Catégorie : Maroc

  • En Europe, les marocains se font passer pour algériens pour salir l’image du pays voisin

    Par Moustafa El Harrachiya(*)

    Les marocains mènent une campagne de désinformation sans précédent contre l’algérie et les algériens. Dans tous les pays où les algériens sont très minoritaires voire en nombre dérisoire (USA, BELGIQUE, PAYS-BAS, ALLEMAGNE, ESPAGNE etc.. ), ils dénigrent notre histoire et notre culture. Tous nos héros nationaux (Emir Abdelkader, Tarek Ibn Ziad, Bouamama…) sont marocains ou d’origine marocaine.

    Pour se donner de l’importance et une grandeur qu’ils n’ont jamais eue, ils disent que l’Algérie était sous domination marocaine et que c’est la France qui a spolié le royaume de ses territoires algériens. (Eh oui, il faut le faire et être vraiment éhonté pour oser dire ça). Ils disent que le sahara occidental était aussi spolié par les espagnoles et qu’il appartenait à ce soi-disant royaume fantomatique marocain.

    Sur le plan culturel, alors là ils y vont très fort. Ecoutez bien: ils disent que le Raï est d’origine marocaine, el Andalous aussi. Ils disent que toute la musique algérienne s’inspire de la culture marocaine, sans elle on est rien. Khaled, Hasni, Reda, Taliani, Bilal deviennnent tous marocains ou d’origine marocaine. Nouri Kouffi, est un voleur des succès marocains dont « jay à la aoudou ».

    Du coup, les marocains nous ont appris dzeghride (les youyous), ils nous ont ramené le burnous (eh oui les deux symboles de l’Algérie deviennent marocains), le couscous est né à Oujda (et non pas à Blida par Jean Baptiste Ferrero en 1835 qui découvrit le ksouksou), la merguez est en passe de devenir marocaine, comme Hamoud Boualem.

    Nos patisseries fines commencent à devenir d’origine marocaine. LES MAROCAINS SONT EN TRAIN DE NOUS VOLER TOUT CE QUI FAIT NOTRE FIERTE ET NOTRE HISTOIRE. Par ailleurs, tous les délinquants et tout comportement incivique des marocains se fait sous le sceau algérien. Ils nous salissent en se faisant passer pour nous. Beaucoup de citoyens des pays que j’ai cité plus haut, pensent que l’algérien est dangereux non pas parce qu’ils ont eu affaire à nous mais à des marocains vicieux qui se font passser pour nous! Ils communiquent et désinforment d’une manière organisée et coordonnée.

    Aux autorités algériennes et aux algériens de mener une contre-offensive, en dénonçant ouvertement les sales manoeuvres marocaines. Que les ambassades soient informées de cette imposture. Les algériens à l’étranger ne sont pas visibles contrairement aux idées reçues car ils s’intègrent facilement aux populations locales du fait de leur degrés appréciable de leur instruction, ce qui n’est pas le cas des marocains qui vivent en communauté et d’une manière très archaïque comme des bergers.

    Pire encore, TOUS les algériens qui ont lié une relation amicale avec les marocains ont été TRAHIS. Les hommes qui ont épousé des marocaines et qui ont des biens, sont pour la plupart malades et décèdent en léguant leur biens à leur épouses du makhzen.

    Mes sources? Des diplomates algériens qui ont gardé les doléances des algériens vivant à l’étranger. Un exemple, regardez comment Amelle Chahbi, cette marocaine qui se grime en femme kabyle, qui se fait passer pour une algérienne, pour nous déshonorer.

    Si j’écris ce message c’est que le moment est grave et que si nous ne faisons rien, les marocains nous détruiront que par la communication. Ils sont persuadés que les mensonges d’aujourd’hui deviennent une vérité demain. Alors répondez du tac au tac à leur mensonge et remettez les à leur place de bergers éhontés et vassaux. Laissons-les adorer et se prosterner pour leur roi, nous notre Dieu est l’unique soubhanou et qu’à lui seul nous nous prosternons. Eux ils sont maudits, nous, nous sommes bénis!

    (*) Toute opinion n’engage que son auteur

    Tags : Maroc, Algérie, couscous, Maghreb,

  • Dossier DGED (1) : le chef du renseignement marocain a de l’estime pour le « sérieux » de Tzipi Livni ! (Wikileaks )

    Le Chef du renseignement Marocain, Mohamed Yassine Mansouri, a beaucoup apprécié le « sérieux » de Tzipi Livni, l’ex ministre des Affaires étrangères israélien. Dans un câble diplomatique américain de l’ambassade US à Rabat révélé par Wikileaks, le chef de la Direction Générale des Etudes et de la Documentation (DGED), le contre-espionnage Marocain, a confié à des diplomates américains que Tzipi Livni est un bon partenaire !

    Tzipi Livni, la politicienne qui a soutenu la guerre contre les femmes et les enfants de Gaza en 2008-2009 aux côtés d’Ehud Olmert, rentre dans les bonnes grâces de Mohamed Yassine Mansouri, le premier responsable du renseignement marocain.

    En effet, lors d’une rencontre tenue en février 2008 avec le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, David Welsh, en visite à Rabat, le chef de file du contre-espionnage marocain, Mohamed Yassine Mansouri a confié qu’il s’est bel et bien entretenu avec Tzipi Livni (une ex-du MOSSAD) à Paris en juillet 2007.

    Accompagné par le ministre Marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, Mohamed Yassine Mansouri a étudié avec la délégation israélienne de nombreuses questions liées au Proche-Orient. Ceci dit, le patron du DGED ne révélera aucun détail à David Welch sur le contenu exact et précis de cette rencontre mystérieuse.

    A l’époque, de nombreux observateurs ont relevé que Mohamed Yassine Mansouri a été dépêché par Mohamed VI à Paris pour demander une assistance aux israéliens dans un dossier sensible. Cette hypothèse ne sera ainsi ni confirmée ni infirmée par ce câble diplomatique révélé par Wikileaks dans lequel Yassine Mansouri se contente de faire part à Welsh de toutes les impressions positives que lui a procurée sa rencontre avec Tzipi Livni.

    Toutefois, dans ce même câble, le patron du DGED n’a pas hésité à dénoncer la « cupidité » du régime de Ben Ali. Mohamed Yassine Mansouri s’est dit même préoccupé par la fragilité du régime tunisien qui risque de vaciller à n’importe quel moment.

    Concernant la Mauritanie, Mohamed Yassine Mansouri a demandé une plus grande implication des américains dans ce pays aux prises avec les menaces terroristes. Et à ce sujet, David Welsh a rassuré son interlocuteur que sur cette question, comme sur celle du Sahara Occidental, Washington « est pro Mohamed VI ».

    Abderrahmane Semmar

    El Watan, 23/12/2010

    Tags : Maroc, Makhzen, Yassine Mansouri, Tzipi Liivni, Wikileaks, DGED, services secrets, espionnage,

  • Dossier DGED (2) : Mohamed Yassine Mansouri, le nouvel homme fort

    Sa discrétion n’a d’égale que sa puissance. Renseignement intérieur, lutte anti-terroriste, affaires étrangères…

    L’ombre du patron de la DGED est partout.

    Voilà un personnage mystérieux. Depuis son passage au collège royal aux côtés du futur Mohammed VI, on sait que Mohamed Yassine Mansouri est extrêmement réservé, voire timide. Le genre à rougir légèrement les rares fois où il lui arrive de prendre la parole. Ses amis parlent d’un homme pieux (c’est un habitué de la Omra aux lieux saints de l’islam), attaché à ses origines. Lors de ses apparitions publiques, plutôt fréquentes pour un patron de services secrets, il étonne par sa simplicité et sa disponibilité. Ne l’a-t-on pas vu, par exemple, marcher lors de manifestations pro-palestiniennes, ou jouant des coudes lors de funérailles de grands hommes d’Etat ?

