Catégorie : Algérie

  • Algérie : Gaïd Salah pour un dialogue constructif pour sortir de la crise

    Le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général decorps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a exprimé sa conviction que « le dialogue constructif avec les institutions de l’Etat, est l’unique moyen pour sortir de la crise ».

    C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) rendu public hier mercredi. « Je demeure entièrement convaincu qu’adopter le dialogue constructif avec les institutions de l’État, est l’unique moyen pour sortir de la crise, étant conscient que le dialogue est l’un des moyens les plus civilisés et les plus nobles dans les relations humaines et la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles », a déclaré Gaïd Salah dans une allocution prononcée lors d’une réunion d’orientation et suivie, via visioconférence, par les cadres et les personnels des unités de la 4e et la 5e RM, lors de sa visite à la 5e RM.

    Le chef d’état-major de l’ANP a tenu « à saluer l’adhésion de nombreuses personnalités et partis à l’idée de l’importance d’adopter le principe de dialogue, qui doit aboutir à des mécanismes raisonnables de sortie de crise. C’est là une position qui leur sera reconnue durant cette phase, où l’intérêt de la Nation doit être le dénominateur commun entre toutes les parties ».

    Pour le général de corps d’armée « l’ensemble des dispositions jusque-là prises a suscité un consensus national que nous avons perçu à travers les slogans scandés lors des marches à travers différentes wilayas du pays, à l’exception de certaines parties qui rejettent toutes les initiatives proposées, et oeuvrent à semer les graines de la discorde en conformité avec leurs intérêts étroits et ceux de leurs commanditaires ».

    Il a souligné que « les intentions malveillantes de ces parties ont été démasquées et dénoncées par les différentes franges du peuple, qui ont fait preuve d’une exceptionnelle et authentique, dans la mesure où elles ont rejeté leurs thèses visant à porter atteinte à la crédibilité et aux efforts des institutions de l’État à dégager et trouver des sorties decrises pacifiques ».

    Il a relevé qu’ »en conséquence, il y a lieu de s’armer de prudence pour ne pas tomber dans le piège visant à perturber les manifestations pacifiques et les dévier de leur objectif par des agissements hostiles à la patrie, à son intégrité territoriale ainsi qu’à exploiter ces manifestations afin de porter atteinte à la sécurité nationale du pays et mettre en danger son unité nationale ».

    Dans ce discours rendu public hier il n’a pas été question des élections présidentielles ni de l’attachement à la voie constitutionnelle pour sortir de la crise actuelle,comme ce fut le cas lors du discours rendupublic avant-hier mardi par le MDN.

    « L’attachement profond duCommandement de l’ANP à la Constitution, cautionnée par le peuple à travers ses représentants au Parlement, émane du fait que tout changement ou amendement de ses dispositions ne relève pas des prérogatives de l’ANP, mais de celles du Président qui sera élu conformément à la volonté du peuple », a déclaré Gaïd Salah dans cette allocution.

    Il a affirmé que « cette position de principeest un signe manifeste et constant de la détermination de l’ANP à ne pas s’écarter de la voie constitutionnelle, quelles que soient les conditions et les circonstances, et quiconque prétend le contraire fait preuve d’ingratitude envers l’Armée et ses positions de principe constantes, en particulier ces arrivistes qui ont profité des richesses du pays à bien des égards et veulent aujourd’hui donner des leçons à l’ANP et son Commandement ».

    « Dans cette optique, et dans le respect de la Constitution et des institutions de l’Etat, il nous incombe d’oeuvrer à réunir les conditions idoines pour l’organisation des élections présidentielles le plus tôt possible, du fait qu’elles constituent la solution idéale pour sortir de la crise, faire face à toutes les menaces et dangers qui guettent notre pays et déjouer les desseins hostiles visant à nous mener vers le vide constitutionnel et entrainer le pays dans les spirales de l’anarchie et la déstabilisation », a-t-il indiqué.

    Ce mécanisme constitutionnel, a-t-il poursuivi, « permettra d’élire un président de la République ayant la légitimité et les prérogatives pour concrétiser le reste des revendications populaires légitimes et constitue la règle de base pour que notre pays reprenne le cours du développementet de l’édification ».

    Plusieurs lourds dossiers de corruption

    Le chef d’état-major de l’ANP a rappelé avoir affirmé dans une rencontre précédente que « nous étions en cours de démantèlement des bombes à retardement que le peuple algérien sait pertinemment qui les a plantées au sein de toutes les institutions de l’État, et que cette crise, dont nous n’avions guère besoin, a été inventée dans le but de semer les graines de la déstabilisation en Algérie, en créant un environnement propice au vide constitutionnel ».

    Gaid Salah a indiqué que « ces individus, qui ont intentionnellement causé cette crise, sont ceux-là mêmes qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise. Ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix ».

    Concernant la poursuite en justice de »tous ceux impliqués dans le pillage des deniers publics et la dilapidation des richesses du pays, qui fait partie des principales revendications que le peuple a exprimé avec insistance, depuis le début de ses marches pacifiques », le vice-ministre de la Défense nationale a indiqué que les services du MDN « détiennent des informations avérées concernant plusieurs dossiers lourds de corruption, dont je me suis enquis personnellement, dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux ».

    « Aussi et partant de notre souci profond deprotéger l’économie nationale, les services de sécurité se sont chargés de mettre ces dossiers à la disposition de la justice pour les étudier et enquêter pour poursuivre tous ceux qui y sont impliqués », a-t-il assuré.

    Il a relevé que l’ANP « insiste également sur la nécessité d’éviter tout retard dans le traitement de ces dossiers, sous le prétexte de révision des procédures légales, laquelle requiert beaucoup de temps, ce qui donne la possibilité à certains à échapper à la justice ». »Il y a lieu d’indiquer que l’opération n’est qu’à son début et, par la grâce de Dieu, notre pays sera assaini définitivement de la corruption et des corrupteurs », a-t-il soutenu.

