Catégorie : Maroc

  • Maroc : L’AMCI, l’arme pour corrompre les pays africains

    L’AGENCE MAROCAINE DE COOPERATION INTERNATIONALE (AMCI)

    L’Agence Marocaine de Coopération Internationale constitue l’instrument principal du Ministère des Affaires Étrangères pour la mise en oeuvre de toutes les actions diplomatiques visant le renforcement des relations avec les pays d’Afrique et depuis ces dernières années des Caraïbes.

    L’Agence est placée sous l’autorité du Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération . Elle met en place et exécute toutes les décisions qui lui sont notifiées par autorité ministérielle.

    Les actions de l’Agence se doivent de refléter la stratégie diplomatique et les priorités arrêtées par Monsieur le Ministre.

    A cet effet il serait souhaitable que Monsieur le Ministre puisse disposer de l’état des lieux de toutes les actions en cours ou en projet de l’Agence et du tableau détaillé des quotas de bourses par pays bénéficiaire pour permettre élaboration d’un plan d’action prenant en considération les priorités diplomatiques fixées par Monsieur le Ministre.

    Haute considération

    Tagma

    Source : Boîte mail de Ouali Tagma, directeur du Département Afrique au ministère des affaires étrangères (actuellement ambassadeur du Maroc à Abuja)

    Source : Maroc Leaks, 1 fév 2020

    Tags : Maroc, Afrique, Agence Marocaine de Cooperation Internationale, AMCI,

  • Le Rôle de l’Algérie au Sahel, selon une note confidentielle de la diplomatie marocaine

    L’Algérie s’appuie souvent sur les structures de l’Union africaine pour faire passer sa pensée à l’égard des questions africaines notamment celles relatives à la paix et à la sécurité. Elle alimente une vision hégémonique dans la région par la création de groupements et coalisions, visant à empêcher le Maroc de jouer son rôle au service de la Sécurité et du Développement au Sahel.

    A cet effet, l’Algérie fait partie du Comité d’Etat-Major Opérationnel Conjoint. Il s’agit d’une structure militaire d’état-major créée le 21 avril 2010. Elle est basée à Tamanrasset et regroupe des forces armées de plusieurs pays du Sahel sous l’égide de l’Algérie pour « mener des opérations de localisation et de destruction des groupes terroristes ». S’y sont associés le Mali, le Niger et la Mauritanie. Ce Comité reste une Coquille vide, du fait que les pays du Sahel sont dépourvus d’une forte armée, d’autant plus que la constitution algérienne interdit l’Armée d’intervenir en dehors du territoire du pays.

    Alger abrite également le siège de l’Unité de fusion et de liaison. Créée le 6 avril 2010, cette structure coordonne l’action de lutte contre le terrorisme et mène une propagande contre ses méfaits. La création de l’UFL est une application des recommandations des ministres des Affaires étrangères en mars 2010 des sept pays concernés par la question terroriste dans le Sahel. Il s’agit de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali et du Tchad. Cette unité a pour mission de collecter, de traiter et de diffuser des renseignements sur l’activité terroriste. Le Nigeria a adhéré à l’instance en novembre 2011.

    L’Algérie est membre du Processus de Nouakchott, qui a été initié par la Commission de l’Union africaine en 17 mars 2013 et a pour objectif de renforcer l’échange d’information, la sécurité aux frontières ainsi que le renforcement des capacités des services de sécurité et de renseignement dans la région sahélo-saharienne.  Onze pays sont partie prenante de ce Processus: l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, et le Tchad.

    L’Algérie entretient de bonnes relations avec les pays du Sahel. Elle a tenu le 18 mars avec le Tchad la 3ème commission mixte et a conclu avec ce pays sept accords de coopération.

    Quant à ses relations avec le Mali, l’Algérie ne cesse de se chercher des moyens pour écarter le Maroc de la médiation dans la crise malienne. De ce fait, elle soutient Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui annoncé d’Alger la création de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA). Cette personnalité ….

    Sur le Plan religieux, l’Algérie cherche à concurrencer le Maroc en instrumentalisant certaines personnalités religieuses algériennes, notamment adoptant la Tijania, à savoir M. Khalaoui Cheikh Mousa, qui a récemment effectué une visite à Darfour, oû il a été accueilli à bras ouvert par les autorités religieuses soudanaises. Il se veut une coopération bilatérale avec les pays du Sahel

    Source : note confidentielle de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, Algérie, Sahel, Mali, Tchad, Niger, Mauritanie,

  • La République Centrafricaine vue par le Maroc

    Fiche succincte sur la République Centrafricaine

    I. Données de base :

    ▪ Appellation officielle : République Centrafricaine

    ▪ Superficie : 623.000 Km²

    ▪ Population : 5.277.959 hab. (Juillet 2014 est.)

    ▪ Capitale : Bangui

    ▪ Pays limitrophes : Cameroun, Tchad, Soudan, Congo, RDC

    ▪ Chef d’Etat de la Transition : Mme Catherine SAMBA-PANZA (23 janvier 2014, démission le 05 août 2014)

    ▪ Premier Ministre, Chef du Gouvernement : M. Mahamat KAMOUN (nomination le 10 août 2014)

    ▪ Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine, de la Francophonie et des africains de l’étranger : M. Toussaint KONGO DOUDOU (27 janvier 2014)

    ▪ Principales ressources: Diamants, or, uranium, bois, hydro-électricité, coton, manioc, café.

    ▪ PIB/hab. : 700 USD (2013 est.)

    ▪ Dette extérieure: 634,2 millions USD (Décembre 2013 est.)

    ▪ Indice de développement humain : 180ème sur 186 pays (PNUD 2013)

    ▪ Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Bangui : M. Mostafa HALFAOUI (nommé le 06 décembre 2011, présentation des lettres de créance le 18 janvier 2012)

    ▪ Ambassade de la République Centrafricaine à Rabat : M. Ismaïla NIMAGA (depuis le 07 octobre 2001)

    ▪ Date de nomination du Premier Ambassadeur du Maroc : 14 avril 1986

    ▪ Date d’établissement des relations diplomatiques : 1976

    ▪ Communauté marocaine en Centrafrique : 30 personnes (composée essentiellement de femmes, conjoints de ressortissants centrafricains)

    II. Situation politique intérieure :

    Depuis son indépendance en 1960, une situation d’instabilité politique, due aux différents coups d’Etat, sévit dans la République Centrafricaine (RCA). Après la période de l’Empereur, Jean Bedel BOKASSA, de 1965 à 1979, le Président David DACKO a commencé par instituer les libertés démocratiques et le multipartisme. La prise de pouvoir en 1981 par le Général KOLINGBA, a bloqué le processus de démocratisation. Le multipartisme fut rétabli en 1992. Une année après, les élections présidentielles ont porté Ange Félix Patassé à la tête de l’Etat.

