Catégorie : Maroc

  • Gabegie Au Conseil Européen des Ouléma Marocains, 64 000 € : un chiffre énorme qui sort de la poche des contribuables marocains

    Un mail envoyé par Samira Sitail à la DGED met dénonce gabégie et malversations au sein Conseil Européen des Ouléma Marocains. Voici son contenu

    POUR INFORMATION .

    Cordialement,

    De : Boubker TAOUFIK [mailto:boubkertaoufik@gmail.com]
    Envoyé : jeudi 29 mars 2012 10:59
    Objet : Gabegie Au Conseil Européen des Ouléma Marocains, 64 000 € : un chiffre énorme qui sort de la poche des contribuables marocains

    ———- Message transféré ———-
    De : Jean-Paul LEFEVRE <jp.lefevre@gmx.fr>
    Date : 29 mars 2012 12:46
    Objet : Gabegie Au Conseil Européen des Ouléma Marocains, 64 000 € : un chiffre énorme qui sort de la poche des contribuables marocains
    À : ALJALIYA MRE <aljaliya.sans.frontieres@gmail.com>


    Si d’un côté on nous dit qu’il n’y a pas d’argent à donner aux associations (les vraies) pour venir en aide aux plus démunis, voilà 64 352 € (716.700 DH) partie en fumé rien qu’en voyage pour des fouq’ha à rien faire.

    Faites tourner ! merci

    Y a-t-il une Direction au Conseil Européen des Ouléma Marocains ?

    Au moment où le Maroc, sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, ouvre la voie vers plus de démocratie, avec une nouvelle constitution, des élections libres, le pluralisme et les réformes des structures et des droits nouveaux jamais octroyés dans le passé.

    Le Conseil Européen des Ouléma Marocains (CEOM), institution créée en 2010 et porteuse de tous les espoirs de la communauté marocaine en Europe, financé, conformément à ses ambitions, « entièrement » par l’état marocain, dans le but de faire face aux déficits accumulés depuis quelques décennies.

    Cette institution, depuis deux ans, reste engluée dans des conflits internes qui n’en finissent pas. Ces conflits ont pour sources la gabegie, la lutte pour le pouvoir, l’absence de stratégie et l’opacité dans le fonctionnement et les objectifs.

    Créée pour être au service de la communauté marocaine, le CEOM fait du-sur-place et semble tout à fait absente de la scène sur tous les plans. Citons comme exemple la réaction au tout récent attentat perpétrée le lundi 12 mars 2012 contre une mosquée marocaine à Anderlecht-Bruxelles qui a coûté la vie à l’Imam et fait deux blessés parmi les fidèles. Il a fallu au CEOM plusieurs jours de tergiversations avant de publier, sans conviction, un misérable communiqué qui transpire insipidité, timidité et superficialité et qui illustre de la manière la plus explicite la médiocrité de la culture politique et morale de ses auteurs et le degré zéro de leurs pauvre petite « science ». Chacun sait qu’en pareille situation, il importe de faire preuve de détermination, de volonté, d’un grand sens des responsabilités et d’une parfaite maitrise de la communication .Cette piètre et tardive sortie ne trompe personne, n’étant, en fin de compte, qu’hypocrisie et lâcheté morale et qui ruinera, à terme, la crédibilité de l’institution.

    La communauté marocaine de Belgique est organisée en associations qui fonctionnent avec des moyens très limités et sans la moindre coordination. Le CEOM, malgré des moyens importants et un projet au contenu clair, se trouve contraint de travailler dans une quasi-clandestinité. Ces dissensions ont coûté son poste au premier secrétaire général qui a été remplacé par un second ; hélas tous les espoirs placés dans ce dernier se sont effondrés, celui-ci n’a fait qu’aggraver les dégâts laissés par son prédécesseur.

    Le conseil d’administration, composé, au départ, de trois membres, n’en compte plus, aujourd’hui que deux, un membre ayant démissionné après avoir constaté que l’association enfreint les lois en vigueur sur le recrutement du personnel. Le deuxième membre, se sentant exclu des décisions, a déjà déposé une lettre recommandée pour se soustraire de toute responsabilité future.

    Malgré la lettre d’avertissement de l’avocat du CEOM sur les différents manquements, le président, seul maître à bord, refuse de mettre bon ordre dans le fonctionnement de l’institution.

    Le président du CEOM , prolixe dans la production et le fardage des rapports d’activités qu’il présente aux autorités marocaines , multiplie les écrans de fumée, destiné à masquer une inertie organisée, quand ce ne sont pas des « conclaves » entre proches autour de débats stériles, médiocres et sans intérêts , accompagnés de repas copieux, dans des somptueux hôtels. En dix mois le CEOM a déboursé, en déplacement uniquement, la bagatelle de 64.000,00 €.

    Faut-il préciser que l’actuel secrétaire général a été recruté selon un montage organisé par son prédécesseur sans s’être assuré de la régularité de son séjour en Allemagne. Celui-ci reçoit un salaire brut de + 8.600,00 € /mois, en réalité c’est du net car n’étant pas en séjour légal, il empoche toute la somme en espèces.

    Monsieur le secrétaire général effectue ses nombreux déplacements en business-class et ses séjourne dans des palaces.

    Ce dysfonctionnement et ce déni de légalité expose l’institution à des poursuites pénales pouvant entraîner sa fermeture pure et simple, suivie de la saisie de son patrimoine et la remise de ce dernier à une association ayant la même raison sociale. Ironie du sort que ces Ouléma jouent ainsi aux négriers au cœur de l’Europe.

    Le comble de cette mascarade est que ce Secrétaire Général ne se présente au bureau que sporadiquement, n’hésitant pas à inviter les employés à ne rien faire, refusant toutes les suggestions d’amélioration proposées par un ancien cadre de la Commission Européenne, au prétexte que « Rabat…» souhaite marquer une pause de réflexion compte tenu du printemps arabe. Cette attitude, ajoutée au mauvais traitement du personnel, tels que menaces de licenciement, favoritisme à l’égard de certains proches, a provoqué une démotivation et un mécontentement généralisé au sein du personnel. Certains employés ont déjà contacté leur syndicat et envisagent de porter plainte pour harcèlement morale. Cette division du personnel entre privilégiés et persécutés a abouti à des divulgations dans les lieux privés et publics. Aujourd’hui le CEOM est devenu un sujet de conversation au sein de la communauté et cela risque de faire tache d’huile. Il faut savoir que la moindre dénonciation auprès du Procureur obligera celui-ci à ouvrir une enquête qui conduira sûrement à des poursuites pénales, les motifs ne manqueront pas pour inculper les membres du conseil d’administration.
    En outre, le secrétaire général, absent depuis trois mois, a reçu deux lettres le sommant de présenter son titre de séjour, faute de quoi il y aurait des poursuites pour abus de confiance et fausses déclarations. A ce jour aucune réaction de sa part, pourquoi réagirait-il alors que le CEOM continue, contre toute logique, à lui verser son confortable salaire.

    Selon les dernières nouvelles, le conseil d’administration ainsi que le porte-parole (Inspecteur de Religion Islamique rétribué par la Communauté Française de Belgique) essaient de concocter un contrat d’expert en faveur du secrétaire général au mépris de toutes les lois en vigueur. Ne savent-ils pas que leurs manœuvres dilatoires enfonceront davantage le CEOM dans sa transgression des lois du pays.

    A SUIVRE

    Tags: Maroc, Conseil Européen des Ouléma Marocains, gabégie, malversation, 

     

  • Argumentaire et éléments de réponse aux campagnes anti–marocaines (Presse et ouvrages)

    Bonjour,
    Ci joint argumentaire thématique demandé.
    Concernant actions de ce jour, merci de transmettre à qui de droit :

    1 article à paraître dans goud.ma (arabe) : thème « collusion des intérêts anti-marocains »

    1 article à paraître dans Correo Diplomatico (espagnol) : idem

    1 article à paraître dans labass.net : idem
    Concernant tableau de médiatisation, je le terminerais ce soir , mais voici possibilités globales :

    1 tribune dans les echos (à confirmer)

    1 tribune dans la tribune (à confirmer aussi)

    1 tribune dans le nouvel obs

    1 tribune dans atlantico

    A ceci il faut ajouter la palette de journaux électroniques, de sites, de compte FB et Twitter etc

    Reste à régler la question des signatures. Je suis preneur. Sous la main j’en ai quelques un dont MHE,

    Argumentaire et éléments de réponse Aux campagnes anti–marocaines (Presse et ouvrages)

    Modus Operandi général de la production de connaissance positive

    Il est important, pour que la production de connaissance positive puisse être efficace, d’adopter un ton neutre dans le traitement des articles, afin de renforcer la puissance du message.

