Catégorie : Maroc

  • Erdogan boude le Maroc dans sa tournée africaine

    Alors que Rabat figurait bien dans son agenda, le président turc semble avoir supprimé le Maroc de son programme africain pour se rendre en Algérie avant de poursuivre son voyage vers la Gambie et le Sénégal.

    Il semble que que Tayip Erdogan est fâché contre Mohammed VI en raison de la légèreté avec laquelle on signe et on annule les contrats suite à la décision marocaine de réviser l’accord de libre échange liant le Maroc et la Turquie. Une légèreté qui pourrait coûter cher aux autorités marocaines dont la politique extérieure est strictement conditionnée au conflit du Sahara Occidental, ce qui rend le Maroc non fiable dans le domaine des traités commerciaux, notamment dans le conflit libyen où Tripoli est consciente de la manie du Maroc à s’aligner sur les positions de la France, le pays qui se trouve derrière le chaos libyen et qui soutient les troupes du rebelle Haftar. A cela s’ajoute que le président turc n’a jamais été en odeur de sainteté au Maroc en raison de ses liens avec les frères musulmans du PJD.

    Tags : Maroc, Turquie, Libye, Haftar, Erdogan, France,

  • Lady Di, Meghan Markle, Haya de Jordanie, Lalla Salma du Maroc… les princesses rebelles

    Les révoltes familiales dans les palais royaux n’est pas un fait nouveau en Europe. A Londres, où sévit une des dynasties les plus anciennes de l’Europe, Margaret, la sœur de la Reine Elisabeth, a cassé tous les protocoles. Elle buvait, fumait et fuyait les protocoles.

    Il y a aussi Caroline de Monaco, devenue célèbre pour sa désobéissance qui s’est marié trois fois avec des hommes que ses parents n’appréciaient pas. Sous le même toit, elle avait une copie conforme d’elle, Stéphanie, la fille des Grimaldi.

    Ensuite arriva Diana, le jeune naïve que le prince Charles a épousée et qui est devenue une femme sophistiquée qui a gagné la sympathie du public même après sa mort. Son empathie avec le public, ses œuvres sociales dans les années 1980 n’étaient pas bien vues par Buckingham. Mais la bombe était l’interview qu’elle a accordée à la BBC en 1995 sur sa vie conjugale.

    L’épouse du fils de Lady Di a décidé de faire partie de la liste des princesses qui se rebellent contre le protocole de la couronne. En effet, le fils de Diana, le prince Harry a soutenu la décision de Mehgan Markle de renoncer à la royauté pour se donner le temps de vivre une vie normale.

    Mais parfois, le palais tend à dissimuler ses problèmes internes comme c’est le cas de La princesse Haya de Jordanie, sœur du roi Abdallah de Jordanie qui du jours au lendemain a quitté le toit conjugal doré de l’homme puissant d’Abou Dhabi pour se réfugier au Royaume Uni au nom de la quête de liberté.

    Un cas similaire a eu lieu au Maroc où le roi Mohammed VI poursuit son refus de donner des nouvelles de son ex, la princesse Lalla Salma, connue dans les milieux bling-bling pour sa beauté, élégance et charisme. Elle était ambassadeur d’honneur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et présidente de l’association Lalla Salma pour la lutte contre le cancer et elle était le meilleur ambassadeur de son pays dans les tribunes de la communauté internationale. Mais, du jour au lendemain, elle est disparue. Le palais refuse même d’annoncer le divorce du couple royal officiellement.

    Le pouvoir nourrit l’espoir de faire oublier la princesse des cœurs des marocains. En vain. La popularité de Lalla Salma, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Maroc, maintiendra toujours son souvenir dans les esprits de ceux qui l’ont connue et côtoyée.

    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, Lady Di, Meghan Markle, prince Harry, Haya de Jordanie,

  • Marocains en Belgique : trafic de drogue, détournement… et terrorisme !

    Le PS bruxellois vient de virer Emir Kir de ses rangs. Ce dernier est accusé d’avoir rompu le cordon sanitaire suite à une rencontre avec deux maires du MHP, parti d’extrême droite turc. Un incident qui relance la question de la binationalité des élus belges et la complaisance de l’État belge envers ces politiciens trop fidèles à leur pays d’origine au point de mettre ses intérêts au-dessus des intérêts du pays d’accueil.

    Un débat renfloué par le scandale d’Abdellah Achaoui qui se servait, sans le moindre remords, de la carte bancaire de l’Ecole des jeunes de l’Union Saint-Gilloise.

    L’échevin belgo-marocain préside cette ASBL et il en a profité pour retirer 2000 euros par mois en plus de son salaire d’échevin.

    Les marocains en Belgique profitent de l’ouverture de l’État pour « délocaliser » les pratiques mafieuses qu’on apprend au Maroc, pays considéré comme le Far West en raison de la situation sécuritaire dégradée suite à plusieurs années de mauvaise gouvernance de la part des conseillers du roi Mohammed VI. Une situation dont le résultat immédiat a été la recrudescence de la violence au sein de la société marocaine, une montée spectaculaire du crime et une insécurité qui constitue un véritable danger pour les touristes. A cela s’ajoute que la dégradation de la situation économique et sociale est un terreau pour cultiver la violence devenu une composante constante de l’ADN du marocain. L’Etat marocain a fabriqué une société violente à la mesure de ses complots contre ses alliés européens, y compris les attentats terroristes dont l’auteur intellectuel n’est autre que la DGED.

    Partout où ils arrivent en Europe, ils sèment la zizanie. Les dealers de drogue, c’est les marocains. Les terroristes, c’est les marocains. Les prostituées, c’est les marocaines. Un véritable fléau imposé à l’Europe par la France, un pays colonialiste prêt à tout pour maintenir le joug de la Françafrique.

    Ainsi, l’allié « incontournable » de la France s’est avéré la source de tous les problèmes de l’Europe. Manipulés par les services secrets de leur pays d’origine, les marocains, qui ont hérité dans leur sang la trahison, une des constantes de la monarchie alaouite, n’hésitent pas à tourner le dos au pays d’accueil en vue de défendre les intérêts du Maroc. Non sans raison, les  autorités libyennes ne veulent pas du Maroc, ils savent qu’il n’est pas fiable. La preuve? Au lieu d’arrêter Ahmed Senoussi, le responsable des services de sécurité de Kadhafi, il a laissé filer vers la Mauritanie pour ensuite le livrer aux autorités mauritaniennes en vue de quémander un service en contrepartie.

