Catégorie : Algérie

  • L’Alliance Ferhat-Maroc ne divisera pas l’Algérie

    L’alliance Ferhat-Mohammed VI ne divisera pas l’Algérie.

    « L’Anavad adresse, au nom de la Kabylie [personnellement, étant natif de la région, je ne m’associe pas à ses remerciements], ses remerciements au Royaume du Maroc, à son peuple et à leur tête, Sa Majesté le Roi Mohammed VI », déclare le chef autoproclamé de la Kabylie, Ferhat Mehenni.

    Ça y est ! Les masques sont désormais tombés. Le régime marocain –à ne pas confondre avec le peuple marocain, une remarque qui vaut pour l’Algérie –affiche ses intentions de diviser l’Algérie. En tout état de cause, depuis la campagne de Troie, on sait que la puissance extérieure utilise des complicités intérieures.

    De toute évidence, bien que le soutien du royaume chérifien aux séparatistes, dont le chef de fil est Ferhat Mehenni, soit un secret de polichinelle, la déclaration du diplomate marocain, en marge de la célébration du 70eme anniversaire de la naissance de l’ONU, révèle le degré d’animosité caractérisant la relation entre Rabat et Alger.

    Mais, cette fois-ci, le régime marocain franchit le rubican. En déclarant que la Kabylie est « l’un des plus anciens peuples de l’Afrique qui continue à être privé de son droit à l’autodétermination », le diplomate marocain se trompe lourdement en feignant d’ignorer les conditions dans lesquelles l’Algérie a recouvré sa souveraineté.

    Par ailleurs, ne se contentant pas se substituer aux Algériens de la région de Kabylie, le diplomate exhorte l’ONU « à réparer cette injustice historique à l’égard des Kabyles ». A-t-on besoin de sa compassion ? Sans doute non. D’ailleurs, ce que ce diplomate ignore, c’est que les Kabyles se sont toujours battus pour l’unité nationale, et ce, bien qu’ils puissent afficher sans ambages leur désaccord sur la conduite des affaires de leur pays.

    Pour remonter jusqu’à la guerre d’indépendance, l’un des plus illustres habitants de la région, Krim Belkacem, a refusé, en tant que chef de la délégation algérienne, la tentative française d’ethniciser le problème algérien. Pour lui, il n’y avait qu’un seul peuple, en l’occurrence le peuple algérien.

    Cette ligne politique a évidemment triomphé, puisque le 1er juillet 1962, le peuple algérien s’est prononcé massivement –comme un seul home –pour l’indépendance de l’Algérie. Comme toutes les régions d’Algérie, la Kabylie a participé massivement au scrutin d’autodétermination.

    Enfin, alors que des habitants de la région de Kabylie s’offusquent de l’immixtion du Maroc dans les affaires internes du pays, le chef autoproclamé de la Kabylie s’identifie à la région en adressant ses remerciements au roi du Maroc. En balayant d’un revers de la main l’existence de plusieurs sensibilités dans la région, Ferhat commet une erreur grave. D’ailleurs, si jamais son projet aboutissait, son règne serait tyrannique, comme l’ont été tous les chefs qui s’identifiaient à leur population.

    Et si le Maroc croit réellement à la séparation du pays entre arabophones et berbérophones, pourquoi le royaume ne commencera pas par donner l’indépendance aux Rifains, aux chleuhs, etc. Mais, quand il s’agit de défendre la souveraineté de son territoire, il soutiendra le contraire. C’est pour cette raison que l’attitude du royaume chérifien est condamnable.

    Pour conclure, il va de soi que la rivalité entre les deux régimes débouche sur des excès. Cependant, cette rivalité ne doit pas entamer la fraternité des deux peuples, marocain et algérien. Quant à la démarche de Ferhat, il faudra que les habitants de la région se démarquent de son projet. Car, celui-ci n’est pas politique, mais dicté par un esprit de revanche.

    Et l’histoire nous a enseigné qu’à chaque fois que le projet s’est construit sur la revanche, le résultat était catastrophique. Trois exemples peuvent étayer ce propos. La revanche des militaires contre les politiques en 1962 a conduit à la dictature. La revanche contre la langue française a conduit à une école sinistrée. Et enfin le vote sanction contre l’ancien parti unique en 1991 a conduit à la tragédie nationale.

