Catégorie : Algérie

  • L’Algérie sous écoute des services français (expert du renseignements français)

    Selon un expert cité par le journaliste Georges Malbrunot, les services de renseignements français ont « toujours eu du mal à savoir ce qui se passait au cœur du pouvoir algérien. Mais nous devons avoir des informations à partir d’écoutes téléphoniques. La DGSE a pu aussi recruter des agents au sein de l’armée ».

    « La DGSE, ajoute l’expert, n’a jamais été en odeur de sainteté à Alger. C’est un héritage historique. Les Algériens n’ont jamais oublié que le SDECE son ancêtre lui avait fait la guerre qui a mené à l’indépendance. C’est pourquoi la DST eut les faveurs des services algériens ».

    L’expert du renseignement français dont les confidences sont été obtenus par Malbrunot a précisé que « la relation entre services français et algériens a toujours été fondée sur la surveillance de la communauté algérienne en France, en échange les Algériens nous donnent des infos sur les terroristes ou les activistes islamistes ».

    Georges Malbrunot est un journaliste français qui a longtemps été le correspondant de l’AFPLe FigaroLa CroixOuest-France, Europe 1 et RTL.

    Le 20 août 2004, Georges Malbrunot, son confrère Christian Chesnot, ainsi que le fixeur syrien Mohammed Al-Joundi sont enlevés par l’Armée islamique en Irak alors qu’ils tentaient de se rendre à Nadjaf. Leurs ravisseurs demandent officiellement l’abrogation de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques. Le 21 décembre 2004, après cent vingt-quatre jours de détention, soit quatre mois plus tard, les deux journalistes français sont libérés. D’après un article de LCI citant le journal The Times la France aurait versé 15 millions de dollars (soit 11,8 millions d’euros) pour leur libération.

    Tags : France, Algérie, Georges Malbrunot, services secrets français, services de renseignements, GIA, diaspora algérienne,

  • Nourreddine, premier ministre Lamamra vice-PM en Algérie : Bouteflika et ses 2 kamikazes du casse-pipe transitionnel

    En attendant que cette mare à café algérienne s’éclaircisse, c’est-à-dire de connaître quelle sera la configuration de la Transition à partir du 26 avril, quelle personnalité va la conduire, quel rôle jouera, Bouteflika, un Boutef qui aura avec maestria certains diront avec ruse, convenons-en, réussi à desserrer l’étau de son peuple, question de souffler par cette armada de mesures, mesures déjà brandies antérieurement, mais qu’il a mieux enrobées, le 11 mars, en attendant cette éclaircie, le célèbre valétudinaire de Zeralda, a jeté 2 de son entourage dans la pétaudière, pour ne pas dire en pâture pour les petits 45 jours, qui lui restent à être président constitutionnel, 45 jours, mais oh combien délicats, au vu de la bronca anti-5e mandat, qui a gagné tout le pays, et qui rentre dans sa 4e semaine:

    – Nourreddine Bedoui, bombardé premier ministre, en remplacement d’Ahmed Oujahia. La promotion de ce sexagénaire qui fut wali (préfet) puis occupa les ministères de la formation professionnelle, puis de l’intérieur, c’est-à-dire de l’appareil répressif a étonné plus d’un Algérien, car bien que proche du pouvoir, ce fut la surprise du chef, surtout, l’opinion publique n’a pas une bonne impression du personnage, jugée à tord ou à raison de faire partie de ceux justement, qui ont contribué à retarder les horloges du développement de l’Algérie ces deux dernières décennies.

    – Quant à Ramtane Lamamra, qui fut un bon ministre des Affaires étrangères, il bénéficie lui d’un préjugé favorable de la part des Algériens, et le fait que sa barbe ait blanchi sous le harnais dans ses rapports avec les instances internationales, et les médiations africaines (guerre Mali-Burkina en 1985.-Tchad-Libye des années 80) lui donnent quelques ficelles dans cet imbroglio algérien. Tout de même, c’est une équation à plusieurs inconnues, que Bouteflika leur demande de résoudre, à commencer par la formation du gouvernement «de technocrates et consensuel» dont a fait cas Lamamra.

