Catégorie : Maroc

  • Comment les médias pro-gouvernementaux du Maroc utilisent les “fake news” pour cibler et faire taire les militants rifains

    Le militant emprisonné Nasser Zefzafi diffamé par les médias marocains

    Cet article est le premier d’une série de deux sur la répression des médians et les “infox” au Maroc. Il a été écrit en collaboration avec Access Now.

    En septembre 2018, Nasser Zefzafi, le leader emprisonné du mouvement protestataire Hirak dans la province du Rif, a été nominé pour le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen. Cette récompense annuelle a été créée en 1988 pour honorer les personnes ‘’qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’homme dans le monde’.’

    Zefazfi purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour son rôle de meneur dans les manifestations du Hirak. Le mouvement contestataire a commencé à gagner du terrain après la mort de Mohsin Fekri, un vendeur de poissons dont la marchandise avait été confisquée par la police à Al Hoceima le 29 octobre 2016. Quand le jeune homme avait tenté de récupérer son poisson, il avait été happé par la benne d’un camion de ramassage d’ordures.

    Zefzafi était sur la liste des trois finalistes du Prix Sakharov, mais ce n’est pas lui qui l’a remporté. Le prix a été attribué au cinéaste et écrivain ukrainien Oleg Sentsov.

    Après l’annonce du lauréat le 25 octobre, le site marocain d’information Cawalisse publia un article inventé prétendant que le parlement européen “retirait le nom de Zefzafi de la liste des lauréats’’ parce qu’il était un “criminel sans rapport avec les droits humains”.

    Capture d’écran de l’article fabriqué de Cawalisse prétendant que le Parlement européen avait qualifié Zefzafi de ”criminel’.

    L’article (qui n’indique pas de nom d’auteur) affirme que “un groupe de lobbies internes au Parlement européen, dont ceux qui soutiennent les séparatistes du Polisario et ceux qui sont embauchés par les gangs de la drogue, ont fait pression sur le comité du prix pour le décerner à Zefzafi et donner à ses crimes le label de la protection des droits”.

    L’article est faux du début à la fin. Il est basé sur des faits fabriqués et des théories complotistes. Le Parlement européen n’a jamais affirmé que Zefzafi était un criminel, ni n’a retiré son nom “de la liste des lauréats”. Il n’a tout simplement pas été choisi pour remporter le prix. En réalité, et pour commencer, il n’existait pas de “liste des lauréats”, mais un unique récipiendaire, Oleg Sentsov.

    Le mouvement populaire du Rif et sa répression

    Les manifestations hebdomadaires de protestation contre la stagnation socio-économique et les fonctionnaires corrompus dans la région du Rif, longtemps négligée par le gouvernement central, étaient persistantes jusqu’à ce que les autorités lancent une violente répression en juin 2017, avec l’arrestation de plus de 400 activistes et manifestants.

    Le gouvernement ignora les revendications des protestataires, qui incluaient la fin de la corruption et l’amélioration des infrastructures. Au lieu de quoi les protestataires furent étiquetés ‘’séparatistes’’ et accusés d’être des agents de l’étranger essayant de déstabiliser le Maroc. Les tentatives documentées de les censurer comportaient l’interruption des connexions internet pendant les manifestations.

    Le 26 juin 2018, le tribunal de première instance de Casablanca déclara coupables 53 personnes liées au mouvement protestataires, dont les leaders du mouvement, d’une série de charges comprenant l’incendie volontaire, la rébellion, les dommages à la propriété publique, l’organisation de manifestations non autorisées, et l’atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Les condamnations s’étagèrent entre un et vingt ans de prison.

    En août 2018, le roi Mohammed VI gracia 184 activistes du Hirak, parmi lesquels les 11 arrêtés lors de la répression du juin 2017. Les autres restent derrière les barreaux.

    Ceci n’est pas le seul article publié par les médias pro-gouvernementaux pour diffamer Zefzafi, et ce dernier n’est pas le seul militant du Hirak ciblé par de telles opérations. A mesure que le mouvement croissait, les médias alignés sur le pouvoir, et les soutiens de celui-ci, ont lancé des campagnes diffamatoires en ligne pour discréditer le mouvement, accusant ses meneurs d’être des “traîtres”, des “corrompus”, ou encore des “terroristes”, façon de les dissuader de mener à bien leur protestation. Le procès et l’emprisonnement des militants n’ont pas mis fin aux campagnes de désinformation.

    Nawal Benaissa, une autre figure de proue du mouvement Hirak, a été poursuivie et condamnée à 10 mois d’emprisonnement pour les déclarations qu’elle a publiées sur son compte Facebook entre juin et août 2017, dans lesquelles elle appelait les habitants d’Al Hoceima à se joindre aux manifestations. Dès qu’elle avait rejoint le mouvement, des infox se sont mises à apparaître dans la presse locale et les médias sociaux la dénonçant comme “agente qui travaille pour les ambassades” et recevant des fonds de pays étrangers pour répandre la violence et déstabiliser la région.

    Un journaliste marocain qui a souhaité garder l’anonymat pour protéger sa sécurité a confié à Access Now que l’utilisation par les autorités marocaines de campagnes de diffamation pour intimider et discréditer les opposants et les militants indépendants a débuté en 2011 pendant les soulèvements arabes.

    “Faits et événements peuvent être créés comme éléments d’un montage, ou, dans certains cas les faits peuvent être réels, mais profondément déformés et présentés avec l’intention de discréditer la cible”, explique-t-il.

