Catégorie : Algérie

  • Algérie: En attendant des solutions concrètes à la crise politique

    par Ghania Oukazi

      L’appel du chef d’état-major de l’ANP au dialogue et à l’organisation d’élections présidentielles devient redondance et continue de l’opposer à un «hirak» et à une classe politique qu’il s’est même refusé à qualifier en tant que tels.

    Encore une fois, le général de corps d’armée parle mais ne décide pas. Ses interventions dans les casernes deviennent des messages classiques qui n’apportent pas de solution concrète à la crise politique dans laquelle s’enlise le pays depuis trois mois. Ahmed Gaïd Salah sait qu’il est dans l’impossibilité d’organiser des élections présidentielles le 4 juillet prochain comme il l’a fait annoncer par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, au lendemain de la démission de Bouteflika.

    Des échos des Tagarins laissent même penser à une élection présidentielle le 31 octobre ou le 7 novembre prochains et qu’il faille au préalable conformer l’esprit de la Constitution à la situation nationale «exceptionnelle». L’on sait d’ailleurs qu’une ébauche sur les mécanismes à mettre en place pour la création d’une instance chargée de l’organisation du scrutin lui a été adressée par des milieux universitaires.

    De tout cela, le chef de l’état-major de l’armée n’en fait cas dans son discours du mardi dernier à partir de la 6ème région militaire. Son refus de se prononcer sur le report d’un rendez-vous avorté doit être à ses yeux cet indice qu’il veut de taille pour montrer que l’armée se refuse à intervenir dans le champ politique.

    Devant l’opinion nationale et internationale, il tient absolument à ne pas être vu comme un putschiste qui impose au pays un régime militaire de fait. Il l’explique et l’affirme lorsqu’il souligne que «la priorité aujourd’hui est d’aller vers un dialogue productif qui prépare la voie à la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination». Son allusion aux généraux putschistes de 1991 est claire. Il est certain que Gaïd Salah ne veut pas être considéré comme tel et refuse de revenir aux circonstances qui ont prévalu à l’arrêt du processus électoral de l’époque. Ses sous-entendus rappellent précisément l’intronisation du Haut Commandement de l’armée de l’époque à la tête de l’Etat à travers la présence de généraux janviéristes comme Khaled Nezzar dans le HCE (Haut Comité d’Etat.) Ce qui a plongé le pays dans une période de transition «d’exception» jusqu’en 95, date de l’élection présidentielle de Liamine Zeroual.

    Quand Gaïd prône la prudence

    C’est peut-être pour cela que le général de corps d’armée répète qu’il n’a aucune ambition politique. Ceci étant, ses affirmations ne l’éloignent pas de la scène politique dans laquelle il se trouve les pieds joints depuis le déclenchement de la crise. Mais il se veut prudent en restant dans les grands principes de sortie de crise, et ce, en s’abstenant à ce jour de fixer clairement les contours et les mécanismes du dialogue auquel il appelle et se refuse même à en désigner précisément les acteurs.

    En attendant qu’il arrête l’opportunité pour les faire préciser par le chef de l’Etat, le chef d’état-major s’est adressé de Tamanrasset à «des personnalités et aux élites nationales», aux «personnalités nationales» et aux «enfants du pays» pour leur rappeler qu’un «dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant est la seule solution à la crise». A aucun moment, le général de corps d’armée n’a interpellé nommément les partis politiques. Il est resté très vague sur les interlocuteurs ou les parties qu’il veut faire asseoir autour d’une table.

    Et bien qu’il exhorte «les enfants du pays» à «apporter la contribution judicieuse de façon à trouver les solutions escomptées», il réaffirme sa solution à lui à l’impasse politique en insistant sur «la tenue d’élections présidentielles dans les plus brefs délais». Il place ainsi le balle dans le camp de ceux qui appellent au dialogue à partir de leurs salons tout en leur faisant remarquer qu’«il n’y a aucune raison de continuer à perdre du temps, car le temps est précieux et il n’y a pas moyen de le gâcher dans des discussions stériles loin du véritable dialogue sincère et constructif». Il ne manquera pas de leur dire que «rien n’est impossible et l’Algérie attend une sortie légale et constitutionnelle qui la prémunira contre toute forme d’exacerbation de la situation». Il rejette par la force du verbe toute idée de période de transition «aux conséquences incertaines».

