Catégorie : Maroc

  • Quand Rabat s’appuie sut Tel Aviv pour spolier la RASD

    Sofiane Abi

    Cherchant par tous les moyens à sortir de son isolement géopolitique, le Maroc est en train de de spolier les richesses naturelles des territoires occupés appartenant à la République arabe sahraouie démocratique, et ce en accentuant et multipliant les manœuvres pour créer une zone maritime offshore allant jusqu’à violer le droit du territoire maritime du Sahara occidental.

    Le pays voisin est également en train de chercher une issue pour donner l’existence à un accord avec l’Union européenne et pour mettre en place une ligne de l’aviation civile dans le ciel sahraoui, allant même jusqu’à de proposer des avantages fiscaux afin d’attirer les Européens, au détriment des droits du peuple sahraoui, bafouant ainsi le droit international aérien de la RASD.

    Complètement isolé, dans un contexte économique et financier des plus difficiles, le Maroc serait même prêt à normaliser ses relations diplomatiques et politiques avec l’entité sioniste. Le royaume marocain, étranglé, veut concrétiser un rapprochement avec Israël avec l’appui américain. Israël et les États-Unis ont discuté d’un accord trilatéral qui verrait les États-Unis reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en contrepartie de mesures effectives prises par Rabat pour normaliser les relations avec l’Etat hébreu. En retour, le Maroc appuierait le deal du siècle, le projet décrié du président Donalad Trump pour le règlement de la question palestinienne.

    Laâyoune, Smara, Tan-Tan, Boujdour, Dakhla, Erachidya, Guergarat, Bir Lahlou, Bir Anzerane, Bir Guendouz, Tifartiti, Tichla et Lagouira, des villes proprement sahraouies complètement occupées par le Maroc, connaissent aujourd’hui, un grand détournement de leurs richesses naturelles.
    Et pour tenter de garder ces villes sahraouies, le royaume marocain utilise le sport, l’aviation civile, accorde des avantages fiscaux, et ce, bien entendu, en continuant les arrestations brutales et le torture des Sahraouis dans les prisons marocaines.

    La zone maritime du Sahara occidental visée

    En décembre 2019, les autorités marocaines ont mis en avant une législation pour définir et revendiquer des zones maritimes sur la côte du Sahara occidental occupé, bafouant ainsi le droit international maritime de la RASD depuis 1975.

    Ces zones maritimes, appelées également offshore, se trouvent en pleine mer océanique où des plates-formes de forage pétrolier regorgent de richesses naturelles telles que le pétrole et le gaz de schiste mais également des richesses poissonneuses des plus importantes dans le monde, en sus d’autres sources de richesse considérables telles que le fer et le phosphate.
    Le gouvernement sahraoui avait mis en garde contre les tentatives marocaines expansionnistes dans les zones maritimes du Sahara occidental, rappelant à la communauté internationale ainsi qu’aux personnes et sociétés intéressés que la zone océanique sahraouie est réglée en droit international depuis 1975. A l’image de la Cour internationale de Justice qui a conclu cette année, que « le Maroc n’a pas de territoire ou autre revendication du Sahara occidental ».

    C’est pour cette raison, déclare le gouvernement sahraoui, que « se poursuit un processus d’autodétermination pour le peuple sahraoui en tant qu’habitants originels du Sahara occidental et c’est pourquoi aucun Etat-nation n’a reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».

    « Cet acte unilatéral marocain de revendication des zones maritimes du Sahara occidental est nul et non avenu, sa validité juridique ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit », souligne le gouvernement sahraoui, affirmant que « cet acte marocain d’expansionnisme n’affectera pas la nature du Sahara occidental en tant que territoire qui a droit à un processus de décolonisation approprié et à une indépendance totale ».

    Le gouvernement sahraoui, explique que « la tentative du Maroc d’imposer un fait accompli à ses voisins échouera finalement, car le peuple sahraoui est déterminé à faire valoir ses droits et à mettre fin au colonialisme dans la région ».

    Le gouvernement de la RASD rappelle que plusieurs cours et tribunaux ont, ces dernières années, affirmé que le Sahara occidental ne faisait pas partie du Maroc. En outre, La Cour de justice européenne a affirmé, elle aussi, à maintes reprises que le Sahara occidental est un territoire « distinct et séparé » du Maroc.

    La RASD rappelle également qu’elle a promulgué une loi sur la souveraineté sahraouie sur sa zone maritime, comprenant une mer territoriale de 12 milles marins et une mer exclusive de 200 milles marins zone économique, en 2009.

    Même dans le monde du sport, la Confédération africaine de football (CAF) a cédé devant les pressions du Maroc en acceptant la demande de la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de Futsal dans la ville occupée de Laayoune.

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, membre du secrétariat national du Front Polisario à Alger, Abdelkader Taleb Omar, avait affirmé, le 20 janvier passé, que la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de futsal dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune occupée constituait « une atteinte au droit international et une violation flagrante de la Charte constitutive de l’Union africaine (UA) ».

    S’exprimant sur la chaîne Radio Algérie internationale (RAI), l’ambassadeur sahraoui avait précisé qu’une « telle attitude d’une institution ou d’une instance africaine est une atteinte au droit international et une violation flagrante à la Charte constitutive de l’UA, signée par le Maroc et l’Etat sahraoui qui est membre fondateur de l’UA ».

    « Les Nations unies considèrent, à ce jour, le Sahara occidental comme un territoire non autonome. Son statut est examiné chaque année parmi les 17 territoires non encore décolonisés, d’autant que la présence de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) se veut une preuve manifeste que le Sahara occidental est une zone de conflit et soumise à la décolonisation et a ses caractéristiques et ses lois », a-t-il dit.

    Il a affirmé que « l’aval donné par la CAF à la décision de la Fédération royale marocaine du football (FRMF) d’organiser la CAN 2020 de futsal dans la ville de Laâyoune occupée, au Sahara occidental, demeure une tentative de la part du régime marocain d’induire en erreur certaines parties qui ne se rendent pas compte des conséquences de cette démarche ».

    Le Maroc est entré dans l’UA avec une feuille de route claire, celle reconnue au niveau international et qui ne comprend aucunement le Sahara occidental. « C’est pourquoi, a-t-il expliqué, cette démarche est une violation flagrante de la légalité internationale, ajoutant que le Sahara occidental usera de tous les mécanismes africains lui permettant de déposer plainte et contester cet acte préjudiciable ».

