Catégorie : Algérie

  • Algérie . Hommage à ce peuple algérien admirable à plus d’un titre

    par Ali Djaaboub

    Il est un fait indéniable que nul ne peut nier, c’est celui de reconnaitre sans l’ombre d’un doute que le peuple algérien qui a été traité de tous les qualificatifs désobligeants et qu’on a enterré trop tôt est grandiose, formidable, exemplaire et valeureux.

    Ce peuple qui s’est armé de patience des années, qui a ébahi le monde durant sa révolution armée contre l’occupant français et l’ensemble des forces de l’OTAN, et qui est entrain de l’ébahir depuis le 22 février, est en passe de démontrer qu’il est de loin bien plus grand que ceux qui géraient ses affaires malgré lui et qui l’ont méprisé, l’ont traité d’immature et d’assisté durant longtemps, trop longtemps. Tout comme il est entrain de donner des leçons de civisme à ceux à l’extérieur qui l’ont qualifié tantôt de soumis et tantôt de violent et principalement ceux qui complotent dans le secret contre lui et son armée, ceux dont les peuples dits « démocrates » et « civilisés » saccagent tous les Weekends les biens publics de leur pays. Ce qui nous amène à leur dire : « avant de parler des autres, commencez par balayer devant chez vous ».

    Ce peuple, que ne connaissent sa véritable valeur que seuls ceux qui ont sacrifié leur vie pour sa Liberté et la libération de sa Patrie. Ceux qui, un jour, avaient dit : « jetez la révolution à la rue, le peuple la portera ».

    Ce peuple qui après avoir fait l’objet de mépris par ceux là même qui étaient censés le représenter, mais qui ont détourné sa volonté pour se servir au lieu de le servir et qui ont ouvert les portes du pouvoir aux aventuriers qui ont fini par prendre ses rênes, détourner sa vocation et salir l’image du pays et sa réputation. Ce peuple qui a été muselé durant des années par la menace, par le chantage et même la terreur est en voie d’écrire une Histoire grandiose qui survivra au temps et aux générations.

    Je me permets, avec fierté, de défier quiconque de me citer un peuple aussi civilisé soit t-il qui sort par centaines de milliers dans 48 Wilaya (départements), (ce sont quelques 15 ou 20 Millions au total) durant des heures sans rien casser et de nettoyer les rues et les places qu’il a occupées avant de se retirer dans l’ordre et la discipline pour rentrer chez soi ?!!!

    Ce vendredi fatidique du 22 février 2019, il a fini par dire non à l’injustice, non à l’usurpation de ma volonté, non au pouvoir totalitaire, non aux voleurs, non aux prédateurs et non au mépris. De ce fait, il décide de reprendre sa souveraineté en main et descend dans la rue pour l’exprimer haut et fort en criant non au 5ème mandat d’un président malade et impotent qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis des années et au nom de qui un groupe d’usurpateurs gouverne illégalement. Il rejette la feuille de route présentée au nom de ce même président à qui il refuse toute prolongation (prorogation) de mandat. Tout comme il renie le nouveau 1er Ministre nommé en remplacement d’Ahmed Ouyahia et rejette son gouvernement, tout comme il exige le départ de toutes les figures de l’ancien système à qui il dénie le droit de gérer ou même participer à la période de transition.

    Aujourd’hui, après 6 vendredis consécutifs, la communion entre le peuple et son Armée Nationale Populaire et la solidarité de l’ensemble des services de sécurité avec lui est totale, notamment après l’invitation du chef d’Etat Major de l’armée à activer l’article 7, 8 et 102 de la Constitution et donc son alignement sur la position du peuple qui le lui rend bien, et ceci, malgré de vaines tentatives de porter atteinte aussi bien à l’armée qu’au Hirak. Le « pouvoir » fait de la résistance et refuse de se soumettre et partir quitte à engager le pays dans une impasse dont les dangers sont multiples. Entre temps, les profiteurs qui ont sucé les richesses du peuple tentent tels des rats qui quittent le navire au moment de sombrer, de fuir le pays par l’utilisation de moyens multiples et entre autres 11 avions privés mal acquis, avant d’être empêché de quitter le territoire par qui de droit.

    Jamais l’Algérie n’a connu une gouvernance aussi personnelle depuis son indépendance. Jamais elle n’a vu ses institutions reléguer au rang de simples entités sans aucun pouvoir et sans consistance comme elles l’ont été sous le règne de l’actuel premier dirigeant qui a concentré l’ensemble des pouvoirs aussi insignifiants soient ils à son niveau. Il est le maire, le député et le ministre à la fois. Les institutions clés (APN, Sénat et Conseil constitutionnel) ont été confié à des inconditionnels qui n’obéissent à aucune autre loi que celle qui lui est dictée par le chef qui l’y a installé. La nomination de la quasi majorité des différents Ministres et hauts responsables est puisé dans la seule région de Tlemcen où est natif le président. Jamais le sentiment de régionalisme outrancier n’a été ressenti par le peuple comme il l‘a été sous les tenants du pouvoir actuel, ce qui fait dire à beaucoup que le pays est devenu une royauté.

    Cette politique de vide institutionnel mise en place a donné naissance à un phénomène de clientélisme qui a vu s’installer une catégorie de prédateurs sans foi ni loi, notamment après la maladie du président, qui se servent de l’autorité de l’Etat pour s’accaparer de ses rouages et les utiliser à leur seul profit, rouages de l’Etat qui ont été illégalement confisqués.

