Catégorie : Maroc

  • L’ami d’Ali Bongo, Mohammed VI, Roi du Maroc, « mourra bientôt »

    L’image de Mohamed VI, entrain de dormir en pleine cérémonie de la célébration du centième anniversaire de la fin de la guerre mondiale en France , a fait le tour du monde. Le Président Donald Trump, assis non loin de lui, affichait une mine triste laissant beaucoup d’interrogations. À trois reprises, le roi s’était endormi comme s’il avait avalé des cachets de somnifères en overdose. Le malaise était visible: le roi du Maroc ne se porte pas bien.

    Hier jeudi, le quotidien espagnol El-Mundo a carrément titré: ” le roi du Maroc mourra bientôt “. Selon les informations recueillies par le journal , Mohamed VI souffrirait d’une rare maladie identifiée sous le nom scientifique de sarcoïdose qui toucherait à la fois ses poumons, ses reins, ses yeux, et même son coeur. Cette maladie nécessiterait un traitement à base de cortisone. Conséquences, le roi dormirait très peu la nuit et serait accablé de fatigue et un mal de poitrine .

    Des investigations menées par le journal en France révèleraient que le roi du Maroc aurait subi une ” ablation par radio-fréquence ” à l’hôpital Ambroise Paré à Paris. Ayant constaté une modification de son rythme cardiaque, le médecin français lui aurait prescrit le repos. Mais la situation semble se dégrader.

    ” À 55 ans, il est convaincu qu’il mourra prématurément”, révèle une source diplomatique au journal espagnol. Ainsi, le roi aurait commencé à préparer sa succession, d’où la présence de son fils à toutes les cérémonies officielles. C’est un autre journaliste espagnol, Pedro Canales, qui avait déjà révélé les problèmes de santé de Mohamed VI en 2008. Après l’intervention chirurgicale, le roi aurait passé sa convalescence dans son château à Betz en France. Les autorités françaises et son médecin auraient gardé le secret.

    Mais d’après les sources introduites dans le palais royal , “le roi se porte bien et ne se soigne pas en France, mais plutôt en Arabie saoudite ou en Afrique du Sud” . Pas plus de précisions. Cependant, selon les confidences qui nous ont été faites, le sommeil du roi en pleine cérémonie serait lié à son hygiène de vie. “Mohamed VI boit et mange à l’excès”, nous confie une source souvent présente aux soirées gastronomiques arrosées du bon vin. Aurait-il donc trop levé le coude avant de se rendre à la célébration du centenaire ?

    Toutefois, d’après nos investigations, le roi du Maroc s’est fait opérer du coeur en France en février dernier. Il s’était d’ailleurs filmé avec les membres de sa famille au chevet de son lit.

    La fatigue de Mohamed VI inquiète en même temps que celle de son ami Ali Bongo Ondimba. Après plus d’un mois de maladie où tout a été verrouillé par la garde dépêchée par le roi du Maroc en Arabie saoudite , “Ali Bongo s’est réveillé et commence à parler. Il a même regardé la télé”, nous jure un membre de la famille. Toutefois, il n’y a aucune photo pour le prouver. Ali Bongo si présent dans les réseaux sociaux, pourrait- il refuser de poster la preuve qu’il est toujours en vie? La seule photo postée par sa femme était un bras. Pourquoi annoncer tantôt qu’il va en Angleterre, puis au Maroc?

    Victime d’un AVC à la suite d’un caillot de sang dans son coeur, Ali Bongo est longtemps resté dans une situation critique. Les médecins saoudiens redoutaient que le deuxième caillot qui s’était formé au niveau de son cou ne monte jusqu’au cerveau. Diabétique, Ali Bongo ne pouvait pas recevoir d’anti-coagulants. Mohamed VI s’est rendu à trois reprises à son chevet en Arabie saoudite sans pouvoir lui parler. Maintenant que le chef d’État gabonais est jugé ” transportable ” , son épouse a programmé qu’il aille poursuivre ses soins en Angleterre. Mais Mohamed VI a appelé cette dernière pour que ” son frère et ami ” aille plutôt suivre son protocole dans son royaume. Mais jusque-là, rien ne prouve qu’il est toujours vivant. Et pourquoi Ali Bongo n’a-t-il pas signé le document pour déléguer le pouvoir comme l’exige la loi?

    Pour bon nombre d’observateurs, le régime au Gabon est entrain de jouer à la montre et veut manipuler l’opinion avec l’aide de Mohamed VI. En fait, une forte amitié lie le roi Mohammed VI au président gabonais Ali Bongo Ondimba depuis de nombreuses années. Dans les années 80, le prince héritier Mohammed VI, était déjà ami d’Ali Bongo. Ils passaient même les vacances ensemble, soit au Gabon, soit au Maroc. C’est une amitié qui s’est transmise de père en fils, puisque Omar Bongo, père de l’actuel président gabonais était également l’ami du défunt roi Hassan II.