    Aït Benali Boubekeur

    Source

    Tags : Maroc, Algérie, Kabylie, Ferhat Mehenni, amazigh, berbères,

  • Algérie: Les manifestants disent non à la culture du Makhzen marocain

    Manifestation en Algérie, le slogan : Non aux Marocains ?

    Lorsque l’Algérien dit « non aux Marocains », il ne faut pas y voir un sens péjoratif désobligeant envers nos frères les Maghrébins.

    Il dit non à la marocanisation de l’Algérie dans le sens de refus de l’influence sioniste, française et américaine sur les élites autochtones.

    Il dit non au renouvellement de la prise de pouvoir par le clan de Oujda et l’irruption de l’armée des frontières qui a confisqué la révolution algérienne et éradiqué les Moudjahidines.

    Les Maghrébins et les Algériens partagent le même esprit berbère, arabe et musulman et partagent la même zone géographique. Ils partagent aussi le même respect pour les grandes figures de lutte contre le colonialisme telles que Abdelkrim Khattabi et leur désir d’unification du grand Maghreb. Ils disent non à la « monarchisation » de l’Algérie par les rentiers et les cabinets de l’ombre qui ont importé la culture du Makhzen marocain. Le Makhzen ne désigne pas le peuple maghrébin, mais l’appareil étatique de la monarchie marocaine vieillissante, non seulement avec sa cour, ses courtisans et ses privilèges, mais avec le mépris et la répression des populations de l’Atlas. Par « Marocain » on entend le système de népotisme, d’enrichissement et de privilège reposant sur la proximité avec le pouvoir monarchique. Ce système a été importé en Algérie.

    Le peuple algérien, sait de mémoire collective, que le Makhzen marocain est l’œuvre du Protectorat français. Il a tenté en vain la même chose en Algérie avant la guerre de libération, pendant et après. Le peuple algérien est un cactus réfractaire à la « civilisation » d’importation, à l’ordre établi par la force et à la culture de la servitude.

    Le peuple algérien n’est pas stupide pour dire n’importe quoi. Ses mots, ses slogans, ses blagues, ses dictions sont lourds de sens et hautement paraboliques.

    Les Algériens, ont toujours cultivé l’espoir de l’édification d’un grand Maghreb. Sociologiquement, historiquement, culturellement et religieusement, ce Maghreb existe dans nos cœurs et dans nos esprits. Il reste à lui donner une configuration politique, une dimension économique et un déploiement diplomatique. Nous devons régler nos contentieux, mais auparavant reconquérir notre liberté qui passe par l’instauration de la République en Algérie. Dans le cadre du droit à l’autodétermination des peuples que la Révolution algérienne a fait sien, nos frères maghrébins sont libres de choisir la forme institutionnelle de gouvernement qui convient le mieux à leurs coutumes et à leurs aspirations.

    Contrairement à ce que certains journalistes et commentateurs algériens et étrangers, offensés comme des pucelles par les cris du peuple algérien « Non à Bouteflika le marocain », les Algériens ont de l’affection pour le peuple frère maghrébin et souhaitent l’ouverture des frontières, la libre circulation des idées, des hommes, des biens et services entre les deux pays. Ces élites en rupture avec le peuple algérien ne comprennent pas le langage du peuple. Ce langage est le même que les jeunes officiers et sous-officiers de l’ANP disent lorsqu’ils savent qu’ils ne sont pas espionnés : Non aux marocains voulant dire non au Makhzen et signifiant souvent avec beaucoup de réalisme l’appartenance d’un homme à la culture du Makhzen, même s’il est né dans le Constantinois ou dans la Kabylie. Les mots doivent garder leur sens et leur contexte. En contestant le langage populaire, les élites qui sévissent sur l’Internet et les médias traditionnels font de la désinformation.

    Mes amis Maghrébins rient très fort lorsqu’on leur explique ce que le terme « marocain » signifie pour nous, ils nous comprennent parfaitement et ne se sentent pas insultés.

