Catégorie : Algérie

  • Algérie – Conférence nationale de la société civile: Un premier jalon vers le dialogue avec l’institution militaire

    par Moncef Wafi

    Réunis depuis plusieurs semaines, la rencontre de samedi dernier étant la quatrième du genre pour élaborer une feuille de route «consensuelle» pensée comme une première étape vers la construction d’un processus destiné à sortir l’Algérie de la crise politique, les représentants de 71 associations et syndicats se sont finalement quittés sans accord.

    L’un des initiateurs de cette rencontre, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), est revenu sur cette initiative et ses objectifs au micro de la chaîne 3 de la Radio algérienne estimant que l’un des premiers acquis de cette démarche est le rassemblement d’une société civile éclatée avec «ses divergences, contradictions et différences».

    Malgré l’absence d’un accord, il affirme qu’il est satisfait du travail accompli ensemble expliquant que ces rencontres doivent déboucher sur un avant-projet de plateforme consensuel qui doit être débattu lors de la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, pour aller par la suite à la rencontre des partis et personnalités politiques et autres clubs d’intellectuels pour discuter des propositions dégagées de cette conférence nationale. L’objectif final est de discuter avec les tenants du pouvoir réel à savoir l’institution militaire, précise-t-il. «On parle de dialogue et de propositions concrètes, conséquentes et responsables et je pense qu’on est dans ce sens. Et avant d’arriver à cet espace de dialogue, il faudrait proposer une démarche consensuelle», ajoute-t-il.

    A propos des manifestations populaires «sereines et apaisées qui se déroulent chaque semaine à travers le pays », il considère qu’elles ne peuvent pas durer éternellement et qu’on ne peut donc s’éterniser sur un débat sur une constituante «pouvant s’étaler sur des années», rappelant que les périodes de transition qui ont réussi dans certains pays, en Amérique Latine ou en Asie, ne sont pas forcément passées par des constituantes.

    Des discussions engagées par le groupe de travail auquel il a pris part, l’intervenant déclare que la quasi-majorité des propositions insistent sur un retour à un processus électoral, à travers l’organisation d’une présidentielle précédée, ajoute-t-il, d’un «dialogue établi après une situation d’apaisement», nécessité par la libération des détenus d’opinion, l’arrêt des interpellations de manifestants et la levée des contraintes sur la presse, autant de conditions, dit-il, pour engager un dialogue responsable et sans exclusions».

    Pour donner du crédit au scrutin à venir, l’invité considère que la concertation à engager durant la période de transition à venir devrait en outre être précédée d’un assainissement des listes électorales et la mise en place de commissions nationales et de wilayas neutres pour l’organiser, assurer la surveillance de celui-ci et annoncer ses résultats. Il rappelle, d’autre part, qu’après la présidentielle, il s’agira également d’accompagner l’exécution des réformes décidées sur la base d’un programme que le futur chef d’Etat sera chargé de faire appliquer.

    Le Quotidien d’Oran

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Algérie : Rendre justice

    L’opération mains propres en cours touchant tous azimuts plusieurs responsables politiques et économiques suscite l’effervescence, une certaine satisfaction mais aussi des interrogations.

    A l’évidence, il est important de récupérer les deniers de l’Etat, les juges d’instruction doivent particulièrement s’atteler à recouvrer les avoirs financiers issus de la commande publique. Récupérer le patrimoine foncier et financier de l’Algérie.

    Le pays a plus que jamais besoin, dans une conjoncture économique particulièrement fragile, de sa richesse dilapidée, voire détournée par des responsables déloyaux indignes de confiance, mais surtout encouragés par un système qui garantissait l’impunité.

    Changer les règles dans le sens de la consolidation de l’Etat de droit est un objectif qui sied à tous les Algériens. Ces derniers l’expriment chaque vendredi dans des manifestations grandioses où l’exigence de changement politique et de gouvernance est manifeste.

