Catégorie : Algérie

  • Au Sahara Occidental : 1,2,3…viva l’algérie ! (vidéo)

    L’Algérie et les sahraouis sont des alliés. Ils ont un ennemi commun : la France, le sponsor des agressions expansionnistes du Maroc et de ses violations des droits de l’homme perpétrées autant contre les sahraouis que les marocains.

    L’allié des sahraouis a gagné la coupe africaine des nations de footbol. Si la joie est énorme en Algérie, au Sahara occidental c’est l’extase. Dans les principales villes du Sahara Occidental occupé, des centaines de sahraouis sont sortis pour fêter la victoire de la sélection algérienne.

    Malgré qu’ils sont conscients de ce qui les attend, les sahraouis ont défié l’occupation et ont décidé d’investir l’Avenue de Smara, la plus grande artère de la ville d’El Aaiun. Il va de soi que les autorités d’occupation ont perdu leur self-control et se sont abattus contre les fêtards allant jusqu’à les écraser avec les voitures des forces auxilaires.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, footbal, CAN 2019, Algérie,

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Cv82AgsQpXM&w=560&h=315]
  • CAN 2019 : le Maroc et la France s’en prennent aux sahraouis et aux algériens

    Le conflit du Sahara Occidental s’invite dans la coupe africaine de foot

    Le Sahara Occidental couve depuis plus de 43 ans, un conflit larvé entre marocains et sahraouis. Le Maroc y est soutenu par la France, les sahraouis par l’Algérie.

    La coupe d’afrique de foot a dévoilé au grand jour la ressemblance des positions de Paris et de Rabat. A l’Hexagone, les autorités françaises empêchent les algériens de sortir pour célébrer la victoire de leur pays contre le Sénégal. Elles utilisent tous les subterfuges pour justifier la répression des algériens. Elles vont même jusqu’à commettre des actes de vandalisme pour dénigrer la population d’origine algérienne.

    Au Sahara Occidental, la population autochtone est sortie hier pour crier sa joie suite à la victoire du pays qui leur soutient contre l’occupation et la répression marocaine. Les autorités marocaines utilisent les mêmes méthodes que leur sponsor français : elles ont procédé à des actes de sabotage pour s’en prendre aux manifestants sahraouis. Des voitures des forces auxiliaires ont foncé sur la foule. Plusieurs blessés et une jeune femme de 23 ans y a laissé sa vie. Ses gémissements dans une vidéo devenue virale font mal au coeur, cet organe dont sont dépourvus les bourreaux de l’administration coloniale marocaine.

    Ainsi donc, le Maroc s’en prend aux sahraouis pendant que son principal allié, la France, s’en prend aux algériens, les alliés des sahraouis. Drôle de coïncidence dévoilé par le coupe de foot africaine!.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, CAN 2019, Algérie, France, répression,

  • Abdelkader Bensalah assistera à la finale de la CAN aux côtés d’al-Sissi, Macky Sall et Gianni Infantino

    Le président de l’Etat, Abdelkader Bensalah sera bel et bien au Caire vendredi soir pour assister à la finale de la Coup d’Afrique des Nations qui opposera l’équipe nationale à celle du Sénégal, selon des sources concordantes.

    Bien que Bensalah ne soit «très en forme» en raison de ses ennuis de santé, il a été décidé finalement qu’il fasse le déplacement en Egypte pour représenter l’Algérie dont la sélection à toutes les chances de remporter le sacre africain.

    Il faut dire que Bensalah ne pouvait pas se dérober à cette obligation protocolaire malgré son déficit de légitimité surtout qu’il y aura dans la tribune officielle, le rais égyptien, Abdelfattah al-Sissi et le président du Sénégal, Macky Sall, ainsi que la patron de la FIFA, Gianni Infantino.

    Algérie1

    Tags : Algérie, CAN 2019, finale, Bensalah,

  • Voici les personnalités proposées par le Forum civil pour le changement

    Le Forum civil pour le changement a proposé, ce mercredi 17 juillet 2019, un certain nombre de personnalités pour mener le dialogue national inclusif, selon Echorouk News.

