Catégorie : Maroc

  • Algérie : le message subliminal destiné au Maroc

    Selon l’agence de presse algérienne, qui cite un communiqué du ministère algérien de la Défense, des unités de la troisième région militaire, supervisées par le général Chengriha, ont effectué un exercice tactique intitulé « fidèle au serment ».

    Selon la même source, les manœuvres ont eu lieu dans le cadre « de l’évaluation de la deuxième étape du programme de préparation au combat pour l’année 2019/2020″, mais la réalisation de cet exercice en plein Ramadan et au lendemain des attaques du ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, semble porter un message subliminal.

    En effet, le chef de la diplomatie, loin des méthodes diplomatiques, a trouvé dans la visioconférence des chefs d’État des Pays Non Alignés l’occasion idéale d’accuser le pays voisin d’alimenter « le séparatisme » dans une tentative désespérée de dévier la nature de son invasion armée du territoire du Sahara Occidental qui figure depuis 1963 dans la liste des territoires non autonomes jouissant du droit sacré à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Au lendemain de cette malheureuse déclaration, la réponse algérienne ne s’est pas faite attendre. L’ANP a réalisé des exercices avec munitions réelles à Tindouf, une région à la frontière avec le Maroc et le Sahara Occidental et qui accueille depuis plus de 45 ans les réfugiés sahraouis.

    La presse marocaine, toujours prête à dégainer contre le pays voisin semble avoir avalé sa langue face à un message énergique visant à refléter la détermination de l’Algérie à poursuivre la défense de la juste cause du peuple sahraoui.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara occidental, Mouvement des Pays Non Alignés, Nasser Bourita, armée algérienne,

  • Tabou au Maroc : l’armée fortement frappée par le covid-19

    Plus de 200 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés dans la région de Rabat-Salé-Kénitra dans les 3 derniers jours.

    Selon le site Anwar Presse, la panique sévit après la découverte de plusieurs cas de contamination au covid-19 dans trois quartiers de la ville de Salé dont la source sont deux militaires. Les personnes qui ont été en contact avec ces deux militaires ont été soumis à des contrôles sanitaires.

    Dans une dépêche publiée samedi dernier, le site Kenitra 36, rapporte l’infection de 25 personnes qui ont été en contacte avec deux autres militaires contaminés.

    Les autorités marocaines refusent de donner une explication officielle à cette montée de la pandémie dans cette région dont la cause est le retour de militaires chez eux.

    Les unités marocaines installées le long du mur de défense militaire au Sahara Occidental ont été fortement frappées par la pandémie. Une question tabou au Maroc.

    Tags : Maroc, pandémie, coronavirus, covd-19, armée, Sahara Occidental,


  • Maroc : Campagne d’intimidation contre le journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili

    Le journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili a été visé, récemment, par une féroce campagne d’intimidation orchestrée par les services secrets marocains. La raison ? Son excellent travail, depuis son exile en France, qui met à nu les pratiques de corruption du système instauré par le régime et des hauts responsables au Maroc, dont le palais royal et son entourage.

    M. Ellili sait de quoi il parle du fait de son expérience acquise après 14 ans de travail dans une des chaînes de télévisions publiques marocaines.

    Après les menaces contre sa famille, Ellili dénonce les pratiques de la chaîne « Chouf-TV » dont le propriétaire, Ahmed Charaî est connu pour ses accointances avec la DGED, accointances révélées par le hacker Chris Coleman.

    Cette chaîne s’est fait la spécialité de viser les vies privées des personnes qui dérangent le Makhzen, à l’instar de certains responsables du parti islamiste qui détient actuellement les gouvernails du Makhzen.

    Faute d’arguments pour l’attaquer et répondre à ses révélations, Chouf-TV pourchasse la vie privée de Radi Ellili et celle de son fils qui se trouve en Espagne. C’est dans ce but que les services secrets marocains ont piraté son courrier électronique et son téléphone portable en quête d’information sur sa vie privée.

    Connaissant les accointances entre le régime marocain et certaines institutions françaises, aujourd’hui, Radi a exprimé ses craintes de se voir visé aussi par ces dernières.

    Pour rappel, le champion de boxe marocain Zakaria Moumni, s’est vu obligé d’émigrer vers le Canada après avoir été agressé en France par des éléments mobilisés par le pouvoir marocain. M. Ellili est conscient que le Maroc jouit d’une impunité totale en France.

    Tags : Maroc, France, Mohamed Radi Ellili, Makhzen, corruption, DGED, services secrets marocains,

  • La prétendue « africanité » du Maroc mise à nu par la pandémie du coronavirus

    Au Maroc, le Covid-19 est à l’origine d’une crise humanitaire au sein de la communauté migrante subsaharienne, accentuée par une violente répression des forces de l’ordre.

    Dans la ville d’El Aaiun, où certaines républiques bananières ont ouvert récemment des consulats en échange de quelques billets destinés aux poches des nouveaux négriers de la France, une mutinerie a éclaté dans un centre de détention de migrants le 1er mai où plus de 70 migrants sont détenus hors de tout cadre légal depuis plus d’un mois.

    Si les premiers 14 jours ont été justifiés par les autorités comme des mesures de confinement, le reste du mois, ces personnes ont été privées de leur liberté sans motif légal.

    Passé un mois, ces migrants se sont révoltés, exigeants leur libération. Sachant que bon nombre parmi eux disposent de logements. Les interventions des associations locales n’a pas permis leur libération.

    Le 1er mai, la police tire des balles en caoutchouc pour riposter contre la révolte de ces migrants. La mutinerie se solde par 4 blessés du côté des migrants et autant chez les policiers. Le pire a été évité de justesse.

    La dépêche de l’agence de presse oficielle MAP, la seule d’ailleurs, sur ce sujet ne respecte pas l’équilibre et le recoupement nécessaire. Elle n’apporte pas les précisions factuelles sur les raisons de cette mutinerie.

    Ce fait divers gravissime révèle la situation de crise humanitaire de ces communautés. Isolés, privés du droit de sortie et exclus des différents programmes d’aides lancés par le gouvernement, reflète le véritable visage raciste de la monarchie marocaine et son rôle de gendarme de l’Europe en Afrique.

    Selon des sources surplace, à Nador, les ONG sont interdites, souvent, d’acheminer des aides aux migrants isolés dans les forêts de la province. A Rabat, faute de document de déplacement, les irréguliers ne peuvent quitter chez eux pour récupérer les paniers alimentaires.

