Catégorie : Maroc

  • Maroc : Décryptage de la visite d’El Othmani à la ville de Dakhla (Sahara Occidental)

    A chaque fois que le Maroc se retrouve acculé par la communauté internationale, Mohammed VI lançait un message d’intransigeance en se rendant au Sahara Occidenta. A chaque fois, c’est à Dakhla qu’il va, parce que la ville d’El Aaiun est le scénario de beaucoup d’activité des militants sahraouis.

    Cette fois, Mohammed VI n’a pas eu le courage d’aller en personne pour défier les Nations Unies. Il a envoyé lson faux-jeton qui préside le gouvernement.

    Et Othmani s’est rendu à Dakhla avec les mains vides. Que des promesses ! Les caisses de l’État ont été vidés par les dépenses du roi et de sa famille. Mohammed VI vient de s’acheter un voilier à 88 millions et Lalla Salma a loué le yacht de luxe Serenity à 600.000 euros.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Dakhla, El Othmani, ONU,

  • El Aaiún : muerte de un saharaui en circunstancias ambiguas

    Azmán El Jatat, de 61 años, fue hallado esta mañana muerto en las afueras del Aaiún y a su lado un arma de fuego con la que, aparentemente, fue asesinado.

    El Khattat trabaja con la administración de la ocupación ejerciendo la función de « Caïd » de la localidad de Hagounia, una localidad que se encuentra a unos 60 km al norte del Aaiún, pero cuyos centros administrativos se localizan en la capital.

    Fuentes cercanas a la familia señalan que probablemente se haya suicidado ya que lleva cierto tiempo atravesando un período de depresión, sobre todo desde la detención de uno de sus hijos por tráfico de drogas. Sin embargo, según las fotos que circulan en las redes sociales, la naturaleza de las heridad (en el costado) indican que probablemente haya sido un asesinato.

    El incidente se produce en una coyuntura caracterizada por una enorme oleada de represión contra la población saharaui a raiz del apoyo de esta última a la selección de fútbol argelina en el campeonato africano. Sabah Azmán, una joven de 24 años, murió atropellada por dos vehículos por las fuerzas de seguridad marroquíes.

    Tags : Sahara Occidental, Marruecos, territorios ocupados, represión, Azmán El Jatat, Caid, Hagunia,

  • Maroc : les défaites multiples du Makhzen

    Au moment où Mohammed VI s’apprète à fêter le 20ème anniversaire de son intronisation, il n’a plus assez de ses doigts pour compter les camouflets enregistrés par son règne.

    Le souverain alaouite est devenu un expert dans l’art d’accumuler les défaites, des défaites dissimulées par une presse aux ordres et qui sont en train de miner le pays et lui faire sombrer dans le chaos.

    Surendetté, le régime marocain puise dans les caisses de la répression pour museler une population meurtrie par la pauvreté, la corruption, les inégalités, l’injustice et la répression.

    Au Sahara Occidental, les puissances du Conseil de Sécurité déclarent soutenir le plan d’autonomie marocain mais elles ne font rien pour imposer une solution qui ne soit pas conforme au droit à l’autodétermination. Il y a lieu de se demander si ce soutien n’est pas limité aux paroles.

    Le régime a voulu utiliser le passage d’El Gargarat pour imposer son contrôle sur la zone dénommée « Kandahar ». Aujourd’hui, les sahraouis ont fermé ce passage provoquant des crises avec l’Espagne dont les poissons provenant de la Mauritanie pourrissent à El Gargarat dans l’attente de pouvoir traverser en direction de l’Andalousie.

    En Europe, les bateaux de pêche retournent aujourd’hui aux côtes sahraouies dans le cadre d’un accord signé par le Maroc où il reconnaît que sa souveraineté ne va pas au-delà de Oued Dra.

    Aux Nations Unies, la démission de l’allemand Horst Köhler, a freiné la course des français et américains vers une solution favorable au Maroc. Il a mis à nu le chantage de la France au Conseil de Sécurité.

    A cela s’ajoute, les échecs personnels du roi. Il a été répudié par sa femme à cause de son homosexualité qui a été étalée au grand jour ainsi que son goût exagéré par le luxe.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Sahara Occidental, Makhzen, ONU, El Gargarat,

  • Maroc : étalage de luxe royal en mer pendant que les Marocains émigrent en masse

    Ignacio Cembrero

    Middle Eats Eye, 20 jui 2019

    La diffusion de chiffres, en général tenus secrets, sur l’augmentation de l’émigration clandestine marocaine vers l’Espagne rappelle une douloureuse réalité qui contraste avec les vacances de la famille royale en Méditerranée, entre yacht et voilier

    Ils étaient à peu près une centaine de convives, le dimanche 14 juillet, à bord du Badis 1, le nouveau bateau du roi Mohammed VI, qui avait jeté l’ancre face à la résidence royale de M’diq, sur la côte nord du Maroc, pas loin de Tétouan.

    Le souverain âgé de 55 ans avait invité le gratin de Casablanca et de Rabat à venir assister, pieds nus pour que leurs semelles noires ne salissent pas le pont, à l’inauguration de ce voilier de 70 mètres de longueur, parmi les dix plus grands du monde.

    En fait, ces hôtes de marque ont dû se rendre deux fois à M’diq. D’abord le samedi, le jour fixé pour l’invitation. Une fois sur place, on leur a indiqué, sans autre explication, qu’elle était repoussée de 24 heures. Ils sont donc revenus, vêtus de leurs plus beaux costumes, le lendemain.

    Cette fois, le roi était bien là pour les accueillir, accompagné de ses trois fidèles amis depuis quatorze mois, les frères Azaitar, trois boxeurs allemands d’origine marocaine avec qui il passe le plus clair de son temps.