    Le pouvoir en place n’a pu redresser la situation que grâce au soutien militaire de la Libye et du Mouvement rebelle congolais de J.P.Bemba. Cependant, le limogeage par le président Patassé de tous les responsables de la sécurité suite au putsch de novembre 2001, notamment le Général François BOZIZE, ex-Chef d’Etat Major, a de nouveau crée une tension extrême dans le pays qui a été accentuée par la fuite de ce dernier au Tchad.

    Pour remédier à cette situation d’instabilité, la CEN-SAD a adopté, plusieurs résolutions dont notamment la création d’une force de maintien de la paix et le rétablissement de l’unité nationale.

    De son côté, la CEMAC s’est engagée militairement en RCA avec le déploiement d’un contingent de 300 à 350 éléments. L’envoi de cette force serait également motivé par le souci de remplacer les troupes libyennes installées à Bangui, dont la présence n’a jamais été appréciée ni par les pays de la sous-région, ni par la France et les Etats-Unis et, encore moins par le Tchad.

    Au moment où gouvernements et partis politiques s’étaient engagés dans la préparation d’un dialogue national de réconciliation, un coup d’Etat militaire fut perpétré, le 15 mars 2003, par le Général François Bozizé. bien que cette prise de pouvoir par la force ait été fermement condamnée par la communauté internationale, François Bozizé a réussi, au bout de quelques semaines, à s’imposer comme le nouvel homme fort du pays.

    En suspendant la Constitution et dissolvant l’Assemblée Nationale, le Président autoproclamé a procédé, le 1er avril 2003, à la nomination d’un nouveau gouvernement d’union nationale dirigé par M. Abel Goumba, ancien opposant. Il a d’autre part mis en place un Conseil National de Transition (CNT) dont la tâche était d’assister le gouvernement dans l’élaboration d’une nouvelle Constitution et la préparation des élections générales de mai 2005. Ces élections ont consacré la victoire de François Bozizé (64,6% des suffrages) face à son rival l’ancien Premier Ministre Martin ZIGUELE. L’équipe gouvernementale, formée le 19 juin 2005, est composée en majorité de membres de partis regroupés dans la Convergence Nationale « Kwa na Kwa » qui avait soutenu la candidature de M. Bozizé à la présidentielle.

    En décembre 2012, le Gouvernement centrafricain a connu un remaniement partiel. Conformément à l’Accord de sortie de crise conclu par les parties belligérantes, le 11 janvier 2013 à Libreville, le Président de la RCA a nommé officiellement, M. Nicolas TIANGAYE au poste de 1er Ministre (avocat et ancien Président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.

    Accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, le Président centrafricain de la Transition M. Michel Djotodia et son Premier Ministre Nicolas Tiangaye, se sont vus contraints de démissionner, le 10 janvier 2014, sous la pression des dirigeants des pays membres de la CEEAC, réunis en sommet extraordinaire à N’Djamena le même jour.

    Le Président du CNT et Chef de l’État centrafricain par intérim, M. Alexandre-Ferdinand Nguendet a déclenché, le 14 janvier 2014, une réunion du CNT pour élire un nouveau Président ; parmi 08 candidatures retenues, le choix a été porté, après un deuxième tour du scrutin organisé le 20 janvier 2014, sur Mme Catehrine SAMBA-PANZA (Maire de Bangui depuis mai 2013), pour occuper le poste de Chef d’Etat de Transition en RCA, jusqu’en février 2015, date des prochaines élections générales.

    Malgré la bonne volonté affichée par la Présidente de la Transition, il semble que le nouveau Gouvernement n’est pas en mesure d’entreprendre des actions de portée sociale ou économique comme le paiement des salaires des fonctionnaires, de la Gendarmerie et de la Police.

    Sur la question des élections, prévues par le Conseil de Sécurité de l’ONU en février 2015, les opinions sont partagées entre ceux qui veulent respecter ce délai et ceux qui exigent la création d’un environnement sécuritaire stable et d’un dialogue national pour garantir le succès de toute consultation.

    Lors de l’assemblée générale de l’ex-Séléka qui s’est tenue le 12 juillet 2014 à Birao, au nord du pays, l’ex-Président M.Djotodia a été reconduit à la tête de la coalition. A noter que du 09 au 11 mai 2014, les membres de l’ancienne coalition Séléka, retranchée dans le nord du pays et contrôlant 8 préfectures sur 16, se sont déjà réunis à Ndélé, au nord-est du pays en vue de se réorganiser et élire des responsables politiques et militaires.

    Il semble que les ex-Séléka visent par ces actions l’obtention de plus de poids dans le pouvoir central.

    Dans le cadre de la mise en œuvre effective des engagements émanant du Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique tenu à Brazzaville, en juillet 2014, et à la demande de la Présidente Mme SAMBA-PANZA, le Premier Ministre centrafricain, André Nzapayéké et son gouvernement ont démissionné, le 05 août 2014.

    Le 10 août 2014, M. Mahamat KAMOUN, de confession musulmane, a été nommé Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il a été chargé d’entamer des consultations pour la formation d’un nouveau Gouvernement.

    • Evolution de la situation politique et sécuritaire en Centrafrique :

    L’accession, par la force, au pouvoir de la rébellion « Séléka » le 24 mars 2013, a suscité de vives réactions et inquiétudes de la part de la communauté internationale et des instances régionales qui ont appelé au retour de la paix et de la démocratie en Centrafrique.

    Le 18 avril 2013, le sommet de la CEEAC a tenu ses travaux à N’djamena. Lors de cette réunion, il a été décidé de la mise en place d’une Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) ainsi que de la création d’un Groupe de Contact International (GCI), composé d’organisations régionales et internationales, ayant pour mission de mobiliser les appuis politiques et les ressources financières permettant la réussite de la transition.

    Préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire en Centrafrique, le Conseil de Sécurité a autorisé, le 05 décembre 2013, après l’adoption à l’unanimité de ses 15 membres de la résolution 2127, le déploiement de la MISCA sous conduite africaine pour une période de 12 mois et ce, avec l’appui des forces françaises et avec l’éventualité de la transformer en forces onusiennes. Dans l’attente de l’organisation des élections présidentielles prévues en début 2015, le nombre total des effectifs de la MISCA devrait atteindre 4000 hommes.

    En vertu de la même résolution, une Commission d’Enquête Internationale (CEI) a été créée pour une période initiale d’un an. Elle a pour mandat d’enquêter sur toutes les violations du droit international humanitaire (D.I.H) et du droit international (D.I) des droits de l’Homme (DH) et d’atteintes aux droits de l’Homme qui auraient été perpétrées en RCA depuis le 01 janvier 2013.

    Dans son rapport préliminaire, de juin 2014, la CEI, affirme qu’il existe suffisamment de preuves pour démontrer que les parties belligérantes ont commis des violations du DIH, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, et sollicite ainsi le renforcement du soutien accordé au gouvernement de transition.

    S’agissant de l’appui fourni à la MISCA, le Conseil a engagé les pays de la région et les autres pays d’Afrique à participer à la mise en place de la Mission et les États Membres de l’ONU à l’appuyer efficacement «en temps utile».

    Pour sa part, la France a procédé, le 06 décembre 2013, au déploiement de ses forces militaires, dans le cadre de l’opération baptisée « Sangaris ». Cette opération a mobilisé au total 1600 soldats français.

    A noter que la Présence militaire française dans le pays était au début cantonnée à une mission de sécurisation de l’Aéroport de Bangui-Mpoko et de protection des ressortissants français.

    Dans sa résolution 2121, adoptée à l’unanimité, le 11 octobre 2013, le Conseil de Sécurité a exigé « l’application immédiate » des dispositions de l’Accord de Libreville du 11 janvier 2013 et de la feuille de route adoptée au Sommet de N’Djamena du 18 avril 2013, qui doivent aboutir à l’organisation d’élections présidentielle et législatives libres et transparentes 18 mois après le début de la période de transition.

    Le Conseil de sécurité a décidé en outre de renforcer, en vertu de la même résolution, le mandat du Bureau des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BINUCA). Le mandat du Bureau prévoit ainsi un appui à la mise en œuvre du processus de transition, en facilitant notamment la mise en œuvre du processus électoral. Le Bureau fournira également un appui à la prévention des conflits et à l’assistance humanitaire, ainsi qu’à la stabilisation des conditions de sécurité.

    Une opération internationale de maintien de la paix de l’ONU impliquant toute la communauté internationale s’avère impérative, afin de garantir la pleine réussite aux efforts de paix déployés ; ainsi, la plupart des 4000 soldats de la Misca qui œuvre aux côtés des 2.000 Français de la force « Sangaris », devraient passer sous mandat de l’ONU. A l’exception des 850 militaires tchadiens, dont N’Djamena a annoncé le retrait, le 03 avril 2014, après l’incident meurtrier survenu la nuit du 27-28 mars 2014 à Bangui, ayant fait plus de 30 morts, impliquant plusieurs soldats tchadiens accusés de partialité en faveur des éléments de l’ex-Séléka.

    Le 10 avril 2014, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 2149, prévoyant l’envoi de 10.000 soldats et 1.800 policiers pour rétablir l’ordre et la sécurité en RCA. Cette résolution prévoit le transfert d’autorité de la MISCA à la MINUSCA en septembre 2014. Avec ses 12.000 hommes, cette nouvelle opération de maintien de la paix de l’ONU devrait être opérationnelle le 15 septembre 2014.

    Un Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique, sous l’égide du Médiateur de la CEEAC dans la crise centrafricaine, le Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, s’est tenu à Brazzaville, du 21 au 23 juillet 2014. A l’issu de ce Forum, un accord de cessation des hostilités et de violences a été signé par les parties prenantes au conflit en RCA. Cette rencontre sera suivie de consultations populaires au niveau régional, dans les 16 préfectures du pays, avant de tenir un Forum de réconciliation nationale à Bangui.

    III- Relations Extérieures :

    • Puissances étrangères et crise centrafricaine :

    La France a procédé, le 06 décembre 2013, au déploiement de ses forces militaires, dans le cadre de l’opération baptisée «Sangaris». Cette opération a mobilise un total de 2000 soldats français.

    La Belgique et la Pologne ont marqué leur disposition, le 18 décembre 2013, à apporter des renforts aux côtés des forces françaises et africaines en RCA. Pour sa part, la Hollande a déclaré apporter un soutien de transport à la mission militaire conduite par la France. L’Allemagne s’est engagée, quant à elle, en janvier 2014, à apporter une aide logistique.

    Un contingent militaire polonais composé de 50 personnes s’est déplacé en Centrafrique en février 2014, pour une mission de trois mois.

    L’Union Européenne (UE), qui n’était pas prête à s’impliquer totalement dans l’opération « Sangaris », a décidé, le 20 janvier 2014, l’envoi de ses forces en Centrafrique dans le cadre de l’opération «EUFOR-RCA», en appui aux forces de la MISCA et des troupes françaises. Atteignant sa pleine capacité le 15 juin 2014, l’EUFOR-RCA compte 800 hommes (soldats et gendarmes).

    En juillet 2014, l’UE a adopté un paquet « développement » en faveur de la Centrafrique, à hauteur de 119 millions € afin de permettre le rétablissement des services sociaux de base, de la stabilisation macro-économique et l’appui au processus électoral. A cela s’’ajoute le lancement du fonds fiduciaire européen « Bekou », doté d’un budget initial de 59 millions €.

    De son côté l’administration américaine avait appuyé l’adoption de la résolution 2127 par le Conseil de Sécurité de l’ONU, en décembre 2013. Il convient de signaler que les Etats-Unis avaient fourni du matériel et assuré le transport aérien pendant une semaine de 850 soldats du Burundi vers la RCA ainsi que leur formation avant leur déploiement. Le 20 novembre 2013, l’administration américaine avait annoncé le versement de 40 millions USD aux pays qui fournissent des contingents à la MISCA. Le 10 décembre 2013, les autorités américaines ont également décidé d’apporter un appui de 60 millions USD sous forme d’articles et de services liés à la défense, de manière à fournir une assistance militaire immédiate à la France et à l’Union Africaine.