    Le 22 février le peuple a décidé de reprendre sa destinée en main et nul ne pourra se dresser contre sa volonté : « Ida Echab Yawnan Arada El Hayat Laboudda En Yastajib El Kadar ».

    Que Dieu préserve notre chère Patrie et son peuple de leurs ennemis à l’intérieur et à l’extérieur, gloire à nos valeureux Martyrs et que vive l’Algérie.

    Le Quotidien d’Oran, 4/04/2019

    Tags : Algérie, Article 102, Bouteflika, Gaid Salah, transition, manifestations,

  • Algérie : Quels scénarios pour la succession de Bouteflika ?

    L’armée face à un vrai dilemme

    Le Conseil constitutionnel constate officiellement « la vacance définitive de la présidence de la République en application de l’article 102, alinéa 4 de la Constitution » et « communique l’acte de la déclaration de la vacance définitive de la présidence de la République au Parlement ». C’est ce qu’annonce l’institution présidée par Tayeb Belaïz à l’issue de sa réunion d’hier mercredi.

    Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Les choses s’accélèrent donc au lendemain de la démission officielle, dans la soirée de mardi dernier, de Abdelaziz Bouteflika de son poste de président de la République. Le Conseil constitutionnel aura donc accompli sa mission, comme une lettre à la poste, en attendant que le Parlement fasse de même.

    A ce stade-là, celle du constat de la vacance de la présidence de la République, il ne s’agit plus que d’une simple formalité, dès lors que Bouteflika a enclenché le processus avec le dépôt de sa démission, sous la pression populaire mais, aussi, à la suite d’un vrai « coup d’Etat pacifique » conduit par Gaïd Salah, mardi dernier.

    Cette sortie lourde, déterminée et publique de l’institution militaire qui a précipité le départ de Bouteflika, propulse en fait le patron de l’armée, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd salah comme le nouvel homme fort du pays. Et à travers lui, c’est toute l’institution qui est appelée à jouer un rôle déterminant dans tout le processus enclenché depuis le 2 avril pour la succession de Abdelaziz Bouteflika.

    Un processus qui ne sera pas si facile à faire aboutir, en dépit de la clarté des dispositions constitutionnelles y afférentes, notamment l’article 102.
    Cet article stipule, en effet, que en l’état actuel des choses et de la configuration institutionnelle telle que laissée par Bouteflika, c’est le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui sera chargé d’assurer l’intérim du poste de président de la République pour une durée de trois mois, tandis que le gouvernement de Noureddine Bedoui demeure L’armée face à un vrai dilemme lui aussi jusqu’à l’élection d’un nouveau Président (article 104).

    Or, la rue, désormais incontournable, rejette fortement ces options ce qui, en cas de refus général et persistant, aggravera la crise politique qui est déjà assez compliquée.

    A en croire des sources fiables, Ramtane Lamamra avait refusé, la semaine dernière, d’être propulsé à la tête du Sénat en prévision de la démission de Bouteflika, pour donc prendre l’intérim en question.

    Cette option, celle de la désignation d’un remplaçant à Abdelkader Bensalah à la tête du Sénat n’est en tout cas pas à écarter, d’autant plus qu’elle n’est pas anticonstitutionnelle. Il suffit, pour cela, que les membres du Sénat élisent un nouveau président pour leur institution. Chose qui n’est pas possible, s’agissant du gouvernement qu’aucune disposition constitutionnelle ne permet, ni de changer, ni de remanier à compter de la date de démission de Bouteflika.

    Or, l’armée, par la voix de son chef d’état-major, a clairement signifié, à plusieurs reprises, qu’elle n’acceptera aucune autre solution ou mesure qui ne s’inscrirait pas « dans le cadre exclusif de la Constitution ». Et si alors le gouvernement Bedoui fait l’objet d’une forte contestation ? C’est à ce niveau que se situe le véritable enjeu de ces débuts de l’après-Bouteflika et qui accroîtra, à coup sûr, le rôle de l’armée qui est, désormais, un acteur politique direct et même le plus important sur la scène.

    L’institution militaire va-t-elle peser de tout son poids pour imposer le strict respect de la Constitution, et dans ce cas aller vers une présidentielle dans les trois mois, avec le personnel politique actuellement en charge de cette brève transition, même contestée ou alors pousser vers une autre issue, politique, « consensuelle », mais qui sera forcément anti-constitutionnelle ?

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 4 avr 2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, Gaid Salah, Bouteflika, armée,

  • Bouteflika méprise le roi du Maroc à qui il ne serrera jamais la main

    Abdelaziz Bouteflika méprise le roi Mohamed VI. Et il l’a fait savoir aux Américains au cours d’entretiens au Palais d’El Mouradia, selon des documents du site WikiLeaks révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par le quotidien espagnol El Pais. Mais le président algérien a assuré à ses interlocuteurs que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc à cause du Sahara occidental et ne permettra pas au Front Polisario de combattre depuis le territoire algérien. Toutefois, la frontière restera fermée jusqu’à la résolution du conflit au Sahara Occidental, a expliqué le président Bouteflika.

    « Je ne serrerai pas la main du roi ». Le président Bouteflika a fait cette déclaration en juin 2006 à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme « pas ouvert » et « sans expérience », selon la même source.