    Qui seront ces technocrates «immaculés», qui n’ont jamais composé avec le système Boutef ?

    Comment expliquer aux manifestants anti-5e mandat, ces amputations et ces prothèses qu’on veut appliquer sur la Constitution, qui ne reconnaît nulle part dans ses linéaments, le scénario tracé par Bouteflika ce 11 mars ?

    Comment satisfaire aux desiderata de Boutef, qui sera, à la baguette en coulisses, et répondre aux aspirations matricielles du peuple algérien ?

    L’urgence pour ce duo, est de calmer les manifestants qui ne rejettent même plus le 5e mandat, mais c’est le «Bouteflika dégage» qui trône sur les pancartes.

    Même plus de «4,5» ni de 4+, donc, plus de mois, ni de jours de plus pour Boutef, à la tête de l’Algérie, au soir du 26 avril, c’est le terminus ! Le dégagisme, point barre! Or, le plan concocté par l’illustre président sur sa chaise roulante est de rester président, au-delà et même de le demeurer, durant la Transition pour parachuter un de ses protégés aux futures élections renvoyées sine die.

    Nourreddine et Lamamra pourront-ils gérer ce «glissement» de Bouteflika ? Sauf erreur ou oubli, seul Kabila Junior en RDC sera parvenu à obtenir «2 glissements», d’autres apprentis sorciers l’ont payé de leur départ : Tandja au Niger avec son Tazartchè, Blaise au Burkina avec son article 37, … Véritablement, c’est au casse-pipe transitionnel qu’ont été renvoyés le premier ministre et son adjoint par un Boutef grabataire mais qui semble avoir gardé intact son intelligence politique.

    Zowenmanogo ZOUNGRANA

    Aujourd’hui au Faso

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : la France appelle -t-elle à la révolte par le biais de ses « agents »?

    Le philosophe interventionniste français Bernard-Henri Levy (BHL) qui est connu sur la scène internationale pour ses appels incessants à l’invasion franco-britannique de la Libye en 2011, demande aux Algériens de descendre dans la rue et de « renverser le pouvoir ». Cette prise de position intervient alors même que BHL ne cesse d’ostraciser les Gilets jaunes, les qualifiant de « fascistes » et appelant même à ce qu’ils désertent les rues. Le 11 février le pseudo philosophe a même estimé que des milliers de français qui battent le pavé contre l’ordre libéraliste chaque samedi avaient opté pour le «vecteur d’un fascisme nouveau».

    Or, revenant sur les manifestations récentes en Algérie, BHL change totalement de cap et appelle au contraire les Algériens à envahir la rue jusqu’à ce que l’Etat en place soit renversé. Un peu à la manière de la Libye de 2011 où ses appels haineux encourageaient les foules des terroristes armés à commettre les pires crimes, parallèlement aux raids de l’OTAN sur les villes et villages libyens.

    Pourquoi cette colère?

    En effet, après plusieurs jours de mouvements de contestation en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a anticipé le plan de déstabilisation visant son pays et désarmé ses ennemis : il a jeté l’éponge pour un cinquième mandat. D’où le coup de colère des figures telles que Bernard-Henri Levy si liées aux événements du Printemps arabe.

    Peu après la décision de Bouteflika de renoncer à un 5ème mandat, BHL a déclaré dans un message sur son compte twitter que tout dépendrait de la mobilisation des Algériens, une manière de provoquer le peuple algérien à continuer ses manifestations.

    Le message de BHL rappelle ses prises de position avant l’intervention franco-britannique en Libye visant à « sa libération et son bonheur ».

    La situation chaotique actuelle de la Libye découle de la catastrophique intervention militaire désiré par le même BHL qui, aujourd’hui, appelle implicitement à une déstabilisation de l’Algérie.

    Des Algériens dont des partis d’opposition, ont réagi sur les réseaux sociaux à la position de la France, dénonçant une tentative d’ingérence de Paris dans la crise politique qui secoue leur pays. Certains ont estimé qu’il était nécessaire de juger cette position d’une façon « dépassionnée ».

