Catégorie : Maroc

  • Les Belges considèrent les services secrets marocains comme une menace pour leur sécurité

    Dans une émission diffusée par la chaîne privée de télévision belge RTL-TVI «Dossiers tabous» – qui a eu une audience appréciable avec 636 362 téléspectateurs dont une part de marché de 33,3% chez les 18-54 ans – le journaliste animateur Jean-Claude Delfosse a sondé la communauté marocaine pour recueillir ses impressions sur la question de l’intégration. Il a, au passage, dévoilé le rôle du Makhzen qui exerce un véritable pouvoir occulte sur cette communauté.

    Cela explique, selon lui, «pourquoi certains Belgo-Marocains restent sous la coupe de leur pays d’origine». Si l’intégration de la communauté d’origine marocaine dans la société belge est un grand échec, il en impute la responsabilité, qu’il dénonce d’ailleurs, à l’ambassade du Maroc à Bruxelles.

    En fait, les observateurs avertis de la question vont plus loin dans leur constat. Ils estiment que le Maroc instrumentalise sa communauté pour menacer l’Europe. Ils en veulent pour preuve le fait qu’en 2009, déjà, les autorités belges avaient procédé à l’expulsion de deux agents de renseignement marocains qui agissaient sous couverture diplomatique au consulat du Maroc à Bruxelles.

    Ils ont été accusés de mener des activités non conformes à leur statut. Selon les mêmes observateurs, les consulats marocains emploient des agents de la DGED qui sont chargés d’exploiter le sentiment religieux dans la communauté marocaine pour y renforcer le pouvoir du Makhzen et asseoir un contrôle serré de cette communauté à partir du Maroc.

    L’animateur de l’émission a rappelé que «tous les Marocains sont sujets du roi, lui-même commandeur des croyants et descendant du Prophète et leur législation leur interdit de renoncer à leur nationalité marocaine». C’est à travers ce que l’on appelle l’islam des ambassades que le régime marocain assure sa mainmise sur sa population installée en Belgique.

    L’attachement des Marocains en Belgique à leur religion est utilisé par le Makhzen pour renforcer le réseau de renseignement au sein de cette communauté. Le but recherché est de faire pression, voire exercer un chantage contre les pays européens en vue de leur imposer un soutien aux thèses expansionnistes du Maroc sur le Sahara Occidental, expliquent les observateurs. Ils rappellent qu’une grande partie de l’opinion publique espagnole soupçonne les services secrets marocains d’être derrière l’attentat contre la gare de Madrid le 11 mars 2004.

    Le mobile de cet attentat, qui avait eu lieu quatre jours avant le rendez-vous des élections générales espagnoles, était de faire pression sur l’électorat. Cet objectif a été atteint puisque le PSOE est sorti grand vainqueur et le Maroc s’est assuré, depuis, le soutien de Madrid dans le conflit du Sahara Occidental.

    D’autre part, ils rappellent que l’ambassadeur français au Yémen avait sollicité, en janvier 2014, l’aide de l’ambassade marocaine dans ce pays, pour identifier et contrôler une quarantaine de Marocains qui se trouvaient dans la ville yéménite de Damage.

    Sur cette base, ils estiment que les craintes d’attentats en Europe sont exploitées par Rabat pour faire croire que sa collaboration contre le terrorisme est indispensable.

    Tags : Maroc, Belgique, terrorisme, RME, communauté marocaine,

  • L’opinion publique sur l’autorité religieuse du roi du Maroc

    Dans quelle mesure les Marocains perçoivent-ils favorablement le leadership étatique en matière de religion ou voient-ils le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI, comme une source d’autorité religieuse?

    ANNELLE SHELINE examine ces questions dans le présent numéro, rédigé dans le cadre d’une étude de deux ans du Centre pour le Moyen-Orient sur l’autorité religieuse au Moyen-Orient.

    Le Maroc s’est efforcé ces dernières années de s’ériger en rempart contre l’extrémisme religieux: le gouvernement forme des femmes à servir de guides religieux, ou «mourchidates», pour lutter contre les messages violents; Depuis son lancement en 2015, le Centre de formation des imams a reçu des centaines d’imams d’Europe et d’Afrique pour étudier l’islam marocain. en 2016, en réponse aux atrocités de l’Etat islamique contre les Yazidis, le roi du Maroc a réuni des leaders musulmans réputés pour publier la Déclaration de Marrakech sur les droits que l’Islam garantit aux non-musulmans.

    De telles initiatives ont contribué à la réputation internationale du Maroc en tant que bastion de la tolérance religieuse sous l’égide de l’État.

    Mais dans quelle mesure les Marocains perçoivent-ils favorablement ce leadership étatique dans la religion ou voient-ils le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI, comme une source d’autorité religieuse? Selon un sondage d’opinion mené par le Baker Institute en décembre 2017, les autorités marocaines les répondants considèrent le roi comme un chef religieux. Les conclusions corroborent la revendication du roi sur le titre de «commandant des croyants» et semble donc affirmer sa capacité à utiliser des justifications religieuses pour lutter contre la violence religieuse.

    Le roi Mohammed VI et les institutions religieuses de l’État affirment que le Maroc embrasse une combinaison de trois traditions islamiques: la branche maliki de la jurisprudence sunnite, la doctrine Ash ofari du rationalisme et la tradition soufie de l’Imam Junayd1. forme spécifiquement marocaine d’islam qui inocule le royaume contre l’extrémisme. Un des éléments les plus significatifs de l’islam marocain est la figure du commandant des fidèles ou «Amir al-Mu’mine», un statut détenu par le roi du Maroc qui prétend être un héritier du prophète Mahomet. La figure du commandant des fidèles est unique au Maroc; Aucun autre chef d’État musulman contemporain ne détient un titre similaire.

    Article intégral (en anglais)

    Tags : Maroc, Mohammed VI, monarchie alaouite, commandeur des croyants,

  • La réponse cinglante de l’Algérie aux manœuvres franco-marocaines

    La France et son protégé, le Maroc, nourrissent l’espoir que la situation actuelle traversée par l’Algérie aboutisse par la formation d’un nouveau gouvernement qui leur livrerait le peuple sahraoui sur un plateau d’or. C’est probablement l’une des raisons derrière la décision de Paris et de Rabat de saboter la médiation de l’allemand Horst Kohler afin qu’il jette l’éponge.

    L’impact de la crise algérienne est une question qui a été posée par le site web Spoutnik au coordinateur sahraoui de la MINURSO, Mhamed Khaddad.