    Selon Abdelaziz Bouteflika, feu Hassan II et Moulay Rachid, frère de l’actuel roi, sont plus ouverts. Le président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d’un match à Séville, en Espagne. « Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour », a-t-il déploré.

    Selon un document daté du 1er juillet 2006, le président Boutelika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à Alger, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohamed VI.

    Les présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le président Bouteflika plus clément à l’égard du roi. Le président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Mais le roi a fait subir un affront au président Bouteflika en annulant à la dernière minute une visite du Premier ministre à Rabat. « Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l’autre joue », avait alors déclaré Bouteflika.

    Samir Allam

    Source: OSSIN, 21/12/2010

    Tags : Algérie, Maroc, Bouteflika, Mohammed VI, Wikileaks, Sahara Occidental,

  • Algérie : Zeroual refuse le deal de Saïd Bouteflika

    Nassim Mecheri

    L’ancien président de la République, Liamine Zeroual, est sorti de son silence en publiant ce mardi une lettre dans laquelle il évoque sa rencontre avec le général à la retraite Mohamed Mediène, alias Toufik, qui lui a proposé de diriger la période de transition.

    L’ex-Président a expliqué dans sa lettre le déroulement de sa rencontre avec l’ex-patron du DRS Mohamed Mediene.

    « Je tiens à cet effet à informer, par devoir de vérité et de transparence, que j’ai reçu ce samedi 30 mars et à sa demande, le général de corps d’armée Mohamed Mediene, qui m’a porté la proposition de présider une instance chargée de la conduite de la transition. Il m’a confirmé que cette proposition avait été faite en accord avec Saïd Bouteflika, conseiller à la présidence de la République ».

    L’ancien chef de l’Etat affirme avoir refusé la proposition du général Toufik. « J’ai fait part à mon interlocuteur de toute ma confiance dans la maturité des millions de manifestants et de la nécessité de ne pas entraver la marche du peuple, redevenu maître de son destin », ajoutant qu’il a toujours décliné toute offre politique depuis plus de 15 ans. « Comme vous le savez , je décline depuis 2004 toutes les sollicitations politiques et j’appelle à chaque fois à organiser une véritable alternance de nature à favoriser l’émergence de nouvelles générations auxquelles j’ai toujours fait confiance et fortement encouragées ».

    Liamine Zeroual a pointé du doigt le système politique algérien qui, selon lui, depuis l’indépendance « n’a pas su être à l’écoute du peuple, se réformer à temps, se moderniser et se hisser à la hauteur des attentes d’un grand peuple qui, le 22 février 2019, n‘a pas raté son rendez-vous avec la démocratie et a réconcilié l’Algérie avec son immense histoire ».

    Concernant le mouvement populaire sans précédent que connaît notre pays depuis le 22 février dernier, l’ancien président de la République a exprimé sa fierté, apportant son soutien aux citoyens. « Je suis interpellé tout comme vous par la force des manifestations populaires, massives et organisées du peuple algérien auxquelles j’ai apporté publiquement mon soutien dès les premiers instants », soulignant l’absence de réponses politiques « à la hauteur de ses légitimes revendications démocratiques ». « Comme tous les Algériens, j’ai ressenti une immense fierté en voyant des millions d’Algériennes et d’Algériens réclamer une Algérie démocratique dans une ferveur et une discipline qui font honneur à la Nation et donnent de l ‘Algérie et de son peuple une image digne de nos aspirations historiques », ajoute-t-il.

    Liamine Zeroual appelle dans sa lettre les tenants du pouvoir à faire preuve de « raison et de discernement et s’élever à la hauteur de notre peuple pour éviter tout dérapage aux conséquences incalculables pour le pays et laisser les Algériens s’exprimer librement et imposer la volonté de notre grand peuple » .

    Pour rappel, l’ancien président de la République s’était opposé à un 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika en 2014, affirmant à l’époque qu’il fallait passer le relais aux jeunes et à la génération des enfants de chouhada. Il avait également critiqué la révision de la Constitution en 2008, notamment l’amendement de son article 74 relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux, rappelant l’importance de l’alternance au pouvoir pour consolider la cohésion nationale et instituer les bases structurantes d’une stabilité durable.

    Le Jeune Indépendant, 2 avr 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, article 102, transition,

  • Maroc – Algérie : Bouteflika, le cauchemar de Mohammed VI

    Dans ses dernières révélations, « WikiLeaks » rapporte que Mohammed VI et sa cour sont obsédés par tout ce qui concerne l’Algérie. Il est arrivé aux responsables marocains comme à cette personne qui a un marteau et qui, de ce fait, voit partout des clous.

    Le roi Mohammed VI et sa cour sont obnubilés par l’Algérie. Selon les dernières révélations du site « WikiLeaks », la préoccupation majeure de l’Armée royale concerne l’Algérie. Selon les documents de « WikiLeaks », l’Armée marocaine possède des « plans d’attaque d’urgence » et effectue des simulations stratégiques pour contrer un éventuel assaut algérien.De son voisin de l’Est, l’Algérie, Mohammed VI n’y voit que des menaces et se lance alors, dans une campagne de dénigrement international, particulièrement envers les Américains. En témoignent les documents irréfutables publiés par le site « WikiLeaks ».

    Dans ses notes, Rabat accuse l’Algérie de vouloir s’attaquer au Maroc, de refuser la collaboration sécuritaire, d’avoir favorisé la création d’« Al Qaîda » au Maghreb et, comble de la lubie royale, l’Algérie serait même sur le point de fabriquer la bombe atomique !

