Catégorie : Maroc

  • Belgique : Chaabi Bank du Maroc dans la tourmente

    Pour la deuxième fois, la Banque Chaabi du Maroc en Belgique se trouve dans le collimateur de la justice belge. Mardi, sa succursale d’Anvers a été l’objet d’une descente des agents des impôts accompagnés d’une unité de la police fédérale. Des documents ont été confisqués et des responsables des succursales ont été arrêtés.

    Jusqu’à présent, rien n’a filtré de la part de la sécurité belge ni de la banque marocaine, selon les informations relayées par la diaspora dans les réseaux sociaux, la Banque Chaabi est impliquée dans le blanchiment d’argent et d’autres pratiques illégales visant à surmonter les pertes originées par le boycott de la diaspora et la crise pandémique.

    D’après des média marocains, les bureaux de la banque marocaine à Bruxelles ont également été visités par la police judiciaire fédérale et des responsables des succursales bancaires marocaines ont été arrêtés.

    Selon le site Arif News, « Chaabi Bank n’est pas la seule banque marocaine en Belgique impliquée dans des pratiques illégales. Attijariwafa Bank, dont la holding royale Al Mada est le principal actionnaire, aurait envoyé de l’argent de clients au Maroc illégalement. La banque accepterait également de grosses sommes d’argent sans remettre en cause ses origines, alimentant les pratiques de blanchiment de l’argent de la mafia. La banque emploierait également des employés avec des papiers incorrects. La banque attend une amende considérable pour cela ».

    La même source indique avoir reçu « des informations de sources très fiables selon lesquelles la police belge a procédé à ces mesures après avoir reçu des informations de la Banque centrale néerlandaise (DNB) ».

    « La banque centrale des Pays-Bas a reçu ces informations de militants riffiens aux Pays-Bas. L’un de ces militants a déclaré à Arif News qu’ils avaient réussi à obtenir des documents contenant des informations sensibles sur les banques marocaines aux Pays-Bas et en Belgique. Les documents, contenant des preuves des pratiques illégales de la Chaabi Bank, ont été remis à la banque centrale des Pays-Bas », conclue Arif News.

    Tags : Maroc, Banque Chaabi, Chaabi Bank, Belgique, Pays Bas, fraude, pratiques illégales, blanchiment, 

  • Maroc : La corruption gangrène la santé – Des cliniques pourries par les pots-de-vin

    Dans la plupart des établissements publics, la corruption dépasse les limites imaginables. Les clients ne cessent de dénoncer les comportement des infirmières et infirmiers. Ils sont quotidiennement malmenés.

    Ils pointent du doigt ces employés qui, à défaut de payer un bakchich, ils seront privés du droit de soin. Personne n’est épargné parmile personnel des institutions sanitaires. «Ce qui se passe dans le milieu hospitalier est dramatique. Si un citoyen veut consulter un médecin, il doit payer rubis sur l’ongle son droit de passage à différents niveaux. S’il ne le fait pas, il sera abandonné, voire même injurié à l’occasion.

    Ainsi, phénomène généralisé, toute personne désirant avoir accès aux soins ests victime de l’extorsion de fonds. C’est la raison qui se trouve derrière le scénario largement répandu de voir des femmes accoucher devant les portes des hôpitaux sans aucune pitié.

    La sage-femme, le portier, le gardien de sécurité, l’infirmière, l’infirmier, bref chacun des membres du personnel actif dans l’établissement se voit dans le droit de toucher sa part du magot.

    Gare à ceux qui se présentent avec les mains vides! Ils se verront traiter de la pire des manières. Même les cliniques privées ne sont pas épargnées où les infirmières sont comparées à des tortionnaires en raison de leur cruauté. Soit tu payes, soit tu es laissé pour compte. Le « droit » de graissage est devenu une loi non écrite, mais appliquée à la lettre.

    « Dès que tu traverses l’entrée de l’établissement, la corruption est la règle prédominante dans le secteur de la santé au Maroc », confie une patiente qui vient d’offrir un panier de fruits à une infirmière pour ne pas être abandonnée à son sort.

    Tags : Maroc, santé, établissements sanitaires, hôpitaux, soins, corruption, infirmiers, infirmières, personnel, graissage, bakchich, 

  • Temoignage : Au Maroc, la France finance Medi1, vieillissante voix du roi

    Par Elodie Font et Marion Guénard | ex-journalistes à Medi 1

    Ex-journalistes à Medi 1, Elodie Font et Marion Guénard racontent le fonctionnement particulier d’une radio surveillée de près par le pouvoir, et où le moindre impair à l’antenne peut coûter cher. Et rappellent que le financement de ce média très institutionnel est assuré en partie par la France, via une subvention pour la rédaction française. Y.G.

    (De Tanger) Au dernier étage d’une imposante villa qui domine le mythique détroit de Gibraltar, au nord du Maroc, journalistes, animateurs et techniciens s’activent. « Sept heures trente sur Medi 1 ! » Comme chaque matin, depuis trois décennies, le jingle retentit. C’est parti pour un quart d’heure d’informations maghrébines et internationales.

    Radio Méditerranée Internationale, plus connue sous le nom de Medi1, a soufflé il y a quelques jours ses trente bougies. Depuis 1980, elle émet vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en arabe et en français. D’après ses propres chiffres (il n’existe pas d’instituts statistiques), elle serait écoutée par plus de 20 millions d’auditeurs.

    Il y a trois décennies, Medi 1 était un ovni dans le paysage médiatique maghrébin : seuls les relais officiels des différents régimes sont alors autorisés. Les auditeurs découvrent la matinale, avec un ton plus direct et des informations fiables sur l’actualité internationale. Une station innovante, qui semble indépendante.

    Hassan II en est pourtant à l’origine : le roi cherche alors à contrer la couverture algérienne du conflit au Sahara. L’idée séduit le président français, Valéry Giscard d’Estaing, qui y voit un moyen de pérenniser l’influence française au Maghreb.

    Medi 1, un vent de liberté vite essouflé

    L’accord est scellé : Medi 1 sera possédée à 51% par le Maroc et à 49% par la France, par l’intermédiaire de la Compagnie internationale de radio et télévision (le CIRT), que nous avons joints pour obtenir davantage de détails, mais personne n’a souhaité nous répondre.

    Un vent de liberté qui s’essouffle rapidement. Medi 1 n’échappe pas à la règle : impossible pour la radio de repousser certaines limites. Principal mot d’ordre : ne jamais offenser le pouvoir royal, qu’il soit incarné par Hassan II, puis par son fils Mohammed VI.

    A sa prise de pouvoir, en 1999, le roi, jeune trentenaire, semble pratiquer l’ouverture. Pourtant, aujourd’hui, Medi 1 n’a jamais été autant assujettie au palais. C’est d’ailleurs la station qui diffuse le plus longuement les activités royales -davantage que la Radio Télévision Marocaine, fidèle parmi les fidèles. Par activité royale, comprenez le récit détaillé de l’emploi du temps du roi, quel qu’il soit.