    Dans son édition du 15 avril, Spoutnik écrivait que « le responsable estime que la position d’Alger sur le Sahara occidental devrait «rester la même» car elle découle d’«une question de principe».

    «En ce qui concerne le soutien de l’Algérie à la cause du peuple du Sahara occidental, il n’y a ni réticence ni hésitation dans la position algérienne, qui est une position de principe envers toutes les luttes de décolonisation et d’autodétermination dans le monde», a affirmé Mhamed Khadad selon la même source.

    Conscientes de la réalité derrière les manœuvres du colonialisme français, les autorités algériennes n’ont pas tardé à réagir. Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié immédiatement un communiqué dans lequel il souligne la nécessité de respecter le principe d’autodétermination que Paris et Rabat tentent de contourner.

    Texte intégral du communiqué:

    L’Algérie regrette profondément la démission de M.Horst Kohler

    C’est avec un profond regret que l’Algérie a appris la nouvelle de la démission de M.Horst Köhler de ses fonctions d’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nation Unies pour le Sahara Occidental.A cette occasion l’Algérie entend rendre hommage bien mérité à M.Köhler pour l’engagement et la détermination dont il a fait montre pour la relance du processus de règlement du conflit du Sahara Occidental depuis trop longtemps à l’arrêt.

    Tout au long du processus conduit par M. Köhler visant à amener les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à négocier de bonne foi et sans conditions préalables une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du Sahara Occidental, l’Algérie, en sa qualité d’Etat voisin, n’a pas manqué d’apporter tout son soutien aux efforts de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général.

    Elle reste convaincue que la solution de la question du Sahara Occidental et celle-là qui permet au Peuple du Sahara Occidental d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément à la légalité internationale et à la doctrine et la pratique des Nations Unies en matière de décolonisation.

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, France, ONU, Horst Köhler, autodétermination,

  • Marocleaks : Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati

    Wikileaks du Makhzen

    Email envoyé par Mourad El Ghoul, Directeur du Cabinet de Yassine Mansouri à Mohammed Khabbachi le Vendredi, 12 Septembre 2008.

    Traduction intégrale du dossier de la revue « Epoca » sur l’affaire Rachida Dati

    Madrid, 12 sept (MAP) – Ci-après la traduction intégrale du dossier consacré ce vendredi par la revue espagnole « Epoca » à l’affaire de la grossesse de la ministre française de la justice, Rachida Dati, et dans lequel elle accuse SM le Roi Mohammed VI d’être derrière l’information publiée par le journal électronique « lobservateur.ma ».

    – Billet de présentation du numéro, signé par la sous-directrice de la revue, Maite Alfageme, et intitulé « Maroc Connection » :

    « Il y avait un chat enfermé. La calomnie divulguée la semaine dernière dans un média marocain contre l’honneur de l’ex-président Aznar a une explication que nous révélons avec tous les détails – une infinité d’informations corroborées – dans ce numéro d’Epoca que vous avez entre les mains. Il s’agit d’un reportage de notre collaborateur José Maria Ballester Esquivias –bon travail Pepe – dans lequel –quel hasard- il ressort clairement l’existence d’une relation entre le propriétaire de l’observateur.ma –le journal qui a perpétré l’infamie- et les hautes, très hautes instance de la vie institutionnelle marocaine ».

    – Article principal : Ahmed Charai, directeur de « lobservateur.ma » est un ami intime de Mohammed VI. C’est ainsi qu’on a monté la calomnie contre Aznar :

    « Le 2 septembre, le journal électronique marocain +lobservateur.ma+ a annoncé avec tapage que l’ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, était le père du futur enfant de Rachid Dati, d’origine marocaine et actuelle ministre française de la justice. Aznar, par le truchement de FAES, a catégoriquement démenti l’information et remis l’affaire à ses avocats. Il est surprenant que quatre ans après son départ du Palais de la Moncloa –siège de la présidence du gouvernement espagnol -, un site web sort une information qui a l’air d’un coup de pied à l’ex-président du gouvernement.

    Mais c’est quoi « lobservateur.ma » ? Qui est derrière lui ? Quels sont ses intérêts ? Pour répondre à ces questions, Epoca a obtenu le valeureux témoignage d’un important directeur d’un média marocain de l’opposition, qui préfère garder l’anonymat. D’emblée, il assure qu’en matière de publications électroniques au Maroc c’est « la loi de la jungle qui règne : surtout des blogs de mauvaise qualité. Durant les dernières années il y a eu abondance ». Ceci dit, ce journaliste se concentre sur la figure particulière de Ahmed Charai, le directeur de + lobservateur.ma+ et exemple clair sur comment se mêlent au Maroc journalisme, haute politique et proximité au palais royal.

    Charai a formé partie de la délégation marocaine au processus de Manhasset (surnom du round de négociation entre le gouvernement de Rabat et le Front Polisario sur le Sahara). En plus il est très lié à deux think-tanks américains –Search For a Common Ground y Foreign Policy Research Institute -, très proches du mouvement neocon et à la droite israélienne, auprès desquels il mène des actions de lobbying pour défendre la position du Maroc sur le Sahara. En plus il entretient d’excellentes relations avec les services de renseignements marocains et avec le palais Royal+.

    +Comme homme d’affaires, poursuit notre interlocuteur, Charai est le propriétaire de Maroc Télématique, qui s’est adjugée un réseau de panneaux publicitaires à Casablanca. Ce type de concessions se fait souvent au Maroc selon des critères politiques : on accorde des rentes à ceux qui sont proches du palais et même le roi Mohammed VI contrôle FC Com, le plus grand réseau de panneaux publicitaires, géré par son homme de confiance, Mohamed Mounir Majidi+.

    +Ainsi, ajoute ce journaliste marocain, lobservateur.ma perçoit de la publicité « amie » de Maroc Telecom –propriété de Vivendi – de la compagnie aérienne Royal Air Maroc, etc. Et ce, en dépit du nombre réduit de visite su ce site web. Il est certain que Maroc Telecom sert à l’Etat pour « arroser » la presse fidèle. L’un des financements occultes que perçoit Charai+.

    L’accapareuse capacité de lobbying de Charai n’est pas finie. +Il était actionnaire de La Vérité, un hebdomadaire financé par des officiers supérieurs de l’armée marocaine pour défendre leurs intérêts dans l’industrie de la pêche hauturière. Il recevait un financement pour ses activités+. Epoca a essayé à plusieurs reprises ed’ntrer en contact avec Charai pour connaître son point de vue mais il se trouve en voyage aux Etats-Unis.

