Catégorie : Maroc

  • Il a envoyé 66.000 euros au Maroc par Western Union- Traficant arrêté à Courtrai

    Belgique : Un traficant cachait l’argent dans une couche

    Un marchand a caché de l’argent dans une couche: deux ans de prison et 45000 euros d’argent de la drogue confisqués

    Un homme de 27 ans, originaire de Courtrai, a été condamné par le tribunal pénal de Courtrai à une peine de prison effective de 24 mois et à une amende de 12 000 euros pour trafic de drogue.
    Le 14 mai, la police a surveillé le domicile de Nourredine El G. à Hovenierstraat à Courtrai.

    Les agents ont vu comment il avait eu de brefs contacts avec les occupants de divers véhicules. Une perquisition à domicile a donné 105 grammes de cocaïne, de poudre blanche et 4 750 euros en espèces. Cet argent était caché dans une couche.

    L’enquête a montré qu’il avait déjà transféré plus de 66 000 euros via Western Union vers son pays d’origine, le Maroc. «Ce n’était pas uniquement de l’argent de la drogue», se défendit encore El G.. Lui-même n’a pas consommé de drogue. Le juge a également confisqué un téléviseur et un vélo.

    Het Laatste Niewus, 6 oct 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Belgique, Maroc, trafic de drogue, cocaïne, cannabis, haschich, blanchiment,

     

  • Anvers : La Banque Chaabi du Maroc investie par la police financière

    Selon l’activiste rifain Youba El Ghadioui, le siège de la Banque Chaabi du Maroc à Anvers a été investi par des éléments du service des impôts accompagnés de la police.

    Hier mardi, vers aux alentours de 14h, « un commando de plusieurs dizaines de policiers et d’agents des impôts ont été vus en train d’investir la filliale de la Banque Chaabi du Maroc se trouvant à la Kirkstraat, en plein centre de la ville d’Anvers d’où ils ont sorti plusieurs caisses qui contenaient probablement des dossiers », indique la même source.

    En 1996, la Commission bancaire et financière a infligé à cette même banque une amende administrative de cinq millions de francs après avoir constaté que cet établissement financier avait «gravement transgressé les dispositions» de la loi du 11 janvier 1993 relative à la «prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux».

    Tags : Maroc, Banque Chaabi du Maroc, blanchiment, impôts, Anvers, Antwerpen, Belgique, 

  • Maroc / Les bonnes: L’esclavage des temps modernes

    « Aujourd’hui, c’est le premier jour du mois sacré de Ramadan. Je me suis réveillée à l’aube pour préparer le s7our à toute la famille. J’ai fait le plateau de la fille de Lalla, et je l’ai monté dans sa chambre. C’est drôle quand même, d’imaginer toute une chambre et toute une salle de bain pour une seule personne, bon je me perds là, j’en reviens au s7our. Quant à Lalla et Sidi, je leur ai dressé une table dans le jardin, et j’ai mis les « Sllayates » en direction de la Mecque pour qu’ils puissent prier à l’air frais. Ils aiment bien sentir l’odeur des orangers pendant leur prière de l’aube. Et moi, en ce beau matin, comme tous les autres, je m’installerai dans la cuisine des bonnes, et je mangerai un morceau de pain de bonnes, tartiné de margarine de bonnes, avec du lait de bonnes, agrémenté de dattes de bonnes, pour finir par un verre d’eau du robinet, mais du robinet des bonnes. Puis j’irai dans ma petite chambre de bonne, dormir une heure de plus, peut être deux, avant que Lalla ne me bipe pour me réveiller.

    8h30, mon Nokia 1100 me fait l’effet d’un marteau piqueur sur la nuque, j’ai envie de le fracasser contre un mur mais ces trucs là sont indestructibles. Je le sors de sous l’oreiller, c’est Lalla, il est temps de se réveiller. Je vais faire ma toilette, comme vous l’avez deviné, dans ma salle de bain de bonne, et puis je fais ma prière. Ce matin, je prie de rencontrer Mouhanad quand j’irai faire les courses avec Lalla, qu’il tombera sous mon charme, et que je partirai avec lui en Turquie, là où il habite. Plus sérieusement, je prie pour que Lalla oublie de fermer la porte de sa chambre à clés. Bref, au boulot.

    Lalla dépose le petit à l’école, et Sidi la grande au lycée. Je monte donc ranger les chambres des enfants. La fille de Lalla garde une chambre nette et rangée, ce qui me facilite énormément la tâche. Je n’ai plus qu’à faire la poussière, le parterre, la salle de bain, changer les draps, faire les carreaux, et plier le linge, une quantité astronomique de linge. Je suis sure qu’elle ne remet jamais la même chose deux fois la même année. Elle est gentille, on a quasiment le même âge, et elle me demande toujours de lui tenir compagnie. Elle me raconte ses prouesses amoureuses, elle me maquille, je lui raconte mes histoires avec L’hachmi. Par moment, je sens une véritable complicité s’installer entre nous, puis je me souviens qu’on ne vient pas du même monde, et puis c’est tant mieux, si elle pense que nous sommes complices, elle ne se doutera jamais que c’est moi qui lui ai volé sa chaine en or.

    Je passe à la chambre du petit, le gosse le plus bordelique de la planète. Lalla dit que c’est parce qu’il est créatif, et que retourner tous ses placards sens dessus dessous est un moyen d’expression qui cache un grand génie. Moi j’appelle ça, « 9ellet tterch » (carence en gifles). Heureusement, son tiroir est ouvert, une grosse enveloppe pleine de billets de 100 m’aguiche depuis tout à l’heure, c’était son cadeau d’anniversaire. Quelle idée, donner des sommes aussi obscènes a un gamin de 10 ans. Je me serre copieusement, ça m’aidera à ranger son bordel. Je déteste les gosses.

    Je me dirige vers la chambre de Lalla, elle est fermée à clés. Bon, tout à l’heure alors. Je descends en cuisine, je m’attèle à la tâche. Nous avons des invités ce soir. Il faut commencer par épousseter tous les salons, frotter le marbre du parterre au savon noir, puis passer la serpillère. Faire une machine ou deux et commencer à préparer le ftour et le diner. J’ai la tête qui tourne, j’ai faim, et il n’est que midi. Lalla rentre, elle m’ouvre la porte de sa chambre, j’ai 15 minutes chrono pour la ranger sous son œil inspecteur. Je ne peux me permettre de rien prendre, trop risqué. Elle inspecte les chambres de ses enfants, me reproche la poussière sur les jouets du petit, et puis nous nous dirigeons vers la fournaise, pardon, la cuisine pour finir les repas.

    16h, Lalla vas faire sa prière puis une petite sieste. J’essaye de tout bâcler en cuisine pour en faire autant. J’emmène tout de même un panier à linge dans ma chambre qui me servira potentiellement d’alibi. 17h15, je me réveille, je me lave le visage, et je remonte en cuisine. Ma sieste m’a fait du bien. Bientôt, j’entends Lalla m’appeler. Merde, je suis sure que je me suis faite choper, mon père va me couper les jambes. Je vais la voir, et en fait non, elle ne s’est toujours pas rendu compte de mon crime. Elle a un cadeau pour moi, un sachet Marjane, avec un pyjama de bonnes, et des sandales de bonnes. C’est gauche mais je dis merci quand même. Alors qu’elle passe sa vie à s’acheter des chandails en cachemire chez Un Deux Trois, elle aurait pu faire l’effort d’au moins aller dans un vrai magasin, au lieu de m’acheter un pyjama difforme de grande surface. Est-ce trop bien pour moi? Ou suis-je trop « Bonne » pour ça. Mais bon, c’est le geste qui compte. Ce n’est pas finis, elle me tend une enveloppe, me fait la bise et me lance un « mabrouk l3wacher » chaleureux. Mon père ne m’a toujours pas souhaitée un ramadan mabrouk. Ça me touche. Il y a 5 billets de 100 dans l’enveloppe. J’espère qu’elle ne le dira pas à mon père pour que je puisse les garder. Motivée, je retourne en cuisine, je finis de préparer les plats, je dresse la table, tout va très vite.

