Catégorie : Maroc

  • Maroc – USA : La femme d’un ambassadeur risque 10 ans de prison

    L’ambassadeur Abdeslam Jaidi ne sera pas inquiété pour les crimes de sa femme aux Etats-Unis. Non seulement grâce à son immunité diplomatique, mais aussi à ses relations très étroites avec le palais royal. Jaidi s’occupait personnellement des services de la famille royale au pays de l’Oncle Sam.

    Mais il ne pourra rien faire pour sauver son conjointe d’origine phillipine. Maria Luisa Estrella Jaidi risque 10 ans de prison pour fraude aux visas américains et recrutement illégale de travailleurs.

    Ramon Singson Estrella, son frère, est inculpé des mêmes infractions, mais il est toujours en fuite.

    Le tandem des frères Estrella obtenait des visas américains à des citoyens Philippins sous couvert d’employés ou techniciens au consulat du Maroc à New York, mais il finissaient comme chauffeurs, aides, ouvriers agricoles et assistants dans la maison et les propriétés appartenant à la famille à New York.

    Les travailleurs étaient sous-payés, travaillaient sept jours sur sept et 24/24 abusés par Jaidi et son ancien mari, diplomate marocain à New York.

    Avec Asian Journal

    Tags : Maroc, USA, Etats-Unis, consulat maroc new york, Abdeslam Jaidi, Maria Luisa Estrella Jaidi, visa, fraude, traite humaine, immunité diplomatique,

  • L’ONU contre la protection des civils au Sahara Occidental

    Le 29 mai l’ONU a célébré la Journée Internationale des Casques bleus dont le thème cette année était la protection des civils. La Mission des Nations Unies en Sierra Leone a été la première à mettre en oeuvre le mandat octroyé par le Conseil de Sécurité sur la protection des civils.

    A cette occasion, un média onusien a rencontré Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de paix des Nations Unies où il a loué les «  succès du maintien de la paix des Nations Unies ».

    Selon M. Lacroix, « le Conseil de Sécurité, les Etats membres et les Nations Unies en général ont tiré les leçons de ce qui s’était passé dans les années 1990 en Bosnie et au Rwanda ».

    « Il a été clair , précise-t-il, que lorsque des conflits de produisaient avec de lourdes menaces sur les civiles il fallait faire davantage. Il fallait que des mandats plus complets soient donnés aux opérations de maintien de paix pour qu’elle puisse éviter ce qui s’est produit à Srebreniça ou au Rwanda ».
    Le responsable onusien a ajouté que « la Sierra Léone était clairement un conflit où les civiles étaient lourdement menacés et même plus que menacés puisqu’il y a eu de nombreuses victimes. Donc, il est très juste que ce tournant soit pris par les Nations Unies et aujourd’hui la protection des civils fait partie des priorités des mandats de beaucoup de nos opérations ».

    Il y a lieu de préciser que M. Lacroix, à l’instar de son prédécesseur à la tête du Département de maintient de la paix, est français et son pays s’oppose à la protection des civils au Sahara Occidental où la MINURSO ne dispose pas de ce mandat. Plusieurs organisations internationales, dont Human Rights Watch et Amnesty International, demandent chaque année au Conseil de Sécurité, d’élargir le mandat de la mission onusienne au Sahara Occidental à la surveillance des droits de l’homme.

    Le Maroc multiplie les violations des droits dans l’ancienne colonie espagnole où la population vient d’enterrer un jeune rappeur et les autorités d’occupation sont pointées du doigt dans son assassinat.

    Tags: Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, protection des civils,

  • Maroc : Dans les forêts de Nador, les migrants vers l’Europe soumis à la loi de la jungle

    Violences, vols, arrestations à caractère raciste par la police. Dans les 15 camps installés autour de Sebta (Ceuta) et Melilla, les migrants à destination de l’Espagne sont de plus en plus exposés au chantage des trafiquants et aux politiques de sécurité qui garantissent au Royaume l’argent de l’UE. Reportage

    Une famille longe le mur frontalier entre le port de Beni Ensar et Melilla. Photo Lorenzo De Blasio

    Aux premières lueurs de l’aube, le poste frontière entre Beni Ensar et Melilla est rempli de travailleurs journaliers qui font la queue pour se rendre dans l’enclave espagnole et gagner quelques dirhams de plus que le salaire offert au Maroc. Ils sont accompagnés par des centaines de femmes qui se rendent en Europe pour faire le plein de produits destinés à être revendus dans les épiceries locales à un prix plus élevé. Ce sont les habitants de la province de Nador, les seuls avec ceux de Tétouan qui sont autorisés à se rendre dans les énclaves voisines de Melilla et Sebta sans passeport. Pour tous les autres, Marocains et migrants de pays tiers, franchir les quatre barrières qui délimitent la frontière est la seule alternative à la traversée de la mer d’Alboran pour rejoindre l’Europe.

    La MILITARISATION de la frontière – le long de laquelle tous les 50 mètres alternent entre les barbelés, les caméras et les capteurs nocturnes, les guérites marocaines et les tours de guet espagnoles – a rendu le passage par voie terrestre de plus en plus difficile, ce qui a fait augmenter le nombre de départs par mer et de morts de ceux qui tentent de la traverser, avec une croissance exponentielle des vols et violences contre les migrants.

    C’est ce que dénonce dans son rapport annuel l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (Amdh) de Nador, qui s’engage depuis des années dans la détection et la lutte contre la violence qui sévit dans les 15 camps situés dans la forêt qui entoure la ville frontalière, et où environ 3 000 personnes en transit trouvent refuge.