    Tags : Maroc, marocains, Belgique, terrorisme, drogue, trafic,

  • Maroc : nouveau mensonge du Makhzen sur Lalla Salma

    Décidémment, le Makhzen ne sait plus à quel saint s’avouer pour justifier la disparition inattendue de Lalla Salma qui jusqu’à preuve du contraire est toujours l’épouse du roi du Maroc puisqu’aucune déclaration officielle n’a été faite un présumé divorce royal.

    Pour des raisons que tous les marocains connaissent, le palais royal tentent de véhiculer des fausses informations sur la princesse marocaine disparue en diffusant des photos sorties des archives. Ni les prétendues sorties de Jamaa El Fna, ni celle du centre oncologique de Béni Mellal, ni la photo sur le prétendu séjour à New York avec ses enfants n’ont convaincu le public qui n’a plus aucun doute sur le sort de la désormais « princesse fantôme » dont le conte de fées s’est transformé en cauchemar.

    Les autorités marocaines ont tenté de manipuler le journaliste espagnol Ignacio Cembrero dans l’espoir de convaincre que Lalla Salma qu’elle a été rencontrée par la sœur du prince Hicham Alaoui. C’était peine perdue ! Aucun argument n’est acceptable par l’opinion publique nationale et internationale si ce n’est l’apparition en chair et en os de la princesse Lalla Salma. Aujourd’hui, les dirigeants marocains veulent faire croire que Lalla Salma est triste du sort du champion de basket-ball Kober Bryant et qu’à l’occasion de sa mort, elle présente ses condoléances à la famille du joueur américain.

    L’histoire de Lalla Salma dévoile la nature de la monarchie alaouite. Une monarchie misogyne qui a utilisé cette pauvre femme pour donner une fausse image de la monarchie pour être ensuite cruellement assassinée ou emprisonnée dans un des palais du souverain marocain.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, disparition,

  • Maroc : “ Rappelez-moi comment c’est à l’extérieur (Ali Aarrass)

    “ Rappelez-moi comment c’est à l’extérieur.0148 Un texte inédit d’Ali Aarrass

    « … Un désir profond de serrer ma fille dans mes bras… »

    Ce texte inédit d’Ali Aarrass, avec ses Lettres de prison, publiées en 2016, a sa place à côté des plus beaux textes de prison du Palestinien Mahmoud Darwish, de l’Américaine Assata Shakur ou de l’Allemande Rosa Luxembourg.

    Il y a quelque temps j’avais demandé à Ali d’écrire la préface d’un livre que j’avais l’intention d’écrire, regroupant des textes parus sur le site Free Ali pendant ses années de détention. Pour de multiples raisons ce livre ne s’est pas fait. La préface d’Ali, je l’ai gardée pour moi comme un précieux cadeau. Aujourd’hui, deux mois avant sa libération (le 2 avril 2020), j’en partage quelques extraits avec vous. Ce texte est un message d’humanité, aussi poétique et émouvant que bouleversant. Une réflexion profonde sur la liberté et la dignité, que seuls ceux qui ont dû traverser l’enfer, sont capables d’écrire. Que tout le monde en puise des forces pour continuer son combat pour la justice et l’égalité. Merci de faire connaître les paroles d’Ali et de les partager autour de vous.

    Luk Vervaet

    « … Demain, je serai honoré de vous connaître sur le terrain. Vous, le Comité de soutien et tous les sympathisants. Si je sors un jour à la vie, ma maison n’aura pas de clés. Elle sera toujours ouverte, comme la mer, le soleil et l’air. Qu’ils entrent : les oiseaux, le jour, la nuit, la pluie bleue, et la lune, ma douce amante… Mais avant, rappelez-moi comment c’est le monde à l’extérieur ? Parce que la prison, c’est comme un insatiable vampire, qui peu à peu absorbe mes souvenirs. Dites-moi aussi comment est la justice, car là où je me trouve entre ses quatre murs maudits, la justice est une caricature, une mascarade ! Mais ne me dites pas ce qu’est la dignité. Parce que je l’ai connu intimement. C’est avec elle que je me couche, avec elle je me lève, je mange à sa table, je lui offre ma faim, elle est la pure essence de la liberté. C’est elle qui m’a fait comprendre que j’étais incarcéré, mais libre. Aujourd’hui, je me dois un grand respect vers ceux qui croient et voient en elle la sincérité, la cohérence, un compromis d’amour actif envers les autres, en particulier envers les plus humiliés, les offensés. Vous comprendrez que l’homme n’est homme que s’il se convertit à l’humanité.
    Luk, en dépit des circonstances souvent désastreuses, a-t-on le droit de rêver ? Car un de mes rêves, c’est de voir un monde sans faim, sans guerres, sans inégalités sociales, où le soleil sort et nous réchauffe tous. Mais sommes-nous prêts à tout accepter, quoi qu’il arrive ? Il faut avoir confiance en soi, connaître ses capacités, avoir la volonté d’arriver au but. Se réaliser que toutes les expériences négatives qu’on vît, doivent être perçues comme de véritables opportunités pour se remettre en question, et jamais, à aucun moment, permettre aux échecs apparents de nous décourager.

    Si nous tombons, relevons-nous tout simplement. Et essayons encore. Et ne soyons à aucun moment satisfaits de rester statiques. Il faut aller en avant, toujours en avant ! Nous devons être parmi ses hommes qui pendant des siècles ont été à l’image de l’arbre privé à la fois d’air et de racines. Ce n’est pas la première fois que des hommes auront joué ce rôle dans la cristallisation de la conscience, de l’espoir et de souvenirs. Et cela malgré la répression, la prison ou le bannissement quand ils n’ont pas choisi l’exil. Aujourd’hui, plus que jamais, l’être humain doit être solidaire, il doit simplement défendre la paix, la liberté et la sécurité des siens.

    Luk, alors que je suis plongé dans l’écriture, mon stylo s’arrête de lui-même et observe une minute de silence. Que se passe-t-il ? Y-at-t-il un opprimé qui meurt quelque part ? Oui, nombreuses sont les lampes qui ont honte de ce qui se passe autour d’elles. Elles détournent le regard vers le plafond… Quant à moi, je me sens toujours prisonnier de celui qui me tend la main. Durant toutes ces années en prison, au lieu d’être angoissé, ça a donné plus de valeur à mon existence, dans une dimension spéciale, avec un désir profond de sentir un jour la liberté, de pouvoir marcher sur l’herbe, de regarder le grand ciel bleu, les étoiles, et de serrer ma fille dans mes bras. Ce sentiment de pouvoir découvrir, de posséder à nouveau un jour, me rendait heureux.

