Catégorie : Maroc

  • Maroc : Il y a 10 ans, la fermeture de Nichane

    Communiqué du Groupe TelQuel

    Le boycott économique du Pouvoir contraint Nichane, le premier magazine arabophone marocain, à la fermeture

    Groupe TelQuel, le 1er octobre 2010 à Casablanca (Maroc)

    Le magazine Nichane, leader des hebdomadaires arabophones marocains, a été fermé aujourd’hui à l’issue d’une assemblée générale de ses actionnaires. Malgré son standard de qualité élevé et sa large diffusion qui auraient du en faire, légitimement, un support publicitaire incontournable, Nichane était victime d’un boycott publicitaire persistant initié par le holding royal ONA/SNI, le plus important groupe économique du Maroc, avant d’être suivi par les grandes entreprises liées au régime. Ce boycott intensif causait des dommages économiques de plus en plus graves à Nichane. Après y avoir perdu 10 millions de dirhams (près de 900.000 euros, un des plus lourds investissements de la presse marocaine), le Groupe TelQuel, principal actionnaire de Nichane, s’est vu contraint à mettre un terme à cette hémorragie financière manifestement irréversible.

    Dès sa création en 2006, Nichane, un magazine laïque et moderniste, s’est forgé une place à part dans le paysage médiatique marocain en bousculant de nombreux tabous. Ses coverstories audacieuses (« Le culte de la personnalité royale », « Le sexe et l’homosexualité dans la culture islamique », « Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis », « Au coeur des services secrets », « Comment les Marocains rient de l’islam, du sexe et de la monarchie », et bien d’autres…) ont souvent créé l’évènement, au Maroc et au delà. Grâce à l’excellence de ses journalistes, dont plusieurs ont été récompensés par des prix internationaux, Nichane est devenu, 2 ans à peine après sa création, l’hebdomadaire arabophone le plus vendu au Maroc – une position qu’il a conservée, les derniers contrôles de l’OJD Maroc1 faisant foi.

    Mais à cause de son indépendance, et de ses positions éditoriales souvent critiques à l’égard du Pouvoir marocain, Nichane (tout comme TelQuel, magazine francophone appartenant au même groupe de presse) a fait l’objet, dès son lancement, d’un large boycott publicitaire. Ce mouvement s’est accéléré et généralisé à partir de septembre 2009 – ce qui coïncidait avec la
    censure par l’Etat marocain du sondage « Mohammed VI, 10 ans de règne », réalisé conjointement par Nichane, TelQuel et le journal français Le Monde.

    S’il s’est étendu par la suite à de multiples grands annonceurs étatiques, paraétatiques et proches du Pouvoir, opérant dans les principaux secteurs de l’économie marocaine (banque, immobilier, téléphonie – dont une filiale du groupe français Vivendi – transport aérien, automobile, agro-alimentaire, etc.), ce mouvement de boycott, à l’origine, a été initié par le holding royal ONA/SNI. Même des annonces publicitaires citoyennes et d’intérêt public (Programme d’aide à la création d’entreprise du ministère de l’Emploi, programme intergouvernemental « Les Journées de la Terre », lancé par le roi Mohammed VI…) ont été interdites de passage sur les publications du Groupe TelQuel, par décision politique. Par conséquent, la responsabilité de la mort de Nichane incombe, en premier lieu, aux premiers cercles du pouvoir du royaume du Maroc.

    Si Nichane n’a pas survécu à cet implacable boycott, TelQuel, qui y est également soumis, continue à résister. En effet, le marché publicitaire de la presse francophone au Maroc est large et diversifié. Celui de la presse arabophone, en revanche, est très restreint, et principalement regroupé autour des grands annonceurs proches du Pouvoir. Sans leurs publicités, un magazine arabophone ne peut survivre. Entre septembre 2008, période durant laquelle le boycott avait été brièvement suspendu, et septembre 2010, période durant laquelle le boycott battait son plein, le chiffre d’affaires publicitaire de Nichane a ainsi chuté de 77%.

    Pendant ses 4 années d’existence, Nichane a traversé de multiples épreuves : une interdiction de parution qui a duré 3 mois (et qui a occasionné des pertes financières considérables) ; un procès d’opinion qui s’est soldé par 3 ans de prison avec sursis pour son ancien directeur et une de ses journalistes ; trois saisies, dont deux suivies de destructions illégales de 100.000
    exemplaires (source, encore une fois, de lourdes pertes financières) ; un procès pour « atteinte à la sacralité royale » de son directeur de publication, toujours en suspens à ce jour… L’étouffement financier par le biais du boycott publicitaire a été le coup de grâce, qui a finalement contraint Nichane à la fermeture.