    Cependant, pour une partie de l’opinion, cette campagne savamment médiatisée est considérée avec une certaine incrédulité. Davantage comme une véritable chasse aux sorcières qui n’est pas exempte de soubassements de politiques.

    En plein blocage politique duquel aucune lueur de dénouement n’est visible, il reste difficile à faire soulever la grande adhésion.

    Aussi pour certains observateurs, cette action ne manquera certainement pas d’avoir un impact très négatif sur l’acte d’investir en Algérie, que ce soit à l’adresse des hommes d’affaires nationaux ou étrangers.

    Rendre compte de ses actes et de ses responsabilités devant le peuple ne saurait se faire que sous un système assaini à minima. La priorité actuelle est bien de dépasser une crise politique aiguë qui risque de tout emporter sur sa route. Ensuite, c’est aux responsables élus par le peuple d’entamer le véritable processus de réforme de l’Etat et de l’installation des nouvelles règles de fonctionnement. Et ainsi rendre justice au nom du peuple.

    Reporters

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Algérie : Ouyahia et Sellal convoqués devant la Cour suprême

    Le juge d’instruction près la Cour suprême a convoqué, mardi, les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, d’anciens ministres et deux walis pour être auditionnés en tant qu’accusés dans des affaires de corruption, selon Echorouk News.

    Ces anciens hauts responsables devant répondre devant le juge instructeur de leurs actes, notamment l’octroi d’indus avantages à l’homme d’affaires, Ali Haddad écroué depuis fin mars dernier à la prison de El Harrach.

    Il s’agit des anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et les anciens ministres Abdelghani Zaâlane, Amar Tou, Boudjemaâ Talai, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazgui, Abdeslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh et le wali de El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfer.

    Rappelons que le procureur général près le tribunal de Sidi M’hamed avait auditionné ces personnalités fin mai dernier avant de transférer leurs dossiers à la Cour suprême.

    Echoroukonline

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  • Maroc-Algérie : infantilisme du Makhzen

    Le Maroc veut-il nous faire prendre des vessies pour des lanternes ? Ne parlons pas des couacs de la propagande marocaine qui coûte les yeux de la tête au Makhzen et qui se retourne souvent contre lui .

    Comme ces «scoops» qui fleurissent çà et là sur les sites électroniques marocains, pour annoncer le «retour» du Maroc à L’UA , alors qu’il n’y a jamais adhéré, ou cette «pétition» qu’aurait fait circuler l’un des piliers de la France-Afrique, le chef de l’État sénégalais Macky Sall, qui n’a rien à refuser au Palais royal, dont il est un habitué, et qui a la prétention de réunir suffisamment de «signatures» pour demander pas moins «le gel» de la Rasd –Membre fondateur de L’UA– pour dérouler le tapis rouge, ou plutôt de gros tapis marocains, à M6 qui allait faire une visite surprise à Kigali, alors qu’il n’y était pas invité. Point de souverain marocain et point de pétition pas plus de notification officielle d’une demande d’adhésion longue et complexe.

    Si ce n’est un message au ton arrogant et de mépris à peine voilé d’un souverain par trop gâté qui pense qu’il suffit d’ordonner, de faire tinter les dinars de roitelets du golfe pour se faire obéir et mettre à ses pieds des chefs D’états africains qui ne cessent pourtant de stigmatiser son régime féodal et colonial. Il est vrai que tout comme son chef de la diplomatie Mézouar, doublé par le conseiller omnipotent de l’ombre Taieb Fassi Filiri et l’ami intime et néanmoins tout puissant patron des services des renseignement , qui s’exerçât d’abord à la MAP, le roi du Maroc n’est pas à une mystification près.