    Il s’agit de la Moudjahida Djamila Bouhired, des anciens chefs de gouvernement Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi, de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb El Ibrahimi, de l’ancien président d’APN, Karim Younès, de l’académicien Nacer Djabi, de la spécialiste du droit constitutionnel Fatiha Benabbou, de l’avocat Me Mustapha Bouchaci, de l’activiste Islam Benatiya, du syndicaliste Lyes Merabet, de l’activiste Nafissa Lahrèche, l’économiste Smaïl Lalmas et de l’activiste Aicha Zeniai.

    Il est utile de rappeler que le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah a appelé dans son discours, prononcé le 3 juillet dernier, à un “dialogue national inclusif qui sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale”.

    Echourouk Online, 17 jui 2019

    Tags : Algérie, dialogue, transition,

  • Afflux record au stade au 5 juillet

    Déplacement des supporters vers le caire – Afflux record au stade au 5 juillet

    Le stade du 5 juillet a connu,hier dès les premières heures de la matinée, un déferlement indescriptibledes supporters algériens candidats au déplacement au Caire (Egypte), pour soutenir la sélection nationale en finale de la CAN 2019, qui la mettra aux prises avec le Sénégal vendredi.

    En cause, l’offre du gouvernement de mettre à leur disposition pas moins de 28 avions pour effectuer le déplacement. En effet, c’est lors d’un conseil interministériel présidé par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, qu’a été décidé de mobiliser vingt-huit (28) avions pour transporter, dans la nuit dejeudi à vendredi, quelque 4.800 supporters vers le Caire.

    Ont pris part à ce conseil ministeriel les ministres en charge des Affaires étrangères, de l’Intérieur, des Finances, de laJeunesse et des Sports, des Transportset du Tourisme, des représentants duministère de la Défense nationale et les responsables d’Air Algérie, de Tassili Airlines, de l’Office national du tourisme (ONT) et du Touring club Algérie.

    A cet effet, une cellule de coordination au niveau du Premier ministère sera créée et supervisée par le chef de cabinet du Premier ministre. Notons par ailleurs, que l’ANP va mobiliser 9 avions militaires, pour assurer le déplacement au Caire de pas moins de 600 supporteurs.

    Les dessertes qui seront assurées par 13 aéronefs d’Air Algérie, 6 de Tassili Airlines et 9 du MDN, transporteront 4.800 supporters. Rendez-vous a été fixé donc hier mardi, pour les postulants au voyage. Du coup, c’est de véritables marées humaines, venues des quatre coins du pays qui a pris d’assaut l’enceinte du 5 juillet.

    Un grand nombre de jeunes y ont passé la nuit, dans l’espoir de décrocher le précieuxsésame. Deux portes d’accès, une pour les femmes et l’autre pour les hommes, ont été réservées à cet événement. Il y’a eu une grande bousculade et les barrières de sécurité ont cédé sous la poussée des milliers de personnes. Un nombre impressionnant de policiers a été mobilisé, pour canaliser un flux extraordinaire qui a fini par provoquer une grande pagaille, causant désarroi et parfois évanouissement. Notons que les supporteurs doivent débourser la somme de 35.000 dinars pour pouvoir effectuer ce déplacement.

    Le Midi Libre, 17 jui 2019

    Tags : Algérie, finale, CAN 2019, foot, coupe africaine,

  • Algérie : Un partenariat énergétique prometteur

    Le marché énergétique algérien reste attractif. Tous les partenaires stratégiques reconnaissent une viabilité que la conjoncture politique difficile n’a aucunement altérée. Tout en opposant un démenti cinglant au scénario du pire, ressassé par les tenants de l’effondrement économique, la place prépondérante de l’Algérie se renforce de jour en jour à la faveur de la consolidation du partenariat international et de la stratégie de diversification énergétique.

    Des contrats de grande envergure ont été ainsi conclus avec ses clients traditionnels pour assurer un approvisionnement régulier et à long terme du marché européen. «Aucun désengagement» n’a été enregistré, a précisé le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, affirmant que les projets en cours continuent de fonctionner normalement.