    « Depuis 2015, année de l’installation de la quatrième barrière de barbelés du côté marocain de la frontière, les tentatives de passage par voie terrestre – qui se déroulaient de manière autoorganisée et spontanée – ont été considérablement réduites en faveur de celles par voie maritime, organisées presque entièrement par des trafiquants qui demandent aux migrants des sommes pouvant atteindre 5 000 euros. Ce changement a attiré beaucoup de criminalité dans la forêt, car les migrants ne sont plus considérés aujourd’hui comme des gueux démunis, mais comme une cible facile pour des vols et des extorsions », dit Omar Naji, déclarant qu’en 2018 il y a eu une augmentation spectaculaire des attaques contre les migrants. De 40 en 2015, on est passé à 90 en 2016, 92 en 2017 et 340 en 2018.

    Selon l’AMDH, les nouvelles politiques « ont favorisé la transition vers une migration payante en permettant la croissance d’un réseau de trafiquants qui bénéficient de ce nouveau marché, faisant du droit à la libre circulation un bien à acheter ». C’est pour cette raison, poursuit Naji, que « nous avons dénoncé à plusieurs reprises ces organisations, en fournissant aux autorités des photos, des noms et des numéros de téléphone des trafiquants opérant dans la région, contribuant à une série d’arrestations qui n’ont en aucune façon affecté les organisations qui dirigent leur trafic en toute discrétion depuis Rabat, Casablanca et Tanger ».

    Comme si cela ne suffisait pas, les migrants sont en même temps victimes d’incursions répétées des forces auxiliaires et de la gendarmerie royale dans les camps, victimes d’épisodes répétés de profilage racial, d’arrestations effectuées sur la base de la couleur de la peau. Le dernier épisode à ce sujet a été dénoncé par l’ONG Droit et Justice le 20 juin, lorsqu’un membre d’origine guinéenne de l’ONG a été arrêté alors qu’il était en possession d’une carte de séjour valide.

    Selon l’Amdh, ce type d’arrestation n’est pas le seul abus de pouvoir de la police, puisque les arrestations effectuées ne sont jamais notifiées aux personnes directement concernées, ce qui va à l’encontre des dispositions de l’article 23 de la loi 02/03, selon lequel « qui fait l’objet d’une décision d’expulsion à la frontière peut, dans les 48 heures suivant sa notification, demander son annulation » et empêche ainsi les destinataires de la mesure de former un véritable recours. Cette situation est d’autant plus grave si les personnes concernées sont des femmes enceintes ou mineures, qui sont également victimes d’arrestations et d’expulsions aux frontières, alors que l’article 28 dispose explicitement qu’ « aucune femme enceinte ou mineure ne peut être reconduite à la frontière pour expulsion ».

    Mais ce ne sont pas ces informations qui parviennent en Europe, pour laquelle le Maroc reste un partenaire fiable dans la gestion du dossier migratoire.

    Les chiffres que le Royaume envoie chaque année à Bruxelles pour justifier les fonds investis dans la soi-disant prévention de la migration irrégulière en sont la preuve. Il importe peu que ces chiffres ne reflètent pas pleinement la réalité : sur les 89 000 arrestations déclarées par Rabat en 2018, 9 000 (et 700 expulsions) ont eu lieu à Nador seulement, alors que seuls 3 000 migrants étaient présents dans la province.

    CE MYSTÈRE S’EXPLIQUE RAPIDEMENT : de nombreuses personnes sont arrêtées et déportées jusqu’à 6 fois en un an, puis retournent ponctuellement dans le nord du pays en attendant de tenter à nouveau la traversée. « Quelle est l’utilité de ces refoulements « , se demande Omar Naji, concluant qu’il s’agit de « mesures cosmétiques qui servent à justifier auprès de l’UE le montant élevé des financements versés annuellement » et expliquant comment cette situation permet au Maroc de continuer à jouer le rôle du gendarme qui veille avec succès à la sécurité à la frontière Sud-Ouest de l’Union européenne. Une fois de plus, ce sont les migrants qui en font les frais.

    Ouvrir le rapport (in arabe et en français)

    Source : Tlaxcala, 28 juin 2019

    Tags : Maroc, migration, subsahariens, racisme, discrimination,

  • Maroc : Absence remarquée du roi lors de l’inauguration de l’extension de Tanger Med

    Mohamed VI et son absence remarquée lors de l’inauguration de la plus grande œuvre de son règne

    Por Ignacio Cembrero

    Fuente: Vanitatis, 29 juin 2019

    Il a ordonné à son fils, Moulay Hassan, de présider la cérémonie, laissant place à des spéculations sur les raisons de son absence.

    L’extension du port de Tanger Med, en face d’Algésiras, constitue le plus important travail d’infrastructure entrepris au cours des vingt années de règne de Mohamed VI au Maroc. Il s’agit d’un investissement global, entre contributions publiques et privées, de 2,380 milliards d’euros, soit 280 millions de plus que ce qui a finalement coûté le train à grande vitesse inauguré entre Tanger et Casablanca il ya environ huit mois.

    Tanger Med II, le nom donné à cet extension portuaire, est la dernière et la plus grande initiative de cette grande impulsion que le monarque alaouite a voulu donner au nord-ouest du Maroc que son père, Hassan II, a marginalisé pendant ses 38 années de règne. Il le considérait comme une région hostile à la monarchie. Par conséquent, le plus logique serait que ce soit le souverain en personne qui inaugure jeudi cette gigantesque œuvre qui, lorsqu’elle atteindra la plénitude de son rendement, fera de l’ensemble de Tanger Med non seulement le premier port d’Afrique, mais également de la Méditerranée.

    C’est ainsi qu’il a été annoncé à la presse qui a été convoquée jeudi à 15 heures pour assister, une heure plus tard, à l’inauguration solennelle par Mohamed VI, 55 ans, de Tanger Med II. Peu de temps avant le début de la cérémonie, les journalistes et invités ont toutefois été informés par les autorités qu’elle a été reportée de 24 heures à cause d’un « problème technique » dont ils n’ont donné aucune précision.