    Personnellement j’ai effectué plusieurs voyages au Maroc et je trouve regrettable que les produits algériens et les entreprises algériennes soient absents dans les villes et les campagnes. Le contentieux légué par Boumediene en expulsant les Maghrébins et la question du Sahara occidental doivent être dépassés le plus rapidement et de la manière la plus judicieuse. La France et la mondialisation ne veulent ni de l’unité maghrébine ni de l’unité africaine ni de l’unité arabe, ni de l’unité islamique. Ils nous veulent comme comptoirs commerciaux, bases militaires et pourvoyeurs de main d’œuvre à bon marché. Il nous appartient de décider de notre vouloir et de l’imposer par l’engagement de nos peuples.

    ALGERIE RUPTURE

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, protectorat, France, colonialisme,

  • Hallucinante situation politique en Algérie : « Le fleuve détourné »

    Un imbroglio politique, un vide juridique, une opposition inconsistante et un candidat -président sortant- lourdement handicapé, sont à l’affiche de la plus décisive élection présidentielle de l’Algérie indépendante.

    Un rendez-vous historique terni par un passage en force et l’imposition d’un fait accompli. Bouteflika sera réélu envers et contre tous, si l’on se réfère à sa lettre de candidature publiée hier.

    Tout un programme pour un avenir qui ne le concernera vraisemblablement pas, mais qu’il veut imposer à un peuple qui a crié haut et fort son rejet de tout ce qui lui est promis et qui n’a pas été entamé en vingt ans.

    Cette lettre « testament » équivaut à un legs « familial » et non pas une réponse au message populaire qui lui a été adressé en mondovision.

    C’est en tuteur d’un peuple « adoptif » qu’il choisit au lendemain de son 82ème anniversaire, de s’adresser, en président réélu, avant même l’entame de la campagne électorale.

    Les textes régissant le dépôt des candidatures ont été bafoués, par le Conseil Constitutionnel, leur détournement désavoué par la HIISE et leur interprétation rejetée par d’éminents constitutionnalistes. Et pourtant, c’est passé au nez et à la barbe de toutes les institutions en charge d’en assurer la légalité et la transparence.

    Partir d’un Etat de non droit en usant d’inqualifiables subterfuges tout en promettant un avenir meilleur fait de justice, d’équité et de valeurs morales ; ne sied pas à ces acteurs du désordre national qui dispose de tous les instruments répressifs que peut compter une république bananière promise à une dictature éternelle.

    Encore une fois, le peuple aspire à la paix et ne veut pas d’affrontements. La porte d’entrée du Palais Présidentiel sert aussi de porte de sortie pour peu qu’on se place du bon côté du « cadre ».

    Rappelons aux uns et aux autres qu’il est plus facile d’allumer une mèche que d’étouffer une explosion. La formule « à bon entendeur… » n’est comme de bien entendu, pas de mise, face à un pouvoir qui ne prête jamais la bonne oreille.

    C.Mechakra

    Le Provincial, 4 mars 2019

    Tags : Algérie, Bouteflika, Présidentielles 2019,

  • Algérie: La grandeur et la valeur du peuple algérien riche d’histoire de millénaires

    La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis, tel que le peuple Algérien l’a démontré en rejetant un pouvoir et son système corrompu.

    La Grandeur des responsables politiques n’est pas dans leurs personne, mais dans la mesure où ils servent la grandeur de leur peuple.

    Ce qui a fait la grandeur et la valeur de l’Algérie c’est l’histoire inscrite à jamais de son peuple par le passé héroïque nos héros emblématiques de la révolution algérienne Allah Yerhamhoum, du Présent en train de se faire, et pour l’espoir et l’avenir je suis confiant et rassuré de la jeunesse algérienne fleurissante et réaliste Macha Allah.

    Pour être tolérant, il faut fixer des limites à l’intolérable.

         Le Journal de Personne

        Jamila Bouhired aux manifestations

    Pour terminer je demande votre attention, Cher(es) frères et sœurs compatriotes Algériens du sud au nord et de l’est à l’Ouest.

    Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède notre mère patrie Algérie, en vertu de sa propre culture, qui a fait d’elle la beauté de la Méditerranée.

    SVP, protégeons-la comme la prunelle de nos yeux pour l’avenir de la grande famille Algérienne. Mais, je vous en prie, empêchez et refusez la violence. L’œuvre la plus honorable, la plus digne d’admiration que le peuple Algérien puisse accomplir, c’est de réaliser ses aspirations en agissant dans la discipline pacifique et démocratique et la non-violence, et de ne pas se faire piéger par des stratégies provocatrices d’un système sanguinaire et mafieux.

