Catégorie : Algérie

  • Algérie : Un exécutif à 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat

    Le nouveau gouvernement, nommé jeudi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dirigé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, compte 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat.

    Le nouveau exécutif est marqué par la création d’un nouveau département ministériel, à savoir celui de la Micro-entrepise, des Startup et de l’économie de la connaissance, confié à M. Yassine Djeridene.

    La création de ce nouveau ministère traduit les engagements pris par le président Tebboune lors de sa campagne électorale d’ouvrir de grands chantiers, notamment dans le secteur économique.

    Le nouveau gouvernement se distingue aussi par le retour du ministère de la Pêche et des Produits halieutiques supprimé dans les précédents gouvernements.

    Ce portefeuille est attribué à M. Sid Ahmed Ferroukhi qui enregistre son retour au gouvernement.

    Le nouvel exécutif conduit par M. Abdelaziz Djerad compte également sept nouveaux ministères délégués attribués à Aïssa Bekkai, chargé du commerce extérieur, à Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad, chargé de l’industrie pharmaceutique et à Foued Chehat, chargé désormais de l’agriculture saharienne et des montagnes.

    M. Bachir Messaitfa, qui enregistre également son retour dans le gouvernement, est nommé ministre délégué en charge des statistiques et de la prospective.

    Les trois autres ministères délégués ont été confiés à Hamza Al Sid Cheikh, chargé de l’environnement saharien, Nassim Diafat, chargé des incubateurs et à Yacine Oualid, chargé des startup.

    Les quatre postes de Secrétaire d’Etat du gouvernement Djerad ont été confiés quant à eux à Rachid Bladehane, chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger, à Bachir Youcef Sehairi, chargé de l’Industrie cinématographique, à Salim Dada, chargé de la production culturelle et à l’ex-champion olympique, Nouredine Morceli auquel on a confié la responsabilité du sport d’élite.

    Le nouveau gouvernement dirigé par M. Abdelaziz Djerad compte au total 39 départements ministériels dont cinq ont été confiés à des femmes.

    Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels a été confié, en effet, à Mme Hoyam Benfriha qui succède à M. Moussa Dada, alors que celui de la Culture a été attribué à Mme Malika Bendouda.

    Mme Kaoutar Krikou a hérité, quant à elle, de celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.

    Deux autres femmes ont enregistré leur entrée au gouvernement.

    Il s’agit de Mme Besma Azouar, nommée ministre des Relations avec le Parlement et de Mme Nassira Benharrats qui succède à Fatma Zohra Zerouati au ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables.

    Le nouveau gouvernement est marqué aussi par le maintien de plusieurs ministres à leurs postes, et le retour d’anciens ministres à des postes qu’ils avaient occupés par le passé.

    MM. Sabri Boukadoum, Belkacem Zeghmati, Mohamed Arkab, Tayeb Zitouni, Youcef Belmehdi, Cherif Omari et Kamal Beldjoud ont conservé leurs postes, respectivement, de ministre des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Energie, des Moudjahidine, des Affaires religieuses, de l’Agriculture et de l’Intérieur.

    Quatre autres ministres ont retrouvé des postes qu’ils avaient déjà occupé par le passé.

    Il s’agit de Abderahmane Raouya qui retrouve ainsi celui des Finances, de Farouk Chiali au Travaux publics, Sid Ahmed Ferroukhi au ministère de la Pêche, et de Hassane Mermouri qui retrouve le portefeuille du Tourisme.

    Plusieurs nouveaux ministres ont enregistré leur entrée au gouvernement à l’image de Mohamed Ouadjaout, nommé ministre de l’Education nationale, de Chems-Eddine Chitour, chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de Ferhat Ait Ali Braham, chargé de l’Industrie et des Mines ou encore de Brahim Boumzar, nommé ministre de la Poste et des télécommunications.

    DK-News

    Tags : Algérie, Abdelaziz Djerad, gouvernement, Hirak, Abdelamjid tebboune,

  • Algérie : Plusieurs détenus politiques et d’opinion libérés ce mercredi

    Plusieurs détenus politiques et d’opinion ont été libérés ce mercredi et les autres suivront, peut être, dans les heures prochaines. Sur les réseaux sociaux, les algériens ne cessent de souligner que leur mise sous mandat de dépôt était arbitraire et que leur libération n’est pas un service rendu.

    Hormis le Moudjahid Lakhdar Bouregaa, une dizaine de détenus d’opinion écroués à la prison d’El Harrach ont été remis en liberté ce mercredi. Le général à la retraite Hocine Benhadid, qui a subis trois interventions chirurgicales depuis son emprisonnement le 12 mai dernier.

    Des détenus d’opinion ont également été libérés à Oued Souf, Tlemcen, Annaba et à Oran ou Le bédéiste Abdelhamid Amine alias Nime, qui avait été arrêté pour des desseins traitant de la situation politique a lui aussi été relâché.

    Algérie Focus, 2 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Lakhdar Bouregaa,

  • Algérie : Abdelaziz Djerad veut regagner la confiance du peuple

    Le nouveau Premier ministre Abdelaziz Djerad aura certainement la lourde tâche de rétablir la confiance qui se trouve en rupture entre le peuple et son gouvernement depuis plusieurs années.

    D’ailleurs, en tant que politologue, Abdelaziz Djerad a eu déjà s’exprimer sur la crise que traverse le pays, en estimant nécessaire «la levée des verrous constitutionnels qui empêchent la satisfaction des revendications du Hirak» et «la mise en place de mécanismes permettant l’organisation d’une élection ouverte». Il était également contre le maintien du gouvernement Bedoui.

    Aussitôt après sa nomination, le nouveau Premier ministre affirme vouloir regagner la «confiance» du peuple algérien. Dans sa première déclaration, il a insisté sur la nécessité de «travailler ensemble pour relever les défis socioéconomiques auxquels se heurte le pays». «J’ai été reçu par le président de la République qui m’a chargé de former le gouvernement et je le remercie infiniment pour la confiance qu’il a placée en ma personne», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Nous sommes aujourd’hui devant un défi majeur qui consiste en le recouvrement de la confiance en notre société».

