Catégorie : Maroc

  • Manifestations des enseignants au Maroc: Rien à voir avec le contexte algérien

    Alors que les Algériens exigent un changement de régime dans leur pays, les cadres éducatifs au Maroc exigent la fin du système de passation des marchés. Les protestations peuvent différer en substance, mais elles se rencontrent pour d’autres objectifs. Comment la situation en Algérie peut-elle affecter ce qui se passe au Maroc?

    En Algérie, les manifestations continuent pour lieur 6 ème vendredi consécutif. De nombreuses voix ont appelé à une nouvelle manifestation pour le vendredi (29 mars 2019) réclamant le départ du régime et de ses symboles.

    Au Maroc, les manifestations dirigées par les « enseignants handicapés » se poursuivent à ce jour. On pourrait dire que les deux contextes (algérien et marocain) sont différents, mais beaucoup voient dans les manifestations dans le secteur de l’éducation au Maroc un transfert dans d’autres secteurs, tels que la santé, ce qui pourrait rendre la situation plus explosive dans le pays.

    Les 55.000 enseignants contractuels non permanents du Maroc sont en grève depuis début mars. Et ils manifestent depuis plusieurs mois dans plusieurs villes pour exiger leur intégration dans la fonction publique avec des contrats de travail à durée indéterminée. Le gouvernement marocain a répondu à leurs demandes mais sur la base de leur intégration dans les académies régionales d’éducation et de formation, qu’ils refusent d’insister pour une intégration au niveau même du ministère et de bénéficier des mêmes droits que leurs homologues.

    LA POLICE A CHARGÉ DES MILLIERS DE PERSONNES

    Le ministre marocain de l’Education, Said Amazazi, s’est exprimé devant des médias locaux et internationaux, affirmant que les enseignants qui avaient organisé une grève de quatre semaines avec des stagiaires qui les avaient rejoints avaient été démis de leurs fonctions. Lors de la même conférence de presse, le ministre a ajouté: « Les professeurs en grève doivent cesser de faire obstacle à l’étude » et reprendre leur travail ou faire l’objet d’un licenciement. Il n’a pas donné de chiffres exacts.

    En 2016, le gouvernement marocain a lancé le système de passation de marché, affirmant qu’il avait employé 70 000 enseignants en quatre ans, contre 60 000 au cours des huit années précédentes. Mais les enseignants marocains considèrent le système comme injuste dans leur droit et leur font toujours craindre l’avenir à être instable, ce qui peut se répercuter sur leur performance dans leur travail, selon certains, cités dans différentes plateformes médiatiques. Leur situation les a amenés à faire grève et à descendre dans les rues de la capitale, Rabat, sous le slogan « intégration ou blocage », « dignité » et autres.

    DES MILLIERS D’ENSEIGNANTS SE SONT RASSEMBLÉS DEVANT LE PARLEMENT

    Samedi dernier (du 23 au 24 mars), un dimanche matin extraordinaire, des milliers d’enseignants se sont rassemblés devant le Parlement, où ils sont arrivés après avoir défilé devant le ministère de l’Éducation, qui ont décidé de rester dans la rue malgré le siège de sécurité et l’utilisation de tuyaux et de méthodes. Beaucoup d’entre eux ont été blessés Il est à noter que le parlement marocain peut ajouter d’autres amendements dans le secteur, étudie actuellement un projet de loi pour la réforme globale du système éducatif est controversé car il prévoit l’enseignement du matériel scientifique en français et la « contribution des familles abordables » au financement de l’éducation publique.

    En ce qui concerne ceux qui comparent les manifestations d’enseignants à ce qui se passe en Algérie, Rachid Ouraz voit que ce qui s’y passe, compte tenu de la proximité géographique entre les deux pays, pourrait contribuer à alimenter les manifestations du pays. « Mais cela n’a rien à voir avec cela … Les raisons sont purement internes, liées à la tentative de l’Etat de mener à bien une réforme structurelle de la fonction publique », explique l’expert marocain.