    C’est à peine si Rabat n’avait pas écrit que l’Algérie infestait la jeunesse marocaine par les tonnes de drogue qu’elle expédiait via les frontières. Dans leurs échanges avec les responsables américains en visite à Rabat, les officiels marocains accusent les Algériens de ne pas coopérer avec eux dans la lutte antiterroriste.Le directeur général pour la surveillance du territoire (services de renseignements intérieurs), Abdelatif Hammouchi, se livre d’une manière déconcertante aux Américains. Lors de la visite à Rabat de l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. « La coopération avec les Algériens est erratique » affirme Hammouchi. « Parfois ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu’il s’agit d’impasse. Ce sont des partenaires difficiles », ajoute Yassine Mansouri (chef de la direction générale des études et de la documentation, le service de contre-espionnage marocain), citant une note diplomatique du 31 juillet 2007, publiée par « WikiLeaks ».

    Plus tôt, la même année, le directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères Youssef Amrani, avait ainsi « suggéré que l’émergence d’+ Aqmi + était principalement due aux échecs du gouvernement algérien », rapporte une note du 18 mai. Une position que ne partagent visiblement pas les Etats-Unis qui défendent la politique antiterroriste de l’Algérie. A l’accusation de Amrani, un diplomate américain répond que « le + GSPC + a été forcé de s’associer avec + Aqmi + parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser ». Dans la même note, le diplomate américain constate que Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur, « s’est hérissé » lorsque les officiels américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte antiterroriste en Afrique du Nord. Les documents de « WikiLeaks » révèlent aussi que le Maroc soupçonne depuis longtemps l’Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire. Cette inquiétude a été rapportée dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères marocains, Omar Hilale, et l’ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Hilale affirme ainsi qu’ «un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc.

    Les diplomates américains en poste à Rabat évoquent « une armée marocaine minée par la corruption et la bureaucratie »

    « Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire, même s’il n’est que naissant ».« Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après », a-t-il dit, précise la note. Au cauchemar algérien s’ajoute l’épine du Sahara occidental. A une certaine période, près de 70% des effectifs des forces armées marocaines étaient déployés au Sahara occidental.Les masques sont tombés: il s’agit d’une armée d’occupation. Avec de pareilles révélations, il sera maintenant difficile au Maroc de justifier ses exactions et surtout les massacres que cette même armée vient de commettre au Sahara occidental. Par ailleurs, le site « WikiLeaks » a fait d’autres révélations, notamment le portrait peu flatteur que font d’elle les Américains. Dans un câble classé « secret » daté d’août 2008, les diplomates américains en poste à Rabat évoquent « une armée marocaine minée par la corruption et la bureaucratie, de faibles niveaux d’éducation dans ses rangs, une marginalisation politique, des équipements vieillissants et un déploiement de la plupart de ses forces dans le Sahara occidental ».

    Pour Bouteflika, la France tente de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc »

    Les quotidiens « El Pais (Espagne) » et « Le Monde (France) », montrent des divergences de vues importantes entre Alger et Rabat au sujet du conflit au Sahara occidental. Des divergences qui viennent s’ajouter à la mésentente totale entre le président Bouteflika et le roi Mohamed VI. « Si je pouvais résoudre le problème je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis » . Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », a déclaré le président algérien lors d’une rencontre. C’est ce qu’a déclaré en 2007 à Alger le président Bouteflika à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. Les Français, confiera le président Bouteflika lors d’une autre rencontre relatée par des diplomates américains, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit ». Selon lui, « la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ». Elle tente aujourd’hui de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc ». En février 2008, recevant un diplomate américain, le président algérien dénonce « le plan d’autonomie » voulu par Rabat à la place du referendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour lui, la proposition marocaine n’offre qu’un semblant d’autonomie. Les provinces algériennes ont d’avantage d’autonomie vis-à-vis d’Alger que ce que propose Rabat pour le Sahara occidental, a fait remarquer le président algérien. Une position réaffirmée, en novembre 2009, devant le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général William Ward. « Vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour la Palestine et un autre principe pour le Sahara occidental ».

    Doutes sur la zone de libre échange maghrébine- Bouteflika et Mohammed VI, distance et f roideur

    La zone de libre-échange maghrébine sera opérationnelle en 2011. L’annonce faite par le secrétaire général de l’« Union du Maghreb Arabe », Habib Ben Yahia aurait du soulever l’enthousiasme des médias maghrébins, elle les a laissé presque froids. Et pour cause. Une zone de libre-échange suppose un minimum de convergence politique qui n’existe pas. Les premiers documents « Wikileaks » sur les relations entre Alger et Rabat, sans faire de grosses révélations, le confirment. Les premières révélations de « Wikileaks » sur les relations algéro-marocaines, hormis certaines appréciations crues, confirment des positions connues. Les divergences entre l’Algérie et le Maroc sur le dossier du Sahara Occidental sont de l’ordre du fondamental et constituent un facteur bloquant.

