Catégorie : Maroc

  • Le Maroc veut annexer les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla

    MADRID – L’Espagne et le Maroc mènent une guerre diplomatique silencieuse contre les villes espagnoles autonomes de Ceuta et Melilla. Cela ressort d’un rapport confidentiel qui montre en noir et blanc comment le Maroc tente d’étouffer les économies de Ceuta et Melilla depuis « environ deux ans ».

    Le journal espagnol El Español a pris possession du rapport, affirmant que les services de renseignement espagnols et les autorités locales de Ceuta et Melilla avertissent que le Maroc veut profiter de la prétendue position « faible » du gouvernement Sánchez pour surmonter son désir de longue date de créer à la fois un espagnol autonome. d’annexer les villes, de les laisser éclore.
    Le journal espagnol El Español, qui détient une copie dudit rapport, rapporte que le Service de renseignement espagnol et les autorités locales de Ceuta et Melilla avertissent que le Maroc veut utiliser la position prétendument « faible » du gouvernement Sánchez pour exprimer sa vieille volonté d’annexer les deux villes espagnoles autonomes.

    Source : InSpanje.nl, 29 sept 2020

    Tags : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, enclaves, 

  • Le cœur du terrorisme international bat au Maroc (opinion)

    Selon Orilio Bahia, un exilié marocain en Suisse, « le bizness du terrorisme islamiste rapporte bien au régime tyrannique marocain mieux que la drogue et le Sexe ». Si on y ajoute la religion, c’est le buzz assuré !, précise-t-il. « Enfin vous êtes devant une culture de barbarisme en train de préparer des  » terroristes « de demain », ajoute-t-il.

    D’après l’activiste marocain, « le roi du Maroc Mohamed VI se trouve derrière la création des mouvements islamistes fascistes salafistes. Il y’a un lien entre les groupes terroristes et les services des renseignements marocains du roi, comme c’est le cas avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, et en particulier le groupe Tawhid et Jihad ».

    Pour lui, le mot terrorisme émanant des idéologies radicales existe au royaume du Maroc, « parce que les mouvements salafistes Djihadistes et ‘Hijra wa Takfir’ et autres ne sont que des scénarios produites par les services secrets marocains, profitant de l’implication de quelques ralliés de la guerre d’Afghanistan, nommés par ces organes ‘les marocains afghans’ ».

    M. Bahia affirme que le régime marocain uitlise la menace terroriste pour souttirer de l’argent aux pays occidentaux et monte des scénarii à travers des attentats terroristes au Maroc « pour faire croire pour faire croire aux pays touchés qu’il existe un terrorisme radicale transcontinentale ». Il est certain que la DGED, le service d’espionnage extérieur marocain « a une relation indirecte dans le financement de Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) pour reprendre son activité dans la région afin de tuer deux oiseaux d’un seul coup » : d’un côté « impliquer l’Algérie et la classifier comme un foyer et sponsor du terrorisme » et « coller au Polisario l’étiquette d’organisation terroriste », de l’autre.

    « L’islamisme radical, et son corollaire la menace terroriste, ont nettement évolué sous règne du tyran le roi Mohamed VI« commandeur des croyants ! », conclue-t-il dans un article publié sur son blog en date du 17 septembre 2020.

    Tags : Maroc, terrorisme, Mohammed VI, Orilio Bahia, menace terroriste, DGED, services secrets marocains, 

  • Maroc : Le pirate hollandais devenu marchand d’esclaves blancs


    Abdelkader Benali met en lumière une histoire inconnue dans un essai qu’il a écrit pour le Mois de l’histoire. Jan Janszoon gagna sa vie comme corsaire et finit comme amiral dans le Maroc actuel où il gardait des esclaves blancs.

    Eric Brassem
    Source : Trouw, 30 septembre 2020

    Passeurs de clandestins en Méditerranée, migrants qui parcourent les identités européenne-chrétienne et musulmane. Abdelkader Benali a écrit une histoire d’actualité – bien qu’elle remonte à des siècles – pour le Mois de l’histoire, qui commence demain. Mais son histoire contient aussi des ingrédients moins contemporains et exotiques, comme des États pirates où les «renégats» néerlandais – convertis à l’islam – se sont enrichis grâce au commerce des esclaves blancs.

    Dans son essai «Les voyageurs d’un nouvel âge», Benali passe constamment d’une époque à l’autre, et de son histoire personnelle à celle des personnages historiques. Le personnage central est Jan Janszoon, alias Moerad Raïs (1570-1641). Ce Haarlemmer gagna d’abord sa vie en tant que pirate « corsaire », qui vola des navires espagnols avec la permission des États généraux néerlandais. Il a fini comme amiral de l’État pirate de Salé, dans l’actuelle capitale marocaine Rabat.

    Benali: «Jan Janszoon est également apparu dans le livre «Le Maroc à travers les yeux des Pays-Bas 1605-2005», que j’ai écrit en 2002 avec l’historien Herman Odeijn. Un homme qui finit au Maroc, devient musulman et y obtient un poste: il ressemblait à un de ces corbeaux blancs très exceptionnels qui voltigent à travers l’histoire. Il y a quelques années, Benali est de nouveau tombé sur le thème de la «piraterie» dans sa région natale, le nord du Maroc. «J’ai réalisé un documentaire avec une jeune femme d’Amsterdam qui cherchait ses racines. Nous nous sommes retrouvés sur la côte nord, où je suis également né: un lieu de pauvreté, d’où les gens partent traditionnellement.