    +Politiquement, ajoute le journaliste, le régime marocain maintient de très bonnes relations avec Rachida Dati+ donc il faut écarter le mobile politique dans la publication de cette information. +C’est un travail bâclé d’un mauvais journaliste. Ce n’est pas le genre de scoop que l’on peut publier en Europe+, précisément quelques semaines avant le lancement de la version papier de lobservateur.ma.

    Comme nous l’explique notre source – Epoca a pu le vérifier- au moins quatre journalistes français travaillant dans de grands médias spécialisés dans l’information internationale – Dominique Lagarde, Mireille Duteil, Vincent Hervouet et José Garçon – collaborent habituellement avec la publication en question. Selon notre interlocuteur, ils sont rémunérés par Maroc Télématique.

    Epoca a recueilli l’avis de trois d’entre eux. Lagarde, de l’Express, a confirmé que +en accord avec la direction de l’Express+, il écrit des +articles pour www.lobservarteur.masur des thèmes de politique internationale, avec la condition de ne jamais écrire sur le Maroc+. Elle reconnaît aussi qu’il les envoie à Maroc Télématique. Toutefois, elle s’est montrée surprise après la lecture de cette information dans la page web. +Il était suspendu entre juillet et septembre pour préparer le lancement de la version papier. On m’a demandé de suspendre l’envoi d’articles. Mais Charai m’a dit qu’ils ont un scoop et qu’ils avaient décidé de le publier+.

    Non moins susprise, Mireille, de la revue Le Point, a dit que l’observateur.ma, est habituellement +plus sérieux+. Dans un entretien téléphonique, Vicent Hervouet, de la chaîne de télévision LCI, qui a le même avis, a confirmé sa collaboration avec la page web de Charai. LCI est la chaîne d’information en continu de TF1, la principale chaîne de télévision française, dont le journal du soir est le plus suivi en Europe. LCI et TF1 sont propriété du groupe Bouygues, très présent au Maroc et qui a construit à Casablanca l’immense mosquée Hassan II, la troisième plus grande au monde après celles de la Mecque et de Médine.

    Dans un autre article, l’auteur du reportage se demande sur le pourquoi de cette haine à Aznar ?. L’article est illustré d’une photo du débarquement de soldats espagnols sur Perejil.

    Les motifs ne manquent pas au Maroc et à son roi pour exacerber leur haine envers Aznar. Au début de son étape comme président du gouvernement, ce dernier a eu des gestes de bonne volonté : en 1996, il a été le premier pays étranger qu’il a visité officiellement et trois ans plus tard, en 1999, l’Espagne était l’un des rares pays à avoir dépêché son chef d’Etat et son chef de Gouvernement aux funérailles de Hassan II. Même cette même année a éclaté le premier incident entre le gouvernement du Parti Populaire et le Maroc : au terme de l’accord de pêche entre ce pays et l’Union Européenne, il n’a pas été renouvelé. La pêche espagnole en est sortie lésée.

    Peu à peu, les relations entre les deux pays se sont détériorées pour déboucher fin octobre 2001 sur le retrait de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Mohamed Benaissa, alors ministre des Affaires étrangères, a allégué que l’Espagne +ne respectait pas le Maroc et ses institutions+. Selon un rapport de l’Institut Real Elcano, le manque de respect auquel se référait le régime marocain concernait +le traitement réservé par la presse espagnole au défunt Hassan II et qu’elle réserve à Mohammed VI, le scepticisme quant au désir des Marocains d’homologuer leur +transition démocratique+ avec d’autres transitions européennes, au manque de crédibilité des prétentions marocaines sur le Sahara, et le soutien à la fermeté avec laquelle le gouvernement fait face aux revendications agressives sur Sebta et Mellilia+. Soit les thèmes de toujours. Aznar était disposé à bien s’entendre avec le Maroc, mais sans céder dans la défense des intérêts espagnols.

    La tension a atteint son paroxysme le 11 juillet 2002 lorsque la Gendarmerie marocaine a occupé l’îlot espagnol de Perejil, déclenchant ainsi la plus grande crise entre les deux pays depuis la Marche verte. Cinq jours après, l’Espagne lance, avec l’appui de tous ses alliés sauf la France, une opération militaire pour récupérer Perejil. Et il fut ainsi. Par la suite, le dialogue sera rétabli entre les deux parties, mais les relations amicales n’ont jamais éé récupérées sous le gouvernement PP. Une fois Zapatero au pouvoir, les rois d’Espagne ont effectué, en janvier 2005, une visite d’Etat au Maroc. Saisissant cette occasion, Mohammed VI avait accordé un entretien à +El Pais+ où il s’était interrogé si +Aznar était plus franquiste que Franco+.

    Ce fut le dernier d’une série de gestes de mépris ». –(MAP)

    Tags : Rachida Dati, José Maria Aznaro Perejil, Persil, ilôt Laïla,

  • Les révélations de Wikileaks sur les rapports entre l’Algérie et le Maroc

    www.tsa-algerie.com – 2 décembre 2010

    L’obsession algérienne, propagande contre le Front Polisario et un alignement total sur les Américains

    par Lounes Guemache

    Soixante-dix pages de mémos diplomatiques émanant essentiellement de l’ambassade américaine à Rabat et couvrant la période entre 2005 et 2009. TSA s’est procuré les notes de la diplomatie américaine sur le Maroc, avant leur publication sur le site américain Wikileaks. Ces documents relatent notamment les conversations entre des responsables américains et des officiels marocains à Rabat : les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères, les chefs des renseignements intérieurs et du contre-espionnage, de hauts cadres de l’Etat…

    On y trouve un peu de tout mais certains sujets reviennent régulièrement dans les échanges entre les Américains et leurs interlocuteurs marocains : la lutte contre le terrorisme islamiste au Maghreb et dans la région du Sahel, l’Algérie, la gestion de l’islam dans le Royaume ainsi que des sujets internationaux comme le nucléaire iranien -on apprend par exemple que Rabat était opposé à la bombe dès 2006 bien avant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 2009.

    Les documents mettent au jour l’obsession algérienne chez les responsables marocains. Dans leurs conversations avec les responsables américains, les Marocains mettent souvent en avant « le manque de coopération » des Algériens en matière de lutte contre le terrorisme dans la région. Ils imputent l’émergence d’Aqmi aux « échecs » d’Alger en matière de lutte contre le terrorisme. Une analyse que les Américains ne partagent pas. Selon eux, c’est au contraire grâce aux succès de l’Algérie que l’ex-GSPC a été contraint de s’associer avec Al-Qaïda pour créer Aqmi.