    L’Etat marocain qui se veut « leader africain » en matière d’immigration laisse mourir de faim et tire sur les migrants. Ainsi, son stratégie africaine basée sur les bulles de propagande mensongère est mises à nu par les faits de la situation vécue par les migrants subsahariens dont l’écrasante majorité sont originaires des pays alliés du Maroc dans la question du Sahara Occidental (Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali).

    Les nouveau négriers de la France, Macky Sall et Alassane Ouattara se cachent derrière le silence en guise de remerciement aux chèques signés par Mohammed VI et qui vont directement vers leurs comptes en France et en Suisse.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Laayoune, migrants, subsahariens, Mohammed VI, racisme,

  • Maroc : Les délires cycliques de Nasser Bourita

    MAROC-ALGÉRIE-SAHARA OCCIDENTAL : Les délires cycliques du MAE marocain

    Sans doute pour occulter l’absence de Mohamed VI, absent de la scène politique marocaine, le MAE marocain Bourita, qui n’est plus en très cour depuis qu’il a conduit la diplomatie marocaine à la catastrophe avec l’épisode de l’alliance ratée avec Israël, a fait dans la diversion en s’attaquant de manière puérile et ridicule à l’Algérie.

    Dans un discours prononcé au sommet du Mouvement des non-alignés (NAM) qui s’est tenu lundi en visioconférence, le ministre marocain des Affaires étrangères a accusé l’Algérie, sans la nommer, d’ « alimenter le séparatisme » usant du langage de la propagande marocaine au temps de Hassan II.

    Bourita, qui n’est pas à une outrance près, oublie qu’il a siégé et négocié a de nombreuses reprises avec le Polisario sur injonction de l’ONU pour la mise en œuvre du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Référendum au demeurant accepté par le Maroc depuis 1991 au temps où la diplomatie marocaine avait un peu plus de sérieux.

    Depuis, elle se réduit aux attaques contre notre pays relayé par des sites de propagandes et des mercenaires installés à Paris au frais du Makhzen. Le chef de la diplomatie marocaine ne recule devant aucun mensonge et plus ils sont gros plus on les sort. Ainsi il affirme que « Malgré les circonstances actuelles exceptionnelles, un pays voisin continue d’alimenter le séparatisme, en violation des principes fondateurs du NAM ». Il oublie seulement que le mouvement des non alignés, à travers des centaines de résolutions, a toujours réaffirmé le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.

    Faute d’arguments, M. Bourita, qui n’est qu’un pion sur l’échiquier de Mohamed VI et des conseillers du roi véritables maîtres du jeu, a recours à des arguments des plus ridicules et accuse l’Algérie, dont les principes et la politique n’a pas bougé d’un iota pour ce qui est de la décolonisation du Sahara occidental, d’utiliser ses ressources pour alimenter la « déstabilisation régionale ». Or s’il y a bien un pays qui déstabilise la région c’est bien le Maroc qui continue son occupation illégale et coloniale du Sahara occidental.

    Pour rappel dans son allocution, lors du sommet des Non-alignés en visio-conférence, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à se réunir dans les plus brefs délais afin d’adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt « immédiat » de toutes les hostilités à travers le monde. Il a cité notamment la Libye, la Palestine et le Sahara occidental. « Depuis cette tribune, je lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour se réunir, dans les plus brefs délais, et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental », a indiqué M. Tebboune.

    En dehors des élucubrations du chef de la diplomatie marocaine, ce qui a le plus retenu l’attention des observateurs c’est l’absence de Mohammed VI, alors qu’il ne lui fallait pas beaucoup d’efforts pour prononcer un discours depuis son bureau. Au point où les marocains s’interrogent sur sa présence au Maroc. Alors qu’un journaliste espagnol s’est cru obligé, à la demande de on ne sait qui, de parler de la présence de M6 au Maroc.

    Mokhtar Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 6 mai 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Nasser Bourita,

  • Solidarité avec Nasser Zafzafi, Nabil Ahmajik et le mouvement populaire Rifeño, Al Hirak

    Source: Secrétariat permanent du Comité confédéral de la CGT

    De la Confédération générale du travail, nous exprimons notre solidarité et notre soutien à nos camarades Nasser Zafzafi et Nabil Ahmajik, deux militants du mouvement populaire Rife, Al Hirak, en grève de la faim depuis mercredi dernier dans les prisons du régime dictatorial du Maroc, partenaire privilégié de l’Union européenne

    Nous condamnons fermement les violations constantes de la dictature marocaine des droits de l’homme et la complicité manifeste de ses partenaires, la France et l’Espagne, deux acteurs fondamentaux de la crise qui traverse le pays, et notamment la région du Rif.

    Nous réitérons notre soutien et notre solidarité avec les familles des prisonniers politiques du mouvement populaire Rif, leur porte-parole Ahmed Zafzafi, objet de fausses accusations et harcèlement continu par les forces répressives marocaines, ainsi que le reste des prisonniers d’opinion au Maroc, victimes du régime dictatorial du Maroc et de l’indifférence de ces institutions qui prétendent lutter pour les libertés et la démocratie.

    LIBERTÉ ET RESPECT DES DROITS HUMAINS ET SOCIAUX DU PEUPLE RIFAIN

    Source : CGT, 27 fév2020

    Tags : Maroc, Hirak, Rif, Nasser Zefzafi, Nabil Ahmajik,

  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie (1/2)

    Anouar Malek

    L’impasse du Polisario et la manipulation de l’opinion publique

    En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    • Depuis que j’ai dévoilé les dessous de la ville de Dakhla sur les pages d’Echorouk, j’ai décidé de dire tout ce que je connais sur le Makhzen et les services secrets marocains, après trois années passées à les étudier de près. Non pas en divulguant des informations qui ont été dites ça et là, ni en reprenant l’historique de l’appareil du renseignement du Palais royal, mais en mettant sur la place publique mon expérience personnelle et des informations que j’ai puisé dans le fonds secret des renseignements marocains et dans les étapes importantes d’un périple qui ne doit pas être mis aux oubliettes de l’Histoire. Je pars aussi dans mes propos à partir d’entrées dont j’ai eu un accès privilégié, et non pas à partir d’un esprit vindicatif, d’un règlement de comptes comme pourraient l’interpréter certains. Mon témoignage n’est pas non plus un motif pour être mis sous les sunlights des querelles qui secouent la région maghrébine, ni une « mission commandée » menée pour le compte d’un service secret, mais simplement – et humblement- une mission journalistique pour percer à jour des vérités cachées concernant un service secret qui a eu, et qui a son influence et ses coups fourrés dans le cours de la politique de la région et même au-delà.