    «Là, nous avons rencontré un homme qui a inventé de merveilleuses histoires sur les pirates. «Dans le passé, quand le brouillard arrivait, les pêcheurs du village se tenaient ici et soufflaient une corne d’agneau», a-t-il dit. Les Européens à bord de leurs navires pensaient être au port de Melilla (l’enclave espagnole au Maroc) et se sont retrouvés coincés. Les pêcheurs ont amené l’équipage à terre, ont vendu leurs marchandises et ont informé les envoyés diplomatiques à Tanger qu’ils pouvaient racheter l’équipage pour une somme considérable.

    L’année dernière, l’organisation du Mois de l’histoire a demandé à Benali s’il voulait rédiger un essai. «Le thème est Est-Ouest, ça va bien avec ça, disent-ils. Ma première pensée a été: je dois vous dire que je suis un enfant de pirates. Quand j’explique cela aux lecteurs, ils comprennent qui est Abdelkader Benali. Cela semblait également une excellente façon de donner à cette histoire de Jan Janszoon une couleur personnelle. Dans ce thème Est-Ouest, nous pensons aux flux de migrants modernes d’Est en Ouest et du Sud au Nord. Mais le pirate Jan Janszoon est allé du nord au sud. « 

    Glorieuse ville portuaire

    Benali s’est plongé dans l’histoire de la région, le Rif – réputé jusqu’au XIXe siècle comme région des pirates – et son village natal sur la Méditerranée: Ighazzazzen. D’où vient ce nom, se demanda Benali. Ce nom pourrait-il se rapporter à cette illustre ville portuaire en ruine, Cazzaza?

    Benali: «Cazzaza était reconnue comme une plaque tournante du commerce transafricain avec l’Andalousie, qui était aux mains des Maures jusqu’à la fin du XVe siècle. C’était aussi la ville où le monarque maure Boabdil a débarqué en 1493, après que les Espagnols l’ont expulsé d’Andalousie. L’emplacement est enveloppé d’incertitude, mais avec l’aide d’un historien marocain, j’ai pu le localiser: il était à environ 20 kilomètres au sud de ma ville natale, Ighazzazzen.

    Descendant de pirates

    Benali a en effet découvert un lien entre les deux lieux. Peu de temps après le débarquement de Boabdil, les Espagnols ont rasé Cazzaza au sol. De nombreux habitants, y compris des Maures expulsés d’Espagne qui avaient voyagé avec Boabdil, se sont installés dans un nouveau village: la ville natale de Benali, Ighazzazzen. « Quand j’ai découvert cela, j’étais bien sûr très fasciné, d’après mon expérience, mon village n’avait pas d’histoire. »

    Benali – un migrant, descendant de pirates et de réfugiés maures – a également découvert un lien entre ses ancêtres et ces migrants complètement différents, les pirates européens qui se sont installés au Maroc. Jan Janszoon avait une chose en commun avec les Maures qui se sont installés au Maroc après leur expulsion d’Espagne, écrit Benali: une aversion brûlante pour les Espagnols.

    Janszoon a grandi avec les histoires sur le siège de Haarlem (1572-1573). Poussés par le ressentiment et la recherche du profit, des aventuriers comme Janszoon purent attaquer les navires espagnols, comme une sorte de marine privée de la République, heureuse d’émettre des lettres de marque pendant la Révolte. Mais la trêve de douze ans avec l’Espagne en 1609 a brusquement mis fin aux moyens de subsistance de Jansson.

    Il décide alors de commencer par lui-même. Janszoon entre en contact avec Soliman Reys, un renégat, né aux Pays-Bas sous le nom d’Ivan de Veenboer. Cela emmène Janszoon à Alger, bastion des pirates sous la protection de l’Empire ottoman. La ville est une société multiculturelle de Vénitiens, Génois, Grecs, Berbères, Espagnols, Anglais, Irlandais, Juifs, Français et Néerlandais. Ces derniers sont très appréciés pour leur connaissance des navires. Une source importante de revenus à Alger est le commerce des esclaves blancs – en deux siècles, le sort est tombé à environ un million d’Européens, écrit Benali.

    Pour être autorisé à détourner sous la protection du sultan, Janszoon se tourne vers l’islam. En tant que Moeraid Raïs, il s’installe dans une autre cité-état de pirates: Salé, près de l’actuelle Rabat. Il a acquis une réputation parmi les Néerlandais en tant que médiateur entre les envoyés néerlandais qui viennent rançonner les prisonniers.

    Position de l’amiral

    Mais il se fait un nom en tant que pirate parmi ses concitoyens. Lors d’une expédition en 1627, il emmena 400 Islandais à Alger et à Salé, et en 1631, il fit entrer en esclavage 237 habitants du village irlandais de Baltimore. Moerad Raïs reçoit le poste d’amiral de la cité-état. Benali: «De beaux livres ont été écrits sur Baltimore et l’Islande. C’était l’horreur pour les habitants. Des hommes avec des turbans et des cimeterres sont venus rugir vers eux, ils avaient même 10 à 0 d’avance. Le vol en Islande est également bien décrit, car l’un des prisonniers, un ecclésiastique, a été libéré pour plaider auprès de la couronne danoise pour la libération des prisonniers.