    Mais revenons sur une autre mystification et sur une grossière entourloupe que les spin doctors du Palais ont voulu nous faire gober en distillant a travers leurs relais médiatiques un refus de visa qui aurait été opposé à celui qu’ils ont formaté et financé abondamment pour déstabiliser l’Algérie et qu’ils ont publiquement soutenu par des déclarations tapageuses aux Nations unies. Alors pour rafraichir la mémoire des médiocres politiques du Makhzen , il faut rappeler les mails qui révèlent le rôle joué par les services marocains et leurs relais français anti-algériens dans l’exacerbation de l’aventurisme de Ferhat Mehenni et de son mouvement qui n’existe que par la grâce des financements marocains et israéliens et la complaisance de certains secteurs en France qui rêvent de l’éclatement de l’Algérie.

    Ces mails- que l’on peut consulter à loisir sur le site Marokleaks- montrent que l’argent a une place centrale dans la «mobilisation» des agents propagandistes et chargés d’entretenir la subversion anti- algérienne autour de ce mouvement.

    Dans un des mails, daté d’avril 2010, on apprend qu’il a fallu payer «le prix fort» pour dénicher des images de «petites manifestations» qui permettent, selon son auteur à un journaliste de TFI, payé au prix fort et qui disserte tous les soirs sur le devenir du monde , de «fabriquer un sujet» à faire passer dans les chaînes de télévision françaises. Les «activistes» qui font ce travail de collecte d’images de propagande mensongère ne sont pas des bénévoles qui travaillent pour «la cause» mais à la façon des mercenaires qui se font chèrement payer comme le prouve, dans un autre mail (22 avril 2010), cette demande d’avance sur salaire de 38 000 euros qui semble être d’ailleurs le véritable objet du mail. Il les recevra, c’est l’assurance que lui a donnée, en guise de réponse, son correspondant : «Je crois qu’on pourra faire le geste.»

    En contrepartie, le «mercenaire» a instamment sollicité une opération de «large médiatisation par le biais de (ses) relais sûrs» de la documentation de propagande concernant «l’annonce par le MAK de la composition du gouvernement provisoire kabyle (GPK), lors d’un rassemblement au Palais des Congrès à Paris le 1er juin 2010». La médiatisation est essentielle dans l’activisme du MAK, tout est bon pour faire croire que ce mouvement a une assise en Kabylie.

    Ainsi, un mail daté de décembre 2010 monte en épingle une prétendue «répression brutale» en Kabylie contre les pseudo-militants du MAK, et est destiné à alimenter le travail de propagande des «mercenaires» qui sont payés pour cela. Le Maroc a de tout temps actionné ses relais en Algérie pour encourager l’agitation provoquée par Ferhat Mehenni et ses fidèles en Kabylie.

    Incidemment, le site du MAK, en s’en prenant au Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane – à cause d’un refus de visa d’entrée opposé à son chef, Ferhat Mehenni – met au grand jour le soutien du Maroc au Mak. Le chef du MAK a pris l’habitude de circuler entre la France, où il a un statut de réfugié politique, et le Maroc où il rencontre et se concerte avec les mouvements berbéristes très actifs dans ce pays mais aussi en Israel.

    Alors qui le Maroc veut-il berner , si ce n’est ses relais en Algérie qui ne cessent de s’agiter tantôt pour vanter les « réussites économiques » d’une monarchie qui a fait main basse sur les richesses essentielles du pays mais qui dans le même temps tend la main aux monarchies du golfe pour boucler son budget .Tantôt pour faire pression à travers des déclarations intempestives à des sites dont la seule vocation semble-t-il est d’être au service d’une monarchie contre les intérêts de leurs propres pays dont ils ne dédaignent pas la manne publicitaire.

    Personne n’est dupe du jeu du Maroc , pas plus en Afrique ou il fut et reste l’ami des dictateurs, des prédateurs et des sanguinaires qu’il a soutenu par l’envoi de contingents militaires tout comme il le fait aujourd’hui au Yémen. Pas plus que l’on ne donnera de crédits à ses « propositions » de rapprochement et de règlement du contentieux bilatéral qu’il a crée a dessein.