    Il a ensuite détaillé que les thèmes récurrents dans ces histoires falsifiées visant à “diffamer les organisations et individus qui ne sont pas loyaux au système politique en place” sont le sexe et la moralité, et la rémunération de services rendus à des intérêts étrangers. Plusieurs articles d’infox de médias pro-gouvernementaux affirmaient que Zefzafi et son père étaient payés pour déstabiliser le Rif et le Maroc.

    Le harcèlement ciblé des militants du Hirak est une preuve supplémentaire que si l’internet peut fournir une plateforme aux marginalisés, il peut aussi faciliter leur persécution. Le coût potentiel de cette diffusion instantanée de la désinformation est douloureusement démontré par le bâillonnement des activistes du Hirak et le déclin de leur mouvement dont le seul tort était de combattre pour les droits fondamentaux.

    Global Voices, 4 avr 2019

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, fake news, désinformation,

  • Le grand revirement du ministre de la Justice du Maroc

    Orilla Sur, 25 sept 2013

    Ignacio Cembrero

    Le journaliste marocain indépendant Ali Anouzla est envoyé en prison accusé d’encourager le terrorisme.

    “Nous sommes toujours en désaccord avec la loi” antiterroriste. Moustapha Ramid, 54 ans, alors président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD, islamiste modéré), répétait sans cesse cette phrase le mercredi 21 mai 2003 dans son bureau à Casablanca. « Nous assistons à une régression politique», ajoutait-il. C’est ce jour-là que je l’ai connu. Je l’ai interviewé pour El País.

    Cinq jours auparavant Casablanca avait été ensanglantée par le plus brutal attentant qu’ait subit le Maroc : 45 morts, dont douze terroristes. Le gouvernement de Driss Jettou voulait faire approuver au Parlement une nouvelle loi bien plus répressive. Le PJD s’y opposait même si finalement, craignant de se faire mettre hors la loi, il a voté en sa faveur.

    A peine sorti de son bureau Ramid m’a appelé pour me demander d’y revenir. Il m’a alors présenté à Eva María Montfort, une espagnole convertie à l’islam qui avait épousé Bouchaib Maghder, un marocain pieux résident en Espagne. Maghder avait été arrêté à Tanger en janvier 2003. Il fût condamné pour terrorisme en juillet de cette année dans le cadre des grands procès collectifs qui ont eu lieu après les attentats.

    « Son dossier est vide ; il n’y a pas la moindre preuve solide contre lui », insistait Ramid. Il disait d’ailleurs la même chose de la plupart des clients qui peuplaient sa salle d’attente, presque tous des parents de présumés terroristes islamistes que Ramid a défendu comme avocat, un métier qu’il exerçait quand il n’était pas au Parlement. « Vous devez parler d’Eva et de son mari dans votre journal », répétait-il.

    Depuis cette première rencontre je l’ai revu plusieurs fois lors de mes séjours au Maroc. A part les prisonniers islamistes Ramid défendait aussi les journalistes indépendants victimes, selon lui, d’un code de la presse « liberticide ». Déjà en janvier 2001 il s’était était allé manifester sa solidarité avec Aboubakr Jamai, directeur de l’hebdomadaire Le Journal qui venait d’être interdit. Jamai faisait une grève de la faim pour obtenir un récépissé et pouvoir sortir une nouvelle publication.

    Ramid est devenu ministre en janvier 2012 et il a alors changé son fusil d’épaule. C’est en vertu de la loi antiterroriste qu’il avait tant décriée qu’un procureur a ordonné, le mardi 17 septembre, à la police judiciaire l’arrestation d’Ali Anouzla, directeur du site d’information indépendant Lakome qui avait mis en ligne la première vidéo consacrée au Maroc d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Il signalait d’ailleurs que le document, fort intéressant, était de la pure propagande terroriste.

    Depuis sa parution Lakome avait eu bon nombre de scoops qui dérangent notamment sur la grâce royale octroyée en juillet au pédophile espagnol Daniel Galvan. Fahd Iraqi, éditorialiste de l’hebdomadaire Tel Quel, interprète comme beaucoup d’autres au Maroc le « scandale Anouzla » comme une « vendetta des faucons du régime contre une plume qui fait grincer des dents ».

    Mardi soir, après une longue garde à vue, Anouzla a été envoyé à la prison de Salé accusé par le juge d’instruction d’apologie du terrorisme, incitation à l’exécution d’actes terroristes et assistance matérielle aux terroristes. Rien que cela ! Le ministère public est au Maroc bien plus dépendant du ministre de la Justice qu’il ne l’est dans la plupart des pays européens. Ramid a-t-il rejoint les faucons ?

    J’avais, moi-aussi, mis sur mon blog la vidéo car AQMI y parlait d’émigration des Marocains vers l’Espagne la déconseillant aux jeunes Marocains. J’ajoutais, dans le « papier » qui accompagnait le document, que le Maroc était le pays le plus épargné d’Afrique du Nord par les terroristes et cela grâce à l’efficacité de ses forces de sécurité et à ce que la monarchie marocaine, comme toutes les autres monarchies arabes, jouit d’une légitimité que n’ont pas les républiques balayées par le « printemps-arabe ».

    Malgré cela Ramid a annoncé, le mardi 17 septembre, qu’il allait faire un procès à mon journal en Espagne. Pourquoi n’en fait-il autant avec tous les sites américains, à commencer par SITE, qui ont eux aussi mis la vidéo en lignes ?

    Ramid est ministre de Justice mais un de ces anciens clients, Bouchaib Maghder, est toujours en prison. D’autres prisonniers islamistes ont été graciés par le roi avant ou après sa nomination comme ministre, mais pas Maghder. Et pourtant Ramid disait en 2003, comme d’autres avocats, qu’il était le plus innocent de ceux qui allaient passer devant le juge.