    Abdelaziz Djerad émet le souhait de travailler avec l’ensemble des compétences nationales, des cadres du pays et des citoyens et citoyennes en vue de «relever les défis socioéconomiques et sortir de cette période délicate que traverse notre pays.» «La situation que traverse le pays nous interpelle, plus que jamais, à parfaire notre gouvernance pour corriger les points faibles de notre pays, réunir les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique, au développement de notre pays et à la consolidation de sa place dans le concert des Nations»

    Selon de nombreux observateurs, l’Algérie, à travers ses différentes composantes sociales, ne sera plus jamais comme avant malgré quelques turbulences. Djerad a plaidé, à ce propos, pour un climat apaisé, du fait des importants défis économiques, sociales et géostratégiques qui attendent l’Algérie, saluant au passage la grande maturité de l’ANP et des forces de sécurité pour la protection des biens et personnes sans compter la défense des frontières. Dans ce sens, Tebboune s’était engagé à ouvrir de nombreux chantiers impératifs à l’édification d’une Algérie nouvelle et à la satisfaction des profondes aspirations du peuple.

    A travers son programme, Tebboune prône une nouvelle politique de développement hors hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale. Une amélioration du climat des affaires, l’encouragement de l’investissement, notamment extérieur direct sont aussi prévus dans ce programme.

    Le chef de l’Etat avait, d’autre part, relevé que l’Algérie avait besoin en cette période délicate de classer ses priorités pour éviter des lendemains incertains, assurant que l’Etat «sera à l’écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l’avènement d’une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l’Etat de droit, de la justice sociale et Droits de l’Homme».

    Il avait également souligné que la situation que traverse le pays «nous interpelle, plus que jamais, à parfaire notre gouvernance pour corriger les points faibles de notre pays, réunir les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique, au développement de notre pays et à la consolidation de sa place dans le concert des Nations». Le président de la République a mis l’accent sur un amendement de la Constitution dont les principaux contours porteront sur la limitation du renouvellement du mandat présidentiel à une seule fois, la réduction des prérogatives du Président pour prévenir les dérives autocratiques, la séparation et l’équilibre des pouvoirs et la consécration de la protection des Droits de l’Homme, des libertés individuels, collectives, de la presse et de manifestation

    Dans l’objectif de lever ces défis, «nous devons dépasser, le plus vite possible, la situation politique actuelle pour entamer l’examen des questions essentielles pour le pays, à travers l’adoption d’une stratégie globale fondée sur une vision politique claire à même de rétablir la confiance du peuple en son Etat et assurer sa mobilisation (peuple) afin de garantir sa stabilité et son avenir», a-t-il estimé, soulignant que cette stratégie vise à «restaurer l’autorité de l’Etat, à travers la poursuite de la lutte contre la corruption, la politique d’impunité et les pratiques relatives à la distribution anarchique des recettes pétrolières». Il avait, en outre, mis l’accent sur l’impérative relance du développement économique à travers de grands projets et infrastructures de base, en sus de l’encouragement de l’investissement productif, la diversification du tissu industriel à travers la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’activité économique créatrice de postes d’emploi.

    Dans cette perspective, Tebboune a souligné que l’Algérie avait besoin d’établir des priorités. Parmi les points figurant sur sa feuille de route, le président de la République a cité la lutte contre la corruption et l’esprit de distribution anarchique de la rente. Rappelant ses engagements contractés durant la campagne électorale, le président de la République a mis l’accent sur un amendement de la Constitution dont les principaux contours porteront sur la limitation du renouvellement du mandat présidentiel à une seule fois, la réduction des prérogatives du Président pour prévenir les dérives autocratiques, la séparation et l’équilibre des pouvoirs et la consécration de la protection des Droits de l’Homme, des libertés individuels, collectives, de la presse et de manifestation.

    Le chef de l’Etat se fixe également pour priorité de moraliser la vie politique et de restituer la crédibilité aux institutions élues à travers la révision de la loi électorale, notamment les conditions relatives à l’éligibilité. Sur un autre chapitre, Tebboune devrait prendre des mesures d’urgence pour sauver les entreprises algériennes en difficulté et, dans cette optique plus précisément, il a été interpellé récemment par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui a mis l’accent sur la gravité de la crise économique qui s’est installée dans la plupart des filières en Algérie, notamment le BTPH, l’industrie pharmaceutique, les services, les TPE/PME. Selon lui, 60% du tissu économique algérien est sinistré avec plus de 650 000 emplois perdus dans les différents secteurs d’activités.

    Cette situation exige «un engagement de très haut niveau, rompre avec les pratiques du passé et écouter ce que la communauté d’affaires réclame», selon le FCE qui a invité le nouveau président à «porter un message d’espoir aux entreprises pour la préservation des postes d’emploi et le maintien du processus de création de richesse». Dans ce sens, il a plaidé pour des «actions courageuses destinées à réformer profondément l’ensemble de l’encadrement juridique de l’économie et à faciliter davantage l’acte d’investir, tout en associant les acteurs économiques dans la prise de décisions ».

    L’Echo d’Algérie, 1 jan 2020

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, gouvernement, Abdelaziz Djerad,

  • Algérie-Maroc , Les Américains poussent-ils au dégel ?

    Par Mohamed Benchicou

    Mardi, à la surprise générale, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a révélé l’existence du projet d’études d’un gazoduc algéro-marocain pour approvisionner le royaume à partir de Hassi Rmel. Ainsi donc, l’Algérie envisage de vendre du gaz au Maroc, en dépit de la guerre froide que se livrent les deux pays en raison du conflit au Sahara occidental.

