Catégorie : Maroc

  • Maroc : Le roi encourage le peuple à l’assistanat

    Par Mohammed Raji

    Le roi se baladait comme d’habitude en voiture et avec lui son fils ainé le prince héritier. Au rond point le roi s’arrêta devant le policier chargé de réguler la circulation et demanda à son fils, âgé de cinq ans, s’il veut être policier quand il serait grand. Au lieu du fils du roi, c’est le policier qui répond en disant qu’il souhaite que le prince hériter accèdera au trône de ses glorieux ancêtres. Puis le policier se fend d’éloges du roi. Le roi a bien entendu apprécié ce qu’a dit le policier et en retour il lui a fait immédiatement d’un cadeau d’une Grima [agrément d’exploitation d’un taxi ]. Le roi en question est Mohamed VI.

    Si cette histoire, rapportée par le journal Al Jareda Al Aoula, est véridique, les Marocains doivent de rendre compte qu’il n’y aura pas de changement même si on attend l’ère de Hassan III.

    Force est de reconnaître que ce qui a détruit notre pays et lui a valu des rangs honteux dans les classements mondiaux, c’est l’économie de rentiers qui profite aux nantis et non au peuple. Bien sûr on n’a pas besoin ici des gros mots de politiciens pour définir ce qu’est l’assistanat. Ca signifie tout simplement s’approprier injustement les droits des autres. Il en va des agréments des transports, les GRIMA, que le roi distribue aux citoyens qui demandent son aide dans des lettres écrites de la même façon qu’un mendiant implore la charité des passants. Les états qui respectent leurs citoyens ne font pas d’eux des mendiants qui implorent la charité du glorieux trône mais construisent pour eux des usines et des industries à même de leur permettre de gagner leurs vies avec dignité et respect. A supposé, ce qui est bien entendu n’est pas le cas, que ces agréments ne sont distribués qu’à ceux qui les méritent des pauvres et laissés pour compte, il n’en demeure pas moins que ceci n’honore pas du tout le citoyen marocain. L’emploi, la santé et l’enseignement sont des droits garantis par la constitution et l’Etat se doit d’assurer aux citoyens des conditions de vie dignes au lieu de l’humilier de cette façon.

    Mais encore, le roi ne peut attribuer ces agréments à son bon vouloir sans contrôle ni supervision en les offrant à quiconque lui fasse un éloge. Car ceci contribue à fabriquer des armées de courtisans qui au lieu de gagner leurs vies à la sueur de leurs fronts le font en débitant des acclamations et des éloges souvent non crédibles. Le roi encourage ainsi son peuple à l’assistanat.

    Ceci fait des Marocains un peuple sans dignité, qui vit sur les dons et les offrandes alors qu’on n’a pas besoin de quelqu’un qui ait pitié de nous mais de quelqu’un qui assure le partage des richesses du pays d’une manière équitable. Songez au président algérien qui disait que contrairement aux marocains lui ne distribue pas la soupe de ramadan aux pauvres mais des clés d’appartements meublés. Et même si on sait que marocains et algériens vivent la même situation il convient quand bien même que les responsables marocains méditent ce que dit le président Bouteflika et arrêtent de se comporter avec nous comme si nous étions des minables mendiants à la merci de la moquerie des amis et des ennemies.

    Lors la finale de la coupe du trône du football opposant le MAS de Fès et l’équipe des FAR , l’entraîneur Rachid Taoussi a endossé ses habits d’homme sans scrupules en offrant au prince Moulay Rachid qui présidé la rencontre un cadeau sous forme de maillot de foot. Le maillot a été mets dans un sac et plusieurs lettres de demande d’aide à destination du prince y ont été glissées. Après cela qu’on ne vient pas s’interroger pourquoi le sport marocain dans toutes ses disciplines vit des crises successives. Si même les sportifs, censés savoir que gagner sa vit se fait à la sueur de son front , considèrent qu’il n’y a aucune raison de travailler dur pour gagner dignement du moment que la charité d’un membre de la famille royale peut assurer un revenu constant pour toute une vie. Sans trimer et sans souffrir.

    Toujours à propos des sportifs, il est à noter que beaucoup de chanceux anciens joueurs possèdent des agréments de transport qu’ils louent pour des millions alors qu’ils ne les méritent pas. Il y en a même qui possèdent des milliers d’hectares de terres agricoles comme cadeau pour avoir « honorer » le Maroc dans les manifestations internationales. Comme Hicham El Guerrouj qui s’est fait attribué de larges terrains agricoles fertiles dans la région de Berkane

    Cette politique de l’Etat envers ses enfants est une maladie chronique qui a besoin d’un remède rapide. N’importe quel sportif qui entre en compétition le fait en premier pour intérêt personnel et ce n’est qu’après qu’il pense à faire honneur à la nation. Preuve en est que plus de 300 sportifs marocains se sont fait naturalisés dans d’autres pays et courent désormais sous d’autres couleurs . Non pas parce qu’ils sont moins patriotes mais parce qu’ils ont découvert que leur avenir est incertain s’ils continuent à conquérir pour le drapeau marocain.

    Ainsi Hicham El Guerrouj ne mérite pas les terres que l’Etat lui a attribuées parce que tout d’abord il a déjà accumulé beaucoup de millions en gagnant des médailles dans les meetings parce que ensuite la fédération lui verse une rémunération sous forme de salaire et parce que enfin ce que Hicham El Guerrouj a fait pour le Maroc était de son devoir attendu que c’est le Maroc qui lui a offert des équipements, l’a nourrit et logé pendant sa préparation , lui a payé des billets d’avion et des chambres d’hôtels…. Encore une fois servir la nation est un devoir de tous et celui qui n’apprécie pas cela n’a qu’à chercher une autre nationalité au lieu de s’approprier injustement les terres de l’Etat.

    Et soit dit en passant, savez-vous que quand la Suisse, un des pays les plus riches au monde, a voulu honorer Roger Federer, le champion qui a hissé le drapeau helvétique des dizaines de fois dans divers manifestations internationales, la fédération suisse ne lui a pas attribué des hectares de terres agricoles ni des agréments de transports ni même un petit terrain , mais elle s’est contenté de lui offrir comme petit cadeau une vache croisée. Et bien entendu c’est à la charge du tennisman de nourrir la vache.

    Les pays développés sont arrivés là où ils sont , non pas en étant complaisants avec certains de leurs citoyens mais en le traitant dans le cadre de la loi égale pour tous . Non pas en distribuant les richesses du pays aux chanceux comme ça se fait chez nous, mais en le mettant au profit de tous sans distinction. Et c’est ça qui nous manque au Maroc pour mettre fin aux égarements de sa politique boiteuse.