    Mohammed VI possédait déjà une vieille goélette retapée, El Boughaz 1, longue de 62 mètres, mais pour le vingtième anniversaire de sa montée sur le trône, il s’est offert un autre voilier encore plus long et bien plus moderne.

    Combien l’a-t-il payé ? L’hebdomadaire Tel Quel de Casablanca signale que son ancien propriétaire, le milliardaire américain Bill Duker, l’avait mis en vente pour 88 millions d’euros. On ne saura cependant pas son prix de vente car le palais royal ne communique pas sur ce sujet.

    Un yacht qui se loue jusqu’à 600 000 euros la semaine

    Pendant que Mohammed VI recevait ses invités à bord, son fils, le prince héritier, Moulay Hassan (16 ans), sa fille, Lalla Khadija (12 ans), et son ex-femme, Lalla Salma (41 ans), étaient eux aussi en vacances à l’autre bout de la Méditerranée, en mer Égée, d’après la presse grecque.

    De l’île de Skiathos, ils ont appareillé le 7 juillet pour une croisière de dix jours à bord du Serenity, un yacht de luxe dont la location coûte entre 550 000 et 600 000 euros la semaine, un chiffre donné également par la presse grecque et repris par certains médias marocains.

    Cet étalage de luxe maritime a coïncidé avec la divulgation de chiffres, en général tenus secrets, sur la montée en puissance de l’émigration clandestine marocaine par mer vers l’Espagne.

    En mai 2019, le nombre d’immigrés marocains arrivés sur les côtes espagnoles a atteint un pourcentage record (48,08 %)

    Au cours de l’année 2018, les Marocains ont représenté un peu moins de 22 % des 57 498 harragas (sans papiers) arrivés à bord de 2 109 rafiots sur les côtes espagnoles.

    Au cours du premier semestre 2019, le nombre total d’immigrés irréguliers a certes baissé (- 27 %), mais la proportion de Marocains a grimpé jusqu’à 29,9 %. Au moins de mai, ils ont même atteint un pourcentage record (48,08 %).

    Ces statistiques ne figurent pas sur le site du ministère de l’Intérieur espagnol, qui se refuse à donner un décompte des arrivées par nationalité pour ne pas froisser les autorités à Rabat en pointant du doigt l’épidémie migratoire dont souffre le Maroc.

    Mais Madrid communique les données qu’elle recueille à des organismes comme Frontex (l’agence européenne chargée de la surveillance des frontières) qui, à son tour, les transmet à la Commission européenne. Ils figurent donc dans un rapport du Service européen pour l’action extérieure daté du 9 juillet.Ces statistiques ne prennent en compte qu’une partie du phénomène migratoire marocain. Quand les immigrés subsahariens posent le pied sur les plages andalouses, ils cherchent à se faire prendre, sachant qu’ils vont être logés et nourris pendant près de deux mois et que leurs chances de se faire expulser sont minimes.

    Il en va tout autrement des Marocains et des Algériens dont 36 % et 32 % des harragas appréhendés à leur arrivée ont été rapatriés en 2018. Une fois débarqués, ils cherchent donc à tout prix à passer entre les mailles du filet des forces de sécurité espagnoles. Combien sont-ils à y parvenir ?

    À ceux-là s’ajoutent ceux qui rentrent légalement en Espagne mais qui y restent de façon irrégulière une fois leurs économies expirées.
    À peu près 17 % des 15 000 saisonnières marocaines embauchées en 2017 pour la cueillette des fraises dans la province de Huelva (sud-ouest) ne sont pas rentrées au pays, selon une enquête de l’agence de presse espagnole EFE. Revenir chez soi était pourtant une condition indispensable pour toucher une partie du salaire qui leur est retenu jusqu’à leur retour.
    L’Espagne est certes la principale porte d’entrée des Marocains en Europe, mais elle n’est pas la seule. « Les émigrés marocains arrivant en Libye confirment que la route aérienne du Maroc vers l’Algérie et, ensuite, vers la Libye, en traversant la frontière terrestre, reste active », signale le rapport européen. Pour les clandestins qui veulent rejoindre l’Europe, la Libye est cependant devenue un cul de sac.

    Un changement politique rapide dans leur pays

    Il n’y a rien d’étonnant à ce que les Marocains soient de plus en plus nombreux à quitter le royaume. Le baromètre du monde arabe publié par la BBC fin juin indique que 44 % d’entre eux souhaitent émigrer – 17 % de plus qu’il y a trois ans – mais ce pourcentage grimpe jusqu’à 70 % quand la question est posée aux moins de 30 ans. Les Marocains étaient aussi, parmi les Arabes, ceux qui souhaitaient en plus grand nombre (49 %) un changement politique rapide dans leur pays.

    Si les autorités marocaines cherchent à endiguer, surtout depuis février, l’émigration des subsahariens vers l’Europe, elles ne montrent pas le même empressement quand il s’agit de leurs propres citoyens. Les statistiques espagnoles le démontrent, mais aussi les témoignages de certains harragas, surtout des Rifains, qui racontent souvent aux officiers de police qui les interrogent à quel point il leur a été facile de partir par la mer.

    Au ministère de l’Intérieur à Rabat, on doit sans doute tenir le raisonnement suivant : moins les jeunes contestataires resteront au Rif, plus la région la plus frondeuse sera tranquille. C’est dans la baie d’Al Hoceima, la capitale du Rif, que le Badis 1 mouille, avec le roi à bord, depuis la nuit du mercredi.