    Depuis que les deux enfants ont succédé à leur père, ils ont consolidé leur amitié. Mohamed VI vient passer ses vacances au Gabon avec son avion qui reste à l’aéroport durant plus d’un mois. Comme des gosses, les deux dirigeants vont s’amuser à jouer au ballon.

    Après sa dernière élection contestée par Jean Ping, Ali Bongo s’est retrouvé dans une situation intenable avec les caisses de l’État complètement vides. C’est Mohamed VI qui lui est venu en aide en payant les salaires des fonctionnaires durant trois mois. Ali Bongo est toujours invité par le souverain à prendre part aux différentes festivités au Maroc. Il y a environ trois mois, Mohamed VI et Ali Bongo se baladaient pieds nus, en forme comme des lapins au palais présidentiel du Gabon. Les voilà accusant en même temps un état de fatigue qui inquiète. Destins liés.

    Coups Francs, 23 nov 2018

    Tags : Maroc, Mohammed VI, sarcoïdose, maladie, Ali Bongo, Gabon,

  • Maroc: Hommage à la mère d’une victime de la répression à Jerada

    « J’ai décidé aujourd’hui d’écrire pour rendre hommage à une grande militante qui reste debout seule face à la machine tyrannique qui a écrasé son enfant il y a une année de cela et à ce jour, et manœuvre encore jusqu’à présent d’occulter ce crime et priver cet enfant de son droit à l’accès aux soins.

    Il s’agit de Najet Mahjoubi, la mère de l’enfant Abddelmoula Zaiqer qui a été fauché brutalement l’année dernière pendant le mouvement de Jerada, et qui est, depuis, entre la vie et la mort dans l’une des cliniques à Casablanca

    L’histoire de son combat telle qu’elle m’a été racontée par un ami qu’elle-même m’a raconté est longue et amère et le voyage est encore long devant elle. Ce drame lui causa des fractures à la colonne vertébrale. Pendant son transfert à l’hôpital, il a subi des lésions au niveau de sa moelle osseuse qui l’empêche de bouger.

    Actuellement, il souffre d’une invalidité motrice totale, de douleurs vives, d’infection des reins et de malnutrition et il a besoin d’une solution urgente et coûteuse pour remplacer la moelle osseuse endommagée …

    Najet a tout laissé pour accompagner son enfant au Centre De Réeducation à Casablanca, comme s’il avait surmonté le danger et atteint le stade de récupération et qu’il ne lui restait que la phase de réeducation avant de se tenir sur ses pieds. Najet a lutté durement pour faire connaitre la tragédie de son enfant et a reçu un peu de solidarité et a trouvé quelqu’un pour l’aider à hospitaliser son fils à l’étranger pour un traitement réel ce qui nécessite l’obtention du rapport médical complet du cas de son enfant, mais sa requête du rapport médical a été rejetée et différée.

    Malgré la solidarité de certains défenseurs des droits humains à son égard et la saisine des autorités judiciaires pour ouvrir une enquête sur l’affaire, il n’y a pas eu d’enquête judiciaire, ni rapport médical et cette femme tient debout depuis frapper à toutes les portes dans l’espoir de trouver des interlocuteurs pourvu qu’elle trouve quelqu’un qui va l’assister pour sauver la vie de son enfant et lui éviter le statut d’invalidité permanente.

    En ce 8 mars, je lance un appel à tous mes amis afin de fournir toute sorte de soutien disponible, chacun depuis sa position et selon ses possibilités. Je fais appel en particulier à mes amis avocat(e)s …

    Je rends hommage à cette combattante inlassable pour recouvrer les droits de son enfant à la vie et à l’accès aux soins, et la femme qui se tient courageusement et fermement face à la tyrannie et la mère qui dit cité par Maxime Gorki  » Je ne veux pas qu’ils se servent de mon dos pour apprendre à battre les autres » ( La mère)

    Tout mes respects madame
    Khalida Yasser

    CONTACT
    Najet Mahjoubi ( La mère de l’enfant Abddelmoula Zaiqer)
    TEL : (+212)06.58.05.94.29

    Source

    Tags : Maroc, Jerada, Najet Mahjoubi, répression, soins, santé,

  • Maroc : Akhanouch en situation très gênante à Madrid

    Lors du Congrès des marocains du monde organisé samedi à Madrid par le RNI, le ministre Aziz Akhannouch s’est retrouvé dans une situation très peu confortable lorsqu’une citoyenne marocaine a pris le micro pour se plaindre du manque de sécurité au Maroc.

    « J’ai une fille très belle qui a peur de se rendre au Maroc, une blondinette très mignonne, si elle va au Maroc, on va me la dévorer. Pourquoi ? », a-t-elle dit.