    La nouveauté dans son discours est peut-être cette esquisse d’un ordre du jour basé sur sa demande d’une «évaluation des circonstances que vit le pays» et surtout ces «concessions réciproques» qu’il attend de ceux qui appellent au dialogue. L’on se demande cependant de quel genre de concessions Gaïd Salah parle-t-il, mise à part celle qu’il attend de ses antagonistes de ne pas tenter de défaire le cadre constitutionnel par leur condition de faire partir le chef de l’Etat. Pour l’heure, Abdelkader Bensalah est la seule autorité constitutionnelle avec laquelle le dialogue peut être mené comme il le veut.

    «La Constitution telle qu’elle est» ?

    «Les solutions viendront dans les plus proches délais afin d’assister l’Armée Nationale Populaire dans l’accompagnement des fils de notre patrie, lorsqu’ils présenteront leurs propositions constructives comme le requiert le noble devoir national», a-t-il dit en supposant que le «hirak» aussi arriverait rapidement à désigner ses représentants pour la phase de concertation.

    Le général de corps d’armée préfère slalomer entre les diverses situations plutôt que de détailler sa feuille de route et d’affronter ses objecteurs qui veulent l’amener physiquement sur le terrain politique. Pour lui, le jeu n’en vaut pas la chandelle parce qu’il risque de précipiter sa chute. La France lui a signifié hier qu’elle gardait l’œil sur ce qui se passait «chez lui». Son ministre des Affaires étrangères qui intervenait mardi dernier devant la commission de l’assemblée nationale de l’Europe et des Affaires étrangères, a exprimé le souhait de son pays que «les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique».

    Jean-Yves Le Drian s’est prononcé sur l’élection présidentielle en Algérie en faisant cette remarque claire : «(…) le problème c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats et, voilà, les candidats ne se manifestent pas. Il y a deux candidatures qui ont été reçues par le Conseil constitutionnel «. Le chef de la diplomatie française qualifie la situation de «très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays, avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie». Il fait un clin d’œil au chef d’état-major de l’ANP en relevant «la volonté des autorités militaires de faire en sorte que la Constitution telle qu’elle est puisse s’appliquer.

    D’où la répétition de l’engagement par M. Gaïd Salah de faire en sorte que l’élection puisse avoir lieu le 4 juillet». Son «mais», c’est, a-t-il dit, «il y a deux voies parallèles, d’un côté cette affirmation, de l’autre côté le mouvement du peuple algérien» et entre les deux, «nous (la France ndlr), nous souhaitons que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique. C’est ce que nous espérons compte tenu des liens profonds qui nous lient à ce pays et dans ces moments nous continuons de nous tenir aux côtés des Algériens dans le respect de l’amitié qui doit présider toujours à nos relations». Ceux qui tenaient à ce que la France officielle donne «son avis» sur les événements nationaux, Le Drian l’a fait avec précision.

    Le Quotidien d’Oran, 30 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • Gaïd Salah met en garde contre les ceux qui veulent exacerber la situation et faire perdurer la crise

    Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a affirmé, hier, à l’occasion de sa visite à la 6e Région militaire, que «l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération».

    Le vice ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a prononcé un nouveau discours, aujourd’hui, mercredi 29 mai, dans lequel il révoque l’importance du dialogue honnête et constructif pour sortir l’Algérie de la crise actuelle.

    Le chef de corps d’armée a confirmé que rien ne justifie la perte de temps et l’éloignement de la voie du dialogue honnête et constructif.

    Il avait notamment mis en garde contre les desseins de certains à vouloir exacerber la situation et faire perdurer cette crise, en répandant sciemment les rumeurs, les informations erronées et les mensonges, de façon continue, à travers de nombreux médias :