    « Est-ce qu’après le Soudan et l’Algérie, la prochaine révolte aura lieu au Maroc ? », se demandait la BBC en analysant les résultats marocains de son sondage sur le monde arabe. La question est plus que jamais d’actualité après l’étalage de luxe maritime à M’diq et en mer Égée pendant que d’autres Marocains traversent cette même mer sur des barques de fortune.

    Un peu plus de 200 clandestins, en majorité subsahariens mais aussi quelques Marocains, se sont déjà noyés cette année sur le chemin de l’Espagne d’après Frontex.

    La presse marocaine est discrète sur l’ostentation de la famille royale, quand elle ne l’ignore pas complètement. Elle ne traite presque pas non plus le phénomène migratoire. Les réseaux sociaux foisonnent, en revanche, de commentaires scandalisés qui versent parfois dans l’insulte. Les plus prudents comparent simplement le prix supposé du voilier avec certaines parties du budget de la santé publique ou de l’éducation au Maroc.
    L’image de la monarchie en prend encore un coup, comme ce fut le cas lors des longs séjours du roi à l’étranger ou durant l’épisode de la montre à plus d’un million de dollars que le roi afficha à la fin de l’été dernier. Est-ce suffisant pour que le Maroc suive le chemin du Soudan ou de l’Algérie ? Difficile à dire, même si bon nombre de Marocains vivent depuis février les yeux rivés sur ce qui se passe chez leur voisin de l’est.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    *Ignacio Cembrero est un ancien journaliste des quotidiens espagnols El País et El Mundo pour lesquels il a couvert le Maghreb entre 1999 et 2016. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres sur les relations entre l’Espagne et le Maroc et sur l’immigration musulmane en Espagne. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @icembrero
    Tags : Maroc, Mohammed VI, Syberis, Badis I, voilier, yacht, luxe,
  • Maroc : Mohammed VI dans ses petits souliers

    Aux dernières nouvelles, Mohammed VI est dans ses petits souliers, il ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir de ce pétrin dans lequel il s’est fourré à cause de la mauvaise gestion de son conseiller et ami intime Fouad Ali El Himma, le véritable roi du Maroc.

    Pour des raisons inconnues, il a voulu clouer sa femme et la condamner à la disparition de la vie publique, mais sa façon de procéder était une grosse erreur étant donné la place de Lalla Salma dans la société bling-bling.

    De scandale en scandale, il a dû faire marche arrière suite à l’éclosion de l’affaire de la princesse Haya de Jordanie qui a dévoilé au grand jour la situation des femmes dans les palais des monarques arabes.

    La presse internationale continue de se poser des questions sur le sort de la princesse marocaine bannie. Pourtant, il suffit d’une photo pour silencer toutes les voix assoiffées de ses nouvelles. Mais non ! Mohammed VI refuse que son ex pose devant une caméra, même s’il s’agit d’une caméra royale ! Tout un mystère qui pourrait cacher un drame.

    Les photos fabriquées de toute pièce à Beni Mellal ou à la Place de Jamaa El Fna n’ont pas convaincu, elles étaient trop mauvaises pour être acceptées. Une photo à bord du bateau Serenity aurait calmé la situation. Cependant, il paraît que c’est trop demander au Makhzen de présenter une preuve de vie de Salma Bennani, la femme qui a ensorcelé le public occidental.

    Mal barré par la répression du Rif, le roi du Maroc, continue d’accumuler les bourdes dont l’achat d’un voilier de luxe à un moment où les marocains peinent à s’assurer le pain quotidien. Il ne fait que confirmer les informations contenues dans le livre Le Roi Prédateur, il ne pense qu’à la belle vie et le sort des marocains est le dernier de ses soucis.

    Rif, Jerada, Zagoura, Lalla Salma, yacht de luxe, Sahara Occidental, dette extérieure… autant de dossiers qui pèsent lourd et qui ne présagent rien de positif pour la monarchie corrompue du Commandeur des Croyants et grand ami des sionistes.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mohammed VI, luxe, Badis I, Syberis, roi prédateur,

  • Maroc : À quoi joue la princesse Lalla Salma depuis quelque temps ?

    Lalla Salma en vacances en Grèce pour fuir le Maroc ? Le couple royal rétablit enfin la vérité

    À quoi joue la princesse Lalla Salma depuis quelque temps ? C’est ce que le monde entier cherche à comprendre face à ses absences sur le devant de la scène politique et face à son comportement intrigant. Voilà en effet deux ans que la jolie rousse de 41 ans n’est pas apparue au bras de son époux, le roi du Maroc, Mohammed VI. Et depuis quelques semaines, la princesse séjourne en Grèce où elle prend du bon temps seule avec son fils de 15 ans. Une attitude qui pousse les médias à s’interroger sur l’état actuel de la relation entre le roi et son épouse.

    Si la presse espagnole a annoncé leur divorce en mars dernier, le couple royal n’a pour l’heure jamais évoqué une quelconque séparation. Et s’ils n’ont pas pour habitude de répondre aux rumeurs, Mohammed VI et Lalla Salma viennent pourtant de prendre la parole pour rétablir une vérité. Il faut dire que certains titres n’ont pas hésité à avancer que la princesse aurait tenté de fuir son pays. Son mari lui aurait alors interdit de voyager avec leurs deux enfants en même temps… pour qu’elle ne puisse justement pas s’enfuir à tout jamais. Voilà pourquoi elle n’aurait emmené que son fils en Grèce…

    Mohammed VI et Lalla Salma rétablissent la vérité

    Par le biais de leur avocat Me Éric Dupond-Moretti, le roi du Maroc Mohammed VI et la princesse Lalla Salma ont conjointement fait savoir à nos confrères de Gala que les rumeurs de fuite ou de séquestration d’enfants qui circulent depuis le début du mois de juillet sont intolérables. Ces rumeurs sont « fermement et formellement démenties » par le souverain alaouite et la princesse, parents de deux adolescents, Moulay El Hassan, 16 ans, et Lalla Khadija, 12 ans.