    D’ailleurs que signifie cette volonté soudaine de rendre les biens spoliés des Algériens au Maroc si ce n’est de renforcer davantage les chefs de file de son Lobby en Algérie qui relèvent la tête, agissant au grand jour comme dans une symphonie bien réglée.

    Mokhtar Bendib

    Le Currier d’Algérie, 19 jui 2016

    Tags : Maroc, Algérie, MAK,

  • Maroc : corruption de journalistes et personalités contre l’Algérie

    270.000 Dirhams gaspillé en fumée ….

    De nouveaux éléments d’information nous sont parvenus sur les mercenaires occidentaux de la plume qui travaillent pour le Makhzen dans le seul but de dénigrer l’Algérie.

    Après notre article publié le 12 octobre sous le titre : «Campagnes marocaines contre l’Algérie : ces mercenaires occidentaux qui travaillent pour Rabat», nous venons d’avoir des courriels compromettants échangés entre un représentant du Makhzen et le Marocain Ahmed Charaï, directeur du site l’observateur.ma, chargé par le Makhzen du recrutement et du paiement de ces «journalistes» occidentaux qui calomnient l’Algérie.

    Des emails compromettants qui ont été interceptés par des médias sahraouis. Ces échanges ont porté notamment sur les honoraires de ces «mercenaires» qui ont visiblement donné satisfaction à leurs maîtres de Rabat. Ce «journaliste», qui voue une haine sidérale à l’Algérie, a, en effet, dans un email, dont nous détenons une copie, détaillé les honoraires de sa bande de mercenaires pour des tâches effectuées avec brio ces derniers mois.

    En s’adressant à son «agent traiteur marocain», Ahmed Charaï demande ainsi de l’argent en euros pour «régler» les piges de juillet et de septembre de trois mercenaires de la plume français. Ainsi, il réclame 6.000 euros pour Vincent Hervouët, rédacteur dans la chaîne de télévision française LCI, pour ses articles propagandistes dans l’Observateur et dans Foreign Policy. Pour Dominique Lagarde, journaliste au service monde de l’Express, il réclame 12 000 euros.

    Autrement dit, 6 000 euros par mois de lobbying médiatique anti-algérien. Ahmed Charaï a fixé à 6 000 euros la pige de Mireille Duteil, rédactrice adjointe au service monde du Point. Des sommes qui restent dérisoires pour le «sale boulot» qu’ils sont chargés d’accomplir ! Mais le Makhzen ne leur offre pas que de l’argent. Il leur permet également des séjours gratuits dans les grands complexes touristiques de Marrakech comme il offre à travers Ahmed Charaï des cadeaux.

    Dans un email posté le 2 octobre à 12:42, Ahmed Charaï a parlé d’une réunion prévue pour le 7 octobre avec, dit-il, «nos amis journalistes français». Une réunion qui s’est en effet déroulée ce jour-là à 20h à l’hôtel Scribe, à Paris. Ce recruteur de mercenaires de la plume au profit du Makhzen a également annoncé sa volonté d’offrir au président du Financial Times un «beau cadeau». Dans un autre email adressé le 10 mars 2011 à son «employeur», Ahmed Charaï énumère quelques articles qui faisaient la promotion de la monarchie marocaine, publiés par ses amis journalistes à l’Express, Washington Post, Hudson Institute, Fox News, LCI et Foreign Policy.

    Les médias sahraouis ont également intercepté des emails échangés entre Ahmed Charaï et Vincent Hervouët sur la médiatisation du mouvement de l’autonomie de la Kabylie (MAK) en lui consacrant une bonne place dans le journal de TF1. Dans un autre courriel, Vincent Hervouët demandait une avance sur salaire de 38 000 euros à Ahmed Charaï. Exerçant dans de grands médias français, britanniques et américains, ces «journalistes» au service de Rabat se font payer pour des articles contre la cause sahraouie et contre l’Algérie, accusée à tort par Rabat de bloquer le processus des négociations menées sous l’égide de l’ONU pour une solution mutuellement acceptable. Pour assurer la survie de la monarchie, le Makhzen use et abuse de moyens détournés en faisant de l’Algérie sa principale cible.