    Ceux qui l’ont pratiqué s’arrêtent sur son flegme et sa prudence, parfois exagérée. “Il lui arrive de ne pas trancher sur des questions cruciales tant qu’il n’a pas reçu un feu vert d’en haut lieu”, se rappelle l’un de ses anciens collaborateurs au ministère de l’Intérieur. A la DGED (Direction générale des études et de la documentation, renseignements extérieurs ou contre espionnage), Mansouri n’a pas changé. Travailleur infatigable, il reste malgré tout proche de sa famille et de ses amis. Vaguement, on sait qu’il a rajeuni les équipes de l’agence et élargi son champ d’action, aussi bien au Maroc qu’à l’international. On sait aussi qu’il a fini par imposer la DGED comme une super-agence, qui semble de plus en plus, et c’est une grande nouveauté, coordonner l’action de tous les autres services de renseignement. Vrai ou faux ? Difficile de trancher, ou de confirmer cela auprès du premier intéressé, totalement injoignable. Mais une chose reste sûre, toutes les grandes affaires du royaume, ou presque, portent aujourd’hui l’empreinte de l’agence dirigée par l’enfant prodige de Bejaâd, son fief natal.

    Il a surfé sur l’affaire Mustapha Salma

    Dernier cas en date, celui de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. L’affaire de l’ex-policier indépendantiste n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a quelques semaines, le Front Polisario a certes annoncé sa libération. Mais Mustapha Salma demeure introuvable. Sa famille, aussi bien à Tindouf qu’au Maroc, n’a pas encore réussi à le localiser, encore moins à lui parler. Le Polisario aurait-il “bluffé” pour contenir la pression (grandissante) à l’international ? “Cela reste possible, analyse ce militant de gauche à Laâyoune. Mais alors, ils ont mal calculé leur coup parce que la mobilisation pour le cas Mustapha Salma a repris de plus belle. Parfois même avec plus d’intensité”. En fin de semaine dernière en effet, Human Rights Watch et Amnesty International ont fait part de leur “préoccupation” quant au cas du dissident sahraoui. “Le Polisario est dans une situation pour le moins inconfortable, poursuit notre militant. Le Front a d’abord abusivement arrêté un Sahraoui qui n’a fait qu’exprimer une opinion politique. Aujourd’hui, les responsables de l’organisation indépendantiste sont, de plus, soupçonnés d’avoir menti à la communauté internationale. De toute évidence, le Maroc marque des points dans la guerre médiatique et politique qui l’oppose au Polisario”. Derrière ce “coup”, se cache un homme : Yassine Mansouri, patron de la DGED. Selon plusieurs sources qui suivent de très près l’affaire du Sahara, il a pris le temps de “travailler son dossier”. Avant d’organiser sa conférence de presse à Smara et de proclamer ouvertement sa préférence pour le plan d’autonomie marocain, Mustapha Salma a en effet tranquillement traversé le Maroc, du nord au sud. L’ex-responsable sahraoui aurait-il réussi à déjouer “la vigilance” des autorités marocaines ? La question fait sourire ce journaliste sahraoui. “Il a évidemment été fiché dès son entrée au Maroc, peut-être même avant, mais on l’a laissé tranquille. C’est lors de son deuxième séjour au royaume (en août) que les services de sécurité sont entrés en contact avec lui. Ils sont tombés sur une perle rare. Un Sahraoui suffisamment souple pour accepter de dialoguer, mais assez têtu pour tenter le diable, et revenir à Tindouf”, conclut le journaliste.

    Dans cette affaire, comme dans plusieurs autres, difficile d’évaluer la part d’intervention de chaque service. Néanmoins, sur le terrain, le lobbying discret mais insistant et l’influence grandissante de la DGED ne font aucun doute. L’agence, théoriquement dédiée au renseignement à l’international, a peu à peu élargi son périmètre d’intervention à l’intérieur du territoire. “Il n’y a pas de mystère à cela, confie cet officier. Les thématiques sur lesquelles travaille la DGED, comme le Sahara, le terrorisme ou la lutte contre le trafic de drogue, ont des implications aussi bien au Maroc qu’à l’étranger”.

    Ce n’est pas tout. Depuis le départ de Fouad Ali El Himma, confie-t-on, Mohamed Yassine Mansouri est devenu le nouvel homme fort de l’ensemble de l’appareil sécuritaire marocain. Une sorte de coordinateur général des différents services même si, selon certains de ses proches, l’ancien camarade de classe de Mohammed VI n’aime pas ce genre de classification. “En fait, explique notre source, c’est un poste qui n’existe pas officiellement. Fouad Ali El Himma l’a incarné au lendemain des attentats du 16 mai, le général Laânigri l’a certainement convoité en secret. Aujourd’hui, c’est au tour de Mansouri d’en hériter. Et force est de reconnaître qu’il a la tête de l’emploi”.

    Il a un accès direct au roi

    Réservé et discret, Mohamed Yassine Mansouri a d’abord toujours su se préserver des guerres secrètes, et souvent violentes, qui secouent le premier cercle royal. Il continue donc d’avoir un accès direct au monarque, ce qui lui confère une crédibilité certaine auprès de ses différents interlocuteurs. “Qu’ils soient acteurs politiques, dissidents sahraouis ou partenaires sécuritaires internationaux, tous savent qu’ils ont en face d’eux un émissaire privilégié et personnel du roi. Cela fait souvent la différence”, affirme un proche du patron de la DGED.

    C’est ensuite un travailleur qui a patiemment fait son apprentissage du “métier”. D’abord aux côtés de Driss Basri puis sous Mohammed VI. Il a successivement été patron de la Direction des affaires générales (DAG) au ministère de l’Intérieur, puis directeur général de l’agence MAP avant d’atterrir dans la forteresse de la route de Rommani (siège de la DGED à Rabat). “Il a même effectué un stage au FBI sur recommandation personnelle de Hassan II”, confie un vieil ami de Mohamed Yassine Mansouri.

    La carrière makhzénienne n’a pas empêché le fils de Bejaâd d’entretenir un vaste réseau politique. On le dit ainsi proche de plusieurs figures de la gauche marocaine comme Bensaid Aït Idder, dirigeant de l’OADP puis du PSU. L’homme dispose également de relais solides dans sa région natale, ainsi qu’au Sahara, voire même à Tindouf. Pour entretenir ce réseau, Mansouri n’hésite pas à s’offrir quelques “bains de foule politiques” à l’occasion d’évènements spéciaux, comme ce fut le cas lors des funérailles de Abdallah Ibrahim ou de Abdelaziz Meziane Belfqih.

    Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, sa nomination à la tête du contre-espionnage marocain ne l’a pas rendu invisible. Bien au contraire. Il est ainsi l’un des principaux négociateurs marocains dans l’affaire du Sahara. Il pose, sans complexes, aux côtés du secrétaire général de l’ONU et s’affiche publiquement lors des points de presse et des séances de briefing qui suivent les rounds de négociations entre le Maroc et le Polisario. “Mais alors, raconte un journaliste qui s’est déjà retrouvé à sa table, impossible de lui extirper la moindre information ou le moindre commentaire. Il arrive toujours à changer de sujet ou à vous retourner votre question, tout en restant poli et cordial”.