    L’opinion marocaine est clairement divisée en ce qui concerne les protestations d’enseignants sous contrat, ce qui se reflète dans les sites de réseaux sociaux. Certains le soutiennent, arguant que la situation économique est mauvaise et doit être réformée. Certains la critiquent parce que la confiance du citoyen marocain dans l’école publique est faible et non seulement de la responsabilité de l’État mais aussi de la part de l’enseignant.

    L’expert marocain, qui estime que les moyens de communication sociale » C’est dans la communauté. « Alors que les utilisateurs de médias sociaux parlent d’enseignants et du gouvernement, il existe une autre catégorie qui demande aux deux parties de réfléchir à l’avenir de l’étudiant qui est la « première victime » de cette crise.

    Rabah Karali/Agence

    Tribune des Lecteurs, 30 mars 2019

  • Salma du Maroc, sa prison dorée

    L’ex- princesse consort vivrait toujours au Maroc, à Dar Es Salam, résidence royale située à Rabat. La princesse quadra y vit avec sa fille , la princesse Khadija, 13 ans.

    L’élégant prince Moulay Hassan , 16 ans, est lui parti vivre à Marrakech depuis septembre 2018. Il a en effet quitté le collège royal de Rabat pour entamer des études au lycée préparatoire aux techniques aéronautiques, en vue de passer un bac spécialisé.

    Il souhaite devenir pilote, et son père en est d’accord. J’espère qu’il n’arrivera rien au prince dans ce type de carrière , car il n’y a pas pléthore d’héritiers et je doute qu’une femme puisse régner au Maroc… Le brave garçon apprend à cumuler études, stress familial et apprentissage de prince. A 16 ans, c’est un peu beaucoup.

    Marqués par la séparation de leurs parents, les deux enfants auraient vu leurs résultats scolaires baisser . Ils auraient souffert » plus que prévu » du choc, selon le magazine espagnol. Moulay Hassan rentre dès qu’il le peut passer le weekend à Rabat auprès de sa mère et de sa soeur.

    Le roi, lui, voyage beaucoup pour se faire soigner. Il souffrirait de soucis cardiaques et d’une maladie auto-immune. Il se ressource auprès de sa fratrie, et de ses copains. Il prépare activement la transmission à son fils, au cas où.

    On peut imaginer que les deux enfants n’apprécient pas de voir leur maman vivre une vie de prisonnière recluse, esseulée, rejetée par leur propre père et la Cour.

    Non seulement Salma vit-elle recluse dans son palais, mais ses appels téléphoniques sont filtrés. La flamboyante et businesswoman cheikha du Qatar essaie de l’appeler ? On lui répond que Salma n’est pas « disponible ». Idem pour d’autres dames royales arabes qui auraient tenté de joindre leur amie. En vain . Vraiment charmant. On peut imaginer qu’elle est surveillée en permanence.

    Salma ne pourrait sortir sans autorisation personnelle du roi. On l’a vu aller au cinéma Atlas ou au Mega Mall avec ses enfants. On a aussi vu en 2018-2019 la princesse et ses enfants à Nice, en Grèce ou à Portofino.

    Ciné, shopping, déjeuner, vacances dolce vita, tout semble très normal et tranquille, mais en fait rien ne serait possible sans l’autorisation expresse de M6. M6 aurait très envie d’isoler encore plus son ex en la reléguant dans une autre résidence non royale, où elle ne serait plus à la vue de la Cour. En effet, dans les résidences royales, Salma pourrait encore croiser des gens de la famille royale. M6 avait prévu une villa rachetée à un ancien ministre de l’Intérieur, mais il a finalement décidé d’y loger un ami boxeur marocain allemand qu’il admire énormément, et ses deux frères. Priorité aux copains.

    Très clairement, la famille royale marocaine a tourné le dos à Salma. D’ailleurs, Salma a aussi perdu tous ses « amis » et autres obséquieux prudents , et autres faux culs. En effet, elle ne leur sert plus à rien et on craint d’être trop proche d’une femme en disgrâce. Dans un pays autoritaire comme le Maroc, il vaut mieux faire attention. Lui reste sa famille.proche, pere et soeurs .