    Choqués d’entendre de tels ragots, le couple se dit « scandalisé » par « des assertions extrêmement graves ». Sa Majesté et son ex-épouse les réfutent d’une même voix. Me Éric Dupond-Moretti est sans réserve sur le fait qu’elles émanent de sites étrangers répandant de fausses informations à « des fins malveillantes », et rappelle qu’il s’agit d’un « acte passible de poursuites pour diffamation ».

    Rendez-vous juste au-dessus pour (re) découvrir leurs plus belles apparitions !

    Aliénor de la Fontaine

    The World News, 21 jui 2019

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Lalla Khadija, Moulay Hassan,

  • Le roi du Maroc confirme son divorce de Lalla Salma

    Le Maroc traverse ces temps-ci une période de turbulences qui risquent de secouer la monarchie alaouite et le régime de rente appelé Makhzen.

    En effet, les médias occidentaux ont abordé plusieur sujets sensibles à la fois. Le premier est un véritable scandale vue la situation économique et sociale du pays : l’achat par Mohammed VI du super voilier Syberis pour la modique somme de 88 millions d’euros.

    Cette histoire est parti d’un simple Tweet envoyé le 8 juin par le journaliste marocain Omar Radi après avoir découvert le petit joyeux au port de Casablanca. « Tiens tiens, qui est ce Marocain qui vient d’acquérir le Sybaris, yacht construit par Perini Navi, l’a rebaptisé Badis I, le tout contre un petit milliard de dirhams ? », avait-il écrit. La nouvelle a été reprise par les sites Maghreb Online (en français) et Correo Diplomático Saharaui (en espagnol) qui ont été inmediatement relayées par la presse espagnole et française.

    L’histoire de ce voilier a été motif de condamnation et consternation par une opinion publique interne et externe dégoûtée par le penchant de Mohammed VI pour le luxe au moment où son peuple est sauvagement réprimé pour la moindre des revendications sociales.

    A cela s’est ajouté un autre scandale, celui de la princesse Haya de Jordanie qui a remis à la une le problème de l’ex-première dame du Maroc, Lalla Salma, dont la disparition des écrans a suscité beaucoup d’interrogations.

    Mohammed VI, pour marquer la différence et éviter tout amalgame, envoie son ex-épouse à bord d’un jet royal accompagnée de son fils, le prince héritier Moulay Hassan, pour des vacances luxueuses en Grèce. Seulement, il a oublié d’embarquer à bord du même jet la petite princesse Lalla Khadija, de 11 ans. Son absence a été commentée par Maghreb Online dont les publications sont relayées par le site sénégalais Afrik.com qui a servi de source au magazine people Gala et c’était la goûte qui a fait déborder la vase.

    Contre ses habitudes, le palais décide d’entrer en ligne à travers son avocat Eric Dupond-Moretti et son ambassadeur à Paris Chakib Benmoussa.

    Le premier est chargé de rédiger une mise au point au magazine people «Gala» au nom de Mohammed VI et Lalla Salma destinée à la presse française et au magazine Gala en particulier. Dans ce communiqué, ils déclarent que « les rumeurs de fuite ou de séquestration d’enfants qui circulent depuis le début du mois de juillet sont intolérables ».

    Selon Gala, le roi et la princesse sont « scandalisés », « face à ces assertions extrêmement graves ». « Me Eric Dupond-Moretti est sans réserve sur le fait qu’elles émanent de sites étrangers répandant de fausses informations à des fins malveillantes », et rappelle qu’il s’agit d’un « acte passible de poursuites pour diffamation », écrit-il.

    Selon la même source, l’avocat du roi du Maroc a précisé que la comparaison avec la princesse Haya de Jordanie « ne repose sur rien d’autre que le fait qu’il s’agit de deux princesses ».

    Cette mise au point a révélé que le palais royal reconnaît que Mohammed VI et Lalla Salma ont divorcé et que cette dernière garde son statut de princesse.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Badis I, Syberis, yacht, voilier,

  • Sahara Occidental : « Un pays converti en prison »

    Eugenio García Delgado

    Le Maroc a construit le plus long mur militaire du monde au Sahara occidental.

    Tindouf, Algérie – Avec 2720 kilomètres, la barrière qui sépare au Sahara Occidental les zones occupées par le Maroc et celles libérées par le Front Polisario, représente la plus longue muraille militaire en fonction dans le monde et la deuxième de toutes celles existantes, derrière la muraille de Chine.

    Depuis la distance de sécurité obligatoire de cinq kilomètres imposée par un champ de mines, le mur séparant les zones libérées des zones occupées du Sahara occidental – seul territoire d’Afrique non encore décolonisé et dont la puissance administratrice internationalement reconnue reste l’Espagne – ne ressemble qu’à un grand monticule de sable en plein désert. Cependant, avec des jumelles ou un téléobjectif, vous pouvez voir les soldats marocains et leurs postes de garde.

    Ce mur militaire, inconnu et objet de silence, est le plus long du monde en service, avec 2 720 kilomètres, et le deuxième plus long de la planète, juste derrière la Grande Muraille de Chine (21 196 km).