    Des responsables ont suggéré un lien direct entre le Front Polisario et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). On découvre aussi une implication plus importante qu’on pouvait l’imaginer de Rabat au Sahel. On apprend par exemple qu’en 2007, le Niger avait sollicité l’appui militaire du Maroc contre un groupe terroriste qui a pénétré depuis son territoire depuis l’Algérie. Pourquoi une telle demande n’avait-elle pas été adressée directement à l’Algérie ? Mystère.

    TSA- Algérie

    Quand les responsables marocains parlent de l’Algérie comme d’une menace

    par Yazid Slimani

    Dans leurs entretiens avec les diplomates et les responsables américains en visite à Rabat, les officiels marocains accusent les Algériens de mettre de la mauvaise volonté pour coopérer avec eux dans la lutte anti-terroriste. C’est par exemple le cas du Directeur général pour la surveillance du territoire (services de renseignements intérieurs), Abdelatif Hammouchi, Lors de la visite à Rabat de l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. « La coopération avec les Algériens est erratique affirme Hammouchi. Parfois ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu’il s’agit d’impasse. Ces sont des partenaires difficiles, ajoute Yassine Mansouri (chef de la Direction générale des études et de la documentation, le service de contre-espionnage marocain, ndlr) », rapporte une note diplomatique du 31 juillet 2007, obtenue par TSA avant sa publication sur Wikileaks.

    Plus tôt la même année, le Directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères Youssef Amrani, avait ainsi « suggéré que l’émergence d’AQMI était principalement due aux échecs du gouvernement algérien », rapporte une note du 18 mai. Une position que ne partagent visiblement pas les Etats-Unis qui défendent la politique anti-terroriste de l’Algérie. A l’accusation de Amrani, un diplomate américain répond en effet que « le GSPC a été forcé de s’associer avec AQMI parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser ».

    Dans la même note, le diplomate américain constate que Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur «s’est hérissé » lorsque les officiels américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte anti-terroriste en Afrique du Nord. Pour Zerouali, « le Maroc est beaucoup plus stable et sûr alors que je ne peux pas voyager d’Alger à Oran sans crainte ».

    Les documents de Wikileaks révèlent aussi que le Maroc soupçonne depuis longtemps l’Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire. Une inquiétude rapportée notamment dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Omar Hilale et l’ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Hilale affirme ainsi qu’ « un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc. Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire même s’il n’est que naissant ». « Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après, a-t-il dit », précise la note.

    Enfin, selon Rabat, si les relations bilatérales avec Alger ne s’arrangent pas, la responsabilité serait entièrement algérienne. Dans le mémo du 31 juillet 2007, les diplomates américains rapportent qu’après une visite à Alger, Fouad Ali Himma, adjoint au ministre de l’Intérieur leur a affirmé que « les efforts marocains répétés pour réduire l’abîme diplomatique ont été rejetés. Il a assuré avoir dit aux Algériens que le Maroc était prêt à rouvrir sa frontière et à prendre d’autres mesures pour rétablir la confiance, mais les Algériens ne nous ont jamais dit ce qu’ils voulaient », citent-ils. Il a attribué ce qu’il décrit comme l’intransigeance algérienne à l’écart générationnel et de mentalités entre les dirigeants des deux pays », rapporte la note américaine qui précise que Himma est un proche du roi Mohammed VI souvent considéré comme plus puissant que le ministre de l’Intérieur lui-même.

    TSA-Algérie

    En proie à de nombreux problèmes, l’armée marocaine est préoccupée par le Front Polisario et l’Algérie

    par Samir Allam

    C’est un portrait peu flatteur que les diplomates américains dressent de l’armée marocaine. Dans un câble classé « secret » daté d’août 2008 et révélé par le site Wikileaks, les diplomates américains en poste à Rabat évoquent une armée marocaine en proie à des problèmes de corruption, une bureaucratie inefficace, de faibles niveaux d’éducation dans ses rangs, des menaces récurrentes de radicalisation de certains de ses soldats, une marginalisation politique, des équipements vieillissants et un déploiement de la plupart de ses forces dans le Sahara occidental.

    Les effectifs de l’armée marocaine sont estimés à 218.000 soldats, selon le mémo de l’ambassade américaine à Rabat. L’armée de terre compte 175.000 soldats, 13.000 militaires composent la force aérienne est 7.800 sont dans la marine. La gendarmerie, qui « dépend directement du roi », compte 22.000 éléments. Le salaire moyen pour les militaires soldats est d’environ 2.000 dirhams (270 USD) par mois, note le mémo. Les officiers sont mieux rémunérés, avec un salaire de départ d’environ 6.000 dirhams (USD 850) par mois. « Avec des avantages tels que le logement gratuit, ces (salaires) sont raisonnablement compétitifs dans le contexte marocain », souligne le document.

    Le Sahara occidental constitue la principale préoccupation de l’armée marocaine. A une certaine période –que la note ne précise pas–, entre 50% et 70% des effectifs des forces armées marocaines étaient déployés au Sahara occidental.

    Sans surprise, l’autre préoccupation majeure de l’armée marocaine concerne l’Algérie. Selon le document américain, l’armée marocaine possède des « plans d’urgence » et effectue des simulations stratégiques pour contrer une possible attaque algérienne. Toutefois, l’armée marocaine ne dispose pas de troupes déployées le long de la frontière algérienne, selon le mémo. Les militaires marocains sont stationnés dans des garnisons situées à des centaines de kilomètres de la frontière algérienne d’où ils pourraient se déployer en cas d’incursion algérienne.

    Selon les diplomates américains, bien que la frontière entre les deux pays soit fermée et les relations froides, l’Algérie ne constitue pas une menace imminente pour le Maroc. Dans le cas d’une confrontation entre les deux pays, celle-ci aurait lieu via le Front Polisario, estiment-ils.

    Enfin, les Américains évoquent une solide coopération militaire entre les Etats-Unis et le Maroc. Mais les rédacteurs du document doutent des capacités du Maroc à acquérir des équipements militaires haut de gamme pour moderniser son armée. La cause ? Les coûts élevés de ces équipements ne sont pas à la portée des modestes moyens du royaume.

    TSA-Algérie

    Pour Bouteflika, la France tente de régler ses comptes avec l’Algérie «en appuyant le Maroc»

    par Sonia Lyes

    Les documents de Wikileaks, révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par les quotidiens El Pais (Espagne) et Le Monde (France), montrent des divergences de vues importantes entre Alger et Rabat au sujet du conflit au Sahara occidental. Des divergences qui viennent s’ajouter à la mésentente totale entre le président Bouteflika et le roi Mohamed VI.