    Mieux : M. Yousfi a ajouté que le partenariat énergétique algéro-marocain va aboutir à la conclusion prochaine d’un partenariat entre Sonelgaz et le bureau marocain de l’électricité et du gaz et d’un projet commun «d’arrimage » au marché européen. Curieux… L’initiative est d’autant plus étonnante que l’Algérie a, jusqu’ici, soigneusement évité une collaboration avec Rabat dans le domaine du gaz. En dehors des droits que le Maroc perçoit pour le passage du gaz d’Algérie vers la péninsule ibérique, par le gazoduc Pedro Duran Farrell, aucune coopération ne lie les deux pays. Mieux, un nouveau gazoduc, le Medgaz, entrera bientôt en service et reliera directement l’Algérie à l’Espagne

    alors même que les capacités du premier ne sont pas pleinement utilisées. Alors, comment en eston venu à parler d’un prochain gazoduc algéro-marocain pour approvisionner le royaume à partir de Hassi Rmel ? La réponse est dans la fracassante déclaration, mercredi 23 février, lors d’une conférence de presse, de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui nous apprend que le Maroc et l’Algérie ont convenu d’une «initiative politique destinée à renforcer leurs relations bilatérales », que «des efforts étaient faits par l’Algérie et le Maroc pour favoriser un climat positif» et que «l’Algérie travaille à accroître ses relations avec ses amis et frères marocains». La sortie de Youcef Yousfi était ainsi annoncée dans ce discours de nouveau type, comme l’une des premières concrétisations de cet accord algéro-marocain dont personne n’avait deviné l’existence. «Trois ministres vont se rendre dans les deux pays en mars prochain pour discuter des moyens nécessaires d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales dans des domaines sensibles, notamment l’énergie et l’agriculture» Quelques jours auparavant, et pour mieux attester d’un état d’esprit nouveau entre Alger et Rabat

    le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, déclarait à la TV marocaine que Rabat était prêt à accueillir des membres du gouvernement algérien pour commencer une «ère nouvelle ». «Ere nouvelle», «initiative politique», «nouvelle dynamique aux relations bilatérales»… Quand les diplomates usent, à ce point, de vocables courtois, c’est que les évènements ont pris, à notre insu, une nouvelle tournure. Un vent nouveau souffle sur les rapports algéro-marocains, un vent d’ouest. Un vent américain. Des indiscrétions diplomatiques révélées par le bulletin confidentiel La Lettre de Méditerranée, avaient déjà fait état d’un plan qu’aurait concocté la Maison Blanche, et qui vise rien moins que la normalisation des relations entre le royaume chérifien, son allié traditionnel, et l’Algérie et à trouver une issue acceptable au conflit du Sahara occidental. On réalise, en effet, que les généreuses déclarations de Medelci et Yousfi se font entendre une semaine après la visite à Alger du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques, William Burns. Selon des sources diplomatiques, l’une des missions à Alger du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques, William Burns, était de baliser un terrain d’entente entre Alger et Rabat, et de proposer une issue acceptable au conflit du Sahara occidental.

    Ce qui semble accréditer ces thèses est que les deux entrevues qu’a eues à Alger William Burns avec le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci et ensuite avec le président Bouteflika à la résidence Djenane El Mufti, se sont déroulées en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Celui-là même qui d’habitude conduit la délégation algérienne aux négociations informelles sur le Sahara entre le Maroc et le Polisario. Le plan américain entre dans le cadre du programme de repositionnement de Washington dans la nouvelle carte géopolitique arabe. Il devrait recevoir l’aval des dirigeants des pays européens traditionnellement liés avec les deux pays maghrébins voisins.

    Les arguments américains

    Curieusement, on retrouve dans la bouche de Youcef Yousfi les arguments américains développés par le think tank américain Institut Peterson sur le coût du «non-Maghreb». Le département d’Etat travaille sur les études de cet important think tank qui s’intéresse aux problèmes économiques internationaux. L’Institut Peterson (du nom de son président qui n’est autre que le président du Council on Foreign Relations et ancien secrétaire au commerce des États-Unis, Peter G.Peterson), jouit de tous les moyens et de toute l’attention des dirigeants américains. Il est dirigé par C. Fred Bergsten, anciennement secrétaire adjoint aux affaires internationales du département du Trésor américain. Parmi les autres membres importants du bureau des directeurs, on peut citer Nobuyuki Idei, ancien président de Sony Corporation ; David Rockefeller, ancien président de la Chase Manhattan Bank

    Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor des États-Unis ; Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne ; Laura D’Andrea Tyson, ancien président du Council of Economic Advisers du président des États-Unis ; Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis ; Chen Yuan, gouverneur de la Banque chinoise de développement ; Lord Browne de Madingley, Chief Executive de BP; Stanley Fischer, gouverneur de la Banque d’Israël ; Mario Monti, ancien commissaire européen ; Paul O’Neill, ancien secrétaire au Trésor des États-Unis ; David O’Reilly, président de Chevron Corporation, etc. Que dit le rapport du Peterson Institute(2) ? Il énumère les avantages dont bénéficieraient les peuples d’une Afrique du Nord dont les frontières seraient ouvertes. Malgré de nombreuses ressources (pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée ), des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année, des millions de jeunes continuent d’arriver sur le marché du travail — 50 % d’entre eux sont déjà au chômage.

    Remédier à ce déferlement exigerait, pendant deux décennies, un rythme de croissance plus élevé que celui de la Chine. Aussi, la perte des deux points de croissance que coûtent les frontières fermées représente un défi. Huit milliards de dollars de capitaux privés fuient la région chaque année et s’ajoutent au stock existant, estimé à 200 milliards de dollars. Dans le domaine de l’énergie, note l’institut, l’Algérie est le troisième pourvoyeur de gaz pour l’Europe, après la Russie et la Norvège. Le Maroc détient près de la moitié des réserves mondiales de phosphates ; mais, pour les transformer en engrais, il faut de l’énergie, du soufre et de l’ammoniac, trois intrants dont l’Algérie dispose en abondance et à des prix très compétitifs.

    Parmi les grands marchés d’engrais de l’Office chérifien des phosphates (OCP), on trouve l’Inde, le Brésil et la Chine. Un partenariat entre la Sonatrach algérienne, l’entreprise publique qui joue un rôle central dans l’industrie pétrolière nationale, et l’OCP pourrait faire du Maghreb la base de production d’engrais la plus compétitive du monde, entraînant dans son sillage de nombreuses entreprises de sous-traitance et des investisseurs des cinq continents, sans compter un nombre incalculable d’emplois.