    La distance est si grande entre les deux plus grands pays maghrébins qu’on voit mal comment une zone de libre-échange dans laquelle ils seraient inclus serait possible. Quand à l’idée d’une zone de libre-échange à quatre – Tunisie, Libye, Mauritanie sans le Maroc ou sans l’Algérie – aucun des pays de l’« UMA » ne se risquerait à l’accepter car elle passerait pour une prise de position inamicale vis-à-vis de « l’exclu ». Dans ce contexte, la zone de libre-échange annoncée risque de n’être qu’un autre texte juridique ou accord sans traduction concrète. A l’évidence, c’est cela le vrai objet de l’annonce de M. Habib Ben Yahia. La Convention sur la zone de libre-échange va être finalisée avant la fin de l’année par le groupe de travail installé lors de la 9e session du conseil des ministres maghrébins du Commerce, tenue en mai à Tripoli. Les sherpas ont donc travaillé et mis au point le document. Il lui restera à passer par les sas des ministres du Commerce des pays de l’« Union du Maghreb », puis aux ministres des Affaires étrangères. « La convention relative à la création de cette zone est fin prête et sera signée par les ministres du commerce des pays de l’UMA avant de la soumettre au Conseil des ministres des Affaires étrangères », a indiqué Habib Ben Yahia. Cela constituerait déjà un progrès si des pays comme l’Algérie et la Libye acceptent une zone de libre-échange qui ne leur sera pas d’un grand bénéfice économique dans l’immédiat contrairement à la Tunisie et le Maroc, mais les obstacles d’ordres politiques ou psychologiques restent entiers.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Wikileaks, Bouteflika, Algérie, Sahara Occidental,

  • Algérie – Intox, fake-news et désinformation : L’arme médiatique des oligarques

    La journée du 1er avril 2019 aura été marquée en Algérie par le déversement d’un flot d’informations qui ne prêtaient vraiment pas à rire, malgré le côté loufoque de bien d’entre-elles. La mode étant aux fake news et autres ballons sonde, il était très difficile pour les gens des médias de recouper et confirmer des nouvelles y compris auprès de sources dites officielles.

    Le déferlement de communiqués et de dépêches annulait ou rendait caduc leur contenant selon l’ordre d’arrivée.

    Le démenti du Général Toufik, assurant qu’il n’a jamais assisté à une réunion secrète a été immédiatement suivi par la diffusion de photos sur la chaîne Ennahar, qui montraient l’ex patron du DRS à l’entrée et au sortir de la résidence de Liamine Zeroual au Club des Pins. Le journal El Biled, titrait à sa Une d’hier que M Bouteflika allait annoncer sa démission au cours de la journée du lundi. Ce qui fut fait. L’autre chaîne Echourouk, a fait des directs «bidons» à partir du Conseil Constitutionnel où se tenait, selon son correspondant, une réunion afin de déclencher la procédure de destitution du président. Ce qui s’est avéré faux.

    Sur Numédia News, la chaîne de Tahkout passait en boucle un démenti quant à une interdiction de sortie du territoire de son patron. Le procureur général d’Alger, ne se fera pas prier pour publier la liste des hommes d’affaires concernés par l’ISTN. Trois membres de la famille Tahkout, y figuraient en bonne place. Enfin, Dzaïr TV par la voix de l’avocat du groupe ETRHB propriétaire de ladite chaîne, dénonçait la disparition de son patron, en l’occurrence Ali Haddad. Kif-kif, la liste communiquée par le parquet comptait les deux frères Haddad, parmi les oligarques placés sous enquête.

    Ainsi ce sont pas moins de quatre médias lourds qui se sont mis en ordre de bataille pour désinformer le grand public, juste pour défendre « leurs » patrons.

    C’est dire que le paysage médiatique national est pollué à un point inimaginable et ne profite qu’à ceux qui ont les moyens de s’offrir des plumes et des voix, fort heureusement pas toutes frappées du sceau du mercenariat.

    A tout cela, s’ajoute le rôle néfaste de certaines pages à forte audience sur les réseaux sociaux, dans la propagation de fausses informations et le colportage de rumeurs ainsi que de photos truquées.

    C’est dire qu’à l’avenir, il est urgent d’organiser le paysage médiatique et de le doter d’instruments de contrôle stricts. De même, certaines publications sur les réseaux sociaux doivent répondre des méfaits de leurs auteurs devant des juridictions correctionnelles. La liberté d’expression, c’est tout sauf à ce que nous subissons en Algérie.

    C. Mechakra

    Le Provincial, 2 avr 2019

  • Algérie : Contribution pour une sortie de crise : Lucidité et légalité

    Le peuple algérien, depuis le 22 février, s’est manifesté pour marquer massivement son opposition à un cinquième mandat du Président de la République et, dans le sillage, des formations politiques ont, notamment, appelé au retrait de la candidature du Président de la République, le report du processus électoral et le départ du gouvernement. Ces exigences, au demeurant partagées par une partie de l’opinion publique, ont reçu une traduction effective, mais partielle, à travers les décisions prises par le Président de la République, portées à l’opinion nationale, par sa lettre du 11 mars 2019.

    Les mesures annoncées ont donné lieu à un rejet global par ceux-là même qui les avaient portées, prétextant l’inconstitutionnalité desdites mesures.

    Le propos n’est pas de jeter l’anathème sur telle ou telle partie, ni de faire douter de leur patriotisme ou de leur sincère volonté d’édifier un régime politique plus à même d’assurer une gestion transparente et efficace des affaires du pays.