    En novembre 2018, la mise au ban de Salma apparut de façon éclatante à la mort de sa grand-mère, celle qui l’avait élevée. ( Salma a perdu sa maman quand elle avait 3 ans) . Salma se retrouva assez seule aux funérailles, car « personne » ne vint ou n’osa venir. A peine, un cousin de M6, plutôt en bisbille avec le roi, osa se fendre d’un tweet de condoléances. D’aucuns présentèrent leurs condoléances, et encore en toute discrétion. Bien sûr, le prince héritier vint soutenir sa mère. On comprend que ses résultats scolaires en aient pâti : déménagement, divorce des parents, perte de sa grand-mère, voir la détresse de sa mère…

    Même
    M6 eut vent de ce boycott indécent et en prit ombrage. Aux 40 jours suivant la mort de ladite grand-mère, eut lieu un service religieux traditionnel en l’honneur de la défunte et cette fois, il y eut bien plus de monde autour de Salma…

    La Fondation contre le cancer de Salma tourne au ralenti, faute de fonds et de la présence de sa Présidente, qui est interdite d’apparition. C’est la secrétaire générale de la fondation qui assure désormais les événements publics. La princesse n’a plus le droit de rien faire visiblement. Elle se doit de devenir une ombre, oisive et inutile ?

    Si vous êtes en France, en Italie, observez si vous croisez une dame aux beaux cheveux flamboyants et chapeautée, cela pourrait être Salma.

    Salma avait injecté un vernis de modernité, mais force est de constater que la monarchie marocaine s’avère aussi archaïque qu’avant avec la Mère des princes cachée ( Lalla Latifa vit désormais entre Neuilly et Versailles avec l’ancien chef de la sécurité du Roi Hassan II, dont la rumeur dit qu’il est le vrai papa de M6…)

    Ce n’est pas très élégant de la part du roi de traiter ainsi la propre mère de ses enfants, comme une chose, un truc à cacher. Il aura beau chouchouter sa fillette, cela ne change à rien. Il y a quelque chose de dérangeant de voir le roi ériger ses enfants en substituts, alors qu’ils devraient déjà aller à l’école.

    On ne peut que déplorer qu’il reproduise ce que son propre père avait fait à sa mère en la blacklistant, la mettant au secret . A la ( grande) différence qu’il laisse cependant les enfants voir leur mère , une chance qu’il n’avait pas eue, souffrant d’être isolé de sa génitrice. Bon, il y a du progrès.

    Néanmoins , le roi pourrait laisser le droit à son ex de mener quelques opérations caritatives. Elle est charismatique et il craint qu’elle ne fasse de l’ombre à son auguste majesté. Salma est populaire , belle, charismatique, moderne, et aurait tout pour devenir une Diana marocaine, a fortiori sans contrôle royal. Pour éviter tout risque, comme à Tokyo, M6 choisit de nous la transformer en Masako du Maroc: aux oubliettes et muselée.

    D’ailleurs, j’attends de voir ce que va faire Masako quand elle deviendra impératrice la semaine prochaine…eh oui, c’est bientôt !

    Source: L’EFFET COLIBRI, THE HUMMINGBIRD EFFECT

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Maroc : Les théories du complot émergent alors que la meilleure princesse d’Afrique, Lalla Salma, est disparue depuis 2017 (journal kényan).

    Source : Daily Active Kenya, 7 mars 2019

    Lorsque le roi Mohammed VI du Maroc a épousé la princesse Lalla Salma en 2001, il y a eu des célébrations publiques somptueuses qui ont enfreint un protocole de dissimulation des épouses royales.

    Mais depuis près de deux ans, il n’y a plus aucune trace de la mère de deux enfants, que l’on appelle désormais régulièrement la princesse « disparue » du Maroc.

    Les rumeurs concernant sa localisation ont tournoyé depuis qu’elle a été vue pour la dernière fois en public à la fin de 2017, et il est largement admis que le couple royal a secrètement divorcé.

    Certains pensent qu’elle est restée au Maroc mais qu’elle a été délibérément cachée, tandis que d’autres pensent qu’elle vit en exil aux Etats-Unis ou sur une île grecque avec la jeune fille du couple.

    Cependant, le palais n’a jamais dévoilé aucun détail officiel, et les médias marocains n’en parlent pas.