    « Si je pouvais résoudre le problème je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis » . Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », a déclaré le président algérien lors d’une rencontre ». C’est ce qu’a déclaré en 2007 à Alger le président Bouteflika à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend.

    Les Français, confiera le président Bouteflika lors d’une autre rencontre relatée par des diplomates américains, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit ». Selon lui, « la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ». Elle tente aujourd’hui de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc ».

    En février 2008, recevant un diplomate américain, le président algérien dénonce « le plan d’autonomie » voulu par Rabat à la place du referendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour lui, la proposition marocaine n’offre qu’un semblant d’autonomie. Les provinces algériennes ont d’avantage d’autonomie vis-à-vis d’Alger que ce que propose Rabat pour le Sahara occidental, a fait remarquer le président algérien.

    Une position réaffirmée, en novembre 2009, devant le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général William Ward. « Vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour la Palestine et un autre principe pour le Sahara occidental ».

    TSA-Algérie

    A Alger, la CIA dispose de sa propre cellule de surveillance aérienne des groupes terroristes

    par Yazid Slimani

    Pour les Etats-Unis, l’Algérie est devenue ces dernières années le partenaire numéro 1 dans la lutte anti-terroriste au Sahel contre Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). C’est ce qui ressort des derniers documents diplomatiques révélés par Wikileaks. « Aucun pays n’est plus important que l’Algérie dans la lutte contre Al Qaida au Sahel et au Maghreb », affirme ainsi l’ambassadeur américain à Alger David Pearce dans une note du 6 janvier 2010, soit juste après l’inscription de l’Algérie sur une liste des pays à risque par l’Administration américaine pour la sécurité dans les transports.

    Les diplomates américains saluent l’intensité grandissante de la coopération politique, sécuritaire et économique avec l’Algérie. Mais ils se disent frustrés de la réticence des autorités algériennes pour partager leurs renseignements sur les groupes terroristes qui activent dans le pays et reprochent aux forces de sécurité de ne pas avoir transmis les informations qui auraient pu éviter les attentats de décembre 2007 contre les Nations Unies à Alger.

    La coopération dans le domaine du renseignement se fait aussi par l’intermédiaire d’une base active de la CIA qui possède sa propre cellule de surveillance aérienne des groupes terroristes armés sur le territoire algérien via l’Africom. Cette présence de la CIA en Algérie n’a été publiquement révélée qu’en 2009 après l’affaire Warren, l’espion qui avait violé deux algériennes après les avoir droguées.

    D’ailleurs un câble datant du 1er février 2009 publié ces derniers jours par le quotidien libanais Al Akhbar, révèle que l’Etat algérien a fait pression sur la presse pour qu’elle cesse de couvrir cette affaire. Deux jours après la révélation du scandale, « il avait complètement disparu de la presse. L’absence quasi totale de couverture dans la presse publique montre bien que le gouvernement préfère que cette histoire s’apaise », est-il rapporté dans le même mémo.

    TSA-ALgérie

    Bouteflika méprise Mohamed VI à qui il ne serrera jamais la main

    par Samir Allam

    Abdelaziz Bouteflika méprise le roi Mohamed VI. Et il l’a fait savoir aux Américains au cours d’entretiens au Palais d’El Mouradia, selon des documents du site WikiLeaks révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par le quotidien espagnol El Pais. Mais le président algérien a assuré à ses interlocuteurs que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc à cause du Sahara occidental et ne permettra pas au Front Polisario de combattre depuis le territoire algérien. Toutefois, la frontière restera fermée jusqu’à la résolution du conflit au Sahara occidental, a expliqué le président Bouteflika.

    « Je ne serrerai pas la main du roi ». Le président Bouteflika a fait cette déclaration en juin 2006 à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme « pas ouvert » et « sans expérience », selon la même source. Selon Abdelaziz Bouteflika, feu Hassan II et Moulay Rachid, frère de l’actuel roi, son plus ouverts. Le président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d’un match à Séville, en Espagne. « Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour », a-t-il déploré.

    Selon un document daté du 1er juillet 2006, le président Boutelika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à Alger, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohamed VI.

    Les présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le président Bouteflika plus clément à l’égard du roi. Le président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Mais le roi a fait subir un affront au président Bouteflika en annulant à la dernière minute une visite du premier ministre à Rabat. «Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l’autre joue», avait alors déclaré Bouteflika.

    Tags : Maroc, Algérie, Wikileaks, Boutreflika, Mohammed VI, Sahara Occidental, France, Etats-Unis,

  • Maroc : Un Etat où les citoyens sont des vaches à lait

    Quand, je reçois des factures des impôts et des taxes, je le prends très mal. J’ai honte de voir un régime marocain « néo-féodal » et un conseil d’Etat corrompu, nous prendre pour des vaches à lait.

    Vous répondez quoi bande de mafieux? Ah oui vive le Maroc de la mafia!. Hé oui! Dégoûté, écœuré!. Que le chef d’état et ses membres de gouvernement fassent un tour du Maroc au lieu de statuer sous l’or de leurs bureaux, palais, voitures de luxe et avions en niant la réalité du pays.

    Honte à vous, oui pour avoir trouver un prétexte ! Vous ne représentez plus la majorité des citoyens marocains démunies et pauvres. Un Maroc non respectueux aujourd’hui des droits humain, qui ne respecte et ne reconnais pas ni la souffrance des humains ni des animaux.

    Les pages du temps se tournent pour d’autres horizons que j’espère sans vous ! Pour juger sans faute il ne faut pas avoir le pouvoir de condamner ou être un esclave d’un tyran. Où est la conscience collective de tous nos héros libéraux ?

    Vous croyez avoir découvert l’eau chaude!? Qu’attendez-vous, de former un comité et montrez à nos despotes que vous n’avez pas que des muscles pour hisser ce pouvoir absolu et cette dictature au Maroc qui règne par la peur du pire dans notre mère patrie.

    Le pouvoir au sommet de l’État est personnel et absolu. Un chef d’État issu d’un protectorat français, contrôle tous les rouages sécuritaires, civils, économiques, militaires et administratifs du pays. Pour exercer ce pouvoir absolu, il n’a cure d’aucun texte, d’aucune loi, d’aucun code qui puisse freiner sa volonté ou contrôler ses directives.