    J’aimerais me rendre au Maroc, rouler sur scooter, comme je fais ici en Espagne sans que personne ne me harcèle. Pourquoi pas au Maroc ? », a-t-elle ajouté précisant que « nos enfants veulent se rendre au pays mais ils ont peur parce qu’il n’y a pas de sécurité ».

    « En Espagne, nous avons tout. Je viens de subir une césarienne gratuitement, parce qu’en Espagne la santé est garantie », dit-elle avant de crier « Vive l’Espagne , Vive l’Espagne ! ».

    Source: Achkayen

    Tags: Maroc, Makhzen, RME, diaspora, insécurité, Aziz Akhannouch,

  • Le petit faible du roi du Maroc pour les voitures de luxe (BD)

    Le caprice du roi du Maroc pour les voitures de luxe est connu. Rappellez-vous lorsque Mohammed VI a envoyé son Aston Martin pour réparation en Angleterre à bord d’un C-130 de l’armée marocaine.

    Un journal espagnol, El Periídico de Aragon l’a appelé « le roi des voitures de sport ».

    Ainsi donc le soi-disant « roi des pauvres » a un petit faible pour les voitures de luxe et n’hésite pas à dépenser pour satisfaire son goût.

    Bande dessinée : Khalid Gueddar (Backchich)

    Tags: Maroc, Mohammed VI, garage, voitures de luxe, Aston Martin,

  • Ce que coûte la monarchie au Maroc

    – En juillet 2009, le magazine américain Forbes créa la sur- prise en publiant sa liste annuelle des personnalités les plus riches du monde. Dans le classement spécialement consacré aux monarques, le roi du Maroc, Mohammed VI, faisait une surprenante apparition à la septième place, avec une fortune évaluée à 2,5 milliards de dollars. Il devançait des rivaux en apparence pourtant plus richement dotés, comme l’émir du Qatar, au sous-sol regorgeant de gaz et de pétrole, ou celui du Koweït, dont la fortune, selon Forbes, était six fois inférieure à celle du souverain marocain.

    Les déplacements :

    – les déplacements à l’étranger du roi et de sa Cour, qui, en 2008, étaient budgétés à hauteur de 380 millions de dirhams (38 millions d’euros). Même s’il possède plusieurs jets, il est fréquent que des appareils appartenant à la Royal Air Maroc (RAM), la compagnie nationale, soient réquisitionnés pour transporter le souverain, sa suite et son mobilier personnel. Le Boeing de Sa Majesté affiche un luxe ostentatoire et a été équipé d’une chambre à coucher, d’un bureau-salle de réunion, d’appareils de musculation et d’équipements stéréo dernier cri.

    En 2008, sur 1,9 milliard de dirhams (190 millions d’euros) qui lui sont alloués, 380 millions de dirhams (38 millions d’euros) ont été dépensés pour les déplacements du roi à l’intérieur du pays et à l’étranger.

    En 2006, le coût d’une heure de vol d’un seul jumbo-jet 747 appartenant à la Royal Air Maroc s’élevait à 18 000 dollars. De surcroît, le roi est souvent accompagné de deux cent cinquante à trois cents personnes, qui embarquent dans un Boeing 747 jumbo et deux Boeing 737-400, auxquels il faut ajouter trois Hercules C-130 pour les meubles et les bagages. Avec des déplacements de trois semaines en moyenne et soixante heures de vol hebdomadaires, la facture dépasse les 3 millions de dollars par voyage. Une somme faramineuse à laquelle il faut ajouter une facture quotidienne de 1,8 million de dollars en moyenne, correspondant aux frais d’hébergement de la Cour.

    Autres dépenses :

    – Le roi Mohammed VI se verse chaque mois 40 000 dollars, un salaire royal dans tous les sens du terme, puisqu’il est deux fois plus élevé que celui du président américain et celui du président français. Les pensions et salaires royaux, d’un montant annuel de 2,5 millions d’euros, englobent les émoluments versés au frère du roi ainsi qu’à ses sœurs et aux princes proches.

    – Le parc automobile, lui, bénéficie d’un budget de 6 mil- lions d’euros, consacrés au renouvellement des véhicules utilitaires mais aussi à l’entretien des voitures de luxe appartenant au souverain.

    – Le roi Mohammed VI s’est fait confectionner par des tailleurs londoniens un manteau en laine de lama facturé 35000 livres sterling. Un million de dollars est par ailleurs dévolu à l’entretien des animaux vivant dans les palais.