    Au sein de l’ANP, « nous n’avons jamais toléré la corruption, nous étions même les précurseurs dans ce domaine en présentant de hauts cadres militaires par devant la justice militaire, à savoir les anciens Commandants des 1re, 2e et 4e RM et de la Gendarmerie nationale et l’ancien directeur des services financiers, dont l’implication dans des affaires de corruption a été confirmée par des preuves tangibles », a-t-il poursuivi.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Source : Le Midi Libre, 2 mai 2019

    Tags : Algérie, Transition, article 102, Gaïd Salah, armée, ANP, corruption,

  • Algérie : Des dossiers très lourds dans les affaires de corruption

    C’est devenu maintenant une tradition que de voir Ahmed Gaïd Salah enchaîner les interventions publiques chaque mardi, pour s’exprimer sur la crise politique que traverse l’Algérie.

    Son dernier discours prononcé le 30 avril dernier à l’Ecole des troupes spéciales de Biskra, même s’il comporte quelques nouveautés, ne déroge pas non plus à la règle que s’est imposée le chef d’Etat-major, dans un rôle qu’il ne semble pas maîtriser parfaitement.

    A force de multiplier les discours, il a fini par se compliquer la mission, que certaines parties n’hésitent pas à qualifier d’ingérence dans un domaine face auquel l’Etat-major de l’ANP aurait dû garder ses distances.

    Dans son premier discours, le même jour, il a tout simplement fermé toutes les issues devant une solution en dehors de la Constitution.

    Quelques heures plus tard, il a subitement changé de ton, pour vanter les vertus du dialogue. « Je demeure entièrement convaincu qu’adopter le dialogue constructif avec les institutions de l’Etat est l’unique moyen pour sortir de la crise », a-t-il déclaré, reconnaissant implicitement que les conditions d’un scrutin présidentiel conformément à la Constitution sont loin d’être réunies.

    Plus que conscient des difficultés qui font obstacle à la tenue des élections, le 4 juillet prochain, il s’est abstenu de préciser la date du scrutin, tout en insistant sur la détermination de l’armée à ne pas « s’écarter de la voie constitutionnelle, quelles que soient les conditions et les circonstances.

    Quiconque prétend le contraire fait preuve d’ingratitude envers l’armée », a-t-il martelé. Sachant que son discours, qui a été critiqué par les étudiants, sortis en masse manifester dans plusieurs villes, ne va pas emballer les Algériens, dont l’objectif est le départ du régime et de ses têtes, il axé l’essentiel de second discours sur la lutte contre la corruption.

    Selon lui, les services du MDN disposent de dossiers de corruption « très lourds », portant sur des montants astronomiques. Le général de corps d’armée, dont les propos ont été rapportés par la chaîne A3 de la télévision nationale, a assuré avoir pris connaissance « personnellement » de la teneur de ces dossiers, qui, a-t-il précisé, ont été mis à la disposition de la Justice, maintenant que celle-ci s’est libérée des « pressions ».

    Pour le chef d’État-major, le traitement de ces dossiers ne saurait attendre, au risque de voir les personnes impliquées échapper à la Justice.

    Dans le même contexte, il a promis de « nettoyer l’Algérie des corrompus et des corrupteurs ; mais aussi de ceux qu’il a qualifiés d’ « arrivistes, qui ont profité des richesses du pays à bien des égards et veulent aujourd’hui donner des leçons à l’ANP et à son commandement ».

    Qui sont-ils et quel est le rapport entre ces « prédateurs » et « ceux qui veulent entraîner l’Algérie vers le vide constitutionnel en déstabilisant le pays » ? Il n’a donné aucun détail, mais a tenu à préciser que « les services de sécurité se sont chargés de mettre ces dossiers à la disposition de la Justice, pour les étudier et pour poursuivre tous ceux qui sont impliqués ».

    Ahmed Gaïd Salah a parlé d’ « un consensus national perçu à travers les slogans scandés lors des marches de vendredi », tout en évoquant « certaines parties, qui œuvrent à semer les graines de la discorde en conformité avec leurs intérêts étroits et ceux de leurs commanditaires ».

    Qui sont ces parties, qui agissent librement sans être gênées, et qui sont leurs commanditaires que le chef d’Etat-major donne l’impression d’avoir identifiés ? Ces adversaires ne vont pas manquer de l’accuser d’entretenir le suspense afin de gagner du temps.

    Quoi qu’il en soit, devant une classe politique amorphe et opportuniste, il ne risque pas d’être embarrassé.

    Mohamed Mebarki

    Source : L’Est Républicain, 2 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, Gaïd Salah, corruption,

  • Algérie : Quelle saveur aura le Ramadhan ?

    En ces temps d’incertitudes politiques, il serait certainement malvenu de parler de consommation. Mais, il n’échappe à personne que nous sommes à quelques jours seulement du mois du Ramadhan où la consommation des ménages prend des allures particulières. Entendons-nous d’abord sur le fait que ce mois est celui de la piété et de la surconsommation. Cela peut paraître contradictoire. D’ailleurs, tous les Algériens abordent cette question avec la lucidité qu’il faut en rappelant les vertus spirituelles du mois sacré. Il relève également l’ «art de la table» des Algériens en cette période de l’année. Mais les circonstances de ces deux derniers mois pourraient faire pencher la balance vers la sagesse, compte tenu, le contexte politique et sociale de l’heure.

    Il faut reconnaitre, cependant, que le discours des religieux, très largement relayé par les médias et «radio trottoir», n’a pas de prise sur le comportement des Algériens. Ces derniers qui font la queue devant les étals de marché avant l’Adhane, déroulent chez-eux, des tables garnies à l’Iftar et «investissement» les mosquées, dans le respect de la pure tradition. Cela ne les empêchera pas de fréquenter, jusqu’à tard dans la nuit, à apprécier, pour certains, des récitals musicaux. En sera-t-il de même, cette année ou le mouvement populaire imprimera-t-il ce mois sacré ?