    Le roi Mohammed VI, aujourd’hui âgé de 55 ans, et la princesse Lalla Salma, aujourd’hui âgée de 40 ans, se sont rencontrés à une fête en 1999 et se sont mariés plusieurs années plus tard.

    La princesse est devenue la première épouse d’un souverain marocain à avoir été publiquement reconnue et à avoir reçu un titre royal.

    Ils ont deux enfants – le prince héritier Moulay Hassan, 15 ans, considéré comme l’un des « adolescents les plus riches du monde », et la princesse Lalla Khadija, 11 ans.

    La princesse Lalla Salma, dont le père était instituteur, a étudié l’ingénierie à l’université et travaillé dans l’industrie pendant plusieurs mois avant d’obtenir son rôle royal.

    Elle a publiquement soutenu plusieurs causes, dont la prévention du cancer, la prévention du VIH/SIDA et le Festival de musique sacrée de Fès.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Hassan II – Entre tradition et absolutisme – Révélations sur le roi du Maroc

    Hassan II, le livre qui dit tout…Révélations…

    L’écrivain des roisHassan II, le livre qui dit tout…Révélations….
    Ancien directeur du bureau de l’AFP à Rabat, Ignace Dalle a dédié plusieurs ouvrages au Maroc, lesplus marquants étant Une espérance brisée et Les trois rois. Hassan II : entre tradition et absolutisme (éd. Fayard) raconte en près de 700 pages la vie et le long règne de Hassan II. Son ouvrage repose sur un travail de recherche étalé sur plusieurs années.

    L’auteur a multiplié les voyages et les contacts au Maroc et en France, il a aussi épluché les archives déclassées de la diplomatie et des RG français, notamment ceux correspondant à la période du protectorat.

    Très attendue, la nouvelle biographie de Hassan II, qui vient d’être publiée en cours de semaine à Paris, explore toutes les facettes d’un personnage fascinant. Extraits.

    Baisemain précoce

    Président d’honneur à l’âge de 4 ans du mouvement scout créé en 1933 à Salé, colonel de la Garde sultanienne à l’âge de 7 ans, le jeune prince a tendance à se prendre un peu au sérieux. De fait, le sultan ne ménage guère le prince : “Mon fils, je t’ai observé tout à l’heure lorsque tu traversais la place devant le palais et que tu tendais ta main à baiser.

    Tu ne semblais pas ressentir la moindre gêne et, au contraire, y prendre du plaisir. A l’avenir, n’oublie jamais de retirer la main que l’on veut embrasser. Sache que l’attachement témoigné à notre famille étant d’ordre spirituel et moral, il ne saurait être exprimé par un baisemain”.

    Le piano et l’accordéon

    Mohammed V a autorisé son fils, alors âgé de 10 ans, à étudier le piano et à apprendre le solfège. Mais, contrairement à ce que prétendent certains de ses hagiographes, Moulay Hassan, quels qu’aient été ses dons musicaux, n’a jamais été un “remarquable pianiste”. Tout simplement parce que Mohammed Ben Youssef a mis rapidement un terme à cette passion naissante ! Pétri de regrets, le futur roi s’est clairement expliqué sur ce point : “Je dois dire que, dans le domaine artistique, j’ai été victime de ma formation. Mon père m’a vu tâter d’un certain nombre de choses, et particulièrement de la musique. Cependant, à partir de l’âge de 11 ans, il me fut interdit de toucher à un instrument de musique. Quand je lui ai demandé une explication, il m’a dit : ‘J’ai senti que si vous vous adonniez à un art, il serait de nature à éclipser l’art dont je voudrais qu’il soit le vôtre, celui de gouverner’”. Les injonctions paternelles n’empêcheront pas Hassan II de rester toute sa vie un amateur éclairé de musique. Dès cette époque, d’ailleurs, il s’essaie avec un certain bonheur à l’accordéon.

    Sens interdit ? Connais pas !