    La disparition de Nichane n’est que le dernier épisode de la grave détérioration de la liberté de la presse au Maroc. A partir de 2009, la lutte déterminée de l’Etat contre les journaux indépendants a connu une accélération remarquée, dénoncée par de multiples ONG de défense de la liberté de la presse, dont Reporters Sans Frontières. Des journaux ont été fermés illégalement par les autorités, d’autres ont été acculés à vendre leur mobilier pour payer des amendes disproportionnées.

    Plusieurs journalistes ont été harcelés par la police et la justice, certains ont été contraints à l’exil. Un journaliste a même été emprisonné pendant 7 mois, courant 2010. Vivace au Maroc jusqu’au milieu des années 2000 (malgré des signaux alarmants enregistrés dès le début de la décennie), la pluralité de la presse marocaine ne tient plus aujourd’hui qu’à un fil, de plus en plus ténu. Les journaux indépendants se comptent désormais sur les doigts d’une main, et ils subissent des pressions grandissantes, politiques autant qu’économiques, visant à restreindre leur liberté de parole et d’action. Pendant quelque temps, le Maroc était pourtant considéré comme un îlot régional d’ouverture et de tolérance d’une certaine liberté de la presse. Ce temps semble révolu, et cette parenthèse appelée, à court terme, à se refermer définitivement.

    Les autorités marocaines semblent désormais déterminées à suivre le modèle de la Tunisie, où ne sont tolérés que des journaux qui servent les intérêts du Pouvoir. Au moment où Nichane est contraint de fermer, il faut rendre hommage à toutes celles et ceux qui l’ont porté à bout de bras depuis sa création : ses lecteurs, avant tout, qui n’ont jamais cessé de plébisciter sa ligne éditoriale avant-gardiste, et bien entendu ses talentueux journalistes, photographes et illustrateurs, graphistes, techniciens et staff administratif. Il faut également féliciter la régie publicitaire de Nichane, dont les cadres ont travaillé pendant des années avec courage, dans des conditions difficiles. Il faut enfin saluer la sagesse de ces quelques annonceurs qui, en maintenant leur présence dans le magazine à succès qu’était Nichane, ont privilégié la rationalité économique sur les calculs politiques. Grâce à la passion et à l’engagement de tous ceux qui l’ont fait, Nichane aura été une aventure exceptionnelle, qui laissera une trace vivace dans l’histoire de la presse marocaine.

    Tags : Maroc, Nichane, Groupe Telquel, presse, répression, boycott économique, libertés, Ahmed Benchemsi, 

  • Maroc : roi plus riche, peuple plus pauvre (média espagnol)

    Sous le titre de « Le Maroc, en crise, refuse de rapatrier ses citoyens à Ceuta et Melilla, mais son roi dépense 80 millions dans un petit palais à Paris », le portail Ceuta Ahora, indique que « Mohammed VI a multiplié sa fortune et elle est supérieure aux 5 milliards d’euros ».

    « Le Maroc, dit-il, à l’instar des pays du monde, souffre de la pandémie de Covid 19. Clairement touchée, l’économie est en train de provoquer une descente globale des PIB nationaux en Europe, dans le reste du monde et, concrètement, chez le voisin du Sud, elle affecte décisivement las économies moyennes-hautes qui souffre clairement l’immense majorité de la population appauvrie et sans moyens ».

    « Avec des nombreux fronts ouverts en tant que pays, au Sud avec le Front de Libération du Sahara (Polisario) avec celle qui fut la 53ème province espagnole ; plus bas, avec la Mauritanie et ses tensions permanentes avec l’entrée depuis le Sahel de l’immigration et du djihadisme : à l’Est avec l’Algérie et ses constantes disputes frontalières : et au Nord avec sa manipulation permanente de son voisin du Nord (l’Espagne) au sujet de Ceuta, Melilla, en jouant avec le contrôle de l’immigration, la pêche et la prétendue collaboration en matière de terrorisme, le Maroc doit, actuellement, supporter une crise montante avec des sorties limitées pour sa population jeune qui, à chaque jours, perd du respect envers un gouvernement et un système qui ne veille que pour les élites », ajoute Ceuta Ahora.

    Selon ce média, « le Maroc permet que sa population émigre irrégulièrement vers le Sud de l’Espagne, des centaines de jeunes marocains se lancent à la mer, chaque semaine, vers le sud de la péninsule ou se faufilent vers Ceuta et Melilla. C’est une manière de maigrir la population et éviter une contestation sociale plus grande. Mais, il tente aussi d’y profiter en les utilisant comme Cheva de Troye en quête de faire du besoin une vertu dans cette mentalité rêveuse du Grand Maghreb et sa marocanité ».