    Algérie Network, 13 déc 2014

    Tags : Maroc, Algérie, Chris Coleman, corruption, journalistes français,

  • Message fraternel adressé aux Algériens par un Soudanais

    Lors d’un rassemblement obsérvé hier à Paris, un Soudanais a tenu à adresser un message aux Algériens, dans lequel il a soulevé les dangers de l’ingérence des pays du Golfe en Afrique et plus particulièrement au Soudan et en Algérie.

    « Les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Égypte et l’Arabie Saoudite œuvre à détruire les pays africains et le Soudan. Ils veulent déstabiliser nos pays, il veulent détruire le Soudan et l’Algérie, comme ils l’ont déjà fait en Syrie, en Irak et en Libye ».

    « Je souhaite du succès à nos frères algériens. Je souhaite que leur mouvement aboutisse à une démocratie réelle ».

    Source : Algérie Focus

     

    Tags : Algérie, transition, Hirak, Soudan, monarchies du Golfe,

  • Algérie : L’indispensable compromis

    BRAS DE FER POUVOIR-MOUVEMENT POPULAIRE : L’indispensable compromis

    Parce que le bras de fer entre le pouvoir et le mouvement populaire né le 22 février s’enlise avec l’entêtement du premier à mener lui-même la transition qu’il récuse dans la forme et le refus du second de tout parrainage du processus de transition par les restes du régime, le compromis pourtant indispensable semble relever du chimérique, du moins pour l’instant.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Le 16e vendredi du mouvement populaire, avant-hier, a été, on ne peut plus clair, en ce sens que les Algériens et les Algériennes ont, par millions, signifié leur refus de tout dialogue sous le parrainage des symboles clés du règne du président déchu.

    Un dialogue auquel le chef d’état-major et vice-ministre de la défense nationale avait appelé il y a une quinzaine de jours avant que le chef de l’Etat intérimaire n’en fasse de même, jeudi dernier. Sauf que la logique de tout conflit ou bras de fer impose un compromis, fruit de négociations et de tractations autour d’une table. Et cette logique ne semble pas encore s’imposer, du moins jusqu’à maintenant, plus de trois mois après le début du mouvement populaire du 22 février dernier, tant les «belligérants» s’en tiennent, chacun, à sa propre feuille de route.

    Au moment où le pouvoir réel s’entête à faire passer son propre agenda qui ne serait autre qu’un changement en son sein, la dynamique citoyenne en cours, la société civile, la classe politique de l’opposition et nombre de personnalités nationales, s’en tiennent, eux, à leurs mots d’ordre : pas de dialogue sous le parrainage des symboles du règne de Bouteflika, notamment le chef de l’Etat intérimaire et le Premier ministre. Ce qui ouvre grandement les portes d’une impasse inédite dans l’histoire du pays.

    Une situation que Nacer Djabi impute au pouvoir ou ce qui en reste qu’il accuse «d’autisme», de «manquer d’intelligence politique» et d’avoir «l’handicap de l’écoute».

    A croire qu’il «évolue dans un autre monde», estime encore le sociologue pour qui le pouvoir qui cumule échec sur échec est, par son attitude, en train d’affaiblir l’Etat et de ternir son image à l’international». Mais quid de la responsabilité du mouvement populaire dans cette situation ? Notre interlocuteur affirme que les «propositions de sortie de crise sont nombreuses à émaner de collectifs de la société civile, de partis et de personnalités».