    Source : le roi prédateur

    Tags: Maroc, Mohammed VI, monarchie alaouite, dépenses,

  • Maroc : les boursiers au Maroc obligés à s’engager à ne pas manifester en France contre la monarchie

    En France, les étudiants boursiers de l’Etat marocain, signent, en amont, un contrat, une charte que pendant leur séjour en France, en vertu de laquelle, ils ne feront rien pour attenter aux intérêts de la monarchie et celui de Mohamed VI etc…

    Ainsi ils ont reçu une consigne formelle de ne pas participer à une quelconque manifestation de solidarité avec le RIF, identifiée comme portant atteinte aux intérêts et à l’image du Maroc. C’est valable aussi pour tout autre manifestation en général critiquant le Maroc. Même si en privé ces étudiants se déclarent solidaires, et de tout au coeur avec le RIF, ils n’ont pas le droit de l’exprimer publiquement, dans le cas contraire ils auront des problèmes à leur retour au Maroc.

    A contrario, lorsqu’ils s’agit d’une manifestation de l’opposition algérienne, ou simplement critiquant l’Etat algérien, là, ils ont le droit d’y participer. Ainsi, ils ont le feu vert d’aller aux manifestations kabyles par exemple notamment du MAK !

    Source : Rachid Oufkir

    Tags: Maroc, bourse, étude, France,

  • Maroc: Biographie d’Abdelkrim Al Khattabi

    Né vers 1882 à Ajdir, Maroc et mort le 6 février 1963 au Caire, Egypte. Membre du Rif et icône de la lutte anticolonialiste marocaine contre la France et l’Espagne, notamment lors de la Guerre du Rif1.

    Jeunesse et parcours éducatif.

    – Fils d’un cadi(2) rifain, Abdelkrim a passé sa jeunesse dans les zaouïas traditionnelles, les écoles espagnoles puis l’université de Fès, pour terminer son éducation en Espagne (études des mines et technologie militaire). Il devient un temps journaliste au quotidien de Melilla où il « prêchait » pour la laïcité et la coopération avec les occidentaux. Il est finalement nommé cadi chef de Melilla en 1915.

    Vers la guerre du Rif.

    – Malgré ses positions pro-occidentales, il s’oppose à la domination espagnole, ce qui lui vaut l’emprisonnement dès 1917. Dès 1919, après son évasion, il travaille à apaiser les tensions entre tribus du Rif afin de
    former une République du Rif indépendante.

    – Mais ce n’est qu’en 1921 que le combat armé débute. Il informe les troupes espagnoles que franchir le fleuve rifain Arnekran serait considéré comme acte de guerre, ce que le général espagnol préfère ignorer ; 179 Espagnols sont ainsi tués, les autres menés en retraite. Malgré d’autres escarmouches, le général continue de défier le Marocain qui vainc les troupes espagnoles à la tête de 3000 hommes à la bataille d’Anoual3.

    – Fort de son succès, Abdelkrim proclame en 1922 la République confédérée des Tribus du Rif. Cette république eut un impact crucial sur l’opinion internationale, car ce fut la première république issue d’une guerre de
    décolonisation au XXe siècle. Il créa un parlement constitué des chefs de tribus qui lui vota un gouvernement (création monnaie, banque d’état, justice moderne et indépendante, infrastructures routières, téléphoniques, télégraphiques, irrigation, sécurité, écoles).

    – En 1924, l’Espagne retire ses troupes de ses possessions de la côte marocaine. La France, voulant s’emparer du Rif méridional, entre dans le conflit. Abdelkrim demande au sultan Moulay Youssef de se joindre à lui, mais sans succès, du fait des pressions françaises.

    – Dès 1925, Abdelkrim combat les forces françaises dirigées par Philippe Pétain et une armée espagnole commandée personnellement par Miguel Primo de Rivera. Au bout d’un an, ces troupes furent victorieuses.

    Abdelkrim se constitue alors prisonnier, voulant épargner ainsi les civils, mais les Occidentaux, voulant punir un tel soulèvement, bombardent les villages à l’ypérite4.

    L’exil.

    – En 1926, Abd el-Krim est exilé à la Réunion. Il reste jusqu’en 1929 à Saint-Denis, puis se rend dans l’ouest de l’île.

    – En mai 1947, il reçoit l’autorisation de s’installer dans le sud de la France, et embarque à bord d’un navire des Messageries Maritimes à destination de Marseille. Arrivé à Suez où le bateau fait escale, il réussit à s’échapper etpassa la fin de sa vie en Égypte, où il présidera le « Comité de libération pour le Maghreb arabe ».

    Bibliographie :

    Courcelle-Labrousse V. et Marmié N., La guerre du Rif : Maroc 1921-1926, Seuil, Paris, 2009.

    1921-1926 : guerre coloniale opposant les tribus rifaines contre les armées espagnoles (et français dès 1925).

    2) Juge islamique.

    3) Juillet 1921 : première défaite d’une puissance coloniale depuis la fin du XIXe siècle. Pertes espagnoles : 16 000 soldats, 150 canons, 25 000 fusils, 24 000 blessés et 700 prisonniers.