    En outre et au cours de l’année 2013, les Etats Unis avaient fourni plus de 24 millions USD au titre de l’aide humanitaire, avec une assistance supplémentaire de 6,2 millions USD annoncée en septembre 2013 pour venir en aide aux réfugiés centrafricains dans les pays voisins.

    Par ailleurs, la communauté internationale a décidé, sur initiative conjointe des Nations Unies et de la Commission Européenne, de consacrer 496 millions USD à la Centrafrique pour l’année 2014, dont 200 millions pour l’aide d’urgence et 296 millions pour des programmes humanitaires dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.

    • RDC et crise centrafricaine :

    L’instabilité en République Centrafricaine a engendré un flux de réfugiés centrafricains vers la République Démocratique du Congo (RDC). En décembre 2013, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a estimé que plus de 47.000 réfugiés centrafricains vivent en RDC. Plus de 20.000 ont déjà été transférés dans quatre camps de réfugiés mis en place par le HCR, dont trois sont situés dans la province de l’Equateur et un en Province Orientale.

    En décembre 2013, la RDC a décidé d’envoyer un contingent de 850 éléments des Forces Armées de la RDC (FARDC) en RCA, dans le cadre de la MISCA et ce, en réponse à la requête des instances de la CEEAC et de l’UA.

    • Cameroun et crise centrafricaine :

    Après la démission du Président centrafricain de la Transition en janvier 2014, l’ex-Président centrafricain déchu, M. François BOZIZE, est retourné au Cameroun après l’avoir quitté en juin 2013 pour s’installer en Afrique du Sud.

    Le retour de BOZIZE au Cameroun traduit l’ambition de Yaoundé de s’impliquer fortement dans la solution de la crise centrafricaine. BOZIZE et sa formation politique pourraient être instrumentalisés par Yaoundé pour stabiliser la RCA, y sauvegarder ses intérêts et contenir la politique hégémoniste de son voisin tchadien dans la sous-région.

    IV. Relations bilatérales :

    1. Relations politiques

    Les relations politiques entre le Maroc et la RCA, ont toujours été excellentes. La RCA n’a jamais reconnu la pseudo « rasd », et soutient sans réserve, depuis juin 2008, l’Initiative d’autonomie élargie de la région du Sahara, proposée par le Maroc en application de la résolution 1813 du Conseil de Sécurité. Cependant, la RCA n’intervient que très rarement dans les débats consacrés à la question du Sahara.

    Afin de donner une nouvelle impulsion aux relations maroco-centrafricaine, le Maroc a élevé sa représentation diplomatique à Bangui du poste de Chargé d’Affaires au rang d’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi.

    • Crise centrafricaine :

    L’arrivée de la rébellion Séléka par la force, le 24 mars 2013, n’a eu aucun impact sur la qualité des relations maroco-centrafricaines qui, de surcroît, ont été renforcées par l’intervention marocaine à travers l’évacuation et l’hospitalisation de plusieurs blessés de guerre.

    Le Maroc a été sollicité à maintes reprises par la République Centrafricaine pour répondre à des demandes d’aide concernant :

    • L’évacuation sanitaire depuis avril 2013 et aide en matériel médico-technique en faveur des blessés centrafricains (jusqu’en janvier 2014, 100 évacuations sanitaires ont été réalisées au bénéfice de la population centrafricaine) ;

    • Fourniture de matériel de bureaux au profit de certains Départements étatiques centrafricain (ordinateurs, imprimantes, photocopieurs, rames de papier…etc.) ;

    • Demande d’aide financière formulée, le 30 avril 2013, par la Mission Permanente centrafricaine pour la couverture des besoins mensuels de la résidence et de la chancellerie, estimés à 17.500 USD.

    Le Maroc avait également répondu favorablement à l’appel lancé par le Conseil de Sécurité concernant le déploiement de 250 éléments des FAR en Centrafrique (ce nombre devrait atteindre 560 hommes), qui constituent l’Unité de Garde de la BINUCA. Les troupes marocaines sont arrivées en Centrafrique en fin décembre 2013.

    Sur un autre plan, le Maroc a été désigné, en janvier 2014, à la Présidence de la Commission de la Consolidation de la Paix/Configuration « République Centrafricaine » des Nations Unies.

    Après l’adoption par le Conseil de Sécurité de la résolution 2149, le 10 avril 2014, prévoyant le déploiement d’une opération de maintien de la paix (12.000 hommes) à partir du 15 septembre 2014, à travers le transfert d’autorité de la MISCA à la MINUSCA, il est prévu que le nombre des éléments de FAR déployés en RCA atteigne 850, sachant que 800 hommes est le seuil exigé pour pouvoir intégrer la future mission onusienne.

    2. Relations économiques :

    Les relations économiques entre le Maroc et la RCA, sont très modestes et ne reflètent pas la qualité des relations politiques.

    Les échanges commerciaux entre les deux pays restent très faibles. Les exportations portent essentiellement sur les poissons en conserve, conserves de légumes et de produits divers de consommation, tandis que les importations concernent le coton et le café.

    a. Cadre juridique

    Le cadre juridique régissant les relations entre le Maroc et la RCA comporte huit accords portant entre autres, sur la coopération culturelle et scientifique, économique et technique, le commerce, la santé, le transport aérien et la communication.

    b. Commission Mixte de Coopération

    La Commission Mixte de Coopération maroco-centrafricaine a tenu jusqu’à présent trois sessions. La 1ère à Bangui en juin 1986, et la 2ème à Rabat en novembre 1989 et la troisième les 25 et 26 septembre 2006, à Rabat en marge de la visite au Maroc du Premier Ministre Centrafricain, Monsieur Elie DOTE.

    d. Coopération économique, technique et culturelle

    Le Maroc offre, annuellement, à la RCA un quota officiel de 35 places pédagogiques assorties de bourses. Des cadres militaires centrafricains sont également formés régulièrement au Maroc.

    La coopération maroco-centrafricaine couvre également le domaine de l’aviation civile, l’assistance financière (dotation de 600.000 USD ; en décembre 2006, 500.000 USD pour contribuer à l’épuration des arriérés de sa dette vis-à-vis de la BAD), le secteur bancaire (Création, en juillet 1991, à Bangui de la Banque Populaire maroco-centrafricaine)…etc.