    La meilleure preuve de l’efficience du partenariat algéro-européen est traduite par le renouvellement du contrat de livraison de gaz naturel pour une durée de 10 ans entre la Sonatrach et les groupes italiens, l’ENI présente dans la région de Berkine (Hassi Messaoud) et l’Enel (Ente Nazionale per l’Enrgia Electtrica).

    Plus à l’Ouest, l’Espagne et le Portugal ont affiché la même volonté de coopération qui ne laisse pas indifférentes la France et la puissance énergétique émergente, les Etats-Unis.

    En visite en Algérie, le directeur régional du secteur de l’Energie de l’USTDA pour l’Asie orientale, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Europe et l’Eurasie, Carl B. Kress, qui s’était rendu à Alger, du 26 au 28 juin dernier, pour y rencontrer notamment les Pdg des groupes Sonatrach et Sonelgaz, a mis en exergue la volonté des Etats-Unis de «nouer des partenariats avec des Algériens dans le domaine du développement économique».

    La destination Algérie est donc privilégiée par de nombreux responsables d’importants groupes pétroliers, notamment le PDG de Total, intéressé par les projets onshore, offshore, les énergies renouvelables et la pétrochimie, et le PDG de la compagnie espagnole Naturgy.

    Cette consolidation des parts de marché est une «bonne nouvelle», note l’expert algérien Mekidèche appelant à un élargissement du partenariat à l’échelle asiatique et africaine. L’Indonésie a déjà pris option pour intégrer le marché énergétique algérien aux perspectives prometteuses.

    Horizons, 16 jui 2019

    Tags : Algérie, carburants, énergie, pétrole, gaz,

  • Sahara Occidental : Scènes de liesse à El Aaiun

    Des Sahraouis ont investi dimanche soir les rues de la ville d’El Aaiun, la plus grande agglomération du territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc.

    Des manifestants ont défilé juste après la qualification de l’équipe algérienne pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations.

    Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient de jeunes manifestants arborant des drapeaux algériens, qui criaient leur joie, scandant des slogans à la gloire de Mahrez et ses coéquipiers et fêtaient la victoire des Fennecs sur la sélection nigériane.

    Ce n’est pas la première fois que ce genre de scène se produit dans la capitale sahraouie occupée.

    Le Jeune Indépendant, 15 jui 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, CAN 2019, foot,

  • Dialogue national : Karim Younes confirme qu’il sera membre du panel de la Présidence

    L’ex président de l’APN, Karim Younes va faire partie du panel des personnalités nationales devant mener le dialogue proposé par le président de l’Etat Abdelkader Bensalah dans son discours du 4 juillet dernier.

    C’est le concerné lui-même qui l’annonce aujourd’hui mardi via sa page Facebook, révélant dans un texte adressé : «A mes contacts habituels : vérités et transparence », avoir été officiellement approché pour faire partie d’un «processus de médiation».

    «Des échos des milieux politiques laissent penser que La Présidence de l’Etat semble avoir entendu le message de la volonté du peuple», croit savoir Karim Younes, qui évoque par ailleurs des «préalables intangibles sont avancés sans quoi rien ne pourra se faire».

    «Aussi, ma présence au sein de cette instance de médiation, en gestation étant vivement souhaitée par ailleurs…

    Puis-je alors me dérober de ce que l’on ne peut considérer que comme un devoir national ? » s’interroge l’ex ministre de la formation professionnelle, qui annonce ainsi sa décision de s’engager au sein de ce panel.

    Karim Younes qui partage sa décision avec ses «amis» sur Facebook, les invite aussi à lui faire à part de leur remarques et conseils pour «parachever la réflexion».

    «C’est pourquoi, j’ai pris la résolution de faire appel à mes contacts habituels pour parachever la réflexion et m’aider à suivre une démarche qui pourrait être bénéfique pour tous.

    Il rappelle avoir «maintes fois rappelé à tous ceux qui m’ont approché pour m’entretenir de l’initiation d’un processus souverain de médiation, que le cadre du dialogue recherché entre les enfants de la patrie, doit, impérativement, s’inscrire dans l’esprit des revendications légitimes des millions d’Algériennes et d’Algériens qui sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère et leur désir de changement, sans quoi tout est voué à l’échec».