    4) Gaz moutarde, du nom de la ville d’Ypres en Belgique.

    Tags: Maroc, Hirak, Rif, Guerre du Rif, France, Protéctorat, colonialisme,

  • Liberté de croyance au Maroc: la patate chaude

    Le Conseil Supérieur des Oulémas, dont le président est le roi en sa qualité de commandeur des croyants, est consacré par la constitution dans son article 41 comme étant « la seule instance habilitée à prononcer des consultations religieuses (fatwas) devant être officiellement agréées, sur les questions dont il est saisi et ce, sur la base des principes, préceptes et desseins tolérants de l’islam ».

    Ce Conseil Supérieur comprend un comité scientifique chargé d’émettre des fatwas. Ce dernier a publié récemment un livre-recueil comportant notamment une « fatwa » appelant à l’exécution de l’apostat. Le livre-recueil indique que cette «fatwa» a constitué la réponse à la demande écrite du ministère des Habous et des affaires islamiques, qui a reçu lui-même une sollicitation d’éclaircissement de la part de la délégation ministérielle des droits de l’homme à propos de la position de l’Islam au sujet de la « liberté de religion », dans le cadre de la préparation du sixième rapport périodique de la mise en œuvre du Pacte international sur les droits civils et politiques.

    Cette fatwa a provoqué une polémique pour ne pas dire une panique. En effet, le prédicateur de la mosquée Ouhoud à Safi, a consacré son prêche du vendredi 18 avril, en présence du roi Mohammed VI, au thème de la liberté de croyance dans l’islam.

    Dans ce qui ressemble à une tentative de réparer le tort causé par cette instance royale sensée s’inspirer des desseins tolérants de l’islam, le prédicateur a souligné devant le roi, Commandeur des croyants, que la liberté de croyance dans l’islam occupe une place très importante car elle constitue l’origine des libertés, soulignant que l’islam ne s’arrête pas seulement à l’adoption de cette liberté, mais ne comporte aucune sorte de contrainte en la matière. L’Homme embrasse volontairement la foi qu’il veut par la réflexion et la méditation et la raison consciente, en citant les paroles de Dieu Tout-Puissant « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement ». Il a ajouté que le Saint Coran a tranché la question de la liberté en soulignant que l’homme est libre, sinon il ne serait pas responsable de ses actes.

    Cependant, l’imam a glissé dans le même sermon du vendredi, (qui est validé par le ministère des Habous et des Affaires islamiques, dirigé par le ministre Ahmed – 21-04-2013Toufiq qui ne représente aucun parti politique et ne rend compte qu’au roi) que l’institution de la commanderie des croyants est la seule habilitée à réguler par la loi les conditions d’exercice de cette liberté pour éviter qu’elle ne soit prise comme prétexte pour tenter de jeter le trouble sur la marche du pays, attenter à sa dignité, car, a-t-il dit, « la nation est sacrée et transcende les individus ».

    Est-ce que cela signifie que le commandeur des croyants dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour réguler la liberté de croyance des non-croyants, et qu’encore une fois les autres institutions qui font un Etat moderne, comme la constitution ou le parlement, se trouvent hors jeu ? Notre brave imam ne s’aventure pas sur ce terrain.

    Comment a réagi le champ politique, surtout islamiste, à cette fatwa plutôt ennuyeuse ?

    Le cheikh Mohamed Fizazi, figure symbolique du salafisme pur et dur, et qui a déjà exprimé son intention de fonder un parti politique, s’est précipité de remercier le conseil des Oulémas pour cette fatwa qui selon lui représente une vérité absolue et ne saurait souffrir la moindre nuance.

    De son coté, Le mouvement Justice et Bienfaisance (Al Adl Wa Al Ihssan), par la voix de Omar Iharchane, s’est démarqué de cette fatwa :«Très clairement et sans hésitation, Al Adl Wa Al Ihssan est pour la liberté de croyance. Notre position est basée sur les principes de la Charia et nous considérons la liberté de croyance comme l’un de ses éléments centraux. D’ailleurs, les nombreuses sourates du Coran qui évoquent le sujet et affirment la liberté de conscience fournissent les principes fondateurs de la Charia.»

    M. Iharchane considère qu’il «n’existe qu’un seul hadith qui fait dire au prophète « tuez celui qui change de religion ». Or il n’y a jamais eu de consensus sur ce Hadith qui n’est plus pris en considération aujourd’hui que par les Ouléma les plus traditionalistes. » Il ajoute que « le régime instrumentalise l’islam et l’utilise pour fuir ses obligations internationales en matière de respect des droits de l’Homme. C’est bien le régime qui salit la religion en l’utilisant sélectivement pour justifier sa politique autoritariste.»