    • Auparavant, mes critiques envers le Polisario, concernant la situation des droits de l’Homme, a été utilisé à tort et à travers, et j’estime –avec toute la moralité et le professionnalisme qui siéent à un homme dans pareille situation- que le temps est d’en parler ouvertement, d’autant plus que le temps passe et que l’homme n’est pas le gérant de sa propre destinée, mais je me dois aussi de dissocier le peuple marocain frère de ce que je vais porter sur ses services comme jugements, lesquels jugements ne pourraient que ravir les ennemis.

    • Mon périple journalistique a été suivi de près, et dès le début, par Echorouk, à travers son directeur Ali Fodhil, et, en fait, mes reportages à Dakhla étaient destinées à Echorouk, qui avait donné à mon travail toute l’importance qui lui seyait.

    • Sur le seuil du renseignement marocain

    • Tous les services de renseignement du monde travaillent en secret pour sécuriser les structures de l’Etat et assurer les intérêts de leur pays. Il est évident aussi que ces services possèdent leurs appareils légitimes et légaux et leurs méthodes illégales et illégitimes. Beaucoup d’entre elles « opèrent un sale boulot », comme les assassinats, les liquidations, la désinformation -pour justifier une politique injuste, dompter des adversaires ou imposer un agenda défini. Sous ces derniers qualificatifs, on peut placer le Mossad, ou encore la CIA, lesquels mènent en Palestine, en Irak et en Afghanistan un travail de ce genre.

    • Toutefois, lorsqu’un service secret est en situation d’occupant, il est plus dangereux encore, car il se trouve dans une position indélicate. A partir de là, on peut mieux appréhender la position des services secrets marocains, lesquels vivent une véritable impasse au sujet du Sahara Occidentale, que l’ONU place sous le volet de « liquidation d’occupation » et que la communauté internationale qualifie de « dernière colonie en Afrique ».

    • Pour se tirer d’embarras, les services secrets marocains travaillent sur deux fronts. Le premier est le front « Algérie », de par sa position de pays inflexiblement allié au Sahara Occidentale, le second étant celui de la communauté internationale et du contexte régional. Ce qui nous intéresse ici, évidemment, est le volet relatif à l’Algérie. Nous allons révéler des choses qui se situent bien loin de ce que la position officielle du Maroc, et même les propos du Palais royal, affichent.

    • En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    • Partant de là, il est devenu clair que les services marocains s’y est investi à fond dans cette mission, quitte à commettre assassinats ciblés, oppression des opposants et du peule sahraoui, écrivant par ces actions un long registre, très riche en violations des droits de l’Homme, que ce soit au Rif, dans les territoires occupés ou dans certaines villes marocaines même. Ces mêmes services se sont aussi hasardés dans des aventures gravissimes, que ce soit pour liquider des opposants politiques ou pour se débarrasser de complices des putschs militaires manqués contre le roi. Le registre va de Ben Barka à Hichem El Mandari, en passant par Oufkir et les détenus de la triste prison de Tazmamart.

    • Dans ses priorités, le renseignement marocain se concentre sur l’Algérie, mais aussi sur l’Espagne et la Mauritanie, et ce pour des raisons stratégiques, dont les enjeux seront clarifiées plus loin…

    Des médias orientés et une propagande sale

    De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

    • Cela représente un des grands et dangereux aspects avec lesquelles les services de renseignements marocains tablent pour la thèse et a  propre propagande marocaine envers le Sahara occidental, et aussi pour frapper profondément l’Algérie. Le Makhzen marocain a toujours voulu la représenter comme étant une partie intégrale et active dans le conflit qui oppose le royaume et le Polisario. Ce tapage médiatique s’est traduit par l’arsenal qu’utilise le Maroc dans cette secrète et salle guerre. Le Maroc a tracé sur les médias, même les indépendants, les lignes rouges qu’il ne faut pas outrepasser. Le Makhzen a tenu d’insister à ce que les médias, notamment ceux qui s’alignent avec sa politique et sa vision, à maintenir le nom de « Sahara marocain » ou bien « les régions  du sud du Maroc », par conséquent, aucun journal ou écrivain ou officier de dépasser cette ligne rouge mortelle. Ce qui veut dire par la, sa fin et la destruction de sa carrière professionnelle et même sa vie privée.

    • De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer  l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une  certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

    • Sans prendre en considération la liberté la presse au Maroc, et tout le monde est au courant des journaux qui on été fermés, à l’instar de « Nichan », ou celle qui on été forcé de changer leur façade, tel que « Akhbar Al Youm » et « Al Machaal ». Certains journalistes ont été incarcérés et d’autres ne sont pas autorisés à écrire comme Ali Lamrabet qui a dépassé les lignes rouges en ce qui concerne la cause du Sahara occidental qui est considérée comme la  première cause « nationale ».

    • Si on parlerait du vécu de la liberté de la presse au Maroc des livres entiers ne serons pas suffisants, mais nous nous contenterons de l’aspect qui nous concerne et qui sont les quelques axes de cette dangereuse  propagande qui vise l’Algérie. Nous pouvons citer par exemple :

    • 1-la propagande pour la vision marocaine :

    • Le but principal de tous les médias marocains c’est d’appeler mondialement à l’autonomie ou à la régionalisation élargie qui présenté comme étant le seul et unique solution du Sahara occidental en montrant uniquement les points positifs. Chose qui est flagrante, en faisant recours au faux notoire, aux illusions et aux mensonges. En outre, en œuvrant à prouver que les sahraouis adhèrent à cette option, en montrant certains d’entre eux ou des marocains vêtus d’habit Sahraouis donnant allégeance au trône. Nous source nous prouvent que la plupart de ces allégeances ont été obtenus par force. Parfois, des rapports  journaliers mal orientés qui n’a pas aucune relation avec le quotidien. Pour preuve flagrante, la rencontre de Dakhla de 28 juillet passé, que j’ai témoigné personnellement. En effet, les supporters du front Polisario ont maîtrisé la rencontre  en revendiquant l’autodétermination en obligeant les participants à arrêter la rencontre. Cependant, lés médias du Makhzen ont voulu lui donner un aspect mondial et que les participants ont unanimement revendiqué l’autonomie, ce qui n’est pas du tout passé.