    Tags : Maroc, PJD, Mustapha Ramid, Islamistes, Islam, presse, Ali Anouzla, loi antiterroriste,

  • Maroc : 24 eurodéputés appellent à la libération des prisonniers politiques du Hirak rifain

    24 membres du Parlement européen appellent à la libération des prisonniers politiques du mouvement populaire du Rif.

    Dans une lettre adressée au ministre marocain de la Justice, Mohamed Aujjjar, le 2 avril 2019, des députés européen ont appelé à mettre fin aux souffrances du finaliste du Prix Sakharov, Nasser Zefzafi. Ils ont également appelé à la libération immédiate de tous les militants du Rif comme signe de bonne volonté.

    Ils mettent en exergue également dans la même lettre la souffrance des familles des prisonniers qui doivent parcourir des centaines de kilomètres pour voir leurs fils ou leurs maris dans les prisons.

    « Les Amis du Rif », groupe de soutien au Rif au sein de Parlement européen, en collaboration avec le groupe de lobbying du Rif, ont lancé cette initiative, qui fait partie d’une série d’initiatives visant à mettre la question du Rif à l’agenda politique du Parlement européen.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Makhzen, prisonniers politiques,

  • Maroc : Makhzen ou tumeur du Maroc

    La tumeur en question est une augmentation pathologique de la corruption, d’un enrichissement disproportionné de la famille royale ainsi que de hauts fonctionnaires civils et militaires.

    Cette tumeur est due à une prolifération de l’analphabétisme, l’illettrisme, l’émigration, d’un manque d’engagement politique et de revendications socioculturelles fortes de la population.

    Le but de cette tumeur qu’est le Makhzen, c’est de cancériser le Maroc en le tenant dépendant de sa volonté. Car le Makhzen, système féodal qui n’a plus lieu d’être au 21ème siècle, a limité la population au seul niveau d’avoir le souci du lendemain : nourrir sa famille, se vêtir … les éléments basiques d’une vie décente.

    Il est vrai que quand le lendemain n’est pas garanti sur des choses aussi simples que la nutrition, on est moins en crin à se révolter, militer etc… car les soucis sont autres. Le genre de souci qui vous paralyse et peu sont prêts à prendre le risque d’une balle perdue, d’un emprisonnement à vie qui pousserait au suicide.

    Le Makhzen est tel un désherbant qui veut assécher les racines, greffer sa propagande et rabaisser au rang de citoyens de seconde zone la grande majorité du peuple, suivant aveuglement sa doctrine et ayant peur de la répression.

    Changer et ne plus être sous l’emprise du Makhzen c’est partir, et s’en aller c’est traverser la méditerranée sans conditions d’âge et de sexe car au fond tout le monde veut s’enfuir. A chaque tumeur son hémorragie, celle des marocains est l’émigration.

    Où sont donc les infrastructures, les hôpitaux, les écoles et universités qui manquent tant dans ce pays ? Où est donc la rétribution de l’engagement de nos aïeux dans la libération du pays ? Etc…

    Tant de questions sans fin qui restent sans réponses puisque les marocains ignorent tout de leur passé, ils n’honorent même pas le sacrifice de ceux qui ont eu le courage de prendre les armes et de combattre l’ennemi chez lequel une partie d’eux vit aujourd’hui.

    Ils honorent un Roi qui commence tous ses discours par « Cha3biya l3aziz… », un pantin pour les grandes puissances occidentales qui convient pour l’instant, à croire que le Maroc est encore sous l’emprise du protectorat. Un Makhzen qui gave ses oies avec la rétrospective royale chaque jour au journal télévisé répétant sans cesse qu’il descend du prophète et qu’il est celui qui voit grand et qui fait tout pour ce pays.

    Quelle est au juste la légitimité de ce pouvoir ? Celui d’un Roi alaouite descendant du prophète !! Nous sommes des millions à descendre du prophète voire des centaines de million, est ce que pour autant nous avons le droit d’une quelconque autorité sur celui qui ne l’est pas…

    Il n’y a pas de changement sans révolution et de révolution sans pertes humaines. Ce qu’il manque aux marocains, c’est le courage dont ont su faire preuve ceux d’antan mais s’en souviennent ils donc ?

    Outre les belles plages, des paysages magnifiques, de la bonne cuisine… voici la réalité du Maroc, celle d’un pays où la populasse pourtant lasse de la précarité, ne peut décider librement et démocratiquement de son sort et celui de ses enfants.

    Ceux qui arrivent à s’organiser, militer etc… finissent par être manipulé soit de l’intérieur, soit de l’extérieur. Pire, même la corruption aide à les neutraliser car tout s’achète au Maroc. L’honneur et la fierté ne sont plus depuis que cette tumeur de Makhzen a prostitué la si belle femme vertueuse et pudique qu’était le Maroc, cela y a fort longtemps mais on s’en souvient plus car la maladie nous a fait perdre l’esprit.

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, corruption, népotisme, clientélisme, favoritisime, enrichissement illicite,

  • Maroc : Nasser Zefzafi nominé candidat au Prix Vaclav Havel 2019 des Droits de l’Homme

    Le leader du mouvement rifain Nasser Zefzafi à été nominé ce lundi par le groupe des amis du Rif au Parlement européen pour le Prix des Droits de l’Homme Václav Havel 2019 décerné chaque année par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Ce Prix, créé en 2013, vise à récompenser des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l’homme en Europe et au-delà du continent. Les candidats doivent avoir apporté une amélioration à la situation des droits de l’homme d’un groupe donné, contribué à révéler des violations structurelles à grande échelle de certains droits, ou mobilisé avec succès l’opinion publique ou la communauté internationale sur une cause particulière.