    Dans le même sillage, le Parti Oumma (à sensibilité islamiste démocratique, et qui tout comme Al Adl Wa AlIhssan, n’est pas en odeur de sainteté chez le Pouvoir) est surpris par cette fatwa. Pour M. Abkrim, professeur universitaire et membre du parti, «le Conseil s’est probablement appuyé sur un hadith rapporté uniquement dans le recueil Sahih Muslim (l’un des six plus grands recueils de hadith de l’islam sunnite) autorisant l’exécution de l’apostat. Ce hadith ne figure pas dans Sahih al-Bukhari (le plus grand recueil de hadiths). Il explique que les oulémas spécialistes, après avoir examiné ce hadith, se sont aperçus qu’il a été rapporté par un homme de la branche des Kharidjites et, par conséquent, ne l’ont pas pris en considération comme source de droit islamique. Il a rappelé qu’en de telles circonstances, c’est le texte du Coran qui est la référence, et ce dernier ne mentionne pas l’exécution de l’apostat.

    Quant au Parti de la Justice et du Développement (PJD), sa position sur le sujet n’est pas constante et semble évoluer en fonction de la conjoncture politique. Alors que ses documents officiels du VIIème congrès indiquaient clairement son adhésion au principe de liberté de croyance avant le début du processus de réforme constitutionnelle, le PJD a subitement changé de position pour s’y opposer durant les consultations sur la rédaction de la nouvelle Constitution.

    Et puis revirement lors de VIIIème Congrès tenu en juillet 2012. Dans le chapitre VIII de son manifeste doctrinal consacré au projet de société, il est écrit que : «Fidèle à ses documents de référence, notre parti confirme que sa compréhension de l’islam s’appuie sur la même vision ouverte et qui a constitué un point fort dans l’expérience historique et civilisationnelle de la Nation. Cette vision consacre la diversité, le pluralisme, la coexistence entre les religions et la liberté de croyance et considère la base de la citoyenneté comme fondement de la construction de l’État et de la Société».

    Ce grand écart n’est pas surprenant, il confirme simplement que le PJD n’est pas à une contorsion près.

    Pour sa part, l’association Bayt Al Hikma (Maison de la Sagesse) présidée par la parlementaire Khadija Rouissi (membre du PAM, fondé par Fouad Ali Himma, ami et conseiller du roi), a condamné la fatwa en la considérant obscurantiste.

    Ainsi, les amis de l’ami du roi ne sont pas tendres avec une institution présidée par le roi. Mais Bayt Al Hikma, qui prétend défendre les valeurs de modernité et de rationalité se fait discrète lorsqu’il s’agit de protester, par exemple, contre le protocole humiliant de la cérémonie d’allégeance ou contre le budget colossal de la cour royale.

    Enfin, et à titre de comparaison, signalons qu’en Egypte, l’institution religieuse Al Azhar a tranché cette affaire de liberté de croyance en publiant en janvier 2012 un manifeste conjoint avec un ensemble d’intellectuels, consacré aux libertés fondamentales. Il y est mentionné que « la liberté de religion et le droit qui lui est associé, relatif à la citoyenneté pleine et entière pour tous, fondée sur l’égalité des droits et devoirs, constitue la pierre angulaire de la construction d’une société moderne. Elle est garantie aussi bien par les textes religieux clairs que par les textes constitutionnels et juridiques ». Le document va plus loin en criminalisant toute tentative de contrainte ou de persécution en matière de religion.

    Il refuse avec force toutes les tendances d’exclusion et d’expiation, celles qui s’attaquent aux croyances d’autrui et les tentatives de vouloir inspecter les consciences des gens en rappelant le hadith du prophète: « As-tu ouvert son cœur ? ». Il rappelle aussi la règle d’or selon laquelle « si le texte heurte la raison, il faut privilégier la raison et interpréter le texte » et cite aussi la règle de droit adoptée par l’Imam Malik : «Si une parole d’un homme comporte cent parts d’incroyance et une seule part de croyance, on doit privilégier cette seule part de croyance ».

    En Egypte, dans le sillage de la révolution, aussi bien le Mufti de la république et le Cheikh Al Azhar ne seront plus nommés par le président de la république mais élus par les Oulémas.

    L’imam Malik est le fondateur du rite Malékite, qui est le rite officiel du…Maroc

    Ahmed Benseddik, 21 avril 2013

    Tags: Maroc, Makhzen, religion, liberté de croyance,

  • Maroc : L’instinct de conservation est la véritable motivation historique du Makhzen (Maati Mounjib )

    «Le mahhzen est un système pragmatique qui ne pense qu’à se perpétuer. L’histoire nous enseigne que ce système ne s’est jamais préoccupé du développement du pays et ne manifeste de patriotisme que dans la perspective de sa survie», explique l’historien Maati Mounjib.