    En tout cas, force est de constater qu’il y’ a donc dans l’attitude de l’Algérien vis-à-vis du Ramadhan une part festive, une autre spirituelle et bien entendu, une dimension consommation. Faisons de ce mois sacré une belle occasion pour donner à la spiritualité, essentielle dans toute religion, une dimension, disons humainement acceptable. Y ajouterons-nous la politique?

    Difficile de répondre à cette question, mais il est jusque là constaté que la société répond aux extrémistes de tout bord et élève le Ramadhan à un niveau hautement culturel. De sorte à procurer un réel plaisir aux musulmans et créer une fascination positive auprès des nons musulmans. Combien de Français, Américains, Japonais ou autres ont découvert le « vrai » Ramadhan ici en Algérie. L’Algérien qui met en avant sa grande tolérance envers les étrangers, parle de ce mois sacré avec une telle intensité que ses interlocuteurs tentent l’expérience du jeûne, juste pour sentir ce que l’Algérien dit avec ses mots à lui.

    Par Nabil.G

    Source: Ouest Tribune, 1er mai 2019

    Tags : Algérie, transitionm article 102, Hirak, Ramadhan,

  • Le désespoir de l’axe atlanto-sioniste en Algérie

    L’Algérie comme cible prioritaire de l’internationale sioniste est un secret de polichinelle. A ce jour, le trio Français, Marocain et sioniste à Tel Aviv a utilisé tous les moyens pour créer les conditions d’une déstabilisation majeure du pays avec la complicité d’éléments algériens internes et externes au pays. George Soros, le milliardaire américano-sioniste, est le financier principal des dits « printemps arabes » mais également celui de l’opération mise en place qui tente de surfer sur la vague de contestation algérienne pour faire basculer le pays dans la tourmente. Les instruments algériens utilisés viennent de différents horizons et sont pour certains manipulés à leur insu.

    Une partie de ces instruments est utilisée pour piller les ressources du pays et font partie de l’administration, des milieux financiers et économiques ou de puissants réseaux à l’intérieur des institutions de pouvoir. D’autres gravitent dans l’espace politique, culturel ou même dans les médias. Il faut y ajouter un certain nombre de personnes inconnues qui ont gagné en popularité grâce à la prolifération des réseaux sociaux.

    Tout ce groupe hétérogène travaille aujourd’hui avec des réseaux très puissants créés sous la direction de l’empire atlanto-sioniste avec le soutien et les conseils des États-Unis, de la France, du Maroc et de la colonie sioniste en Palestine. À cet égard, ce n’est un secret pour personne que l’intense activité, pendant plusieurs mois avant le début des manifestations en Algérie, de l’ambassadeur des États-Unis, John B. Desrocher, à Alger est similaire à l’activité de l’ambassadeur américain Robert Ford en Syrie avant sa dévastation à partir de 2011.

    N’oublions pas également la trop grande proximité des ambassadeurs français en Algérie avec les renseignements extérieurs français, la DGSE. Deux des trois derniers ambassadeurs en sont devenus les patrons, Bernard Bajolet et Bernard Émié qui n’était pas le dernier à faire de l’ingérence en Algérie. Pour faire court, deux espions qui se succèdent presque à la tête de la plus importante Ambassade de France dans le monde. Et les deux sont remplacés par Xavier Driencourt, également pas très éloigné de la DGSE. Il est celui qui était avant eux entre 2008 et 2012 puis revient en 2017. Du très rare dans la tradition diplomatique !

    L’Algérie est aujourd’hui au carrefour de son histoire. Le peuple algérien est confronté à un tournant historique mais peut compter sur tous les éléments patriotes au sein des forces armées et du renseignement ainsi que sur les éléments intègres qui pullulent dans tous les secteurs d’activité. Il est à la veille de retrouver son indépendance car il constitue le rempart du futur président qui prendra des décisions souveraines faisant prévaloir l’intérêt supérieur du peuple algérien et fera sortir l’Algérie de la tutelle américano-française à tous les plans, qu’ils soient politiques, économiques ou stratégiques.

    Dans ces conditions, quel sera l’avenir des intérêts américains et français lorsque le peuple algérien prendra conscience du plan infernal concocté sous l’égide et avec la bénédiction de ces deux états? Et quel sera l’avenir de la France si les milliers d’universitaires algériens quittaient en masse la France pour reconstruire l’Algérie ? Quid de la santé en France par exemple ? Il suffit juste de savoir le nombre impressionnant de médecins algériens en France pour comprendre l’extrême gravité du basculement algérien quant à l’avenir incertain de la France !

    C’est aujourd’hui probablement le plus grand cauchemar français qui nécessite au plus haut niveau de l’État d’installer deux cellules de crise, selon un expert algérien des questions stratégiques, la première au Ministère des Affaires Étrangères et la seconde au Ministère de la Défense. Cellules de crise au plus haut niveau d’un état sous tutelle sioniste pour un pays étranger dit souverain ? Pour qui sait ce que signifie une cellule de crise au plus haut niveau d’un état…

    Le plan de déstabilisation de l’Algérie dévoilé

    L’Algérie sur la fracture sismique entre la volonté du peuple et les centres opérationnels occidentaux.

    Il est vrai que le mouvement populaire algérien est pacifique, discipliné, civilisé et est par ailleurs totalement engagé dans la préservation du prestige de l’État algérien fondé sur le sacrifice d’un million et demi de martyrs, ainsi que sur son rôle contre l’impérialisme et ses outils dans le Monde Arabe. A la tête de ces outils le mouvement sioniste et sa création Israël. Sauf que les forces coloniales et sionistes, les États-Unis et Israël en particulier, veulent totalement inverser cette tendance par la destruction de l’état algérien pour le punir de son refus de céder les richesses du pays et du peuple au colonisateur américain ou français, ou aux deux. Tout comme il refuse toute idée de se rapprocher ou de dialoguer avec l’État colonial israélien qui a volé la Palestine et chassé ses habitants de leur terre 70 ans plus tôt.