    Oui, je sais parfaitement encaisser les chocs, en me serrant les dents, en mobilisant mes ressources pour affronter et traverser les épreuves pendant les tempêtes. Il fallait que je reste concentré sur mon objectif pour arriver à bon port, sain et sauf. Je dois reconnaître aussi que le recours à l’endurance provient d’un long entrainement. Qui prend très souvent une source dans l’enfance. C’est là, que j’ai dû apprendre à ne compter que sur moi pour m’en sortir des situations difficiles. Le choc de l’épreuve non seulement ne provoque pas l’effondrement, mais il met celui qui le subit en contact direct avec ses ressources et ses compétences de survie. C’est pour cela que nous devons savoir que la volonté et la possession d’une boîte à outils personnelle nous permet de ne pas se sentir démuni face à adversité. De se programmer pour résister dans le temps. Aide-toi, le ciel t’aidera !

    Celui qui doit endurer ne quitte pas son armure. Il vît comme s’il fallait être prêt à tout moment à affronter une épreuve. Aujourd’hui, toutes ces épreuves ne m’ont pas broyé ! Je suis toujours là, ici. Ils ont voulu me briser dans des conditions de détention inhumaines, mais au contraire je suis resté debout et bien raide avec ma dignité inséparable. Je les remercie d’avoir fait de moi un homme plus fort encore, avec ma conscience et ma dignité d’homme libre toujours dans mon esprit. Je dois dire que j’ai pleinement conscience d’être un privilégié, Dieu merci, de toutes ces années dures et difficiles. Je sais de quoi je parle.

    Je me pose cette question : peut-on faire un grand pas dans la vie sans avoir des garanties ? Ou devons-nous prendre le taureau par les cornes et s’engager très vite sur une autre voie, si ce n’est que pour éviter cette catastrophe ou au moins tenter de l’atténuer.

    Luk, au nom de tous les opprimés du monde, je vous remercie, et tout le Comité de soutien, ainsi que tous les hommes et toutes les femmes dont l’aide nous a été précieuse pour mener à bien votre combat. Et surtout de ne jamais avoir baissé les bras… ».

    Ali Aarrass

    Solidarité Maroc, 22 jan 2020

    Tags : Maroc, Ali Aarrass, répression, terrorisme, Belgique, Belliraj,

  • Des vieilles dames européennes vont au Maroc chercher du sexe payant. Le tourisme sexuel gay est aussi commun.

    Alors que beaucoup sont en vacances sur la plage ou dans la piscine et ont la possibilité de se détendre, des centaines de grands-mères européennes ont réservé leur tournée érotique pour ces dates avec de jeunes corps marocains et sportifs.

    Que se passe-t-il lorsque les femmes, en particulier les femmes âgées, vont chercher des hommes et payer pour le sexe? La montée du tourisme sexuel féminin est une question difficile à aborder et qui suscite de nombreux rebondissements. Ce que l’on n’ose pas faire en France se passe désormais au Maroc.

    Au Maroc, la clientèle est en majorité composée de femmes, et ce type de voyage se pratique discrètement. Les relations commencent par une conversation simple et à partir de là, elles progressent en fonction de l’affinité et du traitement. Des voyageurs échangent leurs bonnes adresses, parlent des tarifs exigés, des hôtels consentants, des codes sociaux et de tous les renseignements utiles à la planification d’un voyage à des fins sexuelles.

    De nombreux courants féministes considèrent la prostitution comme un prolongement de la violence patriarcale, nient que ce type de tourisme conduise à la prostitution de la part des hommes et préfèrent l’appeler « échange ».

    Source : Lgbtculture

    Tags : Maroc, prostitution, vieilles dames, dames âgées,

  • Les péripéties des prostituées marocaines dans la II Guerre Mondiale

    Les bordels militaires de campagne.

    Les expéditions et les guerres coloniales donnèrent lieu aux départs de nombreux bateaux chargés d´hommes partant pour longtemps. Parfois, des « contingents de femmes » empruntaient le même chemin, envoyées en tant que bordel dans le but d´ »apaiser les guerriers ». Le bordel à soldats n’est pourtant pas une invention des guerres coloniales. Il a du exister sous Alexandre ou sous les Romains.

    En France, l´histoire le fait remonter à la croisade de Philippe Auguste qui, « choqué de l’étendue des viols et des pratiques sodomites attribués aux Francs , les remit dans le chemin de Dieu en faisant venir de France un plein bateau de filles de joie ». Depuis, l’armée françaises en fait bon usage, même si en 1946, une loi interdit l´exploitation des maisons closes en France.

    Depuis des siècles, « le Soldat et la putain » font bon ménage. Longtemps, les militaires et les prostituées ont partagé la même histoire. Mais sans que la présence des prostituées ne soit rapportée dans les documents de l´armée. Pour Christian Benoit, qui a étudié la question, il s’agit même d’un couple indissociable : « Cela s’explique par le fait que les armées sont des groupements d’hommes jeunes et célibataires qui ont besoin de temps en temps de rencontrer une femme, pas toujours pour coucher avec elle d’ailleurs, mais pour avoir aussi une présence. Cette masse d’hommes constitue une clientèle pour la prostitution. Les proxénètes arrivent tout de suite là où il y a des soldats  » et les fournissent en prostituées. Ces professionnelles n’ont pas bonne publicité. Alors qu’une vague de moralisme s’abat sur une France qui part en guerre, elles sont accusées de tous les maux : « Cela a été vrai à toutes les époques. On l’a vu en 1870 ou en 1944. On s’en prend à elles. On les traite d’espionnes parce qu’elles rencontrent tout le monde. On cherche à les éloigner de l’armée, mais cela ne marche pas. » Sans compter qu´elles propagent les maladies vénériennes, dont la syphilis », incurable avant 1945.

    Il y a aussi des villages non loin des combats où il reste encore de la population. Une partie des habitantes de ces villages se livre elle-même à la prostitution pour diverses raisons. Là où les filles de joie manquent aux soldats, ou l´armée, ou les proxénètes font vite venir des prostituées. Celles-ci « travaillent » dans des maisons proches des casernes, et se déplacent en tentes, quand l´armée part au front.

    L´armée française avait des bordels militaires de campagne (BMC) dans ses colonies, au Maroc, en Algérie, en Indochine etc…mais ce n’est que lors de la première guerre mondiale, quand la France fait appel à ses troupes stationnées outre-mer, que les BMC vont arriver en métropole.