    ​Certains internautes algériens ont aussi suggéré aux personnalités françaises et surtout au président français qui s’est félicité du retrait de Bouteflika, « de s’occuper plutôt de ses Gilets jaunes » au lieu de se mêler des affaires intérieures de l’Algérie.

    Selon des sources concordantes citée par Algériepatriotique, le président Bouteflika devrait annoncer, dans les prochaines heures ou les prochains jours, la dissolution des deux chambres du Parlement. Une décision qui devrait logiquement précéder l’application des mesures politiques urgentes dont, notamment, la conférence nationale «inclusive», promises par le chef de l’État algérien dans son dernier message à la nation. Il apparaît clair que, face à la montée des contestations populaires, le pouvoir en place a besoin de montrer rapidement sa bonne foi dans la mise en œuvre des réformes.

    Une telle mesure risque toutefois d’aggraver les fractures au sein des partis de la majorité dont, particulièrement, le FLN, qui subissent de plein fouet les contrecoups des contestations populaires. A cela s’ajoutent les risques d’effritement auxquels ces partis pourraient être confrontés en cas de nouvelles élections.

    Press TV

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, BHL, Bernard Henry Lévy,

  • Hichem Aboud et Abdou Semmar poignardent l’Algérie depuis le Maroc

    Ils soutenaient pourtant, il y a seulement quelques jours, la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Hichem Aboud, patron d’Amel TV, et Abdou Semmar, propriétaire d’Algérie Part, sont des spécialistes des coups de poignard dans le dos.

    En effet, outre leurs médias respectifs, c’est depuis le Maroc qu’ils lancent leur tentative de déstabiliser le pays. Un homme les dérange : Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd-Salah, Chef d’Etat major de l’ANP.

    Pourquoi le Chef d’Etat major de l’ANP ? C’est parce que l’Armée est le garant de la démocratie en Algérie, le premier rempart contre toutes les manoeuvres malsaines et hostiles qui visent à semer le chaos et le désordre en Algérie. Pis, l’Armée est le porte-voix du peuple et l’interaction entre le peuple et son armée garantit à l’Algérie de sortir indemne de la crise politique actuelle.

    Ils accordent leurs violons, alors que les fonds viennent du Makhzen. Le site « Maghreb Intelligence », qui se décrit comme étant « maghrébin », mais dont la seule obsession et le seul souffre-douleur est l’Armée algérienne.

    Ce mardi, « Maghreb Intelligence » se met au diapason avec Amel TV et Algérie Part en s’attaquant au Vice-ministre de la défense algérien, Ahmed Gaïd-Salah. Trois articles sponsorisés en un jour, comme l’on peut constater sur les captures jointes à l’article.

    Après investigation, nous avons appris que ces articles et d’autres, signés par les pseudonymes Skander Salhi et Caterina Lalovnovka, ne sont autre que l’oeuvre de Hichem Aboud et Abdou Semmar.

    Si cela fait déjà des mois que Abdou Semmar utilise le pseudonyme « Skander Salhi » sur ce site Marocain, Hichem Aboud n’a rejoint que très récemment le troupeau, sous « Caterina Lalovnovka ».

    Par M.M

    Source : Algérie Confidentiel, 12 mars 2019

    Tags : Algérie, Maroc, Abdou Semmar, Hichem Abboud, Makhzen, Skander Salhi, Caterina Lalovnovka,

  • Algérie: Les rats quittent le navire même dans la famille du président Bouteflika

    Il s’appelle Mohamed Krim et il est le PDG de la banque BDL. Mais il est aussi un petit neveu du président Abdelaziz Bouteflika.

    Il avait végété durant des années dans un poste subalterne, mangeant son pain noir et n’arrêtant pas d’appeler à l’aide pour monter les échelons. La famille Bouteflika a fini par lui faire obtenir gain de cause et il fut bombardé PDG de la banque éponyme.