    La date limite de soumission des candidatures est fixée au 30 avril 2019. Les candidatures doivent être transmises à l’Assemblée parlementaire par voie électronique à l’adresse suivante : hrprize.pace@coe.int, en utilisant le formulairedisponible sur le site web du Prix. Elles doivent avoir obtenu au moins cinq parrainages et être soumises en anglais ou en français.
    Le Prix sera décerné le 30 septembre 2019 à Strasbourg.

    Depuis 2013, il a été attribué successivement à Ales Bialiatski (Bélarus), Anar Mammadli (Azerbaïdjan), Ludmilla Alexeeva (Fédération de Russie), Nadia Murad (Irak) et Murat Arslan (Turquie). L’année dernière, le Prix a été décerné à Oyub Titiev (Fédération de Russie), Chef du bureau de Grozny du Centre Mémorial des droits de l’homme en Tchétchénie.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, Prix Vaclav Havel,

  • Maroc – Algérie : Bouteflika, le cauchemar de Mohammed VI

    Dans ses dernières révélations, « WikiLeaks » rapporte que Mohammed VI et sa cour sont obsédés par tout ce qui concerne l’Algérie. Il est arrivé aux responsables marocains comme à cette personne qui a un marteau et qui, de ce fait, voit partout des clous.

    Le roi Mohammed VI et sa cour sont obnubilés par l’Algérie. Selon les dernières révélations du site « WikiLeaks », la préoccupation majeure de l’Armée royale concerne l’Algérie. Selon les documents de « WikiLeaks », l’Armée marocaine possède des « plans d’attaque d’urgence » et effectue des simulations stratégiques pour contrer un éventuel assaut algérien.De son voisin de l’Est, l’Algérie, Mohammed VI n’y voit que des menaces et se lance alors, dans une campagne de dénigrement international, particulièrement envers les Américains. En témoignent les documents irréfutables publiés par le site « WikiLeaks ».

    Dans ses notes, Rabat accuse l’Algérie de vouloir s’attaquer au Maroc, de refuser la collaboration sécuritaire, d’avoir favorisé la création d’« Al Qaîda » au Maghreb et, comble de la lubie royale, l’Algérie serait même sur le point de fabriquer la bombe atomique !

    C’est à peine si Rabat n’avait pas écrit que l’Algérie infestait la jeunesse marocaine par les tonnes de drogue qu’elle expédiait via les frontières. Dans leurs échanges avec les responsables américains en visite à Rabat, les officiels marocains accusent les Algériens de ne pas coopérer avec eux dans la lutte antiterroriste.Le directeur général pour la surveillance du territoire (services de renseignements intérieurs), Abdelatif Hammouchi, se livre d’une manière déconcertante aux Américains. Lors de la visite à Rabat de l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. « La coopération avec les Algériens est erratique » affirme Hammouchi. « Parfois ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu’il s’agit d’impasse. Ce sont des partenaires difficiles », ajoute Yassine Mansouri (chef de la direction générale des études et de la documentation, le service de contre-espionnage marocain), citant une note diplomatique du 31 juillet 2007, publiée par « WikiLeaks ».

    Plus tôt, la même année, le directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères Youssef Amrani, avait ainsi « suggéré que l’émergence d’+ Aqmi + était principalement due aux échecs du gouvernement algérien », rapporte une note du 18 mai. Une position que ne partagent visiblement pas les Etats-Unis qui défendent la politique antiterroriste de l’Algérie. A l’accusation de Amrani, un diplomate américain répond que « le + GSPC + a été forcé de s’associer avec + Aqmi + parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser ». Dans la même note, le diplomate américain constate que Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur, « s’est hérissé » lorsque les officiels américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte antiterroriste en Afrique du Nord. Les documents de « WikiLeaks » révèlent aussi que le Maroc soupçonne depuis longtemps l’Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire. Cette inquiétude a été rapportée dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères marocains, Omar Hilale, et l’ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Hilale affirme ainsi qu’ «un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc.

    Les diplomates américains en poste à Rabat évoquent « une armée marocaine minée par la corruption et la bureaucratie »

    « Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire, même s’il n’est que naissant ».« Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après », a-t-il dit, précise la note. Au cauchemar algérien s’ajoute l’épine du Sahara occidental. A une certaine période, près de 70% des effectifs des forces armées marocaines étaient déployés au Sahara occidental.Les masques sont tombés: il s’agit d’une armée d’occupation. Avec de pareilles révélations, il sera maintenant difficile au Maroc de justifier ses exactions et surtout les massacres que cette même armée vient de commettre au Sahara occidental. Par ailleurs, le site « WikiLeaks » a fait d’autres révélations, notamment le portrait peu flatteur que font d’elle les Américains. Dans un câble classé « secret » daté d’août 2008, les diplomates américains en poste à Rabat évoquent « une armée marocaine minée par la corruption et la bureaucratie, de faibles niveaux d’éducation dans ses rangs, une marginalisation politique, des équipements vieillissants et un déploiement de la plupart de ses forces dans le Sahara occidental ».