    Quand le prince héritier régnera un jour et verra comment son père a distribué dons et offrandes aux gens pour le moindre mot d’éloge et d’acclamation, il gouvernera sans doutes en suivant la même logique. En conséquence on n’a qu’à ajourner nos rêves d’un Maroc de justice et d’égalité des chances jusqu’au règne du roi Mohamed VII qui arrivera après celui de Hassan III, l’actuel prince héritier.

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    Tags : Maroc, Mohammed VI, monarchie marocaine, assistanat,

  • Algérie-Maroc , Les Américains poussent-ils au dégel ?

    Par Mohamed Benchicou

    Mardi, à la surprise générale, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a révélé l’existence du projet d’études d’un gazoduc algéro-marocain pour approvisionner le royaume à partir de Hassi Rmel. Ainsi donc, l’Algérie envisage de vendre du gaz au Maroc, en dépit de la guerre froide que se livrent les deux pays en raison du conflit au Sahara occidental.

    Mieux : M. Yousfi a ajouté que le partenariat énergétique algéro-marocain va aboutir à la conclusion prochaine d’un partenariat entre Sonelgaz et le bureau marocain de l’électricité et du gaz et d’un projet commun «d’arrimage » au marché européen. Curieux… L’initiative est d’autant plus étonnante que l’Algérie a, jusqu’ici, soigneusement évité une collaboration avec Rabat dans le domaine du gaz. En dehors des droits que le Maroc perçoit pour le passage du gaz d’Algérie vers la péninsule ibérique, par le gazoduc Pedro Duran Farrell, aucune coopération ne lie les deux pays. Mieux, un nouveau gazoduc, le Medgaz, entrera bientôt en service et reliera directement l’Algérie à l’Espagne

    alors même que les capacités du premier ne sont pas pleinement utilisées. Alors, comment en eston venu à parler d’un prochain gazoduc algéro-marocain pour approvisionner le royaume à partir de Hassi Rmel ? La réponse est dans la fracassante déclaration, mercredi 23 février, lors d’une conférence de presse, de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui nous apprend que le Maroc et l’Algérie ont convenu d’une «initiative politique destinée à renforcer leurs relations bilatérales », que «des efforts étaient faits par l’Algérie et le Maroc pour favoriser un climat positif» et que «l’Algérie travaille à accroître ses relations avec ses amis et frères marocains». La sortie de Youcef Yousfi était ainsi annoncée dans ce discours de nouveau type, comme l’une des premières concrétisations de cet accord algéro-marocain dont personne n’avait deviné l’existence. «Trois ministres vont se rendre dans les deux pays en mars prochain pour discuter des moyens nécessaires d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales dans des domaines sensibles, notamment l’énergie et l’agriculture» Quelques jours auparavant, et pour mieux attester d’un état d’esprit nouveau entre Alger et Rabat

    le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, déclarait à la TV marocaine que Rabat était prêt à accueillir des membres du gouvernement algérien pour commencer une «ère nouvelle ». «Ere nouvelle», «initiative politique», «nouvelle dynamique aux relations bilatérales»… Quand les diplomates usent, à ce point, de vocables courtois, c’est que les évènements ont pris, à notre insu, une nouvelle tournure. Un vent nouveau souffle sur les rapports algéro-marocains, un vent d’ouest. Un vent américain. Des indiscrétions diplomatiques révélées par le bulletin confidentiel La Lettre de Méditerranée, avaient déjà fait état d’un plan qu’aurait concocté la Maison Blanche, et qui vise rien moins que la normalisation des relations entre le royaume chérifien, son allié traditionnel, et l’Algérie et à trouver une issue acceptable au conflit du Sahara occidental. On réalise, en effet, que les généreuses déclarations de Medelci et Yousfi se font entendre une semaine après la visite à Alger du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques, William Burns. Selon des sources diplomatiques, l’une des missions à Alger du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires politiques, William Burns, était de baliser un terrain d’entente entre Alger et Rabat, et de proposer une issue acceptable au conflit du Sahara occidental.

    Ce qui semble accréditer ces thèses est que les deux entrevues qu’a eues à Alger William Burns avec le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci et ensuite avec le président Bouteflika à la résidence Djenane El Mufti, se sont déroulées en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Celui-là même qui d’habitude conduit la délégation algérienne aux négociations informelles sur le Sahara entre le Maroc et le Polisario. Le plan américain entre dans le cadre du programme de repositionnement de Washington dans la nouvelle carte géopolitique arabe. Il devrait recevoir l’aval des dirigeants des pays européens traditionnellement liés avec les deux pays maghrébins voisins.

    Les arguments américains

    Curieusement, on retrouve dans la bouche de Youcef Yousfi les arguments américains développés par le think tank américain Institut Peterson sur le coût du «non-Maghreb». Le département d’Etat travaille sur les études de cet important think tank qui s’intéresse aux problèmes économiques internationaux. L’Institut Peterson (du nom de son président qui n’est autre que le président du Council on Foreign Relations et ancien secrétaire au commerce des États-Unis, Peter G.Peterson), jouit de tous les moyens et de toute l’attention des dirigeants américains. Il est dirigé par C. Fred Bergsten, anciennement secrétaire adjoint aux affaires internationales du département du Trésor américain. Parmi les autres membres importants du bureau des directeurs, on peut citer Nobuyuki Idei, ancien président de Sony Corporation ; David Rockefeller, ancien président de la Chase Manhattan Bank

    Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor des États-Unis ; Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne ; Laura D’Andrea Tyson, ancien président du Council of Economic Advisers du président des États-Unis ; Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis ; Chen Yuan, gouverneur de la Banque chinoise de développement ; Lord Browne de Madingley, Chief Executive de BP; Stanley Fischer, gouverneur de la Banque d’Israël ; Mario Monti, ancien commissaire européen ; Paul O’Neill, ancien secrétaire au Trésor des États-Unis ; David O’Reilly, président de Chevron Corporation, etc. Que dit le rapport du Peterson Institute(2) ? Il énumère les avantages dont bénéficieraient les peuples d’une Afrique du Nord dont les frontières seraient ouvertes. Malgré de nombreuses ressources (pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée ), des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année, des millions de jeunes continuent d’arriver sur le marché du travail — 50 % d’entre eux sont déjà au chômage.