    Ce jeudi, dans une vidéo, postée sur la page Facebook de la BDL, il adresse ses voeux au personnel féminin de la BDL à l’occasion de la fête du 8 mars et durant son speech il se félicite du mouvement populaire qui traverse le pays en déclarant « permettez moi en cette occasion de féliciter le peuple algérien pour ce Hirak el moubarak (Mouvement béni) considéré comme un sursaut national ».

    Quoi de plus naturel qu’un responsable d’un parti politique puisse donner son avis sur la contestation populaire actuelle contre le 5e mandat, mais qu’un agent de l’Etat, sur son lieu de travail, et qui plus est, membre de la famille du président, se permet un tel langage, dénote une incongruité par rapport à son travail et une ingratitude manifeste par rapport à sa famille.

    Voilà un avatar de Brutus, qui, en plus d’avoir été parachuté comme PDG et avoir largement profité de son appartenance avec la famille du président, retourne aujourd’hui sa veste, certainement pour assurer ses arrières.

    Algérie1

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : La victoire confisquée

    Du pouvoir et de l’abus de pouvoir : La victoire confisquée

    La lettre attribuée à Bouteflika et diffusée hier par l’APS est pour le moins, surprenante. Son contenu n’est ni plus ni moins qu’une synthèse de BRQ circonstanciés aux marches populaires et une réponse-soutien à une opposition institutionnelle, dont la survie tient à Bouteflika et au système.

    Comment M Bouteflika s’autorise-t-il le droit de proroger son mandat au-delà du 18 avril 2019, sans base légale ?

    L’article 110 de la Constitution qui lui aurait permis cette option n’ayant pas été invoqué, toutes les décisions qui découlent de sa déclaration, notamment celles « promises pour l’après 19 avril, sont frappées du sceau de l’illégalité et de l’illégitimité. Il n’appartient pas, en effet, au président sortant « d’assumer » son après mandat surtout dans les conditions que traverse le pays. Pire ou mieux, c’est selon, Bouteflika désigne, démet et trace une feuille de route à une équipe de « remplaçants » choisis parmi ceux que le peuple rejette à travers son exigence de changement et de rupture.

    Cette reprise en main de la situation par le pouvoir, est une confiscation de ce qu’on s’est empressé de qualifier de victoire populaire, suite aux marches grandioses et pacifiques des algériens.

    Qualifier de victoire le fait que le président sortant ne soit pas candidat à sa succession, serait tomber dans un excès de confiance contreproductif. En effet, on est loin des revendications non négociables des manifestants qui exigeaient le départ de tout le système politique pervers et prédateur. Force de constater qu’on en est loin. Car ce système vient de s’accorder un sursis d’au moins un an, pour se régénérer tout en brisant la dynamique du Hirak. Un sursis vital qui permettra sans aucun doute aux affidés du clan de « s’exporter » sous des cieux plus cléments en toute sécurité.

    Aussi, accorder ce sursis d’un an (au moins) à un pouvoir qui a failli tomber en 48 heures, est incontestablement une victoire pour lui, une sorte de remontada qui coûtera très cher au pays.

    D’ailleurs, on est en droit de s’interroger sur l’état de santé mental du président de la république à qui est attribuée sans témoins, cette lettre programme. Si la politique est l’art du possible, en Algérie elle est le fait de …l’impensable.

    C. Mechakra

    Le Provincial, 11 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Françafrique n° 68 consacré à l’Algérie

    Françafrique n° 68: « NON à un cinquième mandat de Bouteflika! Un printemps algérien? »

    « Françafrique » émission radio diffusée ce dimanche 10 mars 2019 à 18h sur « Campus fm » 94 mhz et rediffusée samedi 16 mars à 8h.

    « Françafrique », émission radio de l’association Survie sur les relations particulières qu’entretiennent la France et ses anciennes colonies en Afrique, ce mois-ci dans la rue à Toulouse avec la diaspora des Algériens qui rejettent la candidature à un 5e mandat du président actuel Bouteflika, âgé de 82 ans et dont l’état de santé interroge quant à ses capacités intellectuelles . L’ensemble de la population, dont la jeunesse, majoritaire dans le pays et très fortement touchée par le chômage, se mobilise et rejette tout le système institutionnel.