    Voici l’extrait d’un communiqué (pris au hasard), publié par la MAP, l’agence de presse officielle du Royaume :

    « SM le Roi inaugure à Agadir un centre de formation professionnelle mixte et un centre de consolidation des compétences des femmes, d’un coût total de 12 millions de dirhams.

    Agadir – Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a inauguré, mardi à Agadir, un centre de formation professionnelle mixte et un centre de consolidation des compétences des femmes, réalisés par la Fondation Mohammed V pour la solidarité pour un coût global de 12 millions de dirhams. [1 million d’euros, ndlr] »

    Sur l’antenne, les journalistes ont le droit d’oublier le « Sa Majesté » et le « que Dieu l’assiste. » Pour le reste, tous les mots sont repris. Tant pis si, finalement, l’information peut paraître obscure. Le plus important, c’est de recracher la dépêche le plus rapidement possible à l’antenne. Et d’en faire l’ouverture.

    Explication du nouveau PDG de la radio, Hassan Khyiar :

    « Quand le roi, après avoir inauguré un centre, remonte dans sa voiture, il veut l’entendre sur Medi 1 le plus vite possible. »

    Pas question de se tromper à l’antenne : Medi 1 est la voix du roi

    Et pour cause : avec 20 millions d’auditeurs, une diffusion dans tout le Maghreb, Medi 1 est devenue progressivement la voix du roi. Au Maroc, bien sûr, mais aussi pour les observateurs extérieurs. Pas question donc de se tromper sur un chiffre ou sur un nom.

    En mai, l’une de nous deux en a fait les frais. Le roi d’Arabie saoudite venait de faire un don au Maroc, et il fallait rapidement donner l’information à l’antenne. Dans la précipitation, elle parle du « président de l’Arabie saoudite ».

    Dans une monarchie, c’est l’erreur à ne pas faire. A peine le flash terminé, le téléphone sonne dans le bureau des rédacteurs en chef. Plusieurs dizaines de fois. Au bout du fil, très en colère, l’ambassade d’Arabie saoudite et le Palais royal.

    En une heure, la radio est sens dessus dessous. Personne ne comprend réellement ce qui se trame. Ni elle, ni ses collègues.

    Une heure après, elle présente un nouveau flash. En sortant du studio, son rédacteur en chef l’attend. Le visage grave, il lui annonce : « On demande ta tête. » Une exigence du Palais. Pour cette erreur, elle a finalement été mise à pied pendant trois jours.

    Medi 1 parle plus librement de l’Algérie, mais n’enquête guère

    Pour éviter tout dérapage, tous les sujets de politique intérieure et de société passent à la trappe. A part pour quelques domaines chers à la famille royale (comme la lutte contre le cancer), Medi 1 ne s’autorise pas à parler du Maroc.

    La radio parle plus librement de l’Algérie. Dans les années 1990, le GIA algérien y diffusait d’ailleurs ses communiqués -comme dans l’affaire des moines de Tibéhirine. Les nombreux auditeurs algériens cherchent sur les ondes marocaines une vision plus critique de leur pays.

    Sur certains sujets, ils sont servis. La question du Sahara, par exemple -ce qu’on appelle en France le Sahara occidental. Medi 1, comme les autres stations marocaines, ne peut se permettre aucune nuance : le Maroc a forcément raison, l’Algérie toujours tort.

    Medi 1 est très écoutée en Algérie et pourtant la station n’a que deux correspondants réguliers à Alger. Alors, pour parler du pays, chaque matin, le premier réflexe des journalistes est d’éplucher la presse algérienne (El Watan, Liberté, L’Expression), d’en ressortir une poignée d’informations qui datent souvent de l’avant-veille, et de les redonner à l’antenne. En ne les vérifiant jamais.

    S’inspirer de la presse algérienne, c’est une vieille tradition dans la rédaction. Preuve parmi d’autres de la faible évolution du traitement de l’information. Après trois décennies, les journalistes sont toujours obligés de passer par le standard pour appeler à l’extérieur ; il n’y a toujours pas d’invité en direct -pour éviter ce qui est arrivé à la station privée Radio Mars ; toujours pas de reportage.

    Les subventions françaises accordées à la radio augmentées en 2010

    Pourtant Medi1 ne manque pas de financements. Fait rare en ces temps de vaches maigres, les subventions françaises reçues ont même augmenté cette année. En 2010, l’Etat lui a versé 1,6 million d’euros, pour financer la rédaction francophone -composée d’une quinzaine de journalistes.

    Même si elle est encore une référence aujourd’hui, la vieille Medi 1 est en train de se faire rattraper de toute part par des radios concurrentes bien plus aventurières (2M ou Aswat).

    Pour stopper l’hémorragie, la nouvelle direction va lancer en octobre une nouvelle grille. Un des principaux objectifs : développer le numérique. Alors que le journalisme citoyen est apparu il y a déjà plusieurs années, le site ne propose aucune forme d’interactivité avec les auditeurs.

    Medi 1 était à ses débuts un appel d’air sans précédent, un vrai laboratoire d’idées. C’est aujourd’hui une radio bien difficile à dépoussiérer.
    Rue89, 20 sept 2010

    Tags : Maroc, Médi1, radio, Algérie, Mohammed VI, presse, liberté de presse, liberté d’expression, 

  • Algérie : L’Emir Abdelkader et le Maroc (1832-1847)

    Si l’on aborde les rapports algero-marocains…par autre voie que celle du sentiment, il convient d’ecarter des clichés traditionnels sur la fraternité maghrebine, source de solidarite en cas d’agression étrangere…

    Le moment était venu de mettre à l’epreuve la solidarité marocaine d’autant que l’émir était convaicu que le Maroc n’échaperait pas à la conquête coloniale. C’est pourquoi, il adjura le sultan de se joindre à lui et d’engager toutes ses forces dans la bataille pour le salut commun.

    Avec l’évolution de la guerre, le role objectif du Maroc s’accrut. L’émir croyait y disposer d’un sanctuaire, d’où il s’élançait à l’interieur de l’Algerie pour frapper avec la rapidité de la foudre.

    Mais avec la defaite (du sultan) à la bataille d’Isly (11 mai 1844) et la signature de l’infame traité de Tanger (1844), scellant l’allliance du Maroc et de la France contre l’Emir Abdelkader, (celui-ci) était hors la loi sur les territoires marocains et algeriens….

    Pliant devant les exigences françaises, le sultan somma l’Emir de quitter immédiatement le territoire marocain. Jettant le masque, il se decida à attaquer directement les forces de l’Emir. Il mit sur pied plus de 50.000 hommes répartis en trois divisions sous le commendement de l’un de ses neveux. Que pouvait faire Abdelkader avec ses 2000 fantassins et cavaliers contre une telle force ? Et pourtant, une nuit dans le Rif, il réussit à culbuter et à mettre en déroute deux de ses divisions marocaines, grâce à la fougue de ses combattants et à son génie militaire, usant d’un stratagème digne des plus grands généraux de l’antiquité.

