Catégorie : Maroc

  • Maroc : Bihman, l’amour interdit de Mohammed VI

    « Mémoire d’un soldat marocain » est un livre paru en 2014. Son auteur, Abdelilah Issou est un ancien officier de l’armée marocaine né à Tétouan, au nord du Maroc en 1965. Lauréat de l’académie royale militaire de Meknès, il a participé à la guerre du Sahara de 1988 jusqu’au cessez-le-feu de 1991. Il abandonné l’armée et le territoire marocain pour se réfugier en Espagne où il réside depuis 2002 comme exilé politique.

    Il fait partie des officiers des FAR marocaines qui ont décidé de dénoncer l’implication du haut commandement de l’armée et du palais dans le narcotrafic, des contacts qu’il a maintenus avec la représentation diplomatique espagnole au Maroc, de l’affaires des « Officiers Libres Marocains ». de sa fuite en Espagne, de la traque et du harcèlement des services spéciaux marocains et de la tentative d’enlèvement dont il a été victime à Madrid en 10ût 2010.

    Il évoque aussi le sujet tabout numéro un au Maroc, à savoir l’homosexualité pr´esumée du roi Mohammed VI, et l’assassinat de l’un de ses présumés amants par les services de Hassan II …

    En effet, Issou pointe du doigt non seulement les sales affaires du tout-puissant général Bennani mais aussi les préférences sexuelles du roi Mohammed VI. Il a rédigé à l’attention des services de sécurité de l’armée un rapport sur les tendances sexuelles du monarque marocain et ses flirts avec Abderrahmane Alaoui, Bihmane pour ses intimes, qui était un de ses copains de classe de l’auteur à l’Académie Militaire Royal.

    Bihmane, meilleur ami de Mohamed VI, était le « petit-fils d’un esclave noir qui avait servi dans le palais ». Les descendants de ces esclaves vivent encore dans uns situation de demi-esclavage dans la ville de Touarga, une mairie au statu spécial qui fait partie de la Préfecture de Rabat.

    Bihmane était ami et compagnon de jeu du jeune prince, il devint plus tard l’un de ses confidents et compagnon des sorties nocturnes … mais rien de tout cela ne se trouve dans les annales officielles, « étant donné la relation embarrassante pour le palais », selon Issou .

    Selon Issou, les badinages de Mohamed VI avec Bihmane étaient bien connus des classes supérieures du Maroc: « Pendant longtemps, cela a été un secret de Polichinelle au Maroc ». Dans la haute société marocaine, on en parlait ouvertement lors du règne de Hassan II. « Ils étaient conscients qu’ils allaient avoir affaire à un Commandeur Des Croyants atypique, un fait inédit au Maroc, éctit Issou. D’ailleurs, le monarque et son ami ont effectué de nombreux voyages dans des pays tels que le Brésil ou Saint-Domingue.

    Pour comprendre la gravité de ces affirmations, il faut tenir compte des répercussions d’une telle nouvelle sur la foi de son peuple. Le roi du Maroc est considéré comme le Commandeur des Croyants, leader religieux dans son pays.

    En dépit de cela, la main d’Issou est loin de trembler lorsqu’il imprime ces mystérieuses révélations sur une feuille. « Après son intronisation, Mohammed VI a poursuivi ses échappées à des lieux comme l’Amérique du Sud (Brésil, Saint Domingue…) et les rumeurs persistantes sur l’addiction du roi… ».

    Ses deux mariages

    Mohamed VI a accédé au trône en 1999, quelques heures seulement après la mort de son père, Hassan II. Une des conditions pour accéder au trône, selon la loi du trône, était de se marier. En raison de cela, une cérémonie urgente et intime a eu lieu afin que le prince de l’époque, âgé de 34 ans déjà, épouse une femme berbère d’origine sahraouie répond au nom d’Amina. L’idée était de projecter une image d’unité du pays, de ses territoires et de ses tribus. Néanmoins, avant l’incapacité d’Amina à lui donner sa progéniture, le souverain s’est remarié en 2002.

