Catégorie : Maroc

  • Le roi du Maroc : « Oui aux juifs, non à ma sœur israélienne »

    Dans le but d’arracher le soutien des Etats-Unis à ses ambitions expansionnistes au Sahara Occidental, le Maroc compte exclusivement sur ses relations avec les lobbies juifs.

    Dans ce contexte, Rabat tente de projeter à l’extérieur une image d’un Maroc dont la communauté juive jouit d’un statu particulier. Une opération politique qui souvent se heurte avec la réalité : le roi du Maroc s’est autoproclamé « Commandeur des Croyants » et il tient aussi le titre de président du Comité Al-Qods. Mohammed VI tente de concilier les deux choses à la fois au risque de s’attirer les foudres des barbus qui gouvernent au Maroc depuis 2011 et qui refusent toute normalisation avec l’État Hébreu.

    Dans le but d’attirer la sympathie de l’Occidental, le roi du Maroc a toujours nommé des citoyens marocains de confession juive dans des postes gouvernementaux. André Azoulay est conseiller royal depuis l’époque de Hassan II et Serge Berdugo est ambassadeur itinérant chargé de la communauté des juifs marocains vivant à l’étranger.

    La monarchie marocaine compte sur ses relations avec les juifs pour sa survivance. Gràce à ces relations, Hassan II a pu éliminer son principal opposant à l’étranger, Mehdi Ben Barka, et construire au Sahara Occidental un mur de défense militaire de 2700 km de longueur.

    En dépit des nombreux services rendus par Israël au roi du Maroc, l’amour proclamé à la cause juive est vite démentie par la réalité. A titre d’exemple, son histoire avec une dame israélienne qui a déclaré être sa demi-sœur.

    Apparemment, dans les années 1950, parmi les nombreuses aventures sexuelles du prince Hassan il y avait Anita Benzaquen, nièce de Léon Benzaquen, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT. De cette liaison, deux enfants sont nés : Hedva et Jacky. Ils ont émigré en Israël avec leur mère dans les années 1960.

    Le 19 août 2008, le quotidien israélien Yedioth Aharonot publiait dans sa une un article sous le titre de « Le roi et moi » avec une image de Hedva portant la photo du roi défunt Hassan II pour illustrer la ressemblance entre père et fille. Dans l’article, Hedva raconte l’histoire de la romance de sa mère avec Hassan II et déclare ne rien demander sauf rencontrer son demi-frère Mohammed VI et le saluer. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yedioth Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après « 24 heures de réflexion », dit le quotidien israélien, M. Radi a répondu que le Maroc « ne donnera aucune réponse officielle à ce récit ».

    Un épisode qui vient s’ajouter aux nombreuses histoires délirantes de la monarchie marocaine. On raconte que la mère de Hassan II était Abla Leglaouiya, une esclave qui appartenait au Pacha Legaloui. Il l’avait offerte en cadeau au roi Mohammed VI. Elle était déjà enceinte du prince Hassan.

    Selon plusieurs récits, Hassan II était un cocu consentant. Apparemment, il était au courant d’une relation entre l’une de ses femmes, Lalla Latifa, la « mère des princes », et son garde de corps Mohamed Mediouri. De cette relation seraint né l’actuel roi du Maroc Mohammed VI. Juste après la mort de Hassan II, Mediouri a épousé Lalla Latifa. Mohammed VI n’était pas d’accors avec ce mariage et les a condamnés à vivre en France, loin des rumeurs sur leur liaison.

    Mohammed VI, pour sa part, a épousé Lalla Salma, fille des Bennani, une famille d’origine juive convertie à l’Islam. Elle a largement contribué à améliorer l’image de la monarchie marocaine mais elle a fini par quitter le foyer conjugal royal à cause de l’homosexualité de Mohammed VI et sa grave maladie appelée Sarcoïdose.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Monarchie alaouite, Hedva Selaa, lobby juif, Hassan II, Anita Benzaquen,

  • Ignacio Cembrero, journaliste: « Le Maroc essaie d’être derrière chaque imam, chaque mosquée et chaque communauté »

    Le journaliste signe le prologue des mémoires anonymes d’une de ses sources, un agent infiltré par le CNI dans les communautés musulmanes et les services secrets marocains

    Fuente : El Faro de Ceuta, 2 juin 2019

    Ignacio Cembrero sait qui est « l’agent Obsure », le protagoniste des mémoires anonymes que Galaxia Gutenberg vient de publier. Pour le CNI, il a infiltré d’abord les cercles d’extrême gauche, les communautés islamiques et dans les rangs des services de renseignements marocains en Espagne. Le nom du journaliste est toutefois le seul qui figure sur sa couverture. Il est l’auteur d’un prologue dans lequel il décortique le travail des services secrets du pays voisin et révèle quand et pourquoi le Maroc a interrompu sa coopération en matière de sécurité, y compris la lutte contre le terrorisme, avec l’Espagne et avec la France.

    -Le véritable « agent obscur » était votre source, pas votre ami.

    – Un ami est quelqu’un que vous avez visité chez lui, queluq’un dont vous connaissez la famille… Je n’ai pas été chez lui ni lui chez moi. Nous avons eu une relation basée sur des choses qui nous intéressent tous les deux comme les communautés musulmanes. J’ai beaucoup appris de ce qu’il me racontait, ssurtout dans certaines régions où il a travaillé et en particulier au tabligh, qui était sa « spécialité », une communauté minoritaire mais très active et peu disposée à s’intégrer dans la société espagnole.

    -Quand l’avez-vous connu?

    – Il y a douze ou treize ans.

    -Un chapitre quelconque de ‘al’agent obscur’ se déroule à Ceuta?

    -Je ne sais pas très bien où les épisodes ont lieu parce que l’auteur a changé les scénarios pour que ceux qui étaient ses supérieurs ne sachent pas très bien de qui s’agit-il. Je doute qu’ils ne finissent pas par le découvrir même s’il a changé de nom, de conjonctures, de scénarios, etc., malgré que les faits qu’il relate, à grands traits, ont eu lieu ainsi.

    -Que dévoile-t-il?

    – Il raconte, par exemple, comment procéde-t-on à l’expulsion, je dirais irrégulière, d’imams radicaux ou radicalisateurs des fidèles. Comment ils ont pressés pour qu’ils partent … Je sais que c’est ainsi en marge des expulsions officielles.

    « On laisse agir avec ses nationaux et ses immigrés tant qu’il ne porte pas préjudice »

    – Ceuta, est-elle un territoire fertile pour l’espionnage?

    – Je pense que le Maroc et ses services tentent, de même que le ministère des Affaires islamiques, qui travaille étroitement avec ses services de renseignement, de contrôler tout ce qui bouge dans la communauté musulmane. Etant donné qu’elle est imprégnée de religiosité, la première chose à contrôler est tout ce qui tourne autour des mosquées qui, comme les imams et même certains fidèles, sont financées par le Maroc. Je ne sais pas si elle est une terre d’espions, mais il utilise ses agents pour essayer de surveiller, influencer et contrôler les communautés musulmanes dans les deux villes, ainsi que dans la Péninsule et dans d’autres régions d’Europe où se trouvent d’importants groupes marocains ou d’origine marocaine.

    -Son influence et contrôle des mosquées a été officiellement reconnue.

    -Le ministre Ahmed Toufiq a été sincère et a raconté qu’à Ceuta et à Melilla ils en financent la quasi-totalité. C’est une information d’EFE. J’ai été surpris par cette air de sincérité, même si nous savions tous que le Maroc essayait d’être derrière chaque imam, chaque mosquée, chaque communauté …

    Y a-t-il réussi?

    – A moitié. Il l’obtient plus que dans la Péninsule et la preuve en est que l’année dernière, les imams de Melilla se sont inscrits au Registre des ministres du Culte et de Justice, et ensuite ils se sont désinscrits suivant des instructions marocaines, mais aussi parce qu’ils pensaient que cela revenait à reconnaître l’autorité espagnole à Ceuta et Melilla. Le Maroc aurait aimé que lors de la crise de Tarajal, les imams se soient manifestés d’une certaine manière en faveur du Maroc et il n’y a pas réussi. Dans la Péninsule, en particulier, il a de grands adversaires, tels que la version espagnole de Justice et Charité, qui ne partage pas l’Islam que l’on tente de propager depuis le Maroc.

    « Il y a 30 ans, ceux qui travaillaient pour les services secrets avaient des conversations de bistro »

    -Vous citez le FEERI.

    – Ils insistent toujours sur le fait qu’ils n’appartiennent pas à Justice et Charité, mais des associations ou organisations musulmanes espagnoles. Je ne dis pas qu’ils reçoivent des ordres de leurs clergé à Rabat, mais leur théologie, leur façon d’agir, se situent dans l’orbite de ce qui coïncide avec ce que l’on pratique au Maroc. Il n’existe pas seulement en Espagne, surtout à Murcie, mais également dans d’autres régions d’Europe. En outre, il y en a d’autres proches du PJD.

    -Le président de la Commission islamique d’Espagne (CIE), Riay Tatary, s’est montré prudent face au rôle du Maroc dans les communautés de Ceuta et Melilla.

    -La Commission essaie de nager et de ne pas se mouiller. Il y a des gens qui sont venus ici dans les années soixante ou soixante-dix, comme Tatary lui-même. Aussi des éléments promarocains et proches du PJD … En Espagne et dans les pays européens, cette question de l’Islam est très compliquée et très divisée et fragmentée, ce qui réduit considérablement le poids de leurs revendications.