    Bien cordialement, et vous pouvez être fier de vous

    Dr Ismail GUELLIL

    Le Quotidien d’Algérie, 3 mars 2019

    Tags : Algérie, Bouteflika, Présidentielles 2019, 5ème mandat,

  • Algérie: Le drapeau amazigh indésirable dans les manifestations ?

    Mais qui a donc décidé d’appeler à éviter le port du drapeau amazigh lors des actuelles manifestations populaires ? Qui a passé ce mot d’ordre ?

    Mise à part le drapeau géant porté par les manifestants à Kherrata et les quelques drapeaux érigés sur la statue de la place de la République à Paris, très rares sont les emblèmes amazighs brandis par les milliers de manifestants y compris en Kabylie où, étrangement, même les étudiants ont soigneusement évité de montrer le moindre bout du drapeau amazigh !

    La raison m’a été donnée par un manifestant rencontré sur la place de la République, cela en langue kabyle et d’une voix irritée, car il était courroucé par la présence des drapeaux amazighs. Ce n’est pas, m’a-t-il expliqué, une marque d’hostilité de sa part envers l’amazighité, mais c’est qu’il s’agit de montrer un peuple algérien uni dans ce bras de fer contre les tenants du pouvoir, et donc, ce n’est pas le moment ! Et c’est une erreur !

    Voilà donc la réponse et le sentiment sans doute partagé de ceux qui veulent « dégager » le système en reproduisant, en toute bonne foi peut-être, ses codes et son mode de pensée.

    Pour mieux comprendre mes propos, je recommande l’excellente réflexion de Mokrane Gacem sur le système algérien, parue sur le site du journal « le Matin d’Algérie » sous le titre : « Qu’est-ce que le système algérien ? Et comment en finir avec lui ? ». Dans ce texte, ce système dont tout le monde parle, mais qu’on a du mal à définir, est décrit comme un système très singulier « qui contient la matrice féconde et inamovible de l’arbitraire et du despotisme. Son ossature est assise sur l’articulation de 3 éléments fondamentaux : 1/ l’idéologie arabo-islamique à laquelle a adhéré Messali Hadj lors du congrès du pacte arabe à Jérusalem en 1931, pacte conclu entre le panarabisme et le panislamisme ». Les adhérents à cette idéologie ont eu malheureusement le dessus sur les « Algérianistes » dans le mouvement national ; «2 / la préservation en 1962 de l’État colonial avec la conservation de sa structure, son fonctionnement et sa mission qui était de servir les intérêts exclusifs du colon et de maintenir le peuple algérien dans la soumission et la servitude ; 3/ la primauté du militaire sur le politique en violation des résolutions du congrès de la Soummam. »

    En s’interdisant de manière délibérée le drapeau amazigh, on reproduit, inconsciemment ou pas, tous les identifiants de ce système :

    – on continue dans la falsification de l’histoire et dans le déni de la place de l’identité première du pays. Si on veut parler de ce qui unit les Algériens, l’amazighité est le seul référent commun à tous les Algériens qu’ils soient arabophones, amazighophones, francophones, musulmans, chrétiens ou autres. Et c’est cette dimension fondatrice qu’on s’empresse, paradoxalement, de cacher sous le tapis, car le moment serait à l’unité et non à la division?

    – on perpétue l’appartenance à la  » Oumma arabia wa islamya  » à l’origine de notre errance identitaire et de l’idée confuse qu’on se fait des contours de l’État et du sens de la citoyenneté. C’est une appartenance idéologique qui est supérieure à toutes les autres y compris l’appartenance à la terre d’Algérie. Pour preuve, beaucoup d’Algériens se sentent plus proches et plus solidaires des communautés en souffrance aux confins lointains du monde arabo musulman que de leurs propres concitoyens coupables de rupture avec celui-ci. Dans le même ordre d’idées, n’a-t-on pas lu dans une tribune d’un ancien haut dignitaire du pays, l’affirmation selon laquelle Novembre 54 a permis la restauration un État algérien qui aurait existé au 16ème siècle ( ?) dans l’idée que la régence turque n’est aucunement considérée comme un fait colonial, mais comme une autorité assimilée algérienne car légitimée par son appartenance à la « Ouma islamya » ?