    L’élue était la belle Lalla Salma, une femme de 24 ans aux cheveux roux qui est devenue l’une des reines les plus élégantes des événements internationaux. Moderne selon les normes marocaines et ouverte, son arrivée à la cour marque un avant et un après dans les coutumes rigides du palais. En fait, Salma est devenue la première épouse d’un souverain marocain à qui un titre royal a été attribué et qui s’est présentée sans voile.

    Ce détail n’était pas le seul dans lequel Mohamed VI s’est révélé être un souverain différent de ses prédécesseurs. L’une de ses premières décisions en tant que souverain fut de dissoudre le harem royal, symbole historique du pays. Toutes les concubines de son père, le regretté Hassan II, ont dû quitter le palais et ont été relogées ailleurs.

    Dans les mémoires d’un soldat marocain, Issou ne fait aucune référence à la princesse Salma et au mariage de Mohamed VI, qui n’a pas tardé à avoir des enfants (en 2003, un an seulement après leur mariage, le prince héritier Moulay Hassan était né et en 2007 Princesse Lalla Khadija). Cependant, il parle de la fin de l’ami intime du roi, Abderrahmane Alaoui.

    Selon son récit, en 1995, tous les deux se sont retrouvés à Tanger, où Alaoui avait été affecté à la gendarmerie. Un soir, ils ont partagé quelques verres et ont discuté dans un bistro de la ville. Au fur et à mesure que la nuit avançait, l’alcool commençait à faire son effet et sa langue se déliait. « Il m’a laissé comprendre que sa relation avec son grand ami n’était plus aussi bonne et que c’était en raison de certains rapports confidentiels, dont il n’a pas expliqué la nature, que le ministre de l’Intérieur de l’époque, le tout-puissant Driss Basri, avait présenté au roi Hassan II. Quelques heures plus tard, son chauffeur est venu nous chercher et ils m’ont laissé, de passage, dans le phare de Malabata. Je ne l’ai plus revu ».

    Fin mystérieuse

    La version officielle des événements dit qu’Aloui a été tué dans un accident de la route entre les villes de Rabat et de Kénitra. Issou est cependant convaincu qu ‘ »Abderrahmane a été éliminé par les services spéciaux de Hassan II qui, sentant sa fin proche et, vu le risque que cette question constituerait pour le trône une fois que Mohamed VI aurait été couronné, a donné l’ordre de le faire disparaître ».

    Ce n’est pas la première fois qu’un livre parle des rumeurs sur l’orientation sexuelle de Mohamed VI. Dans « Mohamed VI., le prince qui ne voulait pas être roi » (Editorial La Catarata, 2009), le journaliste espagnol Ferrán Sales, ancien correspondant à Rabat, fait également brièvement allusion à ces soupçons qui ont entouré le fils de Hassan II. Cependant, le fait que les informations proviennent d’un responsable formé à l’Académie royale militaire de Mekinez est un plus non négligeable. Selon le journaliste Ignacio Cembrero, Issou, qui a travaillé comme espion espagnol, a dû se réfugier à Ceuta en 2000 avec de faux documents et a échappé en 2010 à une tentative de la part de certains de ses compatriotes de l’enlever à son domicile à Madrid.

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, Lalla Salma, Abderrhmane Alaoui, Bihmane, homosexualité, gay, homosexuel,

  • Les libertés individuelles au Maroc, simple utopie ?

    Aujourd’hui, et depuis toujours, le débat des libertés individuelles au Maroc frôle la polémique. Il est sans cesse alimenté par des affaires dont les conséquences explosives inquiètent une grande majorité de la société marocaine. La dernière affaire dont l’écho se fait toujours entendre concerne une jeune femme, victime d’une violente agression, au motif qu’elle portait un débardeur. Rouée de coups et déshabillée par des extrémistes salafistes à Rabat, elle symbolise les atteintes aux libertés individuelles.

    Cette femme n’a été qu’un exemple parmi tant d’autres, mais a suscité une énorme mobilisation des ONG et des réseaux sociaux, dont un groupe facebook intitulé « Débardeur wbikhir ». La réaction contre ce vent liberticide rassure plus d’un mais fait trembler beaucoup d’autres.