    Pour Bouteflika, la France tente de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc »

    Les quotidiens « El Pais (Espagne) » et « Le Monde (France) », montrent des divergences de vues importantes entre Alger et Rabat au sujet du conflit au Sahara occidental. Des divergences qui viennent s’ajouter à la mésentente totale entre le président Bouteflika et le roi Mohamed VI. « Si je pouvais résoudre le problème je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis » . Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », a déclaré le président algérien lors d’une rencontre. C’est ce qu’a déclaré en 2007 à Alger le président Bouteflika à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. Les Français, confiera le président Bouteflika lors d’une autre rencontre relatée par des diplomates américains, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit ». Selon lui, « la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ». Elle tente aujourd’hui de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc ». En février 2008, recevant un diplomate américain, le président algérien dénonce « le plan d’autonomie » voulu par Rabat à la place du referendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour lui, la proposition marocaine n’offre qu’un semblant d’autonomie. Les provinces algériennes ont d’avantage d’autonomie vis-à-vis d’Alger que ce que propose Rabat pour le Sahara occidental, a fait remarquer le président algérien. Une position réaffirmée, en novembre 2009, devant le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général William Ward. « Vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour la Palestine et un autre principe pour le Sahara occidental ».

    Doutes sur la zone de libre échange maghrébine- Bouteflika et Mohammed VI, distance et f roideur

    La zone de libre-échange maghrébine sera opérationnelle en 2011. L’annonce faite par le secrétaire général de l’« Union du Maghreb Arabe », Habib Ben Yahia aurait du soulever l’enthousiasme des médias maghrébins, elle les a laissé presque froids. Et pour cause. Une zone de libre-échange suppose un minimum de convergence politique qui n’existe pas. Les premiers documents « Wikileaks » sur les relations entre Alger et Rabat, sans faire de grosses révélations, le confirment. Les premières révélations de « Wikileaks » sur les relations algéro-marocaines, hormis certaines appréciations crues, confirment des positions connues. Les divergences entre l’Algérie et le Maroc sur le dossier du Sahara Occidental sont de l’ordre du fondamental et constituent un facteur bloquant.

    La distance est si grande entre les deux plus grands pays maghrébins qu’on voit mal comment une zone de libre-échange dans laquelle ils seraient inclus serait possible. Quand à l’idée d’une zone de libre-échange à quatre – Tunisie, Libye, Mauritanie sans le Maroc ou sans l’Algérie – aucun des pays de l’« UMA » ne se risquerait à l’accepter car elle passerait pour une prise de position inamicale vis-à-vis de « l’exclu ». Dans ce contexte, la zone de libre-échange annoncée risque de n’être qu’un autre texte juridique ou accord sans traduction concrète. A l’évidence, c’est cela le vrai objet de l’annonce de M. Habib Ben Yahia. La Convention sur la zone de libre-échange va être finalisée avant la fin de l’année par le groupe de travail installé lors de la 9e session du conseil des ministres maghrébins du Commerce, tenue en mai à Tripoli. Les sherpas ont donc travaillé et mis au point le document. Il lui restera à passer par les sas des ministres du Commerce des pays de l’« Union du Maghreb », puis aux ministres des Affaires étrangères. « La convention relative à la création de cette zone est fin prête et sera signée par les ministres du commerce des pays de l’UMA avant de la soumettre au Conseil des ministres des Affaires étrangères », a indiqué Habib Ben Yahia. Cela constituerait déjà un progrès si des pays comme l’Algérie et la Libye acceptent une zone de libre-échange qui ne leur sera pas d’un grand bénéfice économique dans l’immédiat contrairement à la Tunisie et le Maroc, mais les obstacles d’ordres politiques ou psychologiques restent entiers.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Wikileaks, Bouteflika, Algérie, Sahara Occidental,

  • Le Mystère du Maroc : Où est la femme du roi ?

    Source: NOS (Pays Bas)

    On l’appelle l’un des plus grands mystères du Maroc : la disparition de l’épouse du roi Mohammed VI. La princesse Lalla Salma n’a pas été vue depuis presque deux ans. Depuis fin 2017, elle n’apparaît plus en public.

    Ce week-end, le prince britannique Harry et la duchesse Meghan visiteront le Maroc, eux aussi ne verront certainement pas la princesse. Où est-elle allée de toute façon ?

    Lalla Salma, la première femme d’un roi à apparaître dans la publicité
    Retour à 1999. Le roi Mohammed a connu Lalla Salma à une fête. Le choix qu’il a fait pour la jeune fille civile qui a travaillé en tant qu’officier des TIC a été surprenant, mais a été applaudi.

    Jusque-là, la femme d’un roi marocain n’était pas autorisée à apparaître en public, même les photos étaient inhabituelles. Mohammed VI a rompu avec cette tradition. La princesse n’était aussi régulièrement vue que pour des fonctions cérémonielles, comme l’inauguration de Willem-Alexander, ou pour son travail pour l’Organisation mondiale de la santé OMS.

    Salma, qui a maintenant 40 ans, est très populaire auprès du peuple marocain. Elle était vêtue d’une élégante couture française, portait fièrement son énorme bouquet de boucles rouges et était impressionnée par un discours à l’ONU sur les droits des femmes. En 2014, elle a été élue  » femme la plus inspirante du monde arabe « .

    Salma disparaît

    Avance rapide jusqu’en octobre 2017 : le dernier moment où Salma a été vue en public. Après cela, elle a complètement disparu des projecteurs.

    Parce qu’elle a été la première femme du roi à apparaître en public, il est encore plus frappant qu’elle ne le fasse plus.

    Les médias marocains sont anxieusement silencieux, mais cela ne s’applique pas aux collègues espagnols. L’année dernière, ils ont écrit que le roi et sa princesse étaient séparés. Cette nouvelle est arrivée une semaine après que le roi ait subi une chirurgie cardiaque à Paris.
    Fait remarquable, la princesse Salma était absente alors que le reste de la famille se tenait à son chevet. La famille royale marocaine elle-même ne commente pas : rien n’est confirmé, rien n’est nié.

    Le divorce est autorisé au Maroc et le roi Mohammed VI lui-même a légiféré en 1999 pour mettre fin aux mariages forcés et aux mariages entre plusieurs épouses. Mais le divorce pour quelqu’un qui a une fonction aussi exemplaire reste inhabituel.