    L’ex 3ème personnage de l’Etat précise que ces personnalités, parmi elles, des «scientifiques, des constitutionnalistes de renom, des hommes de droit, des femmes et des hommes de la société civile, partagent, avec moi, cette conviction et en font même une condition sine qua non».

    Un devoir national

    Et d’ajouter : «L’approche de ces hommes et femmes de cœur consiste à donner un sens aux revendications, plusieurs fois réitérées par les manifestants à travers la révolution pacifique, déclenchée par la population algérienne en février 2019, galvanisée par les jeunes dans les stades par leurs prises de conscience d’où est sorti l’hymne de cette révolution «El Casa d’El Mouradia», tout autant que la jeunesse estudiantine».

    Karim Younes précise en outre que ces personnalités n’ont aucunement la prétention de représenter le Hirak.

    «Inutile de préciser qu’il n’est pas dans leurs intentions d’être les représentants du mouvement ni avoir la prétention de s’autoproclamer ses porte-paroles, car ce serait démontrer un manque de discernement politique et de patriotisme», lit-on sur sa page Facebook.

    La mission de ce panel de ces personnalités «soucieuses de l’avenir de notre pays», «d’essayer de matérialiser ces revendications en les défendant auprès des autorités, auxquelles incombe la responsabilité de donner suite» assure Karim Younes.

    Pour lui, son souci primordial et celui de ses homologues de la commission de médiation, est de «partager une cause commune afin d’apporter leurs concours pour assurer les convergences nécessaires, un regard objectif et crédible aux contributions des hommes politiques, des différentes associations et autres ligues de la société civile».

    Il rassure enfin que «l’écho des millions de poitrines qui battent le pavé depuis maintenant près de cinq mois demeure la source d’inspiration de leur démarche en vue de définir une voie argumentée basée avant tout sur l’intérêt de la nation».

    Algérie1, 16 jui 2019

    Tags : Algérie, transition, dialogue, Karim Younes,

  • Marché de la devise : une délinquance institutionnalisée

    Il y a actuellement un intérêt prononcé, profane et expert, à l’« analyse » du marché des devises dans notre pays. Est-ce un phénomène nouveau ? Certainement pas !

    Depuis des années, un marché informel des devises, fleurit au Square Port-Saïd (1), à quelques mètres de l’ancien siège de la Banque d’Algérie, sans que cela ne gêne personne ni les autorités monétaires ni les services de sécurité, dont on dit même qu’ils protègent les « cambistes informels », moyennant une ristourne !

    Plus sérieusement, le dinar algérien, défini à 180 mg d’or fin, par la loi de 1963, est convertible commercialement, depuis très longtemps (les années 80) et son cours est défini, au jour le jour, par la Banque d’Algérie, qui en a les prérogatives, conformément à la loi 90-10, relative à la monnaie et au crédit (2). Le débat sur la convertibilité partielle ou totale demeure, à ce jour, un dossier ouvert, où tous les arguments, en sa faveur ou en sa défaveur, sont avancés et notamment par les institutions de Bretton-Woods qui nous conseillent la convertibilité totale, depuis bien longtemps.

    Mais la quantification de la demande sur le « reste du marché » n’a l’objet d’aucune analyse scientifique argumentée et laisse la place aux fantasmes des uns et des autres. S’agissant de l’évaluation empirique d’un marché parallèle (ou au noir), il est très difficile de l’aborder sans que les hypothèses de départ ne soient explicitées et en particulier, les composantes constitutifs de la demande.

    Quelles sont donc les composantes de la demande, sur ce marché très spéculatif (3), qui ont un impact direct et indirect, sur les prix relatifs des devises concernées (Euros et US$) ? Ce qui est communément appelé, le marché de « l’import import » (4), apparaît comme le plus visible « demandeur de devises » même s’il demeure très fragmenté et segmenté.