    «Ceux qui tendent à exacerber la situation et faire perdurer cette crise sont ceux-là mêmes qui œuvrent sciemment à répandre continuellement les rumeurs, les informations erronées et les mensonges à travers de nombreux médias, et ils ne peuvent en aucun cas contribuer à créer un climat d’entente mutuelle propice, voire un dialogue calme et serein et cela induit que ceux qui recourent à de telles pratiques sont contre le dialogue sérieux et pondéré. Ce sont des objectifs qui ne sont nullement innocents, dont les instigateurs supporteront les conséquences devant Allah, le peuple et l’histoire. Ils empruntent délibérément cette voie, même s’il était en leur capacité d’acquérir davantage de crédibilité en mettant l’accent sur la transmission des faits réels, au lieu de s’adonner à la désinformation de l’opinion publique par des mensonges et des scénarios fabriqués de toutes pièces et erronés, qu’ils imputent à des personnalités et des centres de décision, tout cela sur la base de plans étudiés et élaborés avec une grande ruse, afin de discréditer tout acte visant l’apaisement de la population et la recherche de solutions idoines à la crise actuelle que traverse le pays, leur but évident étant d’entraver toute solution et obstruer toute bonne démarche nationale de dialogue et de concertation entre les différentes parties »,a-t-il martelé.

    Rachel Hamdi

    Echourouk Online, 30 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • La réponse cinglante de l’Algérie aux manœuvres franco-marocaines

    La France et son protégé, le Maroc, nourrissent l’espoir que la situation actuelle traversée par l’Algérie aboutisse par la formation d’un nouveau gouvernement qui leur livrerait le peuple sahraoui sur un plateau d’or. C’est probablement l’une des raisons derrière la décision de Paris et de Rabat de saboter la médiation de l’allemand Horst Kohler afin qu’il jette l’éponge.

    L’impact de la crise algérienne est une question qui a été posée par le site web Spoutnik au coordinateur sahraoui de la MINURSO, Mhamed Khaddad.

    Dans son édition du 15 avril, Spoutnik écrivait que « le responsable estime que la position d’Alger sur le Sahara occidental devrait «rester la même» car elle découle d’«une question de principe».

    «En ce qui concerne le soutien de l’Algérie à la cause du peuple du Sahara occidental, il n’y a ni réticence ni hésitation dans la position algérienne, qui est une position de principe envers toutes les luttes de décolonisation et d’autodétermination dans le monde», a affirmé Mhamed Khadad selon la même source.

    Conscientes de la réalité derrière les manœuvres du colonialisme français, les autorités algériennes n’ont pas tardé à réagir. Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié immédiatement un communiqué dans lequel il souligne la nécessité de respecter le principe d’autodétermination que Paris et Rabat tentent de contourner.

    Texte intégral du communiqué:

    L’Algérie regrette profondément la démission de M.Horst Kohler

    C’est avec un profond regret que l’Algérie a appris la nouvelle de la démission de M.Horst Köhler de ses fonctions d’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nation Unies pour le Sahara Occidental.A cette occasion l’Algérie entend rendre hommage bien mérité à M.Köhler pour l’engagement et la détermination dont il a fait montre pour la relance du processus de règlement du conflit du Sahara Occidental depuis trop longtemps à l’arrêt.

    Tout au long du processus conduit par M. Köhler visant à amener les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à négocier de bonne foi et sans conditions préalables une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du Sahara Occidental, l’Algérie, en sa qualité d’Etat voisin, n’a pas manqué d’apporter tout son soutien aux efforts de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général.

    Elle reste convaincue que la solution de la question du Sahara Occidental et celle-là qui permet au Peuple du Sahara Occidental d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément à la légalité internationale et à la doctrine et la pratique des Nations Unies en matière de décolonisation.

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, France, ONU, Horst Köhler, autodétermination,

  • Algérie : Pathétique

    » En conclusion, si le peuple doit se trouver un autre lieu de ralliement, il devra également se prémunir de cette contreoffensive déclenchée tous azimuts par les pouvoirs publics pour qui le temps des concessions semble bel et bien révolu « .

    Par Mohamed Abdoun :

    Difficile, très difficile, de croire que le parvis de la Grand-Poste tombe vraiment en ruine. Si cela était vraiment le cas, pas mal de signes évidents auraient été constatés auparavant. Et puis, je conçois mal que quelques dizaines de manifestants auraient pu provoquer les dégâts dont nous parlent des responsables au sein de la wilaya d’Alger.

    La rapidité avec laquelle ces derniers se sont empressés de fermer le lieu est elle aussi particulièrement suspecte. Le mode opératoire aussi. De lourds, très lourds, fourgons de police ont encerclé le lieu sans se soucier du fait que leur poids pourrait aggraver les choses, ou même précipiter la chute de ce parvis.