    Remédier à ce déferlement exigerait, pendant deux décennies, un rythme de croissance plus élevé que celui de la Chine. Aussi, la perte des deux points de croissance que coûtent les frontières fermées représente un défi. Huit milliards de dollars de capitaux privés fuient la région chaque année et s’ajoutent au stock existant, estimé à 200 milliards de dollars. Dans le domaine de l’énergie, note l’institut, l’Algérie est le troisième pourvoyeur de gaz pour l’Europe, après la Russie et la Norvège. Le Maroc détient près de la moitié des réserves mondiales de phosphates ; mais, pour les transformer en engrais, il faut de l’énergie, du soufre et de l’ammoniac, trois intrants dont l’Algérie dispose en abondance et à des prix très compétitifs.

    Parmi les grands marchés d’engrais de l’Office chérifien des phosphates (OCP), on trouve l’Inde, le Brésil et la Chine. Un partenariat entre la Sonatrach algérienne, l’entreprise publique qui joue un rôle central dans l’industrie pétrolière nationale, et l’OCP pourrait faire du Maghreb la base de production d’engrais la plus compétitive du monde, entraînant dans son sillage de nombreuses entreprises de sous-traitance et des investisseurs des cinq continents, sans compter un nombre incalculable d’emplois.

    L’affaiblissement diplomatique de Bouteflika

    Ce qui a précipité l’accord est sans doute l’avalanche des dernières révolutions arabes qui ont affaibli le régime de Bouteflika. Il n’a plus les moyens de son ancienne arrogance. L’Algérie de Bouteflika est diminuée diplomatiquement. Même si elle n’a pas subi de fortes insurrections populaires, elle a été fortement affaiblie sur le plan interne et externe par les évènements de Tunisie et d’Égypte. Le fait que le régime de Bouteflika s’est vu assimilé aux pouvoirs dictatoriaux du monde arabe et que les évènements l’aient conduit à se justifier puis à faire des concessions, l’a fortement fragilisé. Bouteflika est apparu comme un président sans grande légitimité (révélations de WikiLeaks sur les fraudes aux élections de 2009), obligé de négocier ses soutiens extérieurs pour rester au pouvoir.

    On peut, sans risque de se tromper, conclure que les Américains ont cherché à profiter de la situation. Ils ont forcé la main d’un pouvoir qui est en situation de demandeur. La crise algéro-marocaine serait sur le point donc d’être réglée et la réouverture des frontières ne saurait tarder. Pour le meilleur ou bien pour le pire ? Quand vous leur posez la question, les Américains disent vouloir agir dans le seul but de résoudre l’instabilité politique et l’absence de démocratie qui sont des facteurs inquiétants pour l’avenir. C’est l’avenir, justement, qui nous le dira.

    Le soir d’Algérie, 3 mars 2011
    Tags : Maroc, Algérie, Printemps Arabe, gaz, Bouteflika,
  • Le Maroc inonde l’Algérie de milliers de plants de cannabis (Wikilelaks)

    LE MAROC INONDE L’ALGÉRIE DE MILLIERS DE PLANTS DE CANNABIS. Ces graines qui nous viennent du Royaume

    Les quantités de saisies ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtéesLes quantités de saisies ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtées

    L’augmentation de saisies en ce qui concerne l’herbe, les graines et les plants de cannabis, utilisés pour la culture de cette drogue, laisse perplexe. En effet, en ce qui concerne l’herbe, l’augmentation est de 100%. Elle est de plus de 73% pour les graines et plus de 630% pour les plants de cannabis.

    En 2009, un message de l’ambassade américaine à Alger, dévoilé, 2 ans après par WikiLeaks, affirmait que l’Algérie était devenue le principal pays de transit de la drogue venant du Maroc et des pays d’Amérique du Sud vers l’Europe. Selon le même document, malgré le passage de ces quantités, la santé des Algériens n’était pas menacée. Les choses semblent avoir bien évolué depuis cette date. Et c’est le dernier bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt) qui le confirme.

    Ce bilan fait état d’une baisse de plus de 53% des quantités de résine de cannabis saisies. Ce qui rassure à plus d’un titre sur la lutte contre ce fléau rampant et la réussite de la stratégie sécuritaire – avec des moyens importants, faut-il le souligner – mise en place qui a affaibli, d’un côté, les réseaux de trafic de cannabis dont un grand nombre a été démantelé, et a barré les routes de la drogue en renforçant le contrôle sur les frontières. Ainsi et selon l’Onlcdt, sur les 11 premiers mois de l’année 2017, les différents services de sécurité ont saisi plus de 48.903 kg de résine de cannabis contre 106.035,364 kg durant la même période de 2016. Cependant, et à bien voir le bilan publié par l’Office, si la baisse enregistrée dans les saisies, que ce soit celle de la résine de cannabis, la cocaïne (-89,36%), l’héroïne (-28,73%) ou encore les graines et les plants d’opium (-100%), l’augmentation de saisies en ce qui concerne l’herbe, les graines et les plants de cannabis laisse perplexe. En effet, en ce qui concerne l’herbe, l’augmentation est de 100%. Elle est de plus de 73% pour les graines et plus de 630% pour les plants de cannabis. Les augmentations enregistrées concernent également le crack (2644,35%), les psychotropes (7,78%) et les gélules (1009,38%). L’herbe, les graines et les plants de cannabis sont utilisés pour la culture de cette drogue et durant l’année 2017, plus de 21 affaires liées à la culture du cannabis ont été traitées en Algérie menant à l’arrestation de 27 cultivateurs de cannabis.

    Les quantités de saisies relatives à la culture de la résine de cannabis en Algérie ne semblent pas, à première vue, alarmantes. Ni même le nombre de personnes arrêtées. Cependant, si on rappelle que, selon les spécialistes internationaux de la lutte contre le trafic, les quantités saisies dans un pays ne représentent généralement que 10% des quantités en circulation, cela donne clairement une idée sur une activité florissante dans le pays. L’Algérie risque ainsi de passer d’un pays de transit et de consommation à un pays de production. Le danger est là et il nous vient de notre voisin de l’Ouest, chiffres à l’appui. Puisque 80% des saisies de cannabis opérées, l’ont été dans la région ouest du pays. Une vraie «guerre» que mène le Makhzen contre l’Algérie. Et pourtant, dès que cette vérité est dite par les responsables algériens, le Maroc se «déchaîne» et accuse l’Algérie de l’attaquer. Le proverbe «il m’a frappé et a pleuré, il m’a devancé et il s’est plaint», semble bien être sa place dans ce cas-là. Mais heureusement que l’Algérie n’est pas le seul pays à dénoncer la production marocaine de drogue.