    Les textes et les lois n’existent que pour servir le système de domination et constituer un support à l’arbitraire des sanctions. Mais vous avez aussi des cerveaux, des valeurs et des principes humains qui n’acceptent ni l’injustice ni l’humiliation.

    Faites votre part, parce que, ensemble, vous pouvez faire marche arrière à la machine répressive du régime dictatorial. N’oubliez pas que vous êtes très puissants et que le régime ne peut s’en passer de votre soutien.

    Ensemble, il ne suffit que d’un seul appel pour rallier tous les Baltajis du régime à vos côtés et contre les despotes. Quand ses charognes sont arrivées au pouvoir, tu sème le vent et tu récolte la tempête !

    Dans leur idéologie, la terre leur appartient, nous, nous sommes des impurs et nous méritons la mort pour avoir les choisis. Quand allez-vous les dégagés ?, ils s’y croiront chez-eux et finiront par vous jeter dehors comme moi!..

    Orilio Leaks

    Tags : Maroc, Makhzen, mafia, corruption, prédation, répression, pillage,

  • Maroc : Les préférences sexuelles de Mohammed VI

    L’ancien lieutenant de l’armée marocaine Abdelilah Issou, réfugié politique vivant en Espagne, a publié il y a un peu plus d’un mois un livre intitulé Mémoires d’un soldat marocain – La face cachée du royaume enchanté, dans lequel il parle non seulement de son expérience au service des forces armées royales, mais aussi sur d’autres aspects de la vie au Maroc et où se déroulent certaines révélations considérées comme des secrets d’État, mais qui, dans une large mesure, sont et ont toujours été connues de la population et même de l’opinion publique étrangère plus familières avec ce pays du Maghreb. Il va sans dire que la vente du livre est naturellement interdite au Maroc et qu’il n’est pas facile de le trouver quelque part, même en France, où il a été édité.

    Dans ce livre, Abdelilah Issou raconte son histoire depuis son adhésion à l’Académie Royale Militaire en 1984, jusqu’à sa désertion de l’armée en 2000, mécontent de la pratique politique poursuivie dans le pays et désireux de constituer et d’intégrer un réseau de conspirateurs pour renverser le régime alaouite. Peut-être une prétention naïve, avouons-le, puisque Hassan II a survécu à deux tentatives de coup d’Etat bien organisées, l’une en 1971 au palais de Skhirat (Rabat) le jour de son 42e anniversaire, dirigée par le général Mohamed Medbouh avec la participation de 600 élèves-officiers de l’École militaire de Ahermoumou, qui a fait plus de 100 morts et 200 blessés parmi les invités du roi, l’autre en 1972, organisée par le général Oufkir, en collaboration avec des aviateurs de Forces Royales Air qui ont tenté d’abattre l’avion lorsque Hassan II revenait d’une visite à Paris et se préparait à atterrir à Rabat. Les deux chefs de file, en plus des principaux collaborateurs, ont évidemment été exécutés.

    L’auteur, dans un livre presque bref (moins de 200 pages), décrit les missions qui lui ont été confiées au cours des années où il a exercé les fonctions d’officier, avec parfois des détails techniques qui rendent la lecture un peu fastidieuse.

    Parmi les aspects mis en exergue figurent la corruption systématique du régime, du palais aux serviteurs les plus modestes, le trafic de drogue, toléré et même encouragé par le patronage des hautes sphères, la question du Sahara occidental, les relations extérieures, notamment l’Espagne, le terrorisme islamiste et le « printemps arabe ».

    Par conséquent, peu de nouveautés pour les étrangers (c’est sans doute à eux que le livre est destiné) qui soient des connaisseurs raisonnables de la réalité marocaine. Cependant, c’est dans la vie privée que le livre a fait du bruit dans la presse internationale, bien que le passage le plus pertinent ne constitue pas non plus une révélation sensationnelle, car il aborde l’homosexualité présumée du roi Mohamed VI. La majorité des Marocains sont conscients de ce fait, bien qu’il s’agisse d’un sujet tabou dans le pays et dont on ne parle qu’avec la plus grande discrétion.

    Depuis les temps où le monarque actuel était encore prince héritier et traité comme Smit Sidi (nom donné au premier-né du roi), des rumeurs couraient sur ses inclinations sexuelles. Dans ce livre, Abdelilah Issou raconte des détails moins connus: la connexion du prince héritier d’alors avec un « ami spécial », Abderrahmane Alaoui, surnommé Bihmane, le petit-fils d’un esclave noir qui avait servi dans le palais et qui avait été son copain d’enfance.

    Selon l’auteur, l’homosexualité de Mohamed VI a toujours été au Maroc un « secret de polychinel ». Et ses voyages successifs après l’accession au trône, au Brésil et en République Dominicaine sont bien connus, car, selon Issou, le monarque a une préférence particulière pour les Noirs. On peut dire en passant qu’il aurait pu opter pour le Cap-Vert ou le Sénégal, ce qui est beaucoup plus proche, car il n’aurait pas été pire. L’auteur souligne également que la « bonne société » marocaine s’intéressait principalement au fait que, étant officiellement le monarque commandant (ou prince) des croyants (Amir al-Muminine), le chef spirituel de ses sujets, pas seulement des musulmans, mais aussi des chrétiens et des juifs (les croyants des religions du livre) et les descendants du prophète Mahomet pourraient avoir une orientation gay. Je ne pense pas que les Marocains en général soient particulièrement préoccupés par les penchants sexuels de leur souverain. Il est donc normal pour eux, en particulier parmi les jeunes, de pratiquer de telles relations, comme dans la plupart des pays arabes : les touristes enn parlent. Et comme il est vérifié dans les autres pays du monde (pages 94 et 95).

    Nous savons tous que les trois religions monothéistes ont toujours eu une relation difficile et étrange avec la sexualité en général et avec l’homosexualité en particulier. C’est une disposition obscure de la Torah, que la Bible et le Coran ont décrite, à des fins qui ne sont pas encore parfaitement claires aujourd’hui. Mais les temps ont changé et ce ne sera pas pour ce détail, mais pour sa gouvernance, que Mohammed VI sera jugé par ses sujets.

    L’auteur ajoute toutefois un détail digne de mention: l’intimité entre le prince héritier et Bihmane est devenue si évidente que Hassan II, sur le point de mourir, a ordonné au tout-puissant ministre de l’Intérieur, Driss Basri, l’élimination du jeune homme, décédé peu de temps après dans un étrange accident de voiture entre Rabat et Kénitra. Il est rappelé, et l’auteur ne le mentionne pas, que l’un des premiers actes du gouvernement de Mohamed VI a été la démission du ministre de l’Intérieur, personnalité que les Marocains détestent mais à laquelle il a également contribué, des faits dont la véracité sont à vérifier, le meurtre mentionné (p. 97).