    Des policiers ont également été placés entre ces fourgons, bouchant les moindres espaces existant entre eux, empêchant même une fourmi de s’y glisser, et se souciant donc bien peu de leur propre sécurité. Au-delà de cette barrière faire de machines et de chair humaine, des plaques de zinc ont été fichées au sol sans se soucier, là encore, d’aggraver les choses avec les gros trous creusés dans ces escaliers centaines, ainsi que le poids de tout ce métal.

    Notre fluette photographe, qui ne pèse pas plus qu’une ou deux de ces plaques, a quand même été empêché de photographier de près ce véritable cirque, sous prétexte que sa sécurité aurait été menacée si elle s’était trop approchée des lieux. Fadaises que tout cela. Il semble bel et bien que l’on ait cherché à » neutraliser » le lieu de ralliement emblématique du hirak. Et, si tel est vraiment le cas, il faudra s’attendre à d’autres actions également hostiles à ce mouvement dans les prochains jours et semaines.

    En conclusion, si le peuple doit se trouver un autre lieu de ralliement, il devra également se prémunir de cette contre-offensive déclenchée tous azimuts par les pouvoirs publics pour qui le temps des concessions semble bel et bien révolu.

    Le système sacrifie des pions pour calmer la colère citoyenne, mais oeuvre à se régénérer. Son départ, tel que revendiqué par la rue, n’est absolument pas à l’ordre du jour. Le plus dur reste à venir…

    M.A.

    Source : La Tribune des Lecteurs, 22 mai 2019

    Tags : Algérie, ANP, armée, pouvoir, Gaïd Salah,

  • Algérie : Le nécessaire débat

    Trois mois, presque jour pour jour, après l’émergence sur la scène nationale d’un mouvement populaire inédit en Algérie, la situation générale du pays, demeure exceptionnellement sereine, avec une «inflation salutaire» de débats citoyens. Les craintes d’une dérive violente ou d’un passage en force des autorités sur les questions que pose la société se sont dissipées, laissant place à un échange assez intense, faut-il l’admettre, entre les acteurs qui font l’actualité de l’heure. Mais cette intensité qui retient l’intérêt de toute la communauté nationale, où la chose politique s’impose, de fait, comme la priorité des priorités, est à ce jour stérile d’une feuille de route digne de ce nom.

    Cette stérilité dans la formulation d’une solution véritablement consensuelle, n’est certainement pas le fait de l’ANP, comme le crient certains leaders politiques qui se font relayer dans les manifestations. Et pour cause, l’attitude de l’institution militaire tient compte d’abord d’un constat de terrain, à savoir que le pays est actuellement dirigé par un président intérimaire. Il y a là des signes de fragilité, dont il faut s’occuper de manière urgente. L’armée n’a pas en face d’elle un interlocuteur représentatif de la scène politique à défaut d’être celui du Hirak. Et combien même cela serait-il possible, l’ANP a pris la résolution de n’avoir comme vis-à-vis que les institutions légales de la République. Dans le cas de figure de l’Algérie de l’après 2 avril, c’est la présidence de l’Etat.

    En restant sur sa position quant à l’organisation d’une élection présidentielle, sans passer par une période de transition, l’institution militaire est donc dans son rôle, telle que préconisée par la Constitution. Son refus d’ouvrir un débat direct avec la classe politique, relève du même principe constitutionnel. Que l’on soit d’accord ou pas avec la posture de l’état-major de l’ANP, il faut impérativement en prendre connaissance et le respecter. C’est à partir de là qu’il sera possible d’entrevoir une sortie à la crise que traverse le pays. Ce n’est pas en se posant comme donneur d’ordre à une institution de l’Etat, dont les missions sont clairement formulées dans la Constitution.

    Cela, pour dire que l’infertilité du débat qui prévaut actuellement avec cette impression de «dialogue de sourds», c’est précisément parce que les politiques semblent considérer que l’armée est à leur service. Qu’ils sachent donc qu’elle ne l’est pas. Elle est au service de toute la collectivité nationale, quelle que soit son obédience et ses positions vis-à-vis de la crise. Que les politiques descendent un peu de leur piédestal qu’ils écoutent réellement ce que dit l’armée. Le dialogue n’en sera que plus intéressant.