    L’affaiblissement diplomatique de Bouteflika

    Ce qui a précipité l’accord est sans doute l’avalanche des dernières révolutions arabes qui ont affaibli le régime de Bouteflika. Il n’a plus les moyens de son ancienne arrogance. L’Algérie de Bouteflika est diminuée diplomatiquement. Même si elle n’a pas subi de fortes insurrections populaires, elle a été fortement affaiblie sur le plan interne et externe par les évènements de Tunisie et d’Égypte. Le fait que le régime de Bouteflika s’est vu assimilé aux pouvoirs dictatoriaux du monde arabe et que les évènements l’aient conduit à se justifier puis à faire des concessions, l’a fortement fragilisé. Bouteflika est apparu comme un président sans grande légitimité (révélations de WikiLeaks sur les fraudes aux élections de 2009), obligé de négocier ses soutiens extérieurs pour rester au pouvoir.

    On peut, sans risque de se tromper, conclure que les Américains ont cherché à profiter de la situation. Ils ont forcé la main d’un pouvoir qui est en situation de demandeur. La crise algéro-marocaine serait sur le point donc d’être réglée et la réouverture des frontières ne saurait tarder. Pour le meilleur ou bien pour le pire ? Quand vous leur posez la question, les Américains disent vouloir agir dans le seul but de résoudre l’instabilité politique et l’absence de démocratie qui sont des facteurs inquiétants pour l’avenir. C’est l’avenir, justement, qui nous le dira.

    Le soir d’Algérie, 3 mars 2011
    Tags : Maroc, Algérie, Printemps Arabe, gaz, Bouteflika,
  • Le Maroc inonde l’Algérie de milliers de plants de cannabis (Wikilelaks)

    LE MAROC INONDE L’ALGÉRIE DE MILLIERS DE PLANTS DE CANNABIS. Ces graines qui nous viennent du Royaume

    Les quantités de saisies ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtéesLes quantités de saisies ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtées

    L’augmentation de saisies en ce qui concerne l’herbe, les graines et les plants de cannabis, utilisés pour la culture de cette drogue, laisse perplexe. En effet, en ce qui concerne l’herbe, l’augmentation est de 100%. Elle est de plus de 73% pour les graines et plus de 630% pour les plants de cannabis.

    En 2009, un message de l’ambassade américaine à Alger, dévoilé, 2 ans après par WikiLeaks, affirmait que l’Algérie était devenue le principal pays de transit de la drogue venant du Maroc et des pays d’Amérique du Sud vers l’Europe. Selon le même document, malgré le passage de ces quantités, la santé des Algériens n’était pas menacée. Les choses semblent avoir bien évolué depuis cette date. Et c’est le dernier bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt) qui le confirme.

    Ce bilan fait état d’une baisse de plus de 53% des quantités de résine de cannabis saisies. Ce qui rassure à plus d’un titre sur la lutte contre ce fléau rampant et la réussite de la stratégie sécuritaire – avec des moyens importants, faut-il le souligner – mise en place qui a affaibli, d’un côté, les réseaux de trafic de cannabis dont un grand nombre a été démantelé, et a barré les routes de la drogue en renforçant le contrôle sur les frontières. Ainsi et selon l’Onlcdt, sur les 11 premiers mois de l’année 2017, les différents services de sécurité ont saisi plus de 48.903 kg de résine de cannabis contre 106.035,364 kg durant la même période de 2016. Cependant, et à bien voir le bilan publié par l’Office, si la baisse enregistrée dans les saisies, que ce soit celle de la résine de cannabis, la cocaïne (-89,36%), l’héroïne (-28,73%) ou encore les graines et les plants d’opium (-100%), l’augmentation de saisies en ce qui concerne l’herbe, les graines et les plants de cannabis laisse perplexe. En effet, en ce qui concerne l’herbe, l’augmentation est de 100%. Elle est de plus de 73% pour les graines et plus de 630% pour les plants de cannabis. Les augmentations enregistrées concernent également le crack (2644,35%), les psychotropes (7,78%) et les gélules (1009,38%). L’herbe, les graines et les plants de cannabis sont utilisés pour la culture de cette drogue et durant l’année 2017, plus de 21 affaires liées à la culture du cannabis ont été traitées en Algérie menant à l’arrestation de 27 cultivateurs de cannabis.

    Les quantités de saisies relatives à la culture de la résine de cannabis en Algérie ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtées. Cependant, si on rappelle que, selon les spécialistes internationaux de la lutte contre le trafic, les quantités saisies dans un pays ne représentent généralement que 10% des quantités en circulation, cela donne clairement une idée sur une activité florissante dans le pays. L’Algérie risque ainsi de passer d’un pays de transit et de consommation à un pays de production. Le danger est là et il nous vient de notre voisin de l’Ouest, chiffres à l’appui. Puisque 80% des saisies de cannabis opérées, l’ont été dans la région ouest du pays. Une vraie «guerre» que mène le Makhzen contre l’Algérie. Et pourtant, dès que cette vérité est dite par les responsables algériens, le Maroc se «déchaîne» et accuse l’Algérie de l’attaquer. Le proverbe «il m’a frappé et a pleuré, il m’a devancé et il s’est plaint», semble bien être sa place dans ce cas-là. Mais heureusement que l’Algérie n’est pas le seul pays à dénoncer la production marocaine de drogue.

    Dernièrement, c’était l’Espagne qui s’était plaint de la drogue du Royaume chérifien. Il y a aussi tous les rapports des organismes de l’ONU qui affirment que l’économie du Maroc repose sur l’«or brun» à plus de 23%. Ce chiffre correspond au poids qu’occupe le cannabis dans le PIB du royaume.
    Le marché de la drogue brasse quelque 23 milliards de dollars dans ce pays, classé par l’agence onusienne de lutte contre le trafic de drogue, en tête des narco-Etats de la planète.

    Alors quand Messahel évoque le transport par la Royal Air Maroc d’autre chose que des passagers, ou que les succursales des banques marocaines en Afrique versent dans le blanchiment d’argent, il n’y a pas de quoi s’étonner. Car, pour blanchir une masse monétaire de cette ampleur, les petites combines ne suffisent pas! Et il faut employer les gros moyens.

    Ce qui amène pas mal d’observateurs à dire, sans trop de risque de se tromper, qu’il existe une sorte de complicité au sein de l’administration économique marocaine, car les puissants narcotrafiquants marocains parviennent à injecter les bénéfices de leur trafic dans l’économie formelle, sans que l’on n’entende jamais parler de l’arrestation d’un baron de la drogue.