    En 2010, lancement des travaux de réhabilitation du CNHUB, et en mars 2013, inauguration de la station marocaine « Hit Radio »)…etc.

    V. Perspectives :

    – Achèvement par l’AMCI des travaux de réhabilitation du Centre National.

    – Projet de visite au Maroc de trois responsables du Conseil Economique et Social pour s’enquérir de l’expérience de son homologue marocain (souhait exprimé en décembre 2012).

    – Aide en matériels médico-techniques en faveur des blessés en Centrafrique.

    – Demande d’aide financière soumise par la Mission Permanente centrafricaine à New York estimée à 17.000 USD pour couvrir les besoins mensuels de la résidence et de la chancellerie.

    – Demande d’aide financière soumises par la partie centrafricaine portant sur un montant estimé à 22.404.000 FCFA soit 44.005 USD essentiellement destinées à la réfection des bureaux du Ministre centrafricain des Affaires Etrangères, du Ministre Délégué et du Chef de Cabinet ainsi que la fourniture de 20 ordinateurs avec imprimantes, 10 photocopieuses et 150 rames de papier (accord donné par Monsieur le Ministre pour répondre favorablement à cette demande d’aide).

    – Souhait exprimé en mai 2013 par le Président du Conseil National de Transition centrafricain (CNT) de se rendre au Maroc pour rencontrer le Président de la Chambre des Représentants.

    – Souhait exprimé en juin 2013 par la partie centrafricaine d’engager des discussions en vue d’enclencher la procédure de mise en œuvre des Accords suivants :

    1. Mémorandum d’Entente en matière de Coopération Industrielle et Commerciale ;

    2. Accord sur la promotion et la protection Réciproque des Investissements.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Source : Maroc Leaks, 1 fév 2020

    Tags : Maroc, Marocleaks, République Centrafricaine, RCA, Sahara Occidental, Seleka, Balaka,

  • Maroc : Offensive contre « l’activisme pernicieux de l’AMDH » (document confidentiel)

    Objet : Projet de l’AMDH d’adresser des rapports aux rapporteurs onusiens chargés des droits humains, pour dénoncer l’offensive menée contre cette association

    En réaction à l’offensive menée contre l’activisme pernicieux de l’AMDH, les dirigeants de cette association comptent élaborer des rapports détaillés destinés aux rapporteurs onusiens chargées des questions liées aux droits de l’homme, pour protester contre ce qu’ils appellent « le harcèlement et les restrictions imposées par les pouvoir publics à l’association et à ses activistes ».

    Dans ce cadre, Tayeb Madmad et Omar Arbib (membres du BC/AMDH) se déploient pour l’élaboration pour l’élaboration d’un rapport voulu concentré et accablant les pouvoirs publics sur le registre humanitaire, mettant au devant le refus des autorités de remettre les récépissés de dépôt légal de dossiers de création pi de renouvellement de sections de l’AMDH, la non autorisation d’exploitation des salles publiques pour la tenue de rencontres, l’interdiction des campements estivaux, les prélèvements sur les salaires des responsables et des activistes de l’association, ayant été délégués pour a représenter à des colloques et des séminaires nationaux et internationaux, ainsi que la campagne de « répression et les procès iniques » intentés contre les activistes de l’AMDH.

    Pour sa parto, Ahmed El Hajj (président de l’AMDH) s’affaore à élaborer un deuxième rapport sur les cas des présumés enlèvement des activistes Abdelali Jaouate, Oussama Housn et Ouafae Charaf, ainsi que ceux de Mouad Belghouat, dit « El Haked », del’ex-étudiant « Kaïdi » à Fès Nostafa Meziany, décédé récemment des suites d’une grèce de la faim illimitée et de l’activiste du « mouvement 20 février » à Tanger Said Ziani (CIN K.149115), interpellé par les services de police de cette ville pour détention et commercialisation de chira.

    Tags : Maroc, droits de l’homme, AMDH, répression, rapporteurs spéciaux,

  • Maroc : La ville aux «mille dirhams (100 euros) pour une nuit» (reportage néerlandais)

    Rapport
    Au Maroc pour les boissons et les femmes
    Tourisme sexuel – Officiellement, la prostitution est interdite au Maroc, et les Européens sont à peine en contact avec ce monde. Mais les riches touristes de la région du Golfe peuvent obtenir tout ce qui est impensable dans leur propre pays à Tanger et Marrakech.

    Samira (34 ans) est assise avec un ami au bar panoramique du chic Hotel Cesar. Ils boivent une bière et mangent une salade marocaine. Avec une vue sur le boulevard de Tanger, ils profitent apparemment d’une soirée parmi les clients de l’hôtel. Si vous regardez de plus près, vous verrez qu’ils recherchent constamment un contact visuel avec des invités masculins, principalement des Marocains riches et des touristes d’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats – et un seul Européen. Ils essaient de séduire les hommes pour leur acheter un verre. Pour ensuite éventuellement avoir des relations sexuelles en échange d’argent.

    « Je suis originaire de Rabat, mais il y a beaucoup plus de vie à Tanger », raconte la marocaine Samira dans un mélange de français et d’anglais. Elle dit que les touristes viennent de Tanger de partout. Les Saoudiens paient le meilleur, dit-elle avec un sourire. Mais cela ne les fait pas aimer. « Ils traitent souvent les femmes marocaines sans respect. » Et puis elle prend le contrôle: « D’où venez-vous? » Les Pays-Bas? Quels sont vos plans pour ce soir?  »

    Samira est l’une des quelque cinquante mille femmes marocaines qui gagnent leur argent dans les bars, les hôtels ou les clubs. Souvent loin du domicile parental, où personne ne les connaît. Selon une étude du ministère marocain de la santé, la grande majorité des prostituées sont célibataires, divorcées ou veuves; ils ont souvent des enfants ou leurs parents. Certains travaillent presque tous les soirs, d’autres uniquement lorsque de l’argent est nécessaire rapidement.

    Que la prostitution soit répandue au Maroc est un secret public. Au Moyen-Orient, le pays est connu comme «la Thaïlande de l’Afrique du Nord». Chaque année, environ soixante-dix mille visiteurs viennent d’Arabie saoudite. Selon un rapport de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme, la moitié des touristes des pays du Golfe viendraient au Maroc pour des relations sexuelles.

