territoire. Ce mouvement africain de solidarité se propose aussi de collaborer avec ses homologues d’Europe, d’Amérique latine et d’Australie pour la promotion de la cause sahraouie. La Conférence a par ailleurs apporté son soutien aux positions des gouvernements d’Afrique du Sud, d’Algérie et du Nigeria par rapport à la cause sahraouie, et a exprimé sa volonté de faire en sorte que ces positions aillent dans le sens d’une «isolation» du Maroc, comme cela avait été fait auparavant pour le système de l’apartheid.» (3)

    Cependant, une prise de conscience se fait jour en Europe et même aux Etats-Unis. On sait que le lobby marocain aidé par le lobby sioniste est arrivé jusqu’à présent à bloquer les prérogatives de la Minurso quant à sa mission de surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. D’autre part, on apprend que le président de la Coordination des comités et des associations européennes de soutien au peuple du Sahara occidental (Eucoco), Pierre Galand, a affirmé que le rapport Charles Tannock adopté récemment par le Parlement européen (PE) est «très clair» sur la violation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et sur la spoliation des richesses naturelles du Sahara occidental soulignant que ce rapport «est aussi clair dans sa partie réservée à la spoliation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental». Tout en rappelant les décisions adoptées par le PE en relation avec la suspension des accords dans le secteur de la pêche avec le Maroc au regard des violations des droits des Sahraouis dans les territoires occupés, il s’est dit «choqué» de constater que «l’Espagne a signé un préaccord sur la pêche avec Rabat». «C’est choquant d’autant plus que ce préaccord est survenu au moment où l’opinion internationale vient d’apprendre la découverte d’un charnier de victimes sahraouies et que Madrid était au courant de ce drame, a souligné M.Galand.» (4)

    Le feuilleton du drame palestinien

    L’analogie entre Sahraouis et Palestiniens est troublante. On a tout dit du drame palestinien qui perdure depuis près d’un siècle. Voilà une cause pour la dignité d’un peuple qui accepte de vivre sur le cinquième de sa terre originelle et qui voit chaque jour les perspectives d’un Etat palestinien s’éloigner. Un nouveau round de négociations sans lendemain se déroule sous nos yeux. Israël construit sur les terres palestiniennes tout en déclarant négocier. (5)

    Selon une dépêche de l’AFP on apprend qu’Israël a proposé que le tracé de la barrière de séparation serve de base pour les discussions de paix, et non les lignes d’avant 1967, comme le réclament les Palestiniens, Les négociateurs israéliens ont proposé à leurs homologues palestiniens que cette barrière, dont le tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, Jérusalem-Est compris (chiffres ONU), serve de point de départ aux discussions, selon le quotidien Yediot Aharonot et la radio publique israélienne.

    En outre, Israël veut conserver certaines colonies juives isolées de Cisjordanie – Beit El, Psagot et Nokdim, selon les mêmes sources. Interrogé, un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas confirmé ces informations, indiquant qu’il ne commentait pas les négociations en cours, sur lesquelles le secrétaire d’Etat américain John Kerry a imposé aux deux parties un black-out médiatique. La question du statut de Jérusalem a également été abordée, Interrogé sur ce point, un haut responsable israélien a indiqué sous couvert de l’anonymat qu’Israël avait ´´dit clairement aux Palestiniens que Jérusalem resterait unifiée sous souveraineté israélienne´´.(6)

    La construction de nouvelles unités d’habitation dans les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris dans la ville sainte d’El Qods, se poursuit sans relâche. L’Etat hébreu a lancé dimanche de nouveaux appels d’offres pour la construction d’environ 2000 nouveaux logements dans les Territoires palestiniens occupés en 1967, selon «La Paix maintenant», une organisation non gouvernementale israélienne, opposée à la construction de colonies en Palestine occupée, ces appels d’offres concernent 1859 unités d’habitation en Cisjordanie dont 828 à Jérusalem-Est, El Qods, occupée, mais aussi annexée par Israël en 1967. La Paix maintenant critique les pratiques du gouvernement israélien. «Chaque fois que Netanyahu fait un petit pas vers la paix, il en fait deux grands pour faire en sorte qu’il soit plus difficile de parvenir à la paix, a déploré l’ONG.» (7)