    Le ciel sahraoui, l’autre cible marocaine

    En décembre 2018, une décision du Tribunal de l’Union européenne (UE) avait jugé que l’accord sur l’aviation civile, conclu en janvier 2018 entre l’UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien.

    Cette condamnation de la Commission européenne de la plus haute juridiction de l’Union européenne est une victoire majeure pour le peuple sahraoui.

    D’ailleurs, le groupe des Verts au Parlement européen avait dénoncé, à maintes reprises, l’application illégale de l’accord aérien UE-Maroc aux territoires sahraouis occupés.

    De nombreux eurodéputés avaient soutenu, en outre, que la décision du Tribunal européen aura des conséquences immédiates pour les transporteurs et les passagers de l’UE, notamment des îles Canaries, qui ne disposent d’aucune base légale pour effectuer des vols à destination et en provenance du Sahara occidental. Ils ont aussi affirmé que le comportement irresponsable de la Commission européenne va mettre la vie de l’UE en danger. Rabat a perdu ainsi plusieurs batailles devant la persistance et la grande volonté du peuple sahraoui à arracher sa liberté et son droit légitime et historique à sa terre natale, aujourd’hui colonisée par le Maroc.

    Le Jeune Indépendant, 10 fév 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Israël, del du siècle, accord du siècle, Donald Trump, Netanyahu, Etats-Unis,

  • Maroc : Campagne de répression contre les utilisateurs de réseaux sociaux

    L’Organisation Human Rights Watch (HRW) et l’Association marocaine des Droits humains (AMDH) ont dénoncé la campagne de répression menée par les autorités marocaines contre les utilisateurs de réseaux sociaux, tout en appelant à la libération immédiate et l’abandon des poursuites contre les personnes concernées.

    Depuis septembre 2019, les autorités marocaines ont arrêté et poursuivi au moins 10 activistes, artistes ou autres citoyens qui n’ont fait qu’exprimer pacifiquement des opinions critiques sur Facebook, YouTube ou via des chansons de rap, ont alerté dans un communiqué conjoint, HRW et l’AMDH. « Ces personnes n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression, les autorités devraient les libérer immédiatement et abandonner les poursuites contre elles ». Les concernés sont accusés de « manque de respect dû au Roi », « offense aux institutions de l’État » et « outrage envers des fonctionnaires publics ».

    Aucun n’a été poursuivi en vertu du code de la presse et de l’édition, qui couvre les délits liés à toutes formes de discours public, tous le sont en vertu du droit pénal qui, contrairement au code de la presse et de l’édition, prévoit des peines de prison, soulignent les ONG.

    « De plus en plus de Marocains utilisent les réseaux sociaux pour exprimer des opinions politiques audacieuses, notamment au sujet du roi, et c’est leur droit le plus absolu », a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch, expliquant que « face à l’autocensure qui s’érode, les autorités répriment frénétiquement dans le but de rétablir les lignes rouges ».

    Parmi ces hommes, des étudiants, des artistes, des journalistes, des citoyens et de simples utilisateurs des réseaux sociaux, arrêtés et inculpés pour leurs critiques non violentes des autorités marocaines.

    Certains ont contrasté la richesse et le mode de vie luxueux du roi Mohammed VI avec ce qu’ils perçoivent, comme l’incapacité de l’État à garantir les droits fondamentaux des Marocains et à leur offrir des opportunités économiques.

    D’autres ont encouragé leurs concitoyens à manifester pacifiquement contre les injustices socio-économiques. En partenariat avec l’Association marocaine des Droits Humains, Human Rights Watch a publié, le 5 février, un répertoire en ligne des Marocains récemment emprisonnés ou inculpés en violation de leur droit à l’expression libre et pacifique.

    Ce répertoire sera mis à jour à mesure que de nouveaux cas seront documentés. « Les autorités marocaines ont longtemps pris prétexte de délits de droit commun pour punir les voix dissonantes, renonçant aujourd’hui à ce cache-sexe, elles attaquent frontalement la liberté de parole », a souligné Ahmed Benchemsi.

    Mokhtar B.

    Le Courrier d’Algérie, 8 fév 2020

    Tags : Maroc, Ahmed Benchemsi, presse, facebook, réseaux sociaux, jeunesse, révolte, répression,

  • Maroc : Presbytie politique

    Sa trahison dévoilée en pleine journée, le roi du Maroc a ordonné à son peuple de sortir en guise de solidarité avec la Palestine.

    Ainsi, des milliers de marocains ont investi dimanche les rues de Rabat pour dénoncer le plan du président américain dénommé « deal du siècle » qui s’est avéré plutôt le fiasco du siècle à l’instar de la tentative marocaine de marchander avec la question palestinienne en échange d’un soutien américain à l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

    La foule et l’excitation qui ont accompagné cette manifestation ont provoqué de nombreux commentaires. Un intellectuel marocain a écrit : « Plus les distances sont grandes plus les solidarités sont faciles: les Rohingas, les Ouigours….mais pas de solidarité avec les détenus politiques au Maroc ».

    En effet, les marocains semblent victimes d’un nouveau syndrome méconnu sur la scène politique qu’on va nommer « presbytie politique », puisque les marocains voient et défendent les droits des peuples lointains et ils ne voient pas les violations quotidiennes de ces droits perpétrées par le pouvoir marocain dans la région du Rif ni au Sahara Occidental où le Makhzen se livre à des atrocités qui ne semblent pas émouvoir ni le peuple ni la société civile marocaine.

    Tags : Sahara Occidental, Rif, Hirak, Maroc, Palestine, Israël,

  • L’Algérie renouvelle son offre d’accueillir une conférence pour mettre fin au conflit libyen

    Le président Abdel Majid Tebboune a révélé sa correspondance à António Guterres pour l’encourager à accélérer la nomination de son envoyé personnel au Sahara, dans son discours lors du sommet africain

    Mourad Belhaj | 09.02.2020

    AA / Algérie / Abderrazzak Ben Abdallah

    Le président algérien, Abdel Majid Tebboune, a renouvelé, dimanche, l’offre de son pays d’accueillir une conférence de dialogue entre les parties libyennes.

    C’est ce qui ressort du discours qu’il a prononcé lors de sa participation au 33ème Sommet ordinaire de l’Union africaine, tenu à Addis-Abeba sur le thème « faire taire les armes et créer les conditions du développement en Afrique ».

