Catégorie : Algérie

  • Algérie : La rue disqualifie la présidentielle

    9e VENDREDI DE CONTESTATION
    La rue disqualifie la présidentielle

    Une pression très forte s’exerce depuis deux semaines pour l’annulation de l’ élection présidentielle compromettant ainsi la dernière véritable carte politique jouée par les dirigeants actuels.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Il ne se passe plus, en effet, un jour sans que des appels au rejet du processus électoral devant aboutir à l’élection d’un nouveau chef d’État le 4 juillet prochain soient enregistrés. Depuis que l’annonce en a été faite, la rue gronde à cet effet tous les vendredis. De très nombreux slogans rejetant cette option sont exprimés dont quelques-uns souvent très durs et entendus d’un bout à l’autre du territoire national. Hier encore, dans les rues d’Alger, on pouvait lire sur des affiches : «On ne fait pas du neuf avec du vieux, pas d’élections avec cette bande.»

    En substance, le même message a été transmis mardi dernier par les étudiants sortis en force maintenir la pression pour le départ de tous les symboles du système. Sur une chaîne de télévision privée, l’un d’eux résumait tout l’esprit de la revendication : «Aller à un scrutin avec les mêmes hommes équivaudrait à annuler notre révolution et tout ce que nous avons fait depuis le 22 février dernier.»

    Ce sentiment est très largement partagé, y compris par ceux-là mêmes censés appuyer techniquement la démarche puisque les magistrats et les maires ont annoncé à leur tour leur intention de ne pas «gérer» les élections du 4 juillet prochain.

    Jeudi, le Club des magistrats a tenu à expliquer les raisons de cette démarche. Selon son porte-parole (interrogé par TSA), les magistrats refusent de travailler sur la base du code électoral actuel car «le rôle du juge est purement statistique, il ne peut ni visiter ni surveiller les centres de vote, il ne fait que valider les résultats qui lui sont présentés».

    «Ce n’est une opposition ni à l’armée ni à son commandement», a tenu à préciser ce dernier. Cette position fait-elle l’unanimité chez les magistrats ? Il est à rappeler que, durant les rassemblements organisés par ces derniers, il a été annoncé à l’opinion publique que le boycott était un soutien au mouvement populaire.

    Dans les deux cas, le fait essentiel demeure le même, puisque le scrutin est rejeté. Avec le refus de nombreux maires de superviser l’opération, la décision des magistrats constitue un élément fondamental dans le blocage du processus et les dirigeants actuels l’ont compris.

    Dans un communiqué publié cette semaine, le Club des magistrats a fait savoir que des pressions se sont exercées sur leurs confrères de Oued Souf et Annaba. Ces pressions n’ont pas eu raison de la détermination affichée puisque le corps concerné a refusé ce mardi d’entamer la révision du corps électoral. Cette déclaration a été faite mardi, à quelques heures de l’annonce de la démission du président du Conseil constitutionnel et son remplacement par Kamel Fenniche.

    L’homme n’est finalement pas aussi inconnu qu’on le croyait. Des victimes du Printemps berbère l’ont désigné comme étant le procureur (à Béjaïa) qui les avait condamnés. Sur la toile, les Algériens se sont enflammés et remplacé le nom de Belaïz par celui de Fenniche sur la liste des personnes appelées à «dégager».

    Des spécialistes en droit constitutionnel sont, en outre, intervenus le jour de sa nomination expliquant que la démission de Belaïz à l’heure où la révision du corps électoral débutait n’est pas un élément de blocage réel, contrairement à la nomination de son remplaçant. Ces derniers affirment que sa désignation est illégale au regard de l’article 183 de la Constitution qui stipule que le président du Conseil constitutionnel et son vice-président font partie des quatre personnes devant être nommées par le président de la République et doivent être les représentants du pouvoir exécutif et non du pouvoir constitutionnel.

    Le problème fondamental mis en avant par ces mêmes constitutionnalistes est cependant davantage politique. Il est directement lié la crise de confiance, au rejet par les Algériens des figures qui veulent organiser ce scrutin ce qui rend leur tenue pratiquement impossible aujourd’hui.