    L’objet de la présente initiative est d’examiner les préconisations émises par les uns et les autres, sur un plan légal et, surtout, pratique, et d’émettre des propositions concrètes, et surtout réalistes, pour une sortie de crise. En effet, faut-il souligner que le mouvement citoyen n’est pas aussi homogène qu’il n’y parait ; il est traversé par divers, et parfois fondamentalement opposés, courants politiques et idéologiques, de même qu’il n’est pas encadré par des organisations ou des personnes authentifiées, si ce n’est, pour partie, par des personnes et entités agissant sur les réseaux sociaux, dont certaines étrangères.

    En résumé, trois (3) principales voies de sortie de crise sont sur la table ; celle objet de la lettre du Président de la République, celle issue de la réunion de concertation de partis de l’opposition, de représentants de syndicats et de personnalités nationales, et la proposition du Vice-ministre de la Défense Nationale.

    A- La feuille de route de Monsieur le Président de la République est rejetée dans la forme et dans le fond par les formations et personnalités réunies au siège du Front Algérien pour le Développement, la Liberté et la Justice, ainsi que par les millions de manifestants, étant précisé qu’une frange de la société, acquise à priori à cette démarche, ne s’est pas exprimée dans la rue pour des raisons évidentes. Nous pouvons en conclure, cependant, que cette feuille de route est objectivement vouée à l’échec.

    B- La feuille de route issue de la réunion tenue au siège du FADLJ, appelle les observations suivantes :

    1- Ce regroupement qui a fondé son rejet de la feuille de route du Président de la République en faisant valoir des considérations liées à la constitutionnalité des mesures annoncées et à la légitimité de leur auteur, s’est lui-même autorisé à exprimer sa volonté d’agir loin de toute légitimité ou légalité, faisant fi de la souveraineté populaire et des dispositions constitutionnelles.

    2- L’appel à l’Armée Nationale Populaire à cautionner leur démarche est, à tout le moins, incongrue, nonobstant qu’il soit en flagrante contradiction avec les dispositions constitutionnelles. Bien plus, cet appel constitue un réel danger, aussi bien pour la cohésion de la nation toute entière, que pour la stabilité des institutions et du pays, en ce qu’il constituera une opportunité rêvée pour des puissances étrangères de jeter l’anathème sur l’institution militaire, voire justifier une intervention directe ou indirecte dans les affaires internes du pays.

    3- la préconisation de l’installation d’une direction collégiale composée de « personnalités nationales » et de représentants du mouvement citoyen, suscite des questionnements. En effet, qu’entendent-ils par « personnalités nationales » ?

    – est-ce les citoyens ayant exercé des fonctions politiques avant avril 1999 ? Faut-il rappeler que ces mêmes parties, ainsi que le mouvement citoyen exigent le départ du « système », c’est-à-dire celui en place depuis les premières années de l’indépendance, moyennant quelques mutations opérées au grès des circonstances, autrement dit, l’avènement de visages nouveaux ;

    – est-ce les citoyens connus de la place publique, au regard de leurs apparitions publiques régulières sur les plateaux de chaînes télévision ? Quels mérites particuliers peuvent-ils faire valoir par rapport à d’autres algériens aussi compétents, probes et honnêtes, sinon davantage qui, volontairement ou involontairement ont évolué loin des feux de la rampe.

    L’Algérie appartient à tous ses enfants, de tous sexes et générations. Les ambitions de certains ne peuvent servir de faire valoir pour hypothéquer la stabilité du pays et l’avenir des nouvelles générations.

    C- En réaction à cette initiative, le Vice-ministre de la Défense Nationale a encore une fois marqué son opposition à toute solution qui ne s’inscrirait pas en conformité avec la Constitution, et, a suggéré la mise en œuvre de l’article 102 de la Constitution, proposition immédiatement remise en cause par ceux-là même qui ne cessaient de lui faire appel du pied.

    Face a cette situation, quasiment de blocage, qui de plus en plus menace la sécurité et la stabilité du pays et de ses institutions, la présente contribution a pour finalité de soumettre une voie alternative de sortie de crise, en prenant en compte, autant que possible, les revendications des citoyens et les considérations légales.

    Monsieur le Président de la République aurait à prendre, selon cette contribution, les mesures suivantes :

    1-cessation de fonction du premier ministre et du vice-premier ministre qui n’ont pas pu réunir le consensus, et désignation d’un premier ministre et d’un gouvernement constitué exclusivement de technocrates. Aucun membre de l’actuel gouvernement ne serait maintenu.

    Le choix peut s’opérer parmi les cadres supérieurs de l’Etat, des établissements et entreprises publiques, des universitaires et des membres de la société civile, connus pour leur probité et leur expertise, n’appartenant à aucun courant ou formation politique et n’ayant exercé aucune responsabilité gouvernementale, ni un mandant électif national ;

    2- dissolution, sans délai, de l’Assemblée Populaire Nationale, dans les conditions prévues par l’article 147 de la Constitution ;

    3- amendement dans les plus brefs délais, par voie d’ordonnance, des missions de la haute instance indépendante de surveillance des élections pour lui confier les missions d’organisation et de surveillance des élections, en relation avec les institutions concernées de l’Etat.

    La haute instance serait constituée de magistrats élus par leurs pairs sous la supervision du conseil supérieur de la magistrature, dans sa formation disciplinaire, et de représentants des associations et organisations nationales, agréées, activant dans le domaine des libertés et droits de l’homme ou représentatives des avocats, des huissiers de justice, des notaires, des étudiants et des fonctionnaires et travailleurs. Le Président de la haute instance sera élu par l’assemblée générale.