    -Vous êtes, vous-même, en faveur de l’apparition « d’un islam indépendant aux couleurs de l’Europe ».

    -Ca serait totalement positif.

    – La réalité est-elle plus confortable telle qu’elle est?

    -Il y a un certain laisser-aller. Il ne s’agit pas de « laisser le Maroc contrôler », mais tant que ce qu’il fait avec ses nationaux, ses migrants en Espagne ou en Europe, ne porte pas préjudice … Je le laisse faire. C’est un peu ce qui se passe en Espagne. Je pense que les autorités espagnoles essaieront toujours d’empêcher un Marocain de diriger la CIE et non pas par xénophobie ou par racisme, mais de crainte qu’il puisse être sensible aux indications du Maroc. Ici, le travail de leurs services secrets est entravé à moins qu’il agissent dans plus de trois villes, comme ce fut le cas avec Ziani à Barcelone en 2013. On pense que leur travail ne nuit pas à l’Espagne et que, dans des domaines tels que la collaboration antiterroriste est même un élément clé même s’il l’est moins, pour l’immigration. Il peut y avoir des frictions et en France, nous en avons vu une très spectaculaire qui remonte à 2014-2015, bien que nous l’ayons découvert maintenant. Ici, Ziani, homme important des services marocains à Barcelone, a été expulsé en mai.

    « Il utilise ses agents pour surveiller, influencer et contrôler les communautés musulmanes »

    – Le Maroc n’obtient pas plus parce qu’il ne fonce pas plus sur l’accélérateur?

    – Il obtient beaucoup. Que les imams de Melilla se retournent, que les expulsions d’agents se fassent dans la discrétion sauf pour le cas de Ziani, que contrairement à l’Allemagne ou la Belgique, aucun espion n’a jamais été jugé … La tête du commandant général de la garde civile de Ceuta a été coupée après l’incident du 7 août 2014, lorsque le yacht royal a été intercepté.

    – Parfois, on a l’impression que l’on suscite des crises de colère sont un peu enfantines à l’instar de celle-là ou celle dans laquelle on attribue à Aznar la paternité d’un bébé.

    – Pour eux, il n’y a pas d’infantilisme dans ces questions. Dans le premier cas, ils considéraient que le roi avait été offensé et qu’il fallait donner une réponse: en contraignant l’Espagne à s’excuser à plusieurs reprises: le ministre se déplaça pour présenter ses excuses, un rapport fut établi en assumant toutes les responsabilités et en annonçant le limogeage du commandant de la Garde civile … Par contre, avec Aznar, le type de vengeance était absolument enfantin et avec moi aussi, même si le fait d’usurper mon identité sur Facebook puisse être désagréable pour moi. Lorsqu’il s’agit du roi, non pas parce qu’ils ont insisté sur le fait qu’ils avaient informé les autorités espagnoles que le bateau royal passait en direction de Tanger. La dite communication marocaine a été cherchée et jamais trouvée.

    – Avec ce livre, votre image des espions a-t-elle changé?

    – Il y a 30 ans, ceux qui travaillaient pour les services secrets que j’ai connus avaient des conversations de bistro. Tout au long de ma vie, j’ai pu lire des télégrammes d’ambassades au ministère des Affaires étrangères de pays tiers et avec des régimes dictatoriaux et j’ai pu survoler ou on m’a raconté des rapports de services qui m’a semblé ont toujours semblé réussir beaucoup plus parce qu’ils font la même laissez les bons journalistes, marcher dans la rue et respirer la vraie atmosphère. Les diplomates continuent d’avoir une vision déformée de la réalité car, au fond, ils mettent pas le pied dans la rue: ils vivent dans un monde à part de beaucoup de cocktail, bureau et journaux officieux.

    L’affront (presque) impardonnable

    Cembrero révèle dans « L’agent obscur » que le Maroc a suspendu la collaboration antiterroriste à cause de la crise avec le yacht royal dans des eaux de Ceuta

    Le Maroc a pris comme un affront presque impardonnable l’incident impliquant, en août 2014, un navire du Service maritime de la Garde civile qui avait arrêté dans les eaux territoriales de la ville autonome un yacht dans lequel Mohamed VI se dirigeait vers Tanger. Dans les jours qui ont suivi, des bateaux d’immigrants sans précédent ont afflué et les forces de sécurité du royaume alaouite n’ont apparemment pas exercé de contrainte, mais le malaise du pays voisin est allé beaucoup plus loin.

    Cembrero révèle dans le prologue de « L’agent obscur » que les Espagnols ont également été « punis avec la suppression temporaire de la coopération en matière de sécurité », tout comme la France du 20 février 2014 au 31 janvier 2015, période dans laqulle « le CNI et la police nationale ont parfois servi de liaison pour apporter à Paris des informations importantes fournies par Rabat ».

    « C’est ainsi que l’a rapporté le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hasad, au secrétaire d’État espagnol à la Sécurité, Francisco Martínez, peu après que la Garde civile ait arrêtée par erreur, le 7 août 2014, dans les eaux de Ceuta, le luxueux bateau de plaisance dans lequel le roi Mohammed VI naviguait en direction de Tanger « , précise le journaliste, rappelant que » plus tard, les 11 et 12 août, Rabat s’est également vengé de cette interception en relâchant le contrôle de ses côtes septentrionales. « Au cours de ces deux jours » près de 1400 ‘sans papiers » sont arrivés sur la côte andalouse.

    « Fernández Díaz en personne s’est déplace à Tétouan pour s’excuser pour la troisième fois »

    L’Espagne a dû presque tout faire pour pourvoir compter à nouveau avec la complicité des Marocains. « Le ministère de l’Intérieur s’est excusé pour cette gaffe de l’Institut armé. Le chef de cabinet du ministre, Javier Conde, et le lieutenant général de la Garde civile, Pablo Martínez Alonso, alors responsable du commandement des opérations, se sont immédiatement rendus à Rabat « , explique Cembrero.

    Dans la capitale marocaine, ils ont remis « un rapport exhaustif faisant état d’un mea culpa et annonçant la démission du chef de la Comandancia de Ceuta, le lieutenant-colonel Andrés López », qui a été envoyé le 15 août à Séville.

    Jorge Fernández Díaz, ancien ministre de l’Intérieur, s’est rendu en personne à Tétouan « pour s’excuser pour la troisième fois ». C’est seulement à ce moment-là que Hasad « a levé le châtiment ».

  • Maroc – RG : Espions de proximité

    Vous ne savez rien d’eux, ils savent tout de vous. Enquête sur le premier service secret du royaume.

    “Le modèle policier marocain fut dominé dès sa naissance par une priorité absolue donnée à l’ordre public”, analyse Police Magazine. Une façon de voir, ajoute le mag’ des flics du royaume, marquée par une “présence accrue sur le terrain”. La revue ne croit pas si bien dire. Un service de police a embouteillé en particulier ce terrain : les Renseignements généraux, RG de leur petit nom. Rattachés Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), ils sont chargés depuis l’indépendance de collecter et d’analyser des informations en tout genre. Sous le règne de Hassan II, “l’ordre public” devient en priorité un ordre politique à protéger. Grâce à une police de proximité proche des Marocains au mauvais sens du terme. Les RG se voient confier la tâche de ficher les opposants au régime, les filer, noter leurs faits et gestes, mêmes les plus anodins. Ayant fêté leurs 53 ans, le 16 mai dernier, les RG continuent de croquer dans la vie des autres à pleines dents. Hier, ils mâchaient le travail aux sécuritaires en surveillant la gauche et ses projets de lendemains qui chantent. Depuis les attentats kamikazes du 16 mai 2003, ils se font les crocs sur un nouveau sujet d’inquiétude : les Marocains susceptibles de se transformer en pop corn humain.

    Le barbier de service

    17 avril 2008. La jeunesse du PJD tient congrès à Rabat. La barbe marxiste a fait place à une pilosité religieuse chez les jeunes. Mais le barbier est le même, ni de droite ni de gauche, fidèle à un seul slogan : “On vous le dit d’entrée au moment de votre affectation. Notre seule opinion politique doit être Allah Al Watan Al Malik”, confie un inspecteur des RG. Ses collègues sont disséminés dans l’assistance, à peine discrets. Ils se cachent davantage pour la forme, tout le monde sachant qu’ils sont là. Suivre la vie politique et syndicale, au fil des congrès et de manifestations en sit-in, vous transforme à la longue en éléments du décor. L’officier des RG supervisant la pêche à l’info a même droit à un siège à l’entrée de la salle. Il se plaint auprès d’un journaliste d’être obligé de travailler un dimanche. Tout ça, c’est la routine pour lui. Un détail trouble cependant son ennui. Des jeunes du PJD se font prendre en photo au fond de la salle. Ils ont cintré leur front d’un bandeau vert : le bandana des brigades Azzedine Al Qassam, une branche armée du Hamas. Cela relève du décorum et de l’actualité. C’est dans l’air du temps, tout au plus. Mais l’officier en prend tout de même note. Car c’est son boulot l’air du temps, le sentir, le nez à la recherche de l’odeur discordante. Il “chemcheme”, selon le jargon des RG. Au plus près du corps social. De ses besoins primaires parfois. Comme manger.