    Au lendemain du putsch qui a renversé le président mauritanien Ould Cheikh Abdellahi en 2008, c’est encore lui que Mohammed VI dépêche officiellement à Nouakchott afin de sonder les intentions du nouveau chef de l’Etat. La capitale mauritanienne est d’ailleurs une véritable plaque tournante pour le renseignement marocain à l’étranger. Une sorte de hub africain de première importance. “Les agents de la DGED y ont d’ailleurs leurs habitudes depuis plusieurs années, confie cet entrepreneur mauritanien. Ils résident toujours dans le même hôtel, vont au même restaurant et gardent un œil sur tout ce qui se passe dans le pays. Mansouri se rend souvent sur place également”. Depuis 2005, le pays de Mohamed Ould Abdelaziz est, de plus, devenu une véritable tour de contrôle pour les équipes de la DGED, sérieusement préoccupées par les activités d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans la région du Sahel.

    Il dialogue avec les Européens et les Américains

    Si l’Algérie a fait le choix des armes pour lutter contre le réseau terroriste, le Maroc a privilégié, quant à lui, le renseignement. Une mission qui échoit naturellement à la DGED, dont les agents sont devenus habitués aux réunions sécuritaires mondiales au Mali ou au Niger. “Mansouri est fier que la DGED ait exprimé, la première, son inquiétude face aux risques terroristes dans cette région du monde, explique ce cadre au ministère de l’Intérieur. A l’époque, le Maroc a discrètement partagé les informations en sa possession avec les grandes puissances mondiales. Mansouri ne voulait pas trop en faire pour ne pas être taxé de chercher simplement à déstabiliser le Polisario et légitimer, d’une nouvelle manière, la souveraineté marocaine sur le Sahara”. Aujourd’hui encore, l’intervention de la DGED dans ce dossier relève du secret-défense. En août 2010 par exemple, le ministre espagnol de l’Intérieur nous apprenait, presque par hasard, que le Maroc a fourni “une précieuse assistance” au royaume ibérique afin de libérer deux otages détenus par AQMI. “L’enjeu est important pour le royaume, analyse cet observateur sahraoui. D’un côté, ses services secrets donnent la preuve de leur efficacité. Les fichiers de combattants jihadistes qu’ils ont constitués au fil des années s’avèrent grandement utiles. De l’autre, le Maroc semble affirmer qu’AQMI ne pourra pas élargir ses activités au Sahara tant que ce dernier est sous souveraineté marocaine”. Au passage, Mohamed Yassine Mansouri devient un interlocuteur incontournable dans la région auprès des Européens et des Américains. On dit que ses visites sont assez fréquentes à Washington, où il disposerait d’entrées privilégiées au sein d’agences de renseignement de premier plan.

    Et cela ne plaît pas forcément à tout le monde. L’Algérie ne rate par exemple aucune occasion de rappeler que le royaume ne dispose pas de frontières avec la région du Sahel. Il y a quelques semaines, le pays de Abdelaziz Bouteflika a même refusé de prendre part à une réunion de coordination sécuritaire au Mali pour protester contre la présence marocaine autour de la table de discussions. Une première ! “En fait, analyse notre observateur, l’Algérie n’arrive pas à digérer le fait que le Maroc, essentiellement à travers la DGED, soit devenu incontournable dans la gestion de dossiers sécuritaires régionaux et continentaux, après avoir sérieusement renforcé sa coopération économique et diplomatique avec plusieurs pays africains”.

    Il partage, il fédère, il rassure

    Reste une question : dans quelle mesure la DGED chapeaute-t-elle réellement, aujourd’hui, le travail des autres services de renseignement ? Difficile de répondre avec précision. Certes, chacun des services a ses propres prérogatives et son domaine d’intervention bien précis, “mais il n’est pas interdit de travailler ensemble. C’est même souhaitable”, ironise un proche de Mansouri.

    Avec Si Yassine, comme certains l’appellent désormais, la guerre des services n’est (apparemment) plus qu’un lointain souvenir. “Du fait de sa proximité avec le roi et de la complexité des dossiers qu’il gère, il a souvent des informations à partager avec les autres. Le travail de la DAG ou de la DST n’a plus de secrets pour lui du fait de son long passage au ministère de l’Intérieur”, explique une source proche du milieu du renseignement. “Il n’est ni cassant ni rancunier, surenchérit ce journaliste qui l’a côtoyé à la MAP. Lorsqu’il a atterri à l’agence de presse, on avait tous parié sur un changement radical, des mises au placard à la pelle, etc. Il n’en fut rien. Il s’est installé dans le même bureau que son prédécesseur et a travaillé avec le même staff. C’est un homme qui déteste la brutalité et les règlements de compte”. Très vite, nous a-t-on assuré, les autres services ont compris qu’avec un profil pareil à la tête de la DGED, “ils gagneraient en efficacité sans perdre en indépendance”.

    Autre avantage pour Mansouri : l’absence de concurrents influents ou charismatiques. A la DST par exemple, le général Laânigri, professionnel du renseignement, a été remplacé par Abdellatif Hammouchi, spécialiste de l’antiterrorisme. Capable de reproduire, de mémoire, l’architecture complexe de tous les groupuscules terroristes marocains, le numéro 1 de la DST reste néanmoins presque exclusivement concentré sur l’opérationnel et les actions de terrain. Ce n’est donc pas lui qui risque, vraiment, de voler la vedette au nouvel homme (de l’ombre) fort du royaume.

    De plus, Mansouri a su entretenir des relations assez bonnes avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Avec lui, visiblement, les services, tous les services de Sa Majesté, gagnent visiblement en sérénité. “Lorsqu’on ne se marche pas dessus, l’efficacité suit toujours”, nous confie ce proche de Mansouri.

    Perso. Un vrai chef de clan

    Mohamed Yassine Mansouri a, depuis toujours, fui les mondanités et les endroits publics. Dès que son emploi de temps le lui permet, le chef de la DGED préfère plutôt rejoindre son épouse et ses quatre enfants. “Il lui arrive de passer les voir quelques minutes entre deux déplacements. C’est important pour son équilibre”, confie l’un de ses proches. Lors des grandes fêtes religieuses, c’est également chez lui que se réunit la grande famille. Durant ses déplacements à l’étranger, il lui arrive régulièrement de faire un saut chez ses nièces et neveux installés en Europe et aux Etats-Unis. Mohamed Yassine Mansouri reste, par ailleurs, très attaché à sa région natale (Bejaâd) et celle de son père (Bzou dans le Moyen-Atlas) qu’il visite au moins une fois par an et où il supervise plusieurs actions caritatives.
    Chaque année, l’homme tient plus que tout à deux rendez-vous devenus incontournables sur son agenda : la Omra à La Mecque et la commémoration, à Bejaâd, de l’anniversaire du décès de son père, Lhaj Abderrahmane Mansouri, un érudit qui a fréquenté les plus grands alems comme Mokhtar Soussi ou Ahmed Alami. En 1957, il a même été nommé grand juge de Bejaâd.

    Le guide des services

    Plusieurs agences et services s’occupent du renseignement au Maroc. Le tour du propriétaire.

    La toile de la DGST

    C’est sans doute le service qui a le plus fait parler de lui pendant les 30 dernières années. Son ancêtre, le CAB 1, était spécialisé dans la traque des opposants à Hassan II. Aujourd’hui, la DGST s’occupe prioritairement de lutter contre la prolifération de groupuscules terroristes dans les grandes villes. Placée sous la tutelle administrative du ministère de l’Intérieur, elle a pour mission d’“anticiper et suivre toutes les activités potentiellement subversives”. Son quartier général se trouve à Témara et ses brigades territoriales sont implantées un peu partout à travers le royaume, y compris au sein même de certaines administrations. Dans les coins reculés où la DGST ne dispose pas de relais, elle peut compter sur les services de renseignement de la Gendarmerie royale pour faire remonter l’information.