    Côté ennemi, de 1914 à 1918 l’armée allemande disposait d’établissements analogues et, l´armée allemande avait des « maisons closes » distinctes pour les officiers, et pour les soldats.

    Plus tard, le commandement militaire optera pour les BMC dans le but de restreindre la contamination des troupes par les maladies vénériennes, principalement la syphilis « responsable de la contamination de 400 000 hommes lors de la première guerre mondiale ».

    Les bordels militaires se sont multipliés pendant l’entre-deux-guerres, presque chaque ville ayant une garnison ou un régiment militaire, possédait son propre bordel. Lors des guerres coloniales, l’organisation et la fréquentation des BMC était de notoriété publique et encouragée par l’armée, notamment en Indochine et en Algérie .

    D´esprit raciste, le commandement militaire, colonialiste aussi, tenait à faire la différence entre ses recrues de Blancs de métropole d´avec les « Indigènes », provenant d´Afrique noire, d´Afrique du Nord ou d´Indochine. Pour cette raison, durant la seconde guerre mondiale, des « Indigènes », soldats venus d’Afrique du Nord, surtout les Goumiers du Maroc qu´on placait en première ligne, étaient accompagnés de BMC. Les prostituées d´Afrique du nord de ces BMC, les ont suivies jusqu’en Allemagne, où s´acheva leur parcours avec la victoire finale des alliés.

    En Indochine, pays rural et pauvre, la prostitution fit son apparition au grand jour avec l´arrivée en nombre des troupes françaises. Les hommes des premières troupes débarquées (fin du XIX ième siècle) n´avaient certaiment pas de scrupules à violer ces « demi-sauvages » comme ils qualifiaient les Vietnamiennes. Au XXiéme siècle, à 13000 km de chez eux, les hommes étaient facilement tentés par les femmes locales vendant leurs charmes pour vivre. Beaucoup de soldats se « mariaient » ou prenaient maîtresses, avec des femmes locales, comme le firent avant eux, les Hollandais en Indonésie.

    En France les bordels ferment leurs portes en 1946, avec la promulgation de la loi Marthe Richard, interdisant les maisons closes.

    Cependant en octobre 1946, le ministère des Armées autorise le maintien de BMC pour les unités d’Afrique du Nord stationnées en France, les prostituées venant alors d’Algérie pour la plupart. Une autre exception est faite pour la Légion étrangère.

    Pas un détachement de la Légion étrangère, ne quittait la Métropole, sans qu´il soit accompagné de son BMC. Les prostituées de ce BMC étaient françaises pour la plupart. Leur nombre était au moins égal au dixième du nombre des légionnaires. Certains légionnaires emmenaient leur »femme ».

    En Indochine, le nombre des soldats en croissante augmentation, jusque´à dépasser le demi-million en 1952, le nombre de prostituées suivit. Pour mettre de l´ordre dans ses troupes, le ministère des armées (françaises) crée dès 1946, des bordels militaires (BMC) d´Indochine, pour mieux gérer le côté sanitaire de la « détente » des soldats, rapportant que « les maladies vénériennes étaient aussi efficaces pour décimer les troupes que le Viet Minh « (la guérilla Vietnamienne).

    La métropole, mais aussi le Sénégal ou le Maroc, d’où viennent les nombreux tirailleurs, sont à trois semaines de bateau d´Indochine. Les soldats ne revoient leur foyer qu’une fois tous les deux ans, au mieux. La guerre de tous les instants menée par un ennemi caché dans la population crée un stress terrible. Pour le vaincre, il n’y a que «l’alcool, l´opium et les filles». Le premier se trouve en abondance. Le deuxième, la France Coloniale en est l´exploitant, avec des bénéfices qui vont renflouer les caisses de la métropole. Mais les troisièmes ? Certains optent pour la tradition coloniale des congaïs, ces concubines choisies parmi les filles du pays.

    Les autres ont recours aux prostituées locales, qui se vendent dans des conditions de misère et d’insalubrité terribles, d’où l´éclosion des maladies vénériennes.

    Pour éviter les maladies vénériennes, l’armée offre des sortes de «délégation de service public» à des mères-maquerelles, qui peuvent ouvrir leurs bordels sous protection militaire, en échange d’une soumission totale de leur personnel à la surveillance médicale. Les filles sont visitées par les médecins militaires plusieurs fois par semaine.

    Saïgon, la capitale était la ville où affluaient tous les soldats en permission, à la recherche d´alcool et de femmes.

    C´est donc en 1946 à Saïgon, que le plus grand bordel fut installé, boulevard Gallieni à Cholon, boulevard qui s’appelle aujourd´hui Tran Hung Dao, dans le quartier chinois, et qu´on surnomma le « parc aux buffles ».

    Au « parc aux buffles », les hommes ne peuvent aller coucher avec une prostituée qu’après une visite « médicale » consistant à faire examiner son sexe par un infirmier chargé de l’enduire de permanganate.

    Le parc aux buffles, mais aussi d´autres établissements sous contrôle de l´armée vont bon train, supprimant le spectre de la syphilis, et la prostitution non contrôlée des filles qui se vendaient sur les trottoirs des rues.

    Par ailleurs, le gros des clients étant en « campagne » hors des villes, certaines «maisons-closes» se transforment en maisons volantes, et les putains, en escouade, suivent les bataillons en opération. Les soldats sollicitant leurs services aux heures de repos.

    L´armée, si pointilleuse dans ses rapports, ses notifications et ses archives n´a rien consigné sur les bordels militaires de campagne. Seules sont connues aujourd´hui quelques prostituées Marocaines, dont la plus célèbres est Fadma.

    Cependant, dans les mémoires (1952 ) du capitaine des Goums Marocains J. Augarde, celui-ci écrit qu´après la prise de Rome, et juste à l´embarquement de la troupe des Goums Marocains pour la Corse (1943), il refuse de donner un fusil à une fille du BMC qui le lui demande pour combattre, lui disant qu´elle ne sait pas tirer. La fille (prostituée) lui répond : Moi, je t’ai dit : « Donne-moi une moukala (fusil), va te mettre à quatre cents mètres. Je tire. Si tu es vivant, tu payes le «piritif !» et tu n’as pas voulu. ».

    A la fin de la guerre d´Algérie, la légion étrangère a même ramené en France avec elle ses BMC et ses prostituées. Jusqu’en 1978, il y en avait encore dans quatre garnisons : à Corte, à Bonifacio, à Calvi et à Orange. » Le tout dernier BMC de l’armée en territoire français a fermé ses portes en 1995, à Kourou, en Guyane . En 2003 celui de Djibouti fonctionnait encore, et peut-être, fonctionne -t-il aujourd´hui encore.