    « Alors que les produits basiques se font rares au Maroc, ajoute-t-il, et le besoin de la population est de plus en plus grand, avec une pauvreté montante, Mohammed VI a acquis un immeuble au centre de Paris (France) pour une valeur de 80 millions d’euros, tel que rapporté par Africa Intelligence (confidentiel parisien), confirmé par Le Desk et qui a publié ce vendredi El País. La villa du centre « s’étend sur pas moins de 1000 mètres carrés habitables » et dispose d’un jardin contigu à l’explanade Champ de Mars qui se trouve au pied de la Tour Eiffel », selon lesdites sources.

    « Mohammed VI a été intronisé en 1999. Le magazine Telquel a rapporté, à l’époque que durant les premiers 9 ans de son règne, le monarque a multiplié sa fortune par 5. Il est passé, ainsi, de 443 millions d’euros à 2,3 milliards d’euros. En 2007, la revue américaine Forbes situait Mohammed VI comme le 7ème monarque le plus riche du monde, avec une fortune de 1 milliard 775 millions d’euros. Huit ans après, en 2015, la même publication chiffrait sa fortune en 5 milliards d’euros, plus du double, d’après l’article d’El Pais ». conclue le portail espagnol.

    Tags : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Algérie, Ceuta, Melilla, migration, terrorisme, Mohammed VI, fortune,

  • Le Maroc rouvre ses portes aux touristes

    Selon le site Travel Daily Media (TD), les autorités marocaines ont décidé d’assouplir les mesures concernant les frontières dans le but de permettre aux visiteurs internationaux de se rendre au Maroc, y compris les touristes britanniques.

    L’Office national du tourisme marocain (MNTO) a confirmé qu’à partir du 1er octobre, les voyageurs qui n’ont pas besoin de visa peuvent entrer dans le pays sur présentation d’un test PCR Covid-19 négatif fait dans les 72 heures avant le départ. Les passagers doivent également présenter soit une invitation émise par une société marocaine, soit une réservation d’hébergement pour la durée de leur séjour. « Le Maroc ne figure actuellement pas sur la liste des corridors de voyage FCO de l’Angleterre’, indique le site.

    A cet égard, TD signale que « le Maroc est actuellement desservi par deux compagnies aériennes du Royaume-Uni – Royal Air Maroc opère de Londres Heathrow à Casablanca trois fois par semaine, tandis qu’Air Arabia part de Londres Gatwick à Tanger deux fois par semaine ».

    Jamal Kilito, directeur du MNTO pour le Royaume-Uni et l’Irlande, a déclaré: «Alors que nous sortons de la pandémie, nous sommes impatients d’accueillir les voyageurs britanniques et irlandais au Royaume du Maroc où ils pourront vivre une expérience touristique vraiment exceptionnelle en toute tranquillité. Avec des mesures de santé et de sécurité sécurisées en place, nous sommes convaincus que nous pouvons reconstruire notre industrie du tourisme et offrir aux voyageurs le chaleureux accueil marocain dont ils ont toujours bénéficié.

    D’aprés la même source, les atouts du Maroc sont l’authenticité et la diversité au même temps qu’il « offre aux voyageurs l’occasion de découvrir une culture chargée d’histoire ».

    Parmi les destinations phares citées par Today Travel, on trouve Marrakech, Agadir et Fès. « Le pays offre aux visiteurs des expériences accessibles dans le désert, des randonnées dans les montagnes de l’Atlas, de nombreuses plages et sports nautiques, ainsi que de la détente et des paysages pittoresques, le tout avec en toile de fond les meilleures normes sanitaires et sanitaires », conclue-t-il.

    Tags : Maroc, tourisme, coronavirus, covid 19, voyages, frontières, Royaume Uni, 

  • La montée de l’athéisme au Maroc

    par Youssef El Kaidi | 4 octobre 2020

    L’athéisme au Maroc a récemment acquis une visibilité croissante. Les possibilités offertes par les nouveaux médias pour une expression libre et non censurée ont ouvert la porte à de nombreuses voix dissidentes renonçant à l’islam et adoptant des valeurs libérales et humanistes, au Maroc et dans le monde arabe.

    Depuis l’Antiquité, les gens entretiennent l’idée d’une divinité (ou divinités) omnisciente, omnipotente et omniprésente qui domine tout et maintient l’ordre de l’univers. Les religions abrahamiques (monothéistes), contrairement à de nombreux systèmes de croyance païens (polythéistes), se concentrent sur l’existence d’un seul Dieu qui a créé les humains pour l’adorer (le Dieu unique) et agir selon les enseignements qu’il a envoyés par l’intermédiaire de ses messagers et prophètes. Cette idée, cependant, ne fait plus appel aux voix montantes des athées au Maroc et dans le monde arabe, qui semblent avoir «des problèmes plus profonds avec la religion» et «des questions ontologiques persistantes sans réponse» sur le sens de la vie et l’origine de l’univers .