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  • Manifestations – Algérie: dans les yeux du monde

    par Bruxelles: M’hammedi Bouzina Med

      D’une seule marche populaire, l’Algérie a effacé les préjugés qui faisaient d’elle un pays rigide, irréformable, marqué par l’intolérance et la violence politique. Après l’étonnement, les Européens manifestent encore plus leur admiration à ce que beaucoup appellent déjà la « révolution tranquille » qui se joue en Algérie. C’est que des clichés et préjugés ont donné longtemps l’image d’un pays coincé entre le poids de traditions vieillottes, d’intolérance religieuse et de nationalisme chauvin qui se mêlent dans une sorte de syncrétisme indéchiffrable qui condamne à l’échec toute perspective pour le pays de s’arrimer à la modernité, la démocratie, la citoyenneté même. C’est que l’histoire récente du pays, notamment la terrible décennie noire ont identifié l’Algérie à un peuple rigide, dompté par les interdits et la violence politique est devenu, définitivement, un peuple incapable de se secouer, de se réveiller et d’embrasser le reste du monde «civilisé», de conquérir sa liberté. Les préjugés ont la peau dure.

    Du coup, voir ces milliers de femmes aux avant-postes des marches, dans les villes algériennes, cheveux au vent, scandant des slogans hostiles au système et son pouvoir politique, paraît aux yeux de nos amis européens comme des scènes de fiction, voire même de vision fantastique. Autant dire qu’ils s’attendaient à voir les islamistes encadrant les marches à la place de ces belles et jeunes rebelles. Etonnant, inattendu, prometteur.

    Les Algériennes et Algériens ont effacé d’une seule marche, le cliché qui leur colle à la peau et au visage de pays figé, irréformable, condamné à la stagnation et au sous-développement. Mais au-delà de se rassemblement général des Algériens, femmes et hommes, en jeans et en hidjab, dans la danse et dans le chant qui surprend d’abord les Algériens eux-mêmes et le monde ensuite, s’ajoute cette incroyable discipline, ordre et pacifisme malgré les peurs et menaces longtemps distillées par un pouvoir diabolique, méprisant le sens civique et la conscience citoyenne du peuple « d’en bas ».

    Faire le ménage après le passage des marcheurs dans les rues est une « invention algérienne ». Elle soulève l’admiration du reste du monde. Puis, encore cette vigilance à toute tentative de dérapage qui s’est soldée par la chasse aux casseurs et leur arrestation pour les remettre aux forces de police est, encore, une autre invention certifiée de ce peuple si longtemps considéré comme nerveux, indiscipliné, violent.

    Désormais les Algériens ont leur marque déposée: les manifs en musique et youyous, avec le sourire et la bienveillance, dans l’allégresse et l’espoir de lendemains qui chantent. Cette leçon de civisme et de haute conscience des enjeux politiques de l’heure s’inscrit dans la durée. Rien ne pourra arrêter ce vaste et magnifique mouvement vers une société plus juste, plus digne, plus libre.

    Seul le pouvoir et son système archaïque et oppresseur ne voient pas ce besoin de changement et de liberté du peuple. Convaincu de son « invincibilité », crotté dans son archaïsme d’un autre âge, déconnecté du réel et des bouleversements du reste du monde, le pouvoir algérien n’abandonnera pas, facilement, face au réveil du peuple. Il a gouverné depuis plus d’un demi-siècle par la triche, la ruse, la menace, la peur, le clientélisme, le vol et la prébende… il ne comprend plus les notions élémentaires de droit, de justice, de démocratie et de désir de liberté des gens. Il s’accrochera jusqu’à son dernier soupir, tentera de renverser la situation à son profit, rusera, mentira pour sauver sa peau et ses indus-privilèges et s’en fout des conséquences catastrophiques éventuelles de son entêtement et de son inconscience.