    Il y a « un navire en provenance de France qui devait arriver pour être le premier à entrer dans le port », mais « pour des raisons météorologiques, il ne peut pas être ici à temps ». C’était l’une des explications absurdes fournies par les autorités locales à la presse. L’hebdomadaire francophone de Casablanca « Tel Quel » les reprend sur son site Web et s’en moque rappelant par exemple que le bulletin météorologique indiquait que cette région de la Méditerranée occidentale était au calme absolu.

    Incommodé par le report, la très officielle Agence Spéciale Tanger Méditerranée est allée même jusqu’à démentir qu’une cérémonie était prévue.

    L’inauguration a finalement eu lieu vendredi après-midi, mais contrairement aux attentes, ce n’est pas le roi qui l’a présidée mais au dernier moment, il a délégué son fils, le prince Moulay Hassan, âgé de 16 ans. Ni les organisateurs de l’événement ni le palais royal n’ont donné des explications à propos de ce changement du dernier moment.

    L’absence royale a de nouveau déclenché les spéculations. Il va sans dire que la plupart d’entre elles signalent des problèmes de santé sans apporter la moindre information. En février 2018, Mohamed VI a été opéré avec succès à la clinique Ambroise Paré à Paris pour une arythmie cardiaque. Depuis lors, il a fait l’objet de contrôles périodiques – le dernier en juin – et l’on sait qu’il n’a subi aucun incident. Mercredi 26, il semblait en pleine forme lorsqu’il présidait l’inauguration de la première usine automobile en Afrique de la multinationale française PSA à Kénitra, un événement de moindre envergure que celui de Tanger Med II.

    Mohamed VI a une certaine tradition de poser des lapins, à titre d’exemple, aux invités étrangers qui allaient lui rendre visite à Rabat ou qui étaient déjà à la capitale. Parmi les victimes figurent les rois d’Espagne, dont la visite d’Etat a été annulée « pour des raisons d’ordre du jour » début janvier 2018, même le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, en octobre 2017, sans oublier le président turc Recep Tayip Erdogan, en juin 2013, alors qu’il était chef du gouvernement. Ils sont tous passés par la capitale marocaine sans pouvoir le voir.

    Cependant, jusqu’à présent, le monarque n’avait jamais manqué d’inaugurer les grands projets qu’il a propulsé et, parfois, d’autres beaucoup plus petits, comme par exemple la piscine municipale de Lalla Aicha, à Oujda, en juillet 2008. Bien qu’il est vrai qu’il porte le nom d’une de ses tantes, décédée en 2011, pour qui il avait une grande affection. Jamais en Europe un chef d’Etat n’inaugurerait un complexe municipal.

    L’adolescent Moulay Hassan, qui avait présidé un événement à Kénitra le même jour que son père – l’octroie de diplômes à une promotion militaire qui finissaient un cours d’Etat-Major – a été appelé vendredi par son père pour le remplacer, alors qu’il était prêt à entamer ses vacances. Les 17 et 18 juin, le prince héritier a passé avec succès ses premiers examens du baccalauréat au lycée Dar Essalam de Rabat.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Tanger Med, absentëïsme, maladie,

  • Le beau-père du roi du Maroc voit son enquête piétiner

    Plus d’un mois après, Mohamed Mediouri, beau-père de Mohammed VI et ancien chef de la sécurité de Hassan II, n’a aucune nouvelle de la plainte qu’il a déposée auprès des services de sécurité de Rabat.

    Mediouri a été victime d’un semblant de tentative d’agression le 17 mai à Marrakech. Toutes les opinions s’accordent à dire que le palais voit d’un mauvais œil que le mari de la mère du roi Mohammed VI se promène librement au Maroc alors qu’on le soupçonne d’être le père du souverain puisque sa relation sentimentale avec la « mère des princes » a commencé avant le décès de Hassan II. Selon Le Roi Prédateur, ce dernier était un roi cocu consentant.

    Mohammed VI a voulu effrayer son beau-père en vue de le clouer à Paris avec Lalla Latifa qu’il a épousée sans le consentement de son fils.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Mediouri, Lalla Latifa,

  • Le Maroc, véritable plaque tournante de la cocaïne, selon l’ONU

    Le Maroc est une véritable plaque tournante de la « poudre blanche » avec 86% de la cocaïne saisie en Afrique en 2017, indique un rapport mondial sur la drogue publié mercredi par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

    Le Maroc, rappelle l’organisme onusien, a déclaré avoir saisi ces dernières années des kilos voire tonnes de cocaïne, avec 120 kilos de cocaïne en 2015, 1,6 tonne en 2016 et 2,8 tonnes en 2017, dont une cargaison de 2,6 tonnes de cocaïne en provenance du Brésil saisie en octobre 2017. Une autre saisie majeure a eu lieu l’année suivante: plus d’une tonne de cocaïne retrouvée à El Jadida (Maroc) en décembre 2018.

    Si le trafic de cocaïne à destination de pays hors des Amériques et d’Europe centrale et de l’ouest reste relativement limité (il représente 1% de la quantité globale saisie), il n’en reste pas moins qu’il a augmenté ces dernières années, de même que les routes de contrebande qui prolifèrent, notamment en Afrique, indique le rapport.

    Les saisies récentes au Maroc, mais aussi en Afrique du Sud et en Guinée-Bissau « indiquent que le trafic de cocaïne via l’Afrique continue d’être bien organisé », souligne l’ONUDC.

    Tags : Maroc, cocaïne, drogue, ONUDC, trafic, cannabis,

  • Le Maroc pourrait être le suivant après le Soudan et l’Algérie

    Le Maroc pourrait-il le scánario du prochain soulèvement, après le Soudan et l’Algérie?