    En mai 1950, un policier indique à sa hiérarchie avoir “sifflé une voiture qui s’engageait à vive allure en sens interdit, boulevard du général Leclerc à Rabat”. “La voiture, poursuit l’agent, s’est arrêtée puis a fait marche arrière, manquant de me renverser si je ne m’étais pas écarté. Je me suis approché du conducteur, l’ai salué et lui ai dit : “Monsieur, vous ne voyez pas la plaque de sens interdit ?”. Ce monsieur m’a répondu d’un ton arrogant : “Non, je ne la vois pas. Et même si je l’avais vue, qu’est-ce que vous voulez ?”. Devant l’attitude de ce monsieur, je l’ai invité à se ranger à droite et à me présenter ses papiers : il s’agissait de son altesse impériale Moulay Hassan ! Je lui ai rendu son permis, m’excusant de ne pas l’avoir reconnu. Et il est reparti… en empruntant le sens interdit”.

    La baraka, depuis toujours

    On a souvent parlé de sa baraka, mais peu de gens savent que, durant une croisière en mer, en juillet 1949, Moulay Hassan a échappé de peu à une mort certaine. Il a raconté à l’un de ses hagiographes français, Bernard Lugan, cet étonnant épisode, alors que la Jeanne d’Arc venait de mouiller à Agadir et que les élèves officiers avaient débarqué dans la ville : “Je dormais avec mes camarades dans une des chambrées de la caserne de cette ville. Une nuit, je fus si indisposé par les ronflements d’un jeune militaire et par la chaleur ambiante que je décidai d’aller dormir en plein air. Je pris une couverture et allai m’étendre sur le sable de la plage, où je ne tardai pas à dormir profondément. Or, cette nuit même, mes camarades furent tirés de leur sommeil et embarqués dans un hydravion pour un exercice de routine. L’appareil tomba en mer et tous les passagers furent noyés. Les responsables du stage furent bouleversés : ils croyaient en effet que je faisais partie des victimes et ne savaient comment faire part de cette triste nouvelle à mon père”.

    Enfant trop gâté

    Ancien secrétaire d’Etat à l’Education et directeur du collège royal, Mohamed Chafiq, esprit libre et conteur plein d’humour, n’est pas étonné de la manière dont a régné Hassan II : “Il était le produit d’une histoire et d’une culture arabo-islamique qu’il est indispensable de connaître pour le comprendre. Or, cette culture est une culture de l’exagération, du panégyrique, de l’enfant gâté. Elle s’oppose à la culture occidentale. J’ai ici un poème, un panégyrique de Hassan II composé alors qu’il avait 13 ans : un poète marocain clame son bonheur d’avoir pu embrasser la main du prince ! Comment voulez-vous qu’il en sorte indemne à l’âge adulte ? Hassan II est aussi la victime de la culture de son pays”.

    Touche pas à ma sœur !

    En mai 1952, un haut responsable de la police française à Oujda relate qu’un déplacement du Wydad de Casablanca, club de foot, lui a permis d’apprendre un scandale touchant à la famille du sultan : “Un ami de Moulay Hassan a ramené il y a quelques jours de Casablanca deux Européennes qu’il a déposées chez le prince. Moulay Hassan leur proposa de les emmener aux Sables d’or, près de Témara, à une dizaine de kilomètres de Rabat. En arrivant, Moulay Hassan fut absolument médusé d’apercevoir dans la salle sa sœur, Lalla Aïcha, en train de danser. Entrant dans une colère violente, il sortit son revolver pour abattre sa sœur. Mais un “nègre” (sic) qui les accompagnait intervint pour l’empêcher de tirer et parvint à le maîtriser en lui faisant entendre qu’abattre sa sœur, c’était commettre un geste qui pourrait coûter le trône à son père… Lalla Aïcha profita de la confusion qui suivit pour disparaître avec son amant et filer à toute vitesse sur Rabat. Elle alla trouver sa mère et lui raconta qu’elle était sortie prendre l’air avec sa gouvernante française et qu’au cours de la promenade elle avait rencontré Moulay Hassan en état d’ébriété, en compagnie de deux femmes de Casablanca. La mère prit fait et cause pour sa fille et se rendit chez le sultan, qu’elle informa duscandale. Mohammed V fit mander sur le champ Moulay Hassan et lui adressa les pires reproches. Il le mit en demeure de ne plus revoir sa sœur. Dans la bagarre, Moulay Abdellah prit lui aussi le parti de Lalla Aïcha. L’affaire fit beaucoup de bruit à Casablanca, où l’incident est connu dans tous les milieux bourgeois”.