    « Je renouvelle la proposition de l’Algérie d’accueillir le dialogue entre les frères libyens, dans le respect de ses traditions diplomatiques, et comme confirmé à Berlin », a déclaré Tebboune.

    Et de poursuivre : « La situation tragique qui prévaut en Libye sœur, avec laquelle l’Algérie partage de longues frontières et un destin commun, reste une source de préoccupation pour nous ».

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait auparavant pris la parole. Il a annoncé dans son discours devant le sommet africain à Addis-Abeba, son soutien « à l’idée d’organiser une réunion en Afrique pour réconcilier les factions belligérantes en Libye ».

    Depuis le 4 avril, les forces de Haftar ont lancé une offensive pour s’emparer de la capitale, contestant la légitimité et l’autorité du gouvernement d’entente.

    Haftar n’a pas adhéré au cessez-le-feu, qui a commencé le 12 janvier de l’année dernière sur une initiative turco-russe. Il n’a pas non plus adhéré aux résultats de la Conférence internationale de Berlin sur la Libye, tenue le 19 du même mois, notamment quant à la cessation des hostilités et au retour à la voie diplomatique pour régler le conflit.

    Dans un autre contexte, Tebboune a révélé avoir envoyé un message à Guterres, pour l’encourager à accélérer la nomination de son envoyé personnel dans la région du Sahara occidental (succédant à l’Allemand Horst Koehler), et à entamer la relance du règlement du conflit dans cette région.

    L’Algérie est membre observateur des négociations entre le Maroc et le Front Polisario et soutient la demande de ce dernier d’organiser un référendum d’autodétermination, car elle accueille sur son sol, depuis des décennies, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis fuyant le conflit.

    Anadolou

    Tags : Algérie, Libye, Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, UA, Front Polisario,

  • Le Sahara occidental revient au-devant de la scène à l’UA

    Si elle n’a jamais été évacuée des discussions politiques et diplomatiques, notamment à l’ONU, la question du Sahara occidental revient en force sur la scène internationale grâce au sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’achève aujourd’hui avec la promesse de ses chefs d’Etats de « faire taire les armes » et « régler les conflits ». Mais pas seulement !

    Le dossier connait des développements inquiétants depuis plusieurs mois, marqués notamment par deux récentes lois marocaines qui définissent les eaux territoriales du Royaume en violation du droit international, le Sahara occidental étant un territoire à décoloniser selon l’ONU, qui se dit « préoccupée » également par la décision de Rabat d’ouvrir avec le soutien de certains Etats africains des représentations consulaires à Laayoune et l’organisation , toujours à Laayoune, de la Coupe d’Afrique des nations de futsal comme si le Maroc était souverain sur ce territoire.

    Plus récemment, des sources diplomatiques israéliennes et américaines, relayées par des médias au Maroc et dans des capitales occidentales et africaines, laissent entendre que des discussions sont en cours entre Mohammed VI, Donald Trump et Benjamin Netanyahou: le Maroc serait prêt à soutenir le « plan de paix » de Trump pour Israël et les territoires palestiniens, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis, de sa souveraineté sur le Sahara occidental…

    En face, le Polisario, qui gagne lui aussi des points importants sur la scène internationale, s’impatiente et menace de recourir à son droit aux armes si les instances internationales, l’ONU en premier mais l’UA également, échouent à faire valoir la légalité internationale. On imagine alors les répercussions sur la partie nord de l’Afrique et les risques d’une complication d’une donne sécuritaire des plus ardues en raison des connexions entre l’islamo-terrorisme, le trafic en tous genres et l’exacerbation-manipulation des tensions intercommunautaires dans des zones où les Etats n’existent pas ou sont en situation de faillite. Bien entendu, il n’y a rien à comparer entre un mouvement de libération visant l’autodétermination et des groupes radicaux aux agendas sans projets que ceux de la destruction, mais un retour des indépendantistes sahraouis aux armes rendrait le paysage sécuritaire plus critique.

    Et c’est sans doute pour cette raison, davantage que le soutien qu’on connait de son pays à la cause sahraouie, que le président sud-africain et nouveau président de l’UA a réaffirmé hier le soutien de son pays au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination.

    Appel de Tebboune à désigner un envoyé spécial de l’ONU

    « Nous réaffirmons notre ferme soutien à un Etat indépendant et souverain, ainsi que le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans son discours lors de la 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. De son côté, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a déclaré à l’ouverture du sommet que la question du Sahara occidental et la crise en Libye « élargissaient les responsabilités » de l’organisation panafricaine dans le règlement de ces deux conflits.

    « Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure une préoccupation tant pour le fonctionnement de notre organisation que pour les populations », a-t-il rappelé.

    C’est pour cette raison, aussi, que le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a indiqué, dimanche à Addis-Abeba, avoir exhorté le secrétaire général des Nations Unies à « hâter » la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental.« Force est de constater, avec regret, que depuis la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d’embûches. J’ai d’ailleurs adressé, il y a quelques jours, une lettre au SG de l’ONU pour l’exhorter à hâter la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental », a fait savoir le Président Tebboune, dans son allocution lors du 33e Sommet de l’Union africaine (UA).

    ReportersDZ, 10 fév 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, UA, Union Africaine,

  • CRISE LIBYENNE : Le poids de l’Algérie

    La Libye est depuis 2014 fracturée par la rivalité entre le chef du gouvernement d’union nationale Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. En proie au chaos politique et sécuritaire depuis l’intervention de l’OTAN en 2011, la Libye semble être encore loin de retrouver le chemin de l’unité et de la stabilité.

    En plus de la menace terroriste, le pays est le théâtre d’une confrontation entre deux forces revendiquant le pouvoir, se traduisent par des affrontements armés. A lors que la crise libyenne est appréhendée à l’échelle régionale, l’Algérie et la Turquie sont sur le point de créer un conseil de coopération stratégique, qui envisage d’élargir le cercle de la coopération bilatérale entre les deux pays au plus haut niveau, y compris les différents domaines, notamment les domaines : politique et diplomatique.

    Des observateurs ont estimé que le rapprochement algéro-turc sera bénéfique à la crise libyenne, puisque la Turquie est membre de l’OTAN et entretient de bonnes relations avec quatre membres du Conseil de sécurité à l’exception de la France, car elle est très proche de l’Allemagne, qui accueillera la conférence internationale sur la Libye.