    Un vaste sondage de la BBC montre que près de la moitié des Marocains envisagent d’émigrer et souhaitent un changement politique immédiat. Ainsi, le Maroc pourrait suivre les traces du Soudan et de l’Algérie et renverser son chef, demande Tom de Castella.

    Sur un balcon surplombant les toits de Casablanca, un homme tire sur sa cigarette et songe au rêve qui lui a été volé. Saleh al-Mansouri n’a que vingt ans, mais il sait ce que signifie traverser la mer pour se rendre en Europe. Il a vécu en Allemagne pendant plusieurs années jusqu’à ce que sa demande d’asile soit rejetée et qu’il soit contraint de rentrer chez lui au Maroc.

    « Les gens y vont pour certaines choses qu’ils n’ont pas ici », a déclaré M. Mansouri. Certaines sont économiques – il parle de vêtements que vous pouvez vous permettre, d’un meilleur style de vie – mais d’autres sont moins tangibles. « Comme la liberté », dit-il, avant d’ajouter: « Il y a beaucoup de choses … comme le respect.

    « Il n’y a pas de soins accordée à la population ici au Maroc. C’est le manque de soins qui oblige les gens à migrer. »

    Près de la moitié des Marocains envisagent d’émigrer. La proportion est en forte hausse après une décennie de déclin, indique une enquête pour BBC News Arabic.

    Une enquête qui couvre le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en 2018 et 2019 et a été réalisée par le réseau de recherche The Arab Barometer, soulève une question intrigante: le Maroc est-il en ligne de mire pour des troubles?

    Les manifestations de masse contre le gouvernement au Soudan et en Algérie ont entraîné un changement politique soudain en avril dans ce que l’on a appelé le Printemps arabe 2.0. Alors que les renversements d’Omar al-Bashir au Soudan et d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie ont choqué la plupart des gens, les indices étaient déjà à voir dans l’enquête de BBC News Arabic.

    Quelques mois avant que les manifestations de masse décapitent leurs gouvernements, les publics soudanais et algérien interrogés donnaient des réponses montrant qu’ils étaient en colère, craintifs et désespérés.

    Les trois quarts des Soudanais ont déclaré que leur pays était plus proche de la dictature que de la démocratie, la plus haute de la région. En Algérie, il était de 56%, troisième derrière la Libye.

    Près des deux tiers des Algériens ont déclaré que les dernières élections dans ce pays n’étaient pas libres ni équitables, plus que dans tous les autres pays sondés. Seulement un quart des Soudanais et un tiers des Algériens pensent que la liberté de parole existe dans leur pays.

    Un autre pays s’est démarqué dans les données – le Maroc.

    Désespoir et frustration

    La plupart des endroits enquêtés indiquent un désir de réforme progressive. Au Maroc, cependant, la moitié des répondants souhaitaient un changement politique immédiat.

    « Il y a un réel sentiment de désespoir et de frustration chez les jeunes », a déclaré le journaliste et militant d’opposition Abdellatif Fadouach.

    Environ 45% de la population a moins de 24 ans et sur la plupart des problèmes, le pays est divisé en générations. Quelque 70% des adultes de moins de 30 ans souhaitent émigrer contre 22% des personnes âgées dans la quarantaine. Alors que la moitié des plus de 60 ans ont une vision positive du gouvernement, celle des 18-29 ans est de 18%.

    Le Printemps arabe a suscité des espoirs chez les jeunes que la société allait changer.

    Le Maroc est une monarchie et après les manifestations qui ont éclaté en 2011, le roi Mohammed VI a annoncé un programme de réformes. Une nouvelle constitution a été introduite, élargissant les pouvoirs du Parlement et du Premier ministre, tout en laissant au roi une large autorité sur le gouvernement. Un grand nombre des réformes promises n’ont jamais été pleinement mises en œuvre, a déclaré M. Fadouach.

    S’attaquer aux élites politiques

    Le favoritisme sur le marché du travail empêche une véritable économie de marché, a-t-il déclaré, soulignant que les opportunités d’emploi – telles que l’obtention de permis de taxi ou de permis de pêche – constituaient le cadeau des politiciens au pouvoir et du Palais royal.

    « Même une lueur d’espoir pour demain est malheureusement coupé court et les choses redeviennent comme avant », dit-il. L’appétit est là pour faire tourner l’élite politique, estime-t-il. « Le Maroc peut à tout moment être le scénario de ce qui s’est passé en Algérie et au Soudan et avant lui en Syrie, en Égypte, en Libye ou en Tunisie ».

    Parlez à l’ancienne génération et vous entendrez le désir de continuité.

    Abdallah al-Barnouni est un comptable retraité résidant à Casablanca. Il ne partage pas l’empressement des jeunes générations à un changement immédiat: «La génération d’aujourd’hui, ses enfants, veulent y arriver rapidement. Ils veulent tout, la voiture, la maison, le travail, ils veulent rapidement atteindre un niveau de vie élevé. »

    Il n’y a aucun signe d’un soulèvement violent. Du moins pas pour l’instant.

    Mais l’enquête indique que les Marocains étaient fortement impliqués dans des manifestations pacifiques, derrière le Yémen et les territoires palestiniens, des lieux ravagés par la guerre ou les conflits. Plus du quart des personnes interrogées ont déclaré avoir participé à une manifestation, une marche ou un sit-in pacifique. A un niveau plus large, le Maroc est un pays et une culture en mutation. Le nombre de Marocains qui se disent non religieux a quadruplé depuis 2013 – le taux le plus rapide de la région.