    – on continue de nier la pluralité de l’Algérie et donc, la réalité de la société algérienne. Quand bien même ce drapeau eut été l’étendard identitaire exclusif des amazighophones, pour quelle raison ne peuvent-ils pas s’exprimer tels qu’ils sont et de la manière qu’ils souhaitent contre le 5e mandat et le système ? L’impact, au contraire, ne serait-il pas plus important si tous les Algériens, quelles que soient leurs langues et leurs spécificités, faisaient œuvre d’adhésion à cette grande bataille ? Si les Algériens ne s’acceptent pas avec leurs différences, on est encore dans la même configuration et aucune construction démocratique n’est possible ni d’unité, car celle-ci n’est pas l’uniformité, mais l’union des diversités et leur respect. C’est donc bien le moment de monter la pluralité algérienne en mouvement pour construire un avenir commun.

    Ce mode de pensée a aliéné tous les Algériens y compris ceux qui en sont victimes et qui veulent se rendre invisibles, étant persuadés eux-mêmes que leur effacement est un gage de réussite de tout projet national. Et pourtant, s’agissant des Kabyles, ils ont déjà payé très cher une telle attitude et l’Algérie n’ y a rien gagné. C’est ainsi que le système a remarquablement perduré en jouant sur la peur de la division et en faisant de ceux qui revendiquent le respect de leur droits des éternels ennemis de l’intérieur voulant détruire le pays. C’est également ainsi que ce système a passé le cap dangereux du 14 juin 2001 lors de la marche historique de la Kabylie vers Alger. Il y a près de vingt ans, ce régime aurait pu tomber si les Algériens des autres régions avaient rejoint les manifestants de Kabylie, Mais la Kabylie n’étant pas dans la « Oumma » par son refus de l’identité arabe et sa pratique non rigoriste de l’islam, la manipulation des mentalités a toujours réussi à faire inspirer de la défiance envers elle, et les autres Algériens, hormis quelques rares voix, sont donc restés au mieux dans l’expectative.

    De même, posons-nous la question de savoir pourquoi est-ce une évidence qu’il est impossible à un Kabyle de devenir président de la République algérienne et d’incarner la Nation ? Toutes ces questions sont à poser avec franchise et sans tabou si on veut restaurer la confiance entre Algériens et réparer les fractures subies.

    Même si les situations ne sont pas comparables, il est intéressant d’observer le mouvement des « Gilets Jaunes » en France. Avec des identités régionales moins marquées que les nôtres, on a vu les Gilets Jaunes manifester avec des drapeaux régionaux, des drapeaux corses, bretons, normands, occitans, savoyards à côté du drapeau français. Ils se reconnaissent et se revendiquent tous comme le peuple français. Leurs spécificités ne sont pas considérées comme des divisions, mais comme des additions pour amplifier l’expression de leurs colères.

    L’Algérie nouvelle devra se repenser profondément si elle ne veut pas prendre le risque de perdurer sur la même trajectoire y compris avec de nouvelles générations à la commande.

    On est en droit d’espérer, en entendant les mots d’ordre des manifestants et notamment de la jeunesse réclamant une « Algérie libre et démocratique », qu’un vent nouveau s’est levé mais il reste des réflexes lourds, intériorisés, imprimés par le système qu’il faut savoir identifier pour en finir avec lui définitivement.

    Selon Mokrane Gacem,  » la seule rupture qui vaille avec le système est celle de saper ses fondements si on veut rendre l’indépendance de l’Algérie et de son peuple efficients ». Et cela passe nécessairement par :

    -la rupture avec le concept de la « Oumma » pour aller à une vraie cohésion nationale. Une déconstruction mentale est à faire pour porter un regard neuf sur ce que nous sommes et assumer la réalité multiculturelle de la nation algérienne, résultat de notre histoire multimillénaire sur cette terre amazighe.

    – La refondation moderne et démocratique de l’État qui doit refléter cette pluralité et qui doit veiller au respect des droits individuels et collectifs de tous ses citoyens pour une communauté de destin.

    – La réactualisation de la résolution du congrès de la Soummam concernant la primauté du politique sur le militaire et la prise en compte des réalités territoriales.

    A côté du drapeau algérien, symbole du sang versé des martyrs de la révolution pour la libération de la terre d’Algérie, le drapeau amazigh est à porter très haut, avec dignité et fierté car il est le symbole de cette rupture avec la trahison post indépendance, de la volonté de retrouver une Algérie authentique, riche de sa pluralité et libérée de toutes les idéologies destructrices.