    Une carrière remarquable, mais dit Benali: «Jan Janszoon n’était pas une exception comme je le supposais: à partir du XVIe siècle, il y avait certainement des centaines, probablement des milliers de« renégats ». Ils se sont convertis à l’islam pour des raisons économiques, pas parce qu’ils sont sortis ensemble ou ont vu la lumière.

    Les renégats ont revêtu un manteau culturel différent, et c’était en fait assez facile, écrit Benali. «Cela a été toléré, comme le montre de manière convaincante les recherches de Maartje van Gelder, professeur à l’Université d’Amsterdam. Lorsque le bateau de Janszoon fut endommagé en 1623, il débarqua à Veere, bien qu’il fût largement connu comme un renégat, qui se fit circoncire et détourna également des navires hollandais. Il a même recruté des garçons de navire là-bas, apparemment les possibilités offertes par un tel voyage étaient très attrayantes.

    «C’est en fait impossible à expliquer», admet Benali. «Janszoon a détourné des navires hollandais et les a ramenés à terre, et il a également gardé des esclaves. Mais dans sa position politique d’amiral de la cité pirate de Salé, il pourrait aussi faire des affaires avec la République.

    Pas d’esclaves pour toujours

    Benali Jan Janszoon / Moerad Raïs fait référence à une «frontière moderne» dans son essai. «Il saisit les opportunités dans une période de guerre et de déplacement. Dans un endroit, la Méditerranée, où elle fait maintenant également mal en Europe, où les gens – Syriens, Irakiens, Africains et Marocains – montent sur un bateau. La mer offre des opportunités mais recèle aussi la mort: territoire lucratif pour le passeur d’êtres humains. Quand je pense aux esclaves blancs de l’époque, qui n’ont été libérés qu’en échange d’argent, je pense aussi à ces passeurs en Libye qui obligent les gens à tout abandonner avant d’être à nouveau libres. Cela rend Moerad Raïs très moderne pour moi.

    Cette histoire de ces esclaves blancs s’inscrirait-elle dans le nouveau musée de l’esclavage à ouvrir? Benali: «Bonne question. Mais gardez à l’esprit que c’est une histoire très différente de la traite transatlantique des esclaves: elle était beaucoup plus vaste et de portée plus commerciale. Les esclaves blancs pouvaient être torturés, brûlés sur le bûcher ou traînés derrière un cheval dans les rues d’Alger. Mais dans de nombreux cas, ils n’étaient pas des esclaves pour toujours, ils pouvaient être rachetés et n’étaient pas utilisés pour des travaux forcés dans les plantations. En ce sens, l’esclavage n’a pas été institutionnalisé comme il l’était dans les colonies occidentales. Et beaucoup sont devenus musulmans et pourraient à terme faire partie de la société parce que selon la charia, les musulmans ne sont pas autorisés à garder des esclaves musulmans.

    Au Maroc, l’histoire des corsaires est plus célèbre que la nôtre, dit Benali. «Mais ce qui est aussi très vivant, c’est l’histoire de« 1492 », l’expulsion des Maures, comme une rupture dans l’histoire, l’idée que la civilisation marocaine était à son apogée en Andalousie. Ce que nous avons en Occident avec les Grecs de l’Antiquité, ils l’ont avec l’Andalousie: un idéal pour s’établir. Mais c’est douloureux, car ce point culminant inclut déjà la disparition. »

    «Salé a été en partie construit par des réfugiés d’Andalousie. Moerad Raïs était également un réfugié, poussé par l’agression espagnole aux Pays-Bas. Ce qui fut pour moi une révélation: le même jour où Philippe III signa la paix avec les Pays-Bas en 1609, il publia un autre édit. Parce qu’en tant que catholique, il a dû faire amende honorable à cause de cette paix avec les protestants hollandais, il a ordonné l’expulsion des derniers Maures. Beaucoup d’histoire y a été écrite en un jour.

    Tags : Maroc, Pays Bas, Espagne, Andalousie, Rif, pirates, esclaves blancs, esclavage, Ighazzazzen,

  • Maroc: pièce maîtresse du scandale sexuel PJD

    Une jeune femme de Kénitra accuse un membre du parti PJD au pouvoir au Maroc d’avoir eu des relations sexuelles avec elle en dehors du mariage. Il l’a abandonnée après qu’elle soit tombée enceinte. Lorsque le jeune homme a refusé de reconnaître sa grossesse, la femme a elle-même provoqué une interruption de grossesse chez elle.

    Tout a commencé par une étrange découverte. La famille de la jeune femme a fait appel à un plombier pour déboucher les égouts de leur maison. En travaillant, il a découvert qu’un gros fœtus était piégé dans les tuyaux, rapporte Al Akhbar. La police a été alertée et est arrivée sur les lieux.

    La jeune femme a été arrêtée et informée lors de l’interrogatoire qu’elle avait eu des relations sexuelles hors mariage avec un membre du PJD très actif dans la campagne du Gharb. Il dirige également une branche jeunesse locale de son parti à Kénitra. Puis elle est tombée enceinte de lui.

    Le politicien refuse de reconnaître la grossesse. L’accusé a déclaré qu’elle avait ensuite provoqué l’avortement elle-même avec des ciseaux. Elle voulait éviter un scandale. Selon elle, leur amour l’un pour l’autre était parfait jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Elle prétend que son amant lui a promis le mariage.