    Par Nabil G

    Source : Ouest Tribune, 22 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, dialogue, Hirak, débat, ANP, armée,

  • L’Algérie et l’Argentine certifiées exemptes de paludisme par l’OMS

    L’Algérie est le deuxième pays de la Région africaine de l’OMS à être officiellement reconnu comme exempt de paludisme, après l’Île Maurice
    GENEVA, Suisse, 22 mai 2019/ — L’Algérie et l’Argentine ont été officiellement reconnues par l’OMS comme exemptes de paludisme. La certification est accordée lorsqu’un pays démontre avoir interrompu la transmission autochtone de la maladie pendant au moins trois années consécutives.

    Le paludisme, contracté par la piqûre d’un moustique infecté, demeure l’une des principales causes de mortalité dans le monde ; en effet, selon les estimations, 219 millions de cas et plus de 400 000 décès dus au paludisme ont été dénombrés en 2017. Environ 60 % des décès concernent des enfants de moins de cinq ans.

    L’Algérie est le deuxième pays de la Région africaine de l’OMS à être officiellement reconnu comme exempt de paludisme, après l’Île Maurice, qui a été certifiée en 1973. L’Argentine est le deuxième pays de la Région OMS des Amériques à être certifié en 45 ans, après le Paraguay qui l’a été en juin 2018.

    L’Algérie et l’Argentine ont notifié leurs derniers cas autochtones de paludisme en 2013 et 2010, respectivement.

    Un « engagement sans faille »

    Tant en Algérie qu’en Argentine, l’histoire du paludisme s’étend sur des centaines d’années et la lutte contre cette maladie a été âprement menée. Au cours des dix dernières années, l’amélioration de la surveillance a permis d’identifier et de traiter rapidement chaque cas de paludisme, sans exception. Il est important de noter que les deux pays fournissaient un diagnostic et un traitement gratuits à l’intérieur de leurs frontières, en veillant à ne laisser personne de côté s’agissant de l’obtention de services nécessaires pour prévenir, détecter et guérir la maladie.

    « L’Algérie et l’Argentine ont éliminé le paludisme grâce à l’engagement sans faille et à la persévérance des populations et des dirigeants des deux pays », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Leur succès sert de modèle pour d’autres pays qui s’efforcent de mettre fin à cette maladie une fois pour toutes. »

    Éradiquer le paludisme en Algérie

    Le Dr Charles Louis Alphonse Laveran, médecin français, a découvert le parasite du paludisme en Algérie en 1880. Dans les années 1960, le paludisme était devenu le principal problème de santé du pays, quelque 80 000 cas étant signalés chaque année.

    Le succès remporté par la suite par l’Algérie dans la lutte contre la maladie peut être attribué principalement à la présence de personnels de santé bien formés, à la fourniture de services de diagnostic et de traitement du paludisme dans le cadre de soins de santé universels et à une riposte rapide aux flambées épidémiques. Tous ces facteurs ont permis au pays d’atteindre – et de maintenir – zéro cas de paludisme.

    « Le parasite du paludisme a été découvert pour la première fois chez l’homme il y a près d’un siècle et demi en Algérie, marquant ainsi une étape importante dans la lutte contre cette maladie », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l’Afrique. « Désormais, l’Algérie a démontré au reste du continent africain qu’il est possible de vaincre le paludisme moyennant le leadership des pays, des mesures audacieuses, des investissements judicieux et de solides données scientifiques. Les autres pays africains peuvent tirer des enseignements de cette expérience. »

    La route de l’Argentine menant à l’élimination du paludisme

    Dans les années 1970, l’Argentine a entrepris d’éliminer le paludisme. Parmi les principaux éléments de son approche, figuraient notamment la formation des agents de santé à la pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des habitations, le diagnostic de la maladie par la microscopie et une riposte efficace aux cas signalés au sein de la communauté.

    La collaboration transfrontière était également essentielle. Entre 2000 et 2011, l’Argentine a travaillé en étroite collaboration avec le Gouvernement bolivien pour la pulvérisation d’insecticides à l’intérieur de plus de 22 000 habitations situées dans des zones frontalières et pour mener des campagnes de dépistage du paludisme à grande échelle.