    Sous le coup d’une émotion compréhensible et devant la tournure de plus en plus dramatique des événements, Abdelkader tenta une derniere fois de faire appel à la raison et à la conscience du sultan. Il envoya donc en mission à Fès Bouhmidi, un de ses meilleurs Khalifas. Ce fut en vain : Bouhmidi fut jeté dans un cachot pour y mourir. Fidèle a son pacte avec les français, le sultan Abderrahman adressa à l’Emir l’ultimarum suivant: Abdelkader doit se rendre, par lui-même, au sultan marocain, ou s’en retourner au Sahara algérien…

    L’étau franco-marocain se resserait autour de la petite armée des combattants de la liberte. Le dénouement de l’épopée était proche commencée 1832.

    Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger

    Ali Tablit, universitaire et membre du conseil scientifique, a mis la main sur un document important, réédité récement par Thala-chihab (Alger). Il s’agit d’un recueil de lettres émanant principalement de Moulay Abderahmane, Sultan du Maroc, aux chefs militaires se trouvant avec son armée à notre frontière occidentale. Le sultan s’est allié aux français contre l’Emir; après avoir été battu par Bugeaud en 1844 (bataille d’Isly) et subi le bombardement de certains de ses ports par la marine française.

    On peut suivre presque au jour le jour dans ce recueil des lettres traduites par l’interprète Algérien Ismail Hamed (1857-1933), les difficultés que connaît l’Emir au cours des dernières années de son combat à la suite de l’accord franco-marocain.

    Dans le courant de l’année 1920, un lot de lettres chérifiennes a été aquis pour le compte de la bibliothèque générale du protectorat au Maroc. Elles émanent en effet de Moulay Abderahmane ben Hicham qui régna de 1822 à 1859 et ont trait aux événements occasionnés dans la region orano-marocaine par l’établissement des français à Alger. Ces lettres vont du 10 avril 1829 au 2 août 1848 et remontent, par conséquent, aux premières démonstrations françaises qui ont precedé la prise d’Alger.

    Cette coorespondance essentielement confidentielle, adressée à son cousin installé à Tlemcen ou ses agents operants à divers titres entre cette ville et Taza, éclaire curieusement les conséquences de la prise d’Alger et ses repercussions variées sur les divers éléments de la population indigène du nord de l’Afrique. Mais ce qui donne un intérêt particulier aux lettres du sultan Moulay Abderahmane c’est qu’elles révèlent la pensée intime de leur auteur, qu’elles mettent à nu les ressorts cachés et les procédés de la politique du Makhzen de cette epoque, ainsi que l’évolution de cette politique selon les circonstances et la nature des evenements.

    Le sultan prend immédiatement position dans la région de Tlemcen, appelé au secours par une délégation de notables de cette ville contre les conquêrants. Envoyant son cousin Moulay Ali à la tête d’une colonne expeditionnaire et charge Sid Driss ben Hommane El Djerrari d’etre l’intermédiaire entre ce prince et les dites tribus.

    Il s’agit évidement de l’établissement definitif des français à Oran et de la situation créée par cet événement grave dans les milieux indigènes.

    Le bombardement de Tanger a causé une vive émotion et avait fait craindre un déarquement; cest pourquoi Moulay Slimane, fils du sultan, est accouru sur Tanger avec une armée et c’est ce prince qui, dans une lettre datée du 27 radjeb 1260 (12 aout 1844) donne des détails précis sur les dégats faits, le compte des boulets lancés sur la ville, énumère les mesures prises, fait lire aux notables de la lettre de sa majesté. Mais s’il donnait de l’inquietude au Makhzen, Abdelkader lui-même n’était pas exempt de soucis : les algériens qui l’entouraient n’étaient pas très nombreux, il lui fallait tirer toutes les sources du pays, qui souffrait alors d’une hausse des prix, et s’y faire assez de partisans pour tenir tête à l’armée du sultan. Il profitait de la facilité que lui offrait la frontière pour se glisser entre le territoire français et les armées chérifiennes et tendre la main aux nomades Beni Guil, Oulad Djrir et autres dont le concours était précieux et dont le pays pouvait, à l’occasion, lui servir de refuge .

    Le sultan ne songe plus à lutter contre les français solidement installés à Tlemcen et à Maghnia; le danger immédiat et qui ne fut jamais redoutable, c’est la présence sur le sol marocain d’Abdelkader qui avec son prestige, son experience des hommes, de la politique et de la guerre, menace même l’existence de la dynastie filalienne. Le sultan s’arrangera toujours avec ses sujets inconstants et les plus turbulants, quand il n’y aura plus à les seduire et les entrainer cet enjoleur habile dont il parle à son fils en ces termes, dans une lettre du 2 choual 1262 (23 septembre 1846) : Quand à ce que vous dîtes avoir appris de cet intrigant (Abdelkader), de son retour sur ses vues premières, de son sentiment sur les événements auxquels ont été mêlés les krarmas et qu’il deplore amèrement, gardez-vous d’y ajouter foi. Soyez aussi en garde contre les propos que tiennent à son sujet ceux qui manquent de discernement et parlent de sa faiblesse et son impuissance; par ses stratagèmes et sa ruse, il est capable d’obtenir ce que la force des armes et le nombre ne lui donneraient pas.

    En effet, Sidi Mohammed, à la date du 28 rabia (15 avril 1845), annonce au sultan qu’Abdelkader a gagné le sahara et s’est installé chez les Hmiyanes à qui il fait payer des redevances, que les français l’ayant appris, ont fait ont fait partir de Tlemcen une colonne avec un fort convoi de chameaux portant 2 mois de vivres.

    Dans la dernière phase de sa carrière, au cours de l’année 1847 l’Emir a causé au gouvernement français, comme au gouvernement marocain, les mêmes preoccupations et les mêmes difficultés, dans la poursuite du même objectif qui était sa capture. Une entre les deux gouvernements était difficile à réaliser, bien qu’ils eussent le plus intérêt. Et cependant, alors qu’il n’y est eut pas entente concertée, la nature même des circonstances à combiner la double pression française et marocaine pour amener l’Emir à se rendre.

    Le sultan ne pouvait, sans compromettre son prestige, faire appel, contre Abdelkader, à l’aide française. Les français, n’ayant pas, les mêmes scrupules, tentèrent d’agir en liaison avec la Makhzen par une voie detournee. Nous en trouvons la preuve dans une lettre de M. de Chasteau du 19 djoumada 1er 1263(5mai 1847), adresse au Caïd Mohamed El Ahmer, envoyé dans le Rif par le sultan pour réduire Abdelkader et ses partisans. Dans cette lettre, le chef de la mission de France au Maroc offre au Caïd de lui fournir des subsides pour l’aider à accomplir sa mission et ramener les rebelles marocains à la soumission au sultan; car, ajoute la lettre, nous avons le plus gand intérêt à l’expulsion du Maroc de l’Emir Abdelkader et sommes decidés tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir.