    Du pain et eux

    Les kamikazes de Hay Farah auraient ainsi été trahis par leur estomac. Le propriétaire d’un four du quartier aurait tiqué devant une commande inhabituelle. Un client venait de déposer huit pains à cuire au lieu des deux habituels. “Moul ferran” en aurait parlé au moqddem du quartier. Fidèle à la voie administrative, le fonctionnaire transmet le tuyau à l’inspecteur des RG du commissariat le plus proche. En temps ordinaire, ce dernier aurait classé l’info à la rubrique des chiens écrasés. Mais ce n’était pas un jour comme les autres. Un kamikaze venait de se faire exploser dans un cyber de Sidi Moumen, deux autres à quelques pas du consulat américain de Casablanca. Le Maroc est en alerte. Six pains en trop, le compte n’est pas bon, c’est peut-être un scoop. Quelques jours plus tard, les forces de l’ordre encerclent le quartier, accompagnées d’agents de la DGED et de la DST. Les RG, quant à eux, restent en retrait, au sein de la foule des curieux… Hay Farah illustre leur place dans le dispositif des renseignements marocains. A cheval entre la police et les services secrets, ils informent mais n’agissent pas. Ils sont le back-office dans l’entreprise du renseignement, chargés d’alimenter une base de données, afin de fournir en temps et en heure des noms, des lieux et des dates. “Les informations recueillies par les RG ont permis les rafles massives après le 16 mai”, explique à ce propos Mohamed Darif, spécialiste des mouvements islamistes. Sauf qu’aujourd’hui, l’info label RG n’aurait plus autant la cote dans la lutte contre le terrorisme. Noter les petits riens du quotidien, leur raison d’être, c’est avoir la tête dans le guidon. Ne pas voir loin alors que cela se passe ailleurs : “En 2006, l’Etat a dû admettre que le terrorisme au Maroc avait des ramifications internationales. Chargée d’enquêter à l’étranger, la DGED est devenue tête de file dans le recueil de renseignements”, analyse Darif. Et les RG has been du coup, accusés de radoter, à l’instar d’un vieil agent secret dépassé par les événements.

    Trop d’infos tue l’info

    Le 16 mai est venu aggraver la maladie. Des informateurs se sont mis à noter tous les signes extérieurs de religiosité, transformant le service de police en tout à l’égout. “On nous signale des trucs sans importance. Un vendeur de détail a trouvé suspect, un jour, le comportement d’un habitant car il allait à la mosquée trop souvent. Vérification faite, il y priait 5 fois par jour, quoi de plus normal”, confie un inspecteur des RG. “C’est le principe du trop d’informations tue l’information”, analyse Darif. Ce reproche est fait aux RG depuis toujours?: obstruer les canaux de renseignements avec des infos sans aucune valeur. “Au lendemain de l’indépendance, on a donné des postes au sein des RG à des résistants dont on ne savait pas quoi faire. La qualité des informations recueillies s’en est ressentie”, explique Darif. L’analyse n’était pas au rendez-vous non plus, à en croire plusieurs militants ayant eu affaire à eux : “J’ai été interrogé à la fin des années 80 par un commissaire des RG. Il était incapable de me situer sur l’échiquier politique. On lui avait écrit la question à me poser sur un bout de papier. Cela vous donne une idée de son niveau intellectuel”, ironise Mohamed Sebbar, président du Forum vérité et justice. Le peu d’intérêt porté à la compétence des agents se serait fait ressentir même dans le choix des patrons. Le meilleur exemple reste Brahim Hmiri, responsable des RG au milieu des années 1990. Nommé à la tête de la DGSN, Hafid Benhachem l’a mis au placard illico presto. Il est allé jusqu’à afficher dans tous les commissariats du royaume une circulaire soulignant l’incompétence supposée du patron des RG…

    Agents new look

    “L’Etat a décidé de moderniser ses services de renseignements suite aux attentats de 2003. Les RG ont aussi eu droit à un programme de mise à niveau”, explique Mohamed Darif. Au bas de l’échelle, les petites mains sont désormais sommées de trier de manière plus stricte le bon grain de l’ivraie. Repérer la pépite dans un fatras d’infos faisandées. Et la livrer toute chaude aux patrons à Rabat pour l’analyse. Pour cela, le service tberguig de la police s’est lancé depuis peu dans une mise à niveau de ses cadres. C’est ainsi qu’en 2007, près d’une cinquantaine de hauts gradés des RG sont partis aux Etats-Unis s’initier aux méthodes du FBI. La base, elle, n’a pas eu droit à un voyage exotique. On l’a plutôt renvoyée sur les bancs de l’école : “Une formation continue pour les agents chargés du renseignement a été mise en place”, explique une source sécuritaire. Une manière de combler une lacune : les futurs agents des RG suivent un tronc commun à tous les flics du royaume sans cours spécifique sur la récolte d’infos.

    Les effectifs ont aussi été rajeunis. Le lifting saute d’ailleurs aux yeux pour qui fréquente les couloirs des tribunaux lors des procès des islamistes. Il est devenu courant de croiser dans la salle d’un tribunal des agents en jeans, tout propres sur eux. “Ce sont nos jeunes !”, vous signale tout fier un officier des RG. Les plus audacieux, quelques semaines après le grand saut, se sentent déjà comme des poissons dans l’eau. Ils n’hésitent pas à aborder les avocats des accusés, sonder un proche parent, voire même discuter d’un article sur le procès avec le journaliste concerné.

    Université à la loupe

    Ces jeunes pousses peuvent aussi être affectées à la surveillance des facultés. C’était déjà valable à l’époque de Basri, qui avait infiltré des éléments des RG à l’université afin de surveiller les étudiants d’extrême gauche. Le campus de Fès a ainsi bénéficié d’une “attention particulière” suite aux événements sanglants du début des années 1990. “Il était courant de voir des étudiants attaquer, à jets de pierre, des voitures des RG traversant le campus universitaire”, témoigne un ancien étudiant à Fès. Le service de police a aussi noyauté la faculté de Fès en recrutant des informateurs parmi les étudiants. En réponse, les militants d’extrême gauche organisaient des procès symboliques pour juger les indics démasqués. Aujourd’hui Basri n’est plus, mais les RG surveillent autant les facs, collant au plus près de l’actualité estudiantine toujours aussi agitée. Simple exemple, entre autres, les manifestations d’étudiants sahraouis de l’Aïd El Kébir dernier, à la gare routière d’Agadir. Voulant rentrer chez eux pour la fête, coûte que coûte, deux d’entre eux sont morts dans l’agitation générale. En réaction, les RG se sont mis en branle en quadrillant les facultés comptant une présence massive de Sahraouis. Ils ont aussi investi les gares. Comme cet agent des RG qui a passé semaine à la station ferroviaire de Mohammédia, en jellaba et babouche, pour signaler tout risque de débordement.

    Photo souvenir

    Les RG ont une obsession chevillée au corps : ficher les nouvelles têtes tentées par la contestation. “On photographie tous les visages inconnus lors des réunions d’étudiants d’extrême gauche ou de diplômés-chômeurs”, raconte un inspecteur des RG, qui s’est vu plusieurs fois confier la mission de retrouver le domicile des “clichetés”. “On commence toujours l’enquête par une tournée des mouqataâs du secteur en demandant à voir les moqaddems”. Un vague air de ressemblance, croit seulement distinguer l’un d’entre eux ? L’inspecteur va tout de même vérifier à l’adresse indiquée. Si la piste est un ***-de-sac, pas grave. On passe aux moqaddems suivants. C’est juste une question de patience car, au final, le “suspect” est toujours localisé. “J’entame une conversation avec un habitant du quartier sous un prétexte quelconque. Si cela accroche entre nous, je lui montre la photo en racontant un bobard. Que je le cherche car il doit de l’argent à un vieux haj, par exemple. C’est une histoire qui marche bien”, confie-t-il. Le voisin accepte d’aller frapper à la porte du vilain débiteur. “Je menace le suspect de lui faire un scandale s’il ne rend pas l’argent à l’haj. Il accepte toujours de me suivre pour une explication. J’indique discrètement au taxi de passer par le boulevard Zerktouni”, poursuit l’inspecteur. Pause surprise au niveau de la préfecture de police de Casablanca. Le jeune homme se retrouve, étonné, dans un bureau à l’étage où on lui conseille gentiment de “changer de fréquentations”.

    T’as du réseau ?

    “Les gens collaborent avec une facilité déconcertante”, lance, apathique, un inspecteur des RG. Il trouve la délation presque normale, le tberguig étant un sport national au royaume, moins fatigant que le football. Plus sarcastique, un haut responsable de la police nationale a résumé un jour la situation : “Le Maroc a une chance formidable. Il compte 30 millions d’informateurs potentiels”. Du citoyen lambda au militaire à la retraite, le contact établi par les RG prend mille et une formes. S’arc-boutant sur le réseau officiel des moqadems, ils recrutent aussi dans une masse d’informateurs informels, s’immisçant dans tout le champ professionnel. A voir comment procèdent les RG, il n’y a jamais trop d’indics. A chacun son utilité, son champ de vision, ses détails. Parmi les informateurs potentiels, les pompistes. De leurs stations-service, ils repèrent les voitures neuves, jugent, à la tête du client, s’il a le profil pour conduire un tel bolide. Les profilers de la pompe à essence, aussi performants qu’ils puissent être, restent des indics anonymes. “Dans le rapport, on indique que l’information nous a été transmise par un agent de la circulation, pour ne pas créer d’embrouilles avec les dirigeants des chaînes de station-service”, justifie cet inspecteur. Ça, c’est de l’entraide. Les vendeurs de détail ont aussi leur utilité. Et pour cause?: leur emplacement, à un poste fixe, leur permet d’observer les passants. Leur carré de rue, avec vue dégagée des deux côtés, laisse le champ libre à toute sorte d’investigation statique. Même intérêt pour les chauffeurs de bus et de taxi, sur la route toute la sainte journée. Les RG amassent l’information, après le service du conducteur, dans les dépôts. Dans la même veine romantique, le rôle de la Lydec dans les renseignements généraux?: tout nouvel abonnement leur est faxé illico presto. Et tout ça, pour combien ? 700 DH par mois pour l’indic lambda qui a fait ses preuves. Il faut le vouloir.