    4- convocation immédiate du corps électoral, pour les élections présidentielle et législatives, dans les délais fixés par la loi.

    Le mandat du Chef de l’Etat en exercice prendra fin dès l’investiture du Président élu. Le Président élu aura toute latitude de soumettre à référendum une nouvelle constitution consensuelle.

    Alger, le 28 mars 2019

    Colonels à la retraite SOUFI Abdelkhalek et ZERROUK Ahmed

    ex-cadres/MDN

    Algérie1

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, article 102, Gaid Salah,

  • Algérie : La chasse aux oligarques lancée?

    Vaste enquête sur des faits de corruption – LA CHASSE AUX OLIGARQUES LANCÉE ?

    Nassim Mecheri

    Une vaste enquête a été lancée ce lundi contre plusieurs oligarques algériens, soupçonnés de dilapider l’argent public et d’enrichissement illégal.

    Dans un communiqué rendu public, la justice a annoncé avoir ordonné l’ouverture d’enquêtes sur la corruption et les transferts illicites de capitaux vers l’étranger.

    Le Parquet général de la Cour d’Alger annonce également avoir ordonné des interdictions de sortie du territoire national à l’encontre de plusieurs hommes d’affaires très influents. « Conformément à l’article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale, le Parquet général près la Cour d’Alger porte à la connaissance de l’opinion publique que des enquêtes préliminaires sont mises en œuvre pour des faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger », précise la même source.

    Dans ce cadre et « pour les nécessités des enquêtes, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed a procédé à l’application des dispositions de l’article 36 bis 1 du code de procédure pénale et a pris des mesures conservatoires en ordonnant l’interdiction de sortie du territoire national à l’encontre de certaines personnes », ajoute le même communiqué sans donner plus de détails. Plusieurs hommes d’affaires sont concernés par l’interdiction de sortie du territoire nationale et qui seront privés de leurs passeports.

    Selon plusieurs sources la liste comprend des noms puissants comme : Kouninef Reda, Kouninef Noa (ou Noah) Tarek, Kouninef Abdelkader Karim, Haddad Ali, Haddad Omar (alias Rebbouh), Tahkout Mahieddine, Tahkout Rachid, frère de Mahieddine, Tahkout Nacer, Tahkout Billel, Baïri Mohamed, Ould Youcef Mohamed, Boudia Ibrahim.

    Ces derniers et leurs proches ont fait l’objet d’une décision de confiscation de passeport, tandis que l’enquête se poursuit avec d’autres symboles de la corruption. Cette enquête a été confiée à la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab J’did, à Alger. Les oligarques, leurs familles et proches y sont ciblés. Toujours selon la même source, la Gendarmerie s’intéressera à la fortune de ces hommes d’affaires en Algérie ainsi qu’à l’étranger.

    Par ailleurs, depuis la matinée d’avant-hier, tous les avions privés, immatriculés en Algérie ou à l’étranger, sont interdits de vol. Une instruction de la Direction de l’aviation civile a été adressée à tous les aéroports du pays. Aucun avion privé appartenant à un Algérien, qu’il soit immatriculé en Algérie ou à l’étranger, ne peut décoller des aéroports algériens ou y atterrir en provenance de l’étranger.

    Plusieurs jets privés appartenant à des hommes d’affaires algériens sont cloués au sol suite à cette interdiction.

    Pour rappel, le célèbre homme d’affaires Ali Haddad, deuxième fortune du pays, a été arrêté avant-hier tard dans la nuit au poste frontalier d’Oum Tboul en possession d’une somme d’argent en devises et d’un passeport britannique.

    Le patron du groupe ETRHB avait dissimulé l’argent dans ses valises et s’apprêtait à quitter le pays à bord d’un véhicule de marque Passat immatriculé à Alger. Le mis en cause a été rapatrié vers Alger par les services de la Gendarmerie nationale pour une enquête approfondie confiée aux sections et aux brigades économiques et financières.

    L’arrestation d’Ali Haddad, ex-patron du Forum des chefs d’entreprises, ainsi que la vaste enquête menée par la justice à l’encontre de plusieurs hommes d’affaires et de hauts responsables pour des faits de corruption et de dilapidation d’argent public, marquera sans doute le lancement d’une chasse aux oligarques longtemps protégés par le système.

    Le Jeune Indépendant, 1er avr 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, oligarchie, fortunes, corruption, malversation,

  • Algérie : Ces individus sont interdits de quitter le territoire national

    Les réseaux sociaux ont relayé, lundi, la liste des hommes d’affaires interdits de quitter le territoire national et dont le parquet d’Alger s’était autosaisi.

    Il s’agit en effet de Réda Kouninaf, propriétaire de la société “Kougc”, et son frère Tarek dont un mandat d’arrêt a été émis à leur encontre.

    Cette famille a vu son influence se multiplier compte tenu de sa proximité et les liens tissés avec la famille “Bouteflika” depuis les années 1980.

    Ali Haddad, intercepté dimanche dernier au passage frontalier à Oum Taboul (El Tarf) est interdit lui-aussi de QTN. Cet homme d’affaires s’est érigé sous le règne de Bouteflika au rang des milliardaires au vu des marchés qui lui sont attribués depuis l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika.