    Photos:

    – 1. Note : Horaire de travail d´un BMC.

    – 2. BMC allemand dans une synagoge à Brest 1943

    – 3. Le Chabanais, bordel pour soldats Allemands à Paris, 1940.

    – 4. Le Parc aux buffles, vue aérienne.

    – 5. Prostituées dans Le Parc aux buffles à Saïgon, Vietnam.

    Photos, toutes empruntées à la littérature sur le sujet.

    Nafredy

    Source 

    Tags : Maroc, armée, prostitution, France, armée, II Guerre Mondiale,

  • La prostitution au Maroc finançait-elle Daech ?

    Le plus vieux métier du monde a encore de beaux jours devant lui. On n’a plus le «bousbir» (célèbre quartier de maisons closes) d’antan, cette antre de la prostitution légalisée du temps du Protectorat installée dans l’ancienne médina de Casablanca, où les soldats français, et autres marocains en mal de plaisir, venaient se divertir, mais le commerce du sexe fleurit toujours dans toutes les villes du pays.

    «Durant les années 1970, raconte ce témoin sexagénaire, il n’existait pas de quartier où il n’y avait pas une maison close, sous la houlette d’une entremetteuse, pour accueillir les clients à longueur de journée. La passe ne coûtait pas plus de dix dirhams, et les jeunes y venaient vivre leur première expérience sexuelle. Les hôtels avaient aussi leur lot de prostituées, jeunes, belles et moins belles, l’entremetteuse les présentait au client, qui faisait son choix. On y proposait même des garçons». La loi interdisait, comme d’ailleurs de nos jours, la prostitution, mais, comme à l’époque, elle était pratiquée à grande échelle, pauvreté et précarité obligent. Mais pas seulement.

    La nouveauté en effet en ce début de XXIe siècle est que le plus vieux métier du monde devient un business lucratif et une voie facile et rapide d’enrichissement, pour celles et ceux qui offrent leur corps comme marchandise, sur un marché de plus en plus demandeur. Ceci dit, la pratique de la prostitution comme on le sait est condamnée par les mœurs, abhorrée par la religion, interdite par la loi. Cela va de l’article 497 à l’article 504 du code pénal. Les peines d’emprisonnement vont de deux à dix ans et les amendes de 5 000 DH à un million de dirhams.

    La prostituée et le client sont punis selon les dispositions de l’article 490 du code pénal, qui stipule que «toute relation sexuelle extraconjugale entre un homme et une femme est considérée comme prostitution et punie d’une peine d’emprisonnement ferme allant d’un mois à un an». Si une des personnes est mariée, c’est l’article 491 qui est appliqué et qui «punit d’une peine d’emprisonnement ferme d’un an à deux ans tout conjoint impliqué dans une affaire d’adultère». La poursuite est annulée si la conjointe annule la plainte. D’un autre côté il n’existe pas d’étude sur le sujet pour éclairer nos lanternes d’une manière scientifique, ni de statistiques officielles pour estimer le nombre de ces vendeurs de sexe.

    «A défaut de ces statistiques officielles, nous ne disposons que de monographies préparées par nos étudiants sur le sujet, et elles montrent, toutes, que la prostitution est pratiquée partout au Maroc. Nouveauté : elle a changé de forme. La précarité et la pauvreté constituent toujours la cause principale, mais les choses ont évolué ces dernières années avec une société de consommation qui crée de plus en plus de frustrations», remarque Jamal Khalil, sociologue (voir entretien).

    Le phénomène touche désormais toutes les catégories sociales, milieu estudiantin compris, et la misère n’en est plus le principal moteur. Les quelques fines études sur le sujet dont on dispose sont le produit d’associations de lutte contre le sida, car, elles savent que le principal facteur de propagation de cette maladie est la prostitution, et les enquêtes qu’elles mènent sur ce milieu sont riches d’enseignements. L’une d’elles, menée en 2008 par l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), a révélé des réalités insoutenables. D’abord le jeune âge des prostituées : sur un échantillon de 500 travailleuses du sexe ayant fait l’objet de cette enquête, 32,6% ont eu leur premier rapport sexuel entre 6 et 15 ans (peut-on parler de rapport sexuel à cet âge ?), 59,4% ont été payées pour la première fois entre l’âge de 9 et 15 ans, et 90% des interrogées déclarent avoir intégré le monde de la prostitution avant l’âge de 20 ans. Ensuite, sur la manière dont des enfants sont exploités sexuellement : 13% de l’échantillon, ajoute l’enquête, sont des petites filles vierges qui proposent sodomie, fellation ou encore «coups de pinceaux» à la va-vite.

    La prostitution au Maroc finance-t-elle Daech ?

    L’enquête de l’OPALS a touché la catégorie démunie de la population qui vend son corps pour gagner sa vie. On la trouve dans toutes les villes du Maroc, c’est la plus courante. «La grande majorité des prostituées ne l’est pas devenue par choix, ni par goût de luxe. Elles y ont échoué après une longue dérive et n’ont que leur corps comme source de revenus», coécrivent les deux sociologues, Soumia Naâmane et Chakib Guessous dans leur livre Grossesses de la honte (Ed. Afrique Orient, 2011). Mais, selon la catégorie sociale des vendeuses de sexe et de leurs clients, cette prostitution peut être «bon marché», comme elle peut être de luxe.

    Commençons par la première, la prostitution dite «bon marché» : Casablanca, Boulevard Mohammed V. Les travaux du tramway ont eu un impact négatif sur les commerces de cette artère principale du centre-ville. Mais, s’il y a une activité qui n’a pas été touchée par ce remue-ménage, c’est bien la prostitution. Sur l’artère principale mais également dans les ruelles adjacentes, vers Mers Sultan, le centre-ville historique et ses multiples cafés sont les endroits du business de la chair. «A la terrasse des cafés, une clientèle normale vient s’attabler. Pour le reste et à l’étage, ce sont des lieux de marchandage pour des passes», explique Rachid, serveur dans une crémerie de Mers Sultan. Dans cet univers, le prix d’une passe est de 100 DH et les ébats se déroulent en majorité dans des appartement à proximité du café. Dans chaque quartier, c’est une entremetteuse qui assure le bon fonctionnement de ce système et qui se fait payer également pour la transaction sexuelle. «C’est 60 DH pour moi et 60 DH pour l’entremetteuse», avoue, Hanane, 30 ans, qui vend sa chair depuis déjà plusieurs années.