    Tous les chats sont gris

    4ème étage de la préfecture de police de Casablanca. Un grand tableau plein de chiffres. Les codes des enquêtes en cours s’égrènent : 411, 413, etc. Elles ont été ouvertes pour beaucoup grâce à des infos glanées par les RG. Parmi les cas, sexe, drogues et trafic en tous genres. La moisson nocturne a été bonne grâce à la surveillance des bars, boîtes de nuit et cabarets. Hiboux de nuits, ils contrôlent l’horaire de fermeture, le respect de la législation sur l’alcool. La ronde des inspecteurs englobe aussi les casinos dans le cadre de la “police des courses et des jeux”. Il y a bien entendu, derrière la tournée pépère, comme une directive administrative, une face obscure. “L’aire d’intervention de la police de la réglementation (les RG, ndlr) est une aire de menace par excellence”, note Abdellatif Agnouch, professeur en sécurité publique à l’université de Settat. L’“aire de menace” devient ipso facto une zone de pêche à l’info auprès des videurs et des gérants de boîtes de nuit. Et last but not least, les prostituées : “Elles sont utiles pour lutter contre le deal de cocaïne dans les boîtes de nuit”, précise un inspecteur des RG. Elles prennent note aussi d’“un client habituel qui dépense subitement trop d’argent”. Au cœur des excès, là où cela se passe aussi pour les RG. Presque à la marge, un autre de leur territoire de chasse : “On a répertorié 75 000 homosexuels à Casablanca”, lâche un inspecteur au détour d’une phrase. Scribe des mœurs des autres, il recrute beaucoup d’informateurs parmi eux. La boucle est bouclée…

    Telquel

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    Tags : Maroc, services secrets, sécurité, espionnage, RG, rensignements,

  • Maroc – Italie: « Elle m’a dit qu’il avait été empoisonnée » (la sœur d’Imane Fadil)

    « Imane a été empoisonnée ». C’est ce qu’elle a déclaré dans une interview exclusive à « Non é arena » Fatima Fadil, la sœur d’Imane, le modèle marocain qui voulait devenir partie civile dans le procès Ruby Ter, décédé le 1er mars dans des circonstances encore mystérieuses.

    « Le médecin a dit qu’elle était empoisonnée. Pourquoi n’a-t-on pas appelé la police? Elle aurait pu dire ce qui lui était arrivé « , dit Fatima, qui ajoute: « Personne n’a rien fait ».

    Imane, a-t-elle été dit aux médecins qu’elle avait été empoisonnée? demande la journaliste. «Non, vous m’avez dit au téléphone que le médecin vous avait dit qu’elle avait été empoisonnée». «Il ne pouvait même pas le dire, peu à peu il m’a dit : Fatima, je ne te le dis pas, le médecin me l’a dit ce matin» poursuit la sœur de l’ancien modèle aux microphones de Francesca Carrarini.

    L’interview intégrale sera diffusée dimanche soir à «Non é Arena»

    Pour rappel, Imane Fadil est un mannequin italo-marocaine qui est morte dans des circonstances très mystérieuses. Elle était le principal témoin dans le procès Ruby contre l’ancien président italien Berlusconi.

    Mme Souad Sbai, ex-députée de Forza Italia et présidente de l’asociation de femmes marocaines en Italie a accusé l’ambassade du Maroc à Rome d’être derrière ce crime en raison de ses pratiques visant à prostituer les jeunes marocaines pour des raisons politiques.

    Tags : Maroc, Italie, Imane Fadil, Fatima Fadil, prostitutionm ambassade du Maroc en Italie,

  • Le roi du Maroc bloque une enquete sur sa fortune en Europe et accuse l’Algerie

    Le richissime souverain marocain, Mohammed VI, vient d’actionner les services pour tuer dans l’œuf une enquête que le quotidien français Le Monde s’apprêtait à publier au plus tard le 4 février courant.

    Le très sérieux quotidien parisien a, en effet, «ajourné» la publication d’un très gênant dossier portant sur les comptes bancaires de la famille royale marocaine à l’étranger. But avoué du Makhzen : «Des milieux franco-marocains et algériens, soutenus par une horde de « contestataires du royaume » sont impliqués dans ces investigations.»

    Comme à son accoutumée, le Palais royal n’hésite pas à pointer du doigt l’Algérie lorsque des journalistes français, américains ou britanniques prennent l’initiative d’enquêter sur la fortune du «roi des pauvres».

    Pour ce faire, il fait appel à des médias proches de la DGED (contre-espionnage marocain). Un site web marocain s’en prend violemment au quotidien français en des termes péjoratifs, qualifiant le travail des deux journalistes, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, de «pseudo-investigation».

    Et d’ajouter : «Les journalistes d’investigation n’ont rien trouvé d’exclusif, ni même d’assez consistant pour alimenter et donner un semblant de crédibilité à leur article.»

    Un hebdomadaire marocain tient à rappeler qu’«aucun extrait de l’article du quotidien français n’a encore été publié». Il faut savoir que la contestation au sein même du Palais a tendance à prendre des proportions importantes.

    Outre celle de Moulay Rachid, frère du roi, à qui on avait arraché le titre de prince héritier au profit de Moulay Hassan, le fils de 11 ans du souverain, il y a celle de Moulay Hicham, le cousin du roi, qui, selon les statistiques réunies par un média marocain, a fait l’objet de pas moins de 45 articles en l’espace d’une année, et neuf dans les 30 derniers jours.

    «Tous évoquent le fils de Moulay Abdellah en des termes péjoratifs et soulignent ses relations avec le journaliste d’un site opposé au Makhzen, le sportif et ancien détenu Zakaria Moumni, ses « machinations contre Mounir Majidi » ou encore ses fautes de français».

    « Plus riche que l’émir du Qatar, les ressources naturelles qu’offre le sous-sol marocain à M6 sont infiniment moindres que celles de l’émir, tout juste quelques «espoirs pétroliers» et des mines d’or », écrivait Régis Soubrouillard le 7 mars 2012 sur Marianne.

    «Sa fortune personnelle a pourtant doublé en cinq ans. Le budget de fonctionnement du Palais est deux fois supérieur à celui de l’Elysée alors que le PNB du pays est plus de 25 fois plus faible que celui de la France», indiquait l’hebdomadaire français.

    Le budget alloué à la monarchie marocaine est régulièrement en hausse et dépasse de loin celui de plusieurs grands ministères. Une ligne de crédit pharaonique qui échappe à tout contrôle, s’indignait de son côté un journal en ligne marocain.

    Rafik Bahri

    Où va l’Algerie, 9 fév 2015

    Tags : Maroc, Algérie, Mohammed VI, fortune, prédateur, roi des pauvres,

  • Plongée dans les pensées de Lalla Salma du Maroc

    Une femme frustrée, telle est la réalité de la belle Lalla Salma. En tant que telle, pour elle il n’y a rien de pire que la peur de vivre sa propre réalité.

    Condamnée à vivre enfermée chez elle, interdite d’exercer son travail d’ingénieure d’informatique, elle vit à moitié, se limite à respirer. En réalité, dans sa situation, elle meurt à l’intérieure d’elle-même.

    Fatiguée, impuissante, déçue. Elle ne se rappelle d’aucun moment heureux passé à côté de son ex-époux, Mohammed VI, le roi du Maroc. Pendant toutes ces années, le rêve de première dame s’est avéré un cauchemar. Les coups reçus sont tellement nombreux qu’elle n’a plus eu envie de parler. A plusieurs reprises, Mohammed VI et ses sœurs lui ont coupé les ailes qu’elle ne sait plus voler. On lui renié l’amour tellement de fois qu’elle ne sait plus si elle peut encore aimer.

    D’ambassadrice d’honneur de l’OMS et présidente de la Fondations Lalla Salma pour la maladie du cancer, elle est passé au néant. Elle se demande parfois si elle a encore le droit de respirer, mais l’air est tellement contaminé par l’amère expérience qu’elle a vécu, qu’elle a décidé de s’enfermer dans son monde à elle, le monde de la désillusion. Elle est devenue inerte, en mode rocher, sans aucun sentiment. Sa palette d’émotions est, maintenant, monochrome. Elle ne sent, désormais, que la haine et la rancune. Vers ceux qui l’ont engendrée et l’ont condamnée à vivre cette vie qu’elle ne veut pas vivre.

    Elle se demande parfois si elle mérite d’avoir épousé un homme incapable de lui combler sexuellement en raison de sa maladie et son orientation homosexuelle. Elle qui vient d’éteindre les 40 bougies de sa vie. Elle qui vient d’ouvrir les portes du printemps de son âge, qui vient d’arriver à l’âge adulte et sent l’immense besoin d’éprouver le plaisir charnel.