    À une époque où l’actuel président des USA, Donald Trump, a remis les murs si en vogue avec son désir de continuer celui qui existe déjà entre son pays et le Mexique -avec une longueur de 1.123 km-, il faut signaler, pour comparer et situer à sa juste mesure celui qui divise le Sahara occidental, que la barrière israélienne en Cisjordanie palestinienne mesure 819 kilomètres ; le mur qui se dresse entre le Pakistan et l’Inde est de 750 kilomètres ; celui qui divise les deux Corée mesure 248 kilomètres ; la clôture de Melilla en fait 12 et celle de Ceuta 8 . Le mur historique de Berlin faisait 155 kilomètres.

    Le mur du Sahara occidental n’est pas une construction linéaire, mais une succession de six barrières construites entre 1980 et 1987, en pleine guerre entre le Front Polisario et le Maroc, après l’occupation alaouite – avec la Marche verte, en 1975-, et le retrait définitif de l’Espagne de sa 53ème province, un an plus tard.

    Une idée israélienne

    « Lorsque la Mauritanie a abandonné le conflit en 1979, le Front Polisario avait réussi à récupérer 80% du territoire sahraoui et nous avons dû nous concentrer sur un seul ennemi : le Maroc. En 1980, seul ce qu’Hassan II appelait  » le triangle utile  » était sous son contrôle, formé par El Ayoun, pour la pêche , Bou Crâa, pour les phosphates, et Smara, plus la pointe de Dakhla, au sud, également très riche en poisson. Par ailleurs, l’armée sahraouie effectuait des incursions dans le sud du Maroc. Voyant qu’ils allaient perdre cette guerre d’usure de guérilla, les conseillers militaires israéliens ont conseillé à Hassan II de passer de la tactique offensive à la tactique défensive et de construire le mur. Le régime marocain est le régime arabe le plus proche d’Israël dans l’histoire, et de nombreux Juifs marocains vivent dans ce pays, ce qui explique cette relation étroite. Par exemple, le promoteur des accords de paix entre l’Egypte et Israël après la guerre de 1973 a été Hassan II » – Casablanca a accueilli en mars 1979 la signature de cet accord, qui a mis fin à l’état de guerre dans lequel ils vivaient depuis plus de 30 ans -, assure Mohamed Ouleida, militaire et actuellement directeur du Musée national de la Résistance, situé dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie).

    Tiba Chagaf, cofondateur de la plateforme de jeunes Cris contre le mur marocain, ajoute un autre détail : « L’ancienne ministre française de la Culture et actuelle directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, est une juive marocaine, sa famille vient d’Essaouira et son père, André Azoulay, a été conseiller des rois du Maroc Hassan II et Mohammed VI. C’est pourquoi l’UNESCO ne reconnaît pas la culture sahraouie et ne la protège pas de l’extermination dans les territoires occupés. L’idée de construire le mur était, bien sûr, celle d’Israël, mais soutenue par la technologie et l’ingénierie françaises et usaméricaine, et financièrement soutenue par les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le reste des monarchies du Golfe. Nous ne savons pas combien sa construction a coûté, mais nous savons que pendant la guerre, le Maroc dépensait près d’un million d’euros par jour rien que pour son entretien ».

    Cette plateforme organise des visites au mur tous les deux mois, plus deux grands rassemblements à Pâques et à Noël. Ils y dressent une gigantesque tente face à sa partie nord, y mènent des activités culturelles et informatives et, en somme, ils sont ceux qui approchent le plus près du « mur de la honte », comme ils l’appellent. Leur objectif est de le rendre visible au niveau international, de sensibiliser les jeunes Sahraouis à son existence, et de « rappeler aux soldats marocains qu’il y a des gens qui possèdent cette terre et qui continuent à la revendiquer, que la flamme de la lutte ne doit pas s’éteindre ».

    Comment est le mur ?

    Chagaf décrit physiquement le mur marocain : « Devant lui s’étend une large bande minée. Puis, une clôture en fil de fer. Ensuite, il y a les tranchées, suivies d’un mur qui, selon l’endroit, est fait de pierre, d’adobe ou de sable, mesurant entre un et trois mètres, où il y a plus de 150 000 soldats marocains. Derrière cette armée, il y a une tranchée de deux mètres, car le Front Polisario possède des chars qui peuvent franchir des obstacles de 1,5 mètre. Au-dessus de la construction se trouvent des radars et des mitrailleuses. Et enfin, à l’arrière, ils ont des unités lourdes : chars, blindés ou mortiers ».

    « Entretenir tout cela aujourd’hui coûte 3,5 millions d’euros par jour, puisque tous les cinq kilomètres il y a une base avec deux postes de surveillance, à droite et à gauche, avec des radars couvrant 60 kilomètres autour, et entre chacune de ces bases, une autre base militaire, ainsi que 240 batteries d’artillerie lourde et 20 000 kilomètres de fil barbelé. L’argent que les Marocains dépensent sur le mur provient de trois sources principales : la première, de l’aide généreuse des Saoudiens et des monarchies du Golfe ; la deuxième, de ce qui est pillé du territoire sahraoui, puisque les revenus générés par le phosphate utilisé par les USA et le poisson mangé par les Européens se retrouvent dans ce mur ; et la troisième, les millions que l’UE donne au Maroc, sous le couvert de combattre l’immigration illégale », souligne le soldat Mohamed Ouleida.

    Ni l’ambassade du Maroc en Espagne, ni le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, contactés pour connaître leur avis sur le mur, n’ont donné de réponse sur cette installation.

    Selon la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres (ICBL), un réseau mondial de 70 pays travaillant à l’interdiction des mines terrestres et des bombes à fragmentation, le Sahara occidental est l’une des dix régions les plus minées du monde.