    Mais, d’où viennent ces femmes qui se prostituent pour moins de 100 DH la passe ? Qui les a poussées à devenir des professionnelles de la prostitution ? En fait, on trouve de tout dans ce marché de la chair. Notamment des quadragénaires, voire des quinquagénaires, qui travaillaient, plus jeunes, dans des bars, mais que la flétrissure de l’âge a fait dégringoler au bas de l’échelle. Une marchandise usée, à prix bas. On y retrouve également des mères célibataires, des filles violées et abandonnées par leurs familles… «Moi, je travaillais dans une usine de textile à Lissasfa pour 1 200 DH par mois. Mais je devais coucher impérativement avec le chef pour garder mon boulot. Coucher pour coucher, autant le faire pour de l’argent», explique Hanane, qui habite encore le même quartier. Les prostituées qui exercent au centre-ville vivent en général dans les quartiers périphériques de Casablanca, souvent à plusieurs sous un même toit. Elles choisissent également de vivre dans les zones surpeuplées, une façon de se noyer dans la masse et passer inaperçues.

    Au centre de Casablanca, tout près du Marché central, nous avons rencontré Najiba, la quarantaine, affublée d’une djellaba. Elle y vient chaque jour chercher du «travail» : «Si c’est pour le ménage, c’est tant mieux. Mais si c’est pour une passe, je ne dis jamais non», lance-t-elle. Elle est de mèche avec une entremetteuse du quartier qui lui assure le gîte pour la passe. Cette dernière «arrose» les policiers et ces derniers ferment les yeux. Najiba, mère célibataire, deux enfants, vit avec cinq autres femmes dans une même maison à Sidi Elkhadir, à Sidi Maârouf. «Nous avons toutes des enfants. On doit payer 300 DH pour la propriétaire, 300 DH pour la personne qui nous garde les enfants. Il faut nourrir ces enfants, leur acheter des vêtements, les envoyer à l’école… Vous comprenez pourquoi je vends mon corps à 100 DH la passe», avoue Najiba, dépitée. Le lieu de la passe ? Chez l’entremetteuse, chez le client, ou encore dans certaines salles de cinéma. Les séances de l’après-midi servent à accueillir les ébats sexuels de ceux qui ne peuvent se payer une chambre chez l’entremetteuse. Une bonne partie des salles de cinéma, du moins celles encore ouvertes, sont concernées par ce business. D’ailleurs, il n’est pas rare de trouver à proximité de ces salles des femmes reconnaissables à leurs regards aguichants et à leur démarche provocante.

    «La passe varie selon la tête du client et la nature de la prestation. Une salle de cinéma, c’est pas ce qu’il y a de plus confortable», explique le serveur d’un café à proximité d’une salle de cinéma au centre-ville.

    Les filles de joie, on les trouve aussi, la nuit, du côté du boulevard d’Anfa, à l’affût de clients potentiels. Le racolage bat son plein : des voitures s’arrêtent et disparaissent dans le noir à la recherche d’une «planque» où pratiquer, si ce n’est dans les voitures mêmes, ou dans les taxis en contrepartie d’un pécule pour le chauffeur. Parmi ces prostituées, quelques-unes sont des SDF. Là, l’ambiances est glauque, et, parfois, elles se contentent de montants dérisoires pour une passe (15 ou 20 DH), pour se procurer de quoi s’acheter de la drogue, ou leur bouteille de vin. Il leur arrive d’être brutalement agressées et poursuivies par la police.

    D’autres, un peu plus «préservées», se placent près des hôtels longeant le boulevard d’Anfa où elles se querellent constamment pour un meilleur emplacement. Ce même type de prostitution est répandu dans les quartiers populaires. A Sidi Bernoussi extension, là où de nouveaux immeubles poussent chaque jour, des prostituées vivant dans les bidonvilles avoisinants se rabattent sur les maçons et autres ouvriers des chantiers; la passe va de 20 à 50 DH et l’acte est consommé sur le chantier même.

    Direction Tanger. La ville du détroit, la nuit tombée, vit au rythme de visiteurs venus goûter aux délices d’une chair, pas trop chère, assez attirante, abondante à satiété. Lieu : un hôtel trois étoiles, sur la corniche, face à la mer. Les passes y sont quotidiennes, dans un cadre plus feutré, plus confortable. A proximité : une discothèque. Une clientèle masculine diversifiée : nationaux, Espagnols, Français, Hollandais, MRE, ressortissants de pays du Golfe. De l’alcool à profusion, on s’amuse. La clientèle féminine : des prostituées, de 18 à 30 ans, venues en majorité d’autres villes (Fès, Meknès, Taounate, Azrou, Sefrou, Asilah, Larache…), pour être plus discrètes et pour rencontrer des clients plus généreux. Chacune a son histoire.

    Là encore, c’est la misère qui pousse la fille à vendre son corps, mais ce n’est pas la seule raison. Il y a même des filles qui ont fait des études, certaines ayant des diplômes universitaires. Siham et Malika, deux sœurs, 30 et 22 ans, viennent de Sefrou. La première a une licence en langues, sa cadette a laissé tomber les études au niveau du collège. «Je me suis mariée à 16 ans avec un homme que je n’aimais pas, mes parents me l’ont imposé. Ça n’a pas duré plus de deux ans, j’ai eu avec cet homme une fille, elle a maintenant 12 ans. J’ai repris mes études après le divorce, mais une fois diplômée, pas de travail», se désole Siham. La suite coule de source : de Fès, elle met le cap sur Tanger, pour vendre son corps et gagner de l’argent.

    «Ici, les clients sont généreux, et on passe inaperçues. On ne se plaint pas, nos corps sont encore jeunes et séduisants pour attirer une bonne clientèle, ce qui nous a permis de louer un appartement pas loin de cet hôtel à 3 500 DH le mois», reprend Siham. Malika, la cadette, était elle aussi, mariée, mais à un Saoudien. Pas pour longtemps. Juste ce qu’il fallait à ce dernier pour profiter d’une chair fraîche, et pour elle de se faire offrir quelques bijoux. Elle ne parle pas, écoute sa sœur raconter leur histoire, sans broncher. L’ambiance s’échauffe dans la boîte. Par grappes, les filles sont réunies en cercles autour de tables, en train de boire, et d’attendre un signe du client. La discothèque n’est qu’un lieu de rencontres, et la soirée qui dure jusqu’à trois heures du matin est égrenée par des passes dans l’hôtel d’à côté, ou dans d’autres. La passe coûte de 400 à 1 000 dirhams, c’est en fonction de l’heure de la nuit à laquelle elle a lieu, et selon sa durée. La moisson journalière de la fille peut atteindre jusqu’à 1 500 DH par jour, mais il y a des jours où elle ne gagne pas le moindre sou.