    Que fait Abou Mazen? Il va protester pour la millième fois. Lors d’une réunion du comité exécutif de l’OLP, jeudi à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une réaction ferme à la poursuite de la colonisation a été décidée. Pendant ce temps «La pizza» -objet de négociations- rétrécit mais les affaires des dirigeants politiques sont plus que jamais prospères…

    La réalité du pouvoir marocain et le Grand Maghreb

    C’est un fait que le pouvoir marocain est dans une mauvaise passe qui le conduit à la diversion; le peuple souffre le martyre, s’appauvrit de plus en plus pendant que le roi s’enrichit de plus en plus. Deux journalistes de talent, Catherine Graciet et Eric Laurent, ont analysé dans un ouvrage la prédation royale. Depuis son accession au trône en 1999, écrivent-ils, Mohammed VI a pris le contrôle de l’économie du Maroc dans l’arbitraire le plus absolu. Une stratégie d’accaparement marquée par la corruption effrénée de ses proches. Au Maroc, en 2012, la monarchie impose toujours le silence et le secret sur ses agissements, ce qui a rendu notre enquête souvent délicate à mener. La monarchie marocaine a instauré parmi les élites dirigeantes une véritable «culture de la docilité». Mais, surtout, elle fait peur: lorsqu’elle s’abat, la disgrâce royale condamne socialement mais aussi financièrement et professionnellement. Ils connaissent notre attachement sincère au Maroc et à son peuple. (…) Au Maroc, la monarchie demeure le seul pouvoir. Elle continue de prospérer puisqu’elle a eu la bonne idée de transformer, depuis des décennies, la vie publique et les institutions en un théâtre d’ombres. Les excès du roi sont protégés par une omerta que nous avons décidé de briser avec ce livre.» (8)

    «En juillet 2009, le magazine américain Forbes créa la surprise (…) le roi du Maroc, Mohammed VI, faisait une surprenante apparition à la septième place, avec une fortune évaluée à 2,5 milliards de dollars. Il devançait des rivaux en apparence pourtant plus richement dotés, comme l’émir du Qatar, (…) dont la fortune, selon Forbes, était six fois inférieure à celle du souverain marocain. En 2009, la crise financière mondiale survenue un an plus tôt avait frappé de plein fouet l’ensemble des revenus, y compris ceux des plus fortunés. Pourtant, Mohammed VI, dont la fortune avait doublé en cinq ans, semblait mystérieusement échapper à ces aléas…Dans le rapport mondial sur le développement humain élaboré par le Pnud, l’agence des Nations unies pour le développement, couvrant la période 2007-2008, le Maroc est en effet classé au 126e rang (sur 177 États) du point de vue du «développement humain», et le taux de pauvreté du pays atteint 18,1%. Pour ne rien arranger, en 2008, la dette publique du Maroc a bondi de 10% en un an, pour atteindre 11,9 milliards d’euros, soit 20% du PIB. Le classement de Forbes ne faisait que soulever pudiquement un coin du voile sur l’ampleur d’une fortune royale en vérité beaucoup plus importante. Surtout, il taisait ou ignorait les moyens mis en oeuvre pour parvenir à amasser une telle richesse.»(8)

    L’utopie de l’Union maghrébine basée sur des malentendus
    Dans ces conditions comment peut-on parler d’Unité maghrébine quand les conditions minimales ne sont pas réunies. Pour le roi, ««les ennemis de la nation» ne sont autres que les Algériens. D’ailleurs, depuis son accession au trône, il a développé un discours extrêmement agressif contre l’Algérie, un discours qui, au lieu d’inciter à l’apaisement, pousse au contraire à créer un climat de tension».