    L’amitié de Moulay Hafid…

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, évoquons ce qu’il y a eu de plus anecdotique dans la relation de Hassan II avec la communauté juive : ses maîtresses. De la fin des années quarante jusqu’à l’exil en 1953, Hassan mène une vie de fêtard qui n’échappe ni à l’administration du protectorat ni à ses compatriotes. “Collabo” notoire des français qui en ont fait un des khalifa de Casablanca après la Seconde guerre mondiale, Moulay Hafid Alaoui n’éprouve aucune difficulté à convaincre des jeunes femmes de la communauté juive de se joindre aux nombreuses fêtes organisées par la jeunesse dorée de la grande ville. L’héritier du trône apprécie particulièrement leur compagnie. Pour “services rendus”, le prince saura “renvoyer l’ascenseur” en récupérant dans son équipe un Moulay Hafid que Mohammed V venait de destituer de son poste de gouverneur de Marrakech sous la pression de Ben Barka.

    Mon nom est Jalil

    Quelques semaines avant le douloureux départ pour l’exil, Moulay Hassan a manifestement trouvé le moyen d’adoucir une existence tourmentée. Les devoirs de sa charge ne l’empêchent pas de jouir de tous les plaisirs qui s’offrent à sa portée : “Depuis quelques temps, notent les RG français, Moulay Hassan descendrait au moins deux fois par semaine à Casablanca pour participer à des surprises-parties organisées soit chez Yacoubi, avenue Meinier, soit chez Boukali, boulevard Bonaparte”. Moulay Hassan se comporte aussi au passage en parfait “groupie”. Le 31 juillet 1953, il adresse ainsi une lettre expresse à la danseuse étoile de l’opéra de Marseille, il la signe “Jalil” et la fait poster à Fès par le directeur d’un hôtel.

    La french connection

    Une confidence faite par Mohammed V à son ami le docteur François Cléret ajoute un élément étonnant à la biographie de Hassan II : si l’on en croit le médecin français, la grand-mère paternelle de Hassan II aurait été d’origine française. “A la fin de l’année 1955, quelques jours après son retour au Maroc après vingt-sept mois d’exil, Mohammed V m’a confié un secret : “La joie profonde que je ressens aujourd’hui d’être au milieu de mon peuple, me dit-il, est un peu assombrie par la mort de ma mère, Lalla Yacout, la veille de mon retour au pays. Cette femme, que j’ai beaucoup aimée, a eu une grande importance dans ma vie. Aujourd’hui, je vais vous faire une révélation. Ma mère était française. Elle a été enlevée à la fin du XIXème siècle près de Hyères, en Provence, par les derniers barbaresques de Tunisie, qui l’ont revendue aux pirates de Salé. Finalement, des tribus du Haouz l’ont offerte à mon père, Moulay Youssef”. Une fois monté sur le trône, poursuit le médecin, le jeune sultan a donné à sa “mère” des conditions de vie décentes. Toute sa vie, y compris à Madagascar où il n’avait pu l’emmener, il est resté en contact avec elle. Grâce à elle, le sultan parlait un bon français et, s’il avait recours à un interprète ou s’exprimait volontairement dans un français approximatif, c’était pour donner le change à ses interlocuteurs français ou pour gagner le temps de la réflexion”. Mohammed V n’a plus jamais évoqué sa filiation avec son ami médecin. Hassan II était-il au courant de l’existence de cette ascendance étrangère ?