    Les manifestations contre la corruption et le chômage ont secoué les régions marginalisées du nord du Maroc en 2016 et 2017 dans le cadre du mouvement Hirak Rif. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues et des centaines ont été arrêtées. Il y a eu d’autres manifestations en avril dernier lorsqu’un tribunal a confirmé les peines de prison de 20 ans infligées aux dirigeants du mouvement.

    La BBC a contacté le gouvernement marocain pour commenter les résultats de l’enquête, mais n’a pas reçu de réponse.

    Au Soudan et en Algérie, le mécontentement populaire a commencé dans les régions pauvres avant de s’étendre à la capitale. Cela pourrait-il se reproduire?

    « C’est très difficile à prédire », a déclaré Abderrahim Smougueni, journaliste à l’hebdomadaire marocain TelQuel Arabi. Certains des mêmes ingrédients existent au Maroc. « Il existe un mécontentement populaire et une frustration vis-à-vis du gouvernement et du Premier ministre. » Les gens s’attendaient à ce que le gouvernement lutte contre la corruption, a-t-il déclaré. Au lieu de cela, ils taxent les classes moyennes, aliénant un segment clé de la population.

    Cependant, il existe des différences cruciales. Le Soudan et l’Algérie ne sont pas des monarchies.

    Armée loyale

    Au Maroc, toutefois, le consensus était que le roi se tenait au-dessus de la politique et constituait un frein aux manifestations de masse. La question est de savoir si cette situation est toujours valable. « Peu importe ce que les gens pensent du gouvernement, ils font confiance au roi », a déclaré M. Smougueni. D’autres disent que c’est moins clair. « Avant [le printemps arabe], il y avait un consensus autour de la monarchie », a déclaré M. Fadouach. « Mais aujourd’hui, cette croyance en la monarchie pourrait ne pas persister. »

    Une fois devenu claire l’ampleur des manifestations contre M. Bashir, la puissante armée soudanaise a destitué le président de la République suite à un coup d’État et engagé une répression violente contre les manifestants. Mais au Maroc, l’armée semble fidèle au roi.

    Pour M. Smougueni, il ne s’agit pas encore d’un mouvement de masse, mais plutôt d’une série de manifestations et de grèves techniques contre la réforme dans des secteurs spécifiques de l’économie, comme la santé et l’éducation.

    Et pourtant, une région qui semblait insensible au changement pendant des années est maintenant définie par l’instabilité. Depuis le début du Printemps arabe en décembre 2010, au moins une demi-douzaine de pays ont vu leur président tomber ou la guerre éclater. En d’autres termes, la protestation populaire peut se répandre comme une traînée de poudre dans le monde arabe. Et il n’y a aucune garantie que cela finira bien.

    Drapeau rouge

    Le moment du printemps arabe n’a pas encore sonné au Maroc: le mouvement de protestation du 20 février 2011 n’a pas entraîné de changement fondamental. Le roi tire toujours les ficelles et la réforme politique est limitée.

    Michael Robbins, de Arab Barometer, se méfie de l’idée d’un renversement de la monarchie. Mais les données devraient lever le drapeau rouge pour le gouvernement marocain, a-t-il déclaré. « Les Marocains, en particulier la jeune génération, sont plus enclins à vouloir des réformes rapides que les citoyens d’autres pays. Ils semblent également plus proches d’une étincelle pour s’enflammer. »

    Si ce n’est pas au bord du gouffre, le Maroc est à la croisée des chemins. Beaucoup dépend maintenant de ce que la majorité des jeunes exige de leur roi et de son gouvernement impopulaire.

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, Printemps Arabe,

  • Maroc : Le tag « marocaines » (en arabe) dans les résultats de recherche de Twitter

    Si vous avez encore un doute sur la réputation des femmes du Maroc, Twitter peut s’envoler à votre secours. Il suffit d’écrire le mot « marocaines » en arabe (مغربيات) dans la case « recherche ».

    Les résultats sont époustouflants et presque tous identiques. Ce mot devient synonyme de « prostitution » et elles sont toutes liées aux offres de sexe et elles viennent des monarchies du Golfe. L’offre aussi est identique et par les plus chères, la pénétration anale, la spécialité qui a rendu les marocains célèbres dans le monde arabe.

    Dans toutes les offres:

    – Belles filles arabes et marocaines

    – Danse & sex

    – pénetration vaginale : 1500 dirhams

    – pénétration anale : 2000 dirhams

    – fellation, cunnilingus

    – Faut ajouter les frais de taxis

    – Soirée de 6 heures

    – Age comprises entre 18 et 25 ans

    – Envoyer l’adresse et les coordonnées GPS

    – Choix parmi des photos

    En dépit de cela, les marocains dont le roi est le plus grand proxénète de la planète, sont arrogants, narcissiques et se croient supérieurs aux autres peuples de la région malgré que le Maroc a battu tous les records négatifs : pauvrete, analphabétisme, précarité, injustice, inégalités, prostitution… D’ailleurs, si la région du Maghreb n’a jamais connu la stabilité, c’est en raison des véléïtes expansionnistes de la monarchie alaouite dont la seula raison d’être est de servir la France. Non sans raison est son garant depuis 1912, date de la signature du Protectorat. Aujourd’hui, l’Elysée soutient le régime de Mohammed VI dans sa politique de répression contre les marocains et s’affiche comme le premier défenseur des intérêts du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, prostitution, Mohammed VI, sexe, proxénètes,

  • Maroc : Guillaume Soro trahi par le roi Mohammed VI

    COUP D’ETAT MANQUÉ À RABAT (Première partie)

    « Rabat, ville verte, ville de paix. »

    Rabat! Ville verte du Maroc. Cette ville, Je la connais pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. Je me souviens même de ma première visite. Cette histoire est incroyable et inattendue. Elle remonte à fort longtemps. De l’époque où j’étais Secrétaire Général du MPCI, c’est-à-dire autour des années 2005. A vrai dire, je ne connaissais pas le Maroc. Bien sûr, mes cours de géographie et d’histoire m’en donnaient une vague connaissance comme tous les collégiens de ma génération.