    Dernièrement, c’était l’Espagne qui s’était plaint de la drogue du Royaume chérifien. Il y a aussi tous les rapports des organismes de l’ONU qui affirment que l’économie du Maroc repose sur l’«or brun» à plus de 23%. Ce chiffre correspond au poids qu’occupe le cannabis dans le PIB du royaume.
    Le marché de la drogue brasse quelque 23 milliards de dollars dans ce pays, classé par l’agence onusienne de lutte contre le trafic de drogue, en tête des narco-Etats de la planète.

    Alors quand Messahel évoque le transport par la Royal Air Maroc d’autre chose que des passagers, ou que les succursales des banques marocaines en Afrique versent dans le blanchiment d’argent, il n’y a pas de quoi s’étonner. Car, pour blanchir une masse monétaire de cette ampleur, les petites combines ne suffisent pas! Et il faut employer les gros moyens.

    Ce qui amène pas mal d’observateurs à dire, sans trop de risque de se tromper, qu’il existe une sorte de complicité au sein de l’administration économique marocaine, car les puissants narcotrafiquants marocains parviennent à injecter les bénéfices de leur trafic dans l’économie formelle, sans que l’on n’entende jamais parler de l’arrestation d’un baron de la drogue.

    «La production totale de cannabis au Maroc durant la saison 2015-2016 est estimée à 700 tonnes métriques, ce qui équivaut à 23% du PIB marocain estimé à 100 milliards de dollars», a précisé le Département d’Etat américain dans un rapport sur le trafic de stupéfiants à l’échelle internationale publié le 3 mars 2017. Le Département d’Etat a également fait savoir que le Maroc, qui occupe déjà le rang de premier producteur et exportateur de cannabis au monde, est devenu un important pays de transit de cocaïne provenant de l’Amérique du Sud en direction de l’Europe, comme en attestent les deux saisies record de cette drogue qui ont eu lieu l’an passé à Oujda (250 kg) et à Dakhla (1230 kg). Lorsqu’on sait que sur la production estimée de cannabis, il y a 10 fois plus de saisies en Algérie qu’au Maroc, on comprend que Rabat qui, selon le rapport du Département américain, «a reconnu ses limites en matière de lutte contre la drogue», se cache derrière de faux prétextes pour dissimuler les complicités au niveau des institutions du pays.

    L’argumentaire marocain ne tient pas la route, ce qui a amené d’ailleurs, l’ouverture en février 2017, à Rabat, par l’administration américaine chargée de la lutte contre la drogue (Drug Enforcement Administration/DEA) d’un premier bureau régional en Afrique. Malgré l’ouverture de ce bureau, les dénonciations communes de la production marocaine de drogue, le problème de l’Algérie reste entier. Le pays est confronté à un réel danger et dépense des sommes colossales pour lutter contre ce fléau, non seulement dans la lutte contre ce trafic mais aussi pour la prise en charge des toxicomanes dont le nombre est en augmentation permanente. L’Algérie compte plus d’un million et demi de consommateurs, dont près de 20.000 toxicomanes pris en charge l’année dernière. Et il s’agit, malheureusement, de jeunes de moins de 35 ans. Le danger qui était à nos portes semble vouloir maintenant s’implanter dans notre «maison» Algérie. Le temps n’est plus à la dénonciation, mais à la riposte rapide et efficace. Et même si cela doit «fâcher» «notre ami le roi», alors soit, qu’il se fâche!

    L’expression, 4 mars 2018

    Tags : Maroc, Algérie, cannabis, haschich, drogue, Kif,

  • Sahara Occidental : Le Polisario met à nu la France

    Djamel Boukrine.

    «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye».«Nous espérons voir le Conseil de sécurité décider un mécanisme de surveillance et de contrôle des droits de l’homme au Sahara Occidental», déclare Abdelkader Taleb Omar, le Premier ministre sahraoui, en marge du 6e congrès de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) qui a clôturé ses travaux hier à Aousserd.

    Cet appel, le énième du genre, sera-t-il entendu vendredi prochain par l’instance onusienne lors de sa réunion pour proroger le mandat de la Minurso, mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental? Peu probable. Tout comme l’adoption d’une résolution pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination promis aux Sahraouis par l’ONU en 1991 selon lequel «le peuple du Sahara Occidental choisira, librement et démocratiquement, entre l’indépendance et l’intégration au Maroc».

    Fait nouveau, les responsables sahraouis souhaitent cette fois voir le Conseil de sécurité renouveler le mandat de la Minurso pour six mois seulement et non pour une année, comme il est d’usage depuis la création de ce mécanisme onusien.

    Le prochain congrès du Polisario pourrait opter pour le recours à l’action armée. En attendant ce congrès, les Quinze discutent sur la possibilité de confier au Haut commissariat pour les réfugiés installé à Genève la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental. Raison de cette réponse «honteuse» : la France, la patrie des droits de l’homme et dont l’engagement pour la défense des droits de l’homme dans le monde et des «révoltes arabes» est connu, s’oppose, dans la continuité de sa «relation privilégiée» avec le Palais royal, à tout élargissement de la Minurso.

    Même si de l’avis de tous les connaisseurs de ce vieux conflit, un changement de cap de la position française pourrait faire avancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, sous les auspices de Christopher Ross et enlever à la Minurso sa singularité : celle de la seule mission de maintien de la paix de l’ONU à ne pas avoir une composante «droits de l’Homme» dans son mandat.

    Omar Mansour, le représentant du Front Polisario en France, appelle Paris à revoir sa position comme elle l’a revue lors de la «révolution du Jasmin» en Tunisie. «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye, au nom des droits de l’homme, mais d’exercer une pression sur la monarchie marocaine afin de l’amener à respecter les droits de l’homme bafoués dans les territoires occupés», dit-il.

    Horizons, 24 avr 2011

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, France, droits de l’homme, ONU; MINURSO,

  • Belgique : La princesse Lalla Salma du Maroc dans la DH de ce jeudi !

    La dh.be consacre son édition de ce jeudi une page à la princesse marocaine Lalla Salma.

    Sous le titre de « Où est passée la Princesse, les Belgo-Marocains s’inquiètent », le journal belge revient sur la disparition de celle que fut jusqu’à décembre 2017 la première dame du Maroc.

    Dans le but d’éclairer ses lecteurs, La DH publie une interview avec le journaliste bruxellois d’origine marocaine Khalil Zeguendi, rédacteur en chef du magazine Le Maroxellois.

    Selon M. Zeguendi, les marocains sont réellement inquiets sur le sort de la princesse Lalla Salma qui « occupait l’avant-scène médiatique. « On la voyait constamment aux côtés du Roi lorsqu’ils recevaient les têtes couronnées et les Chefs d’État, précise-t-il. Depuis deux ans, plus aucune photo ou aucun enregistrement ne la montre, si ce n’est des montages avec des photos d’archives. Lalla Salma est devenue un fantôme ».