    Les invités commencent à arriver, tout est prêt. Nous n’attendons plus que l’Adane. Allahou Akbar, et c’est parti, les invités commencent à manger, je ne mangerai pas avant 20 minutes, je dois sortir les jus frais du frigidaire, servir les briouates du four. Je romprai le jeune en 10 minutes avant de faire le café. Une fois le café servi, et les plateaux jonchés de bouffe revenus en cuisine, je me jette dessus comme une sauvage. Je mords à pleines dents dans tous les choux à la crème qu’on m’a toujours refusé parce que ce n’était pas pour les bonnes, je n’arrête pas de mâcher. J’en profite à fond. Les plateaux de café et de thé reviennent, merde, plus de café. Tant pis, je me ferai un café de bonnes, c’est dégueulasse mais au moins c’est du café. Peut-être aurais-je plus de chance demain. Je range la cuisine et puis Lalla revient me voir. Elle a une nouvelle à m’annoncer. Demain, une nouvelle fille viendra travailler avec moi, elle ne passera pas la nuit et sera sous ma supervision. Elle s’occupera de ranger les chambres et je m’occuperai de la cuisine. Elle constitue pour moi, le parfait bouc émissaire à ma main légère. Hamdoullah. Quelqu’un sonne à la porte, c’est mon père. On est vendredi, il vient, après les prières des tarawi7, récupérer mon salaire hebdomadaire, l’équivalent de 40 euros. Lalla ne l’as pas mis au courant du petit cadeau qu’elle m’avait fait plus tôt. Hamdoullah. Plus tard, je compterai mon petit butin de la journée, et je le rajouterai à ma cagnotte. Bientôt, j’irai à Dubaï à travers une passeuse que j’ai rencontrée au Hammam. Dubai, c’est mon Eldorado, c’est un nouveau monde qui s’offre à moi. »

    Au Maroc l’esclavage persiste. Les femmes de ménage sont une marchandise efficace à prix bas, vendues de force par leurs familles, ou par leurs conditions, à des bourreaux qui se pensent bons et altruistes alors qu’ils ont le cul entre deux chaises: considérer la bonne comme un membre de la famille, ou la considérer comme un employé avec qui il faut entretenir des relations professionnelles. Notre société schizophrène, fait de la bonne son amie et son ennemie. Jamais assez bonne pour vivre comme ses maitres, et toujours trop bonne pour bénéficier de la CNSS. Il est grand temps de rendre son humanité à la femme de ménage, et d’arrêter cette hypocrisie qui fait que Lalla pleure en regardant Enquête Exclusive qui relate la souffrance des Philippines dans les foyers américains, alors que s a bonne est entrain de faire les 12 travaux d’Hercules en vue de la réception du lendemain.

    Source : La vérité qu’on n’ose pas dire 

    Tags : Maroc, bonnes, esclavage, exploitation, abus, viol, pédocriminalité, pédophilie, ménage, travaux ménagers,

  • Le Maroc assouplit les formalités d’entrée dans le pays

    Le Maroc facilite les formalités d’entrée pour ceux qui souhaitent entrer dans le pays: désormais, seul le tampon Covid-19 négatif suffit, dont les résultats n’ont été délivrés que 72 avant le départ du vol. Jusqu’à présent, la validité était de 48 heures. La sérologie n’est plus obligatoire.

    Même sans ouvrir les frontières, fermées en raison de la pandémie depuis le 15 mars, le gouvernement écoute les demandes insistantes des professionnels du tourisme.

    Les voyageurs exemptés de visa peuvent se rendre au Maroc, à condition d’avoir une réservation d’hôtel confirmée.

    Les professionnels étrangers sont également admis s’ils sont invités par des entreprises marocaines.

    Les nouvelles dispositions ont été annoncées par la compagnie aérienne nationale Royal Air Maroc et sont déjà en vigueur.

    Source : Travel Non Stop, 5 oct 2020

    Tags : Maroc, coronavirus, tourisme, voyages, Royal Air Maroc, test, réservation, hôtel, visa, 

  • Le Maroc, parmi les pays où les malades mentaux son enchaînés

    Les personnes ayant des problèmes de santé mentale sont toujours enchaînées dans 60 pays

    Dans un nouveau rapport, «Vivre dans les chaînes», l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch affirme que les personnes ayant des problèmes de santé mentale sont encore littéralement enchaînées. Ou ils sont confinés dans de petits espaces, souvent pendant des années. Cela se produit toujours dans le monde dans soixante pays, en Asie et en Afrique, mais aussi au-delà. Leur propre famille et leurs institutions en sont coupables, ou ils ne voient souvent pas d’autre solution en raison d’un manque de soins accessibles.

    Rony Van Gastel

    Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants seront encore enchaînés en 2020 en raison de leur handicap mental. « Cette pratique (appelée enchaînement en anglais) est inacceptable pour Human Rights Watch. Dans la perspective de la Journée de la santé mentale du 10 octobre, l’organisation de défense des droits de l’homme lance une campagne pour mettre fin à ces pratiques souvent barbares.

    Selon le porte-parole Jan Kooy, le problème survient principalement en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Mais des cas ont également été signalés en Amérique latine et même en Europe. Un rapport de 56 pages décrit des situations poignantes. Des centaines de témoignages ont été enregistrés, dans des pays comme l’Afghanistan, la Chine ou l’Indonésie. En Afrique, par exemple, cela concerne le Kenya, le Nigéria ou le Maroc. Au total, cela concerne jusqu’à soixante pays.
    Malheureusement, l’enchaînement est souvent bien plus qu’une mesure occasionnelle à court terme. «Certaines personnes vivent attachées à un arbre pendant des mois, voire des années», explique Kriti Sharma, chercheuse à Human Rights Watch (HRW). « D’autres sont enfermés dans une bergerie. Ou ils vivent dans un espace très restreint, où ils se soulagent au même endroit où ils dorment ou passent la journée ». Les enfants sont également les victimes, dans certains cas ils n’ont pas plus de dix ans.

    Made, un homme de l’île de Bali en Indonésie, est enfermé dans une petite cellule construite spécialement pour lui depuis deux ans. «Je veux me promener, planter du riz dans les champs. Veuillez ouvrir la porte…» Made est enfermé par son propre père, un pauvre homme de 90 ans qui doit encore travailler dans les champs. «De nombreuses familles ne savent pas quoi faire et enferment les personnes atteintes de maladie mentale de peur que quelque chose leur arrive ou qu’elles nuisent aux autres», dit Kriti Sharma. (lire ci-dessous la photo)

    Brisez la chaîne, #BreakTheChains

    Ou prenez Peter, trente-cinq Indonésien. Il vit chez lui sur l’île de Flores depuis dix ans maintenant, littéralement avec un bloc à la jambe. C’est une façon traditionnelle d’enchaîner quelqu’un dans sa communauté.

    « La dignité humaine disparaît. Non seulement à cause de la chaîne, il y en a encore plus, le chercheur le sait. » Les gens ont à peine l’occasion de se laver. Les victimes sont maltraitées ou isolées. C’est terrible. »Il est grand temps d’agir, pensent-ils à HRW.

    «Les gouvernements doivent cesser de balayer le problème sous le tapis», déclare Kriti Sharma. «Ils doivent mettre en place des soins de santé mentale accessibles et abordables. Inspecter régulièrement les institutions, privées et publiques, où des abus peuvent survenir. Dans l’espoir de sensibiliser les gens du monde entier, l’organisation des droits de l’homme organise maintenant la campagne #BreakTheChain.