    D’autre part, il est suggéré, dans les articles paraissant à l’international, d’utiliser de la sémantique utilisée habituellement par les contempteurs incluant les termes : « Palais », « Makhzen », « Cour » « Royaume Chérifien » ou encore « serviteurs du trônes ».

    Cette sémantique est de nature à attirer le lecteur-notamment occidental- vers le produit. Il sera ainsi plus aisé de lui « injecter » le contenu positif dans le message.

    A cet égard, il faut insister sur la neutralité apparente de ce dernier.

    Par exemple, le programme autoroutier de ces dix dernières années peut être qualifié de chantier « ambitieux » mais pas de chantier « gigantesque ». De même, il faut utiliser certains clichés, qui constituent autant de points d’entrée pour le lecteur, en reprenant du contenu narratif qui renvoie à l’imagerie nationale.

    Ainsi, par exemple, une phrase telle que : « les éperons d’or des chevaux de la garde royale scintillent au soleil, immobiles devant « Dar El Makhzen », le palais du souverain chérifien » peut être utilisée, bien que peu courante dans la presse marocaine.

    Cette imagerie, bien qu’à priori empesée, est nécessaire afin de procéder à l’installation de l’imaginaire du lecteur, habitué à avoir ce type de descriptions de la part des journalistes estrangers .

    Argumentaire général

    Ainsi, l’argumentaire susceptible de faire contrepoids à l’ouvrage et à la campagne de presse qui l’accompagne doit être résolument axé sur le bilan politique et économique du Maroc et sur le gain en stabilité politique et sociale dans un contexte régional et arabe tourmenté. Il faut donc revenir et insister –de manière systématique- sur les points suivants :

    • Réformes politiques et sociales, menées parfois au forceps, en insistant sur l’exemple de la Moudawana, qui a permis de soustraire à la tradition de précieux droits en faveur des femmes ;

    • La page tournée des abus des droits de l’homme, la normalisation de la vie politique, les grands chantiers structurants… Autant d’exemples d’une action volontariste pour rattraper les retards et combler les déficits cumulés de plusieurs décennies ;

    • Dans cet argumentaire, il s’agirait de focaliser sur les côtés modernistes du souverain, sur sa réactivité positive face aux demandes de réformes politiques et démocratiques ;

    • L’on doit également insister sur la popularité du souverain. La sympathie sincère que lui vouent les marocains comme principal argument ayant empêché les gens de descendre dans la rue dans le sillage du Mouvement du 20 février ;

    • L’actualité des révoltes et des changements violents qui ont lieu dans le monde arabe pourrait être utilisée avantageusement afin de souligner la stabilité et la résilience politique et sociale du Maroc ;

    Pour crédibiliser les articles, il est également conseiller de concéder, au début de l’écrit, des points négatifs, notamment en parlant de « clientélisme de la classe politique » et de l’indispensable combat contre la corruption »

    Angles d’attaque du contenu narratif de l’ouvrage « Le roi Prédateur »

    Sur la « Prédation économique », le roi « citoyen investisseur »

    ONA

    Il faut rappeler l’historique de l’ONA, qui était une entreprise à capitaux français qui s’est retrouvée en grande difficulté à un moment de son histoire. La société a été fondée par le français Jean Epinat et par le Pacha El Glaoui (soutenu par les français pour exiler le roi légitime du Maroc, Mohammed V). Il faut insister sur le fait qu’aucun capitaine d’industrie marocain n’était en position de la reprendre à l’indépendance, notamment du fait de la taille réduite du secteur privé marocain.

    Il y a également une dimension de « sécurité alimentaire » dans le fait que l’ONA aie investi, au début des années 80, dans l’huile, le sucre, le lait et ses dérivés. Ceci procédait de la volonté du roi de ne pas laisser ces pans stratégiques être pris en otage par des intérêts étrangers, alors que le Maroc se dirigeait vers un ajustement structurel dicté par le FMI. Ces secteurs ont d’ailleurs été abandonnés récemment lors du désengagement progressif de la famille royale de l’économie marocaine, avec la vente d’une grande partie du capital de Lesieur et une rotation d’actionnariat vers la SNI.

    Dimension de leadership et témoignage d’excellence

    Les sociétés dans lesquelles le souverain est actionnaire sont toutes leaders dans leur secteur en termes de responsabilité sociale et environnementale (RSE). Ceci procède d’une volonté de créer des « locomotives économiques » qui adopteraient les standards les plus élevés en termes de gestion des ressources humaines, de captation et fixation des talents qui risqueraient autrement d’émigrer.

    De surcroît, des fondations caritatives ou à but culturel ont été systématiquement arrimées à ces entreprises qui se situent dans le giron royal, afin de permettre un investissement important dans la recherche, se substituant ainsi à l’Etat (dattes pour l’agroalimentaire ou ophtalmologie pour le volet social).

    Là aussi, les entreprises ayant pour actionnaire le roi ont pallié à un manque important dans le secteur, générant une dynamique qui a engendré des répliques chez les autre opérateurs privés.

    Sur le volet culturelle, la Fondation ONA est considérée comme le vaisseau amiral d’une stratégie culturelle impulsée par le roi, allant de la préservation des kasbah, à la restauration du patrimoine oral et écrit, en passant par la promotion de nouveaux courants picturaux grâce aux « Villas des arts », véritables poumons culturels.

    Sur la Banque

    Sans la volonté royale, Attijariwafabank (AWB) ne se serait certainement pas projetée vers le contient africain, permettant ainsi une complémentarité entre l’action politique et sa traduction sur le plan économique et financier. AWB est ainsi l’un des tous premiers « champions nationaux » sur le continent, avec une stratégie d’enracinement et de partenariat sud-sud novateur.

    La fusion avec la Wafabank procédait de la volonté d’atteindre la « taille critique » qui permettrait à la banque commerciale du Maroc (BCM) d’appréhender ses objectifs africains avec ambition, en consolidant sa présence locale à travers l’élargissement de son réseau.

    Le roi investisseur-citoyen

    Contrairement à d’autres régimes monarchiques, les entreprises ayant pour actionnaire le roi du Maroc sont soumises au même titre que toutes les autres à l’impôt, et constituent de fait l’un des contributeurs importants au budget général de l’Etat. Il faut ici ajouter les contributions de ces entreprises au rayonnement culturel et patrimonial du Maroc, à travers le sponsoring de nombre d’événements et la participation massive au financement des fondations d’utilité publiques : environnement (FM6E), réinsertion des détenus, et solidarité (Fondation Mohammed V).

    Un désengagement progressif

    Le pays arrivant à maturité économique, la holding ayant le roi comme actionnaire a opéré un virage stratégique en 2011 visant à faire d’elle un partenaire silencieux (« silent partner ») dans chacune des affaires dans lesquelles elle est engagée, avec une réduction très conséquente de ses participations, ainsi qu’une réorientation de ses activités visant un désengagement progressif de certains secteurs économiques. Parmi ces derniers, l’agroalimentaire et la distribution sont les premiers visés par ce désengagement progressif.

    1. les relations avec la presse

    Souvent décrites comme tendues, le relations avec la presse ont été empreintes d’une ouverture maîtrisée au fil des années, qui a fait de la presse marocaine l’une des plus libres du monde arabe. Elle garde néanmoins ses spécificités. Les acteurs du secteur sont très éclatés et il n’existe pas de grand groupe à l’échelle marocaine qui puisse se prévaloir d’un quelconque leadership.

    Cet éclatement a favorisé la radicalisation du ton des publications-notamment arabophones- qui ont peu à peu glissé sur le terrain des attaques personnelles, voire de la diffamation. En l’absence d’une législation véritablement efficace qui protégerait les diffamés (les protagonistes n’ont jamais pu s’entendre avec le parlement sur la refonte du code de la presse) cette fuite en avant s’est intensifiée, et a eu pour conséquences quelques procès qui ont débouché sur des interdictions de journaux, ce qui a eu un certain retentissement.