    Mais voici l’échec du Makhzen souligné par le roi à son fils dans une lettre du 2 radjab 1263(18 juin 1847) marque toute l’importance; on y voit les suites d’une attaque bien conduite par Abdelkader et cette déroute y est jugée comme plus grave que celle de la bataille d’Isly. Il y a là, sur ce dernier desastre, une appréciation que nous n’avons pas trouvé ailleurs : « Nous avons reçu, dit Moulay Adberahman, votre lettre et celles qui l’accompagnaient, nous faisant connaître la façon dont s’est comporte le traitre Abdelkader en attaquant de nuit, avec ses partisans des tribus rifaines, l’armée que vous aviez envoyeé dans le Rif. Dieu veuille que cet événement soit le terme de nos epreuves.

    Voyez, ajoute-t-il, Abdelkader avec le petit nombre d’hommes dont il dispose ,dans un pays qui n’est pas le sien, quels resultats il obtient, grâce a son esprit délié, à ses habiles stratagèmes et à sa politique avisée !… Alors que nous les obtenons pas, nous qui avons le nombre, mais nous manquons d’habileté politique! Il nous faut désormais, déployer avec les tribus rifaines une grande fermeté alliée à une bonne politique et à une administration saine; cela est indispensable pour les ramener dans le devoir.

    La lecture des lettres du sultan Moulay Abderahman, en même temps qu’elles nous éclairent sur l’état intérieur du royaume sous son règne le révele comme un prince habile, plein de sagesse et d’une prévoyance qu’il déploya largement et qui lui font honneur à ses talents, si l’on considère si l’on considere ses moyens et le peu de consistance de ses sujets.

    Nous savions que l’Emir, à la fin de sa carrière s’était trouvé acculé sur la frontière maroco-oranaise entre la mer et la basse Moloya, traque d’un côté par l’armée chérifienne et de l’autre par l’armée francaise et on avait, par une forte image, comparé cette situation désésperée à celle du lion encerclé, dont les rugissements font retentir les échos des montagnes .

    Les détails de cette lutte épique, telles que rapportent les lettres chérifiennes, justifient ce qui a été dit des talents de l’Emir Abdelkader, de son habileté politique et de sa trempe exeptionnelle.

    Notes:

    1)D’apres Ismail Hamet, le gouvernement marocain et la conquête d’Alger, « le sultan estime la défaite de son armée plus grave que celle d’Isly ».

    2)Churchill décrit ainsi le stratagème : »Entièrement couverts d’alfa ….qu’on avait plongé dans la poix et le goudron, deux chameaux furent poussés en tête de la petite colonne (celle de l’Emir) et ont mit le feu à l’alfa des chameaux qui, affolés, se lancèrent au galop furieux … les hommes (marocains) se bousculèrent dans toutes les directions.

    Source : algerie-dz.com

    Tags : Maroc, Algérie, France, Emir Abdelkader, colonisation, colonialisme,

  • Frontière entre l’Algérie et le Maroc

    La frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est une frontière internationale continue longue 1 601 kilomètres ou 1 559 kilomètres si l’on considère les 42 kilomètres avec le Sahara Occidental comme n’en faisant pas partie.

    La frontière terrestre est fermée depuis 1994.
    Sommaire [masquer]
    1 Historique
    1.1 Avant l’occupation française
    1.2 Période française
    1.3 Depuis l’indépendance
    2 Dispute frontalière
    3 Caractéristiques
    3.1 Nord
    3.2 Hamada du Guir
    4 Hamada du Draâ
    5 Références
    6 Liens externes

    Historique

    Avant l’occupation française

    1557, Hassan Pacha repousse les attaques de Mohammed ech-Cheikh sur Tlemcen avant de le faire assassiner pour faire respecter la frontière entre le royaume Saadien et la Régence d’Alger au niveau de l’Oued Moulouya. Cette frontière sera respectée pendant plus d’un siècle avant que Moulay Ismaïl ne réussisse a étendre son territoire jusqu’à la Tafna pour une courte période puisqu’il sera battu en 1663 par le dey Hadj Chaâbane qui le contraint de conclure la paix.
    1795, le sultan alaouite Moulay Sliman entreprit de reconquérir Oujda, le bey d’Oran n’y opposa pas de résistance et la frontière est définitivement fixée à l’oued Kiss.

    Période française

    Frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1963La frontière moderne entre l’Algérie française et le Maroc a été définie la première fois le 18 mars 1845 par le traité de Lala-Maghnia suite à la bataille d’Isly remportée par le Maréchal Bugeaud. Ce traité concernait le nord de la frontière jusqu’à Teniet-Sassi à 120 kilomètres de la méditerranée, le sud n’ayant pas encore été colonisé par les français.

    En 1903 le Général Lyautey fonde Colomb-Béchar poste avancé face au Maroc et les luttes du Cheikh Bouamama. Les autorités marocaines affirment que Béchar a été construite sur leur territoire.

    1912 une nouvelle limite administrative dite ligne Varnier est établie entre Figuig et Tiberiatine.
    La région de Tindouf est conquise par les français en 1934 elle est aussi réclamée par le royaume du Maroc.

    Depuis l’indépendance

    Le « Grand Maroc » revendiqué par l’Istiqlal1956, Allal El Fassi dirigeant de l’Istiqlal énonce sa théorie du Grand Maroc et affirme les revendication sur le Touat, Béchar et Tindouf.

    6 juillet 1961, accord entre Hassan II et Ferhat Abbas président du GPRA stipulant que les revendications marocaines seront discutées le lendemain de l’indépendance de l’Algérie.

    Du 1e octobre au 5 novembre 1963, la guerre des sables. Trêve signé à Bamako.

    Mai-juillet 1966, incidents suite à la nationalisation des mines de Gara Djebilet par l’Algérie.

    15 janvier 1969, Signature du Traité d’amitié de bon voisinage et de coopération d’Ifrane[1].

    Juillet 1970, mise en place d’une commission mixte de bornage.

    15 juillet 1972, signature entre le président algérien Houari Boumediene et le roi du Maroc Hassan II de l’accord frontalier décidé par convention un mois plutôt.

    17 mai 1973, ratification du traité par l’assemblée algérienne.

    28 mai 1992, la chambre des représentants du royaume chérifien ratifie a son tour le traité de 1972 délimitant la frontière avec l’Algérie.

    1994, suite à décision marocaine d’imposer le visa au ressortissants algériens, l’Algérie ferme ses frontières avec le Maroc.