    Petits arrangements entre amis

    Madagascar, comme au Maroc ou ailleurs, les besoins d’argent du prince héritier sont permanents. A la fin du mois de juin 1955, une superbe Buick importée du Maroc par le sultan est volée à Tananarive. Curieusement, le prince l’avait assurée quelques jours auparavant auprès de la compagnie Descours et Cabo. Très rapidement, il se rend dans la capitale malgache et réclame à la compagnie d’assurances la somme de 1,8 million. Il demande en outre que les papiers établis ne fassent état que d’un remboursement de 1,1 million. Pour quelle raison ? Parce que, comme il le déclare un peu plus tard, “cette différence me permettra ainsi de régler quelques dettes”. “Le prince, conclut l’auteur de cette note, a évidemment demandé à la personne qui a bénéficié de ses confidences de faire preuve de la plus grande discrétion, notamment vis-à-vis des membres de sa famille”.

    J’aime et j’aime pas !

    En juin 1956, Moulay Hassan est au Caire et se comporte déjà comme un vieux routier de la politique internationale. Son discours est double. Aux Egyptiens, il confie avoir gardé une impression “inoubliable” de son séjour, occultant totalement “les moustiques et la chaleur accablante” dont il se plaignait auprès de ses proches. Il affirme à Mahmoud Al Saadani, envoyé spécial du quotidien Al Goumhouriya : “Le Caire m’a étonné, elle est beaucoup mieux que certaines capitales européennes. Votre peuple est bon, et la personnalité de votre chef, Nasser, m’a profondément ému”. Mais, à l’ambassadeur de France au Caire, le prince n’a pas caché que l’Egypte et ses dirigeants ne lui ont pas fait “la meilleure impression” et que “les prétentions du président Nasser ont agacé sa susceptibilité”.

    Un hélico, deux avions

    Dirigé par Si Bekkai, proche de la famille royale, le gouvernement marocain propose, début juillet 1956, d’offrir un avion au prince impérial à l’occasion de son 27ème anniversaire. Convaincue des bonnes dispositions du prince à l’égard de Paris, la France se résout, au mois de septembre, à lui offrir un hélicoptère. Mais, sans doute trop inconfortable ou bruyant, l’engin ne suffit pas au bonheur du prince. Le 30 octobre 1956, il envoie un émissaire au conseiller financier de l’ambassade de France pour lui demander confidentiellement 120 000 dollars… afin d’acheter deux avions.

    L’amour ou le trône

    En 1957, la filmographie de la comédienne française Etchika Choureau (qui avait entamé sa carrière en 1952, dans un film de Michelangelo Antonioni, I Vinti) marque un vide total ! Que se passe-t-il ? Tout simplement, à l’instar de Cécile Aubry, tombée amoureuse d’un fils du Glaoui, le fameux pacha de Marrakech, Etchika s’est éprise de Moulay Hassan, autre “prince oriental” selon la presse people. Elle l’a rencontré à Cannes, où le prince se remet fastueusement d’une pénible ablation des amygdales. Un amour compliqué ! Elle reprend le travail en 1958, avec deux films tournés aux Etats-Unis, qui font un flop. Le succès ne reviendra plus. Elle disparaît ensuite pendant quelques années, passant le plus clair de son temps au Maroc en compagnie du prince héritier. Ainsi, en ce milieu de l’année 1960, non seulement Etchika est enceinte mais, selon ce qui est rapporté au souverain, elle se bercerait d’illusions et se verrait déjà reine ! Mohammed V se doit, lui, de veiller au respect des coutumes de la dynastie alaouite. Il tente de ramener son fils à la raison, menace de le destituer au profit de son jeune frère Moulay Abdellah… Le docteur Cléret est alors chargé de transmettre à Hassan les observations du roi, aux yeux de qui il est impensable que l’héritier du trône épouse une étrangère, et encore moins qu’elle puisse lui donner un enfant. Le scandale serait énorme ! Mis en demeure de choisir entre le trône et l’enfant, Moulay Hassan opte, alors, pour le trône…