    Néanmoins, le chiffre de ces derniers reste très réduit, et l’on ne compte que 3 journaux (sur plus d’une quarantaine de publications) interdits en treize ans : « Le journal Hebdomadaire », qui est reparu moins de deux mois plus tard, « Demain » qui a disparu après la condamnation de son rédacteur en chef Ali Lamrabet à une interdiction d’exercer, et « Tel Quel » qui a vu un de ses numéros interdit en 2009.

    Tags : Maroc, presse, médias, propagande,

  • SAHARA OCCIDENTAL: L’enjeu caché des phosphates (Kissinger Cables)

    Les derniers câbles diplomatiques publiés par Wikileaks révèlent l’importance des gisements de phosphate de Bou Craâ dans les négociations entre le Maroc et l’Espagne au début des années 70.

    Les « Kissinger Cables » publiés lundi par Wikileaks regroupent l’ensemble des câbles diplomatiques américains échangés entre 1973 et 1976, à l’époque où Henry Kissinger était Secrétaire d’Etat à Washington. Ces câbles, dont plusieurs milliers concernent le Maroc, apportent des perspectives inédites sur la nature et l’évolution des négociations au Sahara pendant cette période charnière du conflit.

    Parmi les informations révélées par Wikileaks, celles concernant les phosphates du Sahara sont particulièrement intéressantes dans le sens où les enjeux politiques liés au territoire ont toujours occulté la réalité géologique et que les données fiables sont rares.

    Aujourd’hui, l’OCP extrait à Bou Craâ entre 2,5 et 3 millions de m3 de roches brutes par an, pour un chiffre d’affaires de 527 millions de dollars en 2011 (1). Le Polisario accuse l’Etat marocain de « pillage des ressources naturelles » ; Rabat prétend au contraire que les mines de Bou Craâ «ne sont pas rentables et sont maintenues en production pour des raisons sociales».(2)

    « L’Espagne, 3e ou 4e producteur mondial de phosphates »

    C’est au début des années 70 que l’exploitation du phosphate à Bou Craâ a démarré. Selon les câbles diplomatiques, les Espagnols, à travers la société Phosboucraâ, ont investi 200 millions de dollars de l’époque en équipements et en installations.

    En 1974, la mine produisait déjà 2,3 millions de tonnes de roches, expédiées en majorité en Espagne. Madrid prévoyait d’augmenter la capacité de production à 10 millions de tonnes par an.

    Un objectif réalisable « probablement d’ici fin 1975 », selon un câble diplomatique en provenance d’Espagne et daté de septembre 1974. La même source indique que les réserves prouvées à l’époque (1,7 milliard de tonnes), permettraient de maintenir ce niveau de production à Bou Craâ pendant 150 ans et feraient de l’Espagne « le 3e ou 4e producteur mondial de phosphates, juste devant ou derrière le Maroc ».

    Bou Craâ, objet de négociations entre Madrid et Rabat

    Au cours de l’année 1975, alors que le départ de l’Espagne était devenu inéluctable et que le Maroc se positionnait pour récupérer le territoire, en attendant le verdict de la Cour internationale de justice, les diplomates américains relevaient l’importance de la question des phosphates dans les négociations en cours entre les deux pays.

    Selon des conseillers économiques étrangers en poste à Rabat, cités dans un câble daté d’octobre 1975, «lorsque des discussions sérieuses commenceront sur l’exploitation future de la mine de phosphates de Bou Craâ, alors l’accord sur le Sahara pourra être considéré comme conclu ».

    Les diplomates américains analysent les avantages que peut en retirer le Maroc : « l’acquisition d’un monopole de 80% des réserves mondiales de phosphates hors Etats-Unis et hors URSS, l’élimination d’un concurrent de plus en plus important et la consolidation du rôle du Maroc en tant que «fixeur de prix» sur le marché mondial de l’export ».

    Ce n’est donc pas un hasard si, durant l’été 1975, le directeur général de l’OCP, Karim Lamrani, a accompagné une délégation de diplomates marocains à Madrid. Le ministre espagnol des Finances a également participé aux discussions.

    Les diplomates américains révèlent que Karim Lamrani, lors d’une conversation privée, avait alors mentionné « une offre formelle » faite par Rabat au gouvernement espagnol, garantissant la continuité de la participation espagnole à Bou Craâ dans le cadre d’un arrangement global sur l’avenir du territoire.

    « A ce moment-là, néanmoins, l’Espagne n’était pas encore prête à discuter de retrait, encore moins de partenariat », note la diplomatie américaine.

    Nouveau rapport de force après la Marche Verte

    La Marche Verte lancée par Hassan II le 6 novembre 1975, objet de nombreux câbles diplomatiques, va changer la donne. Des négociations intenses avec Madrid ont permis l’arrêt de la marche et le départ précipité des Espagnols, qui s’entendent quelques jours plus tard avec Rabat et Nouakchott pour signer les accords de Madrid sur le partage du territoire. Les diplomates américains notent à ce propos que le texte de l’accord ne mentionne aucun transfert de souveraineté.

    Le Maroc a en tout cas le contrôle militaire de Laâyoune (le contenu d’un câble daté de décembre 1975 et intitulé « Occupation militaire marocaine d’El Ayoun », n’est pas consultable). Conformément aux accords de Madrid, Espagnols, Marocains et Mauritaniens se partagent l’administration provisoire de la ville.

    L’année suivante, en 1976, les troupes espagnoles ont définitivement quitté le territoire et l’OCP acquiert 65% des parts de Phosboucraâ auprès de l’Entreprise Publique Espagnole (INI). Les détails financiers de l’opération ne sont pas connus.

    Une mine « mise en sommeil » depuis 1976

    Le partenariat maroco-espagnol à Bou Craâ va durer jusqu’en 2002, date à laquelle l’OCP rachète la participation restante (35%) d’INI. L’OCP avance que Phosboucraâ « continuait à engranger des pertes financières depuis sa création » (3).

    On constate toutefois que le niveau de production réalisé aujourd’hui est peu ou prou le même qu’en 1974, alors qu’à l’époque les Espagnols prévoyaient d’augmenter très vite la production annuelle à 10 millions de tonnes.

    Pourquoi l’OCP n’a t-il pas plus développé les capacités de la mine ? Bien que le niveau des réserves (estimées aujourd’hui à 1,1 milliard de tonnes (4)) fait de Bou Craâ un des plus grands gisements de phosphate au monde, la situation politique et juridique du territoire complique l’exploitation et freine les investissements.

    Ces derniers ne se sont élevés qu’à 2 milliards de dollars sur l’ensemble de la période 1976-2010, selon l’OCP, soit une moyenne de 60 millions de dollars par an.

    De 1976 jusqu’au cessez-le-feu de 1991, le Front Polisario, soutenu par la Libye puis par l’Algérie, s’est régulièrement attaqué au tapis convoyeur qui achemine les roches extraites de Bou Craâ jusqu’au port de Laâyoune, interrompant ainsi la production.

    Par ailleurs, les multinationales qui achètent la roche brute extraite à Bou Craâ sont régulièrement interpellées par les lobbies pro-polisario comme Western Sahara Ressource Watch (WSRW), et certaines préfèrent abandonner leurs achats de « phosphates sahraouis ».

    Le Maroc a donc privilégié jusqu’à présent le développement des autres sites de production et ceux de transformation, à Jorf Lasfar et Safi où l’OCP peut valoriser les phosphates sur place (fabrication d’engrais chimiques et acide phosphorique) en s’alliant à des grands groupes étrangers dans des joint-ventures industrielles. En 2011, l’OCP a totalisé un chiffre d’affaires d’environ 6,6 milliards de dollars (56,3 milliards de DH).

    Premier exportateur mondial de roches brutes, l’Etat marocain, qui dispose déjà de 50 milliards de tonnes de réserves dans les bassins de Khouribga et de Gantour, n’a pas forcement besoin – ni intérêt – à développer les gisements de Bou Craâ tant que la question du Sahara n’est pas définitivement réglée.

    La stratégie 2010-2020 de l’OCP, qui prévoit 115 milliards de DH d’investissements sur cette période, est d’ailleurs axée principalement sur les activités chimiques – à plus forte valeur ajoutée – à travers le développement du hub de Jorf Lasfar.

    fr.lakome.com, 10 avril 2013

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, phpsphates, Phosboucraa,

  • La Guerre d’Algérie… . …selon un historien britannique .