    2004,samedi 31 juillet 2004 l’accès au territoire marocain n’est plus soumis aux formalités de visa suite à une décision prise sur hautes instructions du roi, Mohammed VI .

    2005 le visa d’entrée en Algérie, est levé . Cette décision intervient plus de huit mois après que le souverain chérifien (le 30 juillet 2004 ), Mohammed VI, eut annoncé la suppression du visa pour les Algériens désirant se rendre au Maroc.

    2008 le Maroc souhaite une normalisation avec l’Algérie.

    Dispute frontalière

    La dispute frontalière au nord est due aux interprétations différentes qu’en font les algériens et les marocains. Pour le Maroc la frontière naturelle se situe au niveau de l’Oued Tafna alors que pour l’Algérie elle se situe à l’Oued Moulouya, les deux fleuves étant distant de 100 à 150 kilomètres l’un de l’autre.

    Caractéristiques

    Nord

    La frontière entre le Maroc et l’Algérie débute au nord par l’Oued Kiss sur prés de 48 kilomètres jusqu’à quelques kilomètres du poste frontière de Zoudj Baghel entre les villes de Oujda (Maroc) et Maghnia (Algérie). Il commence a son embouchure sur la Méditerranée en séparant les villes de Saïdia (Maroc) et Marsa Ben M’Hidi (Algérie).

    Après le contournement de ville d’Oujda, la frontière retrouve un obstacle naturel avec les massifs de Beni Snous et Beni Bou Saïd qui s’étendent à l’est côté algérien.

    Après un tracé plus ou moins rectiligne, La frontière épouse en partie les courbes de l’Oued Bou LArjam dans la vallée aride du Chott El Gharbi (lac salé) dans la Wilaya de Naâma. Elle se prolonge avec d’un côté la plaine aride côté marocain et et la plaine steppique côté algérien.

    Hamada du Guir

    Ensuite ce sont les Monts des Ksours contreforts de l’Atlas Saharien qui servirons de frontière naturelle à l’exception de l’enclave formée par la région de l’Oasis de Figuig.
    Un lignage Est-Ouest de près de 160 km de long au nord de Béchar jusqu’à l’Oued EchChair le long duquel elle descend plein sud sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à l’Oued Guir.

    Hamada du Draâ

    Elle repart de façon linéaire sur un axe Est-Ouest sur près de 80 kilomètres avant de repartir plein sud à travers le Hamada du Guir. La frontière est matérialisée par un léger massif côté algérien et par les dunes de la Marzouga côté marocain.

    Ensuite sur près de 200 kilomètres sur un axe Nord-Est – Sud-Ouest le long des contreforts rocheux du Hamada de la Daoura jusqu’à Dayet Ahrbor et la Vallée du Draâ.

    C’est l’Oued Draâ qui 380 kilomètres durant prolongera la frontière jusqu’au point méridien 8° 40′ ouest.

    Enfin pour finir la frontière descend sur 158 kilomètres (dont 42 avec le Sahara Occidental) le long de la ligne située par 8° 40′ ouest.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, frontières, colonisation, 

  • Maroc – Rif : deux ex-prisonniers politiques condamnés à nouveau

    Deux ex-prisonniers politiques du mouvement populaire rifain, le Hirak, ont été à nouveau condamnés à la prison.

    Jamal Mouna a été condamné à 8 mois de prison assortis d’une amende de 5000 dirhams. En 2019 a été libéré après deux ans de prison ferme pour participation au Hirak rifain.

    Nabil Amzgidaou qui venait de sortir de prison suite à une grâce royale, vient d’être condamné à nouveau à quatre mois de prison et doit payer une amende de 500 dirhams. La justice marocaine lui reproche d’avoir participé à une manifestation dans sa ville natale d’Imzouren.

    Selon plusieurs militants de la région du Rif cités par le site Arif News, ces punitions visent à semer la peur parmi les rifains. «Le Maroc veut terroriser les rifains pour empêcher que le meurtre de Mohsin Fikri et le début du mouvement populaire rifain ne soient commémorés», a déclaré un militant. Un autre activiste d’Al Hoceima a déclaré à Arif News que « le Maroc veut rendre la vie impossible aux Rifains pour les pousser à embarquer sur les bateaux d’émigration, ainsi Rabat change la démographie de la région en sa faveur et les Rifains doivent laisser de la place pour cela».

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, répression, Jamal Mouna, Nabil Amzgidaou,

  • Maroc : Il y a six ans, le cauchemar du hacker Chris Coleman

    C’était au début de mois d’octobre de l’année 2014. Un mystérieux hacker a commencé à distiller des documents classés confidentiels sur la toile. L’Etat marocain vit épreuve sur épreuves ses publications et ses provocations verbales. Surtout Mbarka Bouaida, à l’époque ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères que le Makhzen avait avancée en raison de la fortune de sa famille. Mbarka a été littéralement terrorisée par le hacker qui semble l’en vouloir à cause de ses origines sahraouies. Les photos de son mariage et une lettre adressée à son mari ont été étayées sur la toile.

    Interrogé sur ses fins, il déclare vouloir déstabiliser la diplomatie marocaine et rendre service à la cause sahraouie. Le chef de la diplomatie marocaine à l’époque, Salaheddine Mezouar, a pointé du doigt la France, avec laquelle les relations traversaient une période glaciale en raison de l’affaire El Hammouchi. Lors d’une visite en France,ce dernier a été convoqué par la justice française suite à una plainte déposée par un citoyen franco-marocain et un autre franco-sahraouie. En effet, derrière ce hacker, l’ombre des services secrets plannent en vue de faire pression sur le Maroc pour l’amener à reprendre la coopération judiciaire qu’il avait suspendue pour protester contre le traitement réservé au chef de ses services de sécurité.

    Le contenu desdits documents divulgués sont exposés sous les rubriques suivantes :

    -les menaces du Makhzen contre l’Algérie ;

    -le dossier du Sahara occidental ;

    -l’offensive marocaine en Afrique ;

    Ces révélations confirment que le Maroc regarde toujours l’Algérie comme son ennemi stratégique exclusif. Dans cette veine, il met en branle une stratégie élaborée, cohérente et touffue visant à consumer l’Algérie. Pour cela, le Makhzen n’hesite à endosser le costume de sous-traitant fidèle au bénéfice de la France dont le soutien est vital pour Rabat.

    Les révélations du hacker dénommé Chris Coleman se sont limités au lobbying dans une question considérée névralgique pour le Makhzen, le Sahara Occidental, sans vouloir atteindre aux questions stratégiques, tels que le jeu du Makhzen avec la menace terroriste, l’émigration, le trafic de drogue et les pratiques marocaines avec les personnalités françaises à Marrakech, notamment la prosotitution et la pédophilie. L’opération a été clôturée par le succès puisque, trois mois après, au mois de février 2015 plus précisément, Mohammed VI s’est rendu à Paris rencontrer François Hollande et mettre fin à la brouille entre les deux pays.