    Encore deux notes moins connues d’Issou: l’une, que Lalla Latifa Hammou Amahzoune, une des femmes de Hassan II, dite « la mère des princes », serait la maîtresse de Hadj Mohammed Médiouri, garde du corps et responsable de la sécurité personnelle du roi et renvoyé par le fils après la mort du monarque. Latifa a ensuite épousé Médiouri avec qui elle vit aujourd’hui à Paris (pages 97 et 98).

    L’autre, dont la princesse Lalla Fatima-Zohra, le fils du sultan Abdel Aziz IV et le bras droit du roi Mohammed V (le grand-père de Mohamed VI) était lesbienne et toxicomane.

    Le livre récemment publié ne présente donc aucun intérêt particulier, ce qui semble plutôt être une tentative de l’auteur pour justifier ses activités antérieures ou, éventuellement, celles qu’il pourrait développer dans le présent et dans l’avenir.

    Sur la monarchie chérifienne, ou plus exactement sur les rois Hassan II et Mohamed VI, il existe deux ouvrages de grande importance: l’un de Gilles Perrault, publié en 1990 et qui a provoqué une tempête dans les relations franco-marocaines: Notre ami le roi. L’autre, plus récente, de Catherine Graciet et Eric Laurent, parue en 2012: Le Roi prédateur.

    À propos du livre de Perrault, une accusation sévère et diffamatoire du règne de Hassan II, des milliers de pages ont déjà été écrites. Il s’agit de l’un des témoignages les plus éclairés sur le règne de la figure controversée mais sans aucun doute charismatique qui était le défunt monarque. Quant à Le Roi prédateur, le livre se concentre particulièrement sur la quasi monopolisation de l’économie marocaine par Mohamed VI, qui a quintuplé sa fortune personnelle depuis son accession au trône, mais l’analyse de ces livres ne tombe pas dans les limites de ce texte.

    Plus récemment, publié le mois dernier, Mohammed VI, derrière les masques, d’Omar Brouksy, est un élan qui détruit le règne de quinze ans de Mohamed VI. Dans la préface, l’inévitable Gilles Perrault écrit: « Le royaume de Hassan II, c’était le château de Barbe-Bleue. En comparaison, celui de « M6 » serait plutôt celui de la Belle au Bois dormant avec au sous-sol la caverne d’Ali Baba ».

    Au-delà de tout cela, le Maroc est un pays charmant.

    Source : Do Médio-Oriente e afins

    Tags : Maroc, Mohammed VI, homosexualité, Abderrahmane Alaoui, Bihmane, Mémoires d’un soldat marocain, Hassan II, Abdelilah Issou,

  • WikiLeaks : Les US pointent la question de l’eau des tomates

    Un câble de l’ambassade des États-Unis en 2005 pose la problématique d’une question restée sans réponse dans la récente ouverture du commerce agricole de l’UE avec le Maroc. “La longévité de l’eau douce aquifère de Dakhla est inconnue”, déclare la note. “Laayoune dépend de dessalement coûteux, et la longévité de l’eau douce aquifère de Dakhla est inconnue”, note l’ambassade des États-Unis dans une dépêche datée du 18 mai 2005“.La question de la gestion de l’eau est une question clé dans toute l’agriculture. Dans son récent rapport, «Label and Liability » (étiquette et responsabilité), WSRW identifie 11 sites agricoles près de Dakhla, tous détenus par le roi du Maroc, des conglomérats marocains d’entreprises franco-marocaines. Le rapport décrit aussi comment les produits de cette agro-industrie controversée, qui pompe l’eau en quantités énormes, trouve son chemin vers les paniers des consommateurs de l’UE.

    “Alors que le Maroc souffre d’une sécheresse périodique régulière et de la baisse de l’eau potable, la nappe aquifère de Dakhla offre une source d’irrigation annuelle constante “, déclare le câble.

    «L’agriculture pour l’exportation a réussi à Dakhla, mais n’est pas pratique à grande échelle en raison de la pénurie d’eau. […] Le Sahara Occidental a la chance d’avoir une croissance toute l’année et un bon accès routier aux marchés en Europe, mais ce que la région possède en soleil, elle le manque en eau douce “, est-il déclaré.

    Les préoccupations du câble US sur la non-durabilité de la production agricole au Sahara Occidental font écho aux déclarations similaires de l’eurodéputé vert José Bové, rapporteur du Parlement Européen sur l’accord agricole UE-Maroc :

    «Les entreprises agricoles ont été implantées depuis 2006 dans la banlieue de Dakhla (Sahara Occidental) où ils puisent les eaux souterraines du littoral. La surexploitation de ces réserves va, à long terme, saliniser l’eau douce, ce qui compromet l’approvisionnement en eau de la population à l’échelle locale », a écrit dans son rapport l’eurodéputé français.

    Le câble US souligne également que Dakhla est nouvellement une importante région agricole.

    “Les produits mûrissent sous les latitudes du sud du Sahara Occidental 10-15 jours avant les concurrents à Agadir 1.000 miles au nord, et donne aux producteurs à Dakhla deux semaines d’avance au démarrage sur les marchés européens”, selon Bové. Il fait spécifiquement référence à ce qui était probablement le premier partenariat franco-marocain qui, en 2002 a signé une joint-venture de 12 millions de dollars en collaboration avec le gouvernement marocain, qui lui a accordé 300 hectares dans la zone de Dakhla. En 2005, le groupe avait déjà couvert 100 hectares, soit une exportation annuelle de 5.000 tonnes de tomates vers l’Europe et le Canada.

    Un nouvel accord agricole UE-Maroc devrait entrer en vigueur prochainement. Son champ d’application territorial non précisé permettra l’entrée sur le marché de l’UE à de plus grands volumes de produits frais du Sahara Occidental occupé, estampillés du Maroc.

    La question de la gestion de l’eau est une question clé dans toute l’agriculture. Dans son récent rapport, «Label and Liability » (étiquette et responsabilité), WSRW identifie 11 sites agricoles près de Dakhla, tous détenus par le roi du Maroc, des conglomérats marocains d’entreprises franco-marocaines. Le rapport décrit aussi comment les produits de cette agro-industrie controversée, qui pompe l’eau en quantités énormes, trouve son chemin vers les paniers des consommateurs de l’UE.