    « Mariages d’agrément » à court terme

    Rarement ou jamais rien n’en sort. Cela ne se produit qu’en cas de nuisance, comme début janvier, lorsque la police de Tanger dans le quartier de Malabata a démantelé un réseau de prostitution et arrêté onze personnes, dont des propriétaires de villa, un gardien de sécurité, des prostituées et quatre clients saoudiens.

    En vertu du droit pénal marocain, les relations sexuelles en dehors du mariage sont punissables – l’année dernière, plus de 3000 Marocains étaient jugés pour adultère – mais le régime autorise la prostitution à fermer les yeux. En septembre 2018, un célèbre chanteur des Emirats Arabes Unis, Eida Al Menhali, a été retrouvé suite aux plaintes des voisins dans sa villa louée à Marrakech avec un groupe de compatriotes, deux Saoudiens, un Indien, un Omanais et plus d’une trentaine de prostituées marocaines. Au procès, sept mois plus tard, les femmes et quelques recruteurs ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes. Les « hôtes » sont devenus libres.

    Tout comme le commerce illégal de haschisch et d’alcool, la prostitution génère beaucoup d’argent pour le Maroc. « Officiellement, la prostitution dans un pays musulman comme le Maroc est évidemment interdite, religieusement et légalement », explique Abdessamad Dialmy (71 ans), célèbre chercheur en « sexualité et identité » à l’Université Mohammed V de Rabat, et l’un des rares qui donne ouvertement son avis sur ce sujet. « Mais l’avantage économique est si grand que les autorités le tolèrent dans la pratique, également comme moyen de lutter contre la pauvreté. Si la prostitution disparaissait, il y aurait vraiment une crise à certains endroits.  »

    Tant que le paiement est effectué, les autorités marocaines sont donc heureuses de fermer les yeux sur les « mariages d’agrément » de courte durée. « Rien n’empêche les visiteurs des États du Golfe », explique Dialmy. « Villas, voitures, femmes: elles peuvent tout obtenir et les abus sont couverts. »

    La sous-classe marocaine en profite en partie. Il n’est pas rare que des femmes marocaines d’Arabie saoudite soient structurellement maintenues avec des transferts via Western Union. En plus des prostituées et de leurs familles, les proxénètes, les employés d’hôtel, les porteurs, les chauffeurs de taxi et les agents corrompus en bénéficient également.

    Bling Bling Luxury Club

    Le nord de Tanger et le sud de Marrakech sont les points chauds en matière de tourisme sexuel en provenance des États du Golfe. Les Européens associent beaucoup moins souvent le Maroc à l’alcool et aux femmes et visitent le pays pour la nature, la culture ou la plage. Le monde de la prostitution reste largement caché aux ignorants allemands, anglais ou néerlandais. Les Saoudiens, les Qatarees et les Koweïtiens savent que dans les villes marocaines presque tout est possible dans leur propre pays. A l’inverse, les Marocains n’ont pas à compter sur un accueil généreux: le Maroc n’est même pas sur la liste des 49 pays dont les habitants peuvent désormais obtenir un visa touristique pour l’Arabie saoudite.

    La vieille ville de Tanger, avec sa médina, un dédale de ruelles et de boutiques, attire de nombreux excursionnistes espagnols, passagers de bateaux de croisière ou touristes d’Europe et des États-Unis. Les innombrables restaurants servent du thé à la menthe, qu’ils appellent souriant « whisky marocain ». Vous pouvez dormir dans une maison d’hôtes pour quelques dizaines. Il n’y a pas grand chose à faire ici, à Tanger des cartes postales, les prostituées le savent. Ils gagnent leur argent à quelques kilomètres dans la nouvelle partie moderne de la ville.

    Le long d’un gigantesque boulevard, des hôtels et des clubs de luxe poussent comme des champignons, en partie financés par des millions d’Etats du Golfe. Des choses avec des noms comme Space, Bling Bling Luxury Club, 555 et Borsalino ne prennent vie qu’après minuit, alors que le centre historique est depuis longtemps devenu calme. C’est le nouveau domaine de la mafia de la drogue, des marocains riches et des touristes du Moyen-Orient.

    Dans l’espace, les hommes traînent dans une pièce sombre et enfumée avec des bouteilles de bière au bar ou s’assoient avec un verre de whisky à des tables spécialement réservées. Des dizaines de femmes habillées de façon provocante se promènent, dansent sur une musique agitée comme un roc et essaient d’établir un contact visuel. Les Saoudiens peuvent approcher les femmes ici dans leur propre langue et boire de l’alcool de manière anonyme. L’industrie de la restauration de Tanger est impatiente de les voir arriver, mais tout et tout le monde est dans l’ombre de l’invité le plus populaire: le roi Salman Bin Abdulaziz.

    Lorsque le roi d’Arabie saoudite est en ville, Tanger se transforme en «petit Riyad». Salman Bin Abdulaziz, 84 ans, a quitté le palais de son père, le roi Abdullah, dans les montagnes près de Tanger pour ce qu’il était et a construit un gigantesque complexe sur la plage de Jbila juste à l’extérieur de Tanger il y a quelques années. Autour du méga palais se trouve un mur d’un kilomètre et demi rempli de caméras. À l’été 2017, avec un entourage d’environ mille hommes, le roi aurait célébré une fête si grande qu’environ 85 millions ont été dépensés en un mois – ce qui représente 1,5% du revenu total du Maroc grâce au tourisme.

    Le Néerlandais Rifain Khalid Chamrouki se souvient encore que les yachts coûteux d’un des princes saoudiens étaient dans le port de Tanger il y a trois ans. « Ce n’était vraiment plus normal. Partout dans la ville, les Saoudiens étaient dans de grosses Mercedes grasses. Le bar de l’hôtel Cesar était plein de prostituées de tout le pays. L’un après l’autre, c’était comme si c’était la chose la plus normale au monde. Les Saoudiens jetaient de gros pourboires, le personnel ne s’en préoccupait que d’eux. En tant que Rifain, je me sentais inférieur. Tout le monde me regardait.  »

    Salman Bin Abdulaziz ne s’est pas présenté à Tanger au cours des deux derniers étés. Les relations entre les maisons royales du Maroc et de l’Arabie saoudite se sont refroidies. Le refus du Maroc de soutenir un blocus saoudien du Qatar pourrait avoir coûté des millions d’hospitalité à Tanger. L’Arabie saoudite a ensuite a enfoncé le clou en donnant son vote pour l’organisation de la Coupe du monde en 2026 non pas au Maroc, mais à la candidature conjointe des États-Unis, du Canada et du Mexique.