    On y reviendra sur cette intéressante interview qui relance le sujet de la disparition de la désormais Salma Bennani, de son nom de jeune fille.

    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, têtes couronnées, couples royaux, divorce, disparition, Salma Bennani, Khalil Zeguendi,

  • Des missiles US au Maroc, pourquoi?

    Les Forces royales air (FAR) et l’usine américaine Raytheon de Tucson ont signé un contrat pour la production d’un lot de missiles air-air.

    Il s’agit d’un « contrat incitatif (ferme) à prix fixe non concurrentiel de 768 283 907 dollars, pour le lot de production de missiles air-air avancés à moyenne portée (AMRAAM) », explique le département américain de la défense.

    Ce contrat prévoit aussi de fournir aux FAR des missiles d’entraînement, un système de télémétrie AMRAAM, des pièces de rechange et tout autre matériel de support technique de production. Les travaux seront exécutés à Tucson dans l’Arizona, avec une date d’achèvement prévue le 28 février 2023, informe-t-on.

    Surnommé Slammer par les pilotes américains, AIM-120 AMRAAM est un missile air-air de moyenne portée (de 75 à 160 km selon la version du missile), muni d’un système de guidage à radar actif.

    Le Maroc envisage également se renforcer militairement par l’acquisition de nouveaux navires de guerre, rapporte Al Ahdath Al Maghribia qui cite des médias espagnols dans son édition de ce mardi 31 décembre. Ces deux navires de guerre seront vendus au Maroc par son voisin du Nord, avec lequel les transactions militaires sont rompues depuis trois décennies.

    Ce lot de deux navires de guerre devrait coûter au royaume 260 millions d’euros. Il s’agit, selon les sources du quotidien, de deux patrouilleurs de grande classe fabriqués par une compagnie appartenant à l’Espagne (Navantia).

    Ces deux navires patrouilleurs constituent la seule commande du Maroc auprès de l’Espagne depuis trente ans. Car, poursuit le quotidien qui cite des sources médiatiques espagnoles, le Maroc a mis, depuis les années quatre-vingt, le cap sur le partenariat français pour acquérir ce dont il a besoin en matière d’armement maritime.

    PressTV, 31 déc 2019

    Tags : Maroc, armement, missiles, FAR, armée,

  • Maroc : Le Makhzen se plie à la pression nationale et internationale

    Selon le site Barlamane.com, des hautes autorités seraient en colère contre le président du parquet suite à sa décision d’arrêter le journaliste Omar Radi en raison d’un commentaire sur les réseaux sociaux.

    Commentant cette nouvelle, Fouad Abdelmoumni, ancien secrétaire général de Transparency Maroc, a indiqué que cette annonce est est le fruit de la pression nationale et internationale. « Après le dédit auquel la pression nationale et internationale ont contraint l’Etat dans la poursuite de Omar Radi après Hajar, Barlamane.com, organe officieux des services, annonce que c’est le chef du parquet qui serait sur la sellette pour servir de fusible », a-t-il indiqué.

    « L’escalade répressive hors normes que le Maroc a connue depuis quelques années, et son accélération forcenée en ce mois de décembre, ont eu plusieurs bras : la police qui établit les accusations, le parquet qui plaide, la justice qui sanctionne, la presse qui légitime, le gouvernement et le parlement qui regardent ailleurs, et au dessus de tous, le palais qui « veille à l’orientation stratégique du pays et de ses institutions », a-t-il ajouté.

    Pour Abdelmoumni, « que le système fasse marche arrière lorsque la société se mobilise fortement est bon à prendre. Qu’il reconnaisse les abus est nécessaire. Qu’il sacrifie quelques répressifs zélés serait un pas dans la bonne direction ».

    « Mais, souligne-t-il, la direction n’est pas un bouc émissaire qu’on jette en pâture ; c’est l’abandon du tout répressif, c’est la reconnaissance de la pleine liberté d’expression, c’est l’annulation de toutes les sacralités et lignes rouges, c’est considérer qu’aucune expression ne peut mener à la prison à moins d’être un appel direct à la violence, et c’est faire le ménage de l’ensemble des fonctions liées à la justice et à la protection de l’ordre. Vaste programme… ».

    Tags : Maroc, Omar Radi, Fouad Abdelmoumni, presse, journalistes, répression, parquet,

  • Sahara occidental : Retour au blocage après l’espoir de règlement du conflit

    Après une intense médiation qui a ravivé l’espoir de paix au Sahara occidental, le processus de règlement onusien s’est heurté, en 2019, au blocage depuis le départ de Horst Kohler, Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unis, dont le poste est toujours vacant.

    M. Kohler, ancien président allemand, a décidé en mai dernier de se retirer de son rôle d’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental après 20 mois de médiation qui l’ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de règlement du conflit au Sahara occidental.

    Sa démission a répondu à un souci de santé mais le double jeu du Maroc a certainement renforcé sa conviction de renoncer à sa mission de médiation. Avec son départ, le conflit au Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains, James Baker et Christopher Ross et le hollandais, Peter Van Walssun.

    Politicien avisé, l’ancien émissaire a reconnu à l’issue d’une deuxième table ronde tenue en mars à Genève (Suisse) que la tâche n’était pas facile et qu’il ne fallait pas «s’attendre à un résultat rapide car les positions divergeaient toujours fondamentalement».

    Campant sur sa position de blocage, le Maroc ne s’est pas montré coopératif rejetant les mesures de confiance sur lesquelles a insisté l’émissaire onusien en particulier celles portant sur «le déminage et la reprise des visites entre familles sahraouies».

    Pour le Front Polisario, l’inflexibilité manifestée par l’occupant marocain lors de ces discussions fait «voler en éclats toute chance de restaurer la confiance et de faire avancer les questions essentielles».

    La déception était à la hauteur de l’espoir du peuple sahraoui qui a cru que l’autodétermination était enfin à sa portée après 28 ans de promesses non tenues.

    Le double échec de l’ONU et du Conseil de sécurité

    Alors que l’absence d’un Envoyé personnel a paralysé le processus de paix, l’Onu a été invitée plusieurs fois à préserver l’élan de Genève en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, seul moyen de parvenir à une solution pacifique et durable dans la dernière colonie en Afrique.

    Il va sans dire que le retard pris dans la désignation d’un nouvel émissaire pour le Sahara occidental a été exacerbé par les conditions préalables imposés par le Maroc.