    Le brut de la DAG

    La Direction des affaires générales est l’un des départements les plus puissants du ministère de l’Intérieur. Sa mission ? Collecter et filtrer les renseignements provenant des différents agents de l’administration territoriale (gouverneurs, caïds, moqaddems, etc.). La DAG dispose d’ailleurs d’antennes dans pratiquement toutes les préfectures et wilayas du pays. C’est donc une source importante de renseignement de proximité, qu’elle partage ensuite avec les différents services concernés.

    L’œil des RG

    C’est l’outil de renseignement de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Ses méthodes d’investigation et de collecte de l’information restent assez basiques. Au sein de la police, elle est en effet concurrencée par de puissantes directions comme la Police judiciaire (PJ) ou la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Ces dernières ne font pas dans le renseignement, mais leurs enquêtes sont souvent rapides et efficaces.

    La veille du 2ème bureau

    Sous cette appellation anodine se cache une direction militaire ultra-sensible, chargée du “renseignement sur l’ennemi et de l’étude des menaces”. Elle doit donc rassembler un maximum d’informations sur les troupes des pays voisins comme l’Algérie et l’Espagne, leurs contrats d’armements et les mouvements de leurs unités, surtout sur les zones frontalières.

    Le contrôle du 5ème bureau

    Spécialisé dans le renseignement militaire, ce service assure le contrôle des troupes armées marocaines. Influences politiques et idéologiques, corruption, tentatives d’infiltration…tout y passe.

    Les oreilles de la DGED

    Le champ d’intervention de la DGED est très large : espionnage à l’étranger, suivi des activités des MRE, coopération avec les services étrangers sur des dossiers d’intérêt commun, Sahara, lutte contre le trafic de drogue, etc. Les principaux services de la DGED sont le service action, la direction de contre-espionnage qui collabore avec la DST et la direction des transmissions. Depuis quelques années, la direction coiffée par Mohamed Yassine Mansouri s’est également dotée d’une brigade financière.

    Zoom. Quand la DGED fait parler d’elle

    En septembre 2008, un mini-scandale éclate aux Pays-Bas. Un jeune policier d’origine marocaine est soupçonné de travailler pour le compte des services secrets marocains. Immédiatement licencié, il a été condamné (il y a tout juste quelques semaines) à quelques heures de travaux d’intérêt général. Le jeune Maroco-néerlandais s’en sort avec un minimum de dégâts, mais le mal est fait. Pourquoi ce jeune a-t-il été recruté par la DGED ? Cette dernière continuerait-elle à surveiller les activités des MRE ? Des questions, qu’on croyait révolues sous le nouveau règne, refont surface. “En fait, explique ce journaliste à Bruxelles, le contrôle des activités de la communauté à l’étranger ne s’est jamais interrompu, mais les finalités ont changé. Avant, on traquait les opposants et les exilés, aujourd’hui, les agents de la DGED s’intéressent davantage aux extrémistes religieux, aux trafiquants de drogue ou aux grosses fortunes à l’international”.

    Carrière. Renseignement, toute !

    La carrière de Mohamed Yassine Mansouri démarre au milieu des années 1980 quand il intègre le ministère de l’Intérieur, en tant que stagiaire au sein du cabinet de Driss Basri. Les témoins de cette époque parlent d’un “garçon discipliné et travailleur, limite effacé”. Il apprend doucement son métier et montre des aptitudes exceptionnelles pour le renseignement et l’analyse de données. Intronisé en juillet 1999, Mohammed VI ne tarde d’ailleurs pas à faire appel aux services de son ancien camarade de classe. En septembre de la même année, de violentes émeutes éclatent à Laâyoune. Deux hommes sont chargés par le monarque de préparer un rapport sur la situation : le général Hamidou Laânigri et Mohamed Yassine Mansouri. “Leur rapport a pointé du doigt la brutalité de la répression ordonnée par Basri, remercié par Mohammed VI”, raconte cet officier à la retraite. Dans la foulée, Hamidou Laânigri est nommé à la tête de la DST et Mohammed Yassine Mansouri devient directeur général de l’agence officielle MAP. Il en améliore, en douceur et sans faire de vagues, les processus de collecte et de traitement de l’information, réactive les bureaux internationaux et étoffe son réseau relationnel personnel.

    En mars 2003, Mansouri revient au ministère de l’Intérieur, mais cette fois en tant que wali directeur de la DAGI, la Direction des affaires générales intérieures. Une structure centrale chargée du contrôle du travail des walis et des gouverneurs, en plus de coordonner et filtrer l’information provenant des différents circuits de l’administration territoriale (moqaddems, caïds, gouverneurs, etc.). Sur le terrain, Mansouri supervise les élections communales de 2003, reçoit les patrons de partis politiques (même les plus extrémistes comme Annahj Addimocrati) et s’ouvre sur plusieurs sensibilités sahraouies. A l’international, il travaille, aux côtés de ses homologues espagnols, français et africains, sur des dossiers épineux comme l’émigration clandestine, le trafic de drogue ou le terrorisme.
    En février 2005, Mansouri devient le premier patron civil de la DGED, où il continue à travailler sur les mêmes sujets, mais avec des méthodes différentes.

    TEL QUEL ONLINE

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    Tags : Maroc, Makhzen, DGED, DAG, RG, 2ème Bureau, renseignements, services secrets, Yassine Mansouri,

  • Dossier DGED (3) – Maroc : le quinquennat de tous les records des services secrets marocains

    Difficile de remettre en question l’article d’El Pais, paru le 14 décembre passé, tant la notoriété de son auteur, Ignacio Cembréro, n’est plus à faire. Avec comme titre « La chasse à l’espion Marocain » l’article relate la descente aux enfers d’un service secret qui a « perdu le plus d’agents sur le vieux continent après la Russie ».

    La DGED (Direction Générale des Études et de la Documentation) aurait perdu depuis 2007 dix agents en Europe plus un au mali l’année dernière (ce dernier utilisait comme couverture le poste de correspondant de l’agence de presse MAP). L’auteur cite le cas de Bagdad A., 59 ans, évoluant comme un poisson dans l’écosystème de la diaspora Maghrébine en Allemagne. En 2007 il se met à la disposition des services marocains et affirme avoir « un vaste réseau de contacts ». Le 7 décembre dernier, le tribunal de Karlsrhue l’envoie en prison pour ses « activités en faveur de services de renseignement étrangers », il est le quatrième Marocain, envoyé en prison pour les mêmes raisons, c’est à dire, surveiller les faits et gestes des 230 000 marocains établis en Allemagne et accessoirement des militants Sahraouis.

    Le plus célèbre de ces agents démasqués est, selon l’auteur de l’article, celui répondant au surnom « Re », Redouane Lemhaouli en vrai, 42 ans et policier batave d’origine marocaine, qui a eu accès au fichier du Ministère de l’Intérieur des Pays-Bas.

    Re a pu transmettre des informations sur les « actions contre le Roi », le « terrorisme » et le « trafic d’armes », aux agents marocains sous couvert diplomatique.

    L’article se penche aussi sur le rôle de la DGED, seul service de renseignement sous tutelle unique du palais royal, qui serait devenu au fil des ans un Ministère des Affaires Etrangères bis, et sur la personnalité atypique du patron de ce service Yassine Mansouri, premier patron civil de cette institution. Ami d’enfance de Mohamed 6, il fut le seul de ses proches loué par le puissant Driss Basri et envoyé par ce dernier en 1992 se former chez le FBI.