    Beaucoup aimé

    Marrakech, haut lieu de l’industrie du sexe marocaine, ne dépend pas du roi d’Arabie saoudite. Divers documentaristes ont montré dans le passé comment les pédophiles de la célèbre place Jamaa el Fna recherchent des mineurs. Parfois, les garçons se proposent aux côtés des conteurs et des charmeurs de serpents. Chercheur Dialmy: « Ce sont bien sûr les pires victimes du système. Presque personne ne s’occupe d’eux. Ils font partie des exclus de la société depuis leur plus jeune âge. »

    La ville aux «mille dirhams (100 euros) pour une nuit» a également été le théâtre du film 2015 Much Loved du cinéaste marocain Nabil Ayouch, basé sur des conversations avec des centaines de femmes et de filles du monde de la prostitution.

    Basé sur quatre personnages féminins, Ayouch montre un monde de drogues, de boissons et de sexe. L’histoire concerne en grande partie un groupe d’hommes saoudiens qui se comportent comme des animaux. Ils boivent du whisky, fument le narguilé et laissent les prostituées marocaines faire ce qu’elles veulent. Tout semble légal. Même avec la maltraitance des prostituées, les Saoudiens sont libres.

    Couples célibataires

    Des prostituées « de luxe » attendent des clients dans de nombreux endroits de Marrakech. Du petit bar de l’Imperial Holiday Hotel dans le quartier de Gueliz au prestigieux W-Club, de la terrasse du Starbucks au cher 555. Dans tous les cas, le sexe payant doit être tourné vers une villa ou un appartement. Pratiquement aucun hôtel n’accepte les «couples non mariés», presque tous obligent les hommes et les femmes à prendre leur propre chambre. Habituellement, il suffit alors d’arrêter le portier dans sa main pour pouvoir être ensemble.

    Les riches touristes sexuels des États du Golfe louent généralement l’une des innombrables villas de luxe dans le sud de Marrakech et, comme dans Much Loved, font livrer des femmes à leur domicile. Amal, 32 ans, se reconnaît dans le rôle de la protagoniste Loubna Abidar, qui avait auparavant fui le Maroc. Elle est née en tant que fille d’un homme d’affaires prospère, mais a grandi dans la pauvreté avec sa mère après le départ du père. Quand la belle Amal avait dix-huit ans, un Indien de Londres a proposé une solution. Le riche musulman aimait tellement la jeune marocaine qu’il lui donnait 10 000 dirhams (environ 1 000 euros) par mois pour vivre. En retour, il venait à Marrakech une fois par mois pour faire l’amour.

    Non sans tristesse, Amal se souvient de la relation de longue date avec cet homme qu’elle avait appris à aimer. En même temps, il était clair qu’ils ne pourraient jamais construire un avenir ensemble. « Ma vie avec lui était très bien organisée », explique-t-elle dans un bar d’hôtel à Gueliz où des hommes regardent le football et des femmes s’assoient au bar. « J’avais mon propre appartement et je n’avais rien d’autre à faire. Quand il est venu à Marrakech, nous avons dormi dans une villa et le soir nous sommes allés dans les meilleurs clubs où seuls les riches musulmans venaient. Malheureusement, cela a pris fin brutalement il y a cinq ans. Son père semblait soudainement avoir quelque chose contre le Maroc. Je ne l’ai jamais revu.  »

    Amal a essayé de construire sa propre vie et a récemment commencé à travailler comme serveuse et animatrice dans un restaurant où les hommes se réunissent pour manger et boire. Elle a renoncé à la prostitution. Même pour un Saoudien avec un sac d’argent, elle ne se contenterait plus de changer, dit-elle. « Je ne fais du sexe que si je suis entièrement d’accord avec cela. Ensuite, j’ai besoin de mieux connaître quelqu’un ou d’avoir vraiment besoin d’argent. Je vis seul, j’ai une voiture et je peux m’entretenir. Je suis tellement contente. Mais j’aimerais me marier, porter un foulard et vivre ma vie de musulman dévot. Je n’ai besoin que d’un homme avec un peu d’argent.  »

    nrc.nl, 31 jan 2020

    Tags : Maroc, Marrakech, tourisme sexuel, prostitution, Arabie Saoudite, drogue, alcool,

  • Voilà pourquoi la Guinée Bissau a ouvert un consulat au Sahara Occidental

    Le 23 juillet 2014 président de l’Assemblée Populaire de Guinée-Bissau sollicite, à travers sa lettre à son homologue marocain un soutien financier de la Chambre des Représentants, d’au moins 600 millions de FCFA (soit 916.000 euros), et pour couvrir une partie des besoins en budget de fonctionnement et de remise en marche des services de son institution, qui s’élèvent à 2 milliards 500 millions de FCFA (soit 3186793 euros).

    Le responsable guinéen précise que son pays a besoin d’une « assistance permanente et un soutien financier ».

    Quatre ans plus tard, en mai 2018 plus précisément, cette même assemblée a reçu 90 voitures offertes par le roi du Maroc pour acheter la volonté des députés de cette république bananière africaine ne sont pas suffisantes pour satisfaire tout le monde. En effet, il y a 90 véhicules « 4×4 » alors qu’ils comptent 102 députés guinéens. Ce qui a laissé place à une bagarre entre parlementaires. Evidemment, certains ne voulaient pas rater leur part du gâteau. Même ceux de l’opposition.

    C’est ainsi que le Maroc a réussi à le soutient de certains pays africains, en stimulant la corruption et l’esprit de mercenariat. Certains de ces pays ont procédé dernièrement à l’ouverture d’un consulat dans un pays où ils n’ont aucun résidant, le Sahara Occidental. Le Maroc a payé leur contribution à l’ONU, ils venaient tous d’être dépourvus du droit de vote en raison du manquement au paiement de leurs dûs.