    J’avais entendu parler de l’amitié entre Sa Majesté le Roi Hassan II et le Président Félix Houphouët-Boigny. Deux grandes figures de l’Afrique. Il se dit qu’au moment où l’un bâtissait la Grande Mosquée de Casablanca, l’autre bâtissait la Basilique de Yamoussoukro. Ils se vouaient une amitié exceptionnelle que rien n’a jamais pu flétrir. L’un des témoins encore vivants de cette amitié se trouve être l’ambassadeur Georges Ouégnin qui fut le protocole personnel du Président feu Felix Houphouët-Boigny. D’ailleurs régulièrement lorsque Sa Majesté Mohammed VI visite la Côte d’Ivoire, il ne manque pas de se rendre au domicile privé de M. Georges Ouégnin.

    Mais cette partie nord de l’Afrique m’était encore inconnue. A une exception toutefois : quand j’étais étudiant, je fis un voyage en Algérie, en 1997. Tenez, KKB pourra certainement en dire plus, puisque nous effectuâmes le voyage ensemble et dans le même programme universitaire. Lors de notre séjour, nous découvrîmes la shorba un plat bien algérien dont nous nous gavâmes. C’était une sorte d’initiation à la saveur culinaire maghrébine.

    Mais revenons à cette belle ville de Rabat. Cette ville verte célèbre dame Nature. Des centaines d’espaces verts animent la vie culturelle du pays d’une senteur des origines. De la Kasbah des Oudayas à la nécropole du Chellah, sans oublier la forêt d’Ibn Sina, la ceinture verte, le Jardin zoologique et le Jardin d’Essai, la ville épouse ici la vie en une belle harmonie. J’aime beaucoup la belle entente entre la mère Nature et la Culture à Rabat et je crois que cette ville devrait inspirer des projets urbains de qualité un peu partout en Afrique. C’est au contact de ce dynamisme de l’esprit marocain que j’ai appris à apprécier les milles couleurs de ce pays.

    Ma première expérience de coopération véritable avec les Marocains date du début des années 2000. Alors que je dirigeais le MPCI à Bouaké et que la force d’interposition avait figé les lignes de front. Une troupe marocaine figurait au sein des forces de l’ONUCI pour faire respecter le cessez-le-feu. J’avais pour habitude de réserver le meilleur accueil à ces soldats qui étaient venus de si loin pour nous aider, nous Ivoiriens, à maintenir la paix. Et surtout à sortir de l’ombre de la Guerre fratricide absurde dont nous n’avons pas encore fini d’expier les dommages. Il se trouve qu’un jour, la division des droits de l’homme des Nations Unies voulait porter plainte contre le contingent marocain de Bouaké, ce qui risquait fort d’entacher la réputation de l’armée Marocaine.

    Le chef des troupes marocaines stationnées à l’époque à Bouaké était un ami. Nous avions l’habitude de nous retrouver les soirs autour d’une tasse de thé pour faire la causette. Il me parlait de son pays si lointain. Un jour je le vis fort inquiet. Il me révéla le projet onusien concernant son régiment. Je partageai son inquiétude. Et fort justement, il y avait une faille : je ne comprenais pas que l’ONU veuille faire une telle poursuite sans quérir mon avis en ma qualité de Secrétaire Général du MPCI, moi qui gérait encore cette zone (voyez-vous, avant j’étais grand type). Alors je me pourfendis d’une déclaration publique pour défendre la réputation des Troupes Marocaines et récusai les allégations des enquêteurs des Nations Unies. Mon ami, Chef et commandant des troupes Marocaines de Bouaké (dont j’oublie le nom. Pauvre mémoire !) vint chez moi le lendemain pour me remercier de mon intervention énergique et de mon soutien. Je fus surpris car je n’avais pas mesuré la portée de mes propos.

    Je demanderai à Alain LOBOGNON de chercher et la période et le nom de cet officier. Je serai bienheureux de le revoir.

    Le premier réel contact avec le Maroc est celui-là. Par la suite un ami Mauritanien, Moustapha Ould Limam Chafi, me présenta un autre Marocain, Mohammed Khabbachi, patron de l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP) du Maroc. Ce dernier vint me voir et on fit la parlote. Africain dans l’âme, il ambitionnait de contribuer au renforcement des relations et de la coopération sud-sud. Ainsi les fils du contact se nouaient avec le Maroc progressivement. Mon ami patron de presse parlait tant et si bien du Maroc qu’un jour je décidai d’y aller en vacances. Autour des années 2005 ou 2006. J’y allai tous frais pris en charge.

    Je pus découvrir alors le charme du Maroc. La culture de ce pays, qui tisse merveilleusement ensemble passé et futur m’a toujours stimulé. J’aime aussi bien l’enracinement dans la tradition que la modernité des Marocains.
    Bref en mars 2007, je fus donc nommé Premier Ministre. A l’époque, le Président Wade dirigeait le Sénégal. En cette même année se tint un sommet de l’OCI à Dakar. Le président Laurent Gbagbo me demanda alors de l’y représenter. Je m’y rendis avec une délégation ivoirienne dans laquelle figurait entre autres, l’actuel secrétaire général de la présidence, le Ministre Achy Patrick. Une de mes collaboratrices, Danièle Benoist, sénégalaise chargée de préparer mon séjour m’y devança. Elle eut l’idée de me loger dans une villa aménagée, les hôtels étant surbookés pour l’occasion. Je ne saurais vous dire exactement dans quel quartier. Toujours est-il que le jour de l’ouverture solennelle du sommet, la distance me joua un petit sale tour. Alors que le sommet avait débuté, je me débattais encore pour me rendre à l’hôtel Méridien et rattraper mon retard. La fortune fit qu’arrivé après les Chefs d’Etat, je voulus me faufiler discrètement pour rejoindre le siège réservé à la Côte d’Ivoire. Nous étions aux premières loges du fait que les pays étaient installés par ordre alphabétique, rangeant ainsi la Côte d’Ivoire aux premières loges.