    Cependant, dans le fond de son âme, elle sent la chaleur d’une flamme, une petite voix qui lui dit que tout n’est pas fini, qu’un jour elle pourra encore aimer un homme vrai, qu’elle pourra connaître le bonheur à nouveau.

    La petite voix lui dit : « ne jette pas l’éponge, il ne faut pas succomber, un jour tu trouveras ce que tu cherches ». Tu dois tenir jusqu’à ce que ton fils ait l’âge de régner. A ce moment-là, il te rendra ta liberté et tu pourras enfin vivre comme tu l’entends ».

    Le roi du Maroc est gênée par la relation de sa mère avec le garde du corps de Hassan II. Selon de nombreuses sources, le véritabale père de Mohammed VI est Mohamed Médiouri. En raison de cela, il ne veut pas voir la mère de son fils dans les bras d’un autre homme. Non sans raison, il a voulu dissuader son beau-père de se rendre au Maroc. Au point de simuler une tentative d’assassinat.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma,

  • Wikileaks : Taïeb Fassi Fihri, et Mohammed Yassine Mansouri sont «les véritables co-architectes de la politiques étrangère » marocaine.

    A en croire Samuel L. Kaplan, Taïeb Fassi Fihri, et Mohammed Yassine Mansouri sont «les véritables co-architectes de la politiques étrangère » marocaine.

    Les contenus des câbles concernent toutes les notes ou « mémos » transcrits par les différents diplomates dans les ambassades américaines à travers le monde. Cela comprend évidemment le Maroc. Petite lecture.

    Dans un câble classé confidentiel, l’ambassadeur américain Samuel L. Kaplan relate sa pr

    A en croire Samuel L. Kaplan, Taïeb Fassi Fihri, et Mohammed Yassine Mansouri sont «les véritables co-architectes de la politiques étrangère » marocaine.

    Les contenus des câbles concernent toutes les notes ou « mémos » transcrits par les différents diplomates dans les ambassades américaines à travers le monde. Cela comprend évidemment le Maroc. Petite lecture.

    Dans un câble classé confidentiel, l’ambassadeur américain Samuel L. Kaplan relate sa première rencontre avec la nouvelle mairesse de Marrakech, Fatima Zahra Mansouri.

    Ayant eu lieu le 27 janvier 2010, et en présence du consul général américain à Casablanca, Mansouri a profité de cette rencontre pour présenter ses projets pour la ville de Marrakech, mais aussi assurer les diplomates transatlantiques de son admiration pour l’Amérique. Mansouri a même déclaré « quand je suis submergée de problèmes à l’intérieur de la mairie, j’ai des envies de retour à New York ».

    Se plaignant des disparités sociales à Marrakech, Mansouri déplore le fait que 28.000 familles vivent « sans eau ni électricité » à proximité des centres d’hôtellerie et de restauration.

    Concernant son parti, le PAM, Mansouri le considère comme un « parti moderne» et «focalisé sur les problématiques de développement avec une vision libérale de l’économie». Pro-US quoi!

    Le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri, et le patron de la DGED Mohammed Yassine Mansouri sont «les véritables co-architectes de la politiques étrangère » marocaine, à en croire Samuel L. Kaplan.

    Dans un câble classé confidentiel et datant du premier février 2010, une équipe de sénateurs américains a rencontré les deux artisans de la diplomatie marocaine à Rabat, le 5 janvier 2010.

    Durant la rencontre, Mansouri a par ailleurs déclaré qu’il y avait « deux sortes d’idéologies extrémistes » : une première qu’il qualifie de « dépravée », et qui concerne la doctrine « takfirie », et la deuxième étant « l’idéologie du martyr », en rapport avec l’apologie des attaques suicides. Très instructif.

    Mustapha Ramid, le député du PJD, a déclaré tout le désamour qu’il portait au PAM (Parti authenticité et modernité) lors d’une rencontre avec un diplomate américain, le 10 décembre 2009.

    Pour le dirigeant islamiste, le PAM a été créé pour mettre fin à sa propre formation politique. Pour lui, la création du PAM est un « retour en arrière » dans le processus de démocratisation au Maroc. Ramid se dit aussi pro-monarchique, mais affirme que le roi ne doit pas être la source de toutes les réformes politiques. Ramid a aussi appelé à de profondes réformes démocratiques… 14 mois avant le 20 février.

    Robert P. Jackson, chargé d’affaires au sein du consulat américain à Casablanca, a écrit un rapport sur les élections communales, qui ont eu lieu en juin 2009. Pour le diplomate Américain, « malgré la relative transparence des élections […], elles pourraient représenter un pas en arrière pour la démocratie marocaine ». Jackson ajoute que « le fait que le mode de scrutin soit indirect favorise l’achat de voix et les pressions politiques ». « Le PAM de Fouad Ali El Himma aurait (d’ailleurs) utilisé des moyens de pression extra-politiques, notamment en invoquant le nom du roi pour faire pression sur les autres partis afin qu’ils s’y associent ».
    Les pressions de Kadhafi

    Souvenez-vous, un certain 27 juin 2007, un tribunal de Casablanca a condamné trois journaux marocains : Al Ahdath Al Maghribiya, Al Massae, et Al Jarida Al Oula; à de lourdes amendes pour avoir « publiquement nuit » au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et d’avoir « atteint à sa dignité ». Cette affaire n’a pas pas échappé à l’ambassade américaine, qui prétend, dans un « mémo » daté du 9 juillet 2009, que le gouvernement libyen « aurait exercé des pressions sur la justice marocaine».

    Deux diplomates israéliens sont venus à la conférence non pas pour des « raisons professionnelles », mais pour « renouer les relations avec le Maroc ».

    Citant une source travaillant au sein du ministère des Affaires étrangères, la diplomatie américaine affirme « que le gouvernement libyen a exercé d’importantes pressions sur le gouvernement marocain», et ajoute un peu plus loin que « lorsque le ministère des Affaires étrangères a déclaré aux Libyens que les journalistes sont libres d’écrire ce qu’ils voulent, les Libyens ont répondu qu’aucune presse arabe n’est libre de tout contrôle, et ont considéré cela comme une indication que le gouvernement marocain approuve ce qui se dit dans les journaux ». Décidément, il était temps que Kadhafi quitte le pouvoir.

    Israël drague le Maroc

    Lors d’une conférence de lutte contre la prolifération nucléaire, ayant eu lieu du 3 au 5 juin à Rabat, diplomates Israéliens et marocains ont saisi l’occasion pour renouer leurs relations diplomatiques. Deux diplomates israéliens, Eynat Shlein-Michael et Israël Tikochinsky sont venus à la conférence non pas pour des « raisons professionnelles », mais pour « renouer les relations avec le Maroc, qui s’étaient interrompus à la suite de l’attaque israélienne de Gaza ». Les Israéliens ont exhorté les Marocains à mieux soutenir Mahmoud Abbas. Pour les représentants de l’État hébreux, soutenir Abbas par des déplacements d’officiels marocains à Ramallah reviendrait à améliorer l’image du dirigeant de l’OLP. Par ailleurs, les diplomates Israéliens ont demandé aux Marocains de faciliter l’accès aux touristes Israéliens qui visitent le Maroc, en les dispensant de visas, arguant que le chiffre de « 60 000 touristes israéliens annuels pourrait être beaucoup plus important ».

    Ayant eu lieu le 27 janvier 2010, et en présence du consul général américain à Casablanca, Mansouri a profité de cette rencontre pour présenter ses projets pour la ville de Marrakech, mais aussi assurer les diplomates transatlantiques de son admiration pour l’Amérique. Mansouri a même déclaré « quand je suis submergée de problèmes à l’intérieur de la mairie, j’ai des envies de retour à New York ».

    Se plaignant des disparités sociales à Marrakech, Mansouri déplore le fait que 28.000 familles vivent « sans eau ni électricité » à proximité des centres d’hôtellerie et de restauration.

    Concernant son parti, le PAM, Mansouri le considère comme un « parti moderne» et «focalisé sur les problématiques de développement avec une vision libérale de l’économie». Pro-US quoi!

    Le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri, et le patron de la DGED Mohammed Yassine Mansouri sont «les véritables co-architectes de la politiques étrangère » marocaine, à en croire Samuel L. Kaplan.

    Dans un câble classé confidentiel et datant du premier février 2010, une équipe de sénateurs américains a rencontré les deux artisans de la diplomatie marocaine à Rabat, le 5 janvier 2010.

    Durant la rencontre, Mansouri a par ailleurs déclaré qu’il y avait « deux sortes d’idéologies extrémistes » : une première qu’il qualifie de « dépravée », et qui concerne la doctrine « takfirie », et la deuxième étant « l’idéologie du martyr », en rapport avec l’apologie des attaques suicides. Très instructif.

    Mustapha Ramid, le député du PJD, a déclaré tout le désamour qu’il portait au PAM (Parti authenticité et modernité) lors d’une rencontre avec un diplomate américain, le 10 décembre 2009.

    Pour le dirigeant islamiste, le PAM a été créé pour mettre fin à sa propre formation politique. Pour lui, la création du PAM est un « retour en arrière » dans le processus de démocratisation au Maroc. Ramid se dit aussi pro-monarchique, mais affirme que le roi ne doit pas être la source de toutes les réformes politiques. Ramid a aussi appelé à de profondes réformes démocratiques… 14 mois avant le 20 février.