    Cette situation semble d’ailleurs liée à la déclaration du chef d’état-major.

    Après avoir déclaré que les slogans des manifestants étaient irréalisables, ce dernier a changé de ton en affirmant que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais». Va-t-on vers l’annulation des élections du 4 juillet ?

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 20 avr 2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, armée, corruption,

  • Algérie – Neuvième vendredi de manifestation à Alger : la mobilisation reste forte, mais les divergences politiques surgissent

    Par Nabil Semyane

    Algérie1, 9 Avril 2019

    Ce vendredi 19 avril 2019 marque le neuvième acte du mouvement de protestation qui dure mais surtout qui tient bon depuis le 21 février. A Alger, vitrine et épicentre de la protesta, la foule est encore au rendez-vous. Les inquiétudes de la matinée s’estompaient à mesure que les heures passaient et les manifestants affluaient.

    De Kabylie surtout, malgré les barrages filtrants et de longues files de véhicules et de bus sur l’autoroute est- Ouest, selon des témoignages. Des manifestants venus aussi de Blida Tipasa, de Ain Defla. Même du Sud du pays. « C’est Alger le cœur du Hirak », résume un habitant d’El Mgheyer, Wilaya de Oued Souf, qui a passé la nuit de jeudi à vendredi dans un hôtel, avenue Ben Boulaid, pas loin de la Grande Poste « pour être au rendez-vous».

    A Midi l’esplanade de la grande poste est noire de monde, tel un serpent qui sur le boulevard Didouche, jusqu’ à la place Maurice Audin, du nom de ce jeune mathématicien français mort sous la torture des soldats du Général Massu, pour la Révolution algérienne.

    Après la sortie des fidèles des mosquées, c’est le raz de marée humain. De tous les boulevards, ça se déverse par escouades successives, direction la Poste. La foule est bien au rendez-vous et les craintes de voir certains rester à la maison ne se sont pas avérées, notamment les familles, après les incidents de vendredi passé.

    Toujours la même joie, la même convivialité des manifestants, surtout des jeunes avec des couleurs à profusion, avec dominante vert, Blanc, rouge, le drapeau national. Mais aussi l’emblème Amazigh. Un pied de nez à Gaid Salah, après ses propos à Ouargla sur « le respect du drapeau national ».

    Question slogan, c’est quasiment les mêmes qui reviennent depuis quelques semaines. « Vous avez bouffé le pays, bande de voleurs », « Quand l’arbitraire est loi, la résistance devient devoir », « ils partiront tous, on a dit tous » , sont autant de slogans entonnés ou inscrits sur les banderoles.

    En fin de matinée, un groupe de « Patriotes » en tenue de paras, venus de Khenchela ont ravi l’attention des manifestants. Sous la conduite d’un « chef d’orchestre » ils répètent des slogans bien appris. « Zeroual, le devoir t’appelle », « Ya Toufik y a Khaine (Toufik traitre), répètent-ils dans un chœur ponctué de « Kassaman ».

    Gaid Salah n’est pas épargné en image et en son. Sur une pancarte, on le voit affalé sur un canapé et Ben Salah assis sur son biceps. « Gare aux manœuvres », lit-on en bas du dessein. « Les fils du complot commencent à se démêler », clame une autre pancarte sur laquelle on voit encore le chef de l’Armée.

    Tout au long de la rue Didouche, des groupes de manifestants pour échanger sur la crise, son dénouement. Avec des termes parfois vifs qui montrant que chacun voit midi à sa porte et que le consensus, ce n’est pas pour demain la veille.

    Mustapha Bouchachi, entouré de ses amis a fait une incursion à la rue Didouche. « Le Hirak doit se poursuivre et la pression ne doit pas être lâchée, jusqu’à ce qu’ils partent tous », assène t-il sous les acclamations de la foule qui crie « Bouchachi, président ! Bouchachi président ! »

    Si le Mouvement n’a pas perdu de sa vigueur, ni de ses couleurs et de ses sonorités, ni de convivialité joyeuse, reste qu’il y a comme un sentiment de déjà vu, de déjà entendu. Comme sur ce plan , le Hirak a épuisé tous ses charmes. Peut-être est-il déjà temps de passer au coup d’après.