    Abdelmadjid Tebboune a adressé au président de la République Turque Recep Tayyip Erdogan une invitation à visiter l’Algérie, laquelle a été acceptée, et dont la date devant être fixée dans les prochains jours. La visite d’Erdogan a été précédée par celle du MAE turc, Mevlut Cavusoglu qui a été reçu par son homologue, Sabri Boukadoum et le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Son entretien avec ce dernier a porté, essentiellement, sur la situation en Libye à la lumière de l’escalade des actes de violence induits par les ingérences étrangères, qui entravent la recherche d’une solution politique, seul moyen de rétablir la sécurité, la paix et la stabilité à travers tout le territoire de la Libye.

    Après une analyse approfondie de tous les aspects de la situation, les deux parties ont convenu de l’impératif d’éviter toute action concrète à même d’aggraver davantage le climat et de ne ménager aucun effort pour un cessez-le-feu. L’Algérie et la Turquie ont exprimé, également, le vœu que la conférence internationale prévue sur la Libye soit le début d’un règlement politique global, garantissant l’unité de la Libye, peuple et territoire, et préservant sa souveraineté nationale.

    Pays voisin de la Libye, l’Algérie a dénoncé toute ingérence étrangère en Libye, réitérant que la crise dans ce pays est une affaire interne de la Libye dont la solution ne peut être trouvée que par les parties au conflit avec l’aide notamment des pays voisins.

    L’Algérie qui était de tout temps à équidistance des parties en conflit en Libye, a appelé, lors de l’audience accordée, lundi, par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez El-Serraj, la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier à « assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye ».

    Tenue dans une conjoncture sensible, suite à l’aggravation de la situation sécuritaire en Libye, la rencontre a permis aux « deux Présidents d’échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l’accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère ».

    Ces entretiens ont été, l’occasion, pour le Président de la République, de rappeler « la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats ».

    Pour sa part, M. Fayez El- Serraj a adressé ses remerciements à l’Algérie pour ses positions fraternelles constantes vis-à-vis de la crise libyenne, réitérant sa pleine confiance dans les efforts qu’elle déploie en vue d’atténuer l’escalade, en soutenant la solution politique.

    La Tunisie, autre pays voisin, a réitéré, lundi, lors d’une réunion urgente du Conseil de sécurité, sa position rejetant toute ingérence étrangère, estimant que la crise en Libye est une affaire interne.

    Par ailleurs, les Parlements saoudien, bahreïni, égyptien et émirati ont conjointement exprimé leur rejet de l’intervention turque en Libye. L’analyste spécialiste des questions géopolitiques, M’hand Berkouk, a indiqué que la Libye fait actuellement face à des crises d’ordre politique, de loyauté et sécuritaire, a indiqué mardi à Alger, appelant l’ONU et l’UA à agir et jouer leur rôle par de nouvelles résolutions.

    S’exprimant sur les ondes de la radio chaine III, Berkouk a expliqué que cette crise » est d’abord d’ordre politique « , notamment en ce qui concerne les divergences entre « les différentes volontés sur la Libye où deux pôles sont en compétition par rapport au type d’Etat dans ce pays ». Il s’agit aussi, selon lui, essentiellement d’une crise de loyauté « non pas envers l’Etat mais envers des alliances notamment avec les pays du Golf », a-t-il souligné, ajoutant que la Libye fait également face à une crise « d’ordre sécuritaire ».

    Dans ce sillage, le spécialiste a déploré une crise de sécurité « chronique à travers la transformation graduelle de la Libye en fief pour ne pas dire en front mondial de terrorisme, avec le recentrage de milliers de combattant terroristes étrangers (CTE) vers ce pays voisin avec notamment les pays du Sahel ». L’analyste redoute d’autre part que le pays « risque de se transformer en incubateur d’une nouvelle forme de terrorisme ».

    Rappelant les deux mémorandums signés entre Tripoli et Ankara liés à l’énergie et à la coopération militaire et sécuritaires, Berkouk a ajouté que la Turquie qui s’implique notamment en Libye occidentale, « exprime une certaine volonté de s’assurer d’une part du marché énergétique européen ».

    Dans ce cadre, de nombreux pays et organisations internationales ont exprimé leur rejet de toute ingérence étrangère en Libye, appelant à faire prévaloir la solution politique pour le règlement de la crise dans ce pays. Outre des pays voisins de la Libye, l’Onu, l’UA, l’UE ont fait part de leur refus de l’ingérence dans les affaires libyennes et d’une éventuelle escalade dans la région. Une réunion du CPS se tiendra à la veille du sommet de l’UA est prévue les 8 et 9 février à Addis-Abeba. Elle sera consacrée à la crise libyenne et à la circulation des armes qui a aggravé la situation au Sahel », a déclaré le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui, depuis Addis-Abeba.

    La politologue française, spécialiste de la question des migrations, Catherine Wihtol de Wendende a indiqué que l’aggravation de la crise en Libye risque de faire augmenter les flux migratoires en Méditerranée. Intervenant à l’occasion d’une conférence-débat organisée par l’Institut national d’études et de stratégie globale (INESG), Wenden a également relevé que les migrants de passage par la Libye « subissent des supplices, notamment des mises en esclavage, des enfermements et la vente d’organes », estimant qu’il était difficile de déterminer le nombre de migrants qui traversent la Libye, car « ce sont des sans-papiers qui viennent d’Afrique de l’Ouest ».

    Pour sa part, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a condamné à Bruxelles « l’ingérence étrangère » dans la crise libyenne, dans un communiqué à l’issue d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères français, allemand, britannique et italien sur la Libye.

    Les ministres des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Maas, italien Luigi Di Maio et britannique Dominic Raab, se sont réunis « en urgence » à Bruxelles pour discuter de la situation en Libye et du dossier iranien. A l’issue de la réunion, ils ont condamné toute « ingérence extérieure » dans la crise en Libye.

    A.M.

    La Tribune des Lecteurs 

    Tags : Algérie, Maghreb, Libye, terrorisme, Haftar, Serraj, Tripoli,

  • Le Maroc quémande la réouverture des frontières auprès d’un sénateur démocrate américain

    Maroc : Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    De : fouad kadmiri

    À : rachadbouhlal@yahoo.com

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai eu un entretien, le 07 mars courant, avec le Sénateur Démocrate (Maryland), Benjamin L. Cardin, membre influent de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat. De confession juive, le Sénateur Cardin est connu pour ses positions favorables au Maroc et compte parmi les amis de notre pays au sein du Sénat américain.