    • Mensonges et semence du doute

    • C’est la pire des choses que les médias marocains ont faites. En effet, ils montent beaucoup et sèment des doutent et de mensonges qui n’ont aucun fondement, notamment sur les relations entre l’Algérie et Polisario. De temps en temps on lisait des informations fabriquées dans une cellule privée de Al Mansouri, le chef des renseignements, qui était le premier responsable de l’agence de presse officielle. Encore plus, nos sources précisent que des universitaires spécialisés dans les médias et dans les affaires militaires, stratégiques, sciences politiques, sécurité et le droit international participent à cette cellule.

    • Cet axe est également aperçu avec la fabrication des déclarations des personnalités politiques et même celles des opposants algériens. Les médias marocains diffusent ce qui arrangent les gendarmes à la manière de « halte aux gens qui font la prière » ou « n’approchez pas la prière » et oubliant toujours « ceux qui oublient leur prière » ou «  lorsque vous étés ivres ». Nombreux d’interviews ont été fabriqués et de nombreux de déclarations ont étaient émises pour servir les intérêts des gendarmes marocains.

    • J’ai subi ceci à maintes reprises. Ma première histoire avec eux remonte lorsque j’ai interviewé  l’écrivaine et journaliste égyptienne, Wafaa Ismail, pour le compte du journal « Akhbar Al Arab » en 2007 à Canada. Le journal « Sahifat Al Oma » du 01/04/2007 a diffamé les informations en voulant favoriser les intérêts des gendarmes marocains

    Création de situations suspectes sous des noms d’Algériens 

    Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

    • Il existe sur la Toile une quantité extraordinaire de sites web très suspects, dont les auteurs affirment être des opposants politiques, indépendants, vivant à l’étranger, en Europe ou aux Etats-Unis, alors qu’ils ne sont que simples agents de service des renseignements marocains.

    • Certains de ces sites, et pour faire le jeu jusqu’au bout, n’hésitent pas à critiquer ouvertement la politique de Rabat, les partis, le fonctionnement du Parlement marocain, et même parfois rédigent des brûlots sur le Rif et l’amazighité au Maroc. Le seul sujet qu’ils ne touchent pas, c’est « les régions marocaines du Sud », ou encore « l’unité territoriale du Maroc ». Cela est une constante dans ces sites.

    • Presque tous ces sites sont financés par le renseignement marocain. Une des preuves les plus évidentes c’est la publicité provenant d’Air Maroc, des banques et des institutions marocaines. Nous reparlerons de cela ultérieurement.

    • Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

    • Par la magie de la prolifération de sites de pseudo-Algériens vivant à l’étranger, une opinion veut se former pour donner l’impression qu’il existe bel et bien une plate-forme politique algérienne qui va dans le même sens que l’opinion marocaine. C’est là ou réside le danger d’une telle illusion…

    • Une des anecdotes de ces entourloupes, est la création du site « Algérie Times », dont je fus, moi et un ingénieur d’origine algérienne et vivant au Canada, un des deux fondateurs. Cet ingénier suivait toutes mes interventions télévisées et couchait cela sur papier avant de les introduire sur site. Le site « Hespress » en fut charmé et publia la naissance de ce site, et beaucoup d’avenir lui fit prédit.

    • Quelques jours après la naissance de ce site, cet ingénieur fit changer le serveur et les mots de passe, clés essentiels pour entrer dans ce site, et tout à coup, je n’avais plus l’accès au site comme administrateur. Lorsque l’affaire ce fut ébruitée, le site changea d’adresse et de numéro de téléphone du webmaster, et lorsque je me suis déplacé moi-même à l’adresse indiquée, à Paris, je tombais…sur une vieille femme. Quand au numéro de téléphone, ce n’est pas la peine de dire qu’il n’existait pas non plus. Un peu de temps plus tard, le site fut vendu à un groupe appelé « le Congrès marocain d’Amérique » et racheté par un Américain d’origine maghrébine nommé Jalil. Ce même personnage a été derrière le lancement d’un autre site, « Maroc Post », qui a été immédiatement fermé, après qu’il eu racheté « Algérie Times ».

    • Pour donner un peu de crédibilité au site, Jalil fit confectionner un entretien avec un pseud-journaliste algérien, dénommé Tlemçani Bouyounès, né en 1960, à Jijel, ayant obtenu un magistère en informatique et vivant à Londres, Jalil se faisant passer pour le rédacteur en chef du site « Algérie Times ». Le nom de cet Algérien vivant à Londres est bien entendu introuvable à Londres…

    La « fabrication » de l’information

    J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    • Ce genre de création d’informations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre l’Algérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi l’agent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il s’agit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusqu’à ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.

    • Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant l’interpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. L’information fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de l’aviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.

    • Je reçus l’information de l’arrestation du ministre délégué de la part d’Abderrahmane Mekaoui, un professeur à l’Université Mohamed V, à Casablanca, qui m’avait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé –en juillet 2009- au Maroc pour demander l’asile politique. J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    • Je demandais alors d’entrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelqu’un qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que l’arrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré l’étau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec l’accent des Sahraouis, m’appela, avec un numéro algérien, et me confirma l’incident.

    • C’est alors que je pris la décision de publier les informations telles qu’elles m’ont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, j’essayais de faire comprendre aux gens que je n’avais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.
    • Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone…

    • Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de l’information » par les services de renseignement marocains. L’information est d’abord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et c’est ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.

    • Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen l’eusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à l’encenser en long et en large

    Utilisation d’Internet et infiltration des journalistes influents 

    Dans sa guerre contre l’Algérie, le renseignement marocain utilise tous les stratagèmes pour arriver à ses fins. Internet et les médias, après l’échec de la presse marocaine à former une opinion favorable au Plan d’autonomie, constituent ses autres points de fixation.

    • «Les services de renseignements marocains ont axé sur les médias pour propager les idées du Makhzen. Un département spécialisé dans la presse en général, la presse en ligne en particulier a été créé. Il existe une équipe spécialisée dans le commentaire des informations publiées dans les journaux et sur la toile, elle focalise sur les sites les plus en vogue comme Echoroukonline, Al Jazeera.net et Al Arabiya.net ».