    «Depuis sa création [l’UMA] en février 1989 à Marrakech, les pays membres ont signé entre eux seulement 37 traités et accords. Or, l’Algérie en a ratifié 29, la Tunisie 28, la Libye 27, la Mauritanie 25 et le Maroc seulement 8. Ce sont là des chiffres qui soulignent clairement le désintérêt du royaume pour la construction maghrébine. Il est surtout en train de vivre avec un rêve moyenâgeux: le Grand Maroc et son corollaire, l’expansionnisme colonial. (..) Le régime de Rabat doit faire son choix et définitivement. Veut-il le «Grand Maroc» ou le «Grand Maghreb»?» (1)

    Il y va de l’avenir de la région. Les peuples doivent comprendre que leur salut est dans l’unité. Nous partageons beaucoup de valeurs. Dans le monde actuel si on reste divisés, nous allons devenir des poussières d’Etat. L’arrogance du Maroc qui se croit intouchable n’est pas fortuite elle provient du soutien inconditionnel de la France qui a fait du Maroc son pré carré.

    A bien des égards il fait office par sa politique inhumaine, par sa répression sans fin comme un second Israël dans la région, n’a -t-il pas avec l’aide d’experts israéliens fait un mur d’apartheid? Il est vrai que son impunité internationale le place au-dessus du droit international en ignorant les aspirations du peuple sahraoui et plus largement du peuple marocain à vivre libre dans la dignité.

    1. Provocations marocaines contre l’Algérie: Le Roi veut-il la guerre? El Watan le 05.11.13

    2. L’ambassadeur du Maroc convoqué au MAE…El Watan le 04.11.13

    3. Hassan Moali: La Conférence d’Abuja El Watan le 02.11.13

    4. http://www.elwatan.com/international/territoires-occupes-pierre-galand-brandit-le-rapport-tannock-05-11-2013-233895_112.php

    5. C.E. Chitour: Le calvaire du peuple palestinien. Editions Casbah 2013

    6. Israël propose la barrière de séparation comme base des discussions de paix le 05.11.13

    7. http://www.elwatan.com/international/2000-nouveaux-logements-en-cisjordanie-netanyahu-piege-la-visite-de-john-kerry-05-11-2013-233890_112.php

    8. Catherine Graciet, Eric Laurent. Le Roi prédateur Editions du Seuil p.5-7 mars 2012

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique enp-edu.dz

    Source : Blog Chitour, 9 nov 2013

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Palestine, Maghreb, ONU, UE,

  • Algérie : Les sept axes de propositions et recommandations du Président de la République

    Renforcement des droits et libertés des citoyens, moralisation de la vie publique et lutte contre la corruption, consolidation de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, renforcement du pouvoir de contrôle du Parlement, consolidation de l’indépendance du pouvoir judiciaire, consolidation de l’égalité des citoyens devant la loi et consécration constitutionnelle des mécanismes d’organisation des élections.

    Les sept axes de propositions et recommandations du Président de la République autour desquels le comité, choisi pour cette mission, doit mener sa réflexion sont ambitieux. A la mesure de la situation cruciale que vit le pays. Il s’agit de revoir les principaux thèmes pour la construction d’un Etat de droit. Ces recommandations s’inscrivent en droite ligne avec les engagements du chef de l’Etat pendant sa campagne pour une Algérie nouvelle, basée sur un Etat de droit et des règles du jeu démocratique comme le souhaite une majeure partie de l’opinion nationale.

    Les Algériens, sortis dans la rue pour rejeter un cinquième mandat, exigent depuis ces mêmes changements contenus aujourd’hui dans ces propositions. L’amendement de l’actuelle Constitution qui devrait constituer le projet politique qui va animer prochainement la vie sociale et probablement un passage nécessaire, afin d’entamer un nouveau départ. Sauf qu’il faudrait faire en sorte que la Constitution amendée soit désormais celle qui prescrira des règles immuables. Qui ne seront pas vite remises en cause à chaque nouvelle présidence.

    L’Algérie a toujours eu du mal à respecter les textes mis en place par le législateur pour réguler la vie publique. Souvent, le politique s’incruste et impose ses règles, même aux dépens de l’Etat et de son image. Celle par exemple de changer le fameux verrou du nombre de mandats présidentiels et de l’alternance au pouvoir. Une «liberté» qui aura énormément fait mal à l’Algérie et à ses lois.