    La police a appelé le jeune militant du PJD pour écouter également sa version des faits. Il a nié toutes les accusations et affirme ne pas avoir eu de relations sexuelles avec la jeune femme. Il dit ne l’avoir reçue qu’une seule fois. Elle avait demandé son aide concernant un viol dont elle aurait été victime. Le viol serait à l’origine de sa grossesse.

    Pour l’heure, la police judiciaire poursuit l’enquête pour élucider cette affaire.

    Source : Bladna.nl, 30 sept 2020 (traduction automatique)

    Tags : Maroc, viol, sexe, PJD, avortement, scandale, Kénitra,

  • Italie : une marocaine détenue pour avortement clandestin

    Avortement clandestin, une autopsie est déclenchée
    La jeune femme de 20 ans aurait expliqué qu’elle utilisait des médicaments pour la gastrite. Elle fait l’objet d’une enquête pour interruption volontaire de grossesse

    La Marocaine de vingt ans faisant l’objet d’une enquête du parquet de Pérouse pour interruption volontaire de grossesse, au-delà des termes autorisés par la loi, aurait pris des médicaments pour la gastrite hémorragique, pour avorter, achetés au Maroc – et là probablement prescrits par un médecin -. Le fœtus, placé sous séquestre par le procureur de la République Manuela Comodi, pèse environ 330 grammes et aurait un âge gestationnel apparent de 5 mois. Mais ce matin, le procureur confiera la tâche au Dr Massimo Lancia, médecin légiste de l’Institut de Pérouse et à la toxicologue Paola Melai de vérifier les causes de l’avortement, l’heure de la gestation et aussi les substances pharmacologiques prises par la femme.

    La jeune femme de vingt ans – assistée de l’avocat Roberto Rossi – aurait expliqué au cours de déclarations spontanées à la police qu’elle avait passé le confinement au Maroc, avec son mari qui devait alors vivre en Afrique, qu’elle n’avait pas de travail et était déjà suivie par les services sociaux. La jeune femme de vingt ans est arrivée à l’hôpital d’Umbertide avec une hémorragie en cours et le fœtus, juste expulsé dans le sac à dos qu’elle avait avec elle, avec le placenta. Elle a ensuite été transférée à Città di Castello et soumise à une intervention chirurgicale.

    Le personnel médical avait alerté la police du commissariat de police de Città di Castello qui mène des enquêtes pour clarifier s’il existe d’autres responsabilités dans l’avortement de la jeune femme de vingt ans ou s’il est vrai que des « coupables » sont à l’étranger.

    Eri.P. et Cris

    Source : Lanazione.it, 30 sept 2020 (traduction non officielle)


    Tags : Maroc, Italie, avortement, confinement, coronavirus, covid 19, 

  • Un déni français

    par Paris : Akram Belkaïd


    Il ne pouvait en être autrement. Dès les premières manifestations aux Etats-Unis en protestation contre l’assassinat, par un policier, de George Floyd, un afro-américain de Minneapolis (Minnesota), les médias français ont été pris de leur habituelle empathie à l’égard des combats antiracistes que connaît l’Amérique depuis si longtemps. Toutes les grandes chaînes d’information en continu mais aussi les radios et les principaux quotidiens ont consacré une large place à cet énième épisode de violence policière débouchant sur la mort d’un être humain.

    Les informations et les analyses concernant ce drame et les impressionnantes marches populaires qui ont suivi offrent une image plutôt fidèle de la réalité américaine. On citera en exemple les articles consacrés à la ville de Minneapolis, dirigée par un démocrate, dont l’image « progressiste » ne parvient pas à faire oublier des décennies d’inégalités et d’impossibilité pour la population noire d’accéder à la propriété immobilière. Les provocations et surenchères du président Donald Trump, appelant à mater les protestataires et menaçant de déployer l’armée, ajoutent à l’intérêt des médias français qui peuvent gloser à l’infini sur le racisme et la violence intrinsèques des forces de l’ordre américaines.

    Ironie de l’histoire, quelques jours auparavant, la France a connu une polémique sur le même sujet. Camélia Jordana, chanteuse et actrice née en France et de grands-parents algériens, a provoqué le tumulte avec deux déclarations prononcées dans une émission de grande écoute sur France 2 : « Il y a des hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement en France, tous les jours, pour nulle autre raison que leur couleur de peau. », a-t-elle ainsi déclaré avant de préciser :« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j’en fais partie ».

    On regrettera l’usage du verbe « massacrer » pris au premier degré par de nombreux commentateurs trop heureux de discréditer le propos de l’artiste. Mais pour le reste ? Qu’a-t-elle dit pour mériter un tel torrent de critiques et de haine avec, à la clé, des menaces de poursuites judiciaires proférées par des syndicats de policiers ? En France, une bonne partie des élites vit dans le déni d’une réalité sordide. Celle de la violence policière structurelle, pour ne pas dire systémique, infligée aux minorités et aux classes populaires. Même les violences subies par les Gilets jaunes – qui ont découvert en 2018 ce qu’enduraient depuis longtemps les jeunes des quartiers – n’ont pas modifié la donne.