    Longtemps « otage » des historiens français, comme Charles Robert Ageron ou, plus prosaïquement, Yves Courrière, qui en relatent les faits à travers le prisme de la version officielle française, l’Histoire de la Guerre d’Algérie (1954-1962) intéresse de plus en plus , pour sa richesse en leçons et enseignements divers, les hommes politiques et les historiens d’autres sphères culturelles, guidés par la recherche de la vérité historique et qui ne sont influencés par aucune passion ou considération subjective.

    C’est le cas notamment du livre de Sir Alistair Horne « A Savage War of Peace : Algeria 1954-1962 » ( Une Guerre féroce pour la Paix : Algérie 1954-1962 ), publié en 1977 par les Editions New York Review Books et réédité en 1996 et en 2006 avec des préfaces mises à jour.

    Ce livre est devenu un best-seller aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, depuis que le Président George W. Bush en a fait son livre de chevet, sur recommandation de M. Henry Kissinger, dont Sir Horne prépare actuellement une biographie autorisée, afin de lui permettre « de mieux appréhender la situation en Irak », qui présenterait selon l’historien britannique des similitudes avec celle prévalant en Algérie durant la Guerre de libération nationale. Par ailleurs, le film de feu Gillio Portecorvo « La bataille d’Alger » a été également vu, revu et disséqué par le Commandement des forces armées et les différents services de sécurité américains pour comprendre la logique de la guérilla urbaine dans un pays arabe.

    Même s’il a utilisé le même fonds documentaire que ses confrères français, M. Horne a pris, selon lui, le soin d’interroger des protagonistes et des témoins de premier plan de cette Guerre, encore vivants, en Algérie et en France et a visité, à plusieurs reprises, notre pays pour se rendre sur les lieux où les différentes opérations politiques et militaires décrites dans son livre se sont déroulées.

    Subdivisé en trois parties : Prélude : 1830-1954, La Guerre : 1954-1958 et La plus dure des victoires : 1958-1962 , ce volumineux ouvrage tente, avec plus ou moins de bonheur, de clarifier d’abord les raisons objectives qui ont conduit au déclenchement de la Guerre, le 1er Novembre 1954, de montrer ensuite comment cette Guerre a été menée par les deux parties au conflit et d’expliquer enfin pourquoi elle a été gagnée par la partie supposée être militairement la plus faible.

    Ainsi, grâce à sa Guerre de libération nationale exemplaire, à sa précieuse et chèrement acquise expérience en matière de lutte contre le terrorisme islamiste et à son modèle de société, où les modes de vie traditionnel et moderne ont toujours co-habité pacifiquement jusqu’à l’octroi, à la fin des années 1980, de l’agrément aux partis religieux, qui utilisent l’Islam, partagé par la quasi-totalité des Algériens, à des fins politiques et grâce aussi à ses formidables ressources naturelles et à sa position géo-stratégique indéniable, notre pays intéresse, au plus haut point, nos partenaires étrangers développés, qui s’empressent aujourd’hui à instaurer avec lui des relations stratégiques.

    L’indifférence de la communauté internationale à la tragédie vécue par le peuple algérien, dans les années 1990, céde de plus en plus la place à un intérêt grandissant pour notre pays à tel point que le Premier ministre italien, M. Romano Prodi, n’a pas hésité à déclarer que « l’Algérie, ce sous-continent voisin, constitue une chance pour l’Italie et l’Europe , en raison notamment de la sécurité énergétique qu’il leur assure et des nombreuses opportunités de coopération que sa reconstruction offre aux compagnies étrangères, dans tous les domaines ».

    En dépit des nombreux et divers maux, dont les principaux restent encore le terrorisme, la corruption et le trafic de drogue, qui minent la société algérienne et qui pourraient entraver son épanouissement dans tous les domaines et même compromettre la cohésion, la stabilité et l’unité nationales, s’ils n’étaient pas pris plus sérieusement en charge par les pouvoirs publics, notre pays a enregistré, ces dernières années, en raison notamment du renchérissement exceptionnel du prix des hydrocarbures, d’une meilleure exploitation de nos ressources naturelles non renouvelables et du strict respect des règles de l’orthodoxie financière imposées par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, des résultats macro-économiques encourageants, qui pourraient servir de base solide à une renaissance durable.

    Ils doivent cependant être consolidés par des initiatives fortes, dans tous les domaines…

    En effet, aussi minimes soient-ils, ces signes ont suscité chez nos partenaires étrangers un intérêt réel pour rétablir les ponts coupés avec un pays, hier encore isolé et livré à lui-même.

    Nous devons être à la hauteur de leurs attentes et faire en sorte que cet intérêt soit mutuellement bénéfique.

    Nos différentes institutions doivent être bien préparées pour faire face efficacement aux flux humains et de capitaux que cette coopération annoncée va certainement engendrer en leur assurant notamment la sécurité nécessaire car l’investissement comme le tourisme d’ailleurs est versatile et a besoin de sécurité pour s’établir et prospérer.

    Bien plus que la rentabilité et les avantages fiscaux, la sécurité est la condition sine qua non pour attirer les investissements directs et les touristes étrangers, courtisés par tous les pays du monde.

    Ce n’est un secret pour personne que les pays développés ont des politiques hautement sécuritaires destinées à assurer la sécurité de leurs citoyens, des étrangers et de leurs biens, dans le cadre des lois en vigueur.

    Considérant que « la sécurité, sous toutes ses formes, est l’affaire de tous », les citoyens de ces pays adhèrent massivement à ces politiques…

    En tout état de cause, seule une bonne gouvernance politique et économique du pays et une gestion transparente et rigoureuse de nos ressources naturelles et des recettes qu’elles procurent, permettront au pays d’effectuer le saut qualitatif dont il a tant besoin pour rendre les avancées réalisées irréversibles et relayer ces ressources naturelles non renouvelables par une production industrielle nationale diversifiée.

    Ainsi seulement, nous pourrions contrecarrer efficacement le pessimisme, l’auto-flagellation et le nihilisme semés par certains « hommes politiques » et « intellectuels » pour démoraliser une population, à juste titre, rendue méfiante par des décennies de pensée unique et une jeunesse profondément traumatisée par les dures années du terrorisme barbare et qui voit son unique salut dans l’étranger, à un moment où, paradoxalement, notre pays reçoit quotidiennement des flux d’immigrés clandestins, qui viennent de tous les continents, non seulement pour se rendre en Europe, mais aussi pour tenter leur chance chez nous.

    Nous devons donc nous atteler, d’urgence, à convaincre nos jeunes «harragas», qui continuent à échouer, par dizaines, sur les côtes de nos voisins du Nord de la Méditerranée, des perspectives énormes que les chantiers déjà entamés ou qui vont bientôt être ouverts en Algérie leur offrent en matières d’emplois et de formation, les imprégner fortement de l’histoire multi-millénaire de notre pays, avec toute ses dates et figures marquantes, sans en occulter aucune et leur ré-apprendre à célébrer la mémoire de nos illustres ancêtres et aînés, dans la gratitude, le respect et la ferveur et que M. Horne évoque dans son livre, en soulignant leur sens du courage et de l’honneur qu’il dit « retrouver chez le franco-algérien Zinédine Zidane, qui a préféré son honneur à la coupe du monde, qu’il aurait pu remporter s’il s’était abstenu de réagir violemment aux insultes du joueur italien ».

    Une jeunesse sans mémoire est une jeunesse désorientée et dangereuse car facilement manipulable.

    Nous devons aussi fournir à nos compatriotes expatriés, qui comptent parmi eux des compétences mondialement reconnues, les raisons valables pour qu’ils soient activement associés, chacun selon sa spécialité, au processus de développement national, qui démarre puissamment.

    par Ahmed Amine.

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    Tags : Algérie, Guerre d’Algérie, France, colonialisme, colonisation, Etats-Unis, Charles Robert Ageron,

  • MAROC : ARABIE SAOUDITE/Des employées de maisons “vendues” sur le net

    Parce qu’elles ne donnent pas satisfaction à leurs employeurs, des employées marocaines ont été mises en «vente» sur les réseaux sociaux. Des pages sur les réseaux sociaux ont publié, récemment, des annonces proposant la cession de droits de parrainage de servantes marocaines à de nouveaux «kafils» (garants). Des réactions d’indignation sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. La toile à explosé pour dénoncer cette forme de traite des êtres humains d’un nouveau genre.