    « L’Argentine a notifié le dernier cas autochtone en 2010 et a démontré l’engagement, les capacités au sein de ses systèmes de santé, de laboratoire et de surveillance ainsi que le financement nécessaire pour prévenir la réintroduction du paludisme dans son pays », a déclaré la Dre Carissa Etienne, Directrice de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), Bureau régional de l’OMS pour les Amériques. « Je suis convaincue que l’Argentine servira d’exemple et de source d’inspiration aux autres pays de la Région des Amériques pour parvenir à l’élimination de la maladie dans les prochaines années. »

    Les certificats seront présentés par le Directeur général de l’OMS aux représentants de l’Algérie et de l’Argentine en marge de la Soixante-Douzième Assemblée mondiale de la Santé.

    La certification de l’élimination du paludisme nécessite pour un pays d’établir, au-delà de tout doute raisonnable, que la chaîne de transmission locale du paludisme a été entièrement interrompue dans l’ensemble du pays depuis au moins trois années consécutives. En outre, un système national de surveillance capable de détecter et de faire face rapidement à tout cas de paludisme doit être opérationnel, ainsi qu’un programme efficace de prévention de la réintroduction de la maladie.

    À l’échelle mondiale, 38 pays et territoires ont été déclarés exempts de paludisme :

    https://www.who.int/malaria/areas/elimination/malaria-free-countries/en/

    Des informations détaillées sur le processus de certification de l’élimination du paludisme de l’OMS figurent à l’adresse

    https://www.who.int/malaria/areas/elimination/certification/en/.

    APO

    Tags : OMS, WHO, santé, paludisme, algérie, argentine,

  • Algérie : Gaïd Salah compte faire de nouvelles révélations

    Hocine Adryen

    Tout le monde a compris de qui il s’agissait lorsque le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a évoqué, ce lundi à Ouargla, les têtes de la discorde à l’origine du complot échafaudé, selon lui, contre l’Etat et l’Armée. Il s’agit des deux généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène ainsi que de l’ex-conseiller à la présidence Saïd Bouteflika, emprisonnés actuellement à Blida.

    Selon Gaïd Salh, le complot contre l’Armée et l’Algérie fomenté par « les têtes de la discorde », serait encore plus vaste. « Nul doute que les têtes de la discorde, qui ont été démasqués, ainsi que leurs actes criminels et pernicieux néfastes pour l’Algérie sont aujourd’hui en train de subir la sanction juste et équitable qu’elles méritent par la force de la loi », a-t-il dit.

    Le vice-ministre de la Défense nationale a ajouté que l’enquête dévoilera de nouvelles personnes impliquées dans le complot contre l’Armée et l’Algérie. Celle-ci auront le même sort que Said Bouteflika et que les généraux Toufik et Tartag. « Ce sera également le sort de tous ceux qui sont impliqués dans le complot contre l’Armée nationale populaire et l’Algérie, en commettant des actes criminels. Ceux-là mêmes que les enquêtes persévérantes et approfondies en cours ne manqueront pas de dévoiler dans l’avenir et seront eux aussi sanctionnés de manière juste et équitable par la force de la loi », a-t-il déclaré. Evoquant de la corruption, l’autre cheval de bataille de l’institution militaire, qui a atteint des sommets inégalés, Gaïd Salah a parlé « de nombreux dossiers lourds et dangereux, ce qui a fait peur à la bande. Cette dernière s’est précipitée pour entraver les efforts de l’ANP et de la justice », a-t-il ajouté.

    Dans un nouveau discours, prononcé avant-hier soir mais diffusé hier, Gaïd Salah a évoqué la corruption, révélant, cette fois-ci, que ce phénomène « a des prolongements politiques, financiers, médiatiques et de multiples lobbies qui se diffusent dans les institutions de l’Etat ». Selon le vice-ministre de la Défense nationale, l’approche employée dans la lutte contre la corruption « est axée sur une fondation solide et des informations sûres et confirmées, ce qui a énervé le clan et suscité la peur chez eux ».