    La peur du flic est une réalité. Le seul changement, c’est qu’elle s’est étendue à d’autres catégories de la population. Aujourd’hui, les gens vont aux manifestations avec la peur au ventre parce qu’en face, c’est buffet ouvert. Recours à la stratégie de la nasse, usages intensifs de gaz lacrymogènes alors que les cortèges sont calmes, tirs aux lanceurs de balles de défense (LBD) sont devenus des actes courants symbolisés par les outrances du préfet de Paris Didier Lallement. Ebranlé par la crise des gilets jaunes, discrédité par son impréparation et sa désinvolture face à l’épidémie de coronovirus, le gouvernement français semble craindre sa police. A chaque bavure, le message est toujours le même. Il n’y a rien eu ou s’il y a eu quelque chose, il faut faire preuve de compréhension.

    Il est très probable que l’on ne sache jamais qui est le policier qui a tiré une grenade lacrymogène dans le visage de feu Zineb Redouane. Ce sujet qui devrait constituer une indignation nationale n’a jamais fait la une des journaux. Il est vite évoqué et on passe à autre chose. L’affaire Adama est encore plus symbolique. En juillet prochain, cela fera quatre ans que la famille d’Adama Traoré, mort à 24 ans dans une gendarmerie, réclame justice. Et cela fait quatre ans qu’une conspiration du silence vise à relativiser l’importance des mobilisations. Mardi 2 juin, d’impressionnantes manifestations ont eu lieu à Paris et Marseille pour réclamer la vérité. Le soir, les grands journaux télévisés ont consacré des dizaines de minutes à la situation américaine mais presque rien pour le rassemblement à la mémoire d’Adama Traoré. L’évitement, toujours et encore… L’incapacité à reconnaître qu’il y a un vrai problème de violences policières en France.

    Il y a bientôt quinze ans (misère…), je consacrais une chronique à ce qui fut le prélude aux émeutes de l’automne 2005 (*). Je faisais le lien entre ces violences et le passé colonial qui a façonné bien plus qu’on ne le croit la police. J’y racontais comment on peut habiter le très chic septième arrondissement de Paris, avoir une situation confortable dans la finance et avoir peur d’entrer seul dans un commissariat pour y déclarer le vol de son scooter, tout cela parce que l’on a un nom et un faciès maghrébin. J’ai revu cette personne il n’y a pas longtemps. Nous avons reparlé de cette affaire. Elle m’a déclaré que cette peur n’avait pas disparu, bien au contraire. Dans cette même chronique, j’évoquais les contrôles d’identité musclés de la Brigade anti-criminalité (BAC). Le tutoiement, les gifles qui fusent et l’impossibilité de protester sous peine d’être embarqué pour le bien commode motif de rébellion. A dire vrai, rien de tout cela n’a changé. Et le déni demeure.

    (*) Après Clichy-sous-Bois, 5 novembre 2005. Chronique reprise par Courrier International, le 12 novembre 2005… (précision qui sera peut-être utile pour les exégètes de ma dernière chronique).

    Source

    Tags : France, George Floyd, racisme,

  • Amnesty : Le Maroc doit cesser de poursuivre des militants au titre de la nouvelle sur l’état d’urgence

    MAROC ET SAHARA OCCIDENTAL. IL FAUT CESSER DE POURSUIVRE DES MILITANT·E·S AU TITRE DE LA NOUVELLE LOI SUR L’ÉTAT D’URGENCE SANITAIRE

    Les autorités marocaines doivent cesser d’exploiter les lacunes de la législation relative à l’état d’urgence sanitaire à dessein de poursuivre en justice des militant·e·s des droits humains, des journalistes citoyens et d’autres personnes parce qu’ils ont critiqué de façon pacifique la gestion de la crise du COVID-19 par le gouvernement, a déclaré Amnesty International mardi 9 juin.

    Le 23 mars, le Parlement a adopté un nouveau décret-loi (n° 2.220.292), déclarant l’état d’urgence sanitaire et prévoyant une peine de trois mois d’emprisonnement et une amende de 1 300 dirhams (environ 134 dollars des États-Unis) en cas de non-respect des « consignes et décisions prises par les autorités publiques » ou d’entrave à ces consignes et décisions au moyen « d’écrits, de publications ou de photos ».

    Depuis l’adoption de ce texte, les autorités s’en sont servies pour engager des poursuites contre au moins cinq militants des droits humains et journalistes citoyens, les accusant d’« enfreindre les décisions des autorités sous l’état d’urgence sanitaire ».

    « La décision prise par les autorités marocaines de prévoir des peines d’emprisonnement pour sanctionner les personnes qui enfreignent le confinement ou le couvre-feu est disproportionnée. Quoi qu’il en soit, ce texte, qui présente des lacunes, ne devrait en aucun cas être utilisé pour réduire au silence celles et ceux qui osent critiquer les mesures prises par le gouvernement et la façon dont il gère la pandémie. Le fait de remettre en cause l’action menée en réponse à la pandémie ou de pointer du doigt les insuffisances de l’approche suivie par les pouvoirs publics ne constitue pas une infraction, a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

    « Étant donné les risques élevés de transmission du COVID-19 dans les prisons et autres lieux de détention, venir grossir le nombre de détenus ne fera qu’aggraver encore les problèmes de santé publique engendrés par la pandémie. Personne ne doit se retrouver derrière les barreaux pour le simple fait d’avoir enfreint les restrictions imposées dans le contexte de la pandémie de COVID-19. »

    Deux mois se sont écoulés depuis l’adoption de ce nouveau texte et déjà, le ministère public marocain a engagé des poursuites contre 91 623 personnes pour violation de la loi relative à l’état d’urgence sanitaire et pour d’autres infractions, selon un communiqué officiel publié le 22 mai. Selon ce même communiqué, au moins 558 d’entre elles sont toujours détenues simplement pour avoir enfreint les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence.