    Par ces annonces sur le net les employeurs qui étaient «kafils» (garants) souhaitent se débarrasser de la main d’oeuvre qu’elle avaient acquise par le biais d’intermédiaires.

    les anciens employeurs se séparent de leurs employés en général pour des raisons futiles

    Ils prétextent le «manque de compétence en matière de garderie d’enfants» ou le fait de «vouloir se doter d’un téléphone» pour garder le contact avec leurs familles au pays.

    Parmi les raisons avancées du renoncement aux droits de parrainage à d’autres «kafils» potentiels, on trouve le fait qu’elles «ne savent pas traiter les enfants» ou «veulent des smartphones».

    Pire, ces annonces indiquent que les potentiels acheteurs de droits ont la possibilité de «tester les compétences de la domestique de leur choix avant de parapher le transfert des droits de tutorat».

    Tout en indiquant que plus les domestiques sont jeunes, plus elles sont plus chères, les annonces ajoutent qu’elles ont plus la côte si elles acceptent de s’occuper des personnes âgées.

    Sans aucun respect de la dignité de ces femmes traitées comme des marchandises, les annonces comportent également leurs données personnelles (âge, langues parlées, religion…).

    Précarité et maltraitance
    Ces domestiques se trouvent dans un état de précarité inimaginable. Elles n’ont pas d’autres choix que d’obéir et d’accepter d’être traitées comme des marchandises. Si jamais elles osent refuser le transfert, elles peuvent facilement se retrouver accusées de vol, de sorcellerie ou d’avoir voulu séduire l’époux et se retrouver ainsi en prison.

    Ces annonces qui suscitent un tollé sur les réseaux sociaux ont mis au grand jour une pratique très répandue. Il aura fallu attendre la diffusion par Deutsche Welle de certaines annonces de ces ventes pour que le grand public découvre la triste réalité.

    Une affaire qui rappelle celle de Lamia Mouatamid qui a nécessité une intervention royale pour qu’elle puisse retourner au Maroc. Ce triste épisode a mis en lumière la vie amère des domestiques marocaines «peu dociles» dans les prisons saoudiennes.

    A noter que ce genre de transactions, qui concerne souvent les femmes de ménage et les chauffeurs privés, les majordomes, etc., ne concerne pas uniquement les Marocains, mais touche toutes les nationalités travaillant en Arabie Saoudite: Phillipines, Pakiatsianes, etc.

    Bien qu’une enquête a été ouverte par les autorités saoudiennes pour déterminer les parties à l’origine de ces annonces, cette loi moyenâgeuse du kafil qui rime à de la traite des êtres humains, continue de sévir dans un des pays les plus riches au monde, malgré les conventions internationales sur le sujet.

    M.T

    Source : Points chauds, 28 fév 2020

    Tags : Maroc, Arabie Saoudite, esclavage, bonnes,

  • Maroc révélation : Ben Barka, Hassan II et les autres

    L’avocat de la famille Ben Barka vient de publier un livre témoignage pour dire ce qu’il sait du célèbre Mehdi, mais aussi de Hassan II, De Gaulle, Castro, etc. Le résultat, dont TelQuel publie de larges extraits, vaut le détour.

    “S’il vous plaît, laissez le prince gagner !”

    Ma première rencontre avec le futur roi Hassan II aurait dû avoir lieu à Ifrane, au cours de l’été 1942 ou 1943. J’avais 13 ou 14 ans. Je jouais au tennis avec un ami lorsqu’un capitaine de l’armée française se présente à la porte du court et m’interpelle : “Accepteriez-vous de jouer avec le prince ?”. Je ne comprends pas sa question.

    – Avec quel prince ?

    – Le fils aîné de Sa Majesté
    le Sultan, le prince Moulay Hassan.

    – Je joue assez mal et le prince ne sera sans doute guère intéressé par nos échanges de balles, lui réponds-je étonné.

    – Bien sûr que si, car le prince ne joue que depuis peu. Mais une condition s’impose. Si vous acceptez de jouer avec lui, vous devez le laisser gagner.

    La condition émise par l’officier me dresse les cheveux sur la tête ! Tout mon tempérament de “Sagittaire” me porte exactement au contraire… Il m’arrivera souvent de perdre au cours de ma vie, mais jamais dans aucun jeu, dans aucun sport, dans aucun procès, je ne l’ai fait ou accepté volontairement. Ma réponse fuse : “Prince ou pas, il n’en est pas question”.

    L’accident-attentat contre la Volkswagen

    Novembre 1962, Mehdi Ben Barka est victime d’un “accident”, véritable attentat contre sa personne. Il a quitté Rabat pour Casablanca, accompagné d’un futur député, Mehdi Alaoui, dans une Volkswagen, conduite par un chauffeur membre du parti. Le véhicule est suivi de près par une Peugeot 403 des services de police chargés de surveiller, depuis plusieurs jours, tous ses déplacements. A bord ont pris place des agents du CAB 1. Brusquement, dans une longue courbe surplombant un ravin non loin de Bouznika, la 403 accélère, passe devant la Volkswagen et se rabat devant elle, commettant ainsi, délibérément, ce qu’on appelle une “queue-de-poisson”. Pour éviter l’accrochage et la chute dans le ravin, le chauffeur de la Volkswagen donne un coup de volant brutal à gauche, renversant son véhicule de l’autre côté de la route, dans le fossé. Le chauffeur et Mehdi Alaoui se sont évanouis sous le choc. Ben Barka, éjecté du véhicule, non. Appelant de l’aide, il est entendu par des ouvriers agricoles proches qui viennent aussitôt lui porter secours, ainsi qu’à ses compagnons. Les policiers sont descendus de la 403 et reviennent en arrière. Constatant la présence de témoins, ils prennent immédiatement le chemin inverse et disparaissent avec leur véhicule ! Une voiture de passage transporte les victimes à Rabat. Par le plus grand des hasards, elle est conduite par le procureur du roi près la Cour Suprême ! Il est donc le premier informé de ce qui vient d’arriver. Sur le coup, Ben Barka ne s’est pas plaint. Mais, dès son retour chez lui, une douleur à la nuque le terrasse. Transporté d’urgence dans une clinique de la ville, la fracture d’une vertèbre cervicale est diagnostiquée. Cet établissement est le plus réputé de Rabat, mais son directeur entretient des relations étroites avec le Palais… Le parti place donc des gardes devant la porte de la chambre de Ben Barka, qui se relayent jour et nuit. Inquiet des soins qui lui sont prodigués et des allées et venues de “particuliers douteux”, son frère décide de l’emmener en Allemagne. Le 22 novembre, ils arrivent à Cologne. Après quinze jours de soins intensifs, Ben Barka est de retour, avec une “minerve”.

    “Jamais il ne remettra les pieds au Maroc !”

    Le roi, selon certains, a tenu au palais royal, dès le 25 mars 1965, un conseil restreint avec Oufkir, Dlimi, Moulay Hafid et Driss M’Hammedi, le directeur général du cabinet royal, pour évoquer le “cas Ben Barka”, peut-être beaucoup plus nocif à l’étranger que s’il était au pays. Son retour au Maroc s’imposait donc, d’une manière ou d’une autre, de son plein gré – ce que le roi savait impossible – ou de force. En même temps qu’il reçoit les représentants des partis en avril, Hassan II cherche donc à prendre contact avec Mehdi Ben Barka. Espère-t-il ainsi diviser les dirigeants de l’UNFP ou songe-t-il, réellement, à lui confier une responsabilité importante dans la grave crise que vit le Maroc ? Ne va-t-il pas simplement tenter de l’appâter, de le piéger, pour le convaincre de rentrer de son plein gré servir le pays ? En fait, pour l’arrêter, voire le liquider, dès son arrivée ? Le roi n’a-t-il pas averti le 13 avril : “Tous ceux-là doivent comprendre que le temps des complots et des troubles est révolu… J’attire leur attention que notre clémence n’aura d’égal que notre fermeté” ? Simone Lacouture raconte dans L’Evénement, en octobre 1966 : “Il y a deux ans lorsque je fus reçue pour la dernière fois par le roi, on parlait du retour de Ben Barka, à la suite de la mesure royale d’amnistie des condamnés du complot de juillet. Lorsque je lui ai demandé si cette éventualité était envisageable, il bondit comme sous l’effet d’une insulte : ‘Ben Barka ? Jamais, vous entendez ! Jamais il ne remettra les pieds au Maroc. Souvenez-vous de ce jour et de ce que je vous dis : jamais Ben Barka ne rentrera ici. Je vous en donne ma parole d’honneur’”.