    La situation que vit actuellement le pays pourrait bien être idoine pour décider, une bonne fois pour toutes, un véritable changement. Et instituer des règles du jeu immuable qui consolideront l’Etat et, partant, le citoyen dans son rapport avec son Etat.

    Reporters.dz, 9 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, Consitution, réforme,

  • L’Algérie protège ses voisins contre la menace terroriste

    La chaine radio franco-marocaine Médi1 est connue pour ses manipulations et ses pernicieuses allégations à l’égard de l’Algérie. Au plus fort des années du terrorisme, elle s’est quotidiennement attelée à entretenir le fameux « qui-tue-qui » en privilégiant bien sûr toutes les pistes qui accablaient l’armée algérienne et en disculpant les terroristes islamistes présentés comme défendant une chapelle dépossédée de sa victoire électorale.

    Dans les années 2000, on a greffé à la radio une chaine de télé portant le même nom Médi1 TV et cultivant le même brouillage des cartes. Il y a quelques jours, cette chaine annonçait dans son JT que « 7 militaires algériens ont été tués dans le massif de Bouira ». Sans autre explication, l’information en est restée là. Pas un mot sur les 14 terroristes éliminés par l’ANP et dont l’opération encerclement a fait l’objet de cette expédition.

    Ainsi à suivre cette chaine, nous avons l’impression que le Maroc se tire une balle dans le pied. D’abord parce le terrorisme des années 90 en Algérie n’est plus de mise et qu’il a atteint de nombreux pays en Europe et ailleurs dans d’autres régions du monde. Si le phénomène a été neutralisé en Algérie, c’est grâce à la longue expérience de ses services de sécurité et aussi à la résistance de sa population.

    Hormis quelques poches aisément repérables, le pays a été nettoyé de toute nuisance terroriste. Or cette sécurité effective arrange les pays limitrophes qui voient en l’Algérie un véritable rempart qui protège leurs frontières. C’est dire que la Tunisie, le Mali et aussi le Maroc sont protégées par…l’armée algérienne qui, en cas de relâchement, seront perméables à toutes les nébuleuses terroristes en provenance du Moyen-Orient et qui veulent élargir leur champ d’action macabre au Maghreb.

    Au lieu de faire dans la désinformation et la manipulation, le Makhzen et ses médias feraient bien de soutenir la lutte antiterroriste qui se déroule au pays voisin. C’est dans leur intérêt.

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie,

  • « Un algérien pour deux marocains »: La gifle de Boumedienne à Hassan II

    Affrontements Algéro-Marocains à AMGALA [1976 AMGALA 1 e

    Tout d’abord je vais traduire a partir de ma mémoire sans avoir le texte (tres long) sous les yeux, et depuis un téléphone donc excusez, vous tous qui allez lire, les éventuels oublis ou erreurs (d’orthographe/grammaire) qui pourraient survenir plus bas.

    En gros ça décrit la situation de l’époque entre marocains et sahraouis, les réfugiés sahraouis qui n’avaient d’autre choix que de fuir devant l’avancée et les massacres marocains, vers l’Algérie qui les a accueilli a Tindouf mais ces même réfugiés ont été attaqués et harcelés pour les empêcher de rejoindre les frontières algériennes. Boumediene décide d’envoyer une troupe d’une centaine d’homme légèrement armés (kalachnikov) issus en majorité des appelés du service national en vue d’apporter une aide humanitaire a ces réfugiés en terre sahraouie que le Maroc considère comme sienne.

    Et c’est a Amgala que la troupe algérienne a été surprise par les marocains plus lourdement armés et plus nombreux une bataille a été engagée et 99 de nos hommes ont été fait prisonniers, d’autres sont tombés au champ d’honneur et d’autres ont préféré tenter la fuite dans le désert plutôt que de se faire prendre ou se rendre et sont morts de soif.