    Par Muhammad Sadegh Al-Husseini

    Et, selon une source du renseignement spécialisée dans l’analyse des mouvements populaires à travers le monde, et après analyse des agissements américano-sionistes hostiles à l’Algérie, il apparaît ce qui suit :

    Premièrement : un Centre opérationnel principal a été mis en place à Rabat au Maroc pour gérer la « révolution » en Algérie. Il est composé de quatre officiers du renseignement américain et de six officiers du renseignement marocain, ainsi que de douze « experts de la subversion » serbes, membres de l’organisation « OTPOR« , créée dans les années 1990 et financée par les États-Unis. Une organisation qui a vu le jour dans les années quatre vingt dix à l’Université de Belgrade. Son but était de renverser le régime du président Slobodan Milosevic, survenu en 2001.

    Huit algériens d’obédience islamiste, formés par « Otpor » au Maroc pendant six mois au deuxième semestre de 2018, sous la supervision d’officiers de renseignement américains, font également parti de l’opération à Rabat.

    La mission de ce Centre est de coordonner toutes les opérations actuelles et futures en termes de planification, de financement, d’approvisionnement et de fourniture pour certaines parties impliquées dans le mouvement algérien actuel et en contact avec ce Centre. Ceci dans le but de créer le chaos et de pousser à des affrontements avec les forces de sécurité algériennes afin de parvenir à des conditions favorables à la transformation du mouvement pacifique en affrontements armés. C’est-à-dire de transformer le cours des événements en les réorientant ainsi que ses objectifs afin d’atteindre le but premier.

    Deuxièmement : Deux centres opérationnels avancés ont été mis en place pour exécuter les plans du Centre opérationnel principal. Le premier dans la ville de Oujda, dans le nord-est du Maroc, près de la frontière algérienne, dirigé par onze officiers américains, marocains et serbes ainsi que trois éléments algériens.

    Le deuxième centre opérationnel a été installé dans la ville d’Errachidia, à environ 80 kilomètres de la frontière algérienne. Il est dirigé par huit officiers des nationalités citées précédemment, ainsi que par deux officiers du renseignement militaire français.

    Troisièmement : l’entraînement militaire se déroule dans trois camps de base spécialement créés à cet effet, dont deux se trouvent au Maroc.

    Le premier camp est situé à 28 kms à l’est de la ville de Laâyoune (Ndt au Sahara Occidental) et compte actuellement 362 éléments, essentiellement des Algériens ainsi que 28 formateurs et administratifs.

    Le deuxième camp d’entraînement est situé au nord-est de la ville de Smara (Ndt Sahara Occidental), dans le sud-est du Maroc, à proximité d’un triangle frontalier algérien, marocain et mauritanien, à cinquante-quatre kilomètres de distance. Le camp compte actuellement 284 éléments et 18 formateurs et administratifs.

    Le troisième camp est situé sur le territoire mauritanien, à 34 kilomètres au sud-ouest de la ville de Bir Moghreïn, près de la frontière nord-ouest de la Mauritanie avec le Maroc. Ce camp est composé de 340 éléments ainsi que de 46 formateurs et administratifs.

    Quatrièmement : la source a également souligné l’existence d’une coopération étroite, en particulier dans les domaines de l’approvisionnement et de la logistique, avec le mouvement tunisien Ennahdha. Ainsi, les groupes algériens, associés à certaines organisations islamiques en Algérie, ont établi deux points d’appui en Tunisie.

    Le premier est situé près de la ville de Kef, au nord-ouest de la Tunisie, près de la frontière algérienne.

    Le deuxième est au sud de la ville frontalière tunisienne de Jendouba qui est située au nord-ouest de Tunis, à environ 50 kilomètres de la frontière algérienne.

    A noter que toute cette organisation n’a pas débuté avec le commencement du mouvement en Algérie, mais tout a été mis en place depuis une année.

    C’est-à-dire que l’alliance américano-sioniste planifiait et se préparait à exploiter tout mouvement de contestation populaire en Algérie, quel que soit sa nature et la nature des forces qui les soutiennent et les dirigent pour le détourner et transformer son cours en confrontations conduisant à la propagation du chaos et de la destruction en Algérie. Cela est confirmé par la participation de Steve Bannon, conseiller de Trump lors de sa campagne électorale et son conseiller stratégique lorsqu’il a été élu président. Bannon a ouvert depuis quelques mois un bureau à Bruxelles pour organiser des révolutions colorées en Europe. Nos informations confirmées indiquent que le célèbre milliardaire américain George Soros est impliqué dans le financement de toutes les opérations mentionnées, y compris dans l’achat d’armement pour les fournir aux éléments déjà cités.

    En ce qui concerne les perspectives d’évolution de la situation en Algérie, la source d’information précisera les points suivants :

    1) La direction de l’armée a le plein contrôle sur tous les aspects de la vie en Algérie, en ce sens qu’aucune menace ne pèse sur le pays au point de faire basculer les manifestations populaires vers une violence destructrice. L’armée en effet comprend les revendications populaires et les fait siennes en ouvrant la voie à la liberté d’expression dans l’intérêt national du pays.

    2) La direction de l’armée reportera les élections présidentielles à la fin de cette année, dans un cadre juridique appropriée, après le retour du président Bouteflika au pays. Par la suite un dialogue national exhaustif sera installé qui conduira à la convocation de nouvelles élections conduisant à l’élection d’un nouveau président civil qui sera soutenu par l’armée.

    3) Le nouveau président algérien, selon les informations dont nous disposons, mettra en œuvre un programme de réforme de transformation radicale, organisé et totalement maîtrisé, et non un programme de choc tel qu’appliqué par l’ancien président Boris Eltsine en Russie au début des années quatre vingt dix.