    En parler est tabou, dit le correspondant Willemijn de Koning. « Quand la question sur son divorce a été posée à un porte-parole, ils se sont sentis vraiment gênés.

    Visites d’État sans Salma

    Au début de ce mois, la princesse Salma n’était pas présente lors d’une visite officielle du roi d’Espagne Felipe et de la reine Letizia. Et c’était frappant : lors de visites précédentes, Salma Letizia avait fait le tour du Maroc et ils semblaient s’entendre très bien. C’est ainsi que la rumeur de sa mystérieuse « disparition » s’est relancée.

    Sa belle-sœur, la princesse Lalla Meryem, a rempli le rôle de première dame lors de cette visite d’État. Harry et Meghan la verront probablement aussi ce week-end. Une fois de plus, aucune question n’a été posée dans les médias marocains sur l’absence de Salma. Reste à voir si cela se fera ce week-end, avec la visite de Harry et Meghan.

    Pourquoi ne savons-nous rien ?

    Entre-temps, il y a beaucoup de spéculations sur Lalla Salma et le roi : un divorce est une possibilité et la rumeur dit que Salma a acheté une villa sur l’île grecque Kea. Révéler ce qui se passe vraiment, c’est ne pas le faire, dit De Koning. « Aucune source marocaine n’en parle. Au Maroc, toute la question est gardée secrète.

    L’attitude du roi précédent joue toujours un rôle important, explique le correspondant. « Le roi précédent était un grand dictateur dont on ne pouvait rien dire si l’on voulait être sûr de sa vie. Cette peur joue toujours un rôle, tant chez les gens que dans les médias. C’est fou quelque part, parce que le roi actuel est généralement très populaire. Mais c’est précisément pour cela que les gens ne parlent pas de certaines choses qu’ils acceptent, comme la disparition de sa femme du domaine public.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Conclusions de la mission du FMI au Maroc

    Maroc – Les services du FMI ont mené les entretiens relatifs aux consultations de 2019 au titre de l’article IV et à la première revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL)
    le 2 avril 2019

    Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
    Une meilleure gestion des finances publiques et une plus grande diversification de l’activité ont rendu l’économie marocaine plus résiliente, mais le chômage reste élevé, surtout parmi les jeunes.
    Le climat des affaires continue de s’améliorer, ce qui contribuera à promouvoir la concurrence et à favoriser le développement des PME.
    L’équipe du FMI encourage à opérer des réformes qui renforceront la gouvernance et l’efficience du secteur public, et qui combattront la corruption.
    Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Nicolas Blancher a séjourné au Maroc du 19 Mars au 3 Avril 2019 pour procéder avec les autorités marocaines aux discussion relatives à la consultation de 2019 au titre de l’article IV et à la première revue de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) approuvé en décembre 2018.

    À l’issue de la mission, M. Blancher a publié la déclaration ci-après :

    « L’économie marocaine continue de profiter de la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes et des réformes structurelles. Ces dernières années, l’amélioration de la gestion budgétaire et la diversification de l’économie ont rendu cette dernière plus résiliente. Cependant, le chômage, en particulier parmi les jeunes, demeure élevé et il est essentiel de continuer à promouvoir une croissance plus élevée, durable et plus inclusive. Des réformes structurelles importantes ont été engagées, et il est nécessaire d’en accélérer la mise en œuvre pour accroître les gains de productivité, créer davantage d’emplois, et rehausser le potentiel de croissance, en ligne avec les objectifs de moyen terme du gouvernement. Il est notamment essentiel d’améliorer la qualité de l’éducation, le fonctionnement du marché du travail et le taux d’activité des femmes, ainsi que l’environnement des affaires.

    « La croissance économique a atteint 3 % en 2018, tandis que l’inflation augmentait a 1,9 % et que la croissance du crédit se maintenait a 3,3 %. Après une légère baisse en 2017, le déficit des transactions extérieures courantes a augmenté en 2018 pour atteindre 5,4 % du PIB, en raison notamment de l’impact de la hausse des prix du pétrole et la baisse des dons, et en dépit de la croissance vigoureuse des exportations. Les réserves de change sont restées à un niveau confortable, équivalent a environ cinq mois d’importations. La croissance devrait se stabiliser en 2019, supportée par une reprise de l’activité non-agricole, puis atteindre 4,5 % à moyen terme grâce à la poursuite des réformes structurelles. Cependant, la croissance reste sujette à des risques liés à la conjoncture dans les pays avancés et émergents, aux prix mondiaux des produits énergétiques, et à la volatilité sur les marchés financiers mondiaux.

    « Sur le plan budgétaire, l’évolution à fin décembre a été conforme à l’objectif révisé des autorités d’un déficit budgétaire de 3,7 % du PIB en 2018. Pour 2019, la mission note que les autorités ont pour objectif de maintenir le déficit budgétaire à ce niveau, hors recettes de privatisation. À moyen terme, la réforme fiscale, qui sera discutée dans le cadre des Assises nationales du mois de mai, devrait continuer de rendre l’impôt plus efficient, plus équitable, et plus favorable à la croissance, tout en contribuant à l’objectif des autorités de ramener le niveau de la dette publique à 60 % du PIB. Ces efforts permettraient de dégager des marges supplémentaires et de soutenir les investissements productifs dans les infrastructures et la protection sociale. La mission souscrit au plan de privatisation et aux efforts qui sont déployés pour réorienter les activités des entreprises publiques sur leurs métiers de base. Elle salue les avancées sur le plan de la décentralisation budgétaire tout en soulignant l’importance de garantir la bonne gouvernance, la transparence et la discipline budgétaire au niveau local.