    Tags : Algérie, manifestation, vendredi, transition, article 102, Gaid Salah, armée,

  • Algérie : Un message brouillé

    par Kharroubi Habib

    En déclarant lors de sa très attendue allocution de mardi que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les plus brefs délais », le commandant en chef de l’armée à voulu faire comprendre que si l’institution militaire à initialement privilégié l’option de la transition dans le cadre constitutionnel, elle ne fait plus de cette démarche un dogme sur lequel elle ne transigerait pas.

    Le message de Gaid Salah aurait pu atteindre son objectif d’autant qu’il a été précédé par l’annonce de la démission du controversé président du Conseil constitutionnel qui était appelé à jouer un rôle clef durant cette transition. Il a été toutefois incontestablement brouillé par l’autre annonce faite que le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah avait procédé à la nomination du remplaçant de Tayeb Belaiz.

    La célérité avec laquelle il a été procédé au remplacement de ce dernier et au-delà de la pertinence ou non du choix de la personnalité désignée, a été perçue comme le signe que le pouvoir maintiendrait en réalité le cap dans la mise en œuvre de la transition constitutionnelle.

    Il parait en effet évident qu’en s’empressant de nommer un nouveau président du Conseil constitutionnel, ceux qui en ont pris la décision se sont préoccupés d’assurer la poursuite des opérations ayant été enclenchées dans le cadre de l’organisation de l’élection présidentielle censée avoir lieu le 4 juillet prochain.

    Du moment que Gaid Salah a soutenu que toutes les perspectives possibles restent ouvertes dont il peut en résulter une démarche pour une transition faisant consensus entre l’armée et le mouvement citoyen, il aurait pu « suggérer » au président de l’Etat de surseoir à la nomination du nouveau président du Conseil constitutionnel.

    Dans le même allocution au cours de laquelle il a tenu des propos qu’ils voulait rassurants sur l’engagement de l’armée à rester au côté du peuple afin que se réalisent ses revendications et aspirations légitimes, le chef de l’état-major de l’ANP s’en est pris à des milieux qui selon lui seraient encore à la manœuvre et gardent une capacité de nuisance.

    Il peut être déduit de cette affirmation que la guerre des clans qui a ponctué le règne de Bouteflika n’a pas pris fin avec la démission de celui-ci et que le pouvoir de fait qui s’est substitué à lui en vit lui aussi une dont l’enjeu est le pilotage de la période de transition et l’élection présidentielle qui va en être l’ultime séquence.

    C’est la raison pour laquelle la mobilisation populaire ne doit pas fléchir et que le mouvement citoyen doit rester vigilant à ne pas s’en tenir aux proclamations d’adhésion à ses revendications et aspirations qui lui promettent qu’elles seront réalisées et à ne pas succomber aux manœuvres visant à lui faire prendre parti dans la guerre entre clans du pouvoir visant leur recyclage dans l’ère post-Bouteflika.

    Le quotidien d’Oran, 19 avr 2019

    Tags : Algérie, Transition, Gaid Salah, armée, article 102,

  • Algérie: La dernière tentation des retardataires

    La révolution continue sa marche, gaiement dans son expression, sale et haineuse dans ses coulisses. De plus en plus, les positions se radicalisent et les hypocrisies se cristallisent. Il faut dire que la nouvelle mode en ces temps de Révolution, ce sont ces selfies pris par les uns et les autres dans les marches pour clamer son positionnement et sa nouvelle légitimité pour aller envahir les réseaux sociaux et se refaire une virginité.

    Mais plus qu’une virginité, ces opportunistes de tout bord, se permettent aujourd’hui de dérouler leurs propositions de sortie de crise. Des propositions qui n’ont rien d’innovants sinon reprendre les différents slogans affichés par les jeunes du «hirak», en clamer la paternité, et se positionner dans cette nouvelle Algérie qui se dessine.