    “Alors que le Maroc souffre d’une sécheresse périodique régulière et de la baisse de l’eau potable, la nappe aquifère de Dakhla offre une source d’irrigation annuelle constante “, déclare le câble.

    «L’agriculture pour l’exportation a réussi à Dakhla, mais n’est pas pratique à grande échelle en raison de la pénurie d’eau. […] Le Sahara Occidental a la chance d’avoir une croissance toute l’année et un bon accès routier aux marchés en Europe, mais ce que la région possède en soleil, elle le manque en eau douce “, est-il déclaré.

    Les préoccupations du câble US sur la non-durabilité de la production agricole au Sahara Occidental font écho aux déclarations similaires de l’eurodéputé vert José Bové, rapporteur du Parlement Européen sur l’accord agricole UE-Maroc :

    «Les entreprises agricoles ont été implantées depuis 2006 dans la banlieue de Dakhla (Sahara Occidental) où ils puisent les eaux souterraines du littoral. La surexploitation de ces réserves va, à long terme, saliniser l’eau douce, ce qui compromet l’approvisionnement en eau de la population à l’échelle locale », a écrit dans son rapport l’eurodéputé français.

    Le câble US souligne également que Dakhla est nouvellement une importante région agricole.

    “Les produits mûrissent sous les latitudes du sud du Sahara Occidental 10-15 jours avant les concurrents à Agadir 1.000 miles au nord, et donne aux producteurs à Dakhla deux semaines d’avance au démarrage sur les marchés européens”, selon Bové. Il fait spécifiquement référence à ce qui était probablement le premier partenariat franco-marocain qui, en 2002 a signé une joint-venture de 12 millions de dollars en collaboration avec le gouvernement marocain, qui lui a accordé 300 hectares dans la zone de Dakhla. En 2005, le groupe avait déjà couvert 100 hectares, soit une exportation annuelle de 5.000 tonnes de tomates vers l’Europe et le Canada.

    Un nouvel accord agricole UE-Maroc devrait entrer en vigueur prochainement. Son champ d’application territorial non précisé permettra l’entrée sur le marché de l’UE à de plus grands volumes de produits frais du Sahara Occidental occupé, estampillés du Maroc.

    Source : Sahara Doc, 25 juin 2012

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, tomates, Etats-Unis, Wikileaks,

  • Ça n’arrive qu’au Maroc, le plus beau pays du monde

    Le site de France Diplomatie recommande la vigilance quant aux jets de pierre sur l’autoroute Rabat- Casa :

    • Les routes nationales sont généralement bien entretenues mais étroites, et avec un trafic intense. La circulation y est dangereuse, en raison des infractions fréquentes au code de la route, de la présence d’animaux sans surveillance, ou de comportements imprévisibles et intempestifs de la part des chauffeurs de transports collectifs (grands taxis, autocars, camions). Les statistiques nationales reflètent ces risques : les routes nationales Casablanca-Marrakech et Casablanca-El-Jadida sont réputées les plus dangereuses. L’autoroute montagneuse entre Marrakech et Agadir est également un axe réputé très dangereux, en particulier dans la descente à l’arrivée sur Agadir, où une vigilance accrue, spécialement à l’égard des camions, est requise. La plus grande prudence et le strict respect des règles sont donc des exigences absolues. Il est déconseillé aux conducteurs inexpérimentés de prendre le volant. Il est également déconseillé de circuler la nuit. L’axe côtier en direction de la Mauritanie ne doit pas être emprunté de nuit : la route est étroite et le trafic, notamment de camions y est dense.
    • Il existe quatre tronçons d’autoroute où la circulation est fluide : Rabat-Fès, Rabat-Tanger, Casablanca-El-Jadida, et Casablanca-Marrakech. Il est conseillé de circuler avec prudence sur l’autoroute Rabat-Casablanca, la plus fréquentée (notamment entre les sorties Casa-Aïn Sebaa et Casa Anfa, portion surchargée en raison de sa fonction de voie de contournement de la ville). Des jets de pierres sur les véhicules à partir des ponts qui enjambent la chaussée ont été signalés.
    • Les pistes qui relient entre elles les grandes routes sont mal entretenues (région d’Ouarzazate, Asni, col du Tichka). Eviter la conduite hors-piste. L’approvisionnement en carburant est aisé en ville et dans les environs, plus problématique dans les campagnes.
    • Le réseau d’autocars est assez dense mais le parc est vétuste dans l’ensemble (selon la presse locale, 60 % des bus ne rempliraient pas les conditions minimales de sécurité).

    Alors, les français attirés par le tourisme sexuel au Maroc ont intérêt à faire attention pour ne pas prendre un caillout sur la tignasse.

    Tags: France diplomatie, Maroc, transport, circulation, jet de pierres,

  • Une marocaine traitée de singe par sa famille pour s’être mariée à un sénégalais

    Un homme originaire du Sénégal est visiblement déçu du comportement des musulmans qu’il croyait être ses frères. Sa femme marocaine et arabe a été traitée de nouveau singe par sa propre famille et proches après leur mariage.Le sénégalais avait sans doute oublié que ce sont les arabes qui ont commencé l’esclavage et le noir aime trop s’accaparer la religion des autres.

    Si les arabes aimaient tant l’Islam, ils ne vivraient jamais en masse en occident où ils profitent au maximum du système chrétien. Rejetés par les européens en bloc, les arabes en Europe font semblant de s’associer aux africains noirs qu’ils appellent hypocritement FRÈRES. C’est au Maghreb qu’on peut facilement voir leur véritable visage.

    Les noirs croient trop au Coran plus même que les arabes et y font référence pour se plaindre de leur comportement. l’Islam interdit le racisme que les arabes appliquent sans se cacher envers les noirs. Au vu du comportement barbare des libanais envers les femmes noires et du reste des arabes, l’africain noir devrait limiter sa relation avec eux qu’au protocole.

    Mais, il y a encore de ces noirs qui pensent que les arabes sont leurs frères. C’est le cas par exemple des sénégalais qui ont naïvement adopté les marocains arabes.

    Celui que nous allons nommer Cheik Sarr, a vu comment sa belle famille a qualifié sa femme marocaine de nouveau singe et de traite juste après leur mariage. Ayant choisi le Maroc comme pays de résidence, le sénégalais qui s’y croyait intégré avait jugé de se comporter aussi en marocain. Il est connu en Afrique que le sénégalais finit toujours par épouser une sénégalaise, mais Sarr était l’exception.

    Lire la suite depuis la source

    Tags : Maroc, Sénégal, mariage, racisme,