    «La production totale de cannabis au Maroc durant la saison 2015-2016 est estimée à 700 tonnes métriques, ce qui équivaut à 23% du PIB marocain estimé à 100 milliards de dollars», a précisé le Département d’Etat américain dans un rapport sur le trafic de stupéfiants à l’échelle internationale publié le 3 mars 2017. Le Département d’Etat a également fait savoir que le Maroc, qui occupe déjà le rang de premier producteur et exportateur de cannabis au monde, est devenu un important pays de transit de cocaïne provenant de l’Amérique du Sud en direction de l’Europe, comme en attestent les deux saisies record de cette drogue qui ont eu lieu l’an passé à Oujda (250 kg) et à Dakhla (1230 kg). Lorsqu’on sait que sur la production estimée de cannabis, il y a 10 fois plus de saisies en Algérie qu’au Maroc, on comprend que Rabat qui, selon le rapport du Département américain, «a reconnu ses limites en matière de lutte contre la drogue», se cache derrière de faux prétextes pour dissimuler les complicités au niveau des institutions du pays.

    L’argumentaire marocain ne tient pas la route, ce qui a amené d’ailleurs, l’ouverture en février 2017, à Rabat, par l’administration américaine chargée de la lutte contre la drogue (Drug Enforcement Administration/DEA) d’un premier bureau régional en Afrique. Malgré l’ouverture de ce bureau, les dénonciations communes de la production marocaine de drogue, le problème de l’Algérie reste entier. Le pays est confronté à un réel danger et dépense des sommes colossales pour lutter contre ce fléau, non seulement dans la lutte contre ce trafic mais aussi pour la prise en charge des toxicomanes dont le nombre est en augmentation permanente. L’Algérie compte plus d’un million et demi de consommateurs, dont près de 20.000 toxicomanes pris en charge l’année dernière. Et il s’agit, malheureusement, de jeunes de moins de 35 ans. Le danger qui était à nos portes semble vouloir maintenant s’implanter dans notre «maison» Algérie. Le temps n’est plus à la dénonciation, mais à la riposte rapide et efficace. Et même si cela doit «fâcher» «notre ami le roi», alors soit, qu’il se fâche!

    L’expression, 4 mars 2018

    Tags : Maroc, Algérie, cannabis, haschich, drogue, Kif,

  • Algérie : Révélation d’un responsable de BP – Chakib Khelil est au cœur de la corruption (Wikileaks)

    Les diplomates américains n’ont pas de mots assez durs pour qualifier le comportement de l’ancien ministre de l’Energie dans la gestion de Sonatrach. Ils affirment, crûment, que Chakib Khelil était au «centre de la corruption» de la compagnie nationale d’hydrocarbures.

    Dans un mémo daté du 21 février 2010, l’ancien ambassadeur David Pearce rapporte que «ni l’enquête sur la corruption ni le conflit politique qui peut se cacher derrière le scandale ne peuvent se résoudre rapidement, à cause des lenteurs de prise de décision du président Bouteflika».

    Dans une discussion avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum, il a été souligné que Khelil était «responsable de la culture de corruption à Sonatrach».

    Le diplomate américain pointe du doigt le rôle de Reda Hemche, un parent de Chakib Khelil (dont Brihi a déclaré être un neveu, mais dont d’autres ont affirmé qu’il était un cousin) dans les actes de corruption. Le représentant de British Petroleum croit savoir que Mohamed Meziane, ancien PDG de Sonatrach, avait signé de nombreux contrats sous la contrainte. «Brihi, est-il écrit, a indiqué que M. Khelil avait fait un excellent travail en tant que ministre jusqu’à l’amendement de la loi sur les hydrocarbures de 2006». De l’avis du dirigeant de BP en Algérie, Khelil, frustré de ne pas pouvoir libéraliser le secteur, aurait décidé de «rejoindre le système».

    Selon ses dires, ce fut après 2006 que Chakib Khelil a installé Hemche et a remplacé des experts compétents et de haut niveau par les «oui-oui»(sic !). S’appuyant sur une conversation avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum et Armando Gallego, directeur général de la compagnie ConocoPhillips, l’ancien ambassadeur américain à Alger rapporte que les pratiques de corruption étaient plus liées avec les sociétés de services – à l’exemple de l’entreprise italienne Saipem – et non pas avec des compagnies pétrolières.

    «La société de services soumettrait une facture gonflée et payait directement des membres de Sonatrach», est-il noté. Il en est ainsi, selon Akli Brihi, du contrat d’un milliard de dollars conclu avec cette société relatif au projet d’Arzew GNL ainsi que du contrat de construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud passé avec la société canadienne Lavalin.
    Brihi considère qu’il n’était pas impossible que des entreprises américaines soient impliquées dans ce genre de transactions, mais elles restent prémunies par les contraintes juridiques du Foreign Corrupt Practices Act.

    Le patron de BP, qui se montre décidément très loquace, estime que le président Bouteflika était un homme intelligent mais qui ne sait pas écouter. «L’énergie n’étant pas son domaine de compétence, explique-t-il, il a abandonné ces questions à Khelil, qui a été l’unique conducteur de la politique énergétique de l’Algérie.»

    El Watan, 9 nov 2011

    tags :  Algérie, BP, Wikileaks, Chakib Khelil, corruption, Sonatrach,

  • Algérie : 2019, l’année de toutes les surprises

    A un quelques heures de la fin d’année, beaucoup d’Algériens ne se posent pas la question de savoir où ils passeront le réveillon. Ça sera chez eux. Ils ne feront même pas attention aux douze coups de minuit. D’ailleurs, il n’y en aura pas. Avant, c’est-à-dire dans une autre vie, avant l’émergence du mouvement populaire et ses 45 vendredis de mobilisation, la présidentielle reportée deux fois, les partis politiques, l’Internet et toutes les babioles pratiques qui nous viennent d’Occident, les citoyens s’intéressaient un peu aux fêtes de fin d’année.

    Avec l’arrivée dans nos vies du tsunami politique avec les conséquences que l’on vit, le pays s’en trouve connecté au reste du monde. Les Algériens ne sont pas les seuls à manifester. A Hong Kong, Beyrouth, au Chili, en France et ailleurs, le mode est aux marches hebdomadaires. Toutes ces marches pacifiques que nous avons empruntées aux Occidentaux, pour au final, faire mieux, nous feront toucher du doigt comment les Occidentaux fêtent l’arrivée d’une nouvelle année.