    Robert P. Jackson, chargé d’affaires au sein du consulat américain à Casablanca, a écrit un rapport sur les élections communales, qui ont eu lieu en juin 2009. Pour le diplomate Américain, « malgré la relative transparence des élections […], elles pourraient représenter un pas en arrière pour la démocratie marocaine ». Jackson ajoute que « le fait que le mode de scrutin soit indirect favorise l’achat de voix et les pressions politiques ». « Le PAM de Fouad Ali El Himma aurait (d’ailleurs) utilisé des moyens de pression extra-politiques, notamment en invoquant le nom du roi pour faire pression sur les autres partis afin qu’ils s’y associent ».
    Les pressions de Kadhafi

    Souvenez-vous, un certain 27 juin 2007, un tribunal de Casablanca a condamné trois journaux marocains : Al Ahdath Al Maghribiya, Al Massae, et Al Jarida Al Oula; à de lourdes amendes pour avoir « publiquement nuit » au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et d’avoir « atteint à sa dignité ». Cette affaire n’a pas pas échappé à l’ambassade américaine, qui prétend, dans un « mémo » daté du 9 juillet 2009, que le gouvernement libyen « aurait exercé des pressions sur la justice marocaine».

    Deux diplomates israéliens sont venus à la conférence non pas pour des « raisons professionnelles », mais pour « renouer les relations avec le Maroc ».

    Citant une source travaillant au sein du ministère des Affaires étrangères, la diplomatie américaine affirme « que le gouvernement libyen a exercé d’importantes pressions sur le gouvernement marocain», et ajoute un peu plus loin que « lorsque le ministère des Affaires étrangères a déclaré aux Libyens que les journalistes sont libres d’écrire ce qu’ils voulent, les Libyens ont répondu qu’aucune presse arabe n’est libre de tout contrôle, et ont considéré cela comme une indication que le gouvernement marocain approuve ce qui se dit dans les journaux ». Décidément, il était temps que Kadhafi quitte le pouvoir.

    Israël drague le Maroc

    Lors d’une conférence de lutte contre la prolifération nucléaire, ayant eu lieu du 3 au 5 juin à Rabat, diplomates Israéliens et marocains ont saisi l’occasion pour renouer leurs relations diplomatiques. Deux diplomates israéliens, Eynat Shlein-Michael et Israël Tikochinsky sont venus à la conférence non pas pour des « raisons professionnelles », mais pour « renouer les relations avec le Maroc, qui s’étaient interrompus à la suite de l’attaque israélienne de Gaza ». Les Israéliens ont exhorté les Marocains à mieux soutenir Mahmoud Abbas. Pour les représentants de l’État hébreux, soutenir Abbas par des déplacements d’officiels marocains à Ramallah reviendrait à améliorer l’image du dirigeant de l’OLP. Par ailleurs, les diplomates Israéliens ont demandé aux Marocains de faciliter l’accès aux touristes Israéliens qui visitent le Maroc, en les dispensant de visas, arguant que le chiffre de « 60 000 touristes israéliens annuels pourrait être beaucoup plus important ».

    Tags : Wikileaks, Maroc, Etats-Unis, Israël, Mansouri, DGED, Taïeb Fassi Fihri,

  • Quand le Maroc rêvait d’avoir une bombe nucléaire

    Le rêve nucléaire « Une bombe atomique marocaine mort-née »

    Le Maroc a envisagé de se doter de la bombe atomique au début des années 80. Selon les révélations de l’hebdomadaire marocain Tel Quel, le projet baptisé «Gazogène» était nettement avancé grâce à la coopération des services secrets marocains et français et avait pour but de neutraliser militairement l’Algérie.

    Déjà évoqué par «Le Canard Enchaîné» au début des années 80, le projet nucléaire marocain rebondit suite aux révélations de l’hebdo marocain. C’est un Français, Lucien Becker, président de l’institut international des innovations (III), basé à Paris, qui avait proposé aux Marocains, et précisément à la DGED (services de renseignements extérieurs) du général Ahmed Dlimi, ce projet dont le coût a été évalué à 30 millions de dollars.

    Après avoir échoué sur le projet «Méduse», un mur électronique pour isoler le Sahara-Occidental qui a été remplacé, sur les conseils des experts militaires israéliens, par le fameux mur de sable qui sépare les territoires sahraouis occupés du reste du territoire contrôlé par le Front Polisario, les militaires marocains se sont rabattus sur l’idée de se doter de cette bombe H face au voisin algérien.

    Ainsi, le projet proposé par cette entreprise française, qui servait de société-écran aux services français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), a fait mouche du moment qu’il considérait qu’il allait donner à Rabat «une supériorité militaire stratégique face à l’Algérie».

    De ce fait, le processus d’acquisition de la bombe atomique a été mené dans le secret le plus total, même si le journal marocain minimise le rôle du roi Hassan II qui n’aurait pas été au courant de cette démarche qui, dans le Maroc des années 80, est un non-sens. Les Marocains ont chargé l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Moussa Sâadi, de suivre le dossier du fait qu’il était le premier gestionnaire des mines de phosphate dont les déchets peuvent «être transformés, après traitements multiples, en uranium enrichi, indispensable à la fabrication d’une bombe».

    Les espions de la DGED se chargeant pour leur part de réunir les divers autres matériaux nécessaires sur le marché noir des matières atomiques, notamment en Angleterre. L’institut français va plus loin en indiquant dans sa présentation du projet aux autorités marocaines emballées par cette idée, que: «la bombe ne serait qu’une première étape, la seule que le royaume confierait à des mains étrangères, avant de se doter lui-même d’un programme nucléaire en bonne et due forme».

    Les services marocains font venir en décembre 1980 à Rabat, Lucien Becker et ses collaborateurs, lequel arrive à les convaincre de financer les études de faisabilité. La mise sur écoute de la délégation française dans leur chambre d’hôtel, pratique où excellent les Marocains, fait capoter le projet puisque les services du royaume découvrent la surenchère financière des Français qui veulent tirer un maximum d’argent de cette opération illégale. Les contacts, gelés, reprendront à l’initiative du ministère marocain des Affaires étrangères pour relancer «Gazogène».

    Dans sa lettre, le MAE marocain indique que: «j’ai l’honneur de vous informer que les autorités marocaines désirent aboutir dans ce projet dans les meilleurs délais. En conséquence, je vous saurais gré de bien vouloir préparer un contrat définitif. Il nous avantagerait, sans qu’une impossibilité à ce sujet remette en cause la réalisation du projet Gazogène, que vous puissiez nous trouver un crédit bancaire». Les ambitions marocaines de dominer militairement le Maghreb et d’entrer dans le cercle des puissances nucléaires bute sur un impondérable de taille avec la liquidation en France de l’institut sous-traitant.

    A deux doigts d’aboutir, les Marocains mettront leur prétention en sourdine après avoir découvert que les puissances occidentales suivaient ce processus de près.

    Reste à savoir pourquoi le Maroc, qui s’évertue toujours à pointer du doigt l’Algérie, soit au niveau de l’AIEA, l’agence atomique de Vienne, ou dans le concert international, sous prétexte qu’Alger voulait se doter de l’arme nucléaire à travers l’achat du réacteur de Aïn Oussara, a poussé sa logique jusqu’au bout ? Il faut dire que Hassan II, face à ses difficultés militaires au Sahara-Occidental et n’ayant pas digéré les conflits sahariens avec l’Algérie, voulait certainement se doter d’une capacité de dissuasion à même de neutraliser le voisin algérien.

    Cette approche n’a pas pour autant disparu, même si le Maroc semble actuellement ligoté par une promesse faite aux Etats-Unis et à Israël de ne pas chercher à se doter de l’arme nucléaire. Ne possédant aucune centrale nucléaire, du fait de la suspicion internationale, notamment espagnole qui voyait d’un mauvais oeil l’installation d’une centrale à Tantan, à portée d’un missile des îles Canaries, le Maroc a-t-il pour autant abandonné son rêve de dominer militairement un Maghreb où la position algérienne est prédominante, notamment dans la période actuelle ?

    Mohammed VI a promis une base militaire aux Américains qui, eux, veulent la négocier avec Alger. Sur le nucléaire, aucun pays du Maghreb n’est capable de se doter d’une arme stratégique et l’exemple libyen, très avancé dans la fabrication des armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, a eu à faire l’amère expérience de se désarmer et d’expédier son arsenal aux… Etats-Unis.

    Source

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, bombe nucléaire, France, bombe H

  • Ali Aarrass et « l’efficacité et l’intelligence des services de sécurité marocains » (dixit Joëlle Milquet)

    Le 1er avril 2015, cela fera 7 ans qu’Ali Aarrass se trouve derrière les barreaux.

    Le 1er avril 2008, Ali a été arrêté par les autorités espagnoles dans l’enclave espagnole de Melilla, ville où il est né. Il y fût arrêté, suite à un mandat d’arrêt international pour terrorisme, émis par les autorités marocaines, dans le cadre du démantèlement de « la cellule terroriste Belliraj ».
    Le Maroc obtient aussi l’arrestation, pour les mêmes motifs, d’un hispano-marocain, Mohamed El Bay.

    De l’Espagne à la prison de Salé II, le Guantanamo du Maroc

    Incarcéré d’abord à Madrid, puis à Badajoz et enfin à la prison de Botafuegos à Algeciras, Ali Aarrass fut immédiatement placé en régime spécial, réservé aux suspects terroristes en Espagne. Il passera ainsi quasi deux ans en isolement complet.