    L’initiative internationale Together to Remove the Wall (Ensemble pour enlever le Mur) estime qu’il y a plus de 7 millions de mines le long de cette fortification. « Le nombre total de mines ne peut pas être calculé exactement, car il y en a aussi beaucoup dans les zones occupées et le Maroc n’autorise pas les organisations internationales à y pénétrer. On ne peut qu’en estimer le nombre sur le mur, qui se situe entre 7 et 10 millions de mines de différents types : antichars, antipersonnel, restes d’obus non explosés et de bombes à fragmentation, ces dernières résultant de bombardements aériens. Dans le reste du territoire, il n’est pas possible de déterminer avec précision, mais il existe des estimations qui portent ce chiffre à 40 millions », explique Malainin Mohamed Brahim, directeur du Saharawi Mine Action Coordination Office (SMACO). Début 2019, le Front Polisario a détruit 2 500 mines antipersonnel et antichar collectées dans les territoires remis en présence de représentants de l’ONU.

    2 500 victimes

    ICBL estime que plus de 2 500 personnes sont mortes depuis 1975 au Sahara occidental à cause de ces armes. Les victimes ne sont pas limitées à la période du conflit ouvert entre cette année-là et 1991, puisqu’en 2018, par exemple, 22 personnes sont mortes. L’équipe de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) signale que 80 % des victimes sont des civils.

    « Nous avons fait un recensement, mais il n’inclut que les survivants, et nous avons atteint 1 700 personnes. Nous n’avons pas de chiffres sur les décès, mais nous estimons que le chiffre indiqué par ICBL est exact et qu’il atteint 2 500 morts « , dit Aziz Haidar, président d’ASAVIM, l’Association Sahraouie des Victimes des Mines, qui a lui-même été touché par l’une d’elles en 1979, suite à quoi ses deux jambes ont été amputées. Aziz ajoute : « Dans l’association, nous avons aidé plus de 600 personnes. Qu’il s’agisse de leur fournir des béquilles, des prothèses, des fauteuils roulants, des médicaments, des lits pour personnes paralysées ou de l’aide économique pour créer de petites coopératives ou des entreprises ». Les gens qui souffrent le plus des mines sont les Bédouins, parce qu’ils sont nomades, et leurs troupeaux de chameaux. En outre, les victimes augmentent pendant la saison des pluies parce qu’il y a beaucoup de pâturages à proximité du mur. Il n’y a pas que les Sahraouis qui viennent faire paître leurs troupeaux dans les territoires libérés. Également de la Mauritanie voisine, parce qu’il y a là de bons pâturages qu’ils n’ont pas chez eux », dit Malainin, le directeur du SMACO.

    Aziz souligne également deux autres problèmes : « Quand il pleut, l’eau entraîne les mines déjà localisées vers des zones où il n’y en avait pas ou qui ont été déminées, et il n’est pas possible de savoir où elles sont. Le mur est une machine qui plante des mines partout. Il semble vivre pour tuer. D’autre part, la zone tampon s’étend le long du mur sur cinq kilomètres de large. En conséquence de l’accord de cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Polisario, ni le Polisario ni l’ONU ne peuvent entrer dans cette zone, mais c’est la zone la plus infectée par les mines et les restes de guerre. Les civils y ont accès, il y a donc beaucoup d’explosions et de victimes. Nous demandons à l’ONU d’y remédier et que les associations qui effectuent le déminage puissent y entrer ».

    Plus qu’une séparation physique

    La barrière physique représentée par le mur entraîne également d’autres types de séparations moins visibles. « Elle divise culturellement un peuple. La majorité vit sous occupation marocaine – 40 % de la population d’El Ayoun, et 20 % de Dakhla est sahraouie – et il existe une stratégie étudiée pour faire disparaître l’identité sahraouie. Par exemple, il n’y a pas une seule université dans les territoires occupés et les Sahraouis doivent aller étudier au Maroc. La hassanya est un dialecte qui disparaît, nos vêtements aussi disparaissent et un pillage culturel constant a lieu. Nous sommes les enfants des nuages. Nous avons une culture qui n’est pas écrite, qui est orale et qui va de la tête d’une personne à celle des autres. Si nous sommes physiquement divisés, elle est perdue et détériorée. Chaque grand-père qui nous quitte est une bibliothèque qui disparaît », déplore Tiba Chagaf.

    Malainin Mohamed Brahim, directeur de SMACO, insiste : « Le mur nous prive de nos richesses naturelles et d’un niveau de vie décent car, depuis 43 ans, nous vivons de l’aide internationale dans les camps de réfugiés, alors que notre territoire est parmi les plus riches du monde. Nous demandons l’aumône alors que nous avons tout. Nous sommes en territoire algérien, ce n’est pas chez nous, et nous ne voulons pas vivre éternellement chez le voisin. Nous avons enterré nos parents et nos grands-parents loin de chez nous. Nous et nos enfants voulons retourner vivre dans notre pays ».

    « Le mur sépare des familles entières. La mienne est à El Ayoun occupée. J’ai 14 frères : 11 sont dans les territoires occupés, moi dans les camps et deux autres en Espagne. Il entrave également l’agriculture, car il ne permet pas aux oueds de suivre leur cours naturel. Le mur les bloque et, d’un côté, on trouve des terres fertiles et de l’autre, le seul désert. Il empêche également la libre circulation des personnes. Le Sahara occidental est hermétiquement fermé par ce mur. C’est une grande prison qui enferme tout un pays. Le mur signifie que la guerre continue », conclut Aziz Haidar, le président de l’ASAVIM.

    Fuente : Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Marruecos, Front Polisario, mur de la honte, ONU, MINURSO,

  • Le Prince Hicham ignore les atrocités commises par le Maroc au Sahara Occidental

    Celui qui pense qu’un jour les marocains pourraient protester ou condamner les violations que leur pays commet au Sahara Occidental, c’est un rêveur.