    Le ministre de la Justice, Slimane Brahmi, a, de son côté, exhorté les parquets généraux à « superviser minutieusement les enquêtes préliminaires à travers un approfondissement des investigations pour démasquer les personnes impliquées dans des affaires de corruption, définir leurs avoirs illicites et situer les lieux où ils se trouvent ». Le ministre a tenu a préciser, lors d’une cérémonie d’installation du procureur général près la cour d’Alger, que la lutte contre les crimes de corruption « implique de la part des parquets généraux de diriger et de superviser, de manière permanente et minutieuse, les enquêtes préliminaires de la police judiciaire, à travers l’approfondissement des investigations pour démasquer les auteurs de ces crimes, définir leur avoirs criminels et situer les lieux où ils se trouvent pour leur recensement ».

    Selon le ministre de la Justice, cette mesure « précède la saisie ou le gel des avoirs illicites récupérés en prévision de leur communication aux juridictions compétentes pour trancher conformément à la loi », a ajouté Brahmi, pour qui les avoirs de la corruption constituent « la pierre angulaire » de la lutte contre les crimes de corruption en portant un coup de grâce aux coupables, c’est-à-dire à leur patrimoine ».

    Le garde des Sceaux a souligné que la prévention contre ce fléau « exige l’exploitation de tous les mécanismes juridiques disponibles et le recours, le cas échéant, à la coopération internationale dans le cadre des accords bilatéraux ou internationaux ratifiés par l’Algérie afin d’arrêter les coupables et de les présenter à la justice pénale, habilitée à les juger conformément aux lois de la République ». Il a assuré que la justice, avec les compétences et moyens juridiques dont elle dispose, « est en mesure de traiter ce genre d’affaires qui nuisent à l’économie nationale ».

    Le Jeune Indépendant

    Tags : Algérie, Tartag, Bouteflika, Toufik, complot, Gaïd Salah,

  • Le socle de l’Algérie nouvelle

    Le socle de l’Algérie nouvelle La course à la présidentielle du 4 juillet a jusque-là mobilisé un fort contingent de 75 candidats à la candidature dont trois issus des partis de l’Alliance nationale républicaine, du Front El Moustakbal et du Front algérien pour le développement, la liberté et l’équité.

    Cette opération de souscription, arrêtée au 19 mai, se présente sous de bons auspices, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Elle marque le lancement du processus électoral, soutenu par le FLN, TAJ et le MPA, acquis à la solution constitutionnelle et relevant l’engagement de l’Armée nationale populaire à accompagner la voie légale de sortie de crise et à répondre aux revendications populaires.

    Cette option a été au cœur de l’intervention du général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, appelant, à partir d’Ouargla, à la mise en place rapide d’une commission nationale indépendante de surveillance et de contrôle des élections, garante d’un scrutin transparent, crédible et intègre.

    «La tenue de l’élection présidentielle barrera la route à tous ceux qui tentent de faire perdurer la crise», a dénoncé le chef d’état-major pointant de l’index les «têtes de la discorde», démasquées et livrées à la justice, celles qui sont impliquées dans le complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée, et les embusqués du mouvement citoyen conçu telle une opportunité pour imposer leurs agendas et leurs ambitions politiques irréalisables par la voie démocratique.

    Le devoir de vigilance et de solidarité avec l’armée est de mise non seulement pour mettre hors d’état de nuire la «bande» qui a tenté de gêner les efforts de l’ANP et de la justice engagée dans la bataille de la corruption aux nombreux dossiers «lourds, voire dangereux», et aux ramifications tentaculaires présentes dans les milieux politico-financiers, médiatiques et des institutions de l’Etat.

    Mais il s’agit également d’«empêcher les instigateurs des plans pernicieux de s’infiltrer dans ses rangs quelles que soient les conditions et les circonstances».

    Fondamentalement, l’urne est le mode d’expression universellement admis pour permettre l’exercice du libre choix du peuple. Elle reste l’alternative à une impasse délibérément entretenue par des porte-parole autoproclamés du mouvement citoyen qui souffre d’une absence criante et incompréhensible d’une représentativité digne de son statut et de son rôle avant-gardiste.

    Qui empêche donc l’émergence d’un interlocuteur valable et légitime nécessaire à l’amorce d’un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces politiques et aux acteurs de la société civile soucieuse d’une Algérie nouvelle et des exigences du développement social et économique ?

    Le temps compte énormément pour se défaire de l’inertie et poser les jalons de l’Algérie de demain rêvée par tous.