    En effet, ce rassemblement pour la défense de ce droit démocratique demeure insuffisant contre les attaques de certains obscurantistes, dont la pression sur le gouvernement actuel est considérable. Comment peut-on se sentir libre dans ces conditions ? Quel avenir ont les libertés individuelles au Maroc ? Sur quels motifs certains s’opposent à ce droit fondamental ?

    Le conflit entre extrémistes conservateurs et défenseurs des libertés en dit long sur le clivage social du peuple marocain. Malheureusement, certaines tendances salafistes profitent bien de cette situation pour imposer leurs idées et leurs idéologies. Selon eux, porter un débardeur ou une jupe incite à la débauche.

    Cette déclaration est appuyée par l’initiative de Abouzaid El Idrissi, député du PJD qui avait appelé à l’institution par le gouvernement d’une journée de ‘la chasteté et de la modestie’ rejoint dans son appel par Mohamed Fizazi. Mais pour dénoncer ces faits jugés dangereux et dénigrants pour les droits et les libertés au Maroc, des voix se sont élevées. Le gouvernement est le premier à être pointé du doigt, comme étant responsable de cet incident.

    L’association Bayt Al Hikma sous la voix de la députée PAMiste Khadija Rouissi déclare par ailleurs: «L’agression s’est faite … sous un gouvernement dirigé par un parti islamique, ce qui pourrait bloquer le mouvement en faveur de la démocratie, des libertés et du respect de la loi ». Mais le chef du gouvernement se défend de ces accusations : «Je crois en la liberté, Dieu nous a créés libres …. Qui est Benkirane pour dire aux Marocains de se raser la barbe ou pour imposer le hijab ? Les libertés individuelles sont sacrées et intangibles ».

    Une autre affaire, survenue peu avant celle-ci, a permit d’alimenter la polémique liées aux libertés individuelles ; elle concerne le Journaliste Mokhtar Laghzioui. Ce dernier, a été le sujet du rassemblement de millions d’adeptes sur Youtube appelant à son assassinat, pour avoir défendu la liberté individuelle de tout un chacun de disposer de son corps.

    Le plaidoyer de ce journaliste suppose le droit légitime au plaisir sexuel entre partenaires libres et consentants mais ne signifie en rien l’adultère ou la pornographie, comme ce que déclarent les obscurantistes. Quelques jours plus tard, la militante des droits de l’Homme Betty lachgar reçoit aussi des menaces de mort.

    Cependant, la réaction rapide de la justice à l’encontre du cheikh Nahari, premier à appeler au meurtre de ce journaliste, désormais poursuivi pour incitation à la violence constitue un énorme pas. Le gouvernement désire montrer qu’il se dresse devant toute dérive extrémiste. Mais le nombre des adeptes adhérant à l’idéologie de Nahari demeure inquiétant. Ce nombre important est du en partie au fait que l’Etat marocain a toléré pendant des années les idées salafistes présentes aussi bien dans le cadre de l’enseignement que dans certains programmes télévisés. Néanmoins, il est temps de ne plus tolérer les intolérants.

    Source : E-Plumes, 9 juillet 2012

    Tags : Maroc, Makhzen, libertés individuelles,

  • Maroc : Mohamed Yassine Mansouri, du FBI à la DGED

    Par Abdellah Miloudy                                              Source: I-Bergag, 20/12/2012

    Le patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services secrets extérieurs du royaume, Mohamed Yassine Mansouri, a eu droit à un extensif portrait publié par le quotidien espagnol El Pais. Signé par Ignacio Cembrero, le spécialiste du Maghreb au journal madrilène et l’un des rares journalistes européens qui n’a pas encore succombé au charme et à la générosité de nos dirigeants, ce portrait est truffé d’informations que l’on ne lit pas souvent au Maroc.

    L’une d’elles est que depuis 2008 la DGED a perdu 10 chekamas (espions) en Europe et un autre en Mauritanie. Un record battu seulement par la Russie de Poutine. Quelques uns travaillaient sous couvert de la protection diplomatique et d’autres étaient des RME (résidents marocains à l’étranger). Quatre marocains ont été attrapés la main dans le sac en Allemagne, jugés et condamnés. Contrairement à l’Espagne et à la France, où les agents secrets marocains font comme chez eux, et dans le cas de l’hexagone reçoivent même l’aide des services français, Berlin se montre intraitable quand il s’agit des droits et de la sécurité des personnes qui résident sur son sol, quelque soit leur nationalité.