    Après l’avoir remercié pour son soutien continu au Maroc, j’ai informé le Sénateur de la restauration de la Synagogue « Slat El Fassiyine » à Fès et dont l’inauguration a été marquée par le message adressé par Sa Majesté le Roi et lu par le Chef du Gouvernement. Le Sénateur m’a fait part de son admiration pour la singularité reconnue du Maroc en matière de tolérance confessionnelle et de dialogue entre les religions et les cultures.

    Aussi, j’ai rappelé au Sénateur les relations historiques excellentes et le partenariat stratégique unissant les Etats-Unis et le Maroc. J’ai également mis en exergue le processus de réformes structurelles engagé par notre pays sous la conduite de Sa Majesté Le Roi, que Dieu L’Assiste, depuis plus d’une décennie.

    Pour sa part, le Sénateur Cardin s’est félicité des atouts que représente le Maroc en termes de processus de réformes et de développement humain et qui font de lui un havre de stabilité dans une région assujettie à des menaces globales et à des transitions incertaines.

    Eu égard au portfolio du Sénateur Cardin en tant que membre de la Commission des Affaires Etrangères, je l’ai briefé sur la situation au Mali et plus largement sur la situation dans la région du sahel, tout en mettant l’accent sur les mises en garde que le Maroc n’a cessé d’émettre depuis des années au sujet des multiples menaces globales auxquelles cette région du monde se trouve confrontée.

    Partant de la conjoncture régionale, j’ai soulevé la Question Nationale en faisant comprendre au Sénateur que ce qui se passe dans la région plaide en faveur de la résolution de ce conflit artificiel et ce, pour couper court aux risques de balkanisation que court la région par la création d’entités faibles qui deviennent à leurs tours sources d’instabilité.

    J’ai ajouté que l’entêtement de l’Algérie à aller à l’encontre des efforts déployés par le Maroc pour régler ce conflit ; son refus de permettre au UNHCR de réaliser un recensement des réfugiés de Tindouf et son refus de répondre aux appels du Maroc pour l’ouverture des frontières terrestres sont autant de facteurs qui reflètent la volonté de ce pays de vouloir maintenir délibérément la question du Sahara dans l’impasse.

    Le Sénateur Cardin a exprimé son regret pour cette situation en indiquant qu’une coopération effective entre le Maroc et l’Algérie ne peut qu’être bénéfique aux deux pays d’autant plus qu’ils se trouvent confrontés à un ennemi commun qu’est le terrorisme.

    Tout en réitérant sa volonté de prêter toute l’attention requise à la question du Sahara, Il a souligné que le nouveau Secrétaire d’Etat John Kerry considère le Maroc comme un ami et un partenaire et à partir de là, M. Kerry sera en mesure d’apporter sa contribution à la résolution de cette question.

    En réaction à mon briefing au sujet de l’hostilité du sénateur Leahy à l’encontre du Maroc au sujet du conditionnement de l’octroi de l’aide financière militaire au Royaume, mon interlocuteur m’a surtout indiqué qu’il demeure satisfait du processus de réformes engagé par le Maroc et que notre pays doit continuer dans cette voie.

    Le Sénateur Cardin a abordé également ses préoccupations quant aux développements de la situation en Syrie notamment la question des réfugiés, tout indiquant que selon ses informations la Russie serait en phase de jouer un rôle pour permettre le départ de Bachar Assad.

    A cet égard et tout en rassurant mon interlocuteur que notre pays partage les préoccupations américaines à ce sujet, je l’ai briefé sur le rôle que joue le Maroc sur la scène internationale (Conseil de Sécurité) et régionale pour trouver une issue à cette crise et ce, à la fois sur le plan politique et humanitaire.

    Enfin, j’ai remis au Sénateur Cardin une invitation pour se rendre au Maroc afin de s’entretenir avec les responsables et parlementaires marocains et de voir de près les chantiers de réformes engagés par notre pays et d’explorer davantage d’opportunités de coopération notamment entre les instances législatives des deux pays.

    Source : Maroc Leaks, 9 fév 2020

    P.S: Selon le cabinet The Moffett Group qui travaille pour le Maroc, le sénateur Ben Cardin (MD) est un « partisan de longue date du Maroc et de sa position sur le Sahara occidental. Il est juif américain et a été influencé positivement par divers groupes juifs américains qui soutiennent le Maroc et apprécient ses relations avec Israël et la diaspora marocaine en Israël ».

    Tags : Maroc, Sénat américain, Benjamin L. Cardin, Algérie, Sahara Occidental,

  • Les mésaventures de l’ambassadeur britannique au Maroc avec la RAM

    Je vais vous raconter mon voyage ce week-end avec la Royal Air Maroc.

    Nous sommes allés à Londres pour le 80eme anniversaire de ma mère. Voyage privé, alors. Deux heures de retard au départ. Aucun mot d’explication ou d’excuses.

    J’ai envoyé un tweet portant plainte contre cette manque d’informations , puis je l’ai effacé car je ne voulais pas abuser de ma position.

    L’anniversaire s’est très bien passé. Et puis la tempête Clara est arrivée. Après mes derniers tweets RAM m’a prié de ne pas partager mes concernés par moyen de Twitter. J’ai alors contacte le siège social de RAM pour des renseignements hier avant de partir de chez mes parents

    Sans réponse. Nous sommes allés à l’aéroport. C’était chaotique. Le vol était retardé – normale. Tous les vols l’étaient. J’ai envoyé encore un message au siège sociale de RAM. Toujours pas de réponse. Notre avion, ne pouvant même pas atteindre Gatwick, a du atterrir à Nantes.

    Au lieu de nous dire à ce moment que le vol était annulé, RAM a continué d’afficher des horaires pour le vol de plus en plus tard – bien que l’avion était toujours à Nantes. J’ai envoyé encore une demande pour des renseignements à RAM. Toujours pas de réponse.

    Finalement à 18h00 RAM a admis qu’ils ne pouvaient pas nous offre un vol. À 19h30 nous sommes arrivés devant les guichets de RAM. Ils nous ont promise des autobus et des hôtels. Moi j’ai pris mes enfants et nous sommes allés loger dans un hôtel en centre-ville.

    Les autres passagers qui sont restés à l’aéroport sont finalement arrivés à leurs hôtels après 22h30 car il n’y avait pas de bus et ils ont dû trouver des taxis eux-mêmes. Sans explication. Sans excuses.