    La nouvelle mode en ces temps de Révolution, c’est de s’en prendre à tout ce qui est Etat, en mélangeant sciemment, ou tout bonnement, par ignorance Etat et pouvoir. Des agissements de loubards qui veulent prendre le train en marche. Ainsi, alors que des millions d’Algériens marchent et manifestent pour une nouvelle Algérie, certains, toute honte bue, veulent se positionner pour de basses ambitions personnelles. Et pour ce, ils se veulent plus virulents que ne le sont ces formidables jeunes qui rêvent de lendemains meilleurs. Un opportunisme de bas étage qui renseigne sur ces révolutionnaires du dernier quart d’heure qui infestent les plateaux de télévisions et les pages des réseaux sociaux.

    Le drame de cette Révolution du sourire est bien là. Il est dans ces énergumènes qui ne pensent qu’à eux ou qui ne pensent qu’à mettre en pratique les visées de leurs maîtres qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs. Et le danger est bien là. Voir cette Révolution pacifique prendre les chemins dangereux de l’affrontement et de la violence qui ne menacent pas uniquement ce magnifique élan d’un peuple assoiffé de démocratie et de liberté, mais surtout la paix et l’avenir de tout un pays.

    Ces pyromanes de la dernière minute qui n’ont pas fini de traire l’Algérie jusqu’au sang, et qui sont dans tous les clans et tous les râteliers, doivent être débusqués et neutralisés, car, pour satisfaire leurs démesurées ambitions, ils n’hésiteront pas à manœuvrer pour l’effondrement de l’Etat bien avant le seul pouvoir. Ils n’hésiteront pas à faire de nos jeunes des chairs à canons et à marcher sur leurs corps pour atteindre leurs objectifs et épancher leur soif du pouvoir. Mais il ne fait aucun doute que le «hirak» vaincra et sûrement sans ces opportunistes.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 17 avr 2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, Gaid Salah, armée,

  • Algérie : Gaïd Salah insiste sur la préservation de l’indépendance de l’Algérie

    Au 4e jour de sa visite dans la 4e Région militaire, le général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah a insisté sur la nécessité de relever plusieurs défis, essentiellement ceux ayant trait à la “sauvegarde de l’indépendance de l’Algérie, la consolidation des fondements de sa souveraineté nationale, son intégrité territoriale et la préservation de la force et la solidité des liens de son unité populaire… “.

    Le chef d’état major de l’Armée a réitéré les missions nobles dont l’Armée nationale populaire s’honore toujours de les exécuter de la manière la plus appropriée et la plus judicieuse, entre autres au “peuple algérien le droit de vivre dans la sécurité et la paix”.

    Des grandes puissances veulent refaire la carte du monde suivant leurs intérêts

    Le vice-ministre de la Défense nationale a, par ailleurs, accusé “des parties et des grandes puissances qui œuvrent à refaire la carte du monde suivant leurs intérêts, même si cela devait se faire au dépens de la liberté, de la sécurité, de l’indépendance et de la souveraineté nationale des peuples”.

    Mise à l’échec de toutes les tentatives visant la sécurité du pays
    Gaïd Salah a déclaré également que “Toutes les tentatives désespérées ciblant la sécurité et la stabilité de notre pays ont échoué, et vont encore échouer dans l’avenir grâce à l’aide d’Allah Le Tout-Puissant, puis grâce aux efforts laborieux et fructueux, que l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, ne cesse de consentir, en s’inspirant de son dévouement aux valeurs de novembre et son message éternel afin que l’Algérie demeure unie et indivisible conformément au serment prêté au service de la patrie”.

    Echoroukonline, 18 avr 2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, Gaid Salah, armée,

  • La position de l’Algérie vis-à-vis de la question sahraouie est saine, juste et partagée avec d’autres peuples du monde »

    L’Algérie soucieuse d’établir des relations « normales » avec le Maroc

    L’Algérie est soucieuse d’établir des relations « normales » avec le Maroc et de construire l’Union du Maghreb arabe (UMA) dans le cadre du respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément au Droit international, a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

    L’Algérie « réaffirme, aujourd’hui, son engagement en faveur de l’établissement de relations bilatérales normales avec le Royaume du Maroc frère et de l’édification de l’Union du Maghreb arabe au mieux des intérêts des peuples de la région, mais tout en respectant la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a souligné M. Lamamra lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Ennahar TV.