    Mettant en avant l’impératif des négociations, Djabi estime que «ce ne sont pas les personnalités réputées pour leur charisme, leur crédibilité, qui manquent, pour servir de passerelles d’avec le pouvoir et ainsi amorcer le dialogue pour peu que le pouvoir réel fasse preuve de volonté politique en émettant des signaux».

    De son côté, Fatiha Ben-Abbou fait remarquer de prime abord que nous n’avons malheureusement pas la culture du compromis» non sans mettre le doigt sur l’impératif d’éloigner l’armée de la sphère politique. «Ce serait une erreur monumentale que de pousser l’armée à intervenir dans la sphère politique avec ses grenouillages et ses marchandages» car, explique-t-elle, «l’armée ne négocie pas mais a des ordres à exécuter». Une armée qui, poursuit la constitutionnaliste, «n’a jamais gouverné mais a toujours arbitré en désignant du doigt le futur président de la république».

    Pour notre interlocutrice, «tout se négocie, y compris le départ des fameux B que réclame la rue», invitant, au passage, à plus de réalisme car à trop pousser le bouchon, on risque de se retrouver dans une impasse».

    Comme Djabi, Ben-Abbou invite à établir des «passerelles à même de rendre possibles des concessions de part et d’autre», citant, entre autres personnalités «non colorées politiquement, qui ont du recul et qui laissent les choses se décanter, Djamila Bouhired ou encore Zohra Drif Bitat à même d’incarner ces traits d’union entre le pouvoir et le mouvement populaire, la classe politique et la société civile. Car, un “gros problème” pointe le nez, celui du “vide constitutionnel” avec son corollaire la “rupture de la continuité de l’Etat”, qui, selon elle, fait “peur à tout le monde” dont notamment les partenaires étrangers».

    Celle qui pense que l’«on doit aller un jour ou l’autre vers des élections», dit récuser, néanmoins, l’idée d’une constituante considérant que le peuple algérien est «trop jeune pour accepter totalement», bien de problématiques liées notamment à la question des «composantes identitaires».

    Le Soir d’Algérie, 9 juin 2019

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  • Algérie – Présidentielle ou transition : La grande division

    Depuis la démission forcée du président Bouteflika, le 2 avril 2019, l’Algérie se trouve dans une impasse politique sans précédent et(surtout) un horizon totalement bouché du fait des divergences profondes entre le pouvoir réel incarné par le chef d’Etat-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah ,appuyé par les partis de l’ex coalition présidentielle d’un côté ; le Mouvement citoyen, la majorité des partis politiques de l’opposition et les acteurs de la société civile, de l’autre.

    Les algériens sont encore sortis vendredi dans toutes les régions du pays pour une seizième journée de mobilisation citoyenne spectaculaire, afin de continuer à réclamer le départ des figures de l’anicien régime brandissant le slogan « Irouhou Gaâ »(Tous doivent partir).

    Les manifestations du vendredi 7 juin qui marque un nouveau jalon dans la marche entamée le 22 février pour l’avènement d’une « Nouvelle République » , tout en portant en s’inscrivent dans l’esprit des précédentes se veut, en l’occurrence comme une réponse du berger à la bergère au discours de Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat par intérim qui avait appelé la veille (jeudi 5 juin) à un « dialogue consesensuel » pour une élection présidentielle « dans les meilleurs délais ».

    «J’invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales, jalouses du devenir de l’Algérie, à opter pour le dialogue inclusif en tant que voie menant à la participation au processus de concertation que l’État s’emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l’organisation du scrutin dans un climat d’entente et de sérénité », a-t-il annoncé en substance dans un discours diffusé à vingt heures par le télévisons publique.

    « Pas de dialogue avec Bensalah et Bedoui », un slogan massivement scandé vendredi par les manifestants qui rejettent l’élection présidentielle lui préférant une période de « transition démocratique » pilotée par une instance collégiale provisoire dont la seule mission sera de préparer « les conditions politiques, administratives et logistiques » d’une élection présidentielle démocratique et transparente.