    • «Certains m’ont même affirmé que pour Echorouk On Line, tout un staff a été mobilisé pour suivre et commenter les informations et articles qui y sont publiés. Ces personnes sont chargées de défendre les choix du Maroc en faisant croire qu’elles sont la voix du peuple afin de permettre la publication de leurs commentaires. Elles se font même passer pour des sahraouis parfois».

    • Une équipe est également mobilisée pour les forums de discussions et les sites interactifs comme Facebook et Twiter. Ces “agents” s’y inscrivent sous des faux noms et des photos de personnes décédées ou emprisonnées. Ils s’emploient à établir un large réseau de relations pour enrôler un maximum de monde, particulièrement les personnes influentes tels les militaires».

    • «Un autre bureau est chargé des blogs et des comptes personnels appuyés par le son et l’image. Quelqu’un se charge de mener et d’orienter les débats dans le sens voulu».

    • «En suivant nombre de sites et de forums s’intéressant à la région du Maghreb ou disposant d’une rubrique sur le Maghreb Arabe, comme le forum d’Echorouk, le forum d’Al Jazeera et autres, j’ai eu la certitude que ces équipes sécrètes œuvrent à semer la zizanie et la haine entre les deux peuples algérien et marocain. Ces réseaux de renseignements font tout pour faire croire que les algériens détestent les marocains, ce qui explique la démarche du palais royal surtout lorsqu’il s’agit de la question sahraouie. Et à travers mon propre site “La voix de l’exil”, je peux affirmer sans aucune hésitation que les commentaires contradictoires parviennent d’un seul lieu, le Maroc, et certains vont jusqu’à se faire passer pour des algériens».

    • «Les autorités marocaines interdisent aux médias du territoire marocain de publier ou de promouvoir des directives contraires à leur thèse sur le Sahara Occidental qu’elles assiègent. Les correspondants agréés doivent avoir l’aval des services de la sûreté et subissent des contrôles réguliers quelque soient leurs patrons au Makhzen. Les journalistes opposants ou free-lance sont interdits d’entrée au Sahara occidental et les journalistes étrangers ne peuvent avoir aucun contact avec les sahraouis, ni avec les nomades ni dans les grandes villes telles El-Ayoun où foisonnent les postes de contrôle de la gendarmerie royale très rigoureux et les patrouilles de soldats».

    • «Les services secrets marocains tentent d’infiltrer les chaines telles Al-Jazzera  et d’acheter des journalistes de grandes agences de presse ou de grands journaux. Par ailleurs, le journaliste autorisé à se rendre au Sahara occidental n’a aucune liberté d’action sauf en cas de comportement adéquat, et ceux qui reviennent chanter les louanges du Makhzen ont soit subi des pressions, soit touché des pots-de-vin».

    • «Quant à la presse et aux organes d’information marocains qui refusent de se soumettre au Makhzen, ils subissent de fortes représailles à travers les poursuites judiciaires, la mauvaise publicité et même la banqueroute pour qu’il ne reste rien qui puisse confondre le système dirigeant et démasquer les familles du Makhzen qui ont la mainmise sur toutes les fortunes et procèdent à un pillage flagrant des richesses du pays».

    Le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré 

    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    • Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et  très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves.

    • Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

    • La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.

    • Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    • Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario –  qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

    • Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents  et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

    • Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

    • Chez les services secrets de Sa Majesté

    • Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.

    • Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens.  Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

    • Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

    • Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

    • Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

    • Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

    • Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

    • Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».

    • Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

    • Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».

    Echouroukonline, oct 2010

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Anouar Malek, DGED, services secrets marocain,

  • Le Président du Parlament proteste contre le refoulement de députés catalans du Sahara occidental occupé

    Barcelone, 28 février (EFE) – Le président du Parlement catalan, Roger Torrent, a exprimé vendredi sa protestation contre l’expulsion d’une délégation catalane composée de plusieurs députés qui voulaient se rendre dans le territoire du Sahara occidental et que le gouvernement marocain a empêché d’y entrer.

    Le gouvernement marocain a refoulé aujourd’hui huit citoyens catalans du territoire du Sahara occidental, dont des membres du parlement, des conseillers municipaux de plusieurs mairies et des membres d’une ONG pro-sahraouie.

    Dans une déclaration publiée par l’Intergroupe pour la paix et la liberté au Sahara du Parlement catalan, l’expulsion, qui a eu lieu après le refus des autorités marocaines de permettre à la délégation catalane d’entrer dans le pays, est dénoncée et déplorée.

    Le président du Parlement, Roger Torrent, et la coordinatrice de l’intergroupe mentionné, Adriana Delgado, ont dénoncé en commun l’incident international et ont rappelé que le voyage avait reçu le soutien de tous les groupes parlementaires et avait été autorisé par le Bureau de la chambre législative catalane.

    La délégation était composée des députés Ferran Civit (ERC), Susana Segovia (Catalunya en Comú Podem) et Vidal Aragonès (CUP), ainsi que de représentants d’organismes travaillant pour les droits humains, et avait pour objectif de rencontrer à El Ayoun des défenseurs d’organisations sahraouies de défense des droits humains.

    Les représentants de l’intergroupe se sont rendus à El Ayoun depuis Las Palmas mais n’ont pas pu descendre de l’avion, bien qu’ils aient pris les dispositions juridiques nécessaires au préalable. Ce qui s’est passé coïncide avec des épisodes similaires vécus par des délégations précédentes de membres d’autres chambres parlementaires.

    Le président Torrent a contacté la délégation catalane et lui a offert la possibilité de faire des démarches officielles face à ce qu’il considère comme une « violation des droits » lors d’une visite coïncidant avec le 44ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.

    La délégation catalane doit atterrir ce soir à Las Palmas de Gran Canaria, d’où elle retournera à Barcelone.

    Le directeur du Fonds Catalan de Coopération au Développement (FCCD), David Minoves, et la présidente de la Coordination Catalane des Mairies Solidaires du Peuple Sahraoui (CCAPS), Gemma Aristoy, ont regretté que les autorités marocaines aient empêché leur visite.

    Minoves et Aristoy considèrent, dans une déclaration, « décevant, déconcertant et inquiétant » que « les mêmes autorités marocaines qui invitent à travailler en coopération pour soutenir des projets de développement empêchent maintenant l’entrée des élus du parlement et des municipalités catalanes ».

    La délégation catalane devait rencontrer à El Ayoun des défenseurs sahraouis d’organisations de défense des droits humains, et aucune source marocaine ne s’est prononcée jusqu’à présent sur les expulsions, qui sont d’ailleurs fréquentes.