    «Les filles ont des charges liées à leur activité, raconte un client habitué du lieu. Les intermédiaires sont nombreux, et pour continuer à fréquenter cette boîte elle se doit de s’acquitter des pourboires au serveur, à la préposée au vestiaire, au videur, au chauffeur de taxi et au réceptionniste de l’hôtel. A chacun d’eux elle donne entre 50 et 100 DH. Mais les clients mettent souvent la main à la poche pour les aider. Ici, les filles préfèrent l’hôtel à l’appartement, elles se méfient de clients agressifs et brutaux, elles y sont plus à l’aise. Il faut ajouter à ces charges la dîme de la police quand la fille est arrêtée lors d’une rafle, c’est pourquoi elles préfèrent ne jamais s’afficher dans la rue avec un client, mais que ce dernier les rejoint à l’hôtel». La prostitution de ce niveau bat son plein dans toutes les grandes villes. La clientèle est souvent constituée de cadres de sociétés, de fonctionnaires, de commerçants plus ou moins fortunés, et d’étrangers qui font miroiter leurs devises en échange de jeunes filles à peine pubères. Elle se pratique dans des hôtels moyenne gamme, ou dans des appartements appartenant à des entremetteuses.

    Cette prostitution finance également Daech.

    La prostitution au Maroc finance-t-elle Daech ?
    Le président du Centre marocain d’études stratégiques (CMES) a fait une inattendue révélation à un site d’information de l’armée américaine : Daech s’intéresserait aux prostituées marocaines. En effet, Mohamed Benhammou, professeur à l’université Mohammed V – Souissi de Rabat, expert international sur les questions de sécurité et de terrorisme et président du Centre marocain d’études stratégiques – CMES, a révélé que le groupe terroriste en Syrie et Irak, Daech, a commencé à recruter des prostituées au Maroc.

    Faisant sa révélation au site Magharebia, web-média d’information, édité par le commandement de l’armée américaine en Afrique, l’US Africom, le Pr Benhammou a déclaré qu’il existe une dimension nouvelle concernant le voyage des femmes marocaines vers la Syrie et l’Irak, pour aller rejoindre Daech. Cette dimension est liée aux réseaux de prostitution dont l’attention s’est tournée vers la région lorsque la guerre a éclaté en Syrie.

    Mohamed Benhammou a expliqué que le CMES, le Think Tank qu’il préside, avait il y a trois ans, publié un rapport sur le crime transnational dans lequel, il relevait d’intenses activités des réseaux mondiaux de prostitution, impliquant des femmes marocaines, vers la Turquie et la Jordanie et ce en parallèle avec l’émergence en Syrie et en Irak du groupe Daech.

    Selon Benhammou, Daech et les réseaux de prostitution travaillant pour lui, exploitent le désir des filles marocaines d’immigrer en Europe et les attirent vers la Turquie, où de nombreuses jeunes filles ainsi trompées, se sont retrouvées otages de ces réseaux, qui vendaient leurs corps aux combattants de Syrie. Une fois à Istanbul, en Turquie, ou en Syrie, les candidates à l’immigration clandestine ne maîtrisent plus leur sort. Les réseaux de prostitution leur confisquent leurs passeports. Et puis, ils les exploitent sur place dans la prostitution, généralement pour le compte de leurs clients, originaires notamment du Golfe. Elles sont donc prises dans le piège. Elles ont en commun plusieurs caractéristiques: belles, jeunes, analphabètes et originaires pour leur majorité de petites localités et de patelins. Ce qui voulait dire qu’elles ont été triées méticuleusement. Elles sont issues de familles modestes, de familles à problèmes ou divorcées. Elles font des allers-retours Casa-Istanbul, sachant qu’elles sont discrètes. On peut meme assister à certaines disputes entre deux prostituées au sujet d’un client régulier. Elles se sont habituées à leur nouveau « métier », très rentable. Elles percevaient chacune jusqu’à 15.000 dollars par mois. Ce qui les pousse à se professionnaliser, ayant parfois le consentement et la bénédiction de leurs parents ou de leurs proches. Quand on a commencé à parler de l’appel à « Jihad An-Nikah » en Syrie, et avec la présence importante de femmes dans ces zones de guerre, il existe un lien entre les réseaux de prostitution, d’un côté, et les réseaux de criminalité transnationale et les réseaux terroristes, de l’autre. Au Vietnam, les prostitués tiraient des renseignements de l’armée française puis de l’armée américaine. Certaines prostituées sont exploitées par ces groupes terroristes comme Daech. Sur le plan sexuel, les membres de Daech font croire aux prostituées qu’elles servent la bonne cause et que c’est un moyen de se repentir. Bien plus que cela, ils leur proposent le double de ce qu’elles touchaient en les persuadant qu’elles peuvent tirer profit de leurs relations sexuelles, en devenant émissaires entre leurs réseaux ou en devenant des agents de renseignement auprès des camps adverses ou des Etats ciblés. Ces prostitués sont originaires du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, mais aussi de l’Afrique subsaharienne et de l’Europe. La plupart d’entre elles sont arabes. C’est ce qu’on appelle les « putes de guerre », l’appellation existe dans les livres qui relatent l’histoire de la prostitution et de la guerre. En tout cas, il ne faut pas faire la séparation entre terrorisme et criminalité transnationale. La différence, s’il y en a vraiment, réside dans l’objectif de chaque groupe. Pour le premier, il est idéologique. Pour les seconds, il est matériel. En dehors de cette différence, les criminels usent de tous les moyens de renseignement pour atteindre leur objectif. Il y a une interconnexion entre les deux.

    Mohamed Benhammou en a dit :

    ‘‘Daech a profité de cette situation pour rallier les réseaux de prostitution et recruter des femmes pour le groupe dans le cadre du jihad annikah’’.

    Le président du CMES a ajouté :

    « Daech propose aux prostituées un ensemble d’incitations financières et morales, comme un salaire mensuel, une chance de se repentir, de sortir du cercle de l’illégalité et d’effacer leur passé en s’adonnant au jihad, ainsi qu’une possibilité de continuer à exercer leur profession sous le prétexte du mariage avec les combattants du groupe ».