    Auteur : Malika Baraka

    Le Matin d’Algérie, 2 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie: L’état de santé du président Bouteflika est très critique

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé en Suisse depuis le 24 février.
    L’état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika (81 ans), hospitalisé en suisse, est « très critique », a appris Anadolu samedi de sources bien informées.

    La porte parole de l’hôpital universitaire de Genève où séjourne le président algérien s’est refusé à toute indication concernant l’état de santé de ce dernier.

    Bouteflika subit régulièrement des analyses médicales en Suisse depuis 1980. Il s’est rendu le 24 février à Genève pour une visite de 48h pour faire des analyses médicales de routine, selon un communiqué de la présidence algérienne.

    Citant une source sécuritaire algérienne, la chaîne d’information « Euronews » a rapporté que l’avion du président était de retour à Alger et que Bouteflika n’était pas à bord.

    Le délai final pour de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle algérienne a été fixé pour le 03 mars à minuit. Bouteflika n’a pas encore présenté sa candidature.

    Pour la deuxième semaine consécutive des manifestations massives secouent l’Algérie en protestation à la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel.

    Le président algérien avait annoncé le 10 février sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, en réponse à l’appel de ses partisans. Il a également promis aux Algériens la tenue d’un congrès sur les grandes réformes en Algérie.

    L’Algérie connait depuis cette annonce un large mouvement populaire et des manifestations quasi-quotidiennes appelant Boutelika à ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Un mouvement auquel participent plusieurs rassemblements professionnels à l’instar des avocats et des journalistes.

    France-Maghreb2

  • France-Algérie: Solidarité avec le peuple algérien

    Communiqué de presse du groupe parlementaire La France insoumise.

    Plusieurs milliers de citoyens franco-algériens, français, algériens, se sont rassemblés aujourd’hui Place de la République à Paris. Ils faisaient écho aux manifestations de masse organisées en Algérie contre la candidature du Président A. Bouteflika à un cinquième mandat.

    Les députés Clémentine Autain et Eric Coquerel ont participé à ce rassemblement pacifique, joyeux et déterminé.

    Ils ont pu témoigner de notre solidarité avec le peuple algérien et rappeler que les peuples français et algériens ont les mêmes aspirations fondamentales à une vie digne et aux droits humains universels : souveraineté populaire, liberté, égalité, emploi, services publics, fin de la corruption, etc.

    Face aux oligarchies des deux rives, vive la révolution citoyenne et la solidarité entre les peuples.

    La France Insoumise, 3 mars 2019

    Tags : Algérie, Bouteflika, La France Insoumise, Présidentielles 2019,

  • Algérie: Kamel Daoud appelle à la désobéïssance civile

    KAMEL DAOUD APPELLE À LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE : Souffler le chaud, le froid… et le feu si besoin est !

    Désormais, le moment s’eprête à toutes les vociférations, y compris celle d’appeler le peuple algérien, via une publication laconique sur facebook, tenez-vous bien, à une désobéissance civile. Rien que ça ! Au moment même où les Algériens ont administré une leçon de patriotisme en ayant l’intime conviction que le changement, aussi radical soit-il, viendra pacifiquement. Un changement dont le processus, qu’il conviendrait à mettre en place sur une voie concertée et dans cette direction, tiendra compte de tout, sauf le recours à une telle action hasardeuse.

    Et lorsque ce genre d’appel incitateur- puisqu’il s’exprime par un «Il faut»- vient de celui sensé prévaloir la réflexion à la réaction, la clairvoyance à l’aveuglement et la mémoire à l’amnésie, là ça pose problème. À en douter même des intentions inavouées de l’auteur, et l’intellectuel qui prétend l’être ou bien reconnu publiquement dans ce statut !

    Ainsi va la fièvre suscitée autour de la Présidentielle 2019, dont la candidature, fort contestée du Président, pour un 5e mandat, semble empoter l’écrivain-journaliste Kamel Daoud. Dans un post publié hier sur son compte facebook, l’auteur exhorte le peuple algérien à opposer une désobéissance civile à l’État, si le Président-candidat viendrait à déposer sa candidature par l’intermède d’un représentant à lui. Qu’à cela ne tienne, l’auteur de «Meursault contre-enquête» est dans son plein droit de contester le 5e mandat, comme l’ont fait des Algériens. Mais prendre option d’une telle aventure téméraire, on ne sait suivant quels desseins, équivaut à pousser au pourrissement et à la violence.