    Quand Castro dit non

    Avant le “retour de force” de Ben Barka au Maroc, Hassan II tente de lui couper ses “élans révolutionnaires”. Au moment même où, pour l’inviter à rentrer de son plein gré, il envoie le prince Moulay Ali à Francfort, il prie Fidel Castro de ne plus le recevoir à Cuba…au risque de voir abandonné par le Maroc l’important contrat signé début 1965 pour l’importation d’environ 150 000 tonnes de sucre, chaque année. Le coup est très dur pour Cuba, qui risque alors de perdre un gros client : le Maroc. Mais c’est mal connaître le “lider maximo”. Fidel Castro n’accepte pas le marchandage hassanien : “Que le Maroc cesse d’acheter son sucre à Cuba, s’il le veut, mais pas de chantage à l’égard de mon ami le président Ben Barka”. En revanche, Fidel Castro avertit fin septembre le leader marocain de la requête du gouvernement marocain à son encontre. La “démarche” de Hassan II est connue des services français. Je l’ai retrouvée dans le dossier du SDECE (contre-espionnage français). Un deuxième avertissement lui est donné, indirectement, au cours de l’été. Sa famille en résidence au Caire reçoit conseil de déménager dans un quartier plus résidentiel, plus surveillé par la police égyptienne. Ce qu’elle fait.

    De Gaulle n’a pas tenu promesse

    Novembre 1965, quelques jours après la disparition de Ben Barka, Hassan II reçoit, à Fès, le colonel Albert Touya, émissaire français. Celui-ci lui remet le rapport arrivé de Paris et l’informe de la requête de la France : le départ de Mohamed Oufkir ! Le souverain, qui a reçu son ministre dès son retour de Paris, le défend. Il reçoit finalement l’ambassadeur de France vers 18h. Le roi montre d’abord qu’il est très vexé : “L’affaire est grave… Donnez-moi un délai de trois jours. Lorsqu’on attaque un ministre, c’est moi-même que l’on attaque. Comment peut-on supposer vrai tout ce que vous me racontez, alors que je devais aller à Paris le 11 novembre, qu’Aherdane en revient, que votre ministre Pisani allait venir ? Et, c’est dans ces conditions qu’Oufkir et Dlimi seraient allés à Paris pour faire le coup, comme l’on dit ? Croit-on que moi-même, j’ai pu avoir participé en quelque manière à toute cette affaire ? Mon éthique est l’honneur, la tradition de ma famille… La raison d’État doit l’emporter… Qu’y a-t-il en balance dans tout cela ? D’un côté, une affaire de truands, de l’autre les rapports entre la France et le Maroc… Tout ce que je demande, c’est la vérité. Ce qu’on insinue est impossible”. En bref, Hassan II écarte toute idée de se séparer d’Oufkir. De Gaulle a été informé, dès le matin, de la position intransigeante du roi. Il n’en est que plus irrité. Est-ce la raison du message en retour qu’il a adressé à la mère de Mehdi Ben Barka ? Je suis convoqué à l’ambassade de France en fin d’après-midi. Le conseiller juridique m’apprend la réponse. Je lui demande de me remettre le texte. “Il n’en est pas question, me dit-il. Mais vous êtes autorisé à l’apprendre par cœur !” Après discussion, j’obtins le droit de le recopier, d’en faire état à ma seule cliente, mais de ne pas le communiquer à des tiers ! “Veuillez faire savoir à la mère de Mehdi Ben Barka que le général de Gaulle a bien reçu la lettre qu’elle lui a adressée et qu’il tient à l’assurer que la justice exercera son action avec la plus grande rigueur et la plus grande diligence”.

    J’en fais part sur-le-champ à la mère de Mehdi Ben Barka et à Abderrahim Bouabid. L’engagement solennel du chef de l’État français leur redonne courage. La France n’est-elle pas le pays des droits de l’homme, des libertés, de la justice ? Hélas, Fatouma Bouanane décèdera le 20 octobre 1970, quelques jours après le Général, sans en savoir plus sur le sort de son fils.

    Le show de Dlimi

    Octobre 1967 : le directeur général de la Sûreté nationale marocaine, Ahmed Dlimi, se présente au palais de justice et se constitue prisonnier ! Une véritable comédie policière, avec même des barrages aux abords des aérodromes, a précédé son arrivée…alors qu’il dormait tranquillement dans un bon lit parisien. Il a voyagé dans la nuit du 17 au 18 sous le nom de “M. Ben Mokhtar, commerçant” ! Depuis son débarquement, la nouvelle a été soigneusement cachée par ses avocats. Suprême plaisanterie, l’audience de la Cour du 19 octobre a commencé à l’heure prévue, sans qu’aucune information ne soit donnée sur “l’arrivée de Dlimi”. A 16 h, une grande agitation se produit aux grilles du palais. Les chuchotements augmentent dans la salle d’audience… A 16 h 30, une 404 franchit les grilles. L’homme qui en descend déclare, au premier gendarme qui l’interroge, qu’il est bien Ahmed Dlimi. Pourquoi lui avoir laissé tant de temps depuis son passage à Orly ? Sans doute pour lui permettre d’organiser sa défense. On sait aujourd’hui qu’un arrangement a même été passé avec lui avant son départ de Rabat ! Dlimi, en plein accord avec Hassan II, qui lui a donné l’ordre formel de se taire, joue les innocents. Son avocat sollicite de la Cour sa mise en liberté provisoire immédiate ! Offusqués, nous décidons avec le représentant de la partie civile de quitter l’audience en signe de protestation… De l’autre côté, à Rabat, pour que la comédie soit complète, Hassan II condamne Dlimi à 120 jours d’arrêt de rigueur pour “abandon de poste”. Mais il décide, en même temps, de le nommer lieutenant-colonel, une promotion !

    Ils avaient le même tailleur…

    Hassan II raconte qu’il était très intime de Ben Barka dans sa jeunesse : “C’était un bon compagnon, un vieux copain…” Et d’ajouter : “C’est à Ben Barka que je dois de m’habiller avec élégance… Plus tard nous avions le même tailleur, M. Kamps. A l’époque le costume coûtait 150 000 anciens francs”. Or, par le plus grand des hasards, j’acquis ces dernières années un costume chez un commerçant de l’avenue Félix Faure à Paris, qui me dit être un ancien ouvrier tailleur chez M. Kamps. Et il me raconta que “le prince Moulay Hassan était venu un beau jour commander cent costumes”. Pas Ben Barka !

    Maurice Buttin. Une affaire, un homme

    D’origine marocaine, puisqu’il est né à Meknès en 1928, Maurice Buttin s’est inscrit au barreau de Rabat dès 1954. Onze ans plus tard, il fait son entrée dans la grande histoire en acceptant, au nom de la mère de Mehdi Ben Barka, de prendre l’affaire en main. 45 longues années de lutte acharnée, entre Rabat (où il a longtemps été interdit de séjour) et Paris, n’ont pas suffi à faire éclater tous les verrous, toute la vérité. Buttin, bon pied bon œil, n’a toujours pas renoncé et ne le fera sans doute jamais. C’est l’histoire de ce demi-siècle d’espoirs et de frustrations, mêlée à la petite histoire de la gauche marocaine, qu’il nous raconte dans son livre Hassan II, De Gaulle, Ben Barka : ce que je sais d’eux, qui vient de paraître aux éditions Karthala.

    Editing TelQuel No 446, 12 nov 2010

    Tags : Maroc, Makhzen, Mehdi Ben Barka, Oufkir, Hassan II, Mossad, SDECE, 

  • La marche verte…c’était une idée de Henry Kissinger

    La « Marche Verte » que les Marocains ont organisée en 1975 pour envahir les positions espagnoles du Sahara Occidental est considérée dans la propagande alaouite comme une géniale initiative du roi Hassan II, mais cela est faux et cache que c’était une idée de Henry Kissinger, ministre américain des Affaires Etrangères.

    L’année 1975 avait avait commencé très mal pour les intérêts nord-américains dans quelques parties du monde et tous les fonctionnaires des États-Unis travaillaient à forfait pour consolider le capitalisme et pour arrêter l’imparable expansion socialiste. Les communistes du Vietnam ont pris Saigon le 30 avril, le Maroc subissait une crise interne qui faisait peur au monarque alaouite même, la révolution portugaise tournait à gauche, le Frelimo a mis un gouvernement au Mozambique et les militaires espagnols de l’UMD faisaient voir à Washington que le Maroc et la Péninsule Ibérique avaient besoin de mesures urgentes.