    El Pais nous explique que le cas qui a fait le plus de mal à la DGED est celui de Redouane Lemhaouli, ce policier hollandais d’origine marocaine, qui a été arrêté et expulsé des forces de l’ordre pour avoir utilisé l’ordinateur central du ministère de l’intérieur des Pays Bas pour les besoins des services de Mansouri. Et que Bagdad A, le dernier des marocains arrêtés et jugés en Allemagne, a encaissé 22 800 euros pour son travail patriotique et que c’est lui-même qui s’est proposé en 2007 à la DGED pour espionner. Certains ont l’espionnite dans le sang. Le syndrome du mokadem.

    Quant à Mohamed Yassine Mansouri, Cembrero nous raconte qu’il est originaire de la sainte ville de Bejaad, ça on le savait ; qu’il est très pieux, on le savait aussi ; qu’il a un frère gauchiste, ça on ne le savait pas, et qu’il a suivi une formation au FBI américain, et ça non plus on ne le savait pas.

    Enfin, avant de s’occuper de la DGED, Mansouri a dirigé la MAP, l’agence de presse officielle, qui possède de très nombreux honorables correspondants à travers le monde. Un poste qui est allé comme un gant à cet ancien du FBI et qui a sûrement contribué à sa formation avant d’être catapulté à la tête de la DGED.

    Une dernière touche humoristique, El Pais nous rappelle que selon les documents de Wikileaks Yassine Mansouri a été l’une des rares personnes à se préoccuper de la « fragilité » du régime tunisien à cause de la « cupidité » de l’ancien dictateur Zine Eddine Ben Ali. C’était en 2008.

    C’est vrai qu’à l’époque le livre d’Eric Laurent et de Catherine Graciet sur un autre « cupide », « Le roi prédateur. Main basse sur le Maroc » (Editions du Seuil, 2012) n’avait pas encore été publié….

    Tags: Maroc, Makhzen, DGED, Yassine Mansouri, espionnage, FBI,

  • Maroc : Tamek, le directeur des prisons décède dans un hôpital français

    Selon des informations non confirmées, le directeur des prisons du Maroc, Mohamed Saleh Tamek est décédé dans un hôpital français

    Mohamed Salah Tamek:

    – Age: 60 ans

    – Un ancien détenu politique des années plomb. Vers la fin des années 70 il a fait 5 ans de prison, (le Groupe des 26) pour avoir milité au sein des cellules du Front Polisario.

    – Une fois libéré, il a fait marche-arrière dans ses convictions politiques sur le conflit du Sahara occidental.

    – Il a enseigné à l’université de Rabat
    – Il intégra les délégations marocaines envoyées à l’étranger pour défendre la marocanité du Sahara.

    – Ancien Gouverneur de la province de Chichaoua (1998),

    – Ancien Wali de la région d’Oued Eddahab-Lagouira

    – Ancien Gouverneur de la région d’Oued Eddahab (2005),

    – Ex-Wali directeur de la Promotion nationale (2009)

    – Ex-Wali chef de cabinet du ministre de l’Intérieur (en 2010).

    Tags : Maroc, Makhzen, prisons, Mohamed Salah Tamek,

  • Maroc : Dernière conférence de presse de Racines

    Après confirmation de sa dissolution, Racines et sa défense tiennent une conférence de presse, lundi 22 avril 2019 à 16h30, au siège de « feu » Racines (30, rue Banafsaj, résidence Berth II, 2ème étage, n°8, 20 140 Mers Sultan Casablanca, Maroc).

    L’objet de cette conférence de presse est celui de répondre aux questions de la presse et d’informer sur les attendus du jugement en appel, en présence de son avocat, Maître Abdeslam Bahi, et de son président, M. Raymond Rahamim Benhaim.

    Il est également question d’expliquer en quoi ce jugement met fin à l’expérience d’une association culturelle dont le travail a duré une dizaine d’années et comment cette décision représente un danger pour le droit d’association, ainsi qu’à celui à une expression libre, différente et diverse.