    Comme pour dire, sur le coup du reflexe de l’instant, révoltons-nous contre Bouteflika, conte le régime et le système en place, et puis après on verra ! Jouer sur l’avenir des Algériens avec une telle légèreté déconcertante, en abusant de son statut de personnalité publique, ne pourrait qu’attester d’une volonté de précipiter le pays au bord du chaos. Alors que, le caractère pacifique des marches organisées, jusque là, sur le territoire national, continue à marquer les esprits et doit interpeller toutes les consciences, les intellos outre-mesure.

    «Si Bouteflika dépose sa candidature par procuration, il faut passer aux sit-in permanents dans toutes les wilayas dès demain. À la désobéissance civile. Il faut sauver le pays de cette folie. C’est du mépris.

    De l’insulte. Du crachat», écrit l’écrivain controversé. Oublieux, ou agissant à volonté, Kamel Daoud doit être rappelé que les Algériens n’ont pas attendu une quelconque voix instigatrice pour sortir dans la rue et proclamer son appel au changement. Il s’est suffi d’un signal d’alerte pour que le peuple sorte comme un seul homme. Le prendre alors pour objet à manipulation relève d’un manque de considération pour un peuple qui, lorsqu’il a décidé de se rebeller contre la France coloniale, il l’a fait dans un cadre structuré, aussi bien politiquement que militairement.

    On ne prétend pas connaître toutes les aspirations du peuple algérien, mais on sait au moins qu’il ne veut pas qu’on lui fasse sortir à nouveau le phantasme du «Printemps arabe !» Et Daoud aurait bien saisi le message des marcheurs qui scandaient «Silmia (pacifique)» pour chercher à les entraîner dans une aventure qui n’a ni tête ni queue, lorsqu’encore elle s’assimile à la désobéissance islamiste du FIS dissous. Et puis, l’expérience périlleuse de la décennie terroriste des années 90 suffit amplement au peuple algérien pour décider, aujourd’hui, et en toute souveraineté, de prendre les destinées du pays entre les mains. Entendre, une solution à l’algérienne !

    Pour le reste, le peuple algérien a démontré un tel niveau de maturité qu’il fera peu cas d’un tel appel à la mésaventure. À plus forte raison que le message de Daoud ne tient qu’à une réaction intra-muros, alors que l’élite, dans pareille situation de flou et d’incertitudes, voudrait qu’elle accompagne la dynamique sociale, elle réconcilie les consciences et propose un projet, ou tout au moins donner l’esquisse d’une voie de salut.
    Farouk Bellali

    Le Courrier d’Algérie

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, Kamel Daoud,

  • Algérie: Plusieurs manifestations après le dépôt de la candidature de Bouteflika

    Des manifestations citoyennes se déroulent depuis le début de la soirée de dimanche 4 mars soit quelques heures après le dépôt de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat dans un scrutin prévu le 18 avril prochain.

    A Alger comme dans d’autres villes du pays des citoyens ont marché dès le début de la soirée pour contester la candidature de Bouteflika qui se trouve depuis plus d’une semaine dans un hôpital à Genève pour des contrôles médicaux.

    Son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane a déposé en fin de journée le dossier de candidature de Bouteflika, 83 ans, au pouvoir depuis 1999 au siège du Conseil Constitutionnel.

    Des juristes ont évoqué la violation de l’article 139 de la loi organique qui fait obligation à tout candidat de déposer son dossier lui-même tandis que d’autres font valoir l’article 140 de ladite loi qui, selon eux, ne stipule expressément cette obligation.

    Les manifestations se poursuivent toujours et son émaillées par des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.

    A Alger, l’odeur du gaz lacrymogène a atteint les habitations tandis que le bruit des hélicoptères qui survolent la ville empêchent les habitants de dormir .

    Le Jeune Indépendant

    Tags : Algérie, Boutelfika, Présidentielles 2019,

  • Algérie: Bouteflika sera candidat et annonce une présidentielle anticipée, à l’issue de la Conférence nationale inclusive

    Abdelghani Zaâlane, directeur de campagne du président Bouteflika a déposé ce soir au Conseil constitutionnel, par procuration, les parrainages du candidat Abdelaziz Bouteflika.