    4) L’objectif du programme est de procéder à des réformes économiques qui préservent la richesse du pays du pillage des multinationales américaines et européennes, ce qui permettra de mettre fin à l’influence de la coalition constituée de certains grands chefs d’entreprises algériens et de certains anciens hauts dirigeants et responsables des services de sécurité et de l’armée.

    5) Agrandir l’espace des libertés politiques dans le pays avec en parallèle un développement économique, afin d’élargir au maximum la participation populaire à la vie politique dans le pays. Le but est de parvenir à une stabilité politique fondée sur la prospérité économique des citoyens.

    6) La direction de l’armée trouvera une sortie honorable pour le président Bouteflika et lui rendra un hommage à la hauteur de son passé militant avant les prochaines élections.

    Traduit de l’arabe par M.C.Belamine

    Source : frontièresblog, 17 avril 2019

    Tags : Algérie, article 102, hirak, sionisme, maroc, france,

  • Algérie : Saïd Bouteflika voulait limoger Gaïd Salah

    Révélations du général Nezzar : Saïd Bouteflika voulait limoger Gaïd Salah

    Saïd Bouteflika projetait de démettre Gaïd Salah de ses fonctions au moment où ce dernier est entré en lutte contre le clan présidentiel. C’est en substance l’une des informations capitales à retenir dans le témoignage apporté hier par l’ancien ministre de la Défense au sujet des derniers jours du règne des Bouteflika.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Dans leur globalité, les révélations, car s’en est, tendent à démontrer l’intensité de la lutte qui faisait rage au sommet au moment où le pouvoir ébranlé tentait de faire face à la colère des Algériens déterminés à ne plus se taire.

    Le témoignage de Khaled Nezzar cible l’homme fort des Bouteflika, Saïd, conseillé de l’ancien Président et détenteur, dit-on, de tous les pouvoirs depuis la maladie invalidante de son frère Président. Jusqu’aux derniers moments, celui-ci menait une lutte acharnée destinée à contrecarrer la révolution qui s’est mise en place et torpiller le plan mis en place par le chef d’état-major pour accélérer la démission de l’ancien Président. Khaled Nezzar affirme témoigner «pour l’Histoire» et «pour dire jusqu’où était décidé à aller cet homme qui ne voulait pas comprendre, qui ne voulait pas imaginer, que le rideau était définitivement tombé».

    Dans cet état d’esprit, il multiplie les tentatives, et prend par deux fois (le 7 et le 30 mars) attache avec le général à la retraite lui demandant ses conseils durant les moments cruciaux. «Jusqu’à la fin du mois de mars, Saïd Bouteflika était prêt à tout, y compris instaurer «l’état de siège», pour ne pas céder le pouvoir malgré les manifestations populaires massives qui secouaient le pays», témoigne-t-il. Il ajoute que «jusqu’à la dernière minute, le porte-parole du Président – son frère Saïd – s’est accroché au pouvoir, multipliant les tentatives de diversion, les manœuvres, les manigances désespérées pour garder la haute main sur les affaires du pays».

    De la rencontre du 7 mars, il garde cependant l’image d’un «homme visiblement dans le désarroi». A la question de savoir quelle décision adéquate pouvait être prise en de telles circonstances, l’ancien général soumet deux propositions allant dans le sens des revendications exprimées par le mouvement populaire.

    En substance, elles se résument à fixer une échéance à l’étape de transition proposée dans la première lettre de Bouteflika et à remplacer le gouvernement Ouyahia par une équipe de technocrates, ou, en second lieu, le retrait du Président par démission ou invalidation par le Conseil constitutionnel et mise en place de commissions indépendantes préparant les futures élections et instruments pour aller vers une deuxième République. Il suggère également la démission du président du Conseil constitutionnel et ceux des deux Chambres du Parlement.

    Saïd Bouteflika refuse la démission de son frère Président, celle de Taïeb Bélaïz, celle de Bensalah et Moad Bouchareb. Il les qualifie de «dangereuses pour eux». Face à lui, l’ancien général demande : «Et si cette énième lettre était rejetée, que feriez-vous ?». La réponse est choquante : «Ce sera l’état d’urgence ou l’état de siège.» «J’étais surpris par tant d’inconscience. Je lui répondis : « Si Saïd, prenez garde, les manifestations sont pacifiques, vous ne pouvez en aucun cas agir de cette manière ! » A cet instant, je me suis rendu compte qu’il se comportait comme le seul décideur et que le Président en titre était totalement écarté», écrit l’ancien ministre de la Défense.

    Le second échange entre les deux hommes se déroule lors d’une conversation téléphonique survenue quelques jours après l’annonce, par Bouteflika, du report de l’élection présidentielle et de sa décision de renoncer à un cinquième mandat.

    Dans le pays, les évènements se sont accélérés. Le chef d’état-major, qui comptait parmi les fidèles du Président, venait de lâcher son ami exigeant de lui une démission immédiate en réponse au Hirak. Bouteflika et sa famille résistent, mais Gaïd Salah revient à la charge une seconde fois et demande l’application, sans tarder, de l’article 102. Les deux interventions publiques ont été précédées d’importantes réunions au sein de l’état-major. Les principaux chefs militaires mais aussi le chef de la Garde républicaine (jusque-là acquis à Bouteflika) assistant au second conclave. Saïd Bouteflika perd pied à ce moment, fait part de ses inquiétudes «d’être arrêté à tout moment» et projette dès lors d’écarter Gaïd Salah.

    «Le 30 mars, vers 17 heures, nouvelle tentative du même Saïd Bouteflika pour me joindre, cette fois-ci au téléphone (…) Au son de sa voix, j’ai compris qu’il était paniqué. Il me dit que le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’ANP était en réunion avec des commandants des forces et qu’il pouvait agir contre Zéralda d’un instant à l’autre. Il voulait savoir s’il n’était pas temps de destituer le chef d’état-major. Je l’en dissuadai fortement au motif qu’il serait responsable de la dislocation de l’armée en cette période critique».