    En effet, un échantillonnage avait été effectué, par les services des douanes, il y a plus de vingt ans, (à ma connaissance, il n’a pas été réédité), pour évaluer ce que les algériens (résidents et non résidents) ramenaient, en Algérie, à leur retour de voyage, par toutes les voies (maritime, aérienne et terrestre). Par familles de produits, à cette époque, les pièces détachées tenait la première place (automobile, engins, robots, machines-outils…), suivies par les produits alimentaires et les médicaments, les textiles et les autres produits. L’ouverture du commerce extérieurs, entre temps, a dû certainement modifier cette distribution statistique et en particulier celle relative aux pièces détachées, toutes pièces confondues, du fait de l’installation des concessionnaires des grandes marques de véhicules et de produits industriels en Algérie et de leur service après vente. La procédure de la « revente en l’état » de produits n’entrant pas dans le circuit légal et réglementaire et la fuite des capitaux (5), ont, aujourd’hui, largement remplacé les anciens besoins en devises (6), dans le segment de marché des « grosses sommes », qui sont le fait des oligarques et autres grosses fortunes douteuses (7).

    Enfin, il faut ajouter un phénomène nouveau, qui est celui de la surévaluation du rapatriement légal des bénéfices nets, des entreprises étrangères titulaires de marchés dans notre pays et de la partie des salaires autorisés à l’exportation, de la main d’œuvre étrangères (l’ancienne réglementation les fixait à 40%), par le truchement d’une surévaluation généralisée des salaires servis réellement. Une opération corollaire, à celui du rapatriement de la partie réglementaire des salaires, est « l’encaisse excédentaire en Dinars » de ces salariés qu’ils convertissent sur le marché au noir et tentent de la transférer illégalement en cash (main d’œuvre chinoise et turque essentiellement).

    Les besoins touristiques (8), hormis le tourisme cultuel, avec au moins 37.000 pèlerins an, pour la Mecque et au moins 100.000, pour la Omra, qui est très réglementé et pris en charge par l’état (en dehors des besoins en devises, pour l’achat de bijoux), paraissent être un marché florissant mais cyclique puisque balnéaire (9). En effet, sur la seule destination tunisienne (la France, la Turquie et l’Espagne ne sont pas comptabilisées, dans cette tentative d’approximation, du fait de l’exigence du visa), quelques deux millions d’Algériens foulent le sol tunisien par an (10). Si chaque « famille algérienne » emporte avec elle, une encaisse de seulement mille (1.000) Euros, en espèces, on peut évaluer la demande à un (1) milliard d’Euros (11), chaque année, ce qui représente un minimum plausible, sachant qu’en réalité, ce montant doit être majoré d’au moins 20% à 30% pour atteindre la demande réelle, sur le marché au noir des devises !

    Les autres besoins en devises se concentrent autour de paiements pour les études et les stages à l’étranger, des soins thérapeutiques divers, des placements financiers, cautions, avals, des assurances, des acquisitions mobilières, immobilières, d’entreprises et autres commissions. Ils ne représentent pas des sommes considérables contrairement à ceux cités plus haut et n’intéressent qu’une infime partie de la population et notamment celle binationale, toutes nationalités confondues. Enfin, il ne faut pas oublier le trafic transfrontalier des produits subventionnés et notamment énergétiques et agroalimentaires, qui pèse très lourd sur le budget de l’état, qu’il soit sous la forme de troc ou en devises.

    Ces quelques éléments (il y en a certainement d’autres) peuvent servir à approcher la demande en devises et son ampleur, dans notre économie souterraine et servir de base à une étude plus approfondie, qui mettra certainement fin aux « spéculations fantaisistes », produites ici et là, pour amuser la galerie. La quantification, la plus réaliste de ce marché, peut permettre dès lors de prendre des mesures adéquates en vu de l’endiguer faute de pouvoir l’éradiquer car seules des réformes structurelles profondes, de notre économie, sont susceptibles d’en venir à bout ou du moins en réduire substantiellement son impact négatif sur les grands agrégats macroéconomiques et financiers. Force est de constater, que pour l’heure, les autorités monétaires et financières se contentent d’expédients et de fausses mesures pour prendre en charge ce dossier.

    MG

    Notes

    (1) Le réseau est en fait plus large, puisque des commerçants informels, se sont lancés dans cette activité, avec une information de « bouche à oreilles », dans toutes les villes de notre pays et notamment pour les petites sommes. Mais le « square » demeure le pouls central des transactions qui fixe les cours et notamment pour les transactions à volume important (50.000 Euros et plus).