    La presse marocaine qui titre triomphalement sur la victoire des marocains sur l’armée algérienne essayant ainsi de se mettre dans la poche la communauté internationale pour soutenir le projet marocain. Boumediene furieux décide de rendre la monnaie de leur pièce aux marocains pour cet acte indigne, il va à l’école des commandos et charge les responsables de sélectionner les meilleurs pour une mission de la plus haute importance dont seul deux résultats sont possibles la victoire ou la mort et dont le but est de faire que le prisonniers algérien vaudra deux marocains.

    Après la sélection des commandos et une instruction supplémentaire intensive de 15 j et la veille de l’opération Boumediene va en Libye pour une raison qui va venir plus bas. Les commandos engagent un campement de l’armée marocaine et éliminent au couteau sentinelles et patrouilles et font 250 prisonniers cueillis en plein sommeil.

    Le résultat est catastrophique dans le cercle dirigeant marocain et la population marocaine. H2 envoit alors une lettre a Boumediene lui demandant de cesser toute action des deux côtés l’un contre l’autre ou de déclarer ouvertement la guerre entre les deux pays. Au lieu de lui répondre, Boumediene fait publier la lettre dans la presse nationale et comme il se trouve à l’extérieur du pays au moment des faits il ne peut être tenu responsable de l’action de nos commandos car théoriquement pas au courant et la guerre ne peut être déclarée par l’Algérie ni sur l’Algérie en absence de son chef d’état.

    L’échange finira par se faire en 1987 où nos militaires seront libérés puis rétribués et compensés pour leurs années de détention au Maroc par une pension logement et locaux commerciaux contre la libération de 250 marocains qui seront très largement sollicités par la presse makhzenienne en vue de montrer au monde que l’Algérie a bel et bien mené une action militaire traître contre le Maroc sur son territoire (terre sahraouie) puis quand ces marocains ont demandé des compensations pour leur captivité en Algérie les portes du palais et de la presse leur ont été fermées au nez.

    ForcesDZ

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Bataille d’Amgala,

  • Renaissance et révolution intellectuelle en Algérie

    Nous vivons un moment crucial de notre révolution pacifique du 22 Février 2019 que nous allons, bientôt, fêter son premier anniversaire, la lutte politique pacifique d’un peuple qui a décidé de prendre son destin en main. Cependant, c’est pendant ce moment décisif que nous devons réinventer d’autres moyens de lutte pacifique mais aussi réfléchir à poser les jalons d’une révolution intellectuelle et amorcer un processus pour la renaissance de la nation algérienne et donner naissance à une nouvelle forme d’organisation pour consacrer le droit de tout un peuple de construire son pays, édifier un Etat de droit, démocratique et social tel que souhaité par nos valeureux martyrs et consacré dans l’appel du 1ier Novembre 1954.

    De la dépravation politique, de l’accumulation des conditions socioculturelles misérables, des injustices et des crimes multidimensionnels sont infligés au peuple algérien. une conscience collective de tout un peuple est née, et pourtant, endormi des décades durant. Cependant, une maturité politique s’est imposée et elle déjoue toutes les manœuvres d’un régime qui essaie, vaille que aille, de se régénérer.

    De la non violence érigée comme mode de lutte pacifique et le Boutisme pour marquer le caractère courageux et héroïque des algériens de mener le combat jusqu’au bout, conjugués aux nombreuses expériences vécues et payées chèrement pas les algériens, font de nous un peuple à la recherche de la liberté.

    Révolution intellectuelle et la naissance d’une civilisation algérienne devra faire objet des réflexions et des débats politiques : un sens à donner à notre révolution pour ne pas tomber dans l’émotion des foules. Les tenants du pouvoir réel en Algérie, l’Etat major, et les hommes politiques doivent en assumer toutes leurs responsabilités d’inventer les voies et moyens pacifiques pour assurer, non pas seulement une transition paisible, sereine et sans violence, mais aussi accompagner le peuple algérien dans la construction de sa civilisation.