    « Lorsque l’Algérie avait misé sur l’établissement de relations bilatérales normales avec le Royaume du Maroc frère et sur la création de l’Union du Maghreb arabe pour instaurer un climat nouveau dans la région qui ouvrirait des perspectives prometteuses aux peuples de la région, elle partait de l’idée que le Maroc allait admettre les évidences et n’imposerait pas une solution dans la région que ni la communauté internationale, ni le peuple sahraoui frère n’accepteraient », a tenu à préciser le ministre.

    « La position de l’Algérie vis-à-vis de la question sahraouie est saine et juste, il s’agit d’une position partagée avec d’autres peuples à travers le monde », a-t-il rappelé soulignant l’attachement de la communauté internationale au principe d’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Après avoir rappelé la responsabilité historique et juridique de l’Espagne vis-à-vis de la question sahraouie, M. Lamamra a déploré le recours par le Maroc depuis 1975 à une « image stéréotypée d’une Algérie qui serait en train de mobiliser le monde et de mener des actions diplomatiques favorables à la cause sahraouie, mue en cela par une prétendue animosité injustifiée à l’égard du Maroc ».

    « La vérité désormais établie a sorti de l’ombre une cause sahraouie juste adoptée par le continent africain et la communauté internationale. Il est aussi une doctrine internationale qui impose l’impératif de la décolonisation à travers le monde », a précisé M. Lamamra ajoutant que cette « doctrine enjoint à l’ONU ainsi qu’aux parties au conflit le recours à un référendum libre et régulier pour l’autodétermination du peuple sahraoui ».

    A une question sur les accusations marocaines selon lesquelles l’Algérie serait en train d’entraver le processeur de règlement du dossier du Sahara occidental, M. Lamamra a répondu : « Nous ne pensons pas que des agissements irréfléchis et irresponsables émanant de certaines parties dans le pays frère vont changer la position de principe de l’Algérie, pour la simple raison que cette position est étroitement liée à notre histoire contemporaine et à notre dignité en tant qu’Etat indépendant qui a su s’imposer et recouvrer son indépendance au prix de lourds sacrifices consentis par un 1,5 million de chahids ».

    « L’Algérie demeurera attachée à sa position, et sa sérénité et sa conscience tranquille la dispenseront de répondre à chaque fois que des dépassements sont enregistrés ça et là », a-t-il conclu.

    AlgerOnline,  3 jui 2014

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, frontières, trafoc de drogue,

  • L’Algérie : un cauchemar très marocain

    Et bis repetita ! Décidément l’offensive frénétique du makhzen contre l’Algérie prend des allures qui relèvent de la schizophrénie politique. Même les experts des sciences politiques éprouveront toutes les peines du monde à expliquer ce «va-t-en guerre» du Maroc contre l’Algérie.

    Et pour cause ! Au moment où les ministres du gouvernement de l’islamiste Benkirane se répandent en appels du pied pour la réouverture de la frontière avec l’Algérie, d’autres voix simultanées émanant du même gouvernement ou de son entourage immédiat descendent en flammes un pays voisin coupable de tous les maux du royaume…

    Difficile en effet de saisir cette approche contradictoire entre des intentions mielleuses et des paroles fielleuses. Mais pour qui connaît les intrigues du palais, il est aisé de deviner les arrières pensées. En pleine tempête interne caractérisée par la démission des ministres du parti Istiqlal du gouvernement de Benkirane, et l’accentuation de la crise économique, le royaume avait besoin de trouver un souffre-douleur.

    C’est connu, quand le makhzen éprouve des difficulté au niveau interne, il trouve tout de suite une victime de l’autre côté de ses frontières Est… L’Algérie vers laquelle il veut s’ouvrir pour y déverser de la drogue en quantités industrielles pour renflouer une économie basée sur la rente du…cannabis, devient alors l’ennemi le plus intime. Tiens, et pour confirmer ce réflexe maladif de vouloir «casser» de l’Algérie, le groupe public de télévision public de sa majesté propose un programme «très» spécial Ramadhan.