    Dans les faits, l’ONU tout comme son organe suprême, le Conseil de sécurité, ont manqué en 2019 l’occasion d’éviter le blocage du processus politique et permettre à la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’accomplir la mission pour laquelle elle a été créée. En octobre, un Conseil de sécurité divisé a adopté une résolution déséquilibrée qui a porté un sérieux coup à l’élan politique qu’il a entretenu pendant 18 mois.

    Le texte prorogeant le mandat de la Minurso d’une année a rompu avec la pratique en vigueur depuis plus de deux ans, en vertu de laquelle le mandat de la Minurso était reconduit sur une base semestrielle.

    La résolution présentée par les EtatsUnis, mais marquée surtout par l’empreinte de la France, a été critiquée par plusieurs membres du Conseil de sécurité pour «son libellé favorable au Maroc».

    L’Afrique du Sud, la Russie et la Chine ont déploré des tentatives d’estomper des paramètres de règlement du conflit convenus dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité.

    La référence aux notions de «réalisme» et «compromis» dans ladite résolution était une tentative de saper certains principes, dont le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, qui pourtant a été consacré par l’Assemblée générale et les résolutions pertinentes du Conseil sécurité.

    Face au blocage, la poursuite de la lutte

    En septembre, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a levé toute équivoque sur la nature du conflit au Sahara occidental, réaffirmant dans un rapport soumis à l’Assemblée générale que les organes de l’ONU traitent ce dossier comme une question de décolonisation.

    En parallèle, le Front Polisario qui continue d’appeler de ses voeux à sortir de cette impasse, a affirmé qu’il «ne sera jamais acteur d’un processus ne respectant pas le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

    L’affirmation a été réitérée par son secrétaire général, Brahim Ghali, également président de la République arabe sahraouie (Rasd), à l’issue du 15ême Congrès du Front Polisario, tenu dans les territoires sahraouis libérés de Tifariti du 19 au 25 décembre.

    Le Congrès a été l’occasion de rappeler la poursuite de la lutte du peuple sahraoui et l’apport décisif que pourrait apporter l’Union africaine (UA) à la libération des territoires occupés.

    Simultanément, la forte présence des délégations étrangères à ce congrès a reflété l’élan de solidarité internationale à la cause sahraouie, exprimé auparavant à l’occasion de la 44ème conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), qui s’est tenue en novembre à VictoriaGastiez en Espagne, avec l’ambition de contribuer à l’effort de progresser vers une solution pacifique, et constituer «un jalon dans le processus de paix».

    Dans le même sillage, l’année 2019, a été marquée par une mobilisation accrue des ONG et des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde pour empêcher le pillage des ressources naturelles au Sahara occidental qui, par ailleurs, se poursuit sans le consentement de son peuple, propriétaire légitime du territoire.

    Les Débats, 31 déc 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Horst Koehler, envoyé spécial, Conseil de Sécurité,

  • Swissleaks, HSBC, Hollande et Mohamed VI

    Décidément le « chef de guerre » de la Françafrique n’a pas de chance. Au moment où il célébrait la réconciliation de la France avec le Maroc sur fond d’une longue brouille diplomatique de près d’un an – Paris avait eu le malheur d’arrêter un officiel marocain accusé de tortures et d’enregistrer un dépôt de plaintes en France contre de hauts dignitaires marocains pour les mêmes motifs – Le Monde révélait que le roi chérifien, Mohammed VI, avait déposer sur les comptes suisses de la banque britannique HSBC des millions d’euros. En effet, d’après Le Monde, « entre l’automne 2006 et le 31 mars 2007, soit la période couverte par les listings que le quotidien français a pu consulter, « le montant maximal enregistré sur ce compte était de 7,9 millions d’euros ». Or, il est en principe illégal, pour des Marocains résidant au Maroc, de détenir un compte bancaire à l’étranger.

    Sauf si on est le roi, apparemment. Selon Forbes, Mohamed VI dispose d’une fortune de près de 2 milliards d’euros. Et les méthodes d’évasion fiscale ne surprendront pas grand monde au Maroc même si il est de bon ton de ne pas aborder ce genre de sujet pour éviter le passage par la case prison.

    En Françafrique, c’est une méthode usuelle et l’évasion fiscale passe par les pays au largesse fiscale dont la Suisse, le Luxembourg, et…Monaco. Ainsi les Trabelsi sous la dynastie Ben Ali, en fuite au Canada, possédait plus de 26 millions de dollars chez HSBC en Suisse. Par contre concernant le blanchiment d’argent à Monaco, on assiste à une certaine retenue dans le P.A.F. même si le sujet a été traité dans la presse hexagonale (voir plus bas). Allez savoir pourquoi ?

    Souvenons-nous de l’affaire de la « lessiveuse africaine » :

    Le Monde.fr | 16.05.2013

    Par Mathilde Damgé 

    L’ »affaire » ressort jeudi 16 mai dans les médias, avec un article dans Libération. Le quotidien décrit « le vaste système de blanchiment d’argent venu d’Afrique » mis en place par BNP Parisbas Wealth Management Monaco, filiale de la banque dans la Principauté. Auparavant, l’agence Reuters et le Canard enchaîné avaient déjà levé une partie du voile dans cette affaire. En avril dernier, ils relayaient les informations détenues dans un document interne révélant que BNP Paribas n’avait pas exercé suffisamment de contrôles sur les transactions de clients basés en Afrique et sur ses activités de banque privée à Monaco. Jeudi, le procureur de Monaco, Jean-Pierre Dreno, joint par téléphone, reconnaît avoir reçu un signalement concernant des soupçons de réseau de chèques blanchis en Afrique et encaissés à Monaco.

    Concrètement de quoi s’agit-il ? Des touristes français étaient incités à régler leurs achats en chèques, et donc en euros, dans plusieurs pays africains (Madagascar, le Gabon, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire) sans indiquer l’ordre. Un chèque sans ordre était revendu par le commerçant qui l’avait reçu à quelqu’un désireux de blanchir des revenus peu avouables. Cette personne payait un peu plus cher que la valeur du chèque, indiquée par le touriste en monnaie locale.

    Puis elle confiait ensuite ce chèque, toujours non attribué, à une troisième personne titulaire d’un compte monégasque BNP Paribas, qui inscrivait enfin son nom sur la ligne bénéficiaire. Lui qui était devenu le porteur du chèque versait alors l’équivalent de sa valeur en euros au « blanchisseur », moins, probablement, une petite commission pour ses services.