    Saïd Bouteflika a-t-il tout de même tenté d’écarter le chef d’état-major ? La confusion ayant régné tout le long de la nuit allant du 1 er au 2 avril laisse penser que la tentative a bel et bien eu lieu. Deux communiqués bizarres postés ce soir-là sur Facebook ont attiré l’attention. Le premier émanait de la présidence de la République et annonçait le limogeage de Gaïd Salah.

    A quelques minutes d’intervalle, un second communiqué officiel émanant du ministère de la Défense démentait l’information. La confusion avait alors atteint son comble. Par son témoignage, Khaled Nezzar lève probablement un coin du voile qui occulte les faits de la terrible guerre des clans qui s’est produite à ce moment-là.

    De manière directe, il enfonce aussi gravement Saïd Bouteflika au moment où celui-ci se trouve particulièrement ciblé par la rue.

    A. C.

    Source : Le Soir d’Algérie, 30/04/2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, Saïd Bouteflika, Gaïd Salah, armée, Hirak,

  • Algérie : Revoilà l’APN

    Aprés une éclipse de plus de deux mois : Revoilà l’APN

    L’Assemblée populaire nationale (APN), après s’être totalement effacée de la scène nationale depuis le mouvement populaire du 22 février, va reprendre ses activités.

    Ce jeudi, en effet, le bureau del’APN a programmé une séance de questions orales. Huit ministres seront ainsi appelés à répondre aux interpellations desdéputés.

    Les membres du gouvernement répondre aux questions de pas moins de 24 députés. Cette activité d’une bonne partie des membres de l’Exécutif constituera, à coup sur, une bouffée d’oxygène.

    Les ministres du gouvernement de Noureddine Bedoui sont, faut-il le rappeler, fortement décriés par la population.

    Depuis sa nomination par le président dela République, deux jours avant sa démission, plus exactement le 31 mars dernier, le gouvernement se trouve dans une très mauvaise posture.

    Le Premier ministre est la cible, à chaque manifestation des vendredis, d’attaques répétées par les manifestants qui réclament à cor et à cri son départ.

    Noureddine Bedoui se fait, par conséquent, très discret tant ses apparitions publiques sont très rares. Comme seule activité, il se contente de présider des réunions du gouvernement, qu’il réunit généralement tous les mercredis. Cette situation inédite s’est, à l’évidence, répercutée sur les activités des ministres.

    Ces derniers, fortement décriés par la population, ont du mal à effectuer des visites sur le terrain. De nombreux ministres ont été empêchés par la population, lors de leur déplacement dans de nombreuses wilayas, d’effectuer leurs activités, quand bien même ils étaient accompagnés par un important dispositif de sécurité.

    Il n’ ya pas que le gouvernement qui se trouve dans cette situation exceptionnelle, puisque l’APN, a aussi subi de plein fouet, les repercussionsdu mouvement populaire. Cette Assemblée qui, bien avant le début du mouvement populaire, est fortement discréditée et accusée de n’être qu’une Chambre d’enregistrement.

    Auprès de l’opinion publique, elle ne jouit d’aucune sympathie, et il est très souvent reproché aux députés, de ne se soucier que de leurs étroits intérêts et de leur salaire, que les Algériens considèrent comme mirobolants.

    En cadenassant l’APN lors du coup de force contre l’ancien président Said Bouhadja, les députés de la majorité ont davantage terni l’image de l’Assemblée. On comprend dès lors pourquoi, suite au mouvement populaire, les Algériens, presque à l’unisson, réclament la dissolution de cette Assemblée qui souffre d’un grand déficit de légitimité.

    En programmant une séance de questions orales, après une quasi paralysie de plus de deux mois, l’Assemblée tente de faire l’impasse sur toutes les critiques et faire comme si derien n’était.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 29 Avril 2019

    Tags : Algérie, Assemblée populaire nationale, APN, transition, Bedoui,

  • Algérie : Les vertus du consensus

    On ne le répétera jamais assez. Et on le dira autant de fois que l’exige la situation exceptionnelle et le veut la sagesse. Le peuple algérien a montré au monde un sens des responsabilités et une maturité, en phase avec sa marche vers son destin démocratique.

    Le bond qualitatif est indéniablement indissociable de l’héritage que le mouvement du 22 février a capitalisé en vertus fondamentales. Ce sont les valeurs de justice, de liberté, d’unité et de fraternité qui constituent le socle de la 2e République aux antipodes de la culture de la haine, de l’ethnicisme réducteur, de l’exclusion et du radicalisme.

    Il est admis que des pyromanes, en alliance avec les forces de la conjuration démasquées, tentent de vampiriser une dynamique de changement incontestable pour en faire le levier du chaos programmé, manifestement inscrit dans le vide institutionnel ardemment recherché et le refus de toutes les solutions de sortie de crise, notamment constitutionnelles.

    Le douloureux chapitre du lynchage des membres du gouvernement, pourtant chargés de la gestion des affaires courantes pour satisfaire aux besoins essentiels du citoyen, est la marque hideuse d’une dérive attentatoire aux fondements des institutions républicaines et porteuse de velléités anarchiques.

    Il s’agit, fera remarquer le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, d’un «phénomène étrange» et de «comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l’Armée nationale populaire, qui s’est engagée à accompagner ces institutions conformément à la loi».

    Et c’est parce que l’Algérie est notre maison commune qu’il urge de la préserver des dangers de la division et de l’instabilité dont nul mieux que le peuple algérien ne connaît le coût dramatique.

    Ensemble, main dans la main, il est possible de sortir grandi de cette nouvelle épreuve qui nécessite une quête consensuelle de «toute proposition constructive et initiative allant dans le sens du dénouement de la crise», comme l’a justement souligné le général de corps d’armée Gaïd-Salah.