    Les responsables sahraouis ne cessent de déclarer que « le peuple marocain est un peuple frère ». Diplomatie oblige, même s’ils savent que rien n’est moins vrai.

    La machine de propagande du Makhzen a configuré les cerveaux des marocains de manière à faire de la question de l’invasion du Sahara Occidental une véritable obsession. Il n’ont rien à cirer de Ceuta, Mélille, Tindouf, Béchar, Mauritanie…

    A l’instar de leur Makhzen, le territoire sahraoui est leur seule obsession quitte à exterminer la population locale. Hassan II croyait qu’il allait éliminer les sahraouis en un lapse de temps de deux semaines à cause de leur petit nombre. Il a fini par se casser les dents.

    Le prince Hicham Alaoui n’est pas une exception. Il prétend être un démocrate et il évolue dans la plus grande ONG des défense des droits de l’homme. Cependant, tout comme ses compatriotes, il se tait sur les graves violations des droits de l’homme perpétrées par le Maroc au Sahara Occidental. La dernière en date, deux voitures des forces auxiliaires ont écrasé un groupe de piétons sahraouis sortis pour fêter le sacre algérien. Une jeune femme de 24 ans a été tuée sur le coup. Ce n’est certainement pas Moulahom Hicham qui va s’en émouvoir.

    Les marocains ont tendance à oublier que s’ils se trouvent encore dans une partie du territoire sahraoui c’est grâce à leur maître et seigneur, la France. Mais, ce n’est qu’une question de temps parce que le Sahara Occidental n’est pas un pays orphelin, il a un peuple qui l’a défendu avec bec et ongles et sa détermination n’a pas bougé d’un iota.

    Pour nous, la victoire de l’Algérie va au-delà d’un simple événement sportif. Il s’agit d’un combat entre la Françafrique représentée par le Sénégal, un pays mercenaire et allié du Maroc et l’Algérie, la Mecque des Révoltionnaires, premier soutien des mouvements de libération africains, bastion contre le colonialisme et l’impérialisme… Celui qui dira que les marocains vont soutenir l’Algérie contre le Sénégal, est un sacré menteur !

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Mohammed VI exhibe son voilier de 88 millions € en plein vague de la migration marocaine

    Mohammed VI exhibe son voilier de 88 millions € en pleine vague de la migration marocaine

    Ignacio Cembrero

    Le roi Mohammed VI et sa famille se livrent à une exhibition de luxe maritime , alors que l’émigration clandestine marocaine par voie maritime vers l’Espagne explose

    Une centaine d’invités se sont retrouvés dimanche à bord du «Badis 1», le nouveau navire du roi Mohammed VI ancré devant la résidence royale de Rincon, sur la côte nord du Maroc. Le souverain avait invité les familles riches de Casablanca et de Rabat à l’inauguration de ce voilier de 70 mètres de long, l’un des dix plus grands au monde. Ils ont dû marcher pieds nus pour que la semelle noire de leurs chaussures ne salisse pas la couverture immaculée.

    Ces riches invités ont dû se rendre à deux reprises à Rincon – que les Marocains appellent M’diq – près de Tétouan après que, le samedi, jour prévu pour la cérémonie, ont été expédiés dans leurs plus beaux vêtements sans explication, selon l’un des invités. . Ils revinrent le lendemain et, cette fois, le roi était là pour les recevoir, accompagnés de ses fidèles amis les frères Azaitar, trois boxeurs allemands d’origine marocaine avec lesquels il passe le plus clair de son temps.

    Ce voilier moderne, baptisé du nom que les Marocains donnent au Peñón de Vélez de la Gomera sous souveraineté espagnole, est le cadeau que s’est offert Mohammed VI pour le 20e anniversaire de son intronisation. Il vient s’ajouter à la goélette El Boughaz 1 – de 62 mètres de long lancée en 1930 mais restaurée – qu’il tient depuis 17 ans. Combien avez-vous payé pour cela? L’hebdomadaire Tel Quel de Casablanca a découvert que son précédent propriétaire, le milliardaire américain Bill Duker, l’avait mis en vente pour 88 millions de dollars. Le prix de la transaction n’a pas été confirmé car, comme à l’accoutumée, le palais royal n’a pas communiqué à ce sujet.

    Alors que Mohammed VI accueillait ses invités à bord, son fils, le prince héritier Moulay Hassan, âgé de 16 ans; sa fille, Lalla Khadija, 12 ans, et son ex-épouse, la princesse Lalla Salma, étaient également en vacances à l’autre bout de la Méditerranée, selon des informations parues dans la presse grecque. Le 7 juillet, ils sont partis de l’île d’Esquíatos à bord du yacht «Serenity», a bord duquel ils ont fait une croisière de 10 jours sur la mer Égée. La location de ce bateau de luxe coûte entre 550 000 et 600 000 euros par semaine, chiffre révélé par la presse grecque et repris par certains médias marocains.

    Épidémie migratoire

    Cette étalage de luxe maritime a coïncidé avec la divulgation de statistiques, généralement confidentielles, sur la croissance de l’émigration clandestine marocaine par voie maritime en Espagne. En 2018, les Marocains représentaient un peu moins de 22% des 57 498 «harragas» – les «sans-papiers» étant appelés au Maghreb – qui ont atteint les côtes espagnoles à bord de 2 109 navires. Bien qu’au premier semestre de 2019, le nombre total d’immigrés en situation irrégulière ait diminué de 27%, la proportion de Marocains est passée à 29,9%. En mai, ils ont même atteint un record de 48,08%.