    L’année dernière, 43 militants étrangers favorables à l’indépendance sahraouie, pour la plupart espagnols, ont été refoulés du Sahara occidental, selon Équipe Média, un de journalistes sahraouis.

    Tlaxcala, 28 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, territoire occupés, Maroc, délégation catalane, El Aaiun, Laayoune,

  • Maroc : «La Marche verte est la façade civile d’une invasion militaire»

    Au grand dam des populations sahraouies représentées par le Front Polisario dès 1973, le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est colonisé en 1975 par le Maroc. Hassan II y envoie, le 6 novembre, des Marocains pour l’envahir, avant de lancer une offensive armée contre les Sahraouis. L’attaque marocaine est même appuyée par des bombardements massifs. Le peuple sahraoui lutte depuis plus de 40 ans pour son droit à l’autodétermination. Dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, la vie des Sahraouis est marquée par la répression et le harcèlement constants. Le Sahara occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique. Spécialiste des conflits au Maghreb, Jacob Mundy de l’université Colgate (New York) explique le stratagème mis en place par le roi Hassan II pour accaparer ce territoire.

    – Cela fait maintenant 40 ans depuis que le Maroc a envahi le Sahara occidental. Pourquoi l’ONU n’arrive toujours pas à régler ce conflit conformément à la légalité internationale ?

    Actuellement, l’Organisation des Nations unies a un double discours sur le Sahara occidental : le Conseil de sécurité appelle à la fois à une solution politique et à une solution qui respecte le droit du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément au droit international. Ceci est une pure contradiction. Le Maroc rejette l’idée d’un référendum d’autodétermination, et ainsi le Conseil de sécurité a donné à Rabat un pouvoir de veto sur le processus de paix. Dès lors, pour le Front Polisario, la seule façon d’avancer serait de compromettre son droit à l’autodétermination et d’accepter cette injustice comme un fait accompli.

    Mais pourquoi les Sahraouis renonceraient-ils à ce droit alors que le Maroc n’a pas fait une offre sérieuse d’une réelle autonomie ?

    Cependant, je ne suis pas convaincu que les Nations unies puissent régler cette question, même si le Front Polisario se montre prêt à s’engager dans des négociations dans lesquelles l’option de l’indépendance ne serait pas à l’ordre du jour. Au fil du temps, le statut non résolu du conflit du Sahara occidental est devenu un élément central dans le fonctionnement du régime marocain sur le double plan intérieur et extérieur. Le Maroc se présente comme un modèle de stabilité dans une région instable du monde. Pourtant, comme nous le savons tous, cette stabilité est basée sur un fondement instable, le Sahara occidental.

    La monarchie marocaine a utilisé la menace perpétuelle du Sahara occidental pour contrôler la politique intérieure marocaine et maintenir des alliances sécuritaires vitales avec Paris et Washington. Ces processus de «sécurité à travers l’insécurité» sont assez courants en géopolitique ; nous observons ces processus dans les relations-clés des États-Unis comme Israël, l’Arabie Saoudite et le Maroc.

    – Pour quelle raison le Maroc refuse, à ce jour, au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination comme le recommandent pourtant un rapport de la Cour internationale de justice daté du 15 octobre 1975 et de nombreuses autres résolutions de l’ONU ?

    Le Maroc refuse le déroulement d’un vote sur l’indépendance du Sahara occidental parce qu’il sera perdant. Cela était clair en 1975 lorsqu’une mission des Nations unies a visité le Sahara occidental et cela est clair aujourd’hui dans les camps de réfugiés et au Sahara occidental.

    Les manifestations quotidiennes des Sahraouis qui vivent sous occupation montrent qu’il y a une forte majorité en faveur de l’indépendance. Après 40 ans d’occupation, le Maroc n’a pas réussi à gagner les cœurs et les esprits des Sahraouis. Le Maroc a tenté de gagner le vote dans les années 1990 en inondant l’électorat avec de faux Sahraouis. L’ONU n’a pas accepté cela. C’est la raison pour laquelle le Maroc parle maintenant d’autonomie, sachant qu’un vote légitime n’ira pas en sa faveur.

    – D’après vous, pourquoi le roi Hassan II a-t-il organisé la Marche verte le 6 novembre 1975 ? Avait-il le droit d’envahir le Sahara occidental ? Cette marche était-elle pacifique comme le soutient le Maroc ?

    Comme les historiens l’ont découvert, les plans marocains d’invasion du Sahara occidental avaient été préparés des années auparavant. Nous connaissons tous l’échec de la «guerre des sables» menée en 1963 par le Maroc contre l’Algérie. Ce qui est moins connu, c’est que Hassan II avait même un plan avancé pour envahir la Mauritanie.

    En 1974, quand l’Espagne a annoncé son intention d’organiser un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental, le Maroc a intensifié ses efforts diplomatiques en allant à l’ONU et en demandant l’avis de la Cour internationale de justice. Durant les audiences de la Cour, lors de l’été 1975, il était clair que les juges de la CIJ ne pouvaient pas prendre au sérieux les arguments juridiques avancés par le Maroc pour conquérir le Sahara occidental.

    Le Maroc ne pouvait même pas démontrer sa souveraineté continue et effective sur le sud du Maroc (Oued Draa)… alors ne parlons pas du Sahara occidental. C’est comme cela que Hassan II a commencé à peaufiner ses plans d’invasion du Sahara occidental. Selon mes recherches, Henry Kissinger a été informé début octobre (deux semaines avant la publication de la décision de la CIJ) que le Maroc allait envahir le Sahara occidental.

    Etant donné qu’une invasion militaire directe d’un Etat d’Europe occidentale allait être trop dangereuse, Hassan II a dû forcer l’Espagne à abandonner le Sahara occidental par d’autres moyens. Ainsi, l’idée ingénieuse de la «Marche verte» a été utilisée pour créer une façade civile pour une invasion militaire. Nous devons nous rappeler que la marche «pacifique» de Hassan II a été soutenue par une présence militaire massive dans le sud du Maroc. Hassan II a averti que si Madrid s’opposait à la Marche verte, le Maroc déclarerait la guerre à l’Espagne.