    Celui qui a été qualifié de « Snowden marocain » a semé la zizanie dans les milieux du pouvoir marocain qui a gardé le silence total sur cette sorte de boîte de pandore qu’il aurait fallu pour le Makhzen qu’elle ne s’ouvre jamais. Il n’a pas hésité à prouver l’authenticité de ses documents lorsque des responsables marocains l’ont accusé de faux.

    Qu’il a inquiété les hautes sphères de l’Etat marocain, il n’y a aucun de doutes là-dessus. Pour certains, il a mimé ceux qu’il prétendait vouloir déstabiliser. Une chose est sûre, avec sa déclaration d’amour envers la cause des sahraouis, il a signé son acte de divorce avec les marocains, toutes couches confondues. A l’instar de leur Makhzen, la question sahraouie est une ligne rouge.

    Pourquoi le dossier du Sahara Occidental ?

    Parce que c’est le talon d’Achille du régime. Un épineux dossier empoisonné légué par le roi Hassan II à son fils Mohamed VI qui a été envahi par l’armée chérfienne en vue de sauver la monarchie alaouite menacée par plusieurs tentatives de coup d’Etat. C’était le soupapa de sécurité qui a fini par échapper à son contrôle. Un dossier qui « schlingue » à tous les niveaux, tant les montants alloués à la corruption des élites marocaines et internationales, pour plaider la cause de la souveraineté chérifienne ont été (et sont toujours) faramineuses. Tant la crédibilité des uns est souillée par une partie de jambes en l’air ou une invitation au luxueux palais de La Mamounia. Le hacker a pris le soin d’étaler les factures payés par Mourad El Ghoul dont l’ordinateur hébergeait le programme Amadeus pour faire les réservations en live.

    Par la force des choses, la question sahraouie est devenue le lieu d’une surdétermination ; elle semble condenser toutes les inimitiés que le Makhzen nourrit à l’endroit de l’Algérie, mais ce n’est plus à travers ce dossier qu’il faut envisager la question du leadership régional ; c’est à l’inverse, à travers le prisme de la question de l’hégémonie au plan régional qu’il faut administrer le dossier du Sahara occidental. C’est cette inversion du sens de la détermination provoquée par les retournements géostratégiques en cours, que le Makhzen semble avoir intégré dans sa stratégie visant à bousculer l’Algérie, comme en atteste le contenu des documents officiels marocains dévoilés par Chris Coleman.

    Des sommes faramineuses ont été versés à des journalistes étrangers, notamment américains, pour que leurs articles et leurs reportages lient le Front Polisario au terrorisme jihadiste. Richard Miniter, prétendu expert en investigation journalistique, a reçu 20.000 dollars pour la rédaction d’un seul article.

    Les journalistes français à la solde du Makhzen

    Le hacker a dénudé les relations de quatre journalistes français avec les services secrets marocains dont le contact était Ahmed Charaï, patron d’un groupe de presse dont fait partie L’Observateur du Maroc qui relayait régulièrement des chroniques rédigées par Mireille Duteil ( du Point), José Garçon (ancienne journaliste à Libération) Dominique Lagarde (ancienne rédactrice en chef à l’Express) et Vincent Hervouet, éditorialiste sur TF1 et présentateur sur LCI.

    Grâssement payés par l’Etat marocain, les articles des journalistes français visaient à édulcorer le régime de Mohammed VI et plaidaient ses thèse sur le Sahara Occidental. Le journal algérien a relevé entre 22 et 26 chroniques consacrées à la question du Sahara Occidental, toujours favorables à la position de Rabat. Dans ces révélations, les algériens ont trouvé enfin le secret de l’acharnement de la presse française contre l’Algérie et surtout à l’image positive extérieure travaillée à coups de centaines de millions de dollars.

    Ces révélations ont contribué à ternir davantage l’image de la presse française et ont remis sur la table la question de la fiabilité des informations livrées par les médias de l’Hexagone sur l’Afrique.

    La préparation du retour à l’Union Africaine

    Parmi les documents révélés, les activités marocaines visant à préparer le retour du Maroc à l’organisation panafricaine qu’il avait quitté en 1984 suite à l’adhésion de le République Arabe Sahraouie Démocratique à l’Organisation de l’Unité Africaine.

    Dans ce but, Rabat comptait sur le soutien de la France et ses pays satellites : Sénégal, Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Guinée Conakry…

    Avec les africains, les diplomates marocains n’hésitaient pas à faire des dons monnétaires de la main à la main. Selon un document confidentiel, les ambassadeurs de plusieurs pays ont reçu 5000 dollars en guise d’encouragement dans l’entreprise marocaine visant à exclure la question du Sahara Occidental de l’agenda de l’Union Africaine. Le Ministre sénégalais des affaires étrangères à l’époque, Mankeur Ndiate, avait l’habitude de passer chaque année à l’ambassade du Maroc à Dakar pour recevoir la quantité de 140.784 dirhams (13.000 euros) sous couvert de cadeau pour permettre à des membres de sa famille de réaliser le pèlerinage à La Mecque.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, Hacker Chris Coleman, Afrique, Makhzen, 

  • La variété locale du cannabis au Maroc est-elle la voie à suivre?


    Par Pierre-Arnaud Chouvy, CNRS-Prodig, Geopium

    Le Maroc serait l’un des principaux producteurs de haschich au monde depuis les années 80, lorsque la production à grande échelle s’est vraiment développée dans la région du nord du Rif, où la culture du cannabis est tolérée depuis longtemps.

    Au cours de la dernière décennie, la culture du cannabis dans le Rif a subi sa plus importante évolution depuis l’émergence de l’industrie du haschisch dans les années 1960. Une grande partie de la variété locale de cannabis kif (une race locale) a été rapidement supplantée par des hybrides modernes avec des rendements de résine beaucoup plus importants et une puissance beaucoup plus élevée qui peuvent produire de plus grandes quantités d’un haschich plus puissant. En conséquence, il est probable que la baisse des deux tiers signalée de la culture du cannabis qui a commencé au milieu des années 2000 en raison de pressions accrues en matière de répression a été au moins partiellement compensée par une augmentation des rendements.

    En effet, à partir de la fin des années 2000, l’industrie marocaine du cannabis s’est adaptée à la pression locale et à la concurrence internationale (substitution des importations en Europe) en se transformant grâce à l’utilisation de variétés de cannabis à haut rendement, des pratiques de culture modernes et des techniques modernes de production de haschisch, avec le résultat est que des dérivés de cannabis plus puissants et plus variés sont maintenant produits.