    « Né à Bejaâd, dans le centre du pays, fils d’un alem (érudit musulman), Mansouri avait reçu une éducation religieuse, ce qui était plutôt problématique pour les amitiés gauchistes de son frère, jusqu’à ce qu’on lui offre une place au sein du Collège royal. Aujourd’hui encore, il reste un homme pieux qui fait ses prières, ne boit pas d’alcool, ne fume pas, et ne fait pas dans l’ostentation.

    Sa traversée du désert a pris fin après l’intronisation du Roi Mohammed VI qui, en 1999 l’avait nommé directeur général de la MAP, l’agence de presse officielle du pays, qu’il avait quittée en 2003, pour revenir au ministère de l’intérieur, y entrant cette fois-ci par la grande porte. Pendant deux ans, il avait dirigé la plus importante direction du ministère, d’ou Basri l’avait limogé, la Direction des Affaires générales. De là, il avait fait ses premiers pas dans le monde de l’espionnage et dans la diplomatie parallèle.

    Mansouri était ainsi membre, par exemple, de la délégation marocaine qui s’était rendue à New York en 2007 pour soumettre au Secrétaire général de l’ONU la proposition d’autonomie pour le Sahara ; il avait aussi rencontré à plusieurs reprises le Polisario pour négocier et avait secrètement noué des contacts, à Paris en 2007, avec la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. En 2008, il avait reçu à Rabat le Secrétaire d’Etat-adjoint américain, David Welsh, qui s’était déclaré préoccupé par la fragilité du régime tunisien et la « cupidité » du dictateur Ben Ali, ce qui avait été révélé par la suite dans les messages diplomatiques divulgués par Wikileaks. Trois ans plus tard, Ben Ali a été renversé, et Mansouri figurait donc parmi les rares personnes qui avaient établi un bon diagnostic pour la Tunisie », conclue l’article.

    Source : Secret Difa3, 24 déc 2012

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, DGED, Yassine Mansourim, espionnage, services secrets,

  • Les 12 plus riches familles du Maroc

    Source: happyknowledge.com

    Les 12 plus grandes entreprises familiales du Maroc pèsent lourd pour l’économie nationale, elles détiendraient à elles seules à peu près de 30% du P.I.B du royaume.En voici les plus grandes.

    L’ONA : Centrale laitière, Bimo, Cosumar, Managem, Axa Assurances, Marjane (avec Auchan), Sopriam (importateur Peugeot/Citroën), Tractafric, Brasseries du Maroc)

    Groupe Benjelloun: Bmce, Basf, Saida Star Auto, Maghrebail, Salafin, Cfg, Maroc Soir)

    Groupe Chaâbi: Holding Ynna: Dimatit, Aswak Assalam , Super Cérame, Plastumar, Snep, Hôtellerie, Textile, Agroalimentaire, Bâtiment, Crédit à la consommation…

    Groupe Akhannouch: Afriquia, Akwa Holding, Maghreb Gaz, Maghreb Oxygène, Nouvelle Tribune, Médi Télécom

    Groupe Agouzal: Chimicolor, Huileries de Meknes, Conserveries, Moulins, tanneries..

    Groupe Lamrani Karim : Foodipex, Marotrans, Smeia, Smm Socodam Davum, Crédit du Maroc, Bois de l’Atlas, Marocéan, Imm Procter & Gamble, Cema Bois.

    Groupe Zniber: Ebertec, Celliers de Meknes, Atlas Bottling, S.n.v., etc
    Groupe Kettani: Wafabank et filiales, l’Economiste, Agroplus, Tisbrod, Manar.

    Groupe BenSalah Olmarcom: Atlanta assurances, Comptoir métalurgique, Otis Maroc, Oulmes, Sanad, Smdc, Orbonor,

    Groupe ElAlami: Jacob Delafon, Snr, Aluminium du Maroc, Structal, Industube, Afric Industries

    Groupe Amhal: Omafu, Somepi, Tissir PrimaGaz, Jorfgaz

    Groupe Sekkat : Ingelec, 10 Rajeb, Maghreb Steel.

    Source: Happyknowledge.com

    Le célèbre magazine américain Forbes vient de publier son classement annuel des plus grosses fortunes en Afrique et il en ressort que 8 marocains figurent dans le palmarès. Il s’agit bel et bien du Roi Mohammed VI qui a été classé 5e plus grosse fortune du continent et homme le plus riche du Maroc avec une fortune qui s’élève à 5,7 milliards de dollars, suivi de Othmane Benjelloun et de Aziz Akhannounch.

    Sans plus tarder voici les 8 plus grosses fortunes du Maroc :

    Le Roi Mohammed VI

    Fortune : 5,7 milliards de dollars

    Othman Benjelloun – Président de la BMCE.

    Fortune : 2,1 milliards de dollars

    Aziz Akhannouch – Ministre de l’agriculture, PDG de Akwa Group

    Fortune : 1,4 milliard de dollars

    Mohamed Bensalah – PDG du groupe marocain Holmarcom

    Fortune : 800 millions de dollars

    Le défunt Miloud Chaabi – Patron de Ynna Holding

    Fortune : 800 millions de dollars

    Anas Sefrioui – PDG du Groupe de promotion immobilière Addoha Douja 

    Fortune : 650 millions de dollars

    Moulay Hafid Elalamy – Ministre de l’Industrie, des telecommunications, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique et PDG du groupe SAHAM

    Fortune : 620 millions de dollars

    Ali Wakrim – Fondateur et Vice-DG de Akwa group

    Fortune : 450 millions de dollars

    Tags: Maroc, Makhzen, fortune, Forbes, riches,

  • Les USA sur la justice au Maroc : « Indépendance zéro » en politique et en liberté de presse

    Dans un câble envoyé le 24 août 2009, le numéro 2 de l’Ambassade des Etats-Unis à Rabat, Robert Jakcon, affirme que la justice n’est pas indépendante et ne jouit pas de la confiance publique. Elle est même une entrave au développement du pays.

    El País, 20/12/2010

    Le manque d’indépendance de la justice entrave le développement marocain

    « D’autres pays ont recours à l’armée ou à la police pour contrôler la politique, mais au Maroc, nous utilisons le système judiciaire »

    La justice au Maroc n’est pas indépendante et les magistrats sont souvent incompétents. La mauvaise performance du Troisième Pouvoir est un « obstacle au développement du pays ». « L’utilisation systématique de l’appareil judiciaire pour atteindre des objectifs politiques sape également les efforts louables pour promouvoir la réforme de la justice et la transparence. »

    Après avoir consulté plusieurs personnalités et experts, y compris des juges et des procureurs en activité, l’ambassade des États-Unis à Rabat a dressé, fin août dernier, une sombre description du fonctionnement de la justice au Maroc. Abelaziz Nouyidi, avocat et défenseur des droits de l’homme, résume une opinion généralisée: « Lorsqu’il s’agit de politique, l’indépendance [de la justice] est égale à zéro. » Lorsqu’il est question de presse, l’indépendance est égale à zéro. Dans les autres cas, il y a plus de place pour l’indépendance, mais pas beaucoup. « 

    Nouyidi se souvient qu’il était dans le bureau d’un juge lorsqu’il a reçu un appel du ministère de l’Intérieur. Le magistrat a expliqué au téléphone qu’il a obéït: « La sentence a été ce que vous vouliez ». Plus dure encore, un procureur a confessé à l’ambassade américaine: « D’autres pays ont recours à l’armée ou à la police pour contrôler la politique, mais au Maroc, nous utilisons le système judiciaire. »

    Arrêté après avoir gagné aux urnes

    De nombreux exemples le corroborent. Said Yabou, du parti Istiqlal dirigé par le Premier ministre, a été élu en 2009 par les conseillers de Youssoufia, banlieue de Rabat, face à un candidat du Parti pour l’Authenticité et la Modernité fondé par Fouad Alí Himma, grand ami du roi Mohamed VI. . Immédiatement après avoir remporté le vote, Yabou « a été arrêté, transgressant la procédure judiciaire et inculpé de fraude ». « Il a rapidement été déclaré coupable, condamné à deux ans de prison et a perdu » le poste de maire. Ce qui s’est passé « montre comment le système judiciaire peut être utilisé pour atteindre des objectifs politiques », indique le rapport de l’ambassade.