    Dans certains pays, des «méthodes alternatives» sont également essayées pour «traiter» ces personnes. Par exemple, Mura d’Indonésie a dû passer par plus d’une centaine de guérisseurs. Quand cela n’a pas aidé, il a été enfermé. D’autres sont forcés par les guérisseurs de la foi à ingérer des mélanges spéciaux d’herbes. Ils doivent jeûner ou être forcés de prendre des bains rituels. Pour certains, les prières sont récitées directement à leur oreille.

    Dans un certain nombre de cas, les gens doivent partager un petit espace avec plusieurs autres malades. Par exemple, Paul du Kenya est enfermé depuis cinq ans maintenant. « La chaîne est si lourde, ça me rend triste. » Il reste avec sept autres hommes dans une petite pièce et n’est pas autorisé à porter des vêtements, uniquement des sous-vêtements. «Le matin, je prends une bouillie. Et avec un peu de pain de chance le soir, mais pas tous les jours. Des conditions si inhumaines.

    Human Rights Watch attire également l’attention sur le cadre plus large. Dans le monde, selon l’organisation, près de 800 millions de personnes souffrent d’une forme de maladie mentale, soit environ une personne sur dix. Pourtant, de nombreux pays n’y prêtent guère attention, en moyenne, seuls 2% du budget des soins de santé sont consacrés aux soins de santé mentale.

    Le rapport complet de HRW est disponible ici

    VRT.BE, 5 oct 2020

    Tags : Maroc, malades mentaux, maladies mentales, droits de l’homme, enchaînement, maltraitance, 

  • Le Maroc inquiété par le rapprochement entre l’Algérie et l’Espagne

    L’Algérie et l’Espagne ont décidé de doper leurs relations économiques et sécuritaires. Dans ce but, les autorités algériennes ont déployé un maximum d’efforts en vue de préparer l’accueil du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez qui effectuera, à partir d’aujourd’hui, une visite officielle de deux jours en Algérie.

    Sanchez arrive à Alger à la tête d’une importante délégation qui explorera toutes les possibilités d’intensifier la coopération entre les deux pays.

    Selon des sources officielles, Il sera reçu par le président algérien Abdelmajid Tebboune et tiendra une séance de travail avec le Premier ministre, Abdelaziz Djerad».

    Cette visite a été précédé par une visite de travail d’une journée réalisée par Francisco Pardo Piqueras, le patron des services de police espagnols. Il a été reçu par son homologue algérien, Khelifa Ounissi.

    Lors de cet entretien, le chef de la police espagnole a souligné «l’importance que revêt cette rencontre, organisée à l’effet de consolider et de renforcer la coopération bilatérale et d’étudier les problèmes d’intérêt commun», a-t-on souligné. Piqueras s’est également félicité de l’«excellence des relations algéro-espagnole en matière de coopération dans, notamment, les domaines de la formation et du crime organisé transnational sous toutes ses formes».

    Pour sa part, le Commandant de la Gendarmerie algérienne, le général Gouasmia Noureddine. A reçu María Ghamez Ghamez, directrice générale de la Garde civile espagnole, l’équivalent de la Gendarmerie en Algérie. Dans leurs débats, il a été question des discussions sur les moyens de consolider la coopération entre les deux pays et l’échange d’expérience en matière de sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme et l’émigration clandestine au moment où les côtes espagnoles sont témoins d’importants débarquement de harragas algériens.

    Son amphitryon algérien a profité de l’occasion pour faire visiter son hôte espagnole siège des forces navales où elle a été reçue par le général Chaâlal Abdelaziz, commandant du service national de garde-côtes.

    Cette visite arrive à un moment où les relations entre le Maroc et l’Espagne traversent une crise caractérisée par ce que Madrid qualifie de « mesures visant à asphyxier » les deux villes africaines espagnoles de Ceuta et Melilla ainsi qu’une montée des arrivées de pateras en provenant de la partie du Sahara Occidental sous contrôle marocaine.

    Le Maros suspecte un changement de position de Madrid depuis la participation de l’extrême gauche dans le gouvernement espagnol soupçonné de soutenir les revendications d’autodétermination des sahraouis.

    Pour rappel, l’Espagne fait partie du dénommé Groupe d’Amis du Sahara Occidental chargé de trouver une solution au conflit sahraoui et où Madrid est toujours considérée comme la puissance administrante de son ancienne colonie.

    Tags : Maroc, Algérie, Front Polisario, Espagne, Madrid, Groupe d’Amis du Sahara Occidental, ONU,

  • Maroc : La technologie néerlandaise peut être utile dans la chaîne de la pomme de terre

    A la demande du Bureau de l’agriculture de l’ambassade des Pays-Bas à Rabat, l’Université & Recherche de Wageningen a mené une étude sur le développement de la chaîne de valeur de la pomme de terre au Maroc. Il existe encore de nombreuses possibilités pour améliorer la culture de la pomme de terre et la rendre plus durable avec l’aide de la technologie néerlandaise.

    Après la culture céréalière, la pomme de terre de consommation est la culture arable la plus importante au Maroc. La pomme de terre est cultivée dans de nombreux endroits, sols et zones climatiques différents pour le marché local et l’exportation. Les Pays-Bas sont, en plus d’autres pays, un important fournisseur de pommes de terre de semence.

    Il existe des défis au Maroc dans les domaines de l’efficacité de l’eau, de la rotation des cultures, de l’utilisation d’engrais et de l’utilisation de produits de protection des cultures. Il existe également de nombreuses opportunités pour les entrepreneurs marocains d’améliorer leur position de revenu dans le stockage après récolte, la gestion de la qualité et les ventes. Le renforcement du niveau de connaissance des agriculteurs est un facteur important à cet égard.

    La production primaire de pommes de terre au Maroc dépend fortement des options d’irrigation. Mais la pression de la maladie dans la culture est également élevée et la mécanisation est limitée. La rotation des cultures et un contrôle adéquat des maladies ne sont inclus que localement dans la gestion des producteurs. Le manque de connaissances sur les meilleures méthodes de culture et les options d’investissement limitées jouent ici un rôle majeur.

    Plus d’informations peuvent être trouvées dans le rapport La chaîne de valeur de la pomme de terre au Maroc.

    source: Agro Messages Abroad, 05/10/2020

     

    Rapport d’étude WUR: La filière pomme de terre marocaine

    Dans le cadre du programme de recherche LNV «Opportunities for Tomorrow», Wageningen UR a mené une étude à la demande du Bureau de l’Agriculture de l’Ambassade de Rabat sur le développement de la chaîne de valeur de la pomme de terre au Maroc et sa relation avec les Objectifs de Développement Durable des Etats-Unis. Nations (ODD).

    Après la culture céréalière, la pomme de terre de consommation est la culture arable la plus importante au Maroc. La pomme de terre est cultivée dans de nombreux endroits, sols et zones climatiques différents pour le marché local et l’exportation. Les Pays-Bas sont, en plus d’autres pays, un important fournisseur de pommes de terre de semence. Il existe encore de nombreuses possibilités pour améliorer la culture de la pomme de terre et la rendre plus durable avec l’aide de la technologie néerlandaise. Par exemple, il existe des défis dans les domaines de l’utilisation rationnelle de l’eau, de la rotation des cultures, de l’utilisation d’engrais et de pesticides. Les activités post-récolte telles que le stockage, la gestion de la qualité et la vente offrent également de nombreuses opportunités aux entrepreneurs ruraux d’améliorer leur situation de revenu. Le renforcement du niveau de connaissance des agriculteurs est un facteur important pour tirer le meilleur parti de ces opportunités.