    Nous avons étés convoqués à l’aéroport ce matin à 0515. Personne n’est là. Aucun guichet n’est ouvert. Aucune responsable n’est ici pour nous fournir de l’information. J’ai envoyé encore un message à RAM, sans réponse.

    Autour de moi j’entends des commentaires “This is the worst customer care I have ever experienced” “I have flown over 3 million air miles and never experienced such appalling customer care”.

    Hier était une journée très difficile pour tous les passagers & les compagnies aériennes y inclus RAM: cela s’entend étant donné Storm Clara. Mais c’est la manque de service clientèle, la manque d’informations, la manque de respect & la manque de recevabilité qui est inacceptable.

    Thomas Reilly
    Ambassadeur du Royaume Uni à Rabata

    Source : Twitter 

    TAGS : Maroc, Royaume Uni, Thomas Reilly, Storm Clara, RAM, voyages,

  • Maroc-Palestine : Mohammed VI tente de se rattraper

    Barack Obama a proposé au Maroc de jouer un premier rôle dans le rapprochement entre Israël et le Monde Arabe. Les événements du Printemps Arabe ont réduit la marge de manœuvre des autorités marocaines et le Rabat s’accommodait du statu quo au Sahara Occidental.

    L’arrivée de Donald Trump a bousculé la situation en faisant pression sur les parties et en menaçant d’arrêter le financement de la MINURSO. Pour en sortir, Mohammed VI remémore la proposition d’Obama et concocte un plan en vue de duper le président américain en lui faisant croire qu’il serait prêt à établir des relations officielles avec l’État hébreu. Il fait appel à son ami Netanyahu en vue de mobiliser le lobby juif aux Etats-Unis.

    Netanyahu pense que Trump partage avec lui une situation de vulnérabilité. Le premier n’arrive pas à former un gouvernement et le deuxième était menacée de destitution par le Sénat. Sans oublier que Mohammed VI aussi est acculé par le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Netanyahu profite d’une rencontre au Portugal avec Pompeo et lui fait savoir que le Maroc serait prêt à reconnaître l’État d’Israël en échange d’un coup d’aide dans l’épineux dossier du Sahara Occidental. Selon certaines sources, il suffit de l’ouverture d’un consulat américain à El Aaiun. Le refus de Pompeo de s’engager dans cette entreprise est évident puisque le roi du Maroc a annulé, à la dernière minute, un dîner prévu avec le responsable américain. Quelques jours plus tard, des officiels de Département d’État ont fait savoir que cette question n’était pas dans l’agenda du Maroc.

    La tentative a laissé un goût de trahison à la cause palestinienne de la part d’un souverain arabe autoproclamé Commandeur des Croyants et président du Comité Al-Qods, de surcroît, à un moment où la position de l’Algérie et la Tunisie a été salué par l’opinion publique arabe.

    Acculé par la réalité des faits et pour sauver la face, Mohammed VI ordonne à son ministre des affaires étrangères de se rendre à Ramallah et l’organisation d’une manifestation gigantesque pour manifester sa solidarité avec le peuple palestinien qu’il voulait vendre aux yankees.

    Tags : Maroc, Palestine, Sahara Occidental, Benjamine Netanyahou, deal du siècle, Donald Trump,

  • Maroc : Plan d’attaque contre l’Algérie via le dénommé MAK

    Note de Synthèse presse

    Action du 20 avril du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK)

    Le 20 avril 2010, le leader du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni, devrait annoncer à Strasbourg la proclamation de l’autonomie de la Kabylie et la mise en place d’un gouvernement provisoire en exil.

    Cette annonce devrait être effectuée après que M. Mehenni aie été reçu par le conseiller politique du Président du Parlement Européen.

    Parallèlement, des manifestations en Kabylie et à Paris -en face de l’ambassade d’Algérie- seront organisées en commémoration du 30ème anniversaire du Printemps Kabyle, survenu un 30 avril 1980, et qui marqua le début du renouveau de la contestation.

    Il est soumis à l’attention des journalistes, ci-joint, une note de synthèse sur le MAK, un document de l’International Crisis Group sur la question kabyle, une note actualisée du centre ESISC sur la question kabyle, une tribune de M. Mehenni, qui doit sortir dans la presse le 20 ou 21 avril, ainsi qu’une revue de presse sur les activités récentes du MAK et de son leader.

    Au niveau des angles d’appréhension du MAK et de son leader, quelques éléments saillants :

    Ferhat Mehenni est un militant de la cause kabyle depuis plus de 30 ans. Chanteur très connu en Kabylie, il est également cofondateur du Mouvement Culturel Berbère (MCB). Son fils Ameziane est décédé dans des circonstances non élucidées à Paris en 2004, après avoir été poignardé par un individu non identifié. Ferhat Mehenni vit en exil en Europe, après qu’il lui fut signifié qu’il serait mis en prison s’il revenait en Algérie.

    Le MAK est un mouvement pacifique, mais qui fait l’objet d’exactions policières et de harcèlement de la part de la police et des services algériens. Plusieurs de ses militants sont régulièrement arrêtés, enlevés et questionnés par les forces de l’ordre.

    Votre point de contact sera l’attaché de presse de M. Mehenni, dont les coordonnées vous seront transmises dans la journée du lundi 19.

    Note : il est demandé aux équipes de télévision de bien vouloir ne pas se pré positionner à Strasbourg jusqu’à ce qu’il leur soit confirmé que la proclamation sera bien effectuée de la bas, et ce en raison des perturbations liées aux moyens de transport.

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    Plan d’action médiatisation Gouvernement Provisoire Kabyle (G.P.K) 1er Juin

    Panorama

    Après avoir annoncé la création d’un Gouvernement Provisoire Kabyle le 21 avril 2010, évènement majeur repris par de nombreux titres internationaux1, la composition dudit gouvernement doit être annoncée le 1er Juin 2010 lors d’un rassemblement géant devant se tenir au palais des congrès de Paris à partir de 18h00.

    Cet évènement constitue un tournant pour la revendication autonomiste kabyle, dans la mesure où les membres du gouvernement en exil deviennent de facto autant de cibles potentielles pour un pouvoir algérien, qui rejette l’option d’autonomie et réprime brutalement toutes manifestations organisées sur le territoire algérien.