    Le pouvoir n’a pas la vaillance et la dignité d’un guerrier qui se bat pour une juste cause. Il est rusé et lâche et ne partira qu’après avoir tenté de se venger de ce peuple qui le divorce aujourd’hui. Heureusement pour le pays et le peuple, la logique de l’Histoire est de son côté. Nul pouvoir usurpateur et violent n’a duré plus que la vie d’une nation et d’un peuple.

    Le temps travaille pour une nouvelle Algérie engagée sur la voie de sa libération et son émancipation. Le pouvoir et son système sont déjà vaincus. Il faudra le temps qu’il faudra, mais ce pouvoir partira.

    De Paris à Bruxelles, de Montréal à San-Francisco, de Tunis à Londres… partout l’Algérie est observée, suivie, admirée enfin et désormais respectée pour son immense envie de rejoindre la marche du siècle du monde libre.

    L’Algérie ne décevra pas ses enfants d’abord, ensuite le reste du monde qui la regarde.

    Le Quotidien d’Oran, 11 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, 5ème mandat,

  • Algérie: Le plus dur reste à faire

    Le succès de la mobilisation populaire contre le cinquième mandat est indéniable. Le mur de la peur est brisé depuis le 22 février et le mouvement s’inscrit maintenant dans la durée et parvient à préserver son caractère pacifique. Le soulèvement est impressionnant d’organisation et de détermination, certains parlent d’un deuxième 1er novembre ou de renaissance de la nation algérienne, mais la bataille n’est pas encore gagnée. Encore moins « la guerre ».

    Pour la rue et l’opposition qui, en plus du renoncement de Bouteflika à sa candidature, réclament le départ de tout le système, beaucoup reste à faire. Le premier défi c’est d’amener le président ou ceux qui agissent en son nom à retirer cette candidature surréaliste, condition sine qua non pour apaiser les esprits et réfléchir à la suite dans la sérénité.

    Pour le moment, et en dépit des démonstrations de force organisées trois vendredi de suite, le pouvoir ne montre aucun signe de fléchissement sur ce point. Dans quatre jours, le 13 mars, le Conseil constitutionnel devra dévoiler les candidatures retenues et rien n’indique que celle qui a fait sortir les Algériens dans la rue n’en fera pas partie. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’il ne subsiste aucune chance de voir Bouteflika amené à céder par une forme ou une autre. Renoncement de son plein gré, sur pression de l’armée ou de son entourage, par l’invalidation de sa candidature ou simplement par l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit l’état d’empêchement du chef de l’Etat, par quelque moyen qu’il adviendrait, le retrait du président constituera une grande victoire pour la mobilisation populaire mais sonnera aussi le début des choses sérieuses.

    L’enjeu sera ensuite de peser sur la transition qui s’ensuivra de fait. Laisser le système gérer la transition à sa guise c’est lui offrir toutes les chances de se régénérer et de se maintenir. Bouteflika est âgé, gravement malade et plus que jamais impopulaire. Ce n’est pas tant son maintien que le souci de lui survivre qui importe aujourd’hui à son proche entourage et à toutes les factions du régime.

    Pour le système, l’idée est simple : provoquer une période de transition, le temps de régler en douce la succession. En interne, bien entendu.

    L’automne dernier déjà, on a tenté de vendre l’idée d’une conférence nationale qui devait déboucher sur le report du scrutin en contrepartie de profondes réformes. L’opposition n’a pas mordu et c’est ce sursaut qui a contraint le pouvoir à cette option désastreuse pour lui de cinquième mandat.

    En réitérant, le jour même du dépôt de la candidature de Bouteflika, la même offre de conférence et de réformes pour après la présidentielle, le pouvoir n’a pas eu plus de succès. Il s’agira pour l’opposition de garder le cap et de s’imposer comme acteur clé de la transition. L’enjeu est crucial.