    Amnesty International a recueilli des informations sur cinq militants des droits humains et journalistes citoyens, arrêtés en avril et en mai 2020 à la suite de publications en ligne et sur les réseaux sociaux critiquant la façon dont les autorités locales géraient la distribution de l’aide sur fond de COVID-19.

    Ils ont tous les cinq été inculpés au titre de la loi relative à l’état d’urgence sanitaire ainsi que d’un article du Code pénal réprimant l’« outrage envers les corps constitués », et certains d’entre eux ont également été accusés de « diffusion de faits mensongers » – des faits qui ne constituent ni l’un ni l’autre des infractions prévues par le droit international. Amnesty International a examiné toutes les publications retenues à titre de preuve contre les militants et n’y a trouvé aucun élément donnant à penser qu’ils incitent à la violence, à la haine ou à la discrimination. L’organisation en a donc conclu que ces publications étaient pleinement protégées par la liberté d’expression.

    Poursuites judiciaires en lien avec l’exercice de la liberté d’expression

    Le 17 avril, la police a arrêté Mohamed Bouzrou et Lahssen Lemrabti, deux journalistes citoyens qui sont également les administrateurs d’une page Facebook nommée Fazaz24 et suivie par 29 000 personnes. Ils sont actuellement détenus dans une prison située à Khénifra, dans le nord du Maroc. Un troisième administrateur de cette même page Facebook, Mohamed Chejii, a lui aussi été arrêté le 19 avril et relâché le lendemain, mais une procédure reste ouverte à son encontre et le procès des trois hommes devait s’ouvrir lundi 8 juin.

    Mohamed Bouzrou, Lahssen Lemrabti et Mohamed Chejii sont jugés en raison de deux publications qu’ils ont mises en ligne sur leur page Facebook les 3 et 4 avril, a déclaré leur avocat à Amnesty International. La première publication, qui a été relayée sur d’autres réseaux sociaux, est une vidéo montrant un homme âgé, apparemment chauffeur de taxi à Khénifra, dans le Moyen Atlas central, qui sollicite désespérément l’aide des autorités locales ; il explique qu’il fait partie des nombreux travailleurs empêchés de gagner leur vie en raison du confinement et qu’il ne sait pas à qui s’adresser pour se faire aider. La seconde publication évoquait le « clientélisme » et la distribution inégale de l’aide par les autorités locales au sein de la population de Khénifra pendant la crise du COVID-19.

    Le 27 avril, la police de Nador, ville située dans le Rif, au nord-est du Maroc, a arrêté Omar Naji, représentant local d’un groupe de défense des droits humains de premier plan, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), et l’a remis en liberté le lendemain après qu’il eut versé une caution de 10 000 dirhams (1 000 dollars des États-Unis). Les accusations portées à son encontre étaient en lien avec une publication Facebook mise en ligne le 20 avril où il critiquait la confiscation par les autorités municipales de marchandises auprès de vendeurs non autorisés pour les distribuer à des associations locales pendant la crise du COVID-19. La première audience de son procès devait se tenir le 2 juin, mais a été reportée au 14 juillet.

    Dans un autre cas similaire, le 15 mai, la police a arrêté le militant Abdessadek Benazzouzi, vivant à Bni Tadjite, une ville de la province de Figuig (région marocaine de l’Oriental), en lien avec deux publications Facebook. La première, ajoutée le 13 mai, dénonçait ce que le militant considérait être des « violations des droits humains », dont le « clientélisme » qui caractérisait la distribution de l’aide pendant la crise du COVID-19, l’absence de services publics et la marginalisation des jeunes lors du versement d’indemnités. La seconde, ajoutée deux jours plus tard, faisait référence aux habitants demandant à être davantage aidés par les autorités et critiquait ces dernières, déclarant que leur intervention était fondée sur la « répression » et l’« intimidation ». Le procès d’Abdessadek Benazzouzi doit s’ouvrir le 18 juin.

    « Amnesty International demande aux autorités marocaines de relâcher immédiatement Mohammed Bouzrou, Lahssen Lemrabti et toutes les personnes détenues pour le simple fait d’avoir exprimé leurs opinions. Les poursuites engagées illégalement pour non-respect des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence doivent être abandonnées », a déclaré Amna Guellali.

    Au 3 juin, le nombre des cas confirmés d’infection s’élevait à 7 922 et celui des décès à 206 au Maroc.

    L’organisation engage les autorités à veiller à ce que l’application de la loi relative à l’état d’urgence sanitaire n’empêche pas arbitrairement les gens de s’exprimer ou de relayer – y compris en ligne – des informations sur des sujets qui les touchent, en violation de leurs droits à la liberté d’expression. Il doit notamment être possible de critiquer la politique menée par le gouvernement et la façon dont les autorités font respecter les mesures de lutte contre le COVID-19.

    « L’action la plus efficace pour combattre une crise sanitaire est celle qui se fonde sur le respect des droits humains et sur des politiques favorisant la confiance et la solidarité. Lorsque l’on responsabilise la population et qu’on l’aide à suivre volontairement les mesures de santé publique nécessaires, celle-ci est plus susceptible de coopérer avec les autorités et de changer son comportement que sous la menace de mesures coercitives », a déclaré Amna Guellali.