    Le rapport décrit les effets des activités dans le secteur de la pomme de terre dans le cadre du système alimentaire, sur les objectifs de développement durable et leurs indicateurs sous-jacents. Sur la base de cette analyse, il a été déterminé comment cela fonctionnait dans les différents maillons de la chaîne de production sur les ODD les plus pertinents (2, 12, 13, 14, 15 et 17). Cela a montré qu’au Maroc, l’accent est mis sur la production primaire et moins sur la post-récolte et les ventes.

    La production primaire de pommes de terre dépend fortement des options d’irrigation. Mais la pression de la maladie dans la culture est également élevée et la mécanisation est limitée. La rotation des cultures et un contrôle adéquat des maladies ne sont inclus que localement dans la gestion des producteurs. Le manque de connaissances sur les meilleures méthodes de culture et les options d’investissement limitées jouent ici un rôle majeur.

    L’analyse ODD donne un aperçu de l’état des revenus agricoles, des conditions de culture, de l’efficacité de l’utilisation des matières premières telles que les pommes de terre de semence, l’eau, le sol et les engrais, l’impact sur l’environnement et le climat. Les ODD rendent également mesurables ce qui est nécessaire pour améliorer le niveau de connaissances, les méthodes de culture et les ventes. Sur cette base, le rapport formule des recommandations sur la manière dont la culture de la pomme de terre peut se développer de manière durable et rentable à l’avenir.

    Cliquez ici pour le rapport.

    Source: AGF.NL, .6 oct.2020

    Tags : Maroc, Pays, Agriculture, pomme de terre, 

  • Belgique : De 6 à 8 ans de prison pour une famille marocaine qui vendait de la cocaïne à Borgerhout


    Jusqu’à huit ans de prison pour une famille qui vend de la drogue dans les bars

    BORGERHOUT – Trois membres de la famille D. ont été condamnés à six à huit ans de prison pour avoir échangé de la cocaïne à grande échelle pendant des années depuis deux cafés du Turnhoutsebaan à Borgerhout. Alors qu’ils utilisaient le produit de leur commerce lucratif pour acheter des biens immobiliers au Maroc, les trois accusés de notre pays en ont également tiré profit, car ils n’avaient «officiellement» pratiquement aucun revenu. «Rejetable», a conclu le tribunal.

    Abdelhakime D. (63 ans) et son cousin Mostafa (33 ans) ont organisé le trafic de drogue depuis le café Mesira. Mustapha D. (61 ans), frère d’Abdelhakime et père de Mostafa, a fait de même depuis le café Oriëntal. Ils ont travaillé avec des hommes de façade en tant que chefs d’entreprise et ont embauché des immigrants illégaux pour vendre la drogue. Si ces immigrants illégaux étaient arrêtés, ils recevaient de l’argent pour ne pas coopérer à l’enquête.

    Propriétés

    En février 2016, l’un de ces immigrants clandestins s’est adressé à la police. Il a déclaré que Mostafa D. lui avait payé 50000 euros pour commettre des infractions liées aux drogues. L’homme a déclaré que la famille était active dans le commerce de la drogue depuis 20 ans. Les bénéfices ont été dissimulés dans toutes sortes de choses, comme l’électronique, et envoyés au Maroc. Là, l’argent de la drogue était investi dans l’immobilier et dans l’économie locale, comme une boulangerie et un car-wash. La sœur aînée a tout géré là-bas.

    Sept paxons de cocaïne ont été découverts lors d’une perquisition à domicile au café Mesira le 17 décembre 2018. La police a trouvé un sac contenant 581 grammes de cocaïne à Mustapha D. Il a été le seul à avouer qu’il avait sporadiquement vendu de la drogue à un nombre limité de personnes, mais a affirmé n’avoir rien à voir avec les cafés.

    Dans l’intervalle, les finances de la famille D. ont également été étudiées, avec une attention particulière pour les propriétés au Maroc. Abdelhakime et Mustapha se sont avérés avoir plusieurs contrats pour l’eau et l’électricité à Al Hoceima et Imzouren, mais comme il n’y a pas d’obligation d’enregistrement au Maroc, ils ont réussi à garder leurs propriétés hors de portée de l’État belge.

    Abdelhakime et Mustapha D. ont été condamnés à huit ans de prison et à une amende de 120 000 euros, Mostafa D. à six ans de prison et à une amende de 48 000 euros. Six employés ont été condamnés à des peines de prison allant de deux ans à 40 mois et à des amendes allant jusqu’à 16 000 EUR. Le tribunal a confisqué des avoirs illégaux pour un montant de 571 000 €.

    Source : Het Newsblad, 6 oct 2020

    tags : Belgique, Maroc, cocaïne, drogue, stupéfiants, trafic, Borgerhout, Abdelhakime D., Mustapha D., blanchiment,

     

  • Maroc : L’hymen ne fait pas la virginité. La virginité ne fait pas la vertu.

    On en connait tous des comme ça, des filles vierges du vagin, mais épuisées de tous les autres orifices possibles et imaginables, qui toutes fières brandissent leur soit disant vertu à la gueule du monde. On a aussi vu des filles, que personne n’a jamais touché, qui sont tombées amoureuse d’un homme, qui les a déflorées, et qui a été le seul homme à les toucher. On connait aussi, des nanas, qui n’ont jamais rien fait, jamais rien vu, jamais rien touché, elles n’ont toujours pas vécu. Et puis il y a les autres, celles qui ont fait les 400 coups et qui l’assument à l’Américaine. Il faut de tout pour faire un monde.

    La virginité Technique

    Le fait est, qu’au Maroc la virginité is a Big Deal. Et je suppose que ce soit pareil dans tous les autres pays musulmans où une femme célibataire peut toujours sortir de chez elle sans avoir son frère ou son père collé aux basques. Etre vierge signifie être une fille qui se respecte, et vice versa. Une fille pas vierge est considérée comme une fille qui a couché avec tout et n’importe quoi. Et parallèlement, un hymen intact est une preuve, dite tangible, de la vertu de sa titulaire, tout comme un diplôme quoi. Sauf qu’un hymen, comme un diplôme, ça ne garantit pas grand-chose. Comment voulez-vous, qu’une stupide membrane, témoigne de la vertu d’une femme, honnêtement c’est tout bonnement débile.

    Déjà, la première vérité qu’on n’ose pas dire, est que, hymen ou pas, il y a des millions de filles, qui sortent avec des mecs, et qui font ce qu’on appelle le frotti frotta. En gros, ces couples miment l’acte sexuel, afin de procurer du plaisir aux deux partenaires sans pour autant qu’il n’y ait pénétration. Pourquoi ne pas juste pénétrer la demoiselle, eh bien parce qu’elle doit rester clean et intacte jusqu’au mariage, sinon ses parents et elle-même se feront lyncher par sa future belle famille. Puis il y a ceux qui, ni vus ni connus, empruntent les chemins boueux. Et finalement ceux, qui se contentent de sexe oral. Ces filles-là sont-elles vierges ? NON. Mais sont-elles techniquement vierges ? OUI. Et aux yeux des gens, c’est ce qui importe, parce qu’on ne veut pas regarder la réalité en face : la présence ou non d’un hymen ne veut absolument rien dire. On préfère fermer les yeux et se rassurer par un mensonge absurde. Mais se rassurer de quoi au juste ?

    Se rassurer de la deuxième vérité qu’on n’ose pas dire : Le sexe, ce n’est pas mal. Ce qui est mal, c’est les MST, les grossesses à 15 ans, les familles déchirées, les enfants non reconnus, les enfants des rues, les familles pauvres à 10 gosses … ça c’est mal, très mal. Mais le plaisir qu’un orgasme procure, je ne vois pas pourquoi ça le serait.