    Mohamed Benhammou conclut :

    « C’est ainsi qu’est né le jihad annikah, par le biais d’une alliance entre Daech et les réseaux de prostitution mondiaux. Ce groupe terroriste cherche à offrir à ses combattants stabilité émotionnelle et calme, tandis que les réseaux de prostitution et les trafiquants d’êtres humains veulent de l’argent. »

    A noter que selon le site de l’armée US, Magharebia, le phénomène des femmes marocaines voyageant vers la Syrie et l’Irak a pris ces derniers mois une dimension alarmante, le nombre de ces femmes étant estimé entre 300 et 500.

    Source : Decryptnews, 18 fév 2016

    Tags : Maroc, prostitution, Daech, terrorisme, Syrie,

  • Maroc : la croisière coule et le peuple s’amuse

    Qu’il soit à tort ou à raison, le Makhzen peut compter sur le soutien de la population marocaine dans son « tcharmil » contre les pays voisins.

    En effet, pour la population marocaine, les autorités marocaines ont toujours raison lorsqu’il s’agit du conflit du Sahara Occidental ou de son conflit avec l’Algérie, pays que Rabat n’a pas hésité à attaquer en 1963. La même conclusion est valable pour l’Afrique du Sud qui se trouve à plus de 11.000 km de distance. Ils partagent avec leur régime cette obsession pour ce Grand Maroc qui n’a existé que dans les livres mensongers d’une monarchie sanguinaire dont la seule mission est de servir les intérêts de la France.

    Pour maintenir ce délire populaire, le palais royal entretient la même technique qu’elle utilise pour charmer les touristes à la Place Jamaa El Fna : le « halqa » pour faire danser les citoyens au rythme des poisons de ces couleuvres charmés par un fakir qui finit souvent mordu par ses créatures.

    Pour entretenir le délire de l’occupation du Sahara Occidental, il ne manque pas d’imagination, notamment lorsqu’il s’agit d’une conjoncture aussi difficile que l’actuelle dans laquelle la communauté internationale, y compris la France, premier allié du Maroc dans le contentieux sahraoui, reconnaissent le leadership de l’Algérie dans la région de l’Afrique du Nord. Un fait qui fait des grincements à Rabat où les agitateurs du pouvoir ont dépensé des millions de dollars en lobbying pour vendre un leadership qui n’existe que dans les dépêches de la MAP et dans l’imagination de certains prétendu démocrates toujours prêts à dégainer contre les sahraouis, l’Algérie pendant qu’il garde le silence sur l’occupation de Ceuta et Melilla.

    Une caractéristique commune prédomine dans la pensée de ces pseudo-démocrates marocains qui en France n’hésitent pas à se servir de leurs casques de moto pour défoncer les crânes des citoyens français. Cette caractéristique est leur obsession pour l’ouverture des frontières alors qu’ils savent que cela supposerait une bouffée d’oxygène pour un régime étouffé par la crise sociale et financière. C’est cela aussi l’exception marocaine, des contradictions à gogo. Alors, lorsque tout va mal, il suffit d’organiser une bonne « halqa » pour prétendre que le gouvernement marocain vient de marquer un point dans le conflit sahraoui pour que tous les marocains soient contents et oublient que leur seul ennemi n’est pas l’Algérie ni le Polisario, mais Mohammed VI, Fouad Ali El Himma&Cie.

    Que les marocains le veuillent ou pas, aucune « halqa » ne saurait cacher la vérité sur un fait qui fait l’unanimité au monde entier : le leader de la région est l’Algérie alors que le Maroc veut bâtir sa célébrité sur les débris des attentats commis par ses citoyens partout en Europe. Un narco-Etat terroriste que Paris a imposé aux européens et dont l’alliance n’a rapporté que la montée du danger dans la région du Sahel. Autant en Europe qu’en Afrique, le problème est le même : l’alliance franco-marocaine.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Libye, Sahel, France, Union Européenne, terrorisme,

  • Diplomatie africaine : la RCA tourne le dos à l’Algérie en faveur du Maroc (ABangui)

    Bangui (République centrafricaine) – Ce jeudi 23 janvier, l’entretien bilatéral entre le Ministre marocain des Affaires Étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’étranger, Monsieur Nasser Bourita et son homologue centrafricaine, madame Sylvie Baïpou Temon est conforté par l’ouverture d’un consulat général centrafricain à Laâyoune en territoire du Sahara occidental. Ce qui n’a pas plu à l’Algérie, qui a très vite réagi en publiant un communiqué pour fustiger la « décision unilatérale » de la RCA d’ouvrir un consulat au Sahara occidental.

    « L’Algérie a pris connaissance des décisions unilatérales des gouvernements de la République centrafricaine et du Sao Tomé-et-Principe d’ouvrir des représentations consulaires à Laâyoune, ville occupée du Sahara occidental »,a indiqué jeudi un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

    « Ces décisions qui ne peuvent en aucun cas avoir un quelconque effet sur le statut juridique du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, représentent une nouvelle violation des normes du droit international, des décisions et des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies, relatives à la question du Sahara occidental », s’alarme le gouvernement algérien qui n’a pas cessé d’être en colère contre la République centrafricaine.

    « Elles transgressent aussi les fondements mêmes des relations entre les pays africains tenus de se conformer en toute circonstance aux règles et principes de l’Union africaine, lesquels impliquent un devoir d’unité et de solidarité entre les pays fondateurs de l’Union indique le même communiqué.

    « Ces décisions ne concourent pas, enfin, à favoriser l’interaction requise entre les pays africains et risquent de compromettre sérieusement leur marche résolue vers la réalisation des objectifs qu’ils se sont assignés et qu’ils ont consignés dans l’acte constitutif de l’Union », a ajouté le communiqué du gouvernement algérien.

    Cependant, à Bangui, certains observateurs pensent que Les « Russes doivent faire triste mine, car Poutine est hostile à la marocanité du Sahara occidental. Il faut espérer que Mme Baipo-Temon n’ait pas eu une initiative personnelle comme pour le Kosovo ».

    Même si à Bangui le gouvernement n’a pas souhaité réagir au communiqué du gouvernement algérien, tout porte à croire que cette décision politique d’importance des autorités centrafricaine serait un coup de canifs dans le partenariat entre le président Faustin Archange TOUADERA et ses amis de la Russie.

    Il faut noter au passage que Le Maroc préside la Commission et le Fonds de consolidation de la paix de l’ONU pour la RCA. Un petit geste avait été demandé par les autorités centrafricaines au Royaume du Maroc pour payer les contributions à ‘ONU. Tant pis pour la Russie qui va être déçue devant cette reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le virage de FAT s’amorce très délicat pour le pays, selon une source au ministère des Affaires étrangères à Bangui.

    Source : abangui.com,  25 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, consulats,