    Amnesty International, 9 juin 2020

    Tags : Maroc, pandémie, répression, liberté d’expression, Amnesty International,

  • Les biens spoliés des algériens, élément essentiel du contentieux algéro-marocain

    Par Noureddine Khelassi

    Les Algériens du Maroc, issus de l’immigration installée dès 1840, n’ont pas été victimes de la seule politique de marocanisation des terres et autres biens domaniaux. Quelque 70 000, dont 14 000 inscrits auprès des services consulaires, ont été dépossédés de leurs biens en 1994.

    Cette année-là, le Maroc avait fait le constat médusé de l’existence d’un islamisme armé endogène en mesure de passer aux actes. Il le fera à la faveur de l’attentat spectaculaire contre un palace de la ville de Marrakech.
    Dans une superbe fuite en avant, dont le makhzen a toujours le secret, les autorités marocaines accusent alors les services secrets algériens d’être les instigateurs de cet attentat à la bombe.
    La réalité des faits prouvera plus tard que cette action d’éclat était le fait exclusif des djihadistes marocains.
    Les propriétaires algériens payeront quand même, au prix fort, cet aveuglement politique, leurs biens spoliés étant toujours sous séquestre.

    La spoliation a commencé en 1963

    Le régime marocain pourra toujours arguer de l’étatisation des biens des Marocains d’Algérie. Dans le contentieux relatif aux biens des ressortissants algériens et marocains au Maroc et en Algérie, c’est le palais royal qui porte la responsabilité d’avoir inauguré et clos le mouvement d’expropriation. En dépit de textes régissant l’établissement des ressortissants des deux pays sur les territoires respectifs, le Maroc avait lancé le mouvement de spoliation dès 1963.

    Le contexte de la « Guerre des sables », agression militaire caractérisée contre l’Algérie fraîchement indépendante, s’y prêtait. Plus tard, en 1973, le dahir (décret) numéro 1.73.213 du 2 mars, relatif « au transfert à l’Etat de la propriété des immeubles agricoles appartenant aux personnes physiques étrangères et aux personnes morales », organisera un nouveau mouvement de dépossession.

    Destiné à l’expropriation des étrangers, dans le cadre de la marocanisation des terres agricoles, il ne sera appliqué finalement qu’aux seuls propriétaires algériens.
    Des milliers de nos compatriotes de Guercif, Agadir, Taza, Oujda, Berkane, Casablanca, Nador et Fès, seront carrément spoliés. Ces biens, ainsi que les propriétés reprises en 1963 sont toujours sous séquestre. Ils sont gérés par un organisme d’Etat, la SOGETA.


    Ces mouvements de spoliation ont été effectués au mépris de la convention d’établissement algéro-marocaine, signée à Alger, le 15 mars 1963, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Laraki.

    Cette convention sera renforcée par un protocole annexe au traité d’Ifrane de 1969, la modifiant et la complétant. L’article 5 de cette convention consacre le principe du libre exercice des droits économiques et l’égalité fiscale. Il assimile même les ressortissants des deux Etats aux nationaux de chacun des deux pays. L’assimilation au national est réalisée dans « l’exercice des activités professionnelles et salariées ». En vertu de ces dispositions claires, les ressortissants des deux Etats « pourront librement accéder à la propriété des biens mobiliers et immobiliers ».
    Et, de ce fait, « en jouir et exercer tous les droits de possession de propriété et de disposition dans les mêmes conditions que les nationaux ».

    De même, et dans les mêmes conditions de jouissance, peuvent-ils « assurer la gestion sous toutes ses formes, de leurs biens mobiliers et immobiliers, commerciales ou agricoles ».

    En matière de statut personnel et de dévolution successorale, y compris les legs, la convention prévoit en même temps que « les juridictions de chacune des parties doivent appliquer, conformément aux principes du droit international privé, la loi nationale de l’autre partie sous réserve des règles de l’ordre public. »

    La convention d’établissement fixe aussi les conditions d’expropriation. Elle stipule que « les biens des ressortissants de chacun des deux pays situés sur le territoire de l’autre ne pourront faire l’objet d’expropriation que pour cause d’utilité publique et conformément à la loi ».

    Les autorités marocaines avaient alors une singulière interprétation de la « cause d’utilité publique » au lendemain d’un attentat à la bombe islamiste en 1994. Pour régler les problèmes de toutes sortes, y compris des questions d’expropriation, le traité d’Ifrane prévoit de conférer à une commission mixte paritaire les compétences nécessaires pour « régler tout problème pouvant naître » de l’application de la convention d’établissement de 1963.

    Biens arch ou biens melk, les possessions des Algériens remontent au début du mouvement migratoire des Algériens vers le Maroc. C’est-à-dire, à partir de 1840 et jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Beaucoup d’Algériens ont accompagné l’Emir Abdelkader lors de son exil dans ce pays en 1843. La plupart de nos compatriotes viennent surtout de l’Oranie, notamment de Tlemcen, Nedroma et Mascara.


    Les Bouabdellah possédaient de grands domaines agricoles

    La majorité d’entre eux s’est donc installée avant le protectorat français en 1912. Piliers de l’Administration du Protectorat et du Makhzen (administrateurs, traducteurs, magistrats, fonctionnaires, enseignants), beaucoup participeront à la Résistance marocaine contre l’occupant français.