    A l’issue de la procédure, Abdelghani Zaâlane fera lecture d’une déclaration qui est une sorte de message- testament du président Bouteflika à la nation et dans lequel il annonce de profonde réformes politiques..

    Le texte du message :

    Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux

    Chères concitoyennes, chers concitoyens,

    Il y a quelques jours et en réponse aux sollicitations des citoyens, de la classe politique et de la société civile, dans un esprit d’accomplissement d’un devoir ultime au service de notre pays et de notre peuple, j’ai annoncé ma candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain.

    Des millions de citoyens ont bien voulu m’apporter leur soutien, en contribuant activement à la campagne de collecte des signatures et en m’octroyant leur parrainage.

    Servir mon pays est le plus grand honneur qui m’ait été fait tout au long de ma vie.

    Je tiens, tout d’abord, à saluer, à cette occasion, le civisme qui a caractérisé les récentes marches populaires. Je salue également le comportement professionnel exemplaire des différents corps de sécurité. Je salue aussi l’attitude de tous nos concitoyens qui ont réservé l’expression de leur opinion pour le jour du scrutin à travers les urnes. Je tiens enfin à saluer l’Armée Nationale Populaire pour sa mobilisation en toutes circonstances dans l’accomplissement de ses missions constitutionnelles.

    Je suis à l’écoute de toutes les opinions qui s’expriment dans notre société.

    Je fais le serment que je ne laisserai aucune force, politique ou économique, détourner le destin et les richesses de notre nation au profit d’intérêts personnels ou de groupes occultes.

    Chères concitoyennes, chers concitoyens,

    L’Algérie a besoin de poursuivre sa marche vers la démocratie, le progrès et la prospérité sans rompre les processus d’accumulation de ses acquis. Pour ce faire, elle a besoin d’un sursaut de toutes les forces politiques, économiques et sociales et de toutes les catégories de la population, en vue de se donner une nouvelle ambition.

    J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie. Ces jeunes dont beaucoup ont l’âge porteur de dignité et de générosité que j’avais au moment où j’ai rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale, ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes. Je le fais aujourd’hui en tant que Moudjahid fidèle à la mémoire de nos valeureux martyrs et au serment de tous les compagnons de notre épopée libératrice qui sont encore en vie. Je le fais également en tant que Président de la République pleinement respectueux de la volonté populaire qui m’a accordé l’insigne privilège de me porter à la magistrature suprême. Je le fais enfin en qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction. Je suis déterminé, si Dieu le Tout Puissant m’en donne la possibilité, et si le peuple algérien me renouvelle sa confiance, à assumer la responsabilité historique de la concrétisation de leur exigence fondamentale, c’est-à-dire le changement du système. Dans cet esprit, je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien, les engagements suivants :

    Premièrement : La tenue, juste après l’élection présidentielle, d’une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l’Etat national algérien en harmonie avec les aspirations de notre peuple.

    Deuxièmement : L’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle constitution qui consacrera la naissance de la Nouvelle République et du nouveau système algériens.

    Troisièmement : La mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable et l’élimination de la marginalisation et de l’exclusion sociales, y compris le phénomène de la Harga, ainsi qu’une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption.

    Quatrièmement : La prise de mesures concrètes pour faire de tous nos jeunes des acteurs et des bénéficiaires prioritaires dans la vie publique à tous les niveaux et dans toutes les sphères du développement économique et social.

    Cinquièmement : La révision de la loi électorale avec notamment la création d’un mécanisme indépendant d’organisation des élections qui aura la responsabilité exclusive de l’organisation des élections.

    Sixièmement : L’organisation d’une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêté par la conférence nationale indépendante. Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence. La date de cette élection présidentielle anticipée sera fixée par la conférence nationale.

    Chères concitoyennes, chers concitoyens,

    Les engagements que je viens de prendre devant vous nous mèneront naturellement à une transmission générationnelle dans une Algérie réconciliée avec elle-même.

    Je vous invite instamment à écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire en faisant de l’échéance électorale du 18 avril prochain l’acte de naissance d’une nouvelle république algérienne à laquelle le peuple algérien aspire.

    Algérie1