    Horizons

    Tags : Algérie, transition, Hirak, élections, FLN, TAJ et le MPA,

  • Maroc : Quand le peuple voit avec les yeux du Makhzen

    « Dans ce monde de traîtres, rien n’est vrai ni faux, tout dépend de la couleur du verre avec lequel on regarde”. C’est une réflexion très sage de l’écrivain y penseur espagnol Ramón de Campoamor (1817-1901).

    Tous les êtres humains sont irrémédiablement dominés par la subjectivité et cette circonstance nous rend faillibles dans toute observation. Tout critère, toute conclusion, tout verdict est toujours empreint de cette subjectivité avec laquelle nous vivons, avec laquelle nous observons, avec laquelle nous pensons.Toutes nos idées et tous nos jugements sont filtrés, conditionnés par notre perspective particulière, par la couleur du verre avec lequel nous regardons.

    Le peuple marocain est un bel exemple de cette vérité. Il ne voit ses voisins qu’avec les verres de son régime despotique. Il porte dans ses gênes la haine que son Makhzen éprouve envers l’Algérie, le Sahara Occidental, la Mauritanie…et même l’Espagne à cause de la solidarité du peuple espagnol avec la lutte du peuple sahraoui.

    Le plus étrange dans cette histoire est que même ceux qui se disent opposants au régime et démocrates s’alignent avec ceux qui ont vu le roi du Maroc sur la Lune. Dans le fond de leur pensée, ils rêvent de verser de l’acide sur les sahraouis dont le nationalisme est perçu comme une création de l’Algérie et le Front Polisario comme une marionette de leur voisin de l’Est.

    Malgré la répression sauvage qui s’abat sur eux, il n’hésite pas à soutenir leur régime dans sa politique sanguinaire pratiquée au Sahara Occidental, malgré que le Maroc n’a jamais tiré une balle pour la libération du territoire sahraoui du joug colonialiste. Le Sahara Occidental est marocain parce que la chaîne 2M le veut ainsi. Parce que la presse jaune a façonné ainsi leur pensée.

    La France soutient la monarchie marocaine contre la volonté du peuple marocain. Cela n’empêche pas ce peuple d’être de son soutien au Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. Simplement parce que, à l’instar de leur régime sanguinaire, ils rêvent d’anéantir leurs voisins qu’ils méprisent et dont ils se sentent supérieurs alors que la grande majorité des marocains vivent dans une misère qui obligent leurs femmes à aller se prostituer partout dans le monde. Ce qui n’est pas le cas des pays voisins parce que leur niveau de vie est nettement meilleur que celui du royaume du tourisme sexuel. Cette réalité, ils sont incapables de la voir, parce qu’ils regardent avec les yeux du Makhzen.

    Au debut de la crise algérienne, elle a focalisé l’attention des marocains. Non pas par solidarité avec le peuple algérien, ni par des sentiments démocratiques. Tout simplement parce qu’ils rêvent de voir en Algérie un régime qui lâcherait les sahraouis et leur livrerait dans un plateau d’or à son boucher, un qualificati qui peut être appliqué autant au régime marocain qu’à son peuple. Ce qui, évidemment, n’est qu’un rêve. Ils peuvent toujours rêver, puisque c’est gratuit et à la portée de tout le monde. Maintenant ils sont déçus parce qu’ils voient que l’Algérie n’a pas basculé dans l’anarchie parce que, contrairement au marocain, le peuple algérien est un peuple cultivé, politisé et conscient.

    Tags : Maroc, Sahara Occidentl, Algérie, peuple sahraoui, Mauritanie,

  • Algérie : Gaïd Salah juge urgent la formation d’une commission chargée de la gestion et de la surveillance des élections

    Le Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a qualifié d’important l’activation des mécanismes constitutionnels des élections présidentielles, seule issue selon lui afin de mettre fin à cette crise qui bouleverse le pays.

    En marge d’une visite de travail et d’inspection entamée ce lundi à la 4e Région militaire à Ouargla, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire affirme que le déroulement des élections présidentielles évitera à l’Algérie le piège du vide constitutionnel et les dangers qui guettent la stabilité de la patrie.
    Rachel Hamdi

    Echourouk Online, 20 mai 2019

    Tags : Algérie, élections, Gaïd Salah, armée,