    Le processus de la construction d’un Etat fort, d’une nation et d’une civilisation nécessite de la réflexion, du travail intellectuel, des sacrifices des hommes et des femmes épris de valeurs universels de justice et de liberté, ce qui font d’eux les pères fondateurs de leurs nations. Les conditions sine et qua none pour la réussite de ce dit passage sont, à mon amble sens, comme suit :

    _ Réhabiliter le politique : encourager les citoyens à s’impliquer politiquement dans la construction de leur pays, et leur inculquer les vraies valeurs humaines d’honnêteté, « l’honnêteté est la meilleure des politique » qui prendra place de l’idée qui est, malheureusement, véhiculée et répandue « la politique est l’art du mensonge ».

    _ Réhabiliter le politique dans nos partis politiques, donnons la chance aux jeunes de s’émanciper politiquement, et se fixer des défis majeurs, asseoir une vraie stratégie de préparation de la relève, l’élite de demain, avec de la formation et exiger un niveau intellectuel pour avoir accès aux postes de responsabilités, surtout pour la députation et les sénatoriales dont nous en avons connu des députés et des sénateurs qui ne peuvent discourir, malheureusement, ni en politique, ni sur en économie, ni rien du tout : des postes politiques qui deviennent, désastreusement, des postes d’empois, d’où notre décadence.

    _ Les partis politiques, de l’opposition, avec toutes leurs divergences politiques, doivent en faire beaucoup d’effort pour créer une synergie, un vrai front pour faire face aux manouvres du régime algérien qui a tous les moyens de se ressusciter. L’idée du lancement du pacte de l’alternative démocratique (PAD) est à encourager, car dans un moment révolutionnaire, nous devons être conscients des défis communs qui nous lient tous.

    _ Il ne y’a pas de développement sans démocratie. La nouvelle constitution doit, impérativement, assurer les principes inébranlables de la construction d’un Etat moderne : l’indépendance de la justice, séparation des pouvoirs, et la limitation des mandats présidentiels. Donner de vraies prérogatives aux assemblées communales et wilayales dans les affaires de gestion de leurs territoires, surtout du foncier, et asseoir un nouveau mode de décentralisation qui va donner un nouveau souffle pour le développement local et qui va, sans doute, et par conséquent, assurer le développement national.

    _ Interdire la violence, physique ou verbale, bannir le racisme et l’appel à la violence, instaurer des politiques basées sur les valeurs, exiger du savoir, la compétence, le respect de la condition humaine. Nous avons tous le regret de connaitre des ministres, des Walis, des députés, des responsables qui méprisent et qui insultent leur peuple, hélas ! Des hors la loi qui sont sensés la protéger !

    _ Investir dans le savoir en créant de grandes écoles de science politique, du génie industriel, du génie informatique, et créer de vrais pôles technologiques qui peuvent même attirer nos compétences à l’étranger de revenir et contribuer au développement de leur pays, la Malaisie est un bon exemple dans ce sens.

    _ Faire participer tout le monde dans la lutte contre la corruption qui a gangréné notre économie : exemple de la Korée du sud qui a instauré un mode d’information motivant chaque citoyen qui peut informer les autorités de chaque acte susceptible de corruption, et inculquer aux citoyens les valeurs de citoyenneté et leur permettre de s’impliquer dans la gestion de leurs localités et contribuer à la protection de l’environnement.

    _ Elaborer des politiques de développement durable humain, où la vie et le bien être des algériens, leur émancipation, leur progrès et leur dignité doivent être le centre de gravité de toutes les stratégies.

    L’Algérie dispose de toutes les richesses et les ressources pour amorcer un vrai boom économique, et les expériences vécues, passant par la guerre de libération 1954, l’indépendance confisquée de 1962, les événements de 1980, 1988, la tragédie noir des années 90s, et comme accumulation, la révolution du 22 Février 2019 doivent être de grandes leçons, une opportunité à tracer les jalons d’un processus de naissance d’une nouvelle nation, une nouvelle république, une nouvelle Algérie,

    L’espoir nous est permis !

    Gloire à nos martyrs, vive l’Algérie, vive le peuple algérien.

    Slimane KHERMOUS, militant politique, maire Souk El Tenine, T.O

    Source

    Tags : Algérie, Hirak, nouvelle république, renaissance,