    La conférence de presse soulèvera également un certain nombre de questions, plus globales, sur le message du pouvoir judiciaire en matière de protection des droits et des libertés, ainsi que sur le droit de s’organiser et de former des associations et sur la liberté d’expression.

    Contact

    Aadel Essaadani – Coordinateur général de Racines

    +212 61977 1977

    Source : Racines

    Tags : Maroc, Makhzen, censure, association Racines,

  • Bou Hamara, le faux sultan du Maroc

    Tout le monde sait que notre prince bien-aimé, Léopold II, a attiré son regard colonial sur le Congo, mais il s’intéressait également au Maroc. Il a utilisé une figure de marionnette pour cela: Bou Hamara.

    Lisez l’histoire de Bou Hamara, le faux sultan du Maroc.

    À la fin du XIXe siècle, le sultanat marocain est dans le chaos. La position dominante des sultans au pouvoir de la dynastie Alaoui s’affaiblit et entre régulièrement en conflit avec des seigneurs de la guerre rebelles des montagnes du Rif, dans le nord du Maroc. Au niveau international, la légitimité du sultan s’érode constamment et de nombreux pays européens attirent avec enthousiasme le Maroc en tant que possible zone coloniale.

    À la mort du sultan Hassan Ier en 1894, aucun héritier puissant n’est prêt et la position du Maroc en tant que sultanat autonome est compromise. Le fils mineur Abdel Aziz devient un sultan, assisté initialement d’un grand grand vizir. Mais quand cela aussi meurt, Abdel Aziz, désespérément inexpérimenté, vient lui-même à la barre du rugissant sultanat.

    C’est dans ce contexte très instable que Bou Hamara se fait entendre pour la première fois. Né sous le nom de Jilali ben Driss Zirhouni al-Youssefi, cet étudiant en ingénierie intelligent parvient à faire son chemin jusqu’au secrétaire de Moulay Omar, frère du sultan. Cependant, il est reconnu coupable de fraude et disparaît – temporairement – de la scène politique.

    Pendant ce temps, le roi belge Léopold II s’intéresse à l’Afrique du Nord. Il s’était lui-même rendu au Maroc à trois reprises en 1862, en 1897 et en 1900. Pour tenter de réclamer une partie du gâteau marocain, il fit appel à un aventurier français, Gabriel Delbrel, comme confident à la cour marocaine.

    Le sultan Adel Aziz est accusé d’avoir été manipulé par les puissances coloniales européennes. Et soudain, Bou Hamara se présente à nouveau. En tant que sorte de messie, assis sur un âne (= sens littéral de son surnom de Bou Hamara), il apparaît dans des villages.

    Il prétend guérir les gens grâce à l’imposition des mains et répand la rumeur qu’il n’est nul autre que Moulay Mohammed, le frère aîné du sultan, qui a été écarté et a mené une vie cachée, mais était connu du peuple. Bou Hamara prétend donc être le véritable sultan, le prince perdu qui finit par revendiquer sa position légitime après des années de secret. Le message se fait entendre et un village après l’autre se joint. Bou Hamara acquiert progressivement son deuxième surnom, celui de le rogui, qui signifie « prétendant au trône ».

    Au départ, le sultan Abdel Aziz s’est laissé engager, mais lorsque Bou Hamara et ses partisans réussissent à s’emparer de la ville de Taza, le sultan doit intervenir. Il laisse son frère, le vrai Moulay Mohammed, apparaître sur un marché dans l’espoir de discréditer Bou Hamara. Mais l’acte de présence de Mahomet dégénère en une hystérie de masse qui tourne au profit du prétendant au faux trône, Bou Hamara, et ne fait que contribuer à son mystère.

    L’engagement actif de la Belgique au Maroc contraste avec l’attitude officielle de notre pays lors de la Convention d’Algésiras sur le problème marocain, qui s’est tenue en avril 1906. Fidèle à la directive officielle, la Belgique doit adopter une position neutre et ne peut pas profiter de la convention. Entre-temps, des rumeurs circulent selon lesquelles le drapeau tricolore belge flotte sur le territoire marocain et Léopold II conclut des accords avec Bou Hamara concernant des livraisons d’armes et des concessions minières.