    Pour convaincre les juges de suivre les instructions, le ministère de la Justice « n’a pas de déranger » l’équivalent marocain du Conseil général de la magistrature en Espagne. « Si le ministère veut punir un juge pour son indépendance (…), il suffit de le nommer dans une position non désirée, quelque part dans le désert, et de l’empêcher de gravir les échelons », explique un magistrat.

    « La capacité du ministère de la Justice à promouvoir ou à transférer les juges les empêche de contredire les instructions de l’autorité même lorsque la sentence qu’ils étaient sur le point de prononcer est conforme à la loi », écrit le Chargé d’Affaires. Le ministre de la Justice, Mohamed Taieb Naciri, est également un ministre appelé de « souveraineté », c’est-à-dire nommé directement par le roi Mohamed VI.

    Non seulement le ministère de la Justice exerce une influence sur les juges, mais la Cour suprême et ceux qui « ont accès ou les amis du palais royal », assure l’avocat Abelaziz Nouyidi. Le degré de perversion de la justice est tel que « lorsque les juges ne reçoivent pas d’instructions explicites au sujet d’une affaire, ils agissent généralement dans le sens des préférences du ministère », a déclaré l’avocat Nouyidi.

    Des juges dociles

    Non seulement le poids décisif du ministère nuit à l’indépendance des juges. Filali Meknassi, de la branche marocaine de Transparency International, « souligne que la propension croissante à la corruption a rendu les juges dociles et ne se plaignent pas lorsqu’ils reçoivent des instructions d’en haut ». À la fin de sa carrière, un juge peut percevoir 3.050 euros par mois, mais ce salaire n’est pas lié au magnifique train de vies dont jouissent de nombreux magistrats, explique Meknassi de Transparency International.

    Enfin, l’incompétence des juges est un autre obstacle qui entrave leur indépendance. Un magistrat a reconnu aux diplomates américains qu ‘ »un nombre étonnamment élevé de juges ne connaissent pas suffisamment la législation pour l’appliquer correctement (…) ». Ils utilisent les directives du ministère de la Justice comme une « béquille » pour compenser leurs carences.

    Bien que le rapport ne le rappelle pas, l’absence pendant de longues années d’entreprises de construction espagnoles au Maroc a pour origine une décision de justice. En 1996, l’Autorité portuaire marocaine a confié à FCC la construction à Agadir d’un quai, l’extension d’un autre et un contre-pilier pour un montant de 20 millions d’euros financé par un bon prêt espagnol.

    En 1998, alors que 80% du contrat était exécuté, le ministère des Travaux publics marocain avait mis en doute la stabilité des quais, ce que FCC nie, a paralysé le travail et confisqué le matériel. La société espagnole a poursuivi l’Autorité des ports pour rupture de contrat devant le tribunal administratif d’Agadir et a été condamnée à une amende de 11 millions d’euros en 2001. Le verdict a provoqué la fuite des entreprises de construction espagnoles.

    L’ambassade américaine a également reproché au ministère de la Justice de s’être adapté, entre 2003 et 2008, à « la présence croissante des salafistes [islamistes radicaux] dans les prisons, leur garantissant de plus en plus de privilèges », selon un rapport exhaustif de mai 2009. L’évasion, en avril 2008, de neuf prisonniers islamistes concernés de la prison de Kenitra a incité le roi à transférer l’administration pénitentiaire du ministère de la Justice à la présidence du gouvernement, ce qui, dans la pratique, l’a rendu encore plus dépendant du palais, et il a désigné un ancien directeur de la police, Moulay Hafid Benhachem.

    Trafics dans les prisons

    Il a « mis fin à la politique d’apaisement avec les prisonniers salafistes – concentrés à Tétouan, Salé et Casablanca – qui avaient obtenu des privilèges sans précédents », rappelle le rapport. Malgré tout, « ils ont toujours un accès facile aux téléphones portables » et profitent des trafics dans la prison. « Avec le soutien de Mohamed VI et un budget plus généreux, Benhacem a amélioré la sécurité, augmenté les rations alimentaires et lancé un ambitieux programme de construction de bâtiments bien que les problèmes persistent », souligne l’ambassade.

    Quels sont les problèmes? Il y a un an, il y avait 60 000 prisonniers dans les 59 prisons marocaines, – environ un millier d’islamistes -. Ils disposaient de 1,6 mètre carré par personne alors que l’objectif était de l’étendre à trois mètres. Les normes internationales stipulent neuf mètres par condamné. L’Etat marocain a dépensé 0,75 centimes d’euros par jour pour chaque prisonnier. Près de la moitié des prisonniers étaient en détention préventive. D’où le surpeuplement atténué seulement par les grâces massives accordées par Mohamed VI à l’occasion des grandes fêtes religieuses.

    Tags : Maroc, justice, juges, Wikileaks, Abdelaziz Nouyidi,

  • Ali Aarrass : torturé au Maroc et abandonné par la Belgique

    Ali Aarrass : quand la Belgique abandonne certains de ses citoyens…

    Abdellah BOUDAMI

    Source: Politique, 6/01/2012

    Jeudi 24 novembre 2011, Ali Aarrass se tient seul devant ses juges. C’est alors la neuvième audience de son procès, au Tribunal de Rabat. Et c’est à ce moment, alors que ses avocats et ses proches se sont retiré le temps d’une pause, que le verdict est prononcé : il est condamné à quinze ans de prison. Ne comprenant pas l’arabe, ce n’est que lorsque ses avocats le rencontrent qu’il prend la mesure de l’injustice de la peine. En effet, Ali Aarrass est innocent… Rappelons les faits qui jalonnent cette saga politico-judiciaire et qui ont mené Ali Aarrass de la prison espagnole à la torture marocaine, en passant par l’indifférence belge.

    Arrestations et non-lieu

    Ali Aarrass est né en 1962 à Melilla, une des deux enclaves espagnoles au Maroc (avec Ceùta), et est arrivé en Belgique en 1977, où il obtient la nationalité belge La nationalité marocaine étant inaliénable, tout Marocain qui acquiert la nationalité belge devient automatiquement belgo-marocain, indépendamment de sa propre volonté. Ce n’est qu’en 2005 qu’il retourna vivre auprès de son père, à Melilla.

    Durant ces longues années passées en Belgique, Ali effectua son service militaire et travailla dans plusieurs secteurs avant d’ouvrir son propre commerce, une papeterie à Bruxelles. Très apprécié, honnête et généreux, c’était un homme respecté dans le quartier. C’est donc comme un coup de tonnerre que sonna l’annonce de son arrestation en Espagne, en novembre 2006. Relâché sous caution, et faisant l’objet d’une enquête pour trafic d’armes, il fut arrêté à nouveau, en avril 2008, sur base d’éléments provenant de la justice marocaine.

    “Absolument rien n’a été fait au niveau du ministère des Affaires étrangères pour sauver le citoyen belge.”

    Cette dernière lança plusieurs mandats d’arrêts internationaux, et les justifia en invoquant des preuves émanant d’interrogatoires dans le cadre de l’affaire Belliraj, un Belgo-Marocain comme Ali Aarass, qui est accusé d’avoir commandité des attentats.