    Ces chiffres ne sont pas collectés sur le site du ministère espagnol de l’Intérieur, qui refuse de fournir le décompte des arrivées par nationalités, selon des sources de ce département, afin de ne pas nuire à la sensibilité des autorités de Rabat à révéler l’épidémie migratoire dont souffre le Maroc. Le ministère de l’Intérieur communique les données qu’il recueille chez des organisations internationales telles que Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, qui les transmet à son tour à la Commission européenne.

    Ces statistiques, rassemblées dans un rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) du 9 juillet, ne tiennent compte que d’une partie du phénomène migratoire marocain. Lorsque des immigrants subsahariens débarquent sur les plages andalouses, ils se laissent arrêter car ils savent qu’après deux mois d’emprisonnement au moins, ils ne risquent probablement pas d’être expulsés. D’autre part, 36% des harragas marocains et 32% des algériens arrêtés à leur arrivée ont été rapatriés en 2018. Lors de leur débarquement, ils tentent d’éviter les forces de sécurité. Combien le font? Il n’y a même pas d’estimation.

    S’ajoutent à tous ceux qui franchissent légalement les frontières de l’Espagne mais qui restent dans le pays à l’expiration de leur contrat de travail. L’exemple le plus frappant est celui des 15 000 travailleurs saisonniers marocains embauchés en 2017 pour la collecte de fraises à Huelva. 17% ne sont pas revenus, selon une enquête de l’agence EFE publiée en octobre dernier, alors que le retour est une condition indispensable pour percevoir une partie du salaire retenu.

    L’Espagne est la principale porte d’entrée des Marocains vers l’Europe, mais ce n’est pas la seule. « Les migrants marocains qui arrivent en Libye confirment que la liaison aérienne entre le Maroc et l’Algérie, puis la liaison terrestre entre la Libye et la frontière qui est toujours active », indique le rapport européen du SEAE.

    « Nous avons ouvert les portes »

    De plus en plus de Marocains veulent quitter leur pays. Le baromètre du monde arabe publié à la fin du mois de juin par la BBC indique que 44% souhaitent émigrer, soit 17% de plus qu’il y a trois ans, mais que ce pourcentage atteint 70% chez les jeunes de moins de 30 ans. En outre, près de la moitié des Marocains aspirent à un changement politique rapide dans leur pays, le taux le plus élevé de tous les pays arabes interrogés par le réseau britannique (l’Algérie n’a pas autorisé la BBC à interroger son opinion publique).

    Les autorités marocaines tentent de mettre un terme, surtout depuis février, à l’émigration des Subsahariens vers l’Europe. Mais ils ne montrent pas la même détermination à arrêter leurs citoyens. Les données traitées par Interior montrent, mais également les témoignages de certains «harragas», notamment des Rifains, qui expliquent à la police à quel point il a été facile de mettre le cap sur l’Espagne. « Ils nous ont presque ouvert les portes », confirme un jeune homme qui vient de quitter un centre de détention pour immigrés et préfère rester anonyme car il craint d’être renvoyé.

    Les autorités marocaines facilitent l’émigration de leurs ressortissants en Espagne: « Elles ont presque ouvert les portes »

    « La prochaine révolte arabe aura-t-elle lieu au Maroc, après le Soudan et l’Algérie? » s’est interrogé la BBC lors de l’analyse des résultats du chapitre marocain de son sondage. La question devient plus importante après cette exhibition de luxe maritime à Rincón et dans la mer Égée, tandis que d’autres Marocains traversent cette même mer à bord de bateaux fragiles. Plus de 200 immigrants, principalement des Africains subsahariens, mais aussi une poignée de Marocains, se sont noyés cette année alors qu’ils se rendaient en Espagne, selon Frontex et l’Organisation internationale pour les migrations.

    Des scandales royaux

    La presse marocaine est discrète lorsqu’il s’agit de traiter l’ostentation de la famille royale et les médias audiovisuels ne le mentionne pas non plus. Les journaux numériques ne traitent guère du phénomène migratoire. En revanche, les réseaux sociaux fonctionnent à plein régime. Les commentaires scandalisés abondent, parfois parsemés d’insultes, tandis que les plus prudents se vouent à la comparaison du prix estimé du voilier avec certains éléments des budgets de la santé et de l’éducation publique au Maroc.

    L’image de la monarchie est à nouveau endommagée, comme il y a quelques années, avec les longs séjours du roi à l’étranger – il a passé presque 6 mois hors du pays – ou avec une montre d’une valeur supérieure à 1 million d’Euros qu’il portait au poignet l’été dernier. Sera-t-il suffisant que le Maroc suive le schéma du Soudan ou de l’Algérie comme s’est demandé la BBC? ce qui est sûr, c’est qu’un grand nombre de Marocains suivent presque à la minute ce qui se passe dans l’Algérie voisine, plongée depuis le mois de février dans une révolution pacifique.

    Quant aux autorités espagnoles, elles soupirent parce que Mohammed VI avait passé une longue saison avec le «Badis 1» – il a jeté l’ancre mercredi soir dans la baie d’Al hoceima -. En effet, la marine et la gendarmerie royales marocaines renforcent leur vigilance pour que le voyage du roi et l’émigration baisse. Le monarque alaouite a consacré les deux premières semaines d’août 2018 à parcourir la côte nord de son pays à bord du yacht «Al Lusail», qui lui a été prêté par l’émir du Qatar. Jusque-là, l’immigration en Espagne avait suivi une courbe ascendante, mais ce mois-ci, il y a eu une courte pause. Lorsque le mois de septembre est arrivé, les «harragas» ont à nouveau traversé le détroit en masse.

    Source : El Confidencial, 18 jui 2019

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Badis I, luxe, fortune,