    Cette main tendue interpelle l’opposition, appelée à transcender ses querelles de leadership, et le mouvement du 22 février tenu de choisir ses représentants pour, d’abord, séparer le bon grain de l’ivraie et, ensuite, constituer une force de propositions efficiente.

    Horizons

    Tags : Algérie, Hirak, article, printemps, article 102, Gaïd Salah,

  • Tunisie, Algérie, Maroc – Hicham Alaoui : Pour un pacte entre tous les acteurs, en leadership Maghrébin dans le monde arabe

    Le Maghreb après le Printemps arabe : tel était le thème d’une conférence tenue jeudi dernier 25 avril 2019, à l’Université de Georgetown, Wahington DC. Elle couronne un long travail de recherche et d’analyse consigné dans un ouvrage collectif de 12 universitaires intitulé ‘The Maghreb after the Arab Spring : The Lure of Authoritarianism‘.

    Introduisant les travaux de la conférence, Hicham Alaoui (Harvard University), a livré sa lecture de l’évolution dans les pays du Maghreb, se concentrant particulièrement sur le Maroc, son pays, l’Algérie et la Tunisie. Sa description de chacun de ces pays est intéressante à lire. La thèse de Hicham Alaoui est de favoriser, dans une singularité maghrébine (et non un caractère exceptionnel), un pacte consacrant un compromis entre tous les acteurs significatifs, y compris les islamistes. C’est ce qui consacrera un leadership démocratique dans le monde arabe. Extraits. (Traduction non-officielle)

    Télécharger le texte intégral

    Tunisie : pour la première fois la Ligue arabe a tenu son sommet dans une démocratie qui fonctionne

     »Il y a beaucoup à dévoiler ici au croisement de la singularité maghrébine. Je voudrais me concentrer sur un seul aspect, à savoir les possibilités de changement démocratique au niveau macro-analytique. Permettez-moi d’envisager un sous-ensemble du Maghreb, à savoir le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, que je connais intimement. Comme on le sait il existe en Tunisie, une démocratie électorale en cours de processus de consolidation alors qui a du mal à institutionnaliser l’Etat de droit et les responsabilités. Sa démocratisation en 2011 n’était jamais supposée se produire, étant donné les revendications répétées de l’exceptionnalisme maghrébin ou tunisien utilisé par les élites françaises, en soutien à Ben ‘Ali.

    Tout comme la troisième vague de démocratie, la démocratie tunisienne a été conçue à travers pactes entre acteurs politiques concurrents. Dans ce cas, ces acteurs concurrents étaient Islamistes et laïcs. Divisés par la discorde idéologique mais incapable de l’emporter les uns contre les autres.

    En Tunisie, les partis islamistes et non islamistes ont coopéré par le biais d’une coalition de gouvernance afin de jeter les bases de sa transition démocratique, y compris des élections et une nouvelle constitution. Ce chemin n’était ni facile ni parfait. Islamistes et laïcs ont dû négocier constamment en pleines tensions et leur alliance a failli s’effondrer plusieurs fois. De plus, les problèmes économiques, les revendications sociales, les problèmes de justice transitionnelle et la corruption ont pesé sur l’Etat tunisien.

    Néanmoins, la Tunisie pourrait bien révéler que le mode de transition politique le plus avantageux en Europe le Moyen-Orient est une démocratie pactée. En tant que tel, il peut être bénéfique intellectuellement de relancer l’étude comparative des pactes et des transitions pactées. Les gains de la Tunisie ont a également produit un fait extraordinaire non mentionné dans les médias arabes. Quand Tunis a accueilli 30ème sommet de la Ligue arabe le mois dernier, c’était la première fois que la Ligue arabe ne s’était jamais réunie auparavant dans une démocratie arabe qui fonctionne.

    (…)

    Tunisie, Algérie et Maroc : pluralisme et leadership

    Ces trois vignettes de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc montrent un fil conducteur. Avant le printemps arabe, ils avaient tous des États de type «jacobin» définis par un degré élevé de centralisation autoritaire. Dans le même temps, ils ont également générés à des frais très limités, un pluralisme qui a été exploité à bon escient. Ainsi, ces vieilles stratégies de survie ne fonctionnent plus. En effet, une question intelligente est de savoir non pas si à grande échelle changements politiques viendraient à se produire, mais quand et comment, ainsi qu’à quel coût en fonction des tendances tunisiennes et algériennes relevées.

    Ma conviction, enracinée dans la singularité maghrébine et sa représentation de la politique arabe au sens large, est que cette démocratisation peut s’accomplir si elle est pactée. La démocratie sera poussée d’en bas, mais doit finalement être façonnée et institutionnalisée par le biais d’un compromis entre acteurs. Il existe de nombreux groupes et forces rivaux qui revendiquent le pouvoir dans les pays du Maghreb. Certains ont été historiquement supprimés, tandis que d’autres sont restés au pouvoir depuis des décennies. En cas de rupture populaire, il appartiendra à ces concurrents de se forger une compréhension mutuelle afin de créer un ordre politique commun.

    Si nous voyons de tels changements positifs catalysés de cette manière, peut-être dans quelques années ne parle pas d’exceptionnalisme maghrébin, ni de singularité maghrébine, mais plutôt de leadership maghrébin pour le monde arabe en termes de caractère démocratique. Et c’est une réalité mérite d’être étudié. »

    Source : Leaders

    Tags : Maroc, Tunisie, Algérie, Hicham Alaoui, Printemps arabe,

  • Maroc : Le Makhzen se réjouit de la fermeture du site Algérie Patriotique

    Le site d’information Algérie Patriotique se retire de la toile après sept ans d’existence. Les actionnaires ont décidé, aujourd’hui 24 avril, de fermer le site, en précisant que le pas fatal est franchi pour « éviter un amalgame dangereux qui dénature [ la ] ligne éditoriale ».