    La mort de Mohammed V…

    Dans la soirée du 25 février 1961, veille de la date qu’il a retenue pour l’intervention, Mohammed V entre en clinique et s’installe dans la chambre que Cléret lui a préparée. “Le 26 février 1961 au matin, poursuit ce dernier, j’aidai Sidna (Mohammed V) à se lever. Il s’était purifié le corps dans un bain prolongé et l’avait parfumé aux senteurs de l’encens comme pour un rendez-vous avec Dieu. Il était étonnamment calme, résigné. Il m’apprit, penaud, que, devant l’insistance de Lalla Abla, qui lui présentait un bol de tisane comme un remède miracle, il avait rompu le jeûne prescrit et l’avait bu aux environs de 23 heures. Je prévins aussitôt l’anesthésiste suisse, qui ne parut pas troublé. Muni de mon dossier médical, ce dernier prit aussitôt son patient en charge. A 9 heures, le roi s’allongeait sur la table d’opération. Il me prit la main et je sentis son étreinte se desserrer lentement”. Assis dans un angle de la salle, Cléret assiste, inquiet, à l’opération. A 11 heures, il accompagne le chirurgien au moment où il sort pour annoncer le bon déroulement de l’intervention au prince Moulay Hassan, lequel attend dans le patio, entouré du docteur Abdelkrim Khatib, du docteur Henri Dubois-Roquebert et d’une dizaine de médecins. Chacun se réjouit. 20 minutes plus tard, une infirmière vient discrètement avertir le médecin et ami de Mohammed V que l’anesthésiste, resté en salle pour le réveil, désire le voir d’urgence. Il est livide : son patient gît sans vie !

    Fou comme un éléphant

    Belgrade, septembre 1961. Hassan II sympathise avec le Premier ministre de Birmanie, U Nu. Il convie ce dernier à un dîner et, pour le remercier, U Nu lui offre un éléphant d’Asie. Au retour de Belgrade, l’éléphant de parade d’U Nu, richement harnaché, conduit par son cornac birman, arrive à Rabat. Le pachyderme salue respectueusement le roi en fléchissant la patte droite. Hassan II, charmé, met à sa disposition le vaste parc de sa résidence d’été de Dar Es Salam, où l’animal vit heureux. Le cornac se lassant, il faut le renvoyer dans son pays. N’entendant plus la voix qui le rassurait, l’éléphant se lance dans une course effrénée, à la recherche de son compagnon. Affolé, il court dans tous les sens, déracinant les arbres, chargeant les hommes dont il ne comprend pas le langage. Il est finalement abattu par le colonel Gharbaoui, juché sur un char…

    Une farce de mauvais goût

    Peu de temps après avoir pris le pouvoir, Hassan II se rend à Fès, la capitale spirituelle, afin de sacraliser son intronisation. C’est l’occasion des grandes festivités. Après celui des hommes vient le jour consacré aux réjouissances réservées aux femmes, toujours en présence du roi. Les épouses des ministres, des dignitaires du royaume, des ambassadeurs des pays arabes, des notables de haut rang partagent les joyeuses agapes avec les membres de la famille royale. A la fin du repas, on amène le gâteau du roi, une monumentale pâtisserie. Bientôt, toutes ces femmes sont prises de malaises, vomissent, s’agitent, convulsent dans ce que le docteur François Cléret qualifie de “manifestations de délire onirique”. “Ce furent, se souvient le vieux médecin, deux journées épouvantables. Les épouses des ambassadeurs arabes étaient compromises… Le gâteau était drogué. Je me débattais seul au milieu de deux cents femmes ! Il a fallu qu’avec mon chauffeur nous dévalisions le plus discrètement possible les pharmacies de Fès pour récupérer un antidote à base d’atropine et tous les contre-poisons disponibles. C’est Hassan II qui était à l’origine de cette malheureuse initiative, et il ne pensait pas que cette grosse farce prendrait une telle ampleur. Je commençais à découvrir le nouveau roi”.

    Ils ont vu la tête de…

    Lors d’un entretien, le Fqih Basri nous a raconté que deux proches du roi (son beau-frère, Mohammed Cherkaoui, toujours vivant, et Driss Slaoui, décédé) lui auraient affirmé avoir assisté, deux jours après l’enlèvement de Ben Barka, à un dîner d’une dizaine de personnes dans la villa de Souissi (près de Rabat) de Hassan II. A la fin du repas, un grand plateau couvert d’un linge aurait été apporté. Le roi aurait retiré le linge et la tête de Ben Barka serait apparue. Cherkaoui aurait été pris de vomissements et Hassan II lui aurait dit : “Ah ! Je vois que quand on touche à un de tes amis