     

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Comores,

  • Libye : le Maroc exclu du dossier après des années de lobbying

    Alors que Rabat cherchait à se positionner comme acteur incontournable dans le dossier libyen, il vient d’en être totalement exclu. Un échec pour la diplomatie marocaine, qui voit l’Algérie lui ravir sa position

    Malgré d’intenses efforts de lobbying, Rabat a été écarté des négociations dans la crise libyenne. Son exclusion de la conférence de Berlin, qui s’est tenue le 19 janvier, n’a pas manqué de provoquer l’indignation de la diplomatie marocaine.

    « Le Royaume du Maroc a toujours été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne », s’est étonné, dans un communiqué du 18 janvier, le ministère des Affaires étrangères, non sans exprimer son « profond étonnement quant à son exclusion ».

    Rabat ne comprend pas non plus, souligne le communiqué de Nasser Bourita, « ni les critères ni les motivations qui ont présidé au choix des pays participant à cette réunion », taclant au passage l’Allemagne : « Le pays hôte de cette conférence, qui est loin de la région et des complexités de la crise libyenne, ne saurait la transformer en instrument de promotion de ses intérêts nationaux. »

    La colère du Maroc est si vive qu’Emmanuel Macron a dû, le même jour, appeler Mohammed VI pour éteindre l’incendie. « Le rôle important du Royaume du Maroc et ses efforts reconnus, depuis de longues années, en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin ont été soulignés. Ces efforts ont, notamment, produit l’accord de Skhirat, entériné par le Conseil de sécurité [de l’ONU] et soutenu par la communauté internationale », a rappelé un communiqué du cabinet royal le 18 janvier au sujet de la discussion.

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    Tags : Maroc, Algérie, Libye, Sahel, Tripoli,

  • Maroc : Samira Sitail, Directrice de l’Information de 2M, virée

    En octobre 2014, un hacker qui sévissait sous le pseudo de @chris_coleman24 a fait irruption sur la toile avec la publication de milliers de documents confidentiels de la diplomatie et des services secrets marocains.

    Alléguant vouloir « déstabiliser le Maroc », Chris Coleman a visé quelques personnages en particulier. La première fut Mbarka Bouaida, probablement à cause de ses origines sahraouies.

    A l’époque, Mme Bouaida venait d’être nommée ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères. Poussée par la naïveté, elle croyait pouvoir, à elle seule, bousculer la balance du conflit du Sahara Occidental en faveur du Maroc. Elle s’est donnée à fond contre ses compatriotes au point de négliger sa famille. Une lettre adressée à son époux dévoile des problèmes conjugaux en raison des absences constantes à l’étranger pour prêcher la prétendue marocanité du Sahara Occidental. La publication de cette lettre a dû être mortelle pour la ministre. Elle y parlait des problèmes de son mari avec l’alcool.

    L’autre personnalité visée était le chef de la diplomatie à l’époque Salahedinne Mezouar qui a été ridiculisée par son initiative d’aller quémander chez son homologue français Laurent Fabius une intervention auprès de l’administration française du travail pour que sa fille puisse avoir le permis de travail qui lui permettra d’être engagée par la société McKinsey.

    De nombreux mails prouvent le lien de Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M avec Mourad El Rhoul, le chef de -cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services de renseignements extérieurs.

    Dans un article consacré à ce sujet, Ahmed Benchemsi, fondateur du magazine Tel Quel et fonctionnaire à Human Rights Watch, a qualifié Mme Sitaïl, « informatrice zélée des services de renseignement –à en croire plusieurs mails révélés par le hacker » Coleman. Pour lui, elle « ne semble pas spécialement sur un siège éjectable » à cause de « l’absence de culture de reddition des comptes est telle que, même grillés, les « honorables correspondants »… restent en poste, à l’indifférence amusée du public ».

    Ironie du sort, aujourd’hui Samira Sitaïl a été éjectée pour sauver la chaîne d’une faillite sûre. En espérant assainir ses comptes, 2M est devenue payante à l’étranger. Bien sûr, au détriment des poches de la communauté marocaine en Europe.

    Tags : Maroc, marocleaks, Samira Sitaïl, 2M, chris coleman, hacker, DGED, Mourad El Rhoul,

  • Sahara Occidental : Un coup de pub sponsorisé par le Makhzen

    Il est vrai que le pouvoir marocain accorde une importance capitale au statut du Sahara Occidental, territoire non autonome aux yeux de l’ONU et de l’Union Africaine.

    Il est vrai aussi qu’il dépense sans compter en vue de renverser la balance à l’avantage du Maroc. Mais, ironie du sort, l’effet est pervers. Au lieu de gagner des points, les autorités marocaines se portent en agent de publicité de la question sahraouie, notamment des territoires occupés du Sahara Occidental, cette énorme prison à ciel ouvert imposée par le Maroc grâce à la complicité de la France et des Etats-Unis.

    En organisant les championnats de futsal à El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, Rabat n’a fait que rappeler qu’il y a un peuple qui souffre du joug de l’occupation au détriment de la légalité internationale.

    Le Maroc compte sur le soutien de Paris de Washington à son plan d’autonomie, mais ni Les Etats-Unis ni la France ont l’intention d’imposer cette solution au peuple sahraoui. Alors, ils entretiennent le statut quo appuyés par le fait qu’aucune des parties n’osera violer le cessez-le-feu établi depuis déjà 28 ans.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, France, Etats-Unis,

  • Maroc : premier cas de coronavirus dans un restaurant chinois à Fès (vidéo)

    Selon une vidéo diffusée par le journaliste Mohamed Erradi Ellili, un premier cas du coronavirus a été détecté dans un restaurant chinois à Fès. Un des employés chinois du restaurant qui vient de rentrer de la Chine est décédé suite à sa contamination par le coronavirus.

    Dans la vidéo, vous pouvez voir les images du restaurant concerné ainsi que les sons de l’ambulance qui arrive sur le lieu pour évacuer la victime et prendre les mesures nécessaires. On voit aussi des citoyens qui passent avec un masque sur le visage.

    Entre vents et marées, les autorités de la ville ont reçu l’ordre de la discrétion pour éviter de semer une ambiance de panique qui pourrait avoir des répercussions néfastes sur l’économie, notamment le secteur du tourisme, principale source des finances de l’État.

    Faute de moyens matériels, une épidémie de coronavirus serait fatal pour l’Etat marocain dont les indicateurs économiques ne tombent pas du rouge.

    Tags : Maroc, coronavirus, épidémie, restaurant chinois, Fès,

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