    « La mission soutient pleinement l’intention des autorités d’assouplir progressivement le régime de change, ce qui devrait rendre l’économie mieux à même d’absorber des chocs extérieurs et préserver sa compétitivité. La situation actuelle continue d’offrir une fenêtre d’opportunité pour avancer dans cette transition de manière progressive et ordonnée.

    « Le secteur financier est bien capitalisé, et les risques pesant sur la stabilité financière demeurent limités. Les créances en souffrance restent relativement élevées, mais elles sont en baisse et bien provisionnées. La mission encourage les autorités à continuer à réduire la concentration du crédit et à limiter les risques liés à l’expansion des banques marocaines en Afrique grâce à une collaboration renforcée avec les autorités de supervision des pays hôtes. Elle soutient en outre les efforts des autorités visant à réduire les risques de blanchiment d’argent. Plus généralement, la mission salue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations faites en 2015 par le Programme d’évaluation du secteur financier, et souligne l’importance de l’adoption dès que possible de la nouvelle loi sur les statuts de Bank Al-Maghrib (BAM), qui renforcera l’indépendance de la banque centrale et son rôle en matière de la stabilité financière.

    « La mission se félicite des réflexions en cours pour définir un nouveau modèle de croissance pour le Maroc. Le climat des affaires continue de s’améliorer, notamment grâce à l’activation du Conseil de la Concurrence et à la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie d’inclusion financière, qui contribueront à promouvoir la concurrence et à soutenir le développement des PME. La mission encourage les reformes visant à renforcer la gouvernance et l’efficacité du secteur public et à lutter contre la corruption, en particulier avec l’adoption de la loi sur l’accès à l’information et la publication du premier rapport sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Enfin, un meilleur ciblage des programmes sociaux sera essentiel pour en améliorer l’impact et réduire les inégalités sociales. A cet effet, la mission encourage les efforts entrepris par le gouvernement en vue de l’établissement d’un registre social unique ».

    « La mission tient à remercier les autorités marocaines, ainsi que les représentants des secteurs public et privé et de la société civile qu’elle a eu l’occasion de rencontrer, pour leur coopération et pour des discussions productives. »

    Informations générales

    En Décembre 2018, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 24 mois au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant équivalent à environ 3 milliards de dollars (240 % de la quote-part du Maroc) (voir communiqué de presse n°18/477) .

    Département de la communication du FMI

    Tags : Maroc, FMI, ligne crédit, chômage,

  • Maroc : Etat des lieux après la visite et la bénédiction papales

    Aprés la visite et la bénédiction papale, faisons l’état des lieux du mouvement rifain !

    Par Rachid Oufkir

    Je vous livre 4 élèments :

    1- l’impasse est évidente. L’entêtement du pouvoir est officiel et formel. Notre organisation est pathétique, pendant que le dispositif makhzenien, quant à lui, il est sophistiqué, dans cette guerre internationale de l’information. A titre d’exemple, avant pendant et aprés la visite du Pape François, et sa couverture par les médias internationaux aucune mention n’a filtré sur l’état de la société profonde, ni d’ailleurs sur le RIF, si ce n’est de Aprésmarteler que le Maroc est un pays sûr, la paix y règne, la monarchie se porte bien et MVI est un roi bienveillant. Aucune opposition ni dissidence n’ont été signalées. Le monde entier a compris que tout se passe pour le meilleur du monde dans ce pays de l’exception. Conclusion pour ma part : On ne pèse que dalle ! Notre poids dans la balance demeure maigre.

    Je considère sincèrement que nous avons des ressources, que nous pouvons faire mieux et agir intelligemment pour favoriser note agenda.

    2- Je ne peux pas faire l’impasse sur un phénomène qui me déplait car il est insidieux, mine le processus de notre émancipation collective, le prive de son élan, enfin car il engloutit nos énergies collectives. J’en donne quelques aspects : la surveillance malveillante, la suspicion, la médisance, le flicage, la fourberie, le fascisme (Au sens figuré) l’intolérance du pluralisme, un état de désunion, de « dérassembment »…sur l’essentiel, sur le tronc commun : l’appartenance commune au corps rifain, et son patrimoine. C’est mon grief majeur à l’endroit de la dynamique de ce mouvement.

    Une simple recommandation dans l’optique d’avancer et mettre un peu de l’ordre dans nos conceptions :

    Revenons au B.a.-ba de la lutte politique/ Soyons réalistes, nous sommes tous attachés à la liberté : Séparés nous sommes vaincus, et rassemblés nous triompherons.

    Pendant ce temps là, que chaque camp (Puisqu’il y a des camps séparés, différenciés) se mette à construire sa propre alternative, son projet de société, solide, faisable et proposer le tout au peuple et à l’opinion publique. Que chacun arrête de squatter ça et là, faute d’avoir une idée claire du devenir qu’il veut, que chacun nuance les choses et prenne la mesure de la situation réelle, et mette un terme au zèle déployé ça et là à vouloir, à tout prix, casser, disqualifier l’autre, parce qu’il ne serait pas authentique, libre , et d’autres infamies encore…. Quand on observe l’atmosphère dans laquelle se déroule le débat , et la teneur de ce dernier , ce qu’on voit en première ligne ce sont les arguments ad hominem, dont les attaques et les invectives.

    En résumé, l’état de nature dans toute sa plénitude, J’espère me tromper sur ce dernier point !