    Quand l’Islam, la Torah ou la Bible ont interdit le sexe hors de l’institution du mariage, c’est pour des raisons claires : dans le temps, il n’y avait pas DU TOUT de moyens de contraception. Ma phrase s’arrête ici. Je suis CLAIRE.

    Ce que je veux dire, est que la virginité et la vertu sont deux concepts qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Si vous voulez coucher avec quelqu’un faites-le, si vous voulez faire une partouze monstre, faites-la, mais soyez en convaincus. Faites le parce que ça vous plait. Ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas de bonnes personnes, ça veut juste dire que vous kiffez le sexe, et je ne vois pas en quoi ce serait mal. Mais protégez-vous, ne foutez pas la merde dans votre vie pour autant.

    Malheureusement, ce genre de discours, ça dérange. Mais savez-vous pourquoi ? Parce que l’humain est possessif, il n’aime pas partager, il aime s’approprier ou appartenir, il aime l’exclusivité, la garantie d’être le seul, le plus fort, le plus beau, le plus intelligent; et il a trouvé la parfaite membrane pour s’approprier, pour appartenir, ou pour se pseudo garantir qu’il a été le seul, ou qu’il n’a jamais été atteint. Même si tout le monde sait que c’est contournable, tout le monde ferme les yeux, et profite de la jouissance du pouvoir créé autour de l’Hymen.

    L’hymen ne fait pas la vierge. La virginité ne fait pas la vertu.

    Source : La vérité qu’on n’ose pas dire, 18 juin 2015

    Tags : Maroc, virginité, hymen, pureté, chasteté, religion, vertu,

  • Maroc : Et si on légalisait le cannabis ? (Dossier)

    Source : TelQuel (Maroc) n°233 du 17/07/06

    Par Ahmed R. Benchemsi et Bart Schut

    Avant d’être adoptée par TelQuel, cette position sur la légalisation du cannabis a été soumise au vote en conférence de rédaction, vendredi 16 juin. Nous étions 8. Résultat : 5 pour, 1 contre et 2 abstentions.

    Les hurleurs vont hurler, les moralisateurs moraliser, les pleureuses pousser des wili wili stridents… Mais voilà, c’est fait : la question est enfin posée frontalement, et mise en valeur comme elle le mérite. Il était temps. Ce débat planétaire n’avait pas encore été ouvert chez nous, alors que nous sommes, en tant que citoyens du premier pays producteur mondial de haschich… les premiers concernés !

    Des arguments pour légaliser, il y en a pléthore. Nous avons choisi – et nous l’assumons – de mettre en avant ceux-là, à l’exclusion des autres. Il y a sans doute des contre-arguments valables. Que ceux qui les défendent les mettent en avant, ce sera assurément plus intelligent – et plus instructif – que de récriminer aveuglément contre TelQuel. Ce pays manque cruellement de débats de fond, espérons que celui-là prendra.

    Mais allons, pour être cohérents, au bout de notre logique : la seule personne qui détienne assez de pouvoir pour prendre cette décision, c’est le roi Mohammed VI. La prendra-t-il ? Il est permis d’en douter.

    C’est d’abord son statut d’Amir al Mouminine qui pourrait l’en empêcher. On le dit haram, mais tout comme l’alcool, le cannabis n’est pas explicitement interdit par l’islam. Il l’est de manière détournée – et contournable, pour peu qu’on fasse l’effort d’Ijtihad [interprétation ouverte des textes, note de Raph] nécessaire. Sauf que les Marocains n’y sont pas prêts. Ils sont prêts à inonder le marché mondial de kif made in Morocco, prêts à fumer un milliard de joints par an (authentique !), oui… mais pas encore prêts à admettre tout ça. Le second obstacle, c’est l’opinion internationale – traumatisante, comme on le sait, pour nos officiels. Si nous légalisons, il est à parier que l’Occident réagira en vierge effarouchée, oublieux des politiques de légalisation et de dépénalisation du cannabis qui ont cours sur son sol.

    Pour toutes ces raisons, et connaissant le tempérament prudent et réservé de notre roi, il est peu probable que le cannabis soit légalisé au Maroc – production, commerce et consommation, comme nous le préconisons. Ce serait pourtant une décision historique, une première à l’échelle mondiale, et qui serait sous-tendue par un argument de souveraineté imparable : “le bien de mon peuple d’abord”… Sur les 6 pages suivantes, nous expliquons pourquoi.

    A.R.B

    Soyons clairs. Ce que nous proposons de légaliser

    Légalisation, tolérance, décriminalisation, dépénalisation : facile de se perdre dans cet embrouillamini de termes juridiques. Juridiquement parlant, voici ce que nous entendons exactement, dans ce dossier de TelQuel, par “légalisation” : une acceptation légale entière de la consommation, la production, le transport et la vente de tous les produits dérivés du cannabis (et principalement la résine, dite haschich), à l’intérieur des frontières du royaume.

    Soyons honnêtes : aucun pays au monde, jusqu’à présent, n’est allé aussi loin. Pas même les Pays-Bas, pays le plus tolérant au monde s’agissant du cannabis. Là-bas, tout ce que nous avons cité plus haut est légal, sauf la production et le transport. Pourquoi aller plus loin ? Tout simplement parce que le Maroc est non seulement un pays producteur mais le premier producteur au monde de résine de cannabis. Limiter le vŚu de légalisation à la consommation aurait consisté à reconduire une hypocrisie qui a fait suffisamment de ravages, au Maroc et dans le monde. Légaliser la production de cannabis, la plus importante ressource naturelle que Dieu ait accordé à ce pays, ne serait d’ailleurs qu’un pas “officiel” à franchir, puisque sur le terrain, elle est très largement tolérée – et visible sans effort, et sans quitter la route nationale, pour quiconque effectue le trajet Fès-Ketama. Pourquoi limiter notre scénario à l’intérieur des frontières du royaume ? Parce que nous sommes libres de promulguer nos propres lois, mais pas de changer celles des autres. L’évidence même.

    Six raisons pour le faire

    1. Les consommateurs ne seraient plus des criminels

    Il y a peu de chances, cher lecteur, que vous soyez un producteur de cannabis. Il y en a nettement plus, en revanche, que vous en soyez un consommateur – ou, au moins, que vous ayez des amis qui le soient. De près ou de loin, vous êtes de toute façon concerné par une hypothétique légalisation du cannabis. L’effet le plus important que cela aurait, en effet, serait la décriminalisation de centaines de milliers de personnes dans notre pays. Pas seulement les fumeurs, mais aussi ceux qui les connaissent et ne les dénoncent pas (et qui sont légalement considérés, aujourd’hui, comme “complices”).

    Imaginez que vous puissiez allumer un joint dans votre salle de séjour, sans que vos amis non-fumeurs commencent à gigoter sur leurs sièges, en baissant la voix et en regardant autour d’eux pour s’assurer que toutes les personnes présentes sont fréquentables… Imaginez que vous puissiez entrer dans un magasin (comme à Amsterdam) et dire : “10 grammes s’il vous plaît !” Finis, les rendez-vous louches dans les voitures des dealers. Finis, les coups de fil tardifs à vos amis quand vous êtes à court de “matière première”. Plus besoin de tout cela ! Vous pourriez garder votre réserve personnelle au placard (ou sur votre table de cuisine) et si vous êtes à court de marchandise, il vous suffira d’aller au magasin du coin, ou de rencontrer votre dealer, en plein jour et en tout bien tout honneur, pour vous approvisionner. La vie ne serait-elle pas beaucoup plus simple ainsi ?