    Mais cela ce sera pour cette année. Avant, dans une autre vie, lorsque le pays était sous sa Chappe de plomb, les Algériens allaient voir ailleurs comment ça se passait, on zappait, un coup en Europe, un autre aux Etats-Unis. Et on découvrait que ça ne servait à rien de voir des types s’amuser comme des fous et sauter au plafond au douzième coup de minuit. Les premières années de l’ouverture médiatique, beaucoup d’Algériens attendaient devant leurs écrans de télé la mort d’une année dans plusieurs pays du monde. La France, les Etats-Unis, la Russie, le Japon….bien entendu pas de pays africains ni arabes. Sauf que ces dernières années, nous constatons l’entrée de Dubaï dans le cercle fermé des villes «dans le vent».

    Cela dit, ce serait dévoiler un secret de polichinelle que de dire que les Algériens d’en haut on toujours fêté l’événement. Ils le faisaient entre eux dans les appartements de quartiers chics. Ils le font encore dans les grands hôtels. Mais jamais dans la rue. Mais si ! Lorsque ça leur prend de faire un boulevard un trente et un décembre, les Champs Elysée sont à deux heures d’avion seulement.

    En attendant les quelques heures qui nous séparent de l’heure H, tout le monde sait que cette année qui se meurt, aura été historique. Elle a mis les Algériens d’en bas dans la rue et forcé la main à tout un régime, dont les symboles réveilleront en prison. De quoi sera fait 2020 ? Dieu seul le sait. Et pour cause qui pensait, en décembre 2018, ce qu’allait enfanter 2019.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 30 déc 2019

    Tags : Algérie, Bouteflika, Hirak, procès, corruption, Gaïd Salah,

  • Algérie : Premier discours de Chanegriha

    Chanegriha, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) par intérim, a présidé, lundi à Alger, une réunion au siège de l’Etat major de l’ANP ayant regroupé les cadres du ministère de la Défense nationale et de l’Etat-major de l’ANP, a indiqué hier, un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

    « A l’issue de sa désignation par M. le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, le général- major Saïd Chanegriha, chef d’Etat major de l’ANP par intérim, a présidé une réunion regroupant les cadres du ministère de la Défense nationale et de l’Etat-major de l’ANP », précise le communiqué. Ont pris part à cette réunion, le Secrétaire général du ministère de la Défense nationale, les Commandants de Forces, les Chefs de départements du MDN et de l’Etat-major de l’ANP, les Directeurs et les Chefs de services centraux et les Chefs de bureaux.

    A l’entame de la rencontre, une minute de silence a été observée, en guise d’hommage et de recueillement sur l’âme du défunt général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, avant que le général-major, chef d’Etat-major de l’ANP ne prononce une allocution ,dans laquelle il a mis nl’accent sur « le rôle primordial qu’a joué l’ANP aux côtés du peuple algérien, face au complot dangereux qui visait la stabilité de l’Algérie et les fondements de l’Etat, et la neutralisation de ses institutions constitutionnelles, pour la faire sombrer dans un marais de chaos et de violence ».

    « Nous avons traversé aux côtés de notre peuple au cours de cette dernière période de notre histoire contemporaine, une étape sensible à travers laquelle notre pays a fait face à un dangereux complot, qui visait la stabilité de l’Algérie et les fondements de l’Etat, ainsi que la neutralisation de ses Institutions constitutionnelles, pour l’entrainer dans le bourbier du chaos et de la violence », a rappelé le chef d’Etat-major de l’ANP par intérim.

    « Toutefois, le Haut-commandement de l’ANP, qui a pris conscience de l’ampleur de ce complot, a su gérer cette phase avec sagesse et clairvoyance, à travers l’accompagnement et à la protection des marches pacifiques, sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée, en sus de l’accompagnement des institutions de l’Etat, de manière à leur permettre d’accomplir leurs missions dans les meilleures conditions, ainsi que la détermination à rester dans la légitimité constitutionnelle et à faire face à quiconque tente de porter atteinte à l’unité nationale », a-t-il relevé. Pour le général-major Chanegriha, « l’ANP a contribué, aux côtés des services de la sécurité, à la réussite de l’organisation d’élections présidentielles libres, honnêtes et transparentes, et à la sécurisation du processus électoral, dans un climat de quiétude et de sérénité ».

    Dans ce sillage, « nous réaffirmons que nous resterons mobilisés au service de la patrie et nous ne dévierons jamais de nos engagements constitutionnels, quelles que soient les circonstances. Et nous ferons toujours face aux ennemis de la patrie et à quiconque tente de porter atteinte à notre souveraineté nationale », a-t-il soutenu.n Par la même occasion, le général-major a transmis à l’assistance « les remerciements, l’estime et la gratitude » du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, à l’ensemble des personnels de l’ANP pour « les efforts laborieux et soutenus consentis lors de cette étape cruciale et décisive, qu’a traversée notre pays », ajoute le communiqué.

    A ce titre, « je tiens à vous transmettre les remerciements, l’estime et la reconnaissance de M. le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et à travers vous, à l’ensemble des personnels de l’ANP, pour les efforts laborieux et soutenus consentis par tous, lors de la gestion de l’étape sensible que traverse notre pays, de même que pour les efforts de sécurisation des élections présidentielles dans un climat de sécurité et de quiétude, ce qui a permis au peuple algérien d’accomplir son devoir électoral en toute liberté et démocratie, ainsi que pour les grands efforts fournis lors des funérailles du défunt général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah », a affirmé Saïd Chanegriha.

    Le général-major a tenu à rappeler, que « les critères pour assumer les fonctions, les postes ou n’importe quelle responsabilité, constituent en le critère de la sacralisation du travail étant le secret du succès, en plus de ceux de la compétence, la capacité, le sérieux, l’intégrité et le dévouement à l’armée et à la patrie ». A cet égard, « je tiens à rappeler, sincèrement et franchement, que, pour moi, les critères pour prétendre aux fonctions, aux postes ou à toute autre responsabilité, quelle que soit leur importance, sont la vénération du travail qui constitue la clé du succès, en plus de la compétence, la capacité, le sérieux, l’intégrité et le dévouement à l’armée et à la patrie », a souligné le chef d’Etat-major de l’ANP par intérim.