    À l’apogée de sa puissance, Bou Hamara domine une région du Rif de 900 km de large, deux fois plus grande que la Belgique. Il a plus de 20 000 combattants. Bien qu’il doive abandonner la ville de Taza au fil du temps, Bou Hamara continue de contrôler une partie importante de l’arrière-pays marocain.

    Nouveau sultan

    Insatisfait de la convention internationale – lire: l’ingérence étrangère – en 1908, Abdelhafid, frère du sultan, écarta l’impuissant Abdel Aziz. Le tout nouveau sultan Abdelhafid décide de mettre fin au mouvement rebelle Bou Hamara. Lui-même n’envoie pas de troupes, mais mobilise le clan Ait Waryaghar, le groupe de Berbères le plus important du nord du Maroc. Ils réussissent à capturer le faux prétendant du trône. Pris au piège dans une cage à singe, Bou Hamara est emmené à Fès.

    Ce clan Ait Waryaghar deviendra plus tard un acteur crucial du Rif. Dans les années 1920, leur chef Adb-El-Krim a contesté avec succès les puissances coloniales avec sa République du Rif pendant quelques années.

    Bou Hamara est condamné à mort à Fès le 10 septembre 1909. Pendant que le sultan et son harem regardent – ou du moins la presse sensationnelle le dit – Bou Hamara est jeté devant les lions dans le zoo du palais. Les bêtes le blessent, mais quand elles sont nourries, elles ne le dévorent pas. Un serviteur doit le tuer avec un poignard. Selon une autre version, il est abattu. Enfin, son corps est brûlé.

    À la mort de Bou Hamara, le rêve marocain de Léopold II prend également fin. Les projets que le roi de Belgique avait prévus se retrouvent dans la partie inférieure de l’office royal et il ne se concentre désormais plus que sur son autre projet: Congo-Etat Libre.

    Histoire oubliée

    L’affaire se poursuit au Maroc. Le nationalisme dans le Rif – la région berbère au nord du Maroc – est toujours vivant et tourne régulièrement la tête. Maintenant que le printemps arabe a également trouvé un second souffle dans le Rif, le drapeau de la République ddu Rif, par exemple, flotte fièrement pendant les manifestations.

    L’histoire de Bou Hamara montre également que les nombreux Belges ayant des racines dans le nord-est du Maroc étaient déjà connectés à l’histoire de la Belgique beaucoup plus tôt qu’ils ne l’auraient soupçonné. Bien avant que leurs parents ou leurs grands-parents aient quitté la maison pendant la période de migration de travail d’après-guerre, l’un des nombreux projets impérialistes de Léopold avait déjà écrit une page oubliée de l’histoire commune belgo-marocaine.

    Remerciement

    Ce Canvas Curiosa a vu le jour grâce aux suggestions et aux informations de Gert Huskens, doctorant en histoire à l’ULB et à UGent. Il travaille pour le projet Pyramids & Progress.

    Source : canvas.be, 19 vr 2019

    Tags : Maroc, protectorat, Rif, Hirak, Bouhmara, monarchie alaouite,

  • Maroc : le journaliste Omar Radi interrogé par les services de Hammouchi

    Après la confirmation par la cour d’appel de la dissolution arbitraire de l’association Racines, le journaliste indépendant Omar Radi et membre de cette associationa a été convoqué jeudi par le parquet de Casablanca et entendu par la BNPJ.

    Selon Radi, « l’interrogatoire a porté sur un tweet où j’exprimais ce que beaucoup de mes concitoyen-nes pensent de la justice dans ce pays, et notamment du déroulement du procès de nos camarades et confrères journalistes du Hirak du Rif ».

    « L’interrogatoire fait suite à une autosaisine du procureur général près la cour d’appel de Casablanca, et non à une plainte en diffamation. Le parquet examinera le PV pour décider des suites à donner à cette affaire qui, et je l’ai exprimé ce matin, est un délit d’opinion », a-t-il ajouté dans un tweet.

    Omar Radi a remercié « toutes celles et tous ceux qui se sont inquiété-es, ont manifesté leur solidarité et leur soutien ». « Je ne me suis pas senti seul un seul instant lors de l’interrogatoire de ce matin au siège de la BNPJ », conclue-t-il.