    Cette sortie avait mis Madrid dans une situation impossible. Si Franco n’avait pas été en déclin, l’Espagne aurait peut-être résisté à la pression du Maroc. Mais comme les historiens espagnols le révèlent maintenant, l’agonie de Franco a créé une «guerre civile» dans le cabinet espagnol. En fin de compte, un accord secret a été conclu avec le Maroc fin octobre 1975. Dans les faits, l’invasion militaire par le Maroc de l’est de Saguia El Hamra a commencé les 30-31 octobre.

    La Marche verte n’était devenue qu’un spectacle pour apaiser une opinion marocaine envahie par une frénésie nationaliste. Seuls quelques milliers de manifestants ont franchi la frontière du Sahara espagnol et… seulement de quelques kilomètres. La grande majorité des participants à la Marche verte est restée au Maroc compte tenu de l’accord conclu avec Madrid. Cela a permis aux deux parties de sauver la face : Hassan II a obtenu sa marche et l’Espagne a quitté le territoire selon ses propres termes.

    – En août 1974, l’Espagne, qui souhaite se retirer du Sahara occidental, annonce l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour 1975. Pourquoi Madrid a abandonné cette option et préféré ouvrir des négociations avec le Maroc et la Mauritanie ?

    L’Espagne a été contrainte de négocier avec le Maroc et la Mauritanie parce qu’elle a été abandonnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, principalement en raison de l’insistance française et américaine qui soutenait que le Maroc avait réussi son invasion. Lorsque la Marche verte a été annoncée, l’Espagne est allée au Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer l’acte marocain comme un acte menaçant la paix et la sécurité internationales. Le Conseil a été lent à réagir et, à la fin, il n’a jamais fait plus que dénoncer la Marche verte du Maroc. Et quand la dénonciation est venue, la marche avait déjà commencé.

    L’Organisation des Nations unies, qui avait été principalement créée pour prévenir une agression dans les affaires mondiales, n’a rien fait pour arrêter l’agression du Maroc contre l’Espagne, ceci parce que Paris et Washington savaient qu’un échec de Hassan II dans la conquête du Sahara occidental marquerait la fin de la monarchie au Maroc.

    – Comment voyez-vous aujourd’hui l’évolution du conflit ? De quoi dépend son règlement ?

    Il est difficile de voir tout espoir dans le processus de paix de l’ONU maintenant que le Maroc a tenté de rejeter l’ambassadeur Christopher Ross comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Maintenant, nous attendons tous de connaître le point de rupture des Sahraouis.

    Combien de temps encore les réfugiés peuvent-il supporter de souffrir à Tindouf ? Le Front Polisario subit une intense pression pour reprendre la guerre, tandis que l’exploitation et la répression marocaine au Sahara occidental se poursuivent avec peu de protestations de la communauté internationale. Je crains que la situation ira en empirant avant que le Conseil de sécurité de l’ONU ne décide de la prendre au sérieux.

    El Watan, 5 nov 2015

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, marche verte, ONU,

  • Maroc : Marrakech, cité du vice ?

    Un feuilleton saoudien nourrit actuellement, une large polémique au Maroc. L’objet de la discorde: l’épisode numéro 14 de cette série qui met en scène deux Saoudiens qui se sont rendus à Marrakech en quête de « bonne chair » pour assouvir leurs désirs. Les Marocains sont plus qu’indignés. Pour eux, c’est une atteinte à leur dignité.

    Les Marocains ne décolèrent pas. Sur les réseaux sociaux, on ne peut que constater cette furie qui se manifeste à travers des post au langage cru. « C’est une véritable atteinte à la femme et à la famille marocaine », pouvait-on lire dans les commentaires des gens qui ont pu garder leur calme.

    Le feuilleton saoudien « Chirchat » a exploité à l’excès un cliché des plus préjudiciables : le tourisme sexuel. Dans cet épisode, deux Saoudiens se rendent à Marrakech pour répondre à leurs pulsions primaires. Ils y rencontrent un homme d’un certain âge, qui répond à toutes leurs requêtes quasi-instantanément. Des jeunes filles marocaines sont ensuite exposées aux regards vicieux des deux touristes. Elles sont alignées comme une vulgaire marchandise.

    La scène a choqué et les Marocains se sont pris aux responsables du centre marocain du cinéma. C’est cet organisme étatique qui est chargé de délivrer les autorisations qui permettent aux équipes de tournage de filmer.

    La scène a également choqué en Arabie saoudite, rapporte le site internet Maghreb Voices. Le média explique que les Saoudiens dénoncent également une atteinte à leur image. Ils se sont indignés de l’image négative de l’homme saoudien répercutée à travers ce feuilleton.

    Est-on si loin de la réalité ? Quand elle n’engloutit pas soda et pieds de veau, Zeina (la « belle », en arabe) officie à l’Alcazar, un cabaret connu pour ses soirées de musique chaâbi. Les stars locales y maltraitent des violons à grand renfort de vocodeur. Le reste du temps, le raï coule à flots. Les bières Spéciale aussi. L’établissement est moins cher que ceux de l’Hivernage, le quartier des hôtels cinq étoiles, mais plus chic que les tavernes à soiffards de la rue de Yougoslavie. On est dans le milieu de gamme.

    Car on ne vient pas à Marrakech pour admirer seulement le minaret de la Koutoubia, une mosquée construite au XIIe siècle, ou pour parcourir ses onze magnifiques golfs s’étirant au pied des montagnes de l’Atlas. La ville est mondialement célèbre pour ses autres plaisirs charnels. Hommes, femmes, enfants : il y en a pour tous les goûts, pour tous les prix. Une véritable industrie. L’actuel ministre du tourisme a eu beau affirmer sur un plateau de télévision en 2013 « qu’il n’y a pas d’industrie du tourisme sexuel au Maroc », « qu’on s’y rend pour sa culture, ses plages », il a bien dû concéder, gêné, l’existence « de comportements déviants ».

    Comme d’autres lieux, l’Alcazar a sa petite mécanique. A l’entrée, les cerbères sont tout sourires. « Marhba, marhba » (« bienvenue », en arabe). C’est à la sortie qu’il faut payer. Zeina insiste pour acquitter elle-même les 100 dirhams quand elle ressort avec un client. Sa voisine blonde, bien qu’elle rentre seule, doit elle aussi graisser la patte des videurs. Et les gros bras du cabaret ne sont pas seuls à l’affût. Quand un motard de la police prend en chasse les voitures des filles, inutile de discuter. « L’argent achète tout. Le policier, c’est 100 dirhams, comme le videur », assure Zeina.