    Alors que l’adoption de telles variétés à haut rendement s’est très probablement avérée économiquement avantageuse pour les producteurs locaux, au moins en rendant le nouveau haschisch marocain plus attrayant et exportable, le passage massif du kif principalement pluvial à des hybrides systématiquement irrigués a alourdi le fardeau sur les ressources en eau limitées de la région. Face à une utilisation non réglementée et sans entrave des eaux souterraines par l’industrie modernisée du cannabis et à une sécheresse nationale prolongée qui a déclenché des troubles sociaux depuis 2015, les autorités marocaines auraient choisi d’interdire le semis d’hybrides assoiffés pendant la saison 2020.

    Dans l’intervalle, selon les discussions tenues avec les agriculteurs du Rif, les mesures de confinement et les fermetures de frontières provoquées par la pandémie COVID-19 (y compris au Maroc) ont gravement perturbé l’importation de semences hybrides approvisionnées annuellement principalement en Espagne et aux Pays-Bas. En conséquence, le semis de graines hybrides a été largement compromis et la plupart des cultivateurs de cannabis marocains ont dû recourir à la culture du kif, la variété locale du cannabis marocain qui est par définition la mieux adaptée à son environnement naturel, compte tenu notamment de la rareté croissante des ressources en eau. Il est probable, cependant, que certains agriculteurs auront eu recours à des semis d’hybrides pollinisés par des plantes kif voisines, même si cela impliquait des rendements réduits.

    Pourtant, interdire la culture d’hybrides ne garantit pas une moindre utilisation de l’irrigation puisque des rendements bien plus élevés peuvent être obtenus avec le kif irrigué qu’avec le kif pluvial. La récolte 2020 pourrait bien s’avérer financièrement intéressante car les graines hybrides coûteuses auront été remplacées par des graines de kif gratuites obtenues à partir des récoltes passées, car les systèmes d’irrigation mis en place pour les hybrides peuvent être utilisés pour augmenter les rendements de kif, et comme le haschisch produit à partir de la atteignant déjà des prix plus élevés au cours des dernières saisons.

    La perturbation causée par la pandémie associée aux restrictions liées à la sécheresse à la culture hybride peut avoir un côté positif puisque les ressources en eau de la région sont trop rares pour permettre la culture d’hybrides à grande échelle à long terme. De plus, le passage massif du kif aux hybrides pourrait contrecarrer les opportunités des agriculteurs marocains de profiter des valeurs intrinsèques et ajoutées de leur terroir, de leur race et de leurs techniques de production traditionnelles (tamisage manuel à sec). Surtout dans un marché déjà saturé de produits de cannabis issus d’hybrides.

    L’avenir de la région du Rif dépend en grande partie de l’avenir de l’industrie du cannabis car le cannabis est l’une de ses rares cultures commerciales rentables. Et l’avenir de l’industrie du cannabis dans le Rif dépend à la fois de pratiques urgentes de conservation des ressources naturelles (en particulier du sol et de l’eau) et du développement d’une culture de cannabis artisanale de haute qualité qui se distinguera sur un marché mondial à croissance rapide et compétitif où les hybrides modernes puissants et les variétés locales rares sont les grandes tendances.

    L’avenir du Rif et celui de son industrie du cannabis sont intimement liés et peuvent être prometteurs à condition de mettre l’accent, sur le terroir, ou sur ce qu’on a appelé le «goût du lieu» en anglais. La pandémie et la sécheresse devraient être considérées comme des opportunités pour le Rif de relancer son agriculture pré-intensive et hybride: en valorisant et en préservant ses caractéristiques géographiques et historiques distinctives, ses pratiques agricoles à faible impact (peu d’irrigation et d’intrants chimiques) , l’originalité et la typicité de son haschich, ainsi que sa qualité.

    Ceci peut être réalisé en préservant la race locale du Rif car seule la variété kif est adaptée aux sols difficiles et aux conditions climatiques de la région du Rif: en préservant le kif, on peut préserver le Rif et vice-versa.

    Au final, seule une réglementation légale rendra possible les réglementations environnementales et agricoles nécessaires en reconnaissant le Rif comme un terroir de cannabis, où le haschisch produit selon des normes biologiques et plus équitables se voit attribuer une appellation d’origine protégée à valeur ajoutée dans un environnement de plus en plus compétitif. marché mondial du cannabis.

    Source :idpc.net, 8 oct 2020

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, kif, chanvre, marijuana, drogue, stupéfiants,

  • L’Algérie fournit le Maroc en électricité

    L’Algérie, pays voisin du Maroc a toujours été en avance dans le domaine énergétique, en raison de l’abandon de ses ressources naturelles, essentiellement le gaz, et son réel savoir faire dans la production et la gestion de l’énergie . Malgré sa superficie ( 5fois la France ), le taux d’électrification global Algérien ( donc rurale compris)est de 98%, un chiffre comparable à ceux des pays développés . et Malgrès les différents contentieux qui opposent les deux pays, le volet énergétique et principalement l’électricité a toujours été considéré par les deux parties comme un sujet sensible, stratégique, et ne souffre donc d’aucune contrainte . Beaucoup de Maghrébins ignorent que les réseaux Algériens, Marocains, et Tunisiens sont interconnectés, et donc l’Algérie à maintes reprises a lissé son surplus d’électricité au Maroc comme avec la Tunisie également .

    Sonelgaz fournit au Maroc depuis plusieurs années, selon l’économist, entre 5 et 10% de la consommation Marocaine.

    Après avoir bouclé son dernier exercice avec un chiffre d’affaire de 1.5 milliards d’euros ( soit 2 milliards de dollars) Sonelgaz s’est lancé dans un énorme programme d’investissement , plus de 5000 Mw d’électricité, et sans compter les futurs investissements à court terme, et qui feront , de la compagnie Algérienne un producteur et un distributeur d’électricité de premier plan dans le bassin méditerranéen.

    ONE qui n’est pas producteur, mais distributeur, est donc entrains d’étudier, à la demande de Sonelgaz, la création d’un joint venture avec Sonelgaz-ONE, qui leur permet d’approvisionner le Marché Marocain, et d’ exporter l’électricité Algérien vers l’Europe . Cependant une telle association supposerait que l’ONE assainirait sa délicate situation financière, en raison de ses endettements lourds à long terme de 16 milliards de dirhams et une trésorerie déficitaire de près de 3 milliards de dirhams. Pour ne rien arranger, le redressement fiscal auquel a eu droit l’ONE en 2006 a engendré une perte abyssale de 1,7 milliard de dirhams, alors que les provisions sur des créances clients quasiment irrécupérables lui coûteront près de 1,5 milliard de dirhams. L’Office doit en plus débourser quelque 13,5 milliards de dirhams pour externaliser sa caisse de retraite, un montant qu’il ne pourra mobiliser par ses propres moyens. Une recapitalisation de l’Office est d’ailleurs prévue dans le projet de loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité, projet qui tarde à atterrir dans le circuit législatif, et qui pourrait peut être intéressé la compagnie Algérienne Sonelgaz.

    La compagnie nationale algérienne Sonelgaz envisage d’exporter de l’électricité en Espagne en installant un réseau de distribution d’électricité transitant par le Maroc, a déclare Nouredine Bouterfa, PDG du groupe, à Reuters.