    Dans une société largement conservatrice et religieuse comme le Maroc, l’athéisme est toujours un territoire tabou et interdit. Le phénomène, bien que de plus en plus remarquable, est presque complètement évité par la plupart des médias officiels au Maroc pour des raisons inconnues, peut-être en conformité avec le vieil axiome arabe selon lequel «de nombreux dilemmes sont résolus en n’essayant pas de les résoudre.» [1]

    Pourtant, que les gens le reconnaissent ou non, le nombre d’athées au Maroc est en augmentation. Ils vivent au sein de la société et partagent les mêmes routes, transports en commun, cafés, amphithéâtres universitaires et tous les espaces publics et même privés. Certains d’entre eux lient leurs croyances athées au secret absolu par crainte d’être ostracisés et persécutés, menant une vie de double et d’ambivalence. D’autres, cependant, ont eu le courage de renoncer à leur foi avec des identités exposées, s’exposant au risque d’être persécutés, discriminés ou même tués par des fanatiques religieux.

    De nombreux érudits musulmans attribuent le phénomène à la désillusion post-printemps arabe et aux aspirations ratées des millions de jeunes qui sont descendus dans la rue pour réclamer la démocratie, la justice, les droits de l’homme et l’égalité des chances. Ils affirment que l’anarchie et l’effusion de sang qui ont suivi le printemps arabe dans de nombreux pays de la région, ainsi que les promesses politiques non tenues dans les pays moins ébranlés par les vents des manifestations populaires, ont eu un impact profond sur la psychologie des jeunes, conduisant à un état collectif de frustration, de désespoir et de dépression. Ce découragement collectif, selon certains chercheurs, a conduit à une révolution de la croyance religieuse motivée par le sentiment d’indignation et de ressentiment plutôt que par la raison et la rationalité.

    D’autres intellectuels musulmans attribuent le phénomène à l’incapacité du discours religieux traditionnel à faire appel aux attentes des citoyens du monde d’aujourd’hui. Ils pensent que ce qui est commercialisé et promu par les religieux musulmans à travers le monde aujourd’hui est devenu très aversif et antipathique envers les citoyens musulmans du monde et les natifs de la technologie, car cela ne tient pas compte de leurs préoccupations et préoccupations contemporaines. Un tel discours reste largement confiné dans des textes traditionnels et des exégèses qui n’ont que peu ou rien à voir avec les questions épineuses actuelles. «Comment un religieux musulman qui n’a pas réussi à se réconcilier avec les vêtements d’aujourd’hui comme les costumes et les cravates, en restant enveloppé de vêtements démodés, peut-il produire un discours opportun?» on peut demander. Par conséquent, beaucoup de gens pensent que les interprétations religieuses fondamentalistes promues par de nombreux dirigeants islamiques emblématiques ont contribué à l’émergence de la vague massive d’athéisme et d’agnosticisme non seulement au Maroc, mais dans le monde arabe.

    Les facteurs susmentionnés sont généralement les raisons attribuées à la montée de l’athéisme dans la région, selon des intellectuels musulmans. Les athées marocains et arabes affirment cependant que leur problème réside dans la religion elle-même plutôt que dans toute autre chose. Ils affirment que la religion est «créée par l’homme» pour de nombreuses raisons scientifiques, historiques et morales.

    Hicham Nostic (pseudonyme), l’un des athées marocains les plus influents sur les réseaux sociaux aujourd’hui, a été un musulman pieux tout au long de sa vie. Il a même participé à la guerre de Bosnie en tant que djihadiste dans les années 1990. Pourtant, il a embrassé l’athéisme après «avoir été déchiré par des voix contradictoires et une confrontation claire avec [lui] soi», [2] comme il l’écrit dans son autobiographie, «Mudakkirat Kafir Maghribi» (Mémoires d’un apostat marocain). Ses nombreux doutes sur les principes islamiques fondamentaux et la «contradiction» de la morale dans l’Islam l’ont amené à la conclusion qu’un «Dieu parfait ne laisserait aucune lacune dans sa dernière religion», comme il le dit dans l’une de ses vidéos. Dans son autobiographie, Nostic affirme que ces problèmes moraux de l’islam ont été la goutte qui a brisé le dos du chameau.

    «La plus grande chose qui m’a conduit à l’athéisme est l’aspect moral de l’islam. Comment se fait-il, par exemple, qu’un Dieu miséricordieux et compatissant, dit plus miséricordieux qu’une femme sur son bébé, autorise l’esclavage et le commerce des esclaves sur les marchés d’esclaves? Comment se fait-il qu’Il autorise le viol des femmes au motif qu’elles ne sont que des captives de guerre? Ces actes ne seraient pas accomplis par un être humain miséricordieux et encore moins par un Dieu miséricordieux »[3], écrit Nostic.