    Pendant son incarcération en Espagne, Ali sera à deux fois innocenté.
    D’abord par le juge Baltazar Garzon, qui décide d’un non-lieu. Ensuite par une déclaration d’Abdelkader Belliraj, qui déclare vouloir se présenter devant un tribunal pour témoigner qu’Ali Aarrass n’a rien à voir dans son affaire.1

    Mais ni Garzon, ni Belliraj n’empêcheront l’extradition, fin 2010, d’Ali Aarrass vers le Maroc.

    Pendant sa garde-à-vue, Ali sera torturé jusqu’à ce qu’il signe un papier en arabe, langue qu’il ne comprend pas. Le 24 décembre 2010, il est inculpé par le parquet de Rabat sous les chefs d’accusation de « constitution d’une bande criminelle pour la préparation et la perpétration d’actes terroristes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public . »

    Le 24 novembre 2011, suite à un procès inique, Ali est condamné à 15 ans de réclusion, peine commuée en appel à 12 ans. Soumis aux mauvais traitements systématiques à la prison, sept ans plus tard, Ali se trouve aujourd’hui toujours à Salé II, prison de haute sécurité, appelé aussi le « Guantanamo du Maroc »2.

    Le réseau terroriste Belliraj, procès monstre contre cinquante personnes

    Ali Aarrass et Mohamed El Bay furent les premiers arrêtés en Europe dans le cadre d’un dossier marocain fourre-tout contre un groupe de plus de 50 personnes.

    Ce groupe sera appelé dans la presse : « le réseau terroriste de Belliraj » ou encore « la cellule terroriste la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire du Maroc ».3

    En plus des 35 inculpés arrêtés au Maroc, les autorités marocaines demandent l’arrestation et l’extradition de pas moins de 17 personnes dans différents pays d’Europe.

    Ainsi, en Belgique, le 27 novembre 2008, « douze perquisitions ont été menées et onze personnes interpellées dans le cadre d’une enquête pénale ouverte par le parquet fédéral contre X pour participation, sur le territoire belge, à des activités de la mouvance terroriste autour de Belliraj ».4
    Que le Maroc avait l’habitude de ratisser large, on le savait, mais dans l’affaire Belliraj il se dépasse dans la mégalomanie sécuritaire.

    Comment en est-on arrivé là ?

    On ne pourra comprendre l’affaire Ali Aarrass ni le dossier Belliraj dans lequel il serait impliqué5 en dehors d’un contexte national marocain ni en dehors de la guerre mondiale contre le terrorisme et des relations complexes qui lient le Maroc et l’Europe (et les Etats-Unis) dans la lutte contre « le terrorisme, l’immigration clandestine et le trafic de drogue. »

    Ces derniers 25 ans, des millions de Marocains ont manifesté contre la première guerre d’Irak en 1991, contre la répression de la deuxième intifada en 2002 ou contre la nouvelle guerre contre l’Irak en 2003. A chaque fois le régime marocain a choisi le camp opposé de son peuple : celui des Etats-Unis et de ses alliés. La soumission du Maroc à ces derniers s’est encore renforcée après le déclenchement de la guerre mondiale contre le terrorisme par George W. Bush après le 11 septembre 2001.

    Depuis, le Maroc a collaboré aux interventions militaires occidentales, a servi comme pays de transit pour des suspects de terrorisme capturés par les Américains, en route pour Guantanamo6, et comme sous-traitant de la torture pour des pays occidentaux d’un nombre de ses détenus.
    L’engagement du Maroc dans la guerre mondiale contre le terrorisme a eu des conséquences qu’on voit apparaître à travers l’affaire Belliraj.

    Le Maroc se sert de la lutte antiterroriste mondiale pour éliminer une opposition politique interne.

    Toutes les forces politiques encore réticentes à adopter des législations antiterroristes supplémentaires, en majorité au parlement, ont définitivement fait volte-face après les attentats de Casablanca en 2003. A partir de là, le processus de libéralisation politique a été arrêté et la lutte antiterroriste a été utilisé non seulement pour arrêter des terroristes, vrais ou supposés, mais aussi pour frapper et éliminer une résistance légitime et une opposition démocratique et radicale.

    Dorénavant, tout est mis dans le seul sac du terrorisme.

    A partir de ce moment- là, le Maroc va démanteler au moins une « cellule terroriste » par an. Qui fait mieux !?

    Comme le remarque un journaliste dans son article « Maroc : Des cellules terroristes trop dormantes » : « A l’occasion du dixième anniversaire des attentats de Casablanca, le ministère de l’Intérieur marocain a déclaré que les services de sécurité marocains ont réussi à démanteler pas moins de 113 cellules terroristes et à arrêter 1256 présumés terroristes « soupçonnés de préparer une trentaine d’actes ». Pourtant, après Casablanca 2003, le seul attentat enregistré est celui du café Argana, à Marrakech en 2011 en plein cœur du Printemps Arabe. Une opération qui a soulevé beaucoup d’interrogations sur son véritable auteur. »7

    Ce palmarès antiterroriste marocain, qui cache la pauvreté extrême du peuple et qui couvre la violence, la torture et l’arbitraire depuis plus d’une décennie, va pourtant impressionner les autorités belges, dont Joëlle Milquet (CDH), alors vice-premier ministre et ministre de l’intérieur. « Tout le monde connaît l’efficacité des services de sécurité marocains qui ont réussi à démanteler plusieurs cellules terroristes ces dernières années, et c’est pour cette raison que le Maroc a été invité aux discussions que mènent les pays européens sur la question des combattants étrangers en Syrie’ », a déclaré Mme Milquet. La ministre s’est dite intimement convaincue que les pays européens peuvent tirer profit de l’expérience du Maroc dans le domaine de la lutte antiterroriste et notamment en ce qui concerne les jeunes qui partent combattre en Syrie. Parce que, a-t-elle ajouté, le Maroc est non seulement confronté au même problème, mais il a su l’aborder avec énormément d’efficacité et d’intelligence’. »8

    Efficacité et intelligence !?

    Voyons de plus près, madame Millquet, « l’efficacité et l’intelligence des services de sécurité marocains » dans le démantèlement de la « cellule terroriste Belliraj. »

    D’abord, en juin 2013 Human Rights Watch (HRW) sort un rapport sous le titre « Tu signes ici, c’est tout : Procès injustes au Maroc fondés sur des aveux à la police » (un rapport de 137 pages sur « six affaires politiquement sensibles », dont l’affaire Belliraj)9.

    Human Rights Watch affirme que les 84 personnes inculpées dans ces six affaires ont été condamnées sur base des aveux « extorqués sous la torture ou par d’autres méthodes illégales » ou sur base de « témoignages, sans que les témoins aient à témoigner au tribunal ».

    HRW constate que nombre d’inculpés dans l’affaire Belliraj ont été enlevés et ont disparu pendant une période qui a été beaucoup plus longue que la période légale de garde à vue prévue par la loi, et sans aucun contact avec un avocat ou un membre de leur famille. HRW constate que les tribunaux « n’ont pas fait d’effort significatif pour vérifier les plaintes de torture » et ne se basent que sur « les déclarations à la police qui les incriminent ». Et ce malgré le fait que les accusés ont affirmé que « ces déclarations leur avaient été extorquées ».

    Ensuite, dans les mois qui suivent les arrestations en Belgique dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste Belliraj au Maroc, la Cour d’Appel de Bruxelles va se prononcer contre l’extradition des détenus, demandée par le Maroc, en déclarant qu’il s’agit clairement d’une demande d’extradition pour des « raisons politiques ».

    La Sûreté de l’État belge ajoute : « Parmi les détenus, aucun ne sera finalement extradé, les éléments communiqués par les autorités marocaines n’ayant pas été jugés pertinents. »10

    Enfin, à la tête de « la cellule terroriste Belliraj », se trouveraient un membre du Parti Socialiste Unifié, un dirigeant du Parti de la Justice et du Développement, un correspondant d’Al Manar TV, un dirigeant du Parti de la Nation et deux dirigeants du parti Al Badil Al Hadari.

    Ces six personnes sont désignées comme les responsables politiques et têtes pensantes du « complot terroriste Belliraj ».

    A l’issue de leur procès, les six écoperont jusqu’à 25 ans de prison ferme. Comprenne qui pourra, les chemins de la justice marocaine étant impénétrables, ces six dangereux terroristes seront tous graciés par le Roi le 14 avril 2011, soit deux ans après leur condamnation. Mais tous les autres condamnés, dont Ali Aarrass, qui ne seraient pourtant que des exécutants, restent en prison.

    Le Maroc et la lutte antiterroriste à usage externe.

    Jusqu’au milieu des années 2000, tout en considérant le Royaume du Maroc comme un pays stable et modèle contre l’islamisme radical, les pays européens pointent du doigt le Maroc qui ne ferait pas assez pour arrêter l’immigration clandestine vers l’Europe et qui servirait de base terroriste, menaçant l’Europe.

    Ainsi, le 15 juillet 2004, le juge Baltazar Garzon, le même juge qui va innocenter Ali Aarrass, crée un petit tremblement de terre en déclarant devant une commission parlementaire espagnole que le Maroc compterait « quelque 100 cellules terroristes liées à Al-Qaïda et susceptibles de mener des attentats-suicide, constituant ainsi la pire menace terroriste pour l’Europe.. ce qui fait environ 900 ou mille personnes qui pourraient être recherchées par la police.. à mon avis, c’est le plus grave problème auquel l’Europe doit faire face aujourd’hui avec cette sorte de terrorisme. »11

    A ces accusations fantaisistes et à la fois humiliantes pour le Maroc, celui-ci va y répondre en renforçant sa collaboration avec l’Europe et en prouvant qu’il n’a pas de leçons à recevoir de l’Europe.