    Le fait est qu’aujourd’hui, des centaines de milliers de nos compatriotes sont condamnés par une loi que tout le monde transgresse d’une façon ou d’une autre. Les chiffres fournis par Altadis (ex Régie des tabacs) concernant la vente du papier et du tabac à rouler au Maroc, nous mènent à cette ahurissante conclusion : plus d’un milliard de joints sont fumés (donc plus d’un milliard d’infractions sont commises) chaque année au Maroc ! Des centaines de milliers de citoyens, honnêtes comme vous et moi, commettent ainsi, chaque jour, un “crime” qui ne consiste, en fin de compte, qu’à satisfaire une envie personnelle – comme d’autres le font en allumant une cigarette ou en ouvrant une bouteille de Cabernet, sans déranger personne.

    Ce n’est pas seulement le consommateur qui y gagnerait à ne plus être considéré, ni traité comme criminel. Les non-fumeurs se sentent en effet mal à l’aise quand du haschisch circule dans une réception, surtout quand ce sont eux qui reçoivent. Si la police fait une descente à votre domicile et qu’elle y trouve des stupéfiants (qu’ils soient à vous ou pas), c’est vous qui devrez vous en expliquer devant un juge !

    C’est évident : c’est une question morale qui se pose. Si l’Etat considère ses citoyens (qui peuvent être des consommateurs de cannabis) comme des individus sérieux et mûrs qui ont le droit de voter, défendent leurs pays en temps de guerre, contribuent à sa richesse en payant leurs impôts… pourquoi ne leur donnerait-il pas le droit de gérer leur vie privée (et les éventuels risques pour leur santé – lire encadré ci-contre) comme ils l’entendent ? Toute liberté supplémentaire octroyée au peuple est un signe de maturité et d’émancipation, non seulement pour le consommateur-citoyen mais pour l’Etat lui-même. Par ailleurs, la légalisation aurait pour e ffet de diminuer le prix de la marchandise (lire plus loin). Encore une raison, pour les fumeurs, de continuer à faire ce qu’ils ont toujours fait, mais cette fois avec un (plus) grand sourire…

    2. Les producteurs deviendraient honorables

    On a vu à quel point la décriminalisation changerait la vie du consommateur. Imaginez, maintenant, la vie du producteur… Elle changerait de fond en comble, et pour toujours ! Selon les estimations conjointes de l’Agence pour le développement du Nord et des Nations Unies, quelque 100 000 familles rifaines, soit 800 000 personnes, dépendent directement de la culture du cannabis. Tous ces gens sont donc, à aujourd’hui, des hors-la-loi.

    Une fois légalisé, le cannabis deviendrait un produit agricole comme un autre. Oubliée, l’épée de Damoclès planant en permanence sur des centaines de milliers de têtes ! Oubliées, les poursuites arbitraires contre quelques cultivateurs (forcément des boucs émissaires, vu l’ampleur des cultures). Oubliées, les destructions intempestives des récoltes et les appauvrissements collectifs dramatiques et sans issue qui en résultent ! Imaginez l’effet d’un tel changement sur la psychologie de ces populations qui se sentent exclues de notre société depuis plusieurs décennies. Imaginez les Rifains se sentant enfin des citoyens actifs, productifs, et respectés…

    Mais l’effet serait loin d’être uniquement psychologique. Une fois le cannabis légalisé, plus aucun obstacle n’empêcherait les cultivateurs d’étendre leur production. L’augmentation prévue du flux touristique dans le nord du pays entraînerait l’augmentation de la demande et, par ricochet, celles de la production et des revenus des cultivateurs et de leurs familles. Mieux, les cultivateurs pourraient s’impliquer dans la transformation de leur production brute (bottes de kif) en résine de cannabis consommable ; ils pourraient même en assurer le transport, voire la distribution – trois processus actuellement contrôlés par les mafias. Après la légalisation, les chefs mafieux n’auraient alors plus que les choix suivants : se convertir au commerce légal (ce qu’ils hésiteraient à faire, vu que leur marge bénéficiaire s’en trouverait fortement réduite) ; abandonner le commerce du cannabis (à cause, là encore, des marges désormais faibles) ; ou axer leurs activités sur l’exportation vers l’Europe (un créneau juteux mais qui resterait dangereux, car toujours illégal – sauf dans le cas improbable d’une révolution culturelle européenne). Dans les deux premiers cas, les effets de la légalisation seraient spectaculaires : des centaines de criminels mafieux n’auraient plus, du jour au lendemain… aucune raison de le rester !

    S’il n’est plus besoin de graisser la patte aux policiers ou aux gendarmes, si le producteur comme le transporteur de haschisch ne courent plus aucun risque, le cultivateur pourra enfin commencer à gagner sa vie décemment, en récupérant les marges de ses anciens “maîtres” mafieux. Ceux qui ont étudié la question ou ceux qui ont été faire un tour dans les montagnes rifaines le savent : actuellement, ce ne sont pas les petits cultivateurs qui roulent dans de grosses 4×4, mais bel et bien les gros barons.

    Les cultures alternatives ? On en parle depuis 50 ans mais toutes les études le démontrent : vu la nature ingrate du sol montagneux rifain, la plus lucrative des cultures alternatives est cinq fois moins rentable que celle du kif. Et cette dernière, vu ses conditions actuelles, permet à peine la survie des cultivateurs, coincés entre la double pression de la mafia de la drogue et des autorités. Tout cela ne peut plus durer… N’ayons pas peur de ce constat : à moins d’envisager un exode massif des paysans rifains, la seule manière de leur garantir des conditions de vie un minimum décentes est d’envisager la légalisation du cannabis.

    3. Une source majeure de corruption disparaîtrait

    Là où il y a délit, il y a corruption. La production, le trafic et la consommation sont des délits, et la corruption est une incontournable réalité dans le Rif – même s’il est, évidemment, impossible de la chiffrer. La grande question est donc : si on légalise le cannabis, le volume de la corruption dans le Rif baissera-t-il significativement ?

    À en croire l’ONG Transparency Maroc, chaque transaction économique légale dans notre pays engendre, en moyenne, un surcoût de 10 à 15% généré par la corruption. Même légalisé, le commerce du cannabis pourrait donc rester (au moins en partie) une activité “au noir” – tout comme le bâtiment ou le transport le sont aujourd’hui, dans l’unique souci d’augmenter les marges bénéficiaires des acteurs de ce commerce. Mais il y a tout de même une différence majeure : aujourd’hui, les intervenants dans le marché du cannabis sont obligés de corrompre, ils n’ont pas le choix. Demain, si le cannabis est légalisé, ils auront le choix. Fatalement, ils seront moins nombreux à faire ce choix. Et ceux qui le feront paieront de toute façon moins qu’avant, puisque “couvrir” du commerce au noir “coûtera” forcément moins cher que “couvrir” le trafic d’un produit illégal. L’un dans l’autre, la légalisation induira donc une baisse conséquente de la corruption.