    C’est une attitude puérile, risible, minable et n’avance à rien. Elle emmène à l’autodestruction ! Tout le monde a besoin de tout le monde ! Soyons humbles ,nous sommes tous reliés, d’une manière ou d’une autre ! Notre situation se rapproche de la fameuse sentence de Mis n xaldun (Ibn Khaldoun ) à savoir que les rifains se sont entendus pour ne jamais s’entendre. Essayons d’éviter cela et soyons à la hauteur, sur l’essentiel. Ne soyons pas clivants.

    3- entre nous, l’évaluation de la situation est ficelée, il n’y a rien à rajouter :

    Le makhzen et le Maroc étatique sont vilains, leurs manigances, leurs motivations ne sont défavorables. une vérité intrinsèque à ces deux corps politiques Ils ont pour objectifs de nous effacer. C’est une opinion majoritaire. La situation dans laquelle est placé le RIF nous apporte la preuve logique de cela.

    La typologie des projets proposés :

    ⁃ Pour les uns, la panacée à ce problème existentiel, c’est la coupure totale, un RIF indépendant, souverain, autodétermination etc…

    – Pour les autres, ce sera un RIF dans un Maroc fédéral, démocratique. Même monarchique, comme forme d’Etat, ça ne les dérange pas,. Ils misent sur la démocratisation et la « réformabilité » du makhzen

    ⁃ D’autres encore, sans identité politique bien définie, mais ils se cherchent, car ils ne mettent en avant aucun projet défini particulier, si ce n’est une idéologie particulière et ils se contentent de tâcler ça et là.

    Certains ont le mérite d’avoir des politisions novatrices, d’annoncer, de défendre et d’assumer , sans ambiguïté aucune, leurs idées publiquement, une qualité qui manque à d’autres.

    La compétition des idées et des projets soigneusement pesés est une approche légitime et justifiée. Accompagné d’un peu d’éthique et de la chaleur humaine, tout sera « nickel », et surtout gardons intactes les relations humaines, le ciment social, le contexte et le réceptacle où doivent évoluer nos interactions et nos échanges : la fraternité, la solidarité. Je ne vous cache pas que les considérations éthiques est un critère capital.
    Notre bataille se doit d’être politique dans son sens plein. pas seulement sur le plan des droits humains. C’est en politique que nous devons aborder le devenir du RIF. Cette bataille est rude, chacun doit s’attendre à consentir des sacrifices, notamment en matière de liberté et de sécurité.

    4- Comment nos aïeux, jadis, ont pu affronter vaillamment, et avec des moyens rudimentaires, deux grands puissances de l’époque ? Qu’est ce qu’ils ont de plus ou de moins que les contemporains ? Ma réponse et ce que j’en pense, c’est qu’eux ils agissaient beaucoup sur le terrain et parlaient moins. Ils étaient de redoutables militants et convaincus. Ils savaient ce qu’ils voulaient. Ils avaient une force de l’esprit et des convictions. Ils avaient de l’amour de la liberté. Tous les rifains étaient unifiés sous le magistère du bon sens : chasser l’ennemi et reprendre leur liberté. C’est là que gît leur gloire, leur génie. Ils étaient rudes, gaillards, féroces dans le combat. Leur bataille était lancée exclusivement contre leur adversaire et non envers leurs alliés.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, répression,

  • BD : Nouvelle édition sur Ali Aarrass, détenu au Maroc

    C’est avec un immense honneur et joie que je vous annonce l’arrivée de la toute dernière BD Ali Aarrass de Manu Scordia.

    Cette BD est l’un des plus beaux outils crées durant la campagne freeali. Je remercie en passant notre cher ami Manu Scordia qui a su mettre à la fois l’aspect informatif sur l’affaire, ainsi que toute l’émotion requise pour la faire ressentir au plus profond de soi. Vivre chaque passage comme si vous y étiez. Ce qui est sûr et certain c’est que vous ne serez plus la même personne une fois que vous l’aurez lue.
    ———————————————————————-
    Pour continuer les visites mensuelles à Ali Aarrass. Un immense merci pour votre généreuse participation.(Je fais un virement aux avocats chaque fois qu’on atteint les 500€ au minimum)

    Ali sent le temps passer plus vite. Nous allons pouvoir préparer la prochaine visite vers la fin du mois d’avril et il restera à coup sur de quoi organiser deux prochaines visites.

    Ce projet consistant à casser l’isolement se déroule bien, puisque maintenant Ali s’attend à recevoir quelqu’un au moins une fois par mois. Ce qui n’était pas réalisable pour nous du fait de son coût, le devient parce que vous y avez contribué. Pour votre aide, pour votre confiance, pour votre magnifique soutien, je ne vous remercierai jamais assez. Ali a été fort surpris lorsqu’on lui a fait savoir que c’était grâce à l’aide de personnes qui le soutiennent que ces voyages ont lieu. Il se morfondait dans sa cellule d’où il refusait de sortir (vous vous rappelez, nous étions sans nouvelles). L’impact horrible de l’isolement ainsi que de tous les mauvais traitements subis. Nous allions le perdre et le voilà qu’il reprend motivation. Il ne reçoit plus son courrier depuis novembre 2018, et il ignore les raisons de ce refus. Son courrier lui permettait de s’évader imaginairement de ces lieux immondes, de toute cette solitude on ne peut plus punitive.

    Mais n’arrêtez pas de lui écrire, parce que s’ils refusent de lui remettre son courrier, il faut que le corps pénitencier apprenne que nous ne l’oublions pas et qu’il ne sera jamais abandonné.

    J’ai eu très peur pour lui. Nous avons appelé à l’aide et vous avez répondu. Je ne l’oublierai jamais.

    Farida Aarrass BE69 0016 7484 8678

    Source : Solidarité Maroc

    Tags : Maroc, Ali Aarrass, répression, Belliraj, terrorisme,