    Un autre athée marocain populaire sur les médias sociaux est Said Ben Jebli, qui a déclaré son apostasie dans une vidéo qu’il a publiée sur YouTube en 2016. Le renoncement de Ben Jebli à l’islam a été très surprenant pour de nombreux Marocains, car il était un membre dirigeant du mouvement islamique connu. au Maroc sous le nom d’Al-Adl wa al-Ihsan (Justice et bienveillance). Il a également été une figure de proue du mouvement du 20 février – inspiré par les manifestations du printemps arabe – qui a mobilisé des milliers de Marocains pour qu’ils descendent dans la rue en février 2011, protestant contre la corruption politique et exigeant une véritable démocratie.

    Ben Jebli pense que la religion telle que nous la connaissons est «la plus grande tromperie» à laquelle l’homme ait jamais été soumis. Dans l’une de ses vidéos, il demande: «Nous ne savons rien de Dieu. Il existe, mais pas nécessairement comme le décrivent les religions. Dans chaque religion, il a une identité et un nom différents, et parle une langue différente. . . . Pouvons-nous croire que Dieu est oisif pour continuer à changer ses noms comme ça? »[4] Ben Jebli nie complètement les religions et les livres sacrés, croyant qu’ils ont été conçus et rédigés par l’homme. Le Coran, selon lui, «n’est pas la parole de Dieu parce qu’il a des empreintes humaines. La seule chose qui dit que le Coran est la parole de Dieu est le Coran lui-même. »[5]

    Le livre de Ben Jebli, «Surat al-lah fi al-Quran wa Sunnah» (L’image de Dieu dans le Coran et la Sunnah), explore la question de la personnification de Dieu dans l’Islam. Sur la base de son étude du Coran et des hadiths, Ben Jebli soutient que l’image de Dieu en tant qu’être plus puissant, mais avec la même physicalité humaine, est en fait une caricature qui reflète «la pauvre imagination humaine».
    Hicham Nostic, Said Ben Jebli, Ibtissam Lachgar, Qassim El-Ghazzali et bien d’autres militants athées des médias sociaux continuent de propager leur idéologie antireligieuse en utilisant des vlogs en direct, des forums de discussion, des débats en ligne, des croquis religieux sarcastiques et des entretiens en ligne avec d’autres Arabes. athées. Ces voix dissidentes attirent de nombreux jeunes à travers le monde arabe, ce qui explique la prolifération des plates-formes et des groupes athées sur les réseaux sociaux, ainsi que la montée en flèche du nombre de leurs abonnés et abonnés.

    Il n’y a cependant pas de statistiques officielles, pas même d’estimation, sur le nombre de «non-croyants», athées ou agnostiques au Maroc et dans le monde arabe dans son ensemble. Le sujet reste un énorme tabou dans ces pays, dont les constitutions se rejoignent presque toutes sur l’idée que «l’islam est la religion officielle de l’État».

    L’article 220 du Code pénal marocain dispose que: «Quiconque recourt à la violence ou aux menaces pour contraindre une ou plusieurs personnes à se livrer à ou à assister à un certain culte, ou pour les empêcher de le faire, sera puni d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans. et une amende allant de 200 à 500 dirhams marocains [environ 21 à 54 dollars EU]. La même peine sera infligée à quiconque utilise les moyens de séduction pour déstabiliser la croyance d’un musulman ou le convertir à une autre religion. »[6]

    Les militants des droits de l’homme au Maroc affirment que la dernière partie de la loi établit la tutelle sur les pensées et les convictions des gens et réclame la constitutionnalisation du droit à la liberté de croyance. Ils estiment également que l’expression constitutionnelle «l’Islam est la religion officielle de l’État» pourrait être une entrée dans la persécution d’autres minorités non religieuses ou religieuses dans le pays et la violation de leur droit d’avoir des croyances différentes.

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    [1] La traduction de l’arabe est de cet auteur.

    [2] Hicham Nostik, Mudakkirat Kafir Maghribi (Rabat: Dar al-Watan, 2019) p. 162.

    [3] Ibid. (Traduction la mienne)

    [4] Traduction de cet auteur

    [5] Traduction de cet auteur

    [6] Traduction de cet auteur

    Source : Inside Arabia, 4 oct 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, Islam, athéisme, musulmans, religion, foi, 

  • Maroc : pédophile se fait passer pour chirurgien plastique

    Selon le site Marokko.nl, un homme a été arrêté jeudi dans la localité de Zeghanghane, province de Nador, qui se faisait passer pour chirurgien plastique comme appât en vue de faire tomber un garçon 13 ans dans ses prétensions pédocriminelles.