    Pour mémoire, les évènements récents permettent de prendre la mesure de la détermination de l’Algérie à enrayer le processus autonomiste :

    • Dix jours après le rassemblement du 16 mai, le Mouvement Citoyen des Aarchs et Parents des Victimes et blessés du Printemps Noir marchaient pour une deuxième fois le 26 mai. Les services de sécurité ont fait 12 blessés parmi les manifestants éparpillés à coup de matraque et au gaz lacrymogène. Ils seront admis aux urgences du CHU de Tizi-Ouzou. Le père de Massinissa Guermah, icône du « printemps noir » de 2001, venu lui aussi réclamer justice a subi une fracture à la jambe. Les délégations régionales ont été bloquées aux portes de la ville par des escadrons de police, deux cent militants furent ensuite stoppés dans leur marche à quelques mètres du siège de la wilaya.

    • Le 24 avril, trois jours après l’annonce de la création du GPK, une trentaine de manifestants sont arrêtés près d’Alger. Deux journalistes, Adlène Meddi, rédacteur en chef de El Watan Weekend du quotidien El Watan, et Chawki Amari, chroniqueur de ce même journal faisaient partie des personnes arrêtées. Selon l’AFP, l’un des témoins a déclaré : « Nous étions quelques dizaines à vouloir manifester pour la démocratie en général, et aussi pour la cause berbère dans le cadre du printemps amazigh ».

    Objectifs de la médiatisation

    Le GPK comme le MAK, sont désormais devenus des acteurs incontournables sur la scène politique algérienne. L’idée force de la médiatisation post-1er Juin est d’installer le gouvernement provisoire comme le MAK comme une force politique crédible portant le message de l’autonomie.

    Pour cela, il est recommandé aux communicants de mettre à contribution leurs relais sûrs, en toute discrétion, afin de parvenir à la « masse critique » en termes d’informations diffusées sur le GPK.

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    Algérie: formation à Paris d’un « gouvernement provisoire kabyle » autonomiste

    PARIS, 2 juin 2010 (AFP) – Un mouvement prônant l’autonomie de la Kabylie a formé mardi soir à Paris un gouvernement provisoire « pour ne plus subir l’injustice, le mépris, la domination » du gouvernement d’Alger, a-t-on appris mercredi auprès de ses responsables.

    « Niés dans notre existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus interdits de notre identité, de notre langue, et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses naturelles, nous sommes, à ce jour, administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie », a dénoncé dans un communiqué Ferhat Mehenni, 59 ans, président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), formé en 2001.

    « Aujourd’hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre gouvernement provisoire, c’est pour ne plus subir ce que nous endurons d’injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de discriminations depuis 1962 », date de l’indépendance de l’Algérie par rapport à la France, a-t-il ajouté.

    Le « gouvernement provisoire kabyle » se compose d’un président, Ferhat Mehenni, plusieurs fois arrêté en Algérie et sous le coup d’un mandat d’amener par les autorités algériennes, et de neuf ministres, dont deux femmes.

    La Kabylie est une région montagneuse et pauvre située à l’est d’Alger, foyer traditionnel de contestation. Les Kabyles, qui parlent une langue berbère différente de l’arabe (le tamazight), militent depuis l’indépendance de l’Algérie pour la reconnaissance de leur langue et leur culture.

    Au total, les berbérophones d’Algérie (Kabyles, mais aussi habitants de la région du Mzab et des Aurès) représentent de 25 à 30% de la population algérienne

    AFP 020916 GMT JUN 10

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    PROJET POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE

    Préambule

    1. Considérant l’identité et la forte personnalité du peuple kabyle façonnées et affirmées au fil des siècles à travers une langue et une culture de la grande famille amazighe, une organisation sociopolitique à nulle autre pareille et un attachement séculaire aux valeurs de liberté, de respect d’autrui et de solidarité avec les Autres,

    2. Considérant le rôle de premier plan joué par la Kabylie dans le mouvement national algérien et la guerre d’indépendance dans laquelle elle s’était massivement engagé,

    3. Considérant l’exclusion de la kabylité dans la définition de l’algérianité et les discriminations officielles, en tous genres, frappant les Kabyles depuis l’indépendance nationale,

    4. Considérant l’isolement politique national de la Kabylie, de la rébellion du FFS en 1963 au « printemps noir » qui l’endeuille depuis avril 2001 en passant par le « printemps berbère de 1980, le boycott scolaire de 1994-95, la révolte populaire suscitée par l’assassinat de MATOUB Lounès…

    5. Considérant le divorce politique consommé entre la Kabylie et le pouvoir algérien du fait du recours de ce dernier à la répression permanente contre elle, depuis quarante ans, et l’utilisation des armes de guerre durant le printemps noir contre ses enfants,

    6. Considérant le Congrès de la SOUMMAM de 1956 qui avait consacré le principe de l’AUTONOMIE DES WILAYA23,

    7. Considérant la Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration de Fribourg et la Charte Droits des Peuples adoptée à Alger en 1976,

    8. Considérant la réémergence des « Archs » kabyles en tant que mouvement citoyen limité à la Kabylie et la plate-forme d’El Kseur dont la satisfaction pleine et entière ne peut se faire que dans un cadre d’autonomie régionale,

    9. Sachant que chaque autonomie régionale existante de par le monde est le produit de l’Histoire de son peuple,

    10. Considérant les expériences catalane, flamande, écossaise, galloise, sarde, québécoise,

    11. Dans le souci de sauvegarder l’intégrité territoriale de l’Algérie et de mettre un terme à cette confrontation permanente entre le pouvoir algérien et cette région du pays, le Congrès Constitutif du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie, du 14/08/2007 à Ighil Ali, adopte ce Projet pour l’Autonomie de la Kabylie (P.A.K).

    Chapitre I : Définition

    1. Par sa langue, sa culture et son Histoire, le PEUPLE KABYLE s’est forgé une identité et une personnalité très prononcées.

    2. Les Kabyles sont citoyens d’Algérie et appartiennent tous à la famille des AMAZIGHES ou « hommes libres ».

    3. La Kabylie est leur première patrie. Elle recouvre l’espace historique de l’ex Wilaya III ajusté aux réalités sociolinguistiques de la région.

    4. Le kabyle est sa langue officielle. Toutefois, la Kabylie dispensera à ses enfants toutes les langues nécessaires à son épanouissement et à son rayonnement culturel, économique, social et politique.

    Chapitre II : Valeurs

    1. La Kabylie autonome consacrera le respect des Droits Humains, sans distinction de sexe, de race, de langue ou de religion. Par conséquent, le code de la famille y sera abrogé, la polygamie n’aura plus sa raison d’être et le statut personnel sera régi par des lois civiles égalitaires.