    Le Code pénal marocain prévoit des peines sévères pour la prostitution et la débauche, de deux à dix ans d’emprisonnement et des amendes pouvant aller jusqu’à 1 million de dirhams (environ 90 000 euros). En réalité, le sexe tarifé est largement toléré, surtout dans les villes touristiques.

    Le cabaret de Zeina est enfoui dans les sous-sols de l’hôtel Atlas Asni, dont les publicités, via un tour-opérateur, s’étalent sur les murs du métro parisien. Au sous-sol, à l’Alcazar, les clients ne sont pas tous étrangers. Loin de là. L’hôtel est tristement célèbre depuis une attaque terroriste islamiste en août 1994. Trois jeunes fils d’immigrés marocains avaient visé à la mitraillette un groupe de touristes, en majorité espagnols. Bilan : deux morts, un blessé. Marrakech y a perdu une partie de sa réputation de paradis pour touristes. L’Etat et les professionnels ont beaucoup investi pour remonter la pente. Un luxueux Radisson Blu vient tout juste d’ouvrir ses portes au centre-ville. En dépit d’une réplique terroriste récente – en 2011, une bombe placée dans le café-restaurant l’Argana sur la place Jemaa-El-Fna, avait fait dix-sept morts dont huit Français –, le tourisme reste l’activité principale de la quatrième plus grande ville du pays.

    Certains clients font honneur à la carte postale du Marrakech cosmopolite. Il faut aller au Montecristo pour rencontrer une plus large paillette de touristes étrangers : Londoniens issus de l’immigration pakistanaise, fils d’immigrés venus passer des vacances entre copains, retraités européens, dont des expatriés français. Le monde s’y divise en deux. D’un côté, des filles, presque toutes Marocaines, perchées sur des stilettos, robes de soirées et pochettes de contrefaçon. Deux danseuses blonde platine rajoutent un zeste d’exotisme. En face, des hommes seuls au regard scrutateur.

    Pour tromper l’ennui et se donner de la contenance, on boit dans les deux camps des cocktails vodka-soda ou plus rarement du champagne. Le lieu semble avoir aussi sacrifié à la mode des bouteilles à feux de Bengale, mais c’est plutôt pour les tables déjà constituées. Comme tout bar à hôtesse à travers le monde, les filles affichent un air hautain, sourient jaune quand on les touche. Et comme toujours dans ce type d’établissement, il y a un client lourdingue qui est rappelé à l’ordre par un videur : « La prochaine fois, je te mets dehors. »

    Marrakech, cité du vice ?

    « Ici, c’est Vice City, s’exclame un touriste britannique. Les filles sont magnifiques mais trop chères. » Il est venu en groupe avec des amis, directement de Londres. Deux compagnies à bas coût et British Airways desservent quotidiennement la ville ocre. Passé 23 heures, Le Montecristo s’anime à la fois restaurant, club et bar à chicha lounge, l’ambiance est plus feutrée. La nuit avance, et les filles affluent, seules ou en bandes. « Ça excite les clients qui sont comme au marché. Ils comparent, soupèsent et font leur choix », commente Roxane, une Ivoirienne qui fait ses premiers pas dans ce monde dont elle ne maîtrise pas encore tous les codes. Elle dit vouloir intégrer une école de commerce au Maroc.

    Zeina pense « tous les jours » à sortir de la prostitution. Mais il y a les factures à payer : le loyer (3 000 dirhams), le salaire de la nounou qui garde ses enfants (1 500 dirhams), bientôt l’école. Elle boit beaucoup et fume autant. Pour la nuit, elle peut demander 700 à 1 500 dirhams à ses clients. « Pour sortir, il faut se faire belle, s’habiller. Tout coûte de l’argent. Les soirs sans client, je perds de l’argent. Ce soir j’ai déjà bu trois bouteilles chez moi. » Les filles se battent pour les clients, si elles forment parfois des petits comités c’est pour aguicher et ne pas s’ennuyer. Evoquant une autre prostituée de l’Alcazar, Zeina s’agace : « L’autre est sale, elle le fait sans préservatifs et accepte les relations anales. » La discussion dérive sur les clients : les gentils, les mauvais payeurs, les beaux gosses, les violents, les Européens. Ce sont ces derniers que Zeina préfère. « Ils sont plus respectueux. Ils savent pourquoi ils sont là, mais je n’ai jamais eu à me plaindre. Et puis, ils paient. » Il lui est arrivé de recevoir de la fausse monnaie. Elle a dû retrouver son client et menacer de le dénoncer avant d’obtenir son dû.

    « Pour en vivre, la prostitution demande de la jeunesse et de la force, dit-elle. C’est un métier éphémère, sinon on se retrouve à faire le trottoir. » Elle rêve d’un mari qui la préserve et l’aiderait à élever ses enfants. Elle a déjà travaillé comme domestique, dès l’âge de 10 ans, quand ses parents ont disparu. Elle y a connu les mauvais traitements, la faim, les viols. Une vie d’esclavage qui lui a donné envie d’ailleurs. Récemment, un petit ami lui fait miroiter un mariage blanc pour aller en Italie. Elle a vu des images à la télévision qui donnent l’espoir de reprendre ses études, et de devenir quelqu’un. « Mais je le payerai, je ne veux dépendre de personne. Si je vais en Europe, je pourrai refaire ma vie, et élever mes enfants dignement même s’ils n’ont pas de père à l’Etat civil. »

    Le risque pour Zeina est de dégringoler dans le monde de la nuit. L’économie des amours tarifées profite à des acteurs divers et sans états d’âme : tenanciers de bars et de clubs, videurs, taxis et policiers. C’est un marché avec de l’offre et de la demande, des gammes de produits, et des crises de surproduction. Les loueurs d’appartements et autres intermédiaires veulent de la chair fraîche et il en afflue, comme Zeina, de tous les coins du Maroc, et même d’ailleurs.

    Dans un bar cradingue de la rue de Yougoslavie, dans le centre-ville, règne une ambiance plus lourde. Sous la lumière rouge, un chanteur à la voix aussi élimée que son costume-cravate distribue les dédicaces pour les clients et leurs accompagnatrices. Des campagnardes massives, qui ne décollent presque pas les lèvres de leur chicha. Ici les cadavres de bières Spéciale restent sur la table pour faciliter le décompte final. L’une des prostituées regarde, sans se cacher, un film pornographique sur un smartphone en mode cinéma. Et ce n’est pas Much Loved.

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