    Tags : Maroc, Makhzen, Juge Lahcen Tafli, Omar Radi, Rif, Hirak,

  • Maroc – Rif : La diaspora rifaine attire l’attention sur la situation des droits de l’homme dans le Rif

    La Haye | 20 avril 2019

    La diaspora rifaine à travers l’Europe attire l’attention sur la situation des droits de l’homme dans le RIF depuis des mois. Jusqu’à présent, l’Union européenne ferme les yeux sur les violations des droits de l’homme dans le Rif.

    Nous voulons donner une voix des rifains!

    En collaboration avec le projet Rif et les familles des prisonniers politiques du mouvement populaire et pacifique dans le Hirak, nous organisons donc un grand rassemblement le 20 avril au Musée de la migration à La Haye.

    Les orateurs sont Souad Ambarak (Epouse du prisonnier politique Mohamed Jalloul), le journaliste Koen Greven (CNRC),la militante Hirak Farida Houdoe et l’eurodéputée Kati Piri. La soirée est animée par la députée du PvdA, Kirsten van der Hul.

    Vous pouvez également suivre des ateliers sur:

    – l’organisation des rifains néerlandais en un mouvement avec Souleiman Amallah (professionnels de la CNV),

    – renforcement l’engagement politique avec Mohammed Mohandis (PvdA)

    – créetion d’une chaîne TV rifaine (Jin TV).

    L’entrée est gratuite. Inscrivez-vous maintenant à https://bit.ly/stemvanderif!

    Avant la rencontre, une grande manifestation aura lieu sur le Malieveld à partir de 13 heures. Pour plus d’informations, cliquez ici

    Tags : Maroc, Rif, Hirak,

  • Maroc-Russie : communiqué de Tass sur la rencontre Bourita-Lavrov

    Sur l’entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita

    Communiqué de presse

    Mardi 16 avril, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est entretenu avec le Ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita en marge de la 5e session ministérielle du Forum de coopération russo-arabe à Moscou.

    Les deux interlocuteurs ont évoqué plusieurs questions d’actualité figurant à l’ordre du jour bilatéral, relatives au renforcement de la coordination en politique étrangère et à l’efficacité des liens diversifiés conformément à l’esprit et à la lettre de la Déclaration sur le partenariat stratégique (2002) et de la Déclaration sur le partenariat stratégique approfondi (2016), ainsi qu’à l’accord sur le développement du dialogue au niveau de la direction des ministères des Affaires étrangères des deux pays conclu lors de la visite de Sergueï Lavrov à Rabat en janvier dernier.

    Dans le cadre de l’échange de points de vue sur les questions régionales d’intérêt mutuel, l’attention principale a été accordée à la situation en Libye, en Syrie, ainsi qu’au processus de paix dans le Sahara occidental en prévision de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la prolongation du mandat de la Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum dans le Sahara occidental. La nécessité de surmonter les situations conflictuelles uniquement par des moyens politiques en respectant rigoureusement les normes du droit international et la Charte de l’Onu a également été soulignée.

    Source: Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie

    Tags : Maroc, Russie, Bourita, Lavrov, Sahara Occidental,

  • Mohamed VI, 7ème plus riche fortune personnelle des monarchies du monde… est plus riche que l’émir du Qatar

    Solidarité Maroc :

    Casablanca.- L’hebdomadaire français Point de vue, une revue de grande diffusion de la presse du cœur francophone, spécialisée dans la vie des têtes couronnées, a publié cette semaine un dossier sur la fortune des « royals ». « Fortune des rois : secrets, fantasmes et réalités », tel est l’intitulé du dossier que cette publication a consacré aux nobles fortunés.

    Contrairement à ces malveillantes et roturières publications qui défendent les principes républicains, Point de vue ne l’est point. Elle est plutôt royaliste puisqu’elle s’intéresse de très près aux querelles dynastiques qui oppose la maison d’Orléans aux Bourbons pour savoir qui des deux chefs de ces deux rames devrait occuper le trône de France l’improbable jour où la monarchie serait rétablie dans l’Hexagone. C’est-à-dire quand les poules auront des dents.