    « Tout comme je tiens, à la veille du Nouvel An 2020, à vous adresser ainsi qu’à vos familles et vos proches, mes vœux les plus sincères, en priant Allah Le Tout- Puissant que la Nouvelle année soit porteuse de prospérité pour notre armée et notre pays », a-t-il ajouté. A la fin de la réunion, il a invité la présence à observer « un moment de recueillement à la mémoire de nos valeureux Chouhada, tous nos Chouhada, depuis 1830, en passant par les résistances populaires et les Chouhada des massacres du 8 mai 1945, jusqu’aux Chouhada de la glorieuse Révolution de libération et du devoir national, et à méditer sur le sens et de leurs sacrifices pour qu’ils soient un exemple à suivre ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 31 déc 2019

    Tags : Algérie, Chanegriha, armée, Etat-Major,

  • Algérie : Emouvantes funérailles de Gaïd Salah

    Une foule imposante a accompagné le défunt à sa dernière demeure
    Emouvantes funérailles de Gaïd Salah

    Accompagné par une foule imposante à sa dernière demeure, le général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, décédé lundi suite à une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, a été inhumé hier après-midi au Carré des martyrs du cimetière El-Alia, Alger.

    Par Louiza Ait Ramdane

    Avant la mise en terre de la dépouille mortelle d’Ahmed Gaïd Salah au Carré des martyrs au cimetière d’El Alia et après la récitation de la Fatiha, le directeur de la communication et de l’orientation au ministère de la Défense nationale (MDN), le général-major Boualem Madi, a prononcé l’oraison funèbre, mettant en avant les qualités humaines et militaires de son défunt compagnon ainsi que son parcours professionnel. Le général-major Boualem Madi a salué ainsi un héros qui s’est consacré, dès son jeune âge, à l’indépendance du pays et le recouvrement de sa souveraineté nationale avant de consacrer sa riche carrière au service de l’Armée et de la nation. L’enterrement s’est déroulé en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de hauts responsables de l’Etat et de l’Armée, des membres du gouvernement, les proches et les compagnons du défunt, ainsi que des citoyens. Vers 15h00, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, remet l’emblème national qui couvrait le cercueil à l’un des fils du regretté Ahmed Gaïd Salah.

    A noter que l’ancien ambassadeur d’Algérie en Tunisie, Abdelkader Hadjar qui assisté à l’enterrement de Gaid Salah a eu un malaise au cimentière.

    Très forte émotion du Président de la République

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est recueilli à la mémoire du défunt Ahmed Gaïd Salah au Palais du peuple.

    Vers 7h, la dépouille mortelle du chef d’état-major de l’ANP a quitté l’hôpital central de l’Armée de Ain Naadja. En cortège funèbre, elle est transférée vers le Palais du peuple pour l’ultime hommage. A son arrivée au Palais du peuple vers 7h40, le chef d’état major par intérim, le général major Saïd Chengriha, s’est recueilli à la mémoire du défunt.

    Arrivé aux environs de 8h30 au Palais du peuple pour le recueillement sur la dépouille mortelle du chef d’état- major de l’ANP, le président de la République a eu du mal à contenir son émotion. Il éprouvait des difficultés à retenir ses larmes au moment de réciter la traditionnelle «Fatiha» et lors de la présentation des condoléances aux enfants du vice-ministre de la Défense nationale.

    A 8h28, le Premier ministre par intérim, Sabri Boukadoum, le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, et l’ancien chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah, se sont recueillis à la mémoire du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, au Palais du peuple. A 8h35, des membres du gouvernement, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, se recueillent devant le cercueil de Gaïd Salah. Ils étaient précédés des présidents de l’Assemblée populaire nationale, Slimane Chenane, et du Conseil constitutionnel, Kamel Fenache.

    Le cortège funèbre transportant la dépouille mortelle d’Ahmed Gaïd Salah est arrivé à 13h30 au cimetière d’Al Alia, parmi une marée humaine. Les environs du cimetière étaient noirs de monde, à tel point que le véhicule transportant la dépouille s’est très difficilement frayé un chemin d’accès à l’intérieur du cimetière. La dépouille du chef d’état-major de l’ANP a été mise en terre au Carré des martyrs. Une foule imposante a tenu à accompagner le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire à sa dernière demeure.

    Des citoyens rendent un ultime hommage au défunt

    Des citoyens de toutes les franges de la société, venus de différentes régions du pays, ont rendu, hier au Palais du peuple (Alger), un dernier hommage au défunt général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah. Les citoyens scandaient des slogans en hommage au disparu : «Djich Chaâb khawa khawa wel Gaïd Salah maa ecchouhada». En effet, une foule nombreuse s’est rassemblée tôt le matin devant le Palais du peuple où a été exposée la dépouille du défunt afin de se recueillir en sa mémoire. Drapée de l’emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille d’Ahmed Gaïd Salah a été transportée sur un véhicule militaire.

    Plusieurs citoyens scandaient des slogans en hommage au défunt qui a consacré sa vie au service de l’Armée et de la nation et s’est sacrifié pour la préservation de l’unité et de la stabilité du pays, notamment ces derniers mois où l’Algérie a vécu une grave crise politique.

    De hauts responsables de l’Etat et de l’Armée, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le chef d’état-major de l’ANP par intérim, le général-major Saïd Chanegriha, ont rendu un dernier hommage au défunt.

    Des membres du gouvernement, des personnalités nationales et des représentants du corps diplomatique étaient également présents pour rendre un ultime hommage au vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP.

    Le Jour d’Algérie, 26 déc 2019

    Tags : Algérie, Gaid Salah, funérailles, hommage,

  • Algérie/Anarchie politique et Hirak populaire: « Un lourd héritage » sur le bureau de Tebboune (Analyse)

    AA / Alger / Abbès Mimouni

    Le président algérien, nouvellement élu, Abdelmedjid Tebboune, entamera ses fonctions avec comme lourd héritage sur son bureau une série de dossiers, au premier rang desquels figurent l’anarchie de la vie politique et la tension sociale générée par la dégradation des conditions de vie.