    2. La liberté de culte et la liberté de conscience y seront garanties et les religions relèveront du domaine privé.

    3. La démocratie est le système politique qui régira le fonctionnement de ses institutions élues.

    4. La Kabylie restera solidaire du reste des Algériennes et des Algériens ainsi que des Amazighes dans leur combat pour leurs droits culturels et politiques.

    5. La Kabylie sera davantage ouverte aux Algériens et l’Algérie aux Kabyles.

    Chapitre III : Autonomie régionale

    1. En tant que région, en tant que peuple et en tant que nation, la Kabylie doit disposer de son autonomie régionale.

    2. L’autonomie régionale se traduira par la mise sur pied, en Kabylie, d’un Etat à travers l’élection d’un parlement régional qui, en fonction de sa majorité politique, élira un chef de l’exécutif pour former un gouvernement local.

    3. D’autres institutions nécessaires à l’encadrement de la région pourront être créées comme un conseil constitutionnel, un sénat, des organes de contrôle des exécutifs locaux.

    4. Les Assemblées Populaires Communales actuelles seront remplacées par les Ârchs où chaque village, chaque quartier (institutions de base de l’autonomie kabyle) seront représentés proportionnellement au nombre de leurs habitants.

    5. La Kabylie aura, également, le droit à ses propres armoiries et à son drapeau qui flottera aux côtés du drapeau algérien.

    6. Les domaines de compétence de l’Etat régional kabyle seront ceux de la vie quotidienne ayant trait à la sécurité civile, l’éducation, la culture, la santé, la justice et les droits humains, l’information et les médias, les transports et leurs infrastructures, les finances et la fiscalité, le budget et l’économie en général, l’environnement et l’aménagement du territoire.

    7. L’Etat central gardera l’exclusivité de la défense nationale, l’émission de la monnaie et la définition de la politique étrangère dans le respect des intérêts moraux et matériels du peuple kabyle. Il aura, aussi, un rôle de régulation et de péréquation économiques entre les régions du pays.

    Chapitre IV : Modalités

    1. L’autonomie régionale sera proclamée à la suite d’un référendum organisé en Kabylie.

    2. Son contenu sera négocié, avec le pouvoir central, par des délégués élus à cet effet.

    3. Une Constituante pourra, alors, être convoquée pour rédiger la Constitution kabyle sur la base de l’accord ainsi conclu.

    4. Ce projet exige d’être consacré par une révision constitutionnelle qui mettra la Loi fondamentale du pays, au diapason de la réalité en Kabylie.

    Adopté par le Congrès constitutif du M.A.K.,

    le 14 août 2007 à Ighil-Ali, Kabylie.

    TIMANIT I TMURT N YEQVAYLIYEN

    MOVMENT FOR AUTONOMY OF KABYLIA

    MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE

    DES DROITS DU PEUPLE KABYLE ET DE LA KABYLIE

    CHARTE DU M. A. K.

    1 –Le peuple kabyle a droit à sa reconnaissance officielle par l’État algérien.

    2 –La Kabylie a droit à des frontières administratives reconnues conformes à sa réalité sociolinguistique allant d’Ouest en Est de Tizi-Nat-Aïcha à Ziama Mansouriah au Nord et Djaafra au Sud. Elle juge inadmissible le rattachement de ses territoires à des entités limitrophes où des centaines de milliers de Kabyles sont minorisés et isolés du reste des leurs (Jijel, Sétif, Bordj-Bou-Arreridj, Boumerdes). Les grands centres urbains litigieux, le cas échéant, seront départagés par un référendum (Sétif, Bordj-Bou-Arreridj et Boumerdes).

    2-1-La Kabylie autonome a le droit de défendre les droits moraux et matériels de tous les kabyles sur le territoire national.

    3 –La Kabylie a le droit à un statut de large autonomie qui lui donne les pleins pouvoirs dans TOUS les domaines à l’exception de la Défense Nationale, de l’émission de la Monnaie et, dans une moindre mesure, des Affaires Etrangères.

    3-1- La Kabylie a droit à ses propres institutions bancaires.

    4 –La Kabylie a droit à une République Régionale Kabyle Autonome, Démocratique, Sociale et Laïque.

    5 – La Kabylie a droit à ses propres institutions dont son Parlement et son Gouvernement.

    6 –La Kabylie a droit à ce que sa langue officielle soit le kabyle.

    7 – La Kabylie a droit à son drapeau et à ses armoiries.

    8 –La Kabylie a le droit à son propre système éducatif qui dispense un enseignement prioritairement dans sa langue, loin des extrémismes, de l’intégrisme, du racisme ou de la ségrégation entre les sexes ; une école attachée à la science et à l’ouverture sur le monde, la technologie et au respect des valeurs fondamentales de l’humanité.

    9 –La Kabylie a droit à sa sécurité civile (police, gardes forestiers, pompiers, surveillance de ses ports, aéroports, sites économiques sensibles).

    10 – La Kabylie a droit à son propre système médiatique (télévisions, radios, presse, communications et autres moyens connus ou à venir).

    11 – La Kabylie a droit à assurer la gestion de son propre développement durable, de son foncier, de son aménagement urbain, de ses transports et de sa fiscalité locale.

    12 –La Kabylie a droit à sa quote-part des richesses naturelles nationales dont le pétrole et le gaz au prorata du nombre d’habitants qui y vivent par rapport à l’ensemble de l’Algérie.

    13 –Le peuple kabyle ouvre droit à la qualité de Nation dans l’ensemble algérien.

    14 –La Kabylie a le droit de soustraire ses femmes et ses filles à l’infâmant code de la famille et de consacrer une réelle égalité des droits entre les femmes et les hommes.

    15 –Le peuple kabyle a le droit de se battre politiquement pour faire aboutir la présente charte.

    Adopté par le Congrès constitutif du M.A.K.,

    le 14 août 2007 à Ighil-Ali, Kabylie.

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    Au même temps, la DGED a engagé deux instituts pour produire des rapports sur la situation en Kabylie (clique pour télécharger le doc):

    Rapport de l’ESISC (Paris, Bruxelles)
    Rapport de l’International Crisis Group (Le Caire, Bruxelles)

    Source : Maroc Leaks, 9 fév 2020

    Tags : Algérie, Maroc, MAK, GPK, Kabylie, DGED, Ferhat Mehenni,