    Des généraux algériens au menu du… Ramadhan

    Depuis quelques jours une bande de publicité trône au dessus du site de la chaîne Atlas news du même groupe annonçant un programme dédié à, tenez vous bien, l’armée algérienne ! Atlas Maroc TV, financée en grande partie par l’argent de la drogue, contrôlée par le palais, propose ainsi à ses téléspectateurs un documentaire sur les «comptes secrets des généraux algériens». Au-delà du fait que ce soit une attaque en «dessous de la ceinture», il est à se demander quel rapport peut-il y avoir entre les comptes des généraux algériens et la spiritualité des marocains en ce mois sacré du Ramadhan. La chose prête à rire quand on sait que c’est le gouvernement islamiste qui se rend coupable d’une telle ineptie.

    Procès contre … Bouteflika et Ould Kablia

    A moins que dans son infinie paranoïa, le makhzen ne considère la haine de l’Algérie, de ses généraux et de son armée comme un acte de piété… Auquel cas, le «Commandeur des croyants» et ses fidèles serviteurs de sujets seraient alors dans leur «élément». Or, la réalité est toute autre. Ce coup de sang contre l’Algérie, est signe d’un malaise au palais qui fait face à la grogne de la rue. Il fallait donc vite trouver un défouloir. Le Maroc est économiquement sous perfusion avec une dette qui frôle les 40 milliards de dollars et un déficit public de plus de 6%.

    Les manifestations contre la cherté de la vie sont presque quotidiennes dans un pays où le roi est classé à la sixième position des plus riches monarques dans le monde arabe pendant qu’une partie de son peuple vend de la drogue ou se livre à la prostitution pour se nourrir. S’attaquer à l’Algérie est donc une diversion très classique pour permettre au makhzen d’étouffer la fronde interne.

    Dernière trouvaille en date, cette pseudo «Association pour la défense des marocains expulsés d’Algérie (ADEMA)» qui annonce sa décision de déposer plainte «contre des responsables algériens en Espagne». Le président Abdelaziz Bouteflika, chef de la diplomatie alors et Dahou Ould Kablia, wali d’Oran au moment des faits devraient donc répondre de leur actes ! Lamentables…

    Algérie1, 9 jui 2013

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental Front Polisario, frontières,

  • Wikileaks : quand Bouteflika se confie sur le Maroc et le Sahara Occidental

    « Un enfant ». « Il n’est pas ouvert ». « Il manque d’expérience ». Bouteflika n’est nullement tendre avec le monarque Mohamed VI qu’il accuse d’être une marionnette entre les mains des Français lesquels n’hésitent pas à instrumentaliser le Maroc contre l’Algérie pour déstabiliser un pays dont elle « n’a jamais accepté l’indépendance » chèrement et dignement acquise.

    Ces révélations de WikiLeaks, publiées vendredi 3 décembre dans la soirée par les quotidiens El Pais et Le Monde, viennent de prouver, s’il en est vraiment besoin, que le Maghreb est en proie à une grande instabilité à cause des incompréhensions et relations « froides » qu’entretiennent les dirigeants Algériens et Marocains.

    Pis encore, les pics de tensions entre le Maroc et l’Algérie ont nourri de graves crises diplomatiques qui ont failli dégénérer en guerre ouverte.

    D’ailleurs, selon des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, Abdelaziz Bouteflika a fait part, à maintes reprises, à des interlocuteurs américains de son « aversion » pour le monarque marocain dont la politique hostile à l’égard de l’Algérie n’est en fait qu’une commande de Paris laquelle « n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ».

    En 2007, lors de ses entretiens avec, l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, Bouteflika a clairement accusé la France de « tenter de régler ses comptes avec l’Algérie  » en appuyant le « Maroc ».

    Ainsi, pour Alger, il est apparaît clairement que le conflit du Sahara Occidental n’est qu’un leurre « français » tendu par l’Elysée pour diviser le Maghreb et garder une influence malsaine dans cette région stratégique du monde.

    Dans ce sillage, Bouteflika fera savoir aux américains que les Français, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit » du Sahara Occidental.