    Le procès Belliraj ayant été cette farce que l’on sait (on a pu voir dans les câbles Wikileaks que, aussi bien du côté américain que belge, il n’y avait pas de doutes quant au caractère inique du procès Belliraj, sans compter les accusations de torture), la justice belge refusa d’extrader les hommes arrêtés en Belgique. L’Espagne diligenta une enquête sous la direction du célèbre juge Baltazar Garzon, connu pour sa rigueur et son inflexibilité. Il ne trouva absolument aucun fait à charge de Ali Aarrass et délivra un non-lieu en mars 2009.

    Pourtant, et c’est ce qui causait la perplexité de ses proches et de ses avocats, Ali Aarrass était maintenu en détention, en isolement, et la justice espagnole délégua au Conseil espagnol des ministres la décision de l’extrader ou pas vers le Maroc. Le Conseil postposa cette décision jusqu’en novembre 2010.

    Extradition et torture

    Malgré les grèves de la faim et les protestations (la campagne « Free Ali » se mit doucement en place et tenta de sensibiliser citoyens, médias et politiques à propos de l’affaire), le Conseil des ministres en Espagne décida, le 19 novembre 2010, d’accepter d’extrader Ali Aarrass vers le Maroc. Tout de suite, ses avocats portèrent l’affaire au niveau de l’ONU, laquelle décida, via son Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, de demander la suspension de l’avis d’extradition.

    Passant outre, l’Espagne extrada Ali Aarrass le 14 décembre 2010, sans même que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. En effet, c’est par la presse qu’ils furent mis au courant. Ali Aarrass disparut de longues semaines, sans que personne ne sache où il se trouvait… L’attitude du gouvernement belge est sidérante. Absolument rien n’a été fait au niveau du ministère des Affaires étrangères pour sauver le citoyen belge.

    Dans un premier temps, lorsqu’Ali Aarrass était en Espagne, la Belgique justifiait son inaction dans le dossier par le fait que l’Espagne est un État démocratique et qu’il fallait donc lui faire entière confiance. Dans un second temps, après l’extradition au Maroc, l’État belge invoqua la loi selon laquelle un citoyen ayant la double nationalité, lorsqu’il met les pieds dans le pays de son autre nationalité, ne reçoit aucune aide consulaire ou action particulière du gouvernement belge. Les réponses (ou non-réponses, le plus souvent) de Steven Vanackere sont restées cohérentes tout au long des interpellations (à l’instar de celle de Zoé Genot du groupe Ecolo- Groen !) : il refusa d’agir.

    “Et c’est cette question de la double nationalité que soulève avec encore plus d’acuité l’affaire Aarrass.

    Dans la mesure où il était certain que Ali Aarrass allait subir des tortures au Maroc, et que par conséquent des droits humains fondamentaux allaient être bafoués, on peut se poser la question de la pertinence, dans le chef de l’État belge, à mettre en balance d’une part une loi sur l’aide consulaire qui date du XIXe siècle, et d’autre part des droits humains élémentaires. Tabassages en règle, viols à l’aide de bouteille, chocs électriques, privations de sommeil, injections de produits chimiques, rien ne sera épargné à Ali Aarrass. Il sera forcé et contraint de signer des aveux (en arabe !) dans lesquels il est censé reconnaître, après quelques jours d’interrogatoires, des faits qu’il avait pourtant niés pendant plus de trois ans.

    En avril 2011, commença alors un procès-farce parsemé de vices de procédure et de manquements flagrants aux droits de la défense : les pièces du dossier qui sont à sa décharge seront escamotées, les plaintes pour torture n’aboutiront pas, la conversation téléphonique dans laquelle Belliraj innocente Ali Aarrass n’apparaîtra jamais, la confrontation d’Ali Aarrass avec un autre accusé censé avoir prononcé son nom lors des interrogatoires, confrontation durant laquelle cet accusé nie le connaître, sera écartée sans plus de détails… Et les plaidoiries pourtant brillantes des avocats d’Ali Aarrass resteront lettre morte. Ainsi, après être passé par la sinistre DST marocaine, Ali Aarrass vécut aussi la triste réalité des procès politiques au Maroc : des juges d’instruction à la botte du pouvoir et des audiences de procès toujours reportées, afin de fatiguer la campagne « Free Ali » et de saper les ressources – financières et morales – des amis solidaires d’Ali Aarrass. Tout ceci, sous l’oeil complice des autorités belges et européennes…

    L’indifférence des autorités

    Parmi les quelques soutiens qu’a reçus Ali Aarrass au long de son calvaire figure l’appel du citoyen belgo-turc Bahar Kimyongür. Ce dernier sait fort bien de quoi il parle, puisqu’il a souffert également du piège de la double nationalité. En effet, pour permettre l’extradition vers la Turquie de Bahar Kimyongür, les autorités belges avaient orchestré en 2006 une machination visant à le faire arrêter aux Pays-Bas, où il n’aurait plus pu bénéficier de la protection que lui conférait en Belgique sa nationalité belge. Et c’est cette question de la double nationalité que soulève avec encore plus d’acuité l’affaire Aarrass.

    En effet, chez nombre de Belgo-Marocains, on a le sentiment prégnant d’être traité comme des citoyens de seconde zone, ne bénéficiant pas des mêmes droits que les Belges « de souche ». Dans un contexte marqué par une islamophobie rampante, par des thèses racistes de plus en plus assumées et relayées, par une guerre « antiterroriste » qui justifie les lois d’exception, la figure du bouc émissaire arabo-musulman qui ne peut pas jouir pleinement de sa citoyenneté interpelle nombre de Belges, notamment ceux qui sont issus de l’immigration. L’indifférence des autorités belges depuis le début des événements ne peut que conforter cette impression.

    Tags : Maroc, Belgique, Ali Aarrass, torture, terrorisme, Belliraj, Espagne,

  • Maroc : la réapparition de Lalla Salma dans la presse de ce matin

    Dans El Confidencial, l’ancien correspondant d’El País à Rabat, Ignacio Cembrero qualifie la réapparition de la princesse Lalla Salma de « double message rassurant que le Palais royal du Maroc a voulu envoyer après presque treize mois du divorce royal ».

    « Pour ceux qui avaient encore des doutes, l’absence de la princesse lors de la visite d’État, à la mi-février, du roi et de la reine d’Espagne au Maroc, prouve qu’elle ne fait plus partie de la famille royale » a-t-il ajouté, soulignant que « treize ans auparavant, lors de la visite des rois Don Juan Carlos et Doña Sofía, elle était omniprésente ».

    M. Cembrero rappelle que « depuis 2017, elle n’a jamais été vue en public avec son fils, le prince héritier Moulay Hassan, âgé de 15 ans ».

    Le magazine marocain Tel Quel se demande « Que fait Lalla Salma depuis sa disparition de la scène médiatique ? » et il promet des « révélations sur sa mystérieuse disparition médiatique ».

    Pour le magazine people britannique Royal Center, « ce n’est pas un hasard si la princesse, qui est très aimée au Maroc, a été vue deux fois ce mois-ci après deux ans d’absence. Les médias internationaux, dont Royal Central, se sont demandé où elle se trouvait depuis des mois. Le roi Felipe et la reine Letizia d’Espagne se sont rendus au Maroc pour une visite d’Etat au mois dernier, suivis d’une visite du duc et de la duchesse de Sussex. C’est sans aucun doute une réponse du palais pour calmer les médias et la spéculation ».

    Selon El Español, « l’ex-princesse était accompagnée de membres de sa famille dans une Mercedes blanche, sans protocole, mais sous surveillance stricte de la gendarmerie royale. Cela a été considéré comme une inauguration du centre (centre d’oncologie de Beni Mellal,ndlr) car c’est la première visite qu’ils ont reçue depuis l’achèvement des travaux ».