    Tous les agents de la CIA que les États-Unis ont retiré du Vietnam se sont mis à renforcer le capitalisme dans d’autres nations et l’Espagne, le Maroc et la droite portugaise ont reçu beaucoup de conseillers et grandes quantités d’argent, d’armes, de munitions, d’outils, d’équipements électroniques, de matériel industriel, de machines lourdes et véhicules de diverse capacité.

    Ces experts de la CIA ont vu entre les autorités espagnoles et marocaines des désirs ardentes de richesse et deux grandes faiblesses idéologiques et avec celles-ci et sur celles-ci ils ont imaginé un plan pour que le Sahara Occidental passe au contrôle des Marocains en trompant le référendum d’autodétermination que l’ONU exigeait.

    Les États-Unis savaient que l’Union soviétique négligerait d’une manière temporelle quelques zones pour se renforcer en Indochine et après que le président nord-américain, Gerald Ford, visita Madrid le 31 mai, il n’y avait contre lui que le Caudillo de l’Espagne. Franco a dit à Gerald Ford que l’Espagne n’offrait ses positions du Sahara à personne, et beaucoup moins au roi du Maroc, qui commettait de temps en temps des actes criminels contre les soldats espagnols.

    Kissinger est arrivé alors à la conclusion que Franco gênait les plans des États-Unis et en sachant que les yankees font tout pour obtenir ce qu’ils veulent, ce n’est pas étonnant qu’ils aient quelque chose à voir avec l’aggravation de la santé que le chef a expérimenté les 50 derniers jours de sa vie.

    Les Nord-Américains ont dessiné cette marche de Marocains entre Juin et Juillet 1975, puisque dans ses papiers secrets il apparaît avec le nom de marche blanche, parce qu’ils se sont inspirés de la marche du sel que Ghandi a initié le 12 mars 1930 contre les britanniques qui dominaient l’Inde, et dans son organisation ont participé tous les agents que la CIA avait à l’époque à Madrid, à Rabat, à Paris, à Lisbonne, en Mauritanie et en Arabie Saoudite.

    L’argent pour payer les frais de la marche a été fourni par l’Arabie Saoudite, Henry Kissinger lui a donné son accord quand il visitait Jérusalem le 21 août et Hassan II et son gouvernement n’ont apporté que la foule, l’intendance de la marche et la propagande officielle. Un agent spécial de Washington, avec le grade de Général, a dit au roi du Maroc qu’il doit annoncer publiquement la nécessité de cette marche sur le Sahara et le monarque l’a convoquée le 16 octobre, dès qu’il a connu la décision qu’avait donné le Tribunal International de Justice sur le sujet sahraoui.

    Franco est est tombé gravement malade le 18 octobre, le ministre José Solís Ruiz a visité le roi Hassan II le 20 octobre, Arias Navarro a un entretien avec le ministre marocain des affaires étrangères le 24 octobre et Juan Carlos a assumé la rôle du chef de l’État le 30 de ce mois.

    Avec Franco en agonie dans son lit et déjà sûrs qu’Arias Navarro et Juan Carlos obéissaient aux Nord-Américains, ces agents de la CIA ont dit au roi du Maroc que la marche devait être faite avant que le chef de l’Espagne puisse aller mieux, et que tout irait pour le mieux si chacun faisait ce qui était convenu.

    La foule est partie le 6 novembre et ce qui était convenu était clair et simple : La Marche Verte serait lue et vue dans toute la presse du monde, pour donner l’impression que c’était un petit conflit entre musulmans, l’Espagne ne fera rien contre les marcheurs, pour que, quelques jours après, elle cède toute l’administration du Sahara Occidental, et la France et les États-Unis garantiraient le succès devant les organismes de l’ONU.

    Cette marche on l’a nommée verte parce que c’est la couleur du paradis islamique et ces hommes et femmes étaient si manipulés par la monarchie alaouite que les prisonniers obtenaient la liberté seulement s’ils se joignaient à elle et à toutes les familles qui voudraient résider dans la nouvelle terre conquise.Ils ont promis une demeure et des moyens pour vivre mieux que dans leur lieux de provenance.

    Cette Marche Verte a été une manœuvre pour tromper la loi internationale de décolonisation et étant donné que nous savons déjà que les frais de l’opération MINURSO surpassent les 12.000 millions de dollars, l’ONU devrait punir l’Espagne, les États-Unis et le Maroc pour tromper le monde, pour voler les richesses naturelles du Sahara Occidental et pour torturer et réprimer les sahraouis.

    LA REPUBBLICA, 16 décembre 2009

    Source

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, Marche Verte, Henry Kissinger, Juan Carlos I,

  • Pédophilie au Maroc : les révélations choc d’un ex-amant de Bergé et Saint-Laurent

    Scandale. Fabrice Thomas affirme, dans un livre nauséeux, avoir été témoin d’un acte illégal dans la villa du couple, à Marrakech. Une scène qui n’avait pas choqué le couturier à l’époque.

    Dans son livre “Saint Laurent et moi : une histoire intime” (Hugo Document), paru le 12 octobre, Fabrice Thomas, qui fut l’amant du célèbre couturier Yves Saint-Laurent et de son pygmalion Pierre Bergé, révèle la face sombre du couple infernal, “deux icônes, deux hommes d’exception, mais deux hommes malades sexuellement”, comme il les qualifie dans une interview à la chaîne canadienne TVA Nouvelles, diffusée le 27 octobre.

    “Huit ans durant, de 1984 à 1992, ma vie auprès d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé a ressemblé à un tourbillon”, écrit Fabrice Thomas, qui fut le chauffeur du patron de la maison de couture, puis du designer, avec qui il a entretenu une liaison de trois ans. Une descente aux enfers surtout, jalonnée de pratiques sexuelles violentes et extrêmes. “J’avais été l’objet sexuel de Pierre et j’étais devenu l’amant dominateur d’Yves. J’étais passé de l’un à l’autre, d’un côté puis de l’autre du fouet, mais je me trouvais encore entre les deux”, résume-t-il.

    “Sa puissance libidinale était impressionnante”

    “Pierre, (…), grâce à la libre-pensée de ses parents anarchistes, instruits et insoumis, avait toujours vécu son homosexualité comme une forme de sexualité parmi d’autres, sans culpabilité ni entrave”, explique l’auteur, engagé par le groupe de mode après être passé dans sa chambre du Plaza Athénée. Mais progressivement, sa “passion sadique” prend le dessus.

    “Sa puissance libidinale était impressionnante. J’en ai bien connu, pour ma part, la face destructrice. Elle a profondément atteint Yves”, souligne Fabrice Thomas. “À partir de là, j’ai rejoint sa cohorte d’amants soumis à des séances de dressage qui sont ensuite devenues la norme entre nous, jusqu’en 1989 où j’y ai mis fin.” L’auteur, en laisse et à quatre pattes, raconte ainsi une scène, où Bergé, dit “Monsieur”, l’a giflé, fouetté au sang et fixé des pinces à molettes à ses tétons, avant de lui uriner dessus, en l’injuriant, en le droguant au “poppers” et en regardant des films pornos, avec son assistant.

    Quand il ne conduit pas le fondateur de la maison YSL, le jour, Fabrice Thomas escorte le couturier drogué dans ses folles équipées, la nuit. “Yves était une proie sexuelle. C’est ce qu’il aimait à être, ses préférences sexuelles le portant à une soumission immodérée”, raconte-t-il. “Il opérait de la même manière avec Pierre du temps de leur vie commune. Il s’esquivait par la fenêtre de sa chambre pour aller s’encanailler sur les quais et dans les parcs où il ‘recousait des boutons’ à quelques Marocains ou Algériens qui ne demandaient pas mieux que de recevoir quelques francs pour ce service pour lequel ils auraient eux-mêmes payé.”

    Les “jeunes hommes” du Jardin Majorelle

    Fabrice Thomas accompagne également Saint-Laurent dans sa villa de Marrakech, au Maroc, où lui et Bergé ont acheté le Jardin Majorelle, en 1985. Y défileront Andy Warhol, les Rolling Stones et Catherine Deneuve. La villa Oasis est “une villégiature sexuelle, une de plus, pour lui et pour Pierre Bergé”, écrit-il. À propos du tourisme sexuel, en vogue à l’époque chez de nombreux artistes, l’auteur précise qu’“Yves et Pierre n’étaient pas des touristes, ils avaient développé des relations suivies, voire amicales, avec certains de leurs jeunes amants.”