    L’homme de 32 ans a promis au garçon de lui pratiquer gratuitement une opérations chirurgicale pour reconstruire son nez. Il est poursuivi par la justice suite à une plainte déposée par la mère de l’enfant après avoir découvert la superchérie du suspect dont le but était d’abuser de son fils.

    Les services de sécurité ont confirmé l’arrestation de l’homme qui se trouve en garde-à-vue pendant que l’enquête suit son cours.

    Selon la même source, l’arrestation intervient à un moment où l’on observe une montée remarquable des cas signalés de pédophilie et d’autres crimes contre les enfants au Maroc. « Le sujet a fait la une des journaux depuis la mort tragique d’Adnane Bouchouf, le garçon de 11 ans a été enlevé, violé et assassiné à Tanger début septembre », indique-t-on.

    A cet égard, le site rapporte que « dans les semaines qui ont suivi, d’autres délits sexuels ont été mis en avant dans les médias marocains ». « Dans le pays, il y a des appels massifs pour des peines plus lourdes pour les crimes contre les enfants. Quelque 640 000 personnes ont demandé la peine de mort pour l’assassin d’Adnane par le biais d’une pétition sur Facebook. Le Maroc n’a pas appliqué la peine de mort depuis 1993 », a-t-il ajouté.


    « Mardi, un couple a été condamné à la peine de mort par le tribunal de Tanger pour son implication dans le meurtre d’un enfant de 7 ans. Le père et la belle-mère ont tué leur enfant en novembre 2019, l’ont démembré, en ont gardé une partie au réfrigérateur et une partie dans une décharge à Larache », conclue la source.

    Tags : Maroc, Pédophilie, pédocriminalité, crime, enfance, viol, 

  • Belgique : Une Marocaine dénonce ses parents

    Une jeune Marocaine a porté plainte contre ses parents devant le tribunal correctionnel de Mons en Belgique pour tentative de mariage forcé, viol, éducation stricte et maltraitance.


    Selon le site Bladna.nl, qui cite le quotidien La Capitale, le ministère public exige 18 mois contre le père et 3 ans contre la mère. Le juge rendra un verdiict dans cette affaire dans un délai d’un mois.

    La famille vit à Hensions avec leurs deux filles nées en 1994 et 1997. Les deux filles étudient les langues à l’université de Bergen. Toutes les deux reprochent à leurs parents une vision dépassée de l’éducation des filles.

    Selon la même source, la mère est accusée de viol par l’une de ses filles. La mère voulait s’assurer de sa virginité après avoir pris son téléphone et l’avoir fouillé.

    Cela ne s’arrête pas là, les parents ont également tenté de la marier de force à un certain Mohamed, un cousin éloigné qui vit au Maroc. Parce qu’ils croient que cet homme a les qualités pour être un bon mari pour leur fille. C’est pourquoi ils ont soudainement décidé de partir pour le Maroc pour un mois alors qu’une des filles avait une deuxième période d’examen. Il s’agit de la même fille qui accuse sa mère d’agression sur la base de photos, rapporte Bladna citant la même source.

    C’est une éducation, pour le moins, rigide. La fille aînée, qui est la plaignante et qui a également intenté une action civile, n’a pas de clé de la maison à 24 ans, elle doit attendre que son père vienne la chercher à la fin de la journée scolaire. Sa mère fouille régulièrement son téléphone et revendique le droit de le prendre quand elle le juge nécessaire. Elle n’est pas non plus autorisée à gérer elle-même sa bourse Erasmus. La plus jeune fille poursuit le refus des parents de lui permettre d’étudier au Liban avec une bourse Erasmus.

    Abus de pouvoir? Violation des droits des enfants adultes? Le parquet du procureur mène une enquête et exige 18 mois contre le père et 3 ans contre la mère. L’arrêt est publié dans un délai d’un mois.

    Tags : Maroc, Belgique, mariage, contrôle parental, éducation, sexe, 

     

  • Avec jardin et à quelques mètres de la résidence du président français : Le nouveau palais du roi du Maroc

    Avec un jardin, vue sur la Tour Eiffel et évalué à 80 millions, c’est le nouveau petit palais de Mohamed VI

    Situé sur l’esplanade du Champs de Mars, la propriété, qui faisait auparavant partie de la maison royale saoudienne, a une superficie de 1000 mètres carrés.

    Trois mois après avoir subi avec succès une chirurgie cardiaque, le roi Mohamed VI du Maroc, 56 ans, a acquis un manoir évalué à 80 millions d’euros qui appartenait autrefois au prince saoudien Khalid bin Sultan. Selon le journal français « Le Figaro », la propriété mesure 1000 mètres carrés et est située dans l’arrondissement de l’Élysée, mieux connu sous le nom de 7ème arrondissement, l’un des quartiers les plus luxueux de Paris. Entouré de grands centres d’affaires et de villas à la portée de quelques-uns, Mohamed VI aura désormais Emmanuel Macron comme voisin à Paris, car cette nouvelle résidence est située à quelques mètres de la résidence officielle du président de la France.