    Laisser le pouvoir actuel décider de son propre destin, c’est prendre le risque de passer à côté d’une opportunité historique. L’opposition, forte de la mobilisation populaire qui ne faiblit pas, peut bien s’ériger en chef d’orchestre dans l’étape à venir pour peu que ne remontent pas à la surface ses contradictions, ses clivages et les excès d’égo de ses chefs qui ont fait le bonheur du pouvoir des décennies durant.

    La classe politique n’a pas d’autre choix que de s’entendre sur un minimum syndical, soit une feuille de route aux contours clairs et la composante humaine qui aura à mener la transition. Donner un contenu politique aux manifestations est de sa responsabilité.

    Pour la rue aussi, le renoncement de Bouteflika, encore une fois s’il se concrétise, ne signifiera pas la fin de sa mission. Elle sera appelée à maintenir la mobilisation si le pouvoir se laisse tenter par l’idée d’imposer un successeur par un coup de force ou une manœuvre. Il lui appartiendra aussi de rester vigilante pour que les marches, jusque-là calmes, ne dérapent pas et de réfléchir éventuellement à d’autres formes de lutte pacifique, sans verser dans les excès, comme ces appels à la grève générale et à la désobéissance civile qui feront les affaires du pouvoir.

    Les choses sérieuses ne font peut-être que commencer pour tout le monde. Le pouvoir n’a pas dit son dernier mot et se serait une erreur de prendre son silence pour une capitulation.

    L’Est Républicain, 11 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition,

  • Algérie : Les EAU se seraient ingérés dans les évènements algériens à la demande de la France

    Les Emirats arabes Unis semblent tenter vouloir s’immiscer dans les récents évènements algériens, émaillées par des manifestations qui refusent que le président Abdel Aziz Bouteflika brigue un 5ème mandat. Et ce à la demande de la France.

    Selon un célèbre compte Twitter baptisé « Without Shaddow », dont l’opérateur se présente comme étant un officier des services de sécurité émirati, le prince héritier d’Abu Dhabi a accordé son soutien au chef d’état-major algérien et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh qui a visité les EAU dernièrement.

    « Cheikh Mohamad ben Zayed voudrait en soutenant le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh l’utiliser comme une carte de chantage contre le roi du Maroc », a-t-il tweeté le samedi 9 mars.
    Il y indique aussi que ce même soutien devrait lui accorder une carte gagnante en faveur du maréchal libyen Khalifat Haftar en Libye et contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Toujours selon le même tweeter, c’est le président français qui aurait donné son feu vert à MBZ pour s’ingérer dans les affaires internes algériennes et de rentrer en contact avec le général Saleh. D’autant que des manifestants français d’origine algérienne ou détenant la double nationalité ont commencé eux aussi à manifester en France.

    manif_algerie_eauSelon une vidéo diffusé par le site en ligne d’informations alKhaleej Online, durant les manifestations du vendredi 8 mars, les manifestants algériens ont arboré des pancartes hostiles à MBZ, au côté de ceux contre la 5ème candidature de M. Bouteflika. On y voit inscrit : « A bas les EAU ».

    Les médias algériens ont évoqué amplement cette ingérence émiratie, relayant des militants et tweeters qui s’expriment au nom des EAU, lesquels ont semblé être particulièrement réjouis par les contestations qui ont éclaté dans ce pays.

    La contestation est même montée d’un cran lorsque l’agence de presse officielle émiratie a diffusé les photographies de l’accueil réservé par cheikh Mohammad ben Zayed, le vice-président des EAU et gouverneur de Dubaï au général algérien et à la délégation qui l’a accompagné.

    Un colonel algérien à la retraite, Hussein Ben Hadid a même accusé ce dernier de prendre ses ordres des EAU, et de contribuer à exacerber la crise en semant la peur parmi les manifestants.

    L’Arabie saoudite aussi se trouve dans le collimateur des manifestants algériens. Le vendredi, ils ont scandé des slogans anti-saoudiens, poussant la chaine de télévision saoudienne al-Arabiyyat à suspendre son direct.

    Al Manar, 10 mars 2019

    Tags : Algérie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, EAU, Bouteflika, Présidentielles 2019, 5ème mandat,