    Mais ne rêvons pas trop… L’export restera le débouché le plus lucratif pour le haschich marocain et il restera illégal. Le chemin vers Algésiras restera donc truffé d’officiels qui prélèveront leur part sur le trafic. Mais au moins, les agents d’autorité (policiers et gendarmes) chargés aujourd’hui de réprimer le trafic intérieur, devront réfléchir à un autre moyen d’arrondir leurs fins de mois. Sans oublier leur hiérarchie, qui pourra les réaffecter tous (et ils sont nombreux) à d’autres tâches. Comme, par exemple, renforcer le contrôle aux frontières, pour rendre celles-ci plus étanches aux trafiquants internationaux, qui seront restés des hors-la-loi. Un bon argument pour mieux “vendre” notre processus de légalisation à des Etats européens qu’on imagine déjà sceptiques…

    4. Les recettes fiscales exploseraient

    Les effets macro-économiques de la légalisation du cannabis sont bien sûr difficiles à prévoir. Un expert en économie agricole prévoit néanmoins, en cas de légalisation, “un enrichissement des populations du Rif qui gonflerait notre PIB, car actuellement les énormes revenus du cannabis ne sont pas comptabilisés dans les statistiques nationales”. Du PIB, sans doute. Mais quid des recettes fiscales ? Depuis 1984, l’activité agricole au Maroc est exonérée d’impôts. Or, le cannabis est clairement un produit agricole. Sera-t-il exonéré aussi ? Rien n’y oblige l’Etat. La légalisation serait déjà une mesure juridique exceptionnelle, alors pourquoi pas, en prime, une petite exception fiscale ? Les cultivateurs, à n’en pas douter, préféreraient de loin payer des impôts pour avoir le droit d’exercer légalement, plutôt que continuer à vivre sans impôts, mais dans le mensonge et la peur… Et de toute façon, l’exonération fiscale de l’agriculture doit normalement s’achever dans moins de quatre ans, en 2010. L’ONU estime le revenu global des cultivateurs marocains de cannabis (sans compter celui des trafiquants) à 3,5 milliards de dirhams par an. Même en imaginant que ce chiffre ne bouge pas en cas de légalisation (alors qu’il y a de très fortes chances qu’il fasse plutôt un bond en avant), les recettes fiscales sur un tel chiffre d’affaires rendraient indiscutablement le sourire à M. Oualalou, notre bon ministre des Finances. Le gouvernement pourrait décider d’affecter cette manne supplémentaire à l’amélioration de l’infrastructure des provinces du nord et par conséquent, à renforcer les liens avec les Rifains et dissiper leur suspicion envers Rabat…

    5. Les touristes viendraient par millions

    Oui, il y aura foule ! Pas besoin d’être visionnaire p our prévoir, en cas de légalisation du cannabis, un raz-de-marée touristique sur le Maroc. Il ne sera plus question de 10 millions de touristes, mais (au moins) du double ! Sans compter ceux qui préfèrent les plages de la Costa Del Sol, mais qui ne pourront s’empêcher (s’ils sont fumeurs) de faire – au minimum – un petit saut de 24 heures à Tanger ou Tétouan.

    “Le Rif : mer, montagne et cannabis”, voilà un slogan qui ferait rêver des millions de touristes européens et américains. Chaouen deviendrait le centre d’une économie touristique prospère, au même titre que Nador, Al Hoceïma – bref, toutes les villes desservies par ferry depuis la péninsule ibérique. En attendant les aéroports internationaux… Pour répondre à l’afflux de touristes, les investissements hôteliers et de loisirs (nationaux ou étrangers) se multiplieraient. Et qui sait, les MRE originaires de la région (la grande majorité de ceux qui résident en Belgique et aux Pays-Bas) pourraient voir un nouvel Eldorado là même où ils ont leurs racines et leurs familles…

    Mieux encore : pensez à ce qui pourrait arriver à Casablanca ! Aujourd’hui ville d’affaires qui n’offre que peu d’attraits touristiques, la Ville Blanche – ou plutôt la Ville Verte – deviendrait la nouvelle Amsterdam de l’Afrique. Pensez à tous les touristes que les “hanout-qahoua” (ce serait rigolo, d’appeler nos coffee-shops comme ça) pourraient attirer… Casablanca ne sera plus cette ville où les touristes en route vers Marrakech passent le moins de temps possible. Elle deviendrait enfin la ville mythique et pleine d’aventures d’Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, celle-là même qui fait fantasmer les Occidentaux depuis la sortie du fameux film éponyme, dans les années 40. Casablanca pourrait exploiter sa situation stratégique et son aéroport international pour changer de statut : elle cesserait d’être un centre de transit peu attractif, et deviendrait une destination conviviale, qui ouvrirait les portes d’un royaume encore plus séduisant. Amsterdam l’a fait, et a fait fortune. Pourquoi pas Casa ?

    6. Le monde ne nous en voudrait pas (trop)

    Ne nous y trompons pas : si nous décidons de légaliser le cannabis, les consommateurs de toute la planète applaudiront mais certainement pas leurs gouvernements. L’Espagne appelle le Maroc, depuis longtemps, à lutter plus sérieusement contre le trafic de hasch. Nos deux alliés les plus importants, la France de Chirac et les Etats-Unis de Bush, ont toujours milité en faveur d’une politique anti-drogue fortement répressive. Si nous légalisons le cannabis, le Maroc ne risque-t-il pas d’être perçu comme un narco-Etat, une nation paria au ban de la communauté internationale ? Pas nécessairement…

    Si nous avons le droit souverain d’agir sur notre législation, nous devrons continuer à tenir compte de celle des autres. L’Occident continuera à interdire l’importation de cannabis sur son sol ? Soit. Dans ce cas nous combattrons son exportation. Sérieusement, cette fois, et dans une logique économique inédite : celle d’empêcher la fuite des capitaux. Raisonnement : pourquoi réaliser un chiffre d’affaires colossal en Europe (avec le risque que l’argent y reste), alors que nous pouvons réaliser le même chiffre d’affaires chez nous (et grossir d’autant notre épargne nationale) ? Slogan : “Nous ne pouvons pas vous envoyer notre haschich, venez le fumer ici !”

    Dans un sens, le système des coffee-shops néerlandais a toujours fonctionné ainsi. Même si la légalisation du cannabis a suscité en son temps des torrents de critiques (notamment de la part de la France et de la Suède) elle n’a jamais porté préjudice aux Pays-Bas sur un plan diplomatique, ni menacé le prestige de ce pays au sein de la communauté internationale. Les plus conservateurs parmi les Etats européens ont fini par s’y habituer, après un (léger) froncement de sourcils qui n’a guère duré plus que quelques années.

    Et les Etats-Unis ? Le cannabis marocain, pour faire simple, est le dernier de leurs soucis. Leur guerre contre la drogue est quasi exclusivement axée sur la cocaïne et vise notamment le Mexique (pour le trafic) et la Colombie (pour la production). Le Maroc n’a pas à s’inquiéter de ce côté-là, quand on sait que Washington, Paris ou Madrid nous considèrent comme un allié incontournable dans une guerre autrement plus importante que celle contre la drogue : celle contre le terrorisme.

    La question préalable. Est-ce dangereux, oui ou non ?

    Dans quelle mesure la consommation de haschich est-elle réellement nuisible à la santé ? Le débat est souvent très politisé, voire outrageusement passionné. Quand les opposants à la légalisation dénoncent (et exagèrent souvent) les effets nuisibles du cannabis sur la santé, ses avocats réfutent l’argument médical et vont jusqu’à faire l’éloge de ses vertus médicinales. C’est sans doute excessif, dans les deux sens.

    Les effets physiques de la consommation de cannabis sont très limités. Il a un effet calmant et relaxant qui procure un sentiment de bien-être mais pas d’euphorie. Les effets diminuent à mesure que l’organisme s’y habitue mais sans créer pour autant de dépendance. Fumé en grande quantité, le haschich devient non pas une addiction mais une habitude. Une habitude tenace, sans doute, mais une habitude quand même. Dire que la consommation de cannabis conduit inévitablement à la consommation de drogues dures est scientifiquement infondé.