    Pour ne pas faire dans l’amateurisme, Point de vue est donc allée recueillir les lumières de Pascal Dayez-Burgeon, un agrégé d’histoire spécialiste en sang bleu et qui vient de publier un livre sur « La fortune des rois ».
    Comme on s’y attendait, ce qui ressort de cette interview et de l’enquête menée par le magazine, la monarchie marocaine n’est pas très raisonnable en ces temps de vaches maigres et de crise économique endémique.

    Sur une liste de 15 monarques, Mohamed VI est classé 7e, avec une fortune personnelle estimée à 2,5 milliards de dollars. Or, de toutes les monarchies présentes sur la liste, seul le Swaziland peut-être considéré comme moins favorisé économiquement que le Maroc. Le reste de la liste est constitué de pétromonarchies ou de riches Etats occidentaux.

    Si le souverain le plus riche de la planète est celui de la Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, le roi du Maroc, Mohamed VI, est plus riche que l’émir du Qatar, ce qui est tout de même paradoxal. L’émir du Qatar est assis sur des barils de pétrole alors que son homologue marocain est installé sur des mares de pauvreté et de chômage [sans oublier les phosphates, le poisson et le sable du Sahara occidental, qui rapportent de juteux dividendes, NDLR SOLIDMAR].

    L’expert français explique que beaucoup de monarchies arabes, dont la marocaine, « perçoivent des allocations publiques pour mener leur mission de souveraineté à bien : liste civile, dotations annexes, palais de fonction. Mais pour vivre lorsqu’ils ne sont pas en représentation, les princes détiennent également des biens privés. Ces deux sources de revenus sont en principe distinctes, mais s’avèrent souvent poreuses, c’est-à-dire que les fonds publics servent à financer la vie privée, voire permettent aux princes d’accroître leur fortune personnelle ». « C’est cet amalgame qui passe de moins en moins bien auprès de l’opinion, au Maroc notamment », rajoute Dayez-Burgeon.

    Point de vue rappelle qu’avec l’astronomique somme de 254 520 000 euros touchée chaque année, la monarchie marocaine est celle qui reçoit le plus d’argent public. C’est trop de « générosité », signale sarcastiquement l’hebdomadaire.

    Par exemple, la monarchie hollandaise touche de l’Etat la somme de 39 millions d’euros par an, la belge 31 millions, la norvégienne 22,6 millions, la suédoise 13 665 000 euros et la pauvre luxembourgeoise 8,8 millions. Une vraie misère comparée à ce que touche Mohamed VI.
    Avec ces chiffres, on a la fâcheuse impression que la monarchie marocaine se sert plus qu’elle ne sert.

    Car 254 millions d’euros par an, ce n’est plus une rente, c’est un hold-up permanent si on prend en compte le fait que tous les collègues européens de Mohamed VI dirigent des États riches et développés.

    Mohamed VI possède un yacht, El Boughaz I, de 70 mètres. Au Maroc, il a la jouissance d’une trentaine de palais et de résidences dont les lourds frais de fonctionnement sont assumés par l’Etat en ces temps de misère. Et en France, outre le célèbre château de Betz, dans l’Oise, le souverain possède l’hôtel de Broglie, rue de Varennes, l’une des plus belles et des plus grandes résidences de Paris.

    Et la famille n’est pas loin. « Lalla Latifa, la mère de Mohammed VI se repose dans un hôtel particulier à Neuilly, boulevard Maurice Barrès », commente Point de vue qui affirme que les sœurs du roi habitent, avenue Foch, à Paris, mais pas très loin de leur mère.

    Un vrai contre de fée, certes, sauf que le Maroc n’a plus vocation à continuer d’entretenir autant de besoins colossaux et gargantuesques.

    Et puis enfin, si effectivement le souverain a cédé une partie de ses prérogatives à son chef de gouvernement, la logique ne voudrait pas qu’il lui cède également une partie de l’argent perçu ?

    Une chose est sûre, avec ce dossier sur les fortunes arabes, au beau milieu des révolutions arabes, c’est pas demain la veille que le directeur de Point de vue sera invité à notre fête du trône.

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