    Et à ce sujet, il n’hésitera pas à déclarer que « si je pouvais résoudre le problème je le ferais ». « Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis », a-t-il tranché. Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », aurait ajouté Abdelaziz Bouteflika.

    Selon d’autres mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, en février 2008, après un entretien avec un diplomate américain, Abdelaziz Bouteflika a jugé qu’au lieu de faire preuve d’une approche « élégante » en acceptant une indépendance du Sahara occidental, qu’ils auraient pu « contrôler » ou « superviser », les Marocains souhaitent en réalité « un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït ».

    Mais contrairement à ce que laisse croire ce tableau noir dressé par les coulisses de la diplomatie, les Algériens et les marocains peuvent s’entendre quelques fois. Pour preuve, le frère de Mohamed VI, Moulay Rachid est, apparemment, très apprécié par Abdelaziz Bouteflika avec lequel il affirme avoir « plaisanté et discuté agréablement » lors d’une rencontre à Séville, en Espagne, selon un autre mémo américain.

    Malheureusement, les plaisanteries ont leurs limites et les clés du Makhzen ne sont pas détenues par Moulay Rachid. Et en attendant des jours meilleurs, le Maghreb continue à patiner dans ses divisions et ses crises de désespoir…

    El Watan, 4/12/2010

    Tags : Algérie, Maroc, Mohammed VI, Bouteflika, Wikileaks,

  • Maroc – Algérie : Bouteflika, le cauchemar de Mohammed VI (wikileaks)

    Ces révélations de WikiLeaks, publiées le 3 décembre dans la soirée par les quotidiens El Pais et Le Monde, elon des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, Abdelaziz Bouteflika a fait part, à maintes reprises, à des interlocuteurs américains de son « aversion » pour le monarque marocain  dont la politique hostile à l’égard de l’Algérie n’est en fait qu’une commande de Paris laquelle « n’a jamais vraiment accepté  l’indépendance algérienne ».

    En 2007, lors de ses entretiens avec, l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, Bouteflika a clairement accusé la France de « tenter de régler ses comptes avec l’Algérie  » en   appuyant le « Maroc ». Ainsi, pour Alger, il est apparaît clairement que le conflit du Sahara Occidental n’est qu’un leurre « français »  tendu par l’Elysée pour diviser le Maghreb et garder une influence malsaine dans cette région stratégique du monde.

    Dans ce sillage, Bouteflika fera savoir aux américains que les Français, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont   incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit » du Sahara Occidental. Et à ce sujet, il n’hésitera pas à déclarer que « si je pouvais résoudre le problème je le ferais ». « Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis », a-t-il tranché.
    Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et  ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », aurait ajouté Abdelaziz Bouteflika.

    Selon d’autres mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, en février 2008, après un entretien avec un diplomate américain, Abdelaziz Bouteflika a jugé qu’au lieu de faire preuve d’une approche « élégante » en acceptant une indépendance du Sahara occidental,   qu’ils auraient pu « contrôler » ou « superviser », les Marocains souhaitent en réalité « un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït ».

    Bouteflika méprise Mohammed VI à qui il ne serrera jamais la main

    Abdelaziz Bouteflika méprise le roi Mohamed VI. Et il l’a fait savoir aux Américains au cours d’entretiens au Palais d’El Mouradia, selon des documents du site WikiLeaks révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par le quotidien espagnol El Pais. Mais le président algérien a assuré à ses interlocuteurs que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc à cause du Sahara occidental et ne permettra pas au Front Polisario de combattre depuis le territoire algérien. Toutefois, la frontière restera fermée jusqu’à la résolution du conflit au Saharaoccidental, a expliqué le président Bouteflika.

    « Je ne serrerai pas la main du roi  ». Le président Bouteflika a fait cette déclaration en juin 2006 à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme « pas ouvert  » et « sans expérience  », selon la même source. Selon Abdelaziz Bouteflika, feu Hassan II et Moulay Rachid, frère de l’actuel roi, sont plus ouverts. Le président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d’un match à Séville, en Espagne. « Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour  », a-t-il déploré.

    Selon un document daté du 1er juillet 2006, le président Boutelika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à Alger, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohamed VI.