    Si la majoroté des partis de l’opposition, les animateurs du mouvement citoyens sont vent debout contre une présidentielle hic et nunc, cette option comme solution à la sortie de crise à ses adeptes. A commencer par l’instituion militaire dont le chef , Gaid Salah, homme fort actuel du pays, a toujours défendu dans ses discours dans les régions militaire le respect de la légalité constitutionnelle avec la tenue de la présidentielle « dans les délais raisonnables »

    « La position de notre institution qui est la solution la crise passe impérativement par l’option de la légitimité constitutionnelle qui permettra au peuple l’exercice de son droit à élire le président de la République dans les plus brefs délais », lit-on dans l’édito du dernier numéro de la revue El Djeich, organe officiel de l’Armée algérienne qui réccuse implicitement la période de transition.

    Le plaidoyer de l’Armée pour une présidentielle « dans les meilleurs délais » nourrit des défiances légitimes chez les partis de l’opposition et du mouvement citoyens qui soupçonnent Gaid Salah d’avoir déjà « préempté » son candidat qui sera le futur président de la République. Néanmoins le chef de l’Armée Algérienne s’est systématiquement défendu dans ses multiples interventions de « nourrir « quelques ambitions politiques personnelles », sinon celle de « servir mon pays »

    Outre les partis de l’ex coalition présidentielle, (FLN, RND,MPA, TAJ)qui ont encore adhéré au discours de Bensalah en faveur de la présidentielle, les média publics et même certaines télévisons privés comme En Nahar, El Bilad , soutiennent la démarche en organanisant des plateaux qui vont dans ce sens.

    Amar Rehailia, politologue abonde dans le sens de la démarche en estimant hier que « le présidentielle est le plus court chemin pour sortir de la crise, il faut que la classe politique accepte d’engager rapidement des concertations sur la mise en place d’une commission électorale indépendante qui doit organiser la présidentielle »

    Une présidentielle dont la date reste à fixer, alors que les économistes ne cessent d’alerter sur les « conséquences catastrophique de l’impasse politique sur la situation économique qui ne semble pas être le souci des acteurs de la crise.

    H.Khellifi

    L’Est Républicain, 9 juin 2019

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  • Algérie : Fossé !

    Par Nazim Brahimi

    La crise politique et institutionnelle que traverse le pays depuis l’irruption du mouvement populaire le 22 février exigeant le changement du système se corse à mesure que les semaines et les mois passent. L’impasse est plus que jamais là. Paradoxalement, les signes d’une solution de crise ne sont pas encore là, alors que les intentions de dialogue et de concertation émanent quasiment de toute part.

    A l’évidence, le pouvoir politique, les partis, la société civile et les animateurs du Hirak s’accordent sur la nécessité et l’impératif d’amorcer un processus de dialogue de nature à mettre fin à une crise qui est à son quatrième mois. Les avis des uns et des autres restent cependant des professions de foi !

    Les nouveaux éléments enregistrés depuis jeudi n’augurent pas, hélas, de l’évolution qu’aurait souhaitée l’ensemble des Algériens. Bien au contraire, dans la mesure où la réponse apportée par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, à l’occasion de la fête de l’Aïd, n’a pas été à la hauteur des attentes citoyennes.

    Le maintien de la feuille de route du pouvoir politique et celui du personnel en place n’a fait qu’exacerber la situation et perdurer la crise au moment où les observateurs s’attendaient à des gestes de bonne volonté.

    A cet attachement du premier magistrat du pays à l’organisation de la présidentielle dans des « délais acceptables » est venue se greffer l’opposition réaffirmée de l’institution militaire à une période de transition au moment où de nombreuses voix parmi l’opposition politique jugent « inéluctable » le passage par cette période de transition.

    De quoi, au final, conclure à deux voies parallèles entre celle du pouvoir politique et celle du mouvement populaire qui aura prouvé une nouvelle fois sa capacité de mobilisation qui ne fléchit pas.