    COUP DOUBLE POUR LES TRAFIQUANTS

    Coup double pour les trafiquants : sortir de l’argent d’un pays où les réserves de change sont contrôlées, tout en dissimulant des revenus. Libération rapporte les confidences d’un ancien salarié (par ailleurs en procès avec la banque, aux prud’hommes de Monaco, où il conteste son licenciement). « Tous les jours, on recevait des dizaines d’enveloppes Fedex », raconte-t-il.

    « Les assistantes du service Afrique se plaignaient de n’avoir à faire que cela. » Car le système aurait fonctionné à plein régime, un « apporteur d’affaires » malgache ayant ainsi déposé 284 chèques pour un montant de 10,2 millions d’euros, entre 2008 et 2011. L’argent aurait ensuite été transféré sur d’autres comptes en Chine, en Belgique et en Suisse.

    MISSION MALGACHE

    « Pour ouvrir une information, explique Jean-Pierre Dreno, il me faudrait ce fameux rapport interne. Les informations qui nous on été communiquées par l’ancien salarié ont apporté assez peu d’éléments de preuve. Je fonde plus d’espoir sur une enquête de police. »

    Le document en question, un audit interne, transmis à la direction de la banque française en octobre 2011, et qui s’est concentré sur les opérations en lien avec Madagascar, révèle que la filiale monégasque du groupe, BNP Paribas Wealth Management, a accepté d’encaisser plusieurs milliers de chèques en euros émis à Madagascar entre 2008 et 2011, sans vérifier leur origine.

    « Ces opérations irrégulières portaient sur des petits montants unitaires. L’examen des flux effectués par la banque a permis d’identifier une augmentation du nombre de ces opérations, a attiré l’attention du management local de BNP Paribas et a suscité une mission de l’inspection générale de la banque », a déclaré ensuite à Reuters une porte-parole de BNP dans un courrier électronique.

    « Cette mission, qui a pris fin en octobre 2011, a conclu à l’existence d’opérations susceptibles d’être en infraction avec la réglementation du pays de domicile des clients et en conséquence, les quelques dizaines de comptes concernés ont été fermés et les mesures nécessaires ont été prises pour renforcer les contrôles et éviter que ce type d’irrégularités se reproduise », ajoute-t-elle.

    NOUVEAU COUP DUR POUR LA BANQUE

    Certes, l’enquête risque de buter sur le fait que la fraude au contrôle des changes dans les pays africains concernés n’est pas une infraction en Europe. Certes, l’infraction sous-jacente au blanchiment (escroquerie, trafic de stupéfiants…) risque d’être difficile à prouver. Certes, il faudra compter avec les difficultés habituelles des demandes d’entraide judiciaire, en particulier avec des pays qui n’adhèrent pas à la convention contre les drogues et le blanchiment de l’ONU (l’UNODC, Office des Nations unies contre la drogue et le crime)…

    Mais le combat de la principauté n’est pas anodin : « Il y a des prises de guerre qui peuvent être intéressantes, on parle de millions d’euros », confie Jean-Pierre Dreno. Car, quand les sommes gelées sont saisies par la justice, elles sont partagées entre les pays parties prenantes, souvent moitié-moitié.

    Victoire pas seulement financière, mais aussi symbolique, dans un contexte de lutte contre les paradis fiscaux, ce que Monaco se défend d’être depuis que le Rocher a officiellement pris l’engagement de mettre en œuvre les principes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de transparence et d’échange effectif de renseignements en 2009.

    Dans cette affaire, la banque se défend aujourd’hui en expliquant : « Les pratiques identifiées concernaient des comptes de clients de différents pays africains. Ces comptes étaient liés à une activité commerciale réelle (hôteliers, commerçants…) et pouvaient recevoir des remises de chèques pour faciliter les achats sur place de touristes ou d’expatriés français sans compte dans les banques locales. »

    Quant à savoir si de telles pratiques pourraient toucher d’autres branches de gestion de fortune de BNP Paribas Wealth Management, la banque répond : « Nos procédures en la matière ont été renforcées. »

    C’est un nouveau coup dur pour la banque après l’affaire Luxumbrella, qui avait montré une volonté de dissimulation et d’optimisation fiscale, à tout le moins ; le produit de défiscalisation Luxumbrella a depuis cessé d’être commercialisé.

    Début avril, la banque avait ensuite dû ensuite affronter les révélations Offshore Leaks et la mise au jour que BNP Paribas et Crédit agricole avaient supervisé la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux à la fin des années 1990 et dans les années 2000.

    Onde de chèques à BNP Monaco

    Libération – 15 mai 2013

    Par Nicolas Cori

    La filiale monégasque de la première banque de France aurait mis au point un vaste système de blanchiment d’argent venu d’Afrique. L’affaire, révélée par l’ONG Sherpa, embarrasse le groupe.

    L’évasion fiscale, cela ne concerne pas que les pays riches. En Afrique, les fraudeurs font sortir des milliards de devises du continent. Et, pour les aider, il y a les banques. Ainsi, BNP Paribas Wealth Management Monaco, filiale monégasque de la première banque française, est soupçonnée de blanchiment d’évasion fiscale et de fraude au contrôle des changes au détriment d’au moins quatre pays africains : Madagascar, Gabon, Sénégal, Burkina Faso. Selon Jean Merckaert, de l’association Sherpa, qui a révélé l’affaire et saisi la justice monégasque, « cela pourrait concerner des dizaines, voire plus d’une centaine de millions d’euros ». Un ancien salarié, licencié pour avoir alerté sa hiérarchie sur ces pratiques, conteste aujourd’hui son éviction devant les prud’hommes de Monaco. L’affaire gêne la banque, qui se targue d’être irréprochable en matière éthique.

    Grain de sable. « La lessiveuse africaine », c’est ainsi qu’est surnommé par certains salariés le système astucieux mis en place par BNP Paribas Monaco au début des années 2000. Pour fonctionner, il nécessite la collaboration involontaire de touristes français en voyage en Afrique. Au lieu d’avoir à régler en francs CFA leurs nuits d’hôtel, on leur propose de payer en euros avec leur carnet de chèques, en laissant le nom du bénéficiaire en blanc. Un trafic se met en place : les chèques sont revendus à des compatriotes disposant d’un compte en banque à BNP Paribas Monaco, endossés par ces derniers, et envoyés par courrier à leur banque, qui les encaisse. Pour les participants au trafic, l’intérêt est double : sortir illégalement de l’argent d’Afrique, alors que le contrôle des changes impose de passer par des bureaux de change agréés, et cacher au fisc ses véritables bénéfices commerciaux. Les autorités bancaires françaises, qui gèrent les compensations entre la France et Monaco, n’y voient que du feu : de l’extérieur, les chèques ont l’air de traduire des opérations effectuées en Europe, pas en Afrique.