    (2) La Banque d’Algérie, jusqu’à récemment, calculait le taux de change sur la base d’un panier de quatre devises (Euro, US$, Franc Suisse, Livre sterling), avec une pondération avec le commerce extérieur de chacun des pays. . Officiellement, aux dernières cotations de la Banque d’Algérie, l’euro est à134, 27 DA à la vente et 134, 30 DA à l’achat et pour le Dollar américain, respectivement de 119,09 DA et 119,02 pour le dollar.

    (3) En quelques jours, le marché s’est effondré, atteignant des records de baisse à 170 DA pour un Euro, en pleine saison estivale et de campagne du Hadj, que justifient les cambistes par « l’incarcération d’un certain nombre d’oligarques, qui seraient les détenteurs du marché et la récession économique » ? Cette situation s’est inversée et l’Euro s’est rétabli à quelques 200 DA, en quelques jour !

    4) Dans cette veine, on peut classer, le marché du « cabas », la contre bande aux frontières terrestres, maritimes et aériennes, l’importation de produits prohibés (drogues, tabac, alcools, supports pornographiques, psychotropes, armes et munitions…) et celle de produits de luxe (parfums, vêtement de marque, produits alimentaires…) ou les produits en « pénurie relative » (médicaments, services …) et enfin, les produits précieux (pierres, or, bijouteries, orfèvreries, horlogeries, tapisseries, meubles d’art…).

    (5) Le phénomène de la fuite de capitaux, s’est développé, à grande échelle, à travers le circuit bancaire « légal », par le biais de la surfacturation des importations de biens et services, liés aux projets d’investissement, en grande partie issus de la demande publique et des facilités (fiscales douanières, domaniales, financières…) accordées à ces derniers, par les pouvoirs publics.

    (6) La sortie illégale de sommes importantes de devises, par des particuliers et notamment des étrangers, a pris des proportions alarmantes. Les saisies douanières nous informent sur l’ampleur pris par ce phénomène, d’autant qu’il est d’usage d’observer que pour chaque saisie effectuée, dix opérations de fuite ont été réussies, en Algérie !

    (7) L’incarcération des oligarques et de personnalités politiques ainsi qu’une diminution des complicités des services de sécurité, ont déstabilisé le marché au noir des devises qui est actuellement en chute libre, du fait qu’ils seraient la clientèle la plus importante voire les titulaires du marché. Depuis quelques jours, les dernières estimations indiquent que l’Euro s’échange en moyenne sous la barre de 180 DA et le Dollar à175 DA (avec des différences régionales) malgré le début de la saison estivale et celle du tourisme cultuel.

    (8) Il y a dans notre pays une véritable « omerta » sur l’allocation indigne que permet la Banque d’Algérie (soit l’équivalent de 169 Euros annuellement). En effet, comment un algérien peut voyager à l’étranger avec une somme aussi dérisoire ? La réglementation des changes, dans notre pays, incite nos concitoyens à la délinquance et au trafic, elle est la complice directe de l’expansion du marché parallèle des devises, qu’elle nous impose.

    (9) Les autorités tunisiennes compétentes ne lésinent sur aucun moyen pour attirer les corps constitués (éducation nationale, universités, entreprises…) et les classes moyennes, par une politique de tarification étudiée et des packages appropriés (inclusifs), afin de prendre le maximum de parts de marché, dans un environnement très concurrentiel (Maroc, Turquie, Espagne, France).

    (10) L’office national du tourisme, la Banque centrale et l’organisme statistique tunisien, produisent, chacun pour ce qui le concerne, des informations chiffrées pertinentes sur ce phénomène, alors qu’aucun organisme algérien ne produit de statistiques fiables.

    (11) En considérant que la famille nucléaire algérienne est constituée de deux (2) personnes seulement (en réalité, il faudrait l’estimer à 3,5 au moins), on multiplie 1.000 euros par deux (2) millions de touristes algériens divisés par deux, soit un Milliard (1.000.000.000) d’euros.