    Comme pour les autres “drogues”, le phénomène de l’addiction dépend moins de la substance consommée que de la psychologie du consommateur… ou de facteurs héréditaires. En tout cas, comparer les effets du haschich à ceux de la cocaïne ou de l’héroïne est aberrant. On ne peut même pas comparer la dépendance au cannabis à celle à l’alcool ou à la nicotine. La dépendance au cannabis est plutôt comparable à celle à la caféine. Quand on y est habitué, on a du mal à s’en passer, mais si on s’en passe quand même, aucun symptôme physique n’apparaît. Etrange, pourtant : jamais personne n’a appelé à l’interdiction de Nescafé…

    Par ailleurs, il n’est pas facile d’évaluer correctement les effets du haschich sur la santé, pour la simple raison que ça ne se fume jamais seul, mais toujours avec du tabac – produit qui a déjà, tout seul, des effets négatifs sur la santé, et qui engendre une addiction. L’effet conjugué du cannabis et du tabac est indubitablement nuisible à la santé du fumeur, mais de nombreux médecins affirment que “le goudron et la nicotine sont les pires substances qu’un consommateur puisse trouver dans son joint”.

    Les études qui ont démontré que la consommation du cannabis diminue les capacités de concentration ou provoque des pertes de mémoire, voire de la schizophrénie, sont discutables – et largement discutées. Il n’est d’ailleurs pas inintéressant de noter que ces études proviennent généralement des pays les plus farouchement anti-cannabis (Etats-Unis, France, Suède…). Or, ce sont les gouvernements de ces pays qui financent ces mêmes études. En revanche, des recherches récentes menées au Royaume-Uni ont démontré que le cannabis a un effet positif sur les cancéreux en traitement (ça diminue les douleurs liées à la chimiothérapie), et aussi sur les personnes atteintes de sclérose en plaques, de douleurs menstruelles, d’asthme, du sida, de la maladie de Parkinson, d’Alzheimer et… d’alcoolisme.

    Alcool et tabac. La grande hypocrisie

    Difficile d’expliquer valablement pourquoi le cannabis est interdit, alors qu’on peut acheter librement tabac et alcool à tous les coins de rue. De fait, les dommages causés, aux personnes comme à la société, par ces deux drogues légalisées, sont infiniment plus importants que ceux causés par le haschisch. Le tabac entraîne une dépendance forte (et prouvée), et est de surcroît très coût eux pour la société. Pensez au nombre de personnes qui souffrent de maladies liées au tabac, comme le cancer des poumons et les maladies cardio-vasculaires, et à ce que coûte leur traitement…

    L’alcool est pire, encore. Non seulement il provoque une grande dépendance, mais il provoque un énorme changement sur le comportement de celui qui le consomme. Pensez à ce clochard au pantalon sale qui va nu-pieds dans les rues, qui parle tout seul, qui invective “el houkouma” à tout bout de champ, et que vous faites semblant d’ignorer à chaque fois… Ce n’est pas le cannabis qui lui fait ça, mais, à tous les coups, l’alcool. Posez-vous la question : pourquoi les bagarres ont-elles toujours lieu devant (ou dans) des bars ? Justifier l’interdiction de l’alcool (les Américains l’ont fait dans les années 1920, mais ça n’a rien donné) serait beaucoup plus simple que justifier celle du cannabis. Et pourtant…

    D’autres l’ont fait. Des exemples pour le Maroc ?

    Les Pays-Bas ont sans doute la politique la plus tolérante dans le monde en matière de cannabis. Ce pays est souvent considéré comme l’exemple d’une légalisation réussie. Sa dépénalisation de la possession de haschisch (à condition de ne pas en détenir plus de 30 grammes) n’est pas unique en Europe. La plupart des pays de l’Union européenne tolèrent, en effet, la consommation de cannabis. Mais les Pays-Bas sont allés plus loin.

    Qui n’a pas entendu parler de ces fameux “coffee-shops” d’Amsterdam où l’on peut commander en toute liberté une grande variété de haschich ou de marijuana, comme on commanderait un Coca light ou un jus de pomme ? Pour avoir l’autorisation d’exploiter un coffee-shop, le propriétaire doit se conformer à des règlements très stricts imposés par le gouvernement concernant l’hygiène, les taxes (!), l’interdiction de vendre des drogues dures (cocaïne, héroïne) et l’interdiction de vendre aux mineurs. Les propriétaires respectent religieusement ces règlements. Pas fous ! Ils savent qu’ils sont assis sur une mine d’or et pour rien au monde, ils ne courraient le risque de perdre leur licence.

    Autre exemple intéressant : la légalisation de facto en Bolivie. À l’instar du Rif, une grande partie de la population de ce pays d’Amérique du Sud dépend économiquement de la production de drogues illicites. Seulement, en Bolivie, ce n’est pas le cannabis mais la plante de coca qui nourrit les familles de fermiers – qu’on appelle d’ailleurs les cocaleros. Bien sûr, la production, la vente et la consommation de cocaïne – le produit dérivé le plus connu de la plante de coca – est interdite en Bolivie. Cela dit, la culture de coca ne gêne en rien la plupart des Boliviens (idem pour les Péruviens, les Colombiens, les Equatoriens, etc.). Pour eux, la dépendance à la cocaïne est d’abord le problème des riches gringos (les Américains) et ils ne comprennent pas pourquoi leurs pays doivent subir les affres d’une guerre contre la drogue orchestrée par les Etats-Unis.

    Ils disent aussi que la culture et la consommation de la feuille de coca – qui a un effet relaxant reconnu – est chez eux une tradition millénaire. Les feuilles de coca se vendent librement à travers toute l’Amérique du Sud, et les T-shirts arborant l’inscription “la hoja de coca no es droga” (La feuille de coca n’est pas une drogue) sont très prisés par les touristes. La guerre américaine contre la drogue (incinération de milliers de kilomètres carrés de champs de coca, privant des dizaines de milliers de familles de leur gagne-pain) est si répressive et si vigoureuse que les cultivateurs de coca ont contribué à la destitution du président bolivien et ont élu à sa place Evo Morales… un ancien cocalero !

    Dernier mot.
    Imagine all the Moroccans…

    Né et ayant grandi au Pays-Bas, je ne me suis jamais posé de questions sur le haschich et la marijuana. Pour les adultes, acheter ou fumer de l’herbe est considéré comme un acte normal, parfaitement accepté par la société. Aucun parti politique (hormis quelques extrémistes religieux ultra-minoritaires) ne fait campagne sur l’interdiction du cannabis. Cela étant, parmi mes amis néerlandais, rares sont ceux qui fument. Personnellement, le cannabis, ce n’est pas mon “kif”. Cela n’empêche pas les étrangers de penser que toute notre culture est définie par notre rapport à “la drogue”. Jacques Chirac lui-même nous a un jour taxés de “narco-Etat” !

    Quand je suis arrivé au Maroc, j’ai été étonné de voir qu’à la différence de mes copains néerlandais, tout le monde ici fume ! Je dis bien tout le monde. Et notamment des Alaoui, des Berrada, des Alami, etc. Si la fine fleur de la jeunesse marocaine fume, si vos futurs (ou actuels) dirigeants roulent des joints avec autant de facilité, alors ça ne devrait pas être si difficile pour eux de défendre la légalisation… Non ?

    Peut-on imaginer qu’un jour, ce rêve devienne réalité ? Le Maroc deviendrait le pays le plus progressiste au monde – au moins sur ça… La première fois que j’ai pris la route Kétama-Fès, j’ai eu le sentiment que ce rêve devenait réalité. Je suis sorti de ma voiture pour marcher à travers ces superbes étendues vertes qui dégageaient un charme ensorcelant – sans doute la fascination de l’interdit. Par endroits, les plants de cannabis étaient plus grands que moi (je mesure 1m 95). Enfin, j’avais trouvé un pays plus tolérant que le mien en matière de cannabis (même si au Maroc, cela relève de l’usage plutôt que de la loi). C’était la première fois que j’étais vraiment fier de “mon” Maroc. Et je ne fume même pas. Même si personne ne me croit quand je dis ça…

    Bart Schut

    © 2006 TelQuel Magazine. Maroc.

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, kif, drogue, stupéfiants, marijuana, légalisation, chanvre,