    « Les actionnaires d’Algeriepatriotique qui confectionnaient le site avec le précieux concours d’une équipe de professionnels émérites, en faisant leur le principe cardinal du respect de l’intelligence et de l’acuité exceptionnelles des lecteurs et amis du journal, ont décidé que cette riche aventure doit cesser pour que cesse avec elle l’ambiguïté autour de l’indépendance du site. Par cette décision mûrement réfléchie, nous voulons éviter qu’à cette contraction douloureuse que vit notre pays s’ajoute un amalgame dangereux qui dénature notre ligne éditoriale ; lequel amalgame rend absconse la grille de lecture des événements actuels et pourrait servir à entretenir à dessein des thèses contraires aux intérêts de l’Algérie », ont écrit les actionnaires du site dans leur dernier papier mis en ligne ce matin.

    Sans le dire directement, les actionnaires du site veulent éviter que le général Khaled Nezzar soit confondu avec les écrits de ce site d’information du fait que le fils de l’ancien ministre de la défense est l’actionnaire majoritaire. « Une situation nouvelle s’est créée qui veut qu’aujourd’hui la confusion mène à des tiraillements et des manipulations nuisibles pour la stabilité et la sécurité du pays », précise  les actionnaires d’Algérie patriotique.

    Le Makhzen n’a pas résisté à la tentation d‘exprimer sa joie de voir le site Algérie Patriotique fermer boutique. « Un site internet de propagande algérien ferme boutique », écrit Le Desk sur le site algérien qui a attiré le plus de haine des marocains à cause de son soutien ferme à la cause sahraouie et ses nombreux écrits qui mettent à nu les conspirations des services secrets marocains et de leurs mentors français contre les aspirations légitimes des peuples de la région.

    Les lecteurs du site sont conscients du rôle d’avant-garde joué par Algérie Patriotique contre les manœuvres du Maroc visant à déstabiliser l’Algérie dans l’espoir de voir réaliser ses rêves expansionnistes et accomplir les ordres de ses maîtres de l’Elysée.

    « Ainsi vous faites le bonheur du Makhnez », écrit Slimou, alors que Mohamed El Maadi se demande « qui va répondre à ce torchon haineux et marocain qu’est le 360 MAG », un site proche du palais de Mohammed VI et de la DGED.

    Ziad Alami, pour sa part, apporte une « moralité : On pousse à la sortie un site patriotique pour laisser le champ médiatique libre au site Makhnazi TSA-Tout Sauf l’Algérie ».

    Pour M’Hamed Hamrouch, le départ d’AP n’est pas définitif. « Je sais que ce n’est qu’un au-revoir comme je sais aussi que les Patriotes DZ et le peuple du Sahara Occidental vous attendent déjà avec impatience », dit-il.

    « Nous souhaitons un retour rapide de ce site AP qui a toujours été à l’avant-garde du combat de la défense des peuple opprimés et de ceux qui luttent pour leur indépendance comme notre peuple et celui du Sahara Occidental », écrit Le Rifain.

    Les lecteurs du site sont conscients du rôle joué par AP dans la lutte contre les manœuvres du Maroc visant à créer la zizanie ainsi que celle de son principal protecteur, la France, qui l’a poussé à l’aventure saharienne dans le but de faire du Maghreb sa chasse gardée.

    Si beaucoup d’algériens sont tristes de voir AP disparaître, ce n’est pas le cas des marocains en général dont les sentiments envers les voisins sont régulés et synchronisés par la mamchine de propagande du Makhzen.

    Tous les marocains, qu’ils soient makhzéniens ou pas, monarchiques ou pas, de gauche, de droite, du centre, intellectuels, analphabètes, partagent la haine de l’Algérie à cause de sa position contre les velléités expansionnistes de la monarchie alaouite et ses maîtres de Paris. Après avoir offert leur pays, leurs femmes et leurs enfants aux français, ils veulent que l’Algérie et la RASD fassent de même.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Algérie Patriotique, article 102, armée,

  • Algérie – France: Le Maroc pris en flagrant délit d’intox

    Suite à la publication par Maghreb Intelligence d’une information sur une intervention officielle des autorités françaises auprès de leurs homologues algériennes concernant le cas de l’homme d’affaire Issad Rebrab, l’ambassade de la République Française en Algérie dément, dans un communiqué envoyé aux rédactions, toute « demande de renseignements sur les éléments du dossier judiciaire de l’homme d’affaires Issad Rebrab ».

    L’ambassade de la république française à Alger rappelle que la France « respecte la souveraineté de l’Algérie et celle de son peuple ami » et qu’elle ne s’ingère pas dans ses affaires intérieures et qu’elle n’a aucune volonté de le faire.

    Le communiqué de l’ambassade de France en Algérie a poussé Maghreb Online à supprimer la flagrante fake news dont le but était de semer la zizanie dans les relations franco-algériennes dans l’espoir de ralentir le rapprochement entre les deux pays initié par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Rabat craint que ce rapporchement n’affecte la position de la France sur le conflit du Sahara Occidental. Paris assure les intérêts du Maroc au Conseil de Sécurité lors des débats sur le processus de paix entamé par l’ONU il y plus de 30 ans en vue de régler ce contentieux qui dure depuis plus de 43 ans.

    Le Sahara Occidental étant une « cause sacrée » pour le Maroc, tous les coups sont permis, y compris l’intox.

    Pour rappel, Issad Rebrab est le PDG de la société Cevital et l’une des plus grosses fortunes de l’Algérie. Il a été arrêté dans la nuit du 30 au 31 mars pour « suspicion de fausses déclarations relatives au transfert de capitaux de et vers l’étranger et de surfacturation dans des opérations d’importation de matériel et importation de matériels usagés alors qu’il avait bénéficié des avantages douaniers, fiscaux et bancaires ».

    Les frères Kouninef et Ali Haddad sont d’autres hommes forts du monde algérien des affaires qui ont aussi été arrêtés pour différents motifs.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, France, ONU,