    Auteur

    Dr Mourad Goumiri

    Source: Le Matin d’Algérie, 14 jui 2019

    Tags : Algérie, euro, dinar, change, devises, Banque d’Algérie, marché parallèle, marché noir,

  • Algérie : Comment Ouyahia, Sellal et consorts vivent leur détention

    COMMENT OUYAHIA, SELLAL ET CONSORTS VIVENT LEUR DÉTENTION

    Les mystères d’El-Harrach

    Le séjour carcéral des anciens ministres et hauts responsables détenus à la prison d’El-Harrach est l’un de ces «mystères» que les Algériens tentent continuellement de percer depuis un moment. Aux interrogations qui reviennent de manière régulière sur les réseaux sociaux, s’ajoutent des déplacements que certains n’hésitent pas à entreprendre jusqu’aux portes du pénitencier pour tenter d’en savoir plus. En prison, la vie d’Ouyahia, Sellal, et des autres célèbres locataires ne diffère pas réellement des autres prévenus.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Les langues, ne pouvant rester indéfiniment liées, ont fini par laisser filtrer des informations qui éclairent sur bien des points. «En prison, tous les détenus passent leur journée de la même manière, quels que soient la fonction qu’ils ont exercée, leur ancien statut ou les crimes pour lesquels ils ont été condamnés ou sont en passe de l’être», font savoir plusieurs avocats interrogés dans ce cadre.

    La sensibilité de la situation, le respect dû aux clients et à leurs familles interdisent, cependant, à ces derniers de dévoiler leur identité. Mais rien ne les empêche de contribuer à éclairer l’opinion sur la manière dont sont détenues les principales personnalités qui ont dirigé l’Algérie vingt ans durant et le processus qui a transformé la sinistre prison en véritable lieu d’attraction.

    Tout commence le 3 avril dernier. Intercepté, la veille, aux frontières algéro-tunisiennes, Ali Haddad est placé sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de Bir-Mourad-Raïs et conduit en fin de journée à El-Harrach où des prisonniers, surexcités, attendaient son arrivée. Ces derniers ont appris la nouvelle par la presse à laquelle ils ont droit quotidiennement, mais aussi par l’ENTV, unique chaîne de télévision autorisée et placée dans «la grande salle» où tous peuvent suivre le journal télévisé. La situation étant ce quelle était à cette époque, elle offre aux détenus des nouvelles qui les informent de l’arrivée d’un célèbre pensionnaire. A son arrivée, l’ancien patron du FCE et oligarque réputé être très proche du cercle présidentiel qui vient de s’écrouler, passe naturellement les étapes obligatoires auprès de l’administration pénitentiaire. Des affaires personnelles lui ont été récupérées, deux jours auparavant auprès de sa famille, par les éléments qui enquêtaient à son sujet.

    Le soir de son arrivée, Ali Haddad est conduit dans une aile de la prison isolée du reste des détenus. Le fait, nous dit-on, répond à des mesures de sécurité prises par le responsable de la prison que tous les avocats, interrogés dans ce cadre, qualifient «d’homme qui connaît bien son métier, qui sait préserver la dignité des détenus et respecter la présomption d’innocence».

    Haddad arrive, cependant, en prison atterré par sa nouvelle condition. Des sources concordantes affirment que ce dernier refuse de s’alimenter le lendemain. Il refuse de se présenter au grand réfectoire. Un plateau lui est acheminé par des gardiens qui ont déjà eu à faire la même chose avec d’autres détenus moins célèbres le jour de leur arrivée. Le lendemain, le régime change.

    Haddad est sommé de se rendre lui-même à la cantine pour s’alimenter. «Il fait chaque jour la queue avec tous les autres prisonniers», nous dit-on. D’autres oligarques et hommes d’affaires connus ne tardent pas à le rejoindre en prison. Le 24 avril, les frères Kouninef et Issad Rebrab arrivent à leur tour à El-Harrach.

    Les détenus de droit commun n’en reviennent pas. Ils célèbrent l’évènement par des chants et des slogans. Les trois frères sont séparés. L’un d’eux est conduit dans la cellule où se trouve Haddad tandis que les deux autres sont placés avec le patron de Cevital. Quelques semaines plus tard, une nouvelle arrivée importante a lieu. Abdelhamid Melzi, directeur général de Club-des-Pins, homme d’affaires très proche des hautes sphères, est placé sous mandat de dépôt. Il est placé avec Rebrab.