    Il s’est enrichi de l’argent public grâce notamment aux multiples projets ont il est l’attributaire préféré de tous les hommes d’affaires spécialisés dans le domaine de construction et du bâtiment.

    Omar Haddad, Ould Youcef Mohamed, Boudina Brahim, Bairi Mohamed et Mahieddine Tahkout sont aussi interdits de quitter le territoire national.

    Celui-ci dispose d’un géant parc de 2300 bus, dont la majorité sont destinés au transport d’étudiants.

    Outre Mahieddine, deux membres de sa famille, en l’occurrence Nacer et Bilal font eux-aussi l’objet de mandat d’arrêt.

    Echourouk Online, 2 avr 2019

  • Algérie : Quelle issue pour le bras de fer ?

    PRÉSIDENCE-ANP

    Quelle issue pour le bras de fer ?

    Les scénarios de sortie de crise restent encore difficiles à établir dans le pays. Pour l’heure, la situation semble, au contraire, complètement bloquée.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – En ce 22 février 2019, la rue algérienne surprend les plus fins des analystes en bravant l’interdiction de sortir manifester qui lui est imposée depuis de très longues années. Des centaines de milliers de personnes investissent Alger, mais aussi les principales grandes villes du pays pour demander à Abdelaziz Bouteflika de renoncer au cinquième mandat qu’il tente de briguer et réclamer la fin du système ayant mené le pays à la crise dans laquelle il se trouve. De nombreuses capitales étrangères soutiennent le mouvement populaire et son droit à décider de son avenir. Plus que jamais mobilisés, les Algériens décident de sortir ainsi tous les vendredis qui suivront jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

    Rudement secoués, les tenants du pouvoir n’ont d’autre choix que de se rétracter annonçant l’annulation de l’option du cinquième mandat. Ils tentent aussi une carte : un maintien au pouvoir le temps d’une transition devant déboucher sur l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle elle-même basée sur des textes issus d’une nouvelle Constitution.

    Bouteflika, que l’on dit très affaibli depuis son retour de Genève, insiste pour la tenue d’une conférence nationale. Pour ce faire, il met en place une équipe constituée de deux diplomates et de l’ancien ministre de l’Intérieur. Devenu trop gênant, Ouyahia est écarté d’un revers de la main. Mais la rue en colère réclame davantage.

    Au lieu d’avancer, la mission de Bedoui, Brahimi et Lamamra semble relever de l’impossible. Leur départ est exigé, les consultations qu’ils tentent d’entreprendre pour la formation d’un gouvernement de compétence tournent court.

    Sur les ondes de la Chaîne 3, Lakhdar Brahimi parle déjà de blocage. Il quitte Alger et ne se fait plus entendre depuis. Le vice-Premier ministre se tourne lui aussi vers ses tâches de MAE sans rebondir sur les propositions de Bouteflika.

    Bedoui réactive, quant à lui, l’équipe de ministres qu’Ouyahia a laissée après son départ. Le statu quo est total. L’Alliance présidentielle constituée pour dresser un mur autour du programme présidentiel vole en éclats. Décrétée illégitime, l’équipe dirigeante du FLN fait face à une fronde historique.

    Le RND est à «couteaux tirés». De nombreux cadres menacent de destituer Ouyahia par la force s’il refuse de se retirer. Les soutiens inconditionnels du Président tombent en lambeaux. Coincés, ils tentent de se rallier au mouvement populaire qui les rejette cependant. Des volte-face spectaculaires sont observées.

    Le porte-parole du RND compare le régime mis en place par Bouteflika à un «cancer», Ouyahia soutient que la solution passe par la démission du Président. Puis tout bascule après la «proposition» de Gaïd Salah. L’article 102 est soutenu par tous les inconditionnels de Bouteflika. Méfiants, les Algériens poursuivent leur demande de destitution de toutes les figures du régime.

    La nouvelle donne introduite par le chef d’état-major induit une nouvelle situation où le blocage se fait davantage ressentir. En dépit de la pression, le Président et son équipe refusent de céder. Le frère conseiller de Bouteflika est présenté comme étant le verrou principal dans cette nouvelle crise. Des «informations» sciemment distillées font savoir qu’il constituait l’élément essentiel de la réunion suspecte dénoncée par Gaïd Salah dans son dernier communiqué. Le fait que cette rencontre, à laquelle aurait également pris part (selon les mêmes sources) l’ancien patron du DRS, ait bénéficié du soutien de l’Etat français n’est pas anodin.

    En filigrane, on laisse ainsi entendre que sa résistance à toutes les pressions en cours est à mettre sur le compte des sérieux soutiens dont il bénéficie. Il s’appuie aussi sur l’imperturbable Tayeb Belaïz. C’est à ce dernier qu’incombe le rôle de réunir le Conseil constitutionnel censé se pencher sur la demande introduite par le chef d’état-major. Sa fidélité sans faille à Abdelaziz Bouteflika en fait un second verrou. Comme le premier, il résiste à l’heure où le chef d’état-major fait montre d’une certaine impatience mettant en avant sa volonté d’agir pour que le processus de décantation se déroule dans le strict respect de la Constitution.

    Jusqu’où ira le clan présidentiel dans sa résistance ? Mais quel champ de manœuvre reste-t-il aussi à Gaïd Salah pour faire valoir sa demande ?

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 1 avril 2019

    Tags : Algérie, Boutelfika, transition, article 102, Gaid Salah,