    D’après le site sénégalais Afrik.com, « au Maroc, il ne fait aucun doute que les deux enfants de Mohammed VI, notamment Lalla Khadija et Moulay El Hassan sont dans la tourmente après la disparition annoncée de leur mère Lalla Salma, suite à son divorce avec le souverain ».

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, presse, réapparition, Beni Mellal, centre d’oncologie,

  • Les deux apparitions de Lalla Salma pour transmettre une apparence de normalité

    Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 13/04/2019

    Double message rassurant que le Palais royal du Maroc a voulu envoyer treize mois après l’annonce du divorce royal

    La princesse Lalla Salma, ex-épouse de Mohamed VI, entretient des relations étroites avec ses enfants et continue de se consacrer à la lutte contre le cancer. C’est le double message rassurant qui a été envoyé par le Palais royal du Maroc presque treize mois après l’annonce le 21 mars 2018, en exclusivité, par le magazine espagnol ‘Hola!’, du divorce du couple royal marocain.

    L’information, réitérée à plusieurs reprises par le même hebdomadaire, n’a jamais été démentie par la Maison royale marocaine, qui entretient des relations étroites avec ‘Hola!’, qui publie une édition francophone au Maroc. Pour ceux qui doutaient encore de l’absence de la princesse lors de la visite d’Etat, à la mi-février, du roi et de la reine d’Espagne au Maroc prouve qu’elle ne fait plus partie de la famille royale. Treize ans auparavant, lors de la visite des rois Don Juan Carlos et Doña Sofía, elle était omniprésente.

    Qu’est-il arrivé à Lalla Salma?

    C’est une question récurrente que bon nombre de médias se sont posée depuis sa dernière apparition publique, le 12 décembre 2017, à l’occasion de l’inauguration au Musée d’Art Contemporain de Rabat d’une exposition du peintre Mohamed Amine Demnati. Depuis lors, circulent toutes sortes de rumeurs infondées.

    Lalla Salma, 40 ans, a visité mercredi dernier pendant environ deux heures le centre de cancérologie de Beni Mellal, situé au centre du Maroc, inauguré au début de l’année et qui devrait traiter environ 3.000 patients par an. Elle a conversé avec l’équipe médicale et des malades, selon le journal digital marocain ‘Goud’, qui est généralement élaboré depuis les îles Canaries. Le journal a également publié une photo de la princesse entourée de médecins et d’infirmières.

    Une semaine auparavant, Lalla Salma était également avec sa fille Khadija, âgée de 12 ans, dans le lieu le plus animé et le plus touristique du Maroc, la place Jemaa el Fna de Marrakech. Elles se sont assises, accompagnées de quelques camarades de classe de la jeune princesse, dans un local qui prépare des brochettes et elles ont dégusté des escargots, selon d’autres clients de l’établissement qui a été entouré de gardes du corps. Depuis 2017, elle n’a jamais été vue en public avec son fils, le prince héritier Moulay Hassan, âgé de 15 ans.

    Ses mouvements et ses voyages sont soumis à l’autorisation du monarque alaouite

    Ces derniers ont sommé le reste des clients de ne pas prendre de photos, mais certains n’ont pas respecté la directive. Grâce à cela, cet autre journal digital, «Rue 360», a publié trois instantanées de mauvaise qualité dans lesquels Lalla Salma est reconnaissable par ses cheveux roux. La photo collective du centre oncologique n’aurait pas dû être diffusée non plus, mais quelqu’un l’a filtrée à la presse.

    Preuves graphiques

    Avec ou sans photo, il est clair que le Palais royal marocain a autorisé la diffusion de la nouvelle de ces deux activités de celle qui a été pendant 16 ans l’épouse de Mohamed VI. Sans aucun doute, l’objectif est de faire taire les mauvaises langues sur le sort de Lalla Salma depuis le divorce. Mais la présence de la princesse, si elle maintient toujours le titre qui lui a été octroyé en 2012, à Marrakech ou à Beni Mellal, ne veut pas dire qu’elle peut se déplacer en toute liberté. Ses mouvements et ses voyages sont soumis à l’autorisation du monarque alaouite.

    Les fuites ne précisent toutefois pas la relation que la princesse entretient avec la fondation de lutte contre le cancer qu’elle préside théoriquement et qui porte son nom. La web de la fondation n’énnonce pas la visite au centre d’oncologie de Beni Mellal. Dans les quelques activités menées par la fondation depuis fin 2017, de la journée dédiée aux bénévoles à la signature d’une convention avec l’Institut Marie Curie, sa présidente n’apparaît jamais. Le visage le plus visible est celui de Latifa el Abida, sa secrétaire général.

    Au Maroc, il y a actuellement dix centres oncologiques, presque tous publics, qui traitent les patients qui souffrent de cancer. Le dernier est celui de Beni Mellal et Lalla Salma a été l’une de ses promoteurs. En octobre 2015, elle a organisé un gala à Marrakech avec lequel elle a collecté des fonds. Le mois d’après, la Fondation Lalla Salma a signé un accord avec le ministère de la Santé et le conseil régional des élus de la région de Beni Mellal pour la construction de ce centre oncologique qu’elle a, enfin, visité mercredi.

    Source: El Confidencial

    Traduction non officielle de Maghreb Online

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, centre oncologique, Beni Mellal, Goud,

  • Maroc : La suisse jette deux de ses ressortissants aux chiens

    La justice des Pays Bas et de la Belgique s’est opposé à la déportation au Maroc d’anciens terroristes qui ont purgé leur peines parce qu’au Maroc ils risquent d’être torturés et  les condamnations de la justice marocaine sont basées sur des confessions obtenues par la force.

    C’est un fait connu, le système judiciaire marocain souffre de manque d’indépendance et continue d’être un obstacle face aux efforts de réforme et développement du pays. Les juges n’ont pas la moindre indépendance du Ministère de Justice, et les responsables du ministère utilisent l’intervention directe, les expectatives dans la carrière et la pression politique pour influer sur les décisions. Il est souvent manipulé par le pouvoir à des fins politiques et géopolitiques. Si dans certains pays, le pouvoir utilise  l’armée ou la police pour contrôler les politiques, au Maroc, il utilise le système judiciaire. C’était le cas dans le dernier procès des activistes rifains qui ont pris des peines de 20 ans pour avoir revendiqué un hôpital d’oncologie et une université dans la ville d’Al Hoceima.

    Les machinations politiques et mises en scène visaient les politiques et journalistes en particulier. Des enjeux géo-politiques ont poussé le pouvoir marocain à ajouter une nouvelle victime : des ressortissants européens.

    Dans le cadre de l’instrumentalisation de la menace terroriste, deux ressortissants suisses ont été emprisonnés. L’un d’eux vient d’être condamné à 10 ans de prison sur la base d’un récit qui n’est accompagné d’aucune preuve matérielle.

    Le jeune suisse, Nicholas P., va passer 10 ans de prison dans des conditions épouvantables : mauvaise nourriture, hygiène précaire, au milieu de dangereux criminels… pour la simple raison d’avoir été lâché par son pays natal, la Suisse.

    Ce jeune n’a rien fait. Par conséquent, sa place n’est pas en prison au Maroc. Dix ans de prison risquent de ramollir son cerveau, détruire à jamais sa vie, écraser son moral et périr sous l’effet de la dépression et l’angoisse, et finira, probablement, par se donner la mort.

    Son pays d’origine doit exiger la vision de son dossier et l’évaluation des preuves qui ont conduit à sa condamnation. C’est la moindre des choses.

    Tags : Maroc, Suisse, terrorisme, instrumentalisation, menace terroriste, touristes scandinaves,