    Selon le journal français « Le Desk », le roi du Maroc a acquis la propriété fin juillet au prince saoudien qui, à son tour, l’a acquise en 1988 par le prestigieux et très reconnu immobilier de la capitale française, Claude Ott. Le manoir, situé sur un terrain de 1000 mètres carrés, a été construit en 1912 et est situé au numéro vingt de la pittoresque avenue Émile Deschanel, à 600 mètres de la tour Eiffel et à trois kilomètres du musée du Louvre.

    En bref, cette propriété bénéficie non seulement d’une extension incroyable et d’un jardin privé relié à l’un des plus grands espaces verts de la capitale française, le Champ de Mars, mais bénéficie également d’une excellente et, à la fois, stratégique ubication pour réaliser toutes sortes de plans.

    Mohamed VI a toujours été très réservé dans sa vie privée et il est difficile de calculer à combien s’élève sa fortune, qui a été évaluée à 5 milliards d’euros. Cette luxueuse propriété neuve à Paris s’ajoute aux treize qu’il possède déjà. Outre l’immobilier, il est un grand collectionneur de voitures (il pourrait avoir plus de 600 voitures), de deux avions privés et d’un yacht de 60 mètres de long et treize de large, considéré comme l’un des plus grands voiliers du monde. Il est également passionné de montres, une collection évaluée à un million d’euros qui s’est vue amoindrie l’année dernière lorsqu’il a été victime d’un vol dans l’un de ses palais au Maroc.

    ABC, 3 oct 2020

    Tags : Maroc, Mohammed VI, France, palais, Elysée

  • Maroc : Réponse d’Omar Radi au communiqué du SNPM

    Casablanca, le 2 octobre 2020

    Le journaliste Omar Radi, détenu à la prison d’Oukacha depuis deux mois, a pris note du contenu d’un communiqué du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM), publié le 24 septembre, concernant les différents affaires et investigations dont il fait l’objet. Monsieur Radi s’est dit déçu de constater que le syndicat, reste soumis aux intérêts des personnes qui contrôlent l’organisation, et obéit à des ordres qui viennent d’en haut dans des cas similaires. Par ailleurs, il souhaite apporter les clarifications suivantes :

    1- Le journaliste a répondu de bonne foi à l’invitation de l’organisation du 1er Juillet, pour l’écouter au sujet du rapport d’Amnesty International et ses implications. Lors de cette réunion, il a pris connaissance du point de vue du syndicat. Cependant, il ne s’est nullement engagé à procéder à une autre inspection de son téléphone en participation du syndicat, jugeant que le SNPM ne remplit pas actuellement les conditions de neutralité et d’indépendance

    2- Le journaliste a veillé de son plein gré à organiser sa conférence de presse dans les locaux du syndicat malgré la divergence de points de vue avec ses dirigeants. A travers ce geste symbolique, il espérait un début de réconciliation entre les journalistes et le syndicat.

    3- Le journaliste condamne le parti-pris flagrant du syndicat dans le cas des allégations d’agression sexuelle, ce qui s’apparente à une condamnation anticipée. Le syndicat a entendu et soutenu une seule partie dans cette affaire, sans tenir compte de la déclaration qu’il a adressé à l’opinion publique, ni pris contact avec ses avocats, membres de famille, ou autres personnes qui ont été témoins de l’incident présumé. Ces témoins exercent réellement le journalisme, contrairement à l’autre partie, que le syndicat, s’efforcent de rattacher à tort à la profession de journaliste, dans une tentative flagrante de justifier leur parti-pris. Cette situation n’est malheureusement pas nouvelle. Les mêmes personnes ont déjà fait de même, après le fameux incident du harcèlement de monsieur Radi, ainsi qu’un autre collègue, lorsqu’ils se sont précipités de délivrer une carte de presse à un caméraman de « Chouf TV », tout en fermant les yeux sur la diffamation et harcèlement, dont il a été victime pendant plusieurs mois par le personnel de ce site.

    4- Il estime que le syndicat était et n’est toujours pas capable de prendre une position claire concernant les graves accusations d’espionnage au profit de pays étrangers et d’atteinte à la sécurité nationale qui pèsent sur lui.