    Tebboune a fixé trois priorités sur lesquelles il commencera à travailler, immédiatement après son investiture, en l’occurrence, l’amendement de la constitution, la révision de la loi électorale et le rétablissement de la réputation de ceux qu’il a qualifié de « victimes de la Bande ».

    Le commandement de l’armée algérienne avait étiqueté, au début du mois d’avril dernier, de « Bande » les plus puissants parmi les hommes du régime du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, dont des hommes d’affaires, des chefs sécuritaires et des hommes politiques.

    Victorieux au premier tour de la Présidentielle avec 58,13%, Tebboune a prêté serment jeudi dernier.

    ** Organisation de la vie politique

    Le président élu a placé l’amendement de la présente constitution comme étant une des priorités de son programme électoral.

    Lors d’un point de presse animé, le samedi 14 décembre, Tebboune a dit qu’il discutera avec des universitaires et des spécialistes du droit constitutionnel le brouillon d’une profonde révision du texte de la Loi fondamentale. Le draft final sera soumis, a-t-il ajouté, à l’approbation populaire via un référendum qui sera organisé à cet effet.

    Tebboune n’a pas précisé la nature des changements qu’il envisage d’introduire sur le texte e la constitution. Néanmoins, il se dégage de son intention de soumettre cette révision au référendum populaire la possibilité de changer le régime de gouvernance de «présidentiel » voire « présidentialiste » actuellement à « semi-présidentiel », soit le retour à la formule d’un Chef de gouvernement avec de larges prérogatives, en remplacement d’un Premier ministre, coordinateur de l’appareil exécutif, ou encore au régime parlementaire.

    Tebboune avait déclaré, lors de la campagne électorale qu’il veut un discours qui réduit les larges prérogatives attribuées en vertu de l’actuelle Loi fondamentale au président de la République, et qui traite les déséquilibres existants entre les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire.

    Le dernier amendement de la Constitution algérienne date de l’année 2016. Cet amendement avait été approuvé par voie parlementaire seulement et non pas référendaire. Ledit amendement, qui n’a pas connu de modifications depuis, a renforcé les prérogatives du président de la République sans pour autant contenir des modalités de reddition de comptes ou de contrôle du chef de l’Etat dans l’accomplissement de ses missions.

    Le président algérien élu a annoncé, également, son intention de réviser la loi électorale, dans le but affiché de « consolider la séparation des mondes des affaires et de l’argent de celui de la politique ».

    Il a menacé d’infliger des sanctions exemplaires à l’endroit de « quiconque contre qui est prouvé l’achat de voix pour parvenir à occuper un poste élu », considérant que la prédominance de l’argent sur la pratique politique a privé les jeunes d’adhérer aux partis et d’occuper des fonctions, « dès lors que tout s’achète par l’argent», selon lui.

    ** Aménagement de la situation

    L’atelier politique qu’envisage de lancer le président algérien passera par l’aménagement des conditions nécessaires. Le premier défi auquel il fait face dans ce domaine consiste en le traitement réservé aux marches populaires qui se poursuivent chaque mardi et vendredi depuis plus de dix mois.

    Le Mouvement populaire a rejeté le processus électoral qui a acheminé Tebboune à la présidence de la République et insiste sur un changement radical du régime.

    De son côté, Tebboune a rassuré le Hirak dans un discours prononcé après sa victoire, en lançant : « Mon élection n’est pas un cinquième mandat. Rassurez-vous, il n’y aura pas de continuité de l’ancien régime ».

    Il a annoncé son intention de dialoguer avec le Mouvement populaire. Notre main, a-t-il dit, est « tendue au Hirak pour que l’on discute sans exclusion, pour que l’on s’écoute mutuellement, afin d’aboutir à ce qui sert les intérêts de l’Algérie nouvelle ».

    L’analyste politique, Abdelali Rezzaki, a estimé que les marches hostiles au maintien du régime actuel se poursuivront.

    Dans une déclaration faite à Anadolu, Rezzaki a souligné : « Le Hirak n’est pas un parti politique ou des associations structurées disposant de programmes. Il s’agit d’un Mouvement revendicatif de simples citoyens qui ont rejeté en bloc les cinq candidats, dès lors qu’ils sont considérés comme étant à la solde du régime ».

    Il a ajouté que les « protestataires veulent le départ du Chef du gouvernement Noureddine Bédoui et le président de la République, Abdelkader Ben Salah ainsi que la dissolution du Parlement avec ses deux chambres, composées de députés des partis qui ont soutenu Bouteflika ».

    « L’esprit du défi auprès des manifestants dans la rue est alimenté par certaines pratiques, telles que les pressions exercées par des éléments de la police, ce qui accentue leur détermination à manifester », a-t-il encore dit.

    De son côté, le sociologue Mohamed Kara prévoit une « baisse progressive des marches populaires et un retour à la vie normale ».

    Kara a indiqué à Anadolu que « l’Algérie dispose désormais d’un président de la République, élu par le peuple, dans un scrutin présidentiel dont rien n’a entaché la probité et la transparence et dès le début de l’application de son programme, cela se croisera avec les réclamations et aspirations populaires au changement et à l’amélioration de la condition économique ».

    ** Un lourd héritage

    La troisième priorité du président Tebboune est celle de « rétablir la réputation de ceux injustement traités par la Bande », selon la terminologie qu’il a utilisé, et qui vise les hommes d’affaires et les différentes énergies nationales qui ont subi l’exclusion et les sanctions à l’époque de la cour de l’ancien président.

    L’analyste politique Mohamed Tibi a relevé que cette priorité croise « le Mouvement populaire revendicatif et non pas le Hirak politisé fond sur projets mis en échec avec l’organisation des élections ».

    « Ces élections ont fondé une légitimité constitutionnelle et populaire du nouveau président qui devrait se débarrasser de la rente, de la corruption et des forces occultes et douteuses qui ont gangrené l’économique et la politique », a-t-il poursuivi.

    « Le traitement du Mouvement populaire ne sera pas en soi un défi s’il sera procédé à une séparation entre les forces revendicatives constructives et critiques pour un projet de changement national inclusif des forces qui se sont infiltrées et qui n’ont aucune relation avec les revendications légitimes », a encore argumenté l’observateur.

    « Le nouveau président ne peut pas ignorer les forces revendicatives propres », a-t-il conclu. (Anadolou)

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Hirak, dialogue,