    En prison, le directeur du pénitencier tente de gérer au mieux la situation. «Ce sont des personnalités, il est naturel qu’ils attirent l’attention sur eux. Tous ceux qui ont accès à la prison, familles des détenus, parfois avocats, veulent savoir comment se déroule leur vie là-dedans. Il est normal que le directeur de la prison ait été amené à prendre des mesures pour éviter des situations fâcheuses», déclarent à ce sujet plusieurs avocats. L’une de ces mesures a consisté à fixer des horaires de «parloir» différents de ceux des autres prisonniers.

    Au cours des premières semaines, et lorsque le nombre de ces détenus était encore peu important, ces séances de «parloir» avaient lieu de 12 h à 14 h , apprend-on, «mais la situation a changé depuis qu’ils sont nombreux là-dedans. La majorité passe au même moment que le reste des détenus». Par «majorité», nos sources désignent les hommes d’affaires et autres hauts cadres arrêtés dans le cadre de la lutte anticorruption. «Leur nombre ne permet plus de les laisser séjourner dans une aile isolée, ils se trouvent dans les grandes salles où l’on compte plus de soixante personnes.» Les deux P-dg de banques, BNA et CPA, récemment placés en détention provisoire, figurent sur la liste des concernés.

    Seuls les anciens ministres sont maintenus «dans de petites cellules où ils sont regroupés à trois ou quatre», nous dit-on, sans fournir d’indication sur la nature des regroupements effectués. Seule information à avoir filtré : «Abdelmalek Sellal ne se trouve pas dans la même cellule que Ahmed Ouyahia.» Un avocat témoigne : «Je l’ai récemment vu parlant à son avocat au parloir, j’ai demandé à le saluer car c’est une ancienne connaissance, les gardiens ont refusé, c’est très strict, le directeur de la prison tient à ce que l’ordre règne.» A l’heure des repas, pas de différence, cependant. Ouyahia, Sellal, Djamel Ould Abbès, Amara Benyounès et Saïd Barkat vont avec les autres, «ici, il n’y a pas de cuisine spéciale ou de lieu retiré où ils pourraient s’isoler pour manger.

    Les gardiens veillent toutefois à maintenir les autres prisonniers dans le calme». «Au début, et surtout à l’arrivée d’Ouyahia, les détenus étaient surexcités, ils criaient ; tapaient sur tout ce qu’ils trouvaient, passaient la moitié de la nuit à faire la fête, juraient d’empêcher l’ancien Premier ministre de dormir, puis les gardiens sont intervenus pour stopper tout cela pour éviter tout dérapage», nous dit-on. «La vie est, si l’on peut dire, redevenue normale, ou presque pour les prisonniers. Pour les autres, c’est la vie carcérale qui commence et ce système a été mis en place par ces responsables aujourd’hui incarcérés, du moins rien n’a été fait pour l’alléger, et ils le subissent.» L’une des contraintes : les traditionnels couffins des prisonniers ne sont acheminés que par quinzaine «alors qu’auparavant, les détenus y avaient droit chaque semaine».

    Selon les informations que nous avons pu obtenir, les anciens ministres incarcérés n’auraient, cependant, pas le droit de recevoir ce fameux couffin «pour des raisons de sécurité». «On nous a dit qu’ils ne recevaient rien de l’extérieur, que c’est strictement interdit les concernant, la situation politique du pays est très délicate et il ne s’agit pas d’aller au-devant des problèmes.» Pour parer à «ces problèmes», le volet des soins médicaux figure également parmi les aspects primordiaux sur lequel l’accent est mis.
    La maladie dont souffre Ouyahia n’étant un secret pour personne, il est de ce fait «souvent conduit à l’infirmerie. On dit qu’il y séjourne aussi parfois en raison de son état». Il n’est pas le seul. D’autres pensionnaires âgés ou suivant des traitements «sont eux aussi souvent à l’infirmerie, l’équipe médicale doit être carrément débordée».

    Récemment, une demande introduite par la défense de Ouyahia pour une prise en charge médicale externe a été rejetée, «il se soignera en prison comme le reste de la population carcérale», nous confie-t-on.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 14 jui 2019

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