    Une scène, décrite dans le livre, relate même un acte de pédophilie. Yves Saint-Laurent a pris l’habitude d’accueillir de “jeunes hommes” qui se présentent à la porte du jardin. “La bambouseraie, c’est les Tuileries de Marrakech”, plaisante-t-il. Un lieu de rencontre gay. “J’y vis passer des hommes, des étrangers et des locaux, de tous âges. Jusqu’au jour où je vis l’impensable”, relate Fabrice Thomas, saisi par la colère et la rage. “L’intendant agenouillé devant un adolescent prépubère debout devant lui, nu comme un ver. Tenant ses fesses à pleines paumes, il suçait avidement l’enfant qui se laissait faire en regardant en l’air, tenant à la main un billet.”

    “C’est toléré, ce genre de choses ?”, demande-t-il le soir même au couturier. “Oh… Dans la palmeraie, il se passe bien plus de choses encore. Les autorités préfèrent faire comme si elles ne savaient pas. Et pourtant, tout le monde sait, évidemment.” Effaré, Fabrice Thomas insiste : “Mais là, ça se passe chez toi ! C’est un de tes employés qui fait ça avec un gamin…” Réponse de Saint-Laurent : “Pas chez moi, non. Le Jardin Majorelle est public.” Dans son livre Lettres à Yves (Gallimard), Pierre Bergé se souvenait aussi : “Comme ils étaient gentils et beaux, ces garçons marocains ! Ils jouaient tous au football, avaient le corps musclé. On avait avec eux des rapports qui ne sentaient ni l’argent ni la vulgarité.”

    Pierre Bergé : “Je ne suis pas pédophile”

    Jusqu’à ce jour, aucun témoin n’avait pu confirmer la rumeur. En mai 2011, Luc Ferry avait accusé sans le nommer un ex-ministre français de s’être livré à la pédophilie au Maroc. Deux ans plus tard, un rapport d’enquête, révélé par VSD en mars, évoquait un prêtre français ayant séjourné au Maroc, qui faisait état de cas de “prostitution de mineurs à la villa Majorelle”. L’ecclésiastique précisait au magazine : “Dans la médina, des parents de jeunes victimes se sont confiés à moi.”

    À l’époque, Bergé avait nié catégoriquement : “Je ne suis pas pédophile. Je n’ai jamais organisé de partouzes dans ma maison de Marrakech. Maintenant prouvez le contraire au lieu de dire n’importe quoi.” L’affaire a été depuis classée sans suite. Bergé et Saint-Laurent n’ont jamais été poursuivis. En novembre 2016, l’homme d’affaires et compagnon d’Yves Saint Laurent décédé en 2008, ajoutait dans l’émission “Stupéfiant !”, diffusée sur France 2 : “Les mœurs étaient plus libres qu’aujourd’hui, spécialement au Maroc. A l’époque, la sexualité était plus débridée, on n’y faisait moins attention.”

    Une tentative d’assassinat

    Dans son livre, Fabrice Thomas fait d’autres confidences à propos de Saint-Laurent. “Je me souvins qu’il m’avait raconté, bizarrement assez content de lui, qu’il avait tenté d’assassiner Pierre Bergé avec un bronze de dix kilos”, affirme-t-il. Il remarque aussi que la “mascotte de ladite gauche caviar” devenue président du Sidaction, “ne se protégeait pas du tout” comme Saint-Laurent. Aujourd’hui, Fabrice Thomas est marié et vit au Québec. Pierre Bergé, est lui décédé le 8 septembre dernier, à l’âge de 86 ans. L’ancien actionnaire du Monde et parrain de la gauche, qui avait apporté son soutien au candidat Emmanuel Macron à la présidentielle, repose désormais dans le Jardin Majorelle, au côté de son compagnon Yves Saint-Laurent.

    Tags : Maroc, Marrakech, Pédophilie, tourisme sexuel, Pierre Bergé, Fabrice Thomas,

  • Maroc : Le Makhzen dissimule sa brouille avec la France

    Après s’être battu contre l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne, les relations du Maroc avec la France se trouvent en crise. La raison ? Difficile à savoir, puisque les deux parties tentent de dissimuler le froid traversée par leurs relations.

    En 2014, Paris et Rabat ont connu une situation semblable suite à la décision de la justice française d’interroger Abdellatif El Hammouch car il est visé par plusieurs plaintes pour torture et complicité de tortures par plusieurs associations et ressortissants franco-marocains.

    Le Makhzen suspend aussitôt sa coopération judiciaire avec la France et remet en cause de nombreux accords bilatéraux.

    A Paris c’est l’affolement aux Affaires étrangères qui vont tout faire pour débloquer cette situation.

    Le 31 janvier 2015 un nouvel accord sur la coopération judiciaire, quasi secret, est signé. Selon Le Canard Enchaîné vient, pour qu’il n’y ait plus d’affaire comme celle concernant Hammouchi, chacun des deux pays doit immédiatement informer l’autre des procédures et des faits pénalement punissables. Les plaintes déposées en France contre un marocain doivent être transmises sans délai à Rabat, et inversement. Il appartiendra au pays concerné de décider des suites à donner, soit l’ouverture d’une procédure, soit son renvoi dans l’autre pays. Ainsi le pays concerné pourra décider unilatéralement la « clôture » du dossier. Les magistrats saisis du cas Hammouchi n’ont plus qu’à classer le dossier. »

    Jusqu’à présent la France s’est incliné devant le Maroc pour des raisons économiques et stratégiques. Cependant, avec la configuration de la situation mondiale, au Sahel notamment, Paris est contraint de changer de politique. La nouvelle configuration exige l’amélioration des relations avec l’Algérie, ce qui implique la résolution du conflit du Sahara Occidental qui empoisonne l’atmosphère entre Al Mouradia et l’Elysée.

    Selon des experts, le roi du Maroc fait la tête parce que la France n’est plus en mesure de soutenir la position du Maroc sur le contentieux sahraoui, notamment au Conseil de Sécurité.

    Ainsi, le statu quo tant défendu par le Maroc a fini par se retourner contre lui. La France lui tourne le dos et l’Algérie a repris sa position de puissance et son poids dans l’échiquier régional. Acculé par sa politique de chantage et de fait accompli, le Makhzen se retrouve seul. Même ses pseudo-démocrates ne peuvent s’envoler à son secours.

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  • Quand l’ex-directeur d’Al Jazeera accusait le Maroc d’avoir «soutenu le terrorisme en Algérie»

    Dans un message publié sur son compte Twitter, l’ex-directeur de la chaîne d’information qatarie Al Jazeera, Yasser Abou Hilalah, a accusé le Maroc d’avoir soutenu le terrorisme en Algérie durant la décennie noire des années 1990. Il a également indiqué que les deux pays ruinaient leurs capacités en se faisant indirectement la guerre par procuration en soutenant le Front Polisario pour l’Algérie et les berbères pour le Maroc.

    «Le Maroc est impliqué dans l’appui au Groupe islamique armé (GIA)», écrit-il sur son compte Twitter.

    Selon l’ex-patron d’Al Jazeera, rapporte l’agence russe Sputnik, les deux pays se font «une guerre d’usure».

    «Il est inutile de demander pardon. L’Algérie soutient les extrémistes sahraouis et le Maroc défend les amazighs», souligne-t-il, indiquant que «les deux nations pourraient mettre fin à la problématique à travers le respect de la diversité culturelle».

    Tout en rappelant que l’Algérie ne soutient pas « les extrémistes sahraouis » tel qu’indiqué dans le twit d’Abou Hilala, elle soutient le Front Polisario, le mouvement de libération du Sahara Occidental reconnu par l’ONU comme seul et unique représentant du peuple sahraoui avec lequel le Maroc est contraint de négocier.

    Avec cette déclaration, l’ancien directeur d’Aljazeera a jeté un énorme pavé dans la mare du Makhzen connu pour ses accointances avec les organisations terroristes au Proche Orient, au Sahel et en Europe où tous les terroristes qui ont perpétré les derniers attentats étaient des dealers de haschich marocains manipulés par la DGED. Le haschich étant justement une des principales raisons de la fermeture des frontières, étant donné qu’il fait partie des sources des finances des mouvements terroristes.

    Tags : Maroc, MUJAO, terorisme, décennie noire, Layada, GIA, FIS,