    Les présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le président Bouteflika plus clément à l’égard du roi. Le président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Mais le roi a fait subir un affront au président Bouteflika en annulant à la dernière minute une visite du Premier ministre à Rabat. « Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l’autre joue », avait alors déclaré Bouteflika.

    Tags : Maroc, Algérie, Wikileaks, Mohammed VI, Bouteflika, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Algérie : Sale temps pour les fraudeurs en transfert de devises vers l’étranger

    Depuis le début du mouvement populaire contre le système politique, des soupçons ont pesé sur des hommes d’affaires quant à des opérations de transfert illicite de devises vers l’étranger.

    Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – A la fin du mois de mars, alors que la polémique faisait rage sur cette question, la Banque d’Algérie, dirigée par Mohamed Loukal, a affirmé que les informations relatives aux transferts de capitaux, par le canal bancaire, « sont dénuées de tout fondement ». Mais avant-hier, dans la soirée, le ministère des Finances, dirigé par le même Mohamed Loukal, entre-temps promu ministre dans le gouvernement de Bedoui, a annoncé la mise en place d’un comité de veille et de suivi, chargé de suivre l’évolution des transferts en devises vers l’étranger.

    Son objectif ? Renforcer la vigilance en matière de transactions financières avec le reste du monde et débusquer les fraudeurs. Ce comité est composé de hauts fonctionnaires du ministère des Finances, de représentants de la Banque d’Algérie (BA) et de représentants de la communauté bancaire (Abef).

    Le comité a pour mission de s’assurer que les opérations de transferts en devises par les banques, en tant qu’intermédiaires agréés, sont exécutées dans le strict respect de la réglementation des changes édictée par la Banque d’Algérie, a expliqué le ministère des Finances.

    Que s’est-il alors passé entre-temps pour que M. Loukal passe d’un homme qui « dément des rumeurs » à un homme qui « donne du crédit aux mêmes rumeurs » ?

    Il y a d’abord sa promotion au poste de ministre. Mais il y a surtout ce communiqué du chef d’état-major de l’APN qui a parlé ouvertement de tentatives de faire fuir des capitaux volés et s’enfuir vers l’étranger.

    Le 2 avril, jour de la démission de Bouteflika, Ahmed Gaïd Salah a parlé de « vastes opérations de pillage et de dilapidation qu’a connues notre pays, ciblant ses potentiels et ressources économiques et financières ». Il s’est interrogé sur « les moyens qui ont permis à cette poignée de personnes d’amasser des richesses immenses par des voies illégales et dans un court laps de temps, en toute impunité, profitant de leur accointance avec certains centres de décision douteux, et qui tentent ces derniers jours de faire fuir ces capitaux volés et s’enfuir vers l’étranger ».

    Dans son communiqué, le ministère des Finances a expliqué que les opérations de transferts en devises par les banques sont classées en trois catégories. Il s’agit du règlement des opérations d’importation de biens et services, conformément à la législation et à la réglementation régissant le commerce extérieur et des changes en vigueur, des transferts dans le cadre d’investissements à l’étranger effectués par un opérateur résident en Algérie et les transferts des dividendes liés à des investissements directs en Algérie.

    En tout cas, l’annonce du ministère des Finances confirme les soupçons sur des opérations de transferts illicites de devises à l’étranger.

    Mais la décision semble avoir des objectifs politiques destinés, au même titre que la décision relative à l’interdiction de sortie de territoire national pour plusieurs hommes d’affaires, à calmer la rue qui demande des comptes aux « voleurs ». C’est une réponse au slogan « Vous avez dévoré le pays, espèce de voleurs ». « C’est destiné à calmer le peuple en lui disant qu’on est en train de surveiller le mouvement des capitaux », soutient l’expert économique Ferhat Aït Ali, contacté par Le Soir d’Algérie.

    Il affirme que le ministère des Finances n’a pas le droit d’installer un tel comité qui relève des prérogatives de la Banque centrale.

    « C’est une compétence de la Banque d’Algérie de contrôler a posteriori la régularité des opérations de transfert de devises. Il s’agit donc d’un empiétement des prérogatives de la Banque centrale », souligne notre interlocuteur.

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 15 avr 2019

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