    Lors de la séance inaugurale de l’université d’été organisée par Cap Démocratie Maroc (CAPDEMA) dans l’enceinte de la faculté des sciences juridiques Souissi de Rabat, l’historien Maati Mounjib a soutenu que «le mahhzen est un système pragmatique qui ne pense qu’à se perpétuer. L’histoire nous enseigne que ce système ne s’est jamais préoccupé du développement du pays et ne manifeste de patriotisme que dans la perspective de sa survie».

    Pour illustrer son propos, Mounjib cita l’exemple du sultan Moulay Abdelhafid qui a dû prétendre être nationaliste pour obtenir l’adhésion populaire. L’acte de la Beia comportait un article clair qui obligeait le Sultan à consulter les marocains pour les questions relatives à la souveraineté du pays mais Abdelhafid, craignant d’être écarté, a accouru vers la signature de l’accord du protectorat qui lui garantira sa pérennité sur le trône.

    Plus tard, lors de la période coloniale, Mounjib explique comment le makhzen, toujours fidèle à son patriotisme opportuniste, a pu garantir sa pérennisation à travers le rôle d’intermédiation qu’a joué Mohammed V entre la puissance coloniale et la résistance marocaine.

    «Après l’indépendance, le makhzen a continué dans la même stratégie. Il s’est alors heurté au mouvement nationaliste et a alimenté les conflits entre les différentes compsantes de la société marocaine. Ce qui lui a permis de s’octroyer le rôle d’arbitre suprême et apparaître ainsi comme la seule entité capable de garantir la stabilité de l’État», poursuit Mounjib. Le nationalisme est depuis devenu synonyme d’allégeance à la monarchie au point qu’Hassan II qualifiait les chansons faisant son éloge de «chansons nationalistes».

    L’intervention du professeur Mounjib s’inscrivait dans le cadre d’une réflexion sur la thématique du makhzen à laquelle ont pris part d’éminents spécialistes comme le professeur Mohammed Sassi ou encore le professeur Nabil Mouline. Tous deux ont traité respectivement de la situation du makhzen entre 1944 et 1999 et de l’évolution du concept à l’aune des différentes dynasties qui ont gouverné le Maroc.

    Lakome, 29 juin 2013

    Tags : Maroc, Makhzen, répression, Maati Monjib,

  • Maroc-Rif: Lettre adressée par Abdelkrim aux Chefs d’Etat des grandes puissances européennes et à la Société des Nations à Genève le 6 septembre 1922.

    Aux nations civilisées

    Nous avons déjà adressé des communications aux ambassadeurs de certaines puissances à Tanger, en leur exprimant nos griefs à l’égard de l’Espagne et nous ignorons si notre correspondance vous est parvenue. Aujourd’hui, nous faisons appel encore une fois à vos sentiments humanitaires et nous vous demandons d’agir pour le bien-être de l’humanité entière indépendamment de toute religion ou de toute croyance. Il est temps que l’Europe, qui a proclamé au XXème siècle sa volonté de défendre la civilisation et d’élever l’humanité, fasse passer ces nobles principes du domaine de la théorie à celui de la pratique ; il est temps qu’elle se dresse pour défendre les humiliés contre les agresseurs et qu’elle défende, face aux puissants, les droits des faibles que leur sens traditionnel de la dignité ne peut mener, sans apport de secours extérieurs, qu’à une seule fin : l’autodestruction.

    Le Rif est actuellement le théâtre d’une guerre, une guerre injustifiée aux yeux du seigneur, qui causera la destruction inutile de beaucoup d’Espagnols et de Rifains.

    Les Espagnols croient que l’Europe les a chargés de réformer et de civiliser le Rif. Mais les Rifains demandent : » Est-ce que la réforme consiste à détruire des maisons en utilisant des armes interdites, est-ce qu’elle consiste à s’ingérer dans la religion d’autrui ou à usurper ses droits ? Ou bien n’est-elle qu’un mot pour désigner l’annexion de la terre des autres sous couvert de protection ? L’objectif de la protection est de préserver les droits et de protéger les sujets en question, et l’Europe peut constater à l’heure actuelle que nous avons besoin de quelqu’un qui nous protège contre l’agression de ce pouvoir qui s’attaque à notre liberté, notre indépendance, notre honneur et nos femmes.

    Le soulèvement du Rif est le résultat de l’oppression et des abus de pouvoir par des jeunes Espagnols placés ici à des postes de commande. Ils ont autorité même sur les grands docteurs Musulmans, les fonctionnaires civils et les troupes indigènes ; c’est ainsi qu’ils ont commencé à prendre possession de la terre et des gens – ce qui nous rappelle les temps de la barbarie -, mais par le simple fait de porter le nom d’Européens, ils prétendent être des gens civilisés, alors qu’en réalité, loin d’être des réformateurs ou des protecteurs, ils ne sont que des conquérants aveugles.