    Il a ajouté que Maroc achevait une ligne de 400 KW qui sera reliée au réseau de Sonelgaz, dans l’ouest de l’Algérie, et transportera de l’électricité en Espagne.

    Rappelons que Sonelgaz a la possibilité d’acheminer son électricité directement en Europe, sans passer par le Maroc, comme est entrains de le faire Sonatrach pour le gaz, mais ce rapprochement énergétique entre les deux pays voisins pourrait relancer un partenariat économique et durable, où non seulement le Maroc pourrait combler ses insuffisances énergétiques, mais même gagner des royalties de transit sur l’électricité Algérien qui sera fourni à l’Espagne.

    Source : algerie-dz.com

    L’Algérie va vendre son électricité au Maroc via la bourse de l’électricité d’Espagne

    L’Algérie compte dorénavant vendre son excédent d’électricité à certains pays, dont le Maroc, via la bourse de l’électricité en Espagne, a déclaré le ministre de l’Energie Mustapha Guitouni.

    « Le dossier relatif à l’exportation de l’électricité est ancien, il remonte à plusieurs années. La nouveauté dans ce dossier est que l’Algérie va aller vers la bourse pour vendre son excédent de l’électricité vers la Tunisie et le Maroc », a-t-il déclaré à l’agence de presse APS.

    « Cet excédent, nous allons le commercialiser, nous devons être prêts pour cela avec la préparation des réseaux et la mise en place de mesures de protection nécessaires afin de vendre, à condition qu’il soit mis sur le marché », a-t-il ajouté, rappelant que son pays jouit d’une capacité électrique de 19.000 megawatts, et un excédent de 9000 megawatts en hiver.

    Source : Bladi.net

    Tags : Maroc, Algérie, énergie, électricité, Espagne, 

  • Maroc : »Like a virgin »

    Des hymens artificiels, promettant de simuler «la première fois», sont commercialisés par une société chinoise qui entend bien percer dans les pays musulmans. Exemple au Maroc avec le récit de TelQuel.

    Se refaire une virginité comme on s’achète un string. Au souk du coin, en moins de cinq minutes et pour moins de 26 euros. On dirait une pub, ce sera bientôt une réalité. L’hymen artificiel, produit chinois digne d’une boutique de farces et attrapes, risque de faire fureur sur le marché informel marocain. Quèsaco ? Une petite poche translucide de quelques centimètres de large contenant du liquide rouge, placée à l’intérieur du vagin environ vingt minutes avant le rapport sexuel. Sous l’effet de la chaleur corporelle, la membrane se dilate et, lors de la pénétration, une sensation de défloration est ainsi recréée, le liquide rouge se répand, imitant la rupture de l’hymen et tachant de quelques gouttes les draps. Le tour est joué pour une somme modique.

    Ce produit d’origine japonaise, conçu dans les années 1990 par un fabricant d’accessoires coquins, était proposé comme sex-toy pour couple débridé. Mais la société chinoise Gigimo, qui propose une livraison dans le monde entier, sous pli discret, pour 21 euros, a saisi le potentiel commercial d’un tel produit dans les pays musulmans. Bien décidé à pénétrer ces marchés, Gigimo s’est offert, fin septembre, une publicité – en arabe – sur les ondes égyptiennes. Stupeur dans les chaumières. La presse locale enfonce le clou en affirmant que le produit serait bientôt disponible sur le marché pour 10 euros. Scandale dans le landerneau politique. Les députés conservateurs montent au créneau. Le cheikh Sayed Askar, membre des Frères musulmans et de la commission parlementaire des Affaires religieuses, demande au gouvernement l’interdiction d’importer et de commercialiser ce produit “dangereux”, qui permettrait aux femmes de “succomber à la tentation du vice”. La polémique franchit vite les frontières et arrive au Maroc avant même le produit incriminé.

    “Depuis quelques semaines, je reçois des patientes qui me demandent mon avis sur cet hymen artificiel. Elles veulent savoir s’il existe des risques pour leur santé et où se le procurer”, raconte Aboubakr Harakat, sexologue à Casablanca. Ne relevant pas du domaine médical, c’est sur le marché informel que le produit pourrait être disponible. Mais, pour l’heure, l’hymen chinois n’a pas envahi les étals comme les autres produits made in China. “Vous ne trouverez pas ça ici”, lance, catégorique, le propriétaire chinois d’une boutique du souk casablancais, se faisant presque menaçant. Pourtant, dans ce quartier, tous semblent bien connaître Gigimo. A la vue de la photo, les vendeuses sourient jaune. “Les Chinois sont extrêmement méfiants. Ils ont conscience que la virginité est un sujet sensible et ne commercent qu’avec des acheteurs qu’ils connaissent bien”, confie un employé d’une échoppe chinoise, convaincu que le produit circule en petites quantités, même s’il n’en a pas vu lui-même. Quelques portes plus loin, un autre commerçant, marocain, lâche : “Cela n’existe pas au Maroc. C’est bloqué à la douane.” A-t-il tenté de l’importer ? Impossible d’en savoir plus.

    Il n’en fallait pas plus au Conseil des oulémas de Rabat, qui, fidèle à l’adage “mieux vaut prévenir que guérir”, n’a pas attendu pour se prononcer sur le sujet. Sans surprise, il condamne cette “brèche ouverte” aux relations illégitimes. Dans une fatwa émise fin octobre, ces gardiens du temple religieux réaffirment que, selon le Coran, “l’hymen ne peut être recousu” et déclarent que l’utilisation d’un hymen artificiel est une “tricherie interdite” qui porte “atteinte aux principes et valeurs de l’islam”. Les oulémas s’attaquent aux utilisatrices et aux vendeurs du gadget, qui portent préjudice aux maris. Mais les théologiens ne sont pas unanimes. Pour Abdelbari Zemzami, député islamiste du Parti de la renaissance et de la vertu, l’hymen artificiel peut être licite pour les femmes victimes de viol ou en cas de perte accidentelle de la virginité. Et l’ancien imam d’ajouter qu’il n’existe pas d’obligation d’en informer l’époux. “Le mariage est souhaitable dans l’islam, et tout moyen pour y parvenir est légitime”, a-t-il expliqué dans la presse. Les artifices de simulation de la virginité se banaliseront suffisamment pour que l’hypocrisie sociale sur ce sujet s’arrête, se prête à rêver Aboubakr Harakat. “Ce produit aura peut-être le mérite d’ouvrir un débat de société sur la virginité”, estime le sexologue. Qui conclut : “A ce rythme, dans deux ou trois générations, la virginité sera tombée aux oubliettes.”
    Wafaa Lrhezzioui

    Source : telquel-online.com, 21 janvier 2010

    Tags : Maroc, virginité, kit virginité, mariage, société, traditions,