    Jusqu’en 2011, la « lessiveuse » tourne parfaitement. Au centre du dispositif, les commerciaux de la cellule Afrique de BNP Paribas Monaco, qui se partagent le continent. Pour démarcher de nouveaux clients, ils comptent sur les « apporteurs d’affaires », des hommes d’affaires locaux chargés de faire les rabatteurs. Certains se voient confier le soin de centraliser les chèques. Ainsi, selon un document interne de BNP Paribas, un apporteur d’affaires malgache dépose, entre 2008 et 2011, 284 chèques pour un montant de 10,2 millions d’euros. Et ce n’est pas le client le plus prolifique. A Monaco, on s’organise pour traiter l’afflux de chèques. « Tous les jours, on recevait des dizaines d’enveloppes Fedex, raconte un ancien salarié. Les assistantes du service Afrique se plaignaient de n’avoir à faire que cela. »

    Pendant des années, la pratique prospère, avec la bénédiction de la direction locale. Ainsi, en 2009, le responsable de la cellule Afrique et le chargé de Madagascar sont débauchés par KBL Monaco (la filiale d’une banque privée belge) pour monter une structure équivalente. En réaction, Dominique Roy, directeur général de BNP Paribas Monaco, se déplace à Madagascar pour convaincre les clients de ne pas changer de banque. Pas de chance, en 2011, un grain de sable met à bas ce beau système. Un salarié en bisbille avec sa hiérarchie (qui lui reproche de ne pas être assez rentable et l’a mis au placard) alerte la direction sur la conformité du trafic de chèques. Une mission d’inspection est envoyée à Monaco. Son rapport, datant d’octobre 2011, ne peut que constater l’évidence : « La mission a relevé un nombre important de remises de chèques en provenance de pays africains. Il apparaît que la banque ne maîtrise pas totalement l’arrière-plan économique d’opérations susceptibles d’être en infraction avec la réglementation du pays de domicile des clients. » Et d’ajouter que cela « génère des risques élevés pour la banque en raison de l’inadaptation du dispositif de conformité ». Décision est prise de tout arrêter, mais personne n’est sanctionné. A l’exception du lanceur d’alerte, qui se voit licencier pour « insuffisance de résultat » et « indiscipline ».

    Ménage. Interrogée, la banque reconnaît les faits, mais les minimise. Il s’agissait de « faciliter les achats sur place de touristes ou d’expatriés français sans compte dans les banques locales », explique-t-elle, tout en reconnaissant que, suite au rapport, il a été mis fin à cette pratique « en 2011 et 2012 ». Mais cette histoire inquiète. Fin avril, suite aux révélations de Sherpa, le responsable du Wealth Management de la banque, Vincent Lecomte, s’est rendu à Monaco. Sa mission : s’assurer que le ménage a été bien fait dans les comptes Afrique si la justice s’intéresse de près à l’affaire. Pour l’instant, BNP Paribas peut compter sur la légendaire clémence monégasque. Informé des faits par Sherpa il y a un mois, le parquet de la principauté est resté inactif. « Des investigations vont être menées, assurait hier le procureur général Jean-Pierre Dreno. Mais, au stade actuel, il n’est pas question de saisir un juge d’instruction. »

    Sam La Touche, 9 fév 2015

    Tags : Maroc, François Hollande, HSBC, Swissleaks, off shore, paradis fiscaux,

  • Maroc Leaks révèle comment la banque « Attijariwafa » blanchit l’argent de la drogue et finance le terrorisme

    Par Hakim Megati

    Les sous et les dessous du Makhzen commencent décidément à monter en surface et à être balancés sur la place publique.

    Le site MarocLeaks vient de révéler un nouveau scandale suite à la découverte par la police marseillaise, dans le sud-est de la France, d’un vaste réseau de blanchiment de la drogue produite au Maroc et vendue à travers le monde.

    Et c’est Attijariwafa Bank, connue pour être la banque du roi Mohamed VI qui est prise en flagrant délit de dissimulation des fonds engrangés par le trafic de cannabis.

    De fait, l’implication «personnelle» du monarque dans ces «activités criminelles», est clairement établie selon MarocLeaks.

    Tout a commencé quand, en juin 2015, des douaniers français découvrent dans une bourgade du Vaucluse, la somme rondelette de 300 000 euros en espèces à l’intérieur d’un véhicule.

    L’affaire est confiée à des enquêteurs de Marseille, membres d’une section spécialisée dans la délinquance financière. En coopération avec leurs confrères de plusieurs pays d’Europe, un travail de fourmi permet de remonter la filière aux ramifications importantes et dont le quartier général se situerait au «sommet de l’Etat marocain».

    On y apprend ainsi, de la bouche de Xavier Tarabeux, qui représente le ministère public, cité par l’AFP, qu’une somme faramineuse de 400 millions d’euros a été blanchie durant ces quatre dernières années (2005-2019) et qu’une partie aurait transité par la France où Attijariwafa Bank possède plusieurs agences.

    Bien qu’une bonne partie de la presse française, copieusement arrosée par le makhzen ait évoqué une «Hawala (système traditionnel de paiement informel dans la culture arabe), les experts du domaine, eux, pointent la banque marocaine Attijariwafa Bank qui couvre un important flux financier, notamment en Afrique de l’Ouest qu’elle inonde de sa résine de cannabis.

    MarocLeaks précise en effet que les brigades anti terroristes ont repéré, dès l’année 2012, les «mécanismes frauduleux du financement de groupes terroristes proches du Makhzen tel le Mujao dont les mercenaires ont tenté d’infiltrer les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en même temps qu’ils ont investi le nord du Mali avant de disparaître dans la nature»…

    En clair, la responsabilité du Makhzen dans le blanchiment de l’argent de la drogue et, pire encore, du financement des groupes armés terroristes pour travailler son agenda diplomatique (dans le dossier du Sahara occidental) n’est plus une simple vue de l’esprit.

    Mais MarocLeaks s’attend à ce que le Makhzen sorte son chéquier pour offrir de gros sous pour s’acheter des responsables européens chargés de l’enquête, en les dissuadant de révéler les dessous de cette dangereuse affaire d’Etat.

    Ceci, au moment où un coup de filet est lancé en France, en Belgique et aux Pays-Bas, où des dizaines de personnes liés aux narcotrafiquants sont arrêtés.

    Algérie1, 31 déc 2019

    Tags : Maroc, Marocleaks, Attijari wafabank, Hawala, blanchiment,