    Certains, comme la famille Bouabdallah, dont le père, Hadj Mustapha, est décédé à l’âge de 105 ans, possédaient des milliers d’hectares et des fermes agricoles d’envergure.

    La famille Bouabdallah détenait des fermes qui serviront notamment de siège à l’Ecole des cadres de la Révolution, d’atelier de fabrication d’armes, d’antenne de l’état-major de l’Armée de Libération Nationale (ALN) et de structures du Ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG) qui abritaient des antennes de renseignement et de transmissions.

    Parmi les familles d’Algériens spoliés, il y a aussi, à titre d’exemple, celle des Khalef dont est issu l’ancien patron de la Sécurité militaire algérienne (SM), Kasdi Merbah, de son vrai prénom Abdallah. L’ancien chef de gouvernement du président Chadli Bendjedid avait justement fait ses classes de maître espion à l’Ecole des cadres de la Révolution abritée dans une des fermes de la famille Bouabdallah.

    Le père de Kasdi Merbah, Hadj Hammou Khalef, avait été dépossédé d’une ferme de 250 hectares fertiles dans la région de Mechra Bel Kssiri dans la province de Sidi Kacem. Il décédera sans avoir jamais récupéré son bien légitime. Autre exemple de familles injustement expropriées, les Maz, originaires de Mostaganem, étaient également de riches possédants. La question des biens des Algériens au Maroc, dont une bonne partie est constituée de riches possessions, est un élément important du contentieux entre l’Algérie et le Maroc.

    Le royaume chérifien, qui revendique pour ses ressortissants expulsés d’Algérie en 1975 leurs biens nationalisés, serait plus crédible dans sa démarche s’il consentait lui-même à appliquer aux Algériens dépouillés ce qu’il réclame de façon récurrente pour ses propres ressortissants.
    C’est-à-dire une juste réparation qu’il a généreusement accordée par ailleurs aux anciens colons français et européens. Comme il n’y a pas de petites et de grandes causes, la réouverture de frontières entre les deux pays et l’édification du grand Maghreb fraternel passent aussi par des chemins de traverse comme l’indemnisation des propriétaires injustement dépossédés de leurs biens.

    Le Jeune Indépendant, 7 juin 2020

    Tags : Maroc, Algérie, biens spoliés,

  • Maroc : le tourisme en chute libre

    Le secteur du tourisme a enregistré une baisse de 45% du nombre de voyageurs au Maroc durant les quatre premiers mois de l’année 2020, à cause de la pandémie de coronavirus Covid-19, rapportent ce mardi plusieurs médias.

    L’annonce a été effectuée par la ministre marocaine du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, qui a précisé que le nombre de nuitées réservées par les touristes a quant à lui chuté de 43%. Les recettes touristiques ont pour leur part diminué de 15% durant les quatre premiers mois de 2020 par rapport à la même période l’année d’avant, a indiqué la ministre.

    « Le ministère a élaboré un plan intégré et participatif visant à lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus, à relancer le secteur et à favoriser le positionnement du Royaume dans le monde de l’après Covid-19, compte tenu de l’évolution des besoins et des attentes du consommateur et de la qualité de l’offre nationale », a souligné Nadia Fettah Alaoui, citée par Hespress.

    « Le secteur a bénéficié des mesures prises par le Royaume, puisque près de 70% des employés du secteur inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont bénéficié d’indemnités mensuelles », a ajouté la ministre.

    Le plan a notamment été axé sur la préservation de l’emploi, des compétences et des capacités des professionnels du secteur, la promotion de son décollage, avec un accent particulier sur le tourisme interne dans une première phase et sur la mise en place d’une offre de qualité répondant aux besoins des touristes, précise la même source.

    En 2019, le Maroc a accueilli 13 millions de touristes, en hausse de 5,2 % par rapport à 2018. Les recettes générées par le tourisme avaient atteint 7,41 milliards d’euros contre 6,89 milliards en 2018.

    Visa-Algérie, 9 juin 2020

    Tags : Maroc, tourisme, covid19, coronavirus, pandémie, économie,

  • Algérie : Le consul du Maroc à Oran est un officier des services des renseignements (présidence)

    L’ex consul du Maroc à Oran est un officier des services. C’est ce qu’a révèle le ministre conseiller, porte-parole de la présidence de la République, Bélaid Mohend Oussaid .

    « Oui, effectivement, nous avons officiellement demandé à ce que ce diplomate quitte le territoire national car il a contrevenu aux règles de bienséance et aux usages et règles qui régissent la diplomatie » dira en effet le porte-parole de la présidence au cours de sa conférence de presse qu’il anime en ce moment à El Mouradia. Et de révéler donc que « ce consul est un officier des services de renseignement marocains ».

    Cependant, pour le responsable algérien, « l’Algérie ne veut pas entrer dans des campagnes médiatiques» et « veut élever le niveau et maintenir les relations entre les deux pays et les deux peuples frères ».

    M. Belaid a affirmé que cette page dans les relations diplomatiques entre les deux pays « est désormais tournée » soutenant que l’Algérie « est un Etat qui peuvre à atténuer l’impact des problèmes sociaux sur ses citoyens, alors que d’autres font dans la politique de l’autruche ».

    Pour rappel, ce diplomate avait suscité une vive indignation lorsque, recevant des ressortissants marocains il y’a quelques jours, qualifiait l’Algérie de « pays ennemi ».

    Tags : Maroc, Algérie, consul du Maroc à Oran, Aherdane Boutaher,