    D’aucuns espèrent que cette impasse trouve son dénouement dans un avenir proche dans le sens où sa persistance risque d’ouvrir la voie à des aventures dont le pays peut aisément s’en passer.

    En un mot comme en mille, la solution ne saurait se construire sans le dialogue qui ne peut, lui, être amorcé sans une véritable volonté politique des différents acteurs de la crise.

    Reporters.dz, 9 juin 2019

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  • Algérie : Conférence nationale de la société civile: Le choix de la transition fait débat

    par Moncef Wafi

      Si la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, n’a pas été remise en question, la réunion prévue pour débattre de sa préparation, qui s’est tenue, samedi dernier, au siège national du CNAPESTE, elle, par contre, s’est achevée sans accord.

    Les participants, plus de 70 associations, organisations, collectifs et syndicats, ne sont pas arrivés à un accord définitif sur une feuille de route consensuelle ni sur certains points relatifs à la préparation de ladite conférence. La cause, selon certains participants, réside dans le choix de la transition, soit de passer par des élections présidentielles ou non.

    Un premier groupe opte pour une transition démocratique avec l’élection d’une Assemblée constituante, et l’autre défend la proposition du pouvoir d’aller directement et rapidement vers une élection présidentielle. Une autre réunion devra se tenir, au cours de cette semaine, pour trouver une solution définitive à ces divergences.

    «Les discussions autour d’une feuille de route consensuelle vont se poursuivre. La réunion est ouverte, nous allons nous rencontrer cette semaine», a affirmé à TSA Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ.

    Pour Meziane Meriane, coordinateur national du SNAPESTE, une erreur a été faite en amont, ce qui explique ce semi-échec de la réunion de samedi. «La commission de rédaction n’a pas tenu compte des amendements proposés. Probablement, il va y avoir une autre lecture. La feuille de route sera refaite. On va y remédier si ce n’est pas déjà fait», a-t-il expliqué.

    Selon lui, «il n’y a pas eu de désaccord», mais «un débat riche, nous avons discuté profondément de la situation politique mais aussi des enjeux», affirmant qu’«il n’y aura pas de report de la conférence nationale du 15 juin. A 99%, elle va se tenir comme on l’a prévu».

    Pour Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, «l’assistance a choisi de garder la réunion ouverte, pour se donner plus de temps en vue de consolider le consensus et rapprocher encore les points de vue autour de la transition, des institutions de transition et des contours de la nouvelle République en rupture avec le système».

    Et d’ajouter que «tous les participants se sont mis d’accord pour poursuivre les discussions avant la conférence nationale pour l’élaboration d’une feuille de route pour la transition démocratique et pacifique répondant aux aspirations du mouvement populaire. Il est question de consolider les points de convergence et de rapprocher au maximum les divergences et les différents points de vue».

    Pour rappel, le collectif des activistes et membres de la société civile pour une transition démocratique, la Confédération des syndicats algériens (CSA) et le Forum civil pour le changement avaient tenu le 1er juin dernier leur troisième réunion de concertation qui avait pour objectif de sortir avec une feuille de route consensuelle et la préparation d’une conférence nationale de la société civile.

    Les présents avaient réitéré leur attachement à un dialogue sérieux et responsable pour trouver une issue à la crise politique du pays tout en exigeant le départ des 3B (Bensalah, Bedoui, Bouchareb), en réponse aux exigences du soulèvement populaire du 22 février à travers la mise en route des articles 7 et 8 de la Constitution. Ils ont également appelé à lever toutes les restrictions à l’activité politique, syndicale et associative, et à permettre à la presse d’exercer librement sa mission d’information de l’opinion publique, de même qu’il est exigé l’arrêt de toutes les arrestations et les poursuites à l’encontre des activistes au sein de la révolution populaire et pacifique.

    Source : Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2019

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