    En échange d’un statut politique et économique privilégié de la part de l’Europe, le Maroc conclut des accords, invente des plans, organise des forums avec l’Europe à un rythme infernal. De la collaboration antiterroriste avec la Belgique, au renforcement de la répression contre l’immigration clandestine à Melilla, à la participation à Frontex, au programme de surveillance maritime Seahorse Atlantique, à l’Opération « Hibou », renforcée et élargie à travers le Plan TELOS, à la création à Rabat en 2013 du « G4 antiterroriste » (avec la France, l’Espagne et le Portugal), jusqu’à l’adoption en 2014 d’un nouveau plan antiterroriste Hadar… le Maroc se construit la réputation de seul rempart capable d’arrêter l’immigration clandestine vers l’Europe et se hisse au premier rang de la classe antiterroriste mondiale.

    Refusant le label d’exécutant, le Maroc revendique et affirme son rôle unique et invite l’Europe (et le monde entier !) à suivre son exemple au niveau de la lutte antiterroriste.

    Voici ce qu’écrit un journaliste du régime le 26 octobre 2014 : « le Royaume du Maroc reste l’un des pays les plus stable et les plus sûrs de la région et de l’Europe occidentale… Un modèle marocain de lutte anti-terroriste qui fait référence dans le monde entier et que de nombreux pays, notamment africains et européens, tentent de s’en inspirer, en sollicitant le concours du Maroc pour faire bénéficier leurs Imams d’une formation… Le Royaume du Maroc ne laisse pas de place aux loupés sécuritaires, comme l’ont fait très récemment certains pays européens… Qui peut donc encore se permettre d’accuser indûment et avec désinvolture Maroc d’être un pays peu sûr ? L’unique réponse à faire est : les mesures de vigilance appliquées au Maroc sont reconnues à l’international et de nombreux pays européens et africains ne tarissent pas d’éloges sur le savoir-faire des services marocains de sécurité au point de solliciter leur expertise en ce domaine sensible… »12
    En 2014, le Maroc, la France et 9 autres pays maghrébins et africains lancent une E-revue ‘La Lettre de Nouakchott’, sur le « terrorisme et le crime organisé en Afrique. »

    En 2015, le Maroc, dans le cadre du « ‘Global Community Engagement and Resilience Fund – GCERF’ », projet, qu’il cofinance, « se porte volontaire pour un projet mondial pilote, de lutte contre les racines du terrorisme, qui devra servir de modèle pour les pays en lutte contre ce dangereux phénomène. »13

    Que les services secrets marocains sont plus performants que ceux des pays européens, le Maroc a voulu en faire la preuve dans l’affaire Belliraj en 2008.

    Non seulement l’accusé principal est Belge ainsi que plusieurs autres inculpés, mais le Maroc demande en plus à la Belgique l’arrestation et l’extradition de 12 personnes. Ce qu’il n’obtiendra pas, à part pour Ben Rabeh Ben Yettou, un sans-papiers algérien et sans avocat. Ce qu’il n’obtiendra pas non plus de l’Espagne qui refuse d’extrader Mohamed El Bay, qui est citoyen espagnol de double nationalité, mais qui, comme la Belgique, leur offre un sans papier local : le Belge Ali Aarrass. Aussi bien Ben Rabeh Ben Yettou qu’Ali Aarrass, les deux seules personnes dont les autorités marocaines ont obtenu l’extradition, seront sauvagement torturés.

    La justice marocaine ira plus loin et dépassera toutes les limites du bon sens en collant 6 meurtres jamais élucidés en Belgique sur le dos du principal inculpé du procès Belliraj.

    Ce qui ne manque pas de laisser perplexes les services secrets, le monde policier et judiciaire en Belgique.

    En avril 2015, sept ans après son arrestation, la justice belge se prononcera enfin sur cette accusation après plusieurs années d’enquête minutieuse. Le procureur belge demande un non-lieu ! Ce qui réduirait définitivement en cendres l’affaire Belliraj…

    Human Rights Watch : libérer tous les détenus encore emprisonnés dans le dossier Belliraj.

    Beaucoup a été dit et écrit, et surtout insinué et supposé, autour de l’affaire Belliraj. La seule réponse raisonnable à cette affaire est la position formulée par Human Rights Watch dans son rapport mentionné plus haut :

    « En ce qui concerne l’affaire de Gdeim Izik, dans laquelle 21 des 25 accusés sont en prison, et l’affaire Belliraj, où 17 des 35 accusés sont en prison, les autorités marocaines devraient libérer les accusés encore emprisonnés ou bien leur accorder un nouveau procès qui soit équitable…

    Si les affaires sont rejugées, la présomption devra être que tous les accusés seront libres jusqu’à leur procès… Quand les accusés seront rejugés, le tribunal devra étudier leurs allégations de torture et garantir, conformément au droit international et marocain, qu’aucune déclaration obtenue par la violence ou sous la contrainte ne soit admise comme preuve.

    Le tribunal devrait mener ces enquêtes même si les traces physiques de torture se sont déjà probablement effacées. Ces investigations devraient respecter les critères internationaux d’enquête sur les plaintes individuelles de torture, notamment ceux du Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (« protocole d’Istanbul ») »14..

    (Cet article est la deuxième partie de « 7 ans déjà ! Ali Aarrass et la Belgique, une plaie toujours ouverte »)

    Luk Vervaet 31 mars 2015

    Révision des textes : Annie Goossens

    Notes

    1http://liberezbelliraj.blogspot.be/2012/06/temoignage-de-abdelkader-belliraj.html

    2 http://www.demainonline.com/2011/11/05/les-barbus-denoncent-la-torture-a-guantanamo-maroc/

    3http://tlaxcala.es/pp.asp?reference=9463&lg=fr Rapport d’observation du procès des « Six détenus politiques » au Maroc (« Affaire Belliraj »)

    4Rapport de la sûreté de l’Etat belge de l’année 2008

    5http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2013/10/le-proces-belliraj-en-belgique-appel-la.html

    6Voir l’article tout récent paru dans le journal britannique du Daily Mail sur l’utilisation du Maroc par un jet transportant des détenus vers Guantanamo : http://www.dailymail.co.uk/news/article-1321244/CIA-paid-Liverpool-buyout-tycoons-millions–use-jet-torture-flights.html Voir aussi le témoignage de Binyam Mohamed : http://www.legrandsoir.info/Mohamed-Binyam-detenu-a-Guantanamo-torture-au-Maroc.html

    7http://diasporasaharaui.blogspot.be/2013/12/maroc-des-cellules-terroristes-trop.html

    8http://www.maghress.com/fr/lopinion/38876

    9http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/morocco0613frsumandrecs.pdf (résumé en français)

    10Rapport de la sûreté de l’état belge de l’année 2008

    11 http://www.yabiladi.com/forum/maroc-pire-menace-terroriste-pour-2-148579.html

    12http://www.alwihdainfo.com/Le-plan-Hadar-renvoi-les-delateurs-du-Maroc-en-matiere-securitaire-a-leurs-cheres-etudes_a13275.html

    13Larbi Amine – publié le Samedi 17 Janvier 2015

    14page 10 du résumé du rapport en français

    Source : ZinTV, 31 mars 2015

    Tags : Maroc, terrorisme, Belliraj, menace terroriste, Belgique,

  • Lettre de Philippe Latteur au roi du Maroc pour demander la main de Lalla Soukaina

    Latteur Philippe A l’attention de Sa Majesté

    Le Roi Mohammed VI

    Palais Royal

    10 000 Rabat (Maroc)

    19 Décembre 2010

    SIRE,

    Votre Majesté ! Je viens en mon nom, demander la main de Son Altesse royale Lalla Soukaïna, votre illustre nièce aux qualités exceptionnelles.

    Espérant la rendre heureuse en accord avec les souhaits de son cœur.

    La première de mes considérations restera toujours son bonheur ; avant tout, c’est de son cœur, que je souhaite recevoir sa main.

    Votre Majesté ! Cette union sera celle du respect, d’un amour vrai absolu, unique, sincère, éternel et fidèle, majestueusement orchestré par le pur hasard du destin.

    Le jour le plus heureux sera pour moi quand vous m’aurez donné la permission de partagez les espoirs, les souhaits et les sentiments de nos cœurs.

    Je m’habituerai, en ce qui est de mes désirs et de mes opinions, à me ranger, en toute occasion, sur les idées de ma future épouse bien-aimée.

    J’accorde toute ma confiance dans la promesse d’un lien heureux, et forme les vœux d’un prochain bonheur inébranlable à votre nièce tant aimée.

    Votre Majesté peut trouver le gage de mes sentiments lié à votre belle famille.

    Je suis totalement convaincu que mon unique effort sera de m’enquérir de l’affection de votre nièce et en même temps l’amour du peuple Royaume du Maroc.

    Dans l’espoir de votre réponse, je vous prie de croire, Votre Majesté, en l’assurance de mes plus respectueuses salutations.

    Philippe-Jawad Latteur

    Source : Skynet

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Soukaina, Philippe Latteur,