    Le Rif a mené une existence libre et ses hommes sont sacrifiés actuellement dans la défense de leur liberté et de leur religion.

    Le Rif ne s’oppose pas à la civilisation moderne ; il n’est pas non plus opposé aux projets de réforme ni aux échanges commerciaux avec l’Europe. Le Rif aspire à l’établissement d’un gouvernement local : c’est un point fondamental pour la protection de ses propres droits ainsi que des droits des étrangers, conformément aux clauses des accords commerciaux qui lient les puissances européennes aux puissances d’Afrique occidentale. Mais le Rif ne veut pas que les rênes du pouvoir soient aux mains d’hommes qui reçoivent de l’or étranger en paiement de leur autorité et de leur patriotisme, qui livrent la terre et ses habitants à ceux qui leur offrent de l’argent et qui ne se soucient que de veiller à leurs seuls intérêts personnels. Ces hommes, sous le couvert de titres divers qui leur ont été conférés, ne sont à l’heure actuelle que les instruments des intérêts des Espagnols, et n’ont aucun égard pour la loi islamique et pour les coutumes nationales.

    Le Rif est soucieux d’établir un système de gouvernement pour lui seul, qui dépende uniquement de sa propre volonté ; il veut établir ses propres lois et ses traités commerciaux afin d’être le protecteur de ses droits sur le plan intérieur et international. L’Europe ne peut refuser un gouvernement de ce genre, tant qu’il ne s’oppose en aucune façon aux droits des Européens ou aux réformes ou à la civilisation.

    L’Europe entend qu’il existe au Rif un soi-disant « Khalife » avec un « Protectorat espagnol » et des « Protecteurs ». Elle peut donc penser que ceux-ci sont établis constitutionnellement et qu’ils gouvernent en toute justice. Il n’en est rien.

    Le Rif a déjà fait appel à l’aide de ceux qui en Europe ont un sens de la justice, il a adressé une communication aux représentants des puissances, et il se trouve encore en armes pour chasser les destructeurs, dans l’attente d’une réponse des nations civilisées. Si celles-ci interviennent, et règlent le problème d’une manière satisfaisante pour le Rif et protègent les droits des deux parties, le Rif aurait alors la certitude que ces réclamations en faveur de l’humanité et de la civilisation étaient bien fondées; mais si elles se tiennent à l’écart et ne convoquent pas une conférence à laquelle les chefs du Rif seraient invités pour établir le bien-fondé de leurs déclarations et se charger d’exécuter tout accord conclu, il sera clair que l’Europe ne cherche qu’à lutter contre tout le monde Musulman avec n’importe quelles armes et par n’importe quel moyen.

    Cependant, nous ne pouvons pas penser que la conscience de ceux qui tiennent les rênes politiques du monde civilisé, qu’ils soient Présidents ou Princes, puisse accepter avec sérénité une telle ignominie ; nous entendons ici particulièrement les pays que des liens solides unissent au monde de l’Islam. C’est le temps lui-même qui comblera ou détruira nos espoirs et l’opinion des justes estimant le moment venu nos espoirs à leur vraie valeur.

    Quel était le but de l’Europe en réunissant la conférence d’Algésiras ?

    Cherchait-elle à établir la loi et l’ordre, à promouvoir le bien public et garantir la prospérité économique ? Si le motif était bon et exempt de toute convoitise ou de toute visée politique ou militaire (comme nous croyons qu’il le fut sans aucun doute), il répond exactement aux vœux du Rif. Le Rif n’a aucune objection d’aucune sorte à ces conditions. Tout ce qu’il veut est de se débarrasser de l’oppression espagnole, de l’agression militaire et établir son propre gouvernement local, avec une administration qu’il contrôlera lui-même.

    Est-ce que l’Europe trouve dans ce souhait quoi que ce soit de nuisible à ses intérêts ou une atteinte aux droits de ses communautés ? Y a-t-il quelque préjugé racial ou national qui l’oblige à fermer les portes de ses cercles politiques à ceux qui souffrent sous le joug espagnol ? Si l’Europe n’est pas prête à entendre les doléances du Rif et si elle considère que celles-ci sont loin de la vérité, laissons-la découvrir la vérité par la bouche des Espagnols mêmes, par ceux qui ont déclaré à leur parlement qu’il était nécessaire de se retirer à cause de leur échec et des outrages commis par les soldats et d’autres éléments, qui ne leur ont pas permis d’apaiser l’indignation et la colère du Rif.

    Voici les doléances que nous vous adressons ouvertement, ô, nations civilisées de l’Europe ! Que la paix soit sur vous !

    Source: Espana y el Rif, Maria Rosa de Madariaga.

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