    Justement, c’est en glissant dans les rangées pour vite rejoindre ma place que je m’entendis héler: « M. Soro ! »

    Je m’arrêtai tout net et me retournai. Je reconnus Taïeb Fassi-Fihri, alors Ministre délégué Marocain aux affaires étrangères. Disons que j’avais fait sa connaissance un an plutôt en 2006. Il avait eu la bonté de me recevoir en sa résidence à Rabat pour une partie de thé marocain. Nous avions sympathisé.

    Et il poursuivit : « Sa Majesté veut vous dire bonjour ».

    Alors pris par surprise, je m’approchai pour saluer le Souverain chérifien qui me tint à peu près ces paroles : « M. Soro, je sais ce que vous avez fait pour l’honneur de l’armée Marocaine et désormais vous êtes l’ami du Royaume et vous êtes mon invité spécial. Je vous invite à séjourner prochainement au Maroc : vous serez le bienvenu. »

    J’étais hébété parce que je ne savais pas ce que j’avais fait. Je remerciai Sa Majesté et m’en allai prestement rejoindre ma place. En passant, je vis le papa Omar Bongo Ondimba que je saluai avec affection. Une fois assis, le souvenir de l’incident avec les troupes marocaines me revint en tête et je réalisai que sûrement c’est cet acte que j’avais posé innocemment et longtemps avant qui m’avait valu autant de sollicitude de la part de Sa Majesté. Et je soupçonne le Ministre Taïeb Fassi-Fihri de l’avoir rappelé au Roi Mohammed VI. J’étais plutôt content de tant de reconnaissance et d’humilité de Sa Majesté. Il n’était pas obligé, avouons-le. Ce que je prenais pour un fait anodin était-il devenu une affaire d’Etat ? Que certains peuvent être reconnaissants ! On découvre ici qu’un bienfait n’est jamais perdu. On ne possède définitivement que ce qu’on donne sincèrement. C’est un secret divin.

    Le sommet achevé et de retour à Abidjan, je reçus en effet un courrier m’invitant à faire une visite officielle au Maroc. Je m’y rendis. Je fus reçu par le Premier Ministre Driss Jettou, le Ministre Mohamed Benaïssa, Ministre des Affaires Etrangères. Le Premier Ministre marocain après le déjeuner de travail me proposa de visiter son pays. Le Maroc était alors en plein chantier. De grands projets d’infrastructures étaient en cours. Je fis le tour d’Agadir en passant par Marrakech jusqu’à Tanger où l’autoroute était en chantier. J’admirai l’incroyable développement du Maroc. Et dire que la Côte d’Ivoire avait sa première autoroute avant le Maroc ! Que de retard avions nous accusé. Depuis cette date je pris l’habitude de me rendre au Maroc régulièrement. Je parcourus ce pays à maintes occasions et à chaque fois avec la bienveillance de Sa Majesté et de certains de mes amis (que je ne citerai pas pour ne pas les livrer à la jalousie nègre). Je ne pourrais raconter ici toute la courtoisie et les bienfaits de mes amis Marocains. Je pourrais encore écrire et écrire sur mes différents séjours au Maroc. Mais faisons court et venons-en au but.

    Mon dernier séjour au Maroc remonte à l’année 2017 précisément au mois de Mai. J’y étais en qualité de Vice-président du Bureau de l’APF du temps où mon ami Aubin Minaku était Président de l’APF. J’avais insisté pour que nous tenions la réunion de la conférence des Présidents d’Assemblée Nationale d’Afrique. Complice que j’étais avec mon ami Minaku, nous avions convenu de décorer Sa Majesté dans l’Ordre de la Pléiade de la Francophonie. Le Roi nous reçut en son palais de Fès. La cérémonie fut chaleureuse. Le Roi me retint pour qu’on parlât de la situation sécuritaire de la Côte d’Ivoire. C’était au lendemain de l’effroyable affaire de la cache d’armes découverte à Bouaké dans la résidence secondaire de mon protocole Koné Souleymane, suite à la mutinerie des soldats ivoiriens. C’était le début de mes pires malheurs. Je n’en dirai pas plus pour ne pas éveiller de douloureux souvenirs. J’ai vu des amis qui me louangeaient du jour au lendemain crier haro sur le baudet. Me vilipendant à souhait. J’étais devenu le paria. Mon Dieu, les êtres humains ! Ma cour était désormais désertée. J’ai mieux compris à mes dépens cette célèbre phrase anglaise que m’a heureusement rappelé le beau-père médecin émérite marocain de mon ami Abdellatif : « A Friend in need is a Friend indeed ». Beaucoup sont vos amis uniquement quand ils ont besoin de votre aide.

    Depuis lors donc, je n’avais plus mis mes pieds au Maroc. De sorte que quand le Chargé de Mission de la région Afrique de l’APF, M. Fofana Bassatigui, alors que j’étais en tournée à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, me rappelait sans cesse mon calendrier pour la 27ème Régionale Afrique, c’est avec bonheur et ravissement que je me préparais pour ce voyage. La perspective de revoir la ville verte m’enchantait. Je n’avais aucun doute sur les heureuses retrouvailles qui s’annonçaient pour moi. Vous imaginez que c’est sans hésitation que je me suis en fait rendu à Casablanca, en ce mois de Juin 2019, excité surtout de retrouver mes amis. J’ai été bien logé et dès la même nuit, mes amis organisèrent du reste un grand dîner à mon honneur, comme savent si bien le faire les Marocains.