    Source : Free Omar Radi, 2 oct 2020

    Tags : Maroc, Omar Radi, SNPM, Syndicat National de la Presse Marocaine,  presse, répression, 

  • Pays Bas : Saisie d’une tonne de cocaïne en provenance de Tanger, Maroc

    Trois découvertes de drogue pour un total de deux tonnes de cocaïne dans le port de Rotterdam

    Les douanes ont découvert plusieurs lots de cocaïne jeudi et vendredi. Au total, cela concerne 2 001 kilos de coke. Les douanes ont trouvé la drogue lors de divers contrôles dans le port de Rotterdam.

    1050 kilos

    Lors du premier contrôle, jeudi, les douanes ont trouvé 1 050 kilos de cocaïne sur un navire en provenance de Tanger au Maroc. Les drogues étaient cachées dans un conteneur rempli de pièces de voiture. Le conteneur venait du Brésil. Les pièces automobiles étaient destinées à une entreprise en France, ce qui n’a probablement rien à voir avec la contrebande.

    420 kilos

    La deuxième découverte a été faite vendredi. Les douanes ont trouvé un total de 420 kilos de cocaïne dans un conteneur chargé de papier. Le conteneur est venu du Chili et est arrivé vendredi dans le port de Rotterdam. Le papier était destiné à une entreprise en Afrique du Sud, cette entreprise n’a probablement rien à voir avec les drogues.

    531 kilos

    La troisième et dernière découverte a également eu lieu vendredi et concernait 531 kilos de cocaïne. Les drogues étaient à nouveau cachées dans un conteneur, cette fois chargé de raisins secs. Les fruits secs étaient destinés à une entreprise en Suède qui n’a probablement rien à voir avec la contrebande.

    L’équipe HARC, en partenariat entre les douanes, la FIOD, la police du port maritime et le ministère public de Rotterdam, enquête davantage sur l’affaire. Les drogues ont depuis été détruites.

    Source : Crimesite.nl, 2 oct 2020

    Tags : Maroc, Pays Bas, drogue, cacaïne, cannabis, haschich, trafic, stupéfiants, 

  • France : Le roi du Maroc dupé par deux escrocs

    Gilbert Chikli, 55 ans et Anthony Lasarevitsch, 36 ans ont écopé au mois de septembre dernier de deux peines de 7 et 10 ans de prison. Leur crime? Ils ont dupé le roi du Maroc en se faisant passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian.

    Selon L’Express, pour la cour d’appel de Paris, les deux inculpés étaient bien les cerveaux d’une vaste escroquerie mise en oeuvre entre 2015 et 2017. Parmi leurs victimes citées par la même source : le roi du Maroc, les patrons de Total et Vinci, l’archevêque de Paris. Tous ont été contactés par l’un des escrocs se présentant comme M. Le Drian, qui, à l’époque, était à la tête du ministre de la Défense, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères.

    Le faux ministre avançait une demande urgente d’argent pour financer des opérations secrètes de l’Etat français à la fois qu’il promettait un remboursement immédiat de l’aide. Dans le but de convaincre leurs interlocuteurs, il utilisait de faux mails, de faux documents et parfois un masque en silicone.

    Une duperie de plus sur le compte du roi Mohammed VI! A Macao, Sa Majesté a déjà perdu 400 millions de dollars à Macao, l’ancienne colonie portugaise en Chine. « Le roi Mohammed VI du Maroc fait partie d’un groupe d’investisseurs victimes d’un investissement malheureux à Macao et qui cherchent actuellement à obtenir un dédommagement, affirme mardi la presse. Le roi du Maroc mais aussi David Ross, cofondateur de Carphone Warehouse, groupe de téléphonie britannique ainsi que plusieurs fonds d’investissements avaient acquis pour 400 millions de dollars américains auprès de la banque Merrill Lynch une part dans le groupe de casinos et d’hôtels Macau Legend, selon « , écrit Sud Presse qui cite le quotidien de Hong Hong, South China Morning Post.

    Les mésaventures du roi du Maroc datent de l’époque où il était encore prince héritier. À l’époque, le prince Sidi Mohammed se faisait tailler ses costumes chez le grand couturier Yves Saint Laurent. A l’ambassade du Maroc à Paris, il y avait Abdelkader Belembarek, chargée des achats du prince héritier qui mobilisait des sommes énromes étant donné le luxe des produits consommés par la famille royale.

    En vue de doper son porte-monnaie, Belembarek a imaginé un petit stratagème sur les costumes du Prince. Après avoir mis la main sur des étiquettes Yves Saint Laurent, Belembarek faisait fabriquer en douce les vêtements royaux par un tailleur certes doué mais inconnu et qui facturait donc bien moins cher que le grand couturier. Le futur Mohammed VI n’y voyant que du feu, le système a fonctionné à merveille pendant deux années.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, escroquerie, Jean-Yves Le Drian, duperie, Gilbert Chikli, Anthony Lasarevitsch,