    Heureux, je rentrai donc à mon hôtel, ignorant que j’étais à quelques heures d’un véritable coup d’Etat qui se préparait depuis lors contre ma personne. Comment me douter de la forfaiture du lendemain quand j’avais fait bonne chère dans une ambiance si détendue ? Peut-être que c’est là aussi que j’ai manqué de vigilance ! Parce qu’en effet depuis mon arrivée je n’avais pas senti une présence de mes hôtes directs de la Chambre des Représentants du Maroc. Oui, bien sûr j’avais appelé le Chargé de mission Afrique pour m’assurer que tout allait bien. J’ai eu aussi les membres de l’APF : tout était OK. Mon dossier pour la séance était prêt. J’ai même donné quelques coups de fil à certains Présidents d’Assemblées Nationales présents. Quant au Chef du Parlement Marocain M. Habib El Malki, on l’annonçait à Abuja et il devrait être de retour dans le courant de la journée. Tout était parfait selon toute apparence. Justement quand tout semble parfait chers amis, là aussi se trouve le hic. Ne dit-on pas que le diable se trouve dans les détails?

    En effet je me souviens que lors de mes précédentes visites au Maroc et au cours de mes nombreuses lectures, j’avais été frappé par l’histoire de l’extraordinaire du coup d’Etat qui avait été orchestré contre sa Majesté Hassan II, père de l’actuel Roi Mohammed VI en 1972 curieusement année de ma naissance. En effet, un jour avant ce fatidique 16 août 1972 dans cette même ville de Rabat, comme pour moi ce 13 juin 2019, tout avait été ordinairement parfait la veille du coup d’Etat. J’imagine que quand il entrait dans l’espace aérien marocain, le roi n’avait pas conscience du danger qui le guettait. Pourtant, l’irréparable arriva. Le fameux coup d’Etat dit des aviateurs, première tentative de coup d’Etat air-air de l’Histoire, avait vu des pilotes de guerre des Forces Armées Royales du Maroc tenter d’abattre l’avion du Roi Hassan II alors qu’il rentrait de France vers Rabat. Le 16 août 1972, une guerre-éclair commencée dans le ciel du Maroc se poursuivit ainsi à l’aéroport de Rabat et au Palais-Royal de Rabat, avant la reprise en main inespérée de la situation par le roi Hassan II. Toutes proportions gardées bien sûr, c’est ce même scénario-surprise qui m’attendait à Rabat le 13 juin 2019 : un coup d’Etat tenté dans la plus haute instance parlementaire internationale du monde francophone…dans le ciel, l’espace aérien de la Francophonie, dirais-je pour encore mieux filer la métaphore…
    La suite ? Je vous la conterai dans le prochain épisode, Chers lectrices et lecteurs. A très vite donc.

    Votre, de tout cœur depuis Rabat au Maroc

    Guillaume Soro

    Source : Facebook, 24 juin 2019

    Tags : Côte d’Ivoire, Maroc, Guiullaume Soro, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, ONU, viol,

  • Le Maroc, la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf

    Au Maroc, le pouvoir, en vue d’imposer son autorité aux républicains et progressistes de la gauche, a tenté d’imiter la grenouille qui se veut aussi grande qu’un bœuf. Ainsi, le roi du Maroc se prend pour le dirigeant d’un grand empire semblable aux empires français et britannique. Alors, il rêve d’étendre, d’enfler, d’agrandir ses frontières en vue de donner cette impression de grandeur et pouvoir.

    Hassan II s’est regardé dans le miroir et s’est dit : « Je peux ». Il s’opposa à l’indépendance de la Mauritanie avant d’être rappelé à l’ordre par son maître français. Alors, il s’est tourné vers une Algérie indépendante depuis quelques mois, mais la petite grenouille marocaine a failli exploser en se heurtant à la détermination des algériens à défendre leur territoire.

    Jugeant que le soutien de la France et des Etats-Unis lui permettra d’annexer au moins l’ancienne colonie espagnole du Sahara Occidental et au même temps éloigner le fantôme des coups d’État militaires, le souverain et ses alliés ont vite découvert que leurs calculs étaient des faux basés sur la sous-estimation de la capacité de réplique de la population autochtone.

    Quarante-trois ans après, le Maroc se prend toujours pour la grenouille qui se croyait aussi grosse que le bœuf. En se prenant pour un pays aussi grand que les pays occidentaux qui le soutiennent, il tente de suivre leur ancienne stratégie de tension et d’action sous fausse bannière.

    La stratégie de la tension est la tactique mise en pratique par les gouvernements occidentaux, pendant la guerre froide et en particulier pendant les soi-disant «années de plomb» en Italie, afin de diviser, manipulent et contrôler l’opinion publique en utilisant des tactiques visant à instiller la peur, à diffuser de la propagande, à créer de la désinformation, à faire la guerre psychologique et à utiliser des agents provocateurs, lors d’opérations sous un faux drapeau terroriste pour atteindre leurs objectifs tactiques et stratégiques.

    Dans ses ambitieux plans de déstabilisation, le Maroc tente de porter atteinte aux relations de la Mauritanie avec ses voisins, l’Algérie et la République Arabe Sahraouie Démocratique. Pour Rabat, la position de Nouakchott par rapport au conflit du Sahara Occidental est décisive. Les marocains tentent par tous les moyens d’amener les mauritaniens à se positionner contre les sahraouis. La grenouille n’a pas perdu l’espoir au risque de se voir exploser.

    Maroc Leaks

    Tags : Maroc, Hassan II, Mohammed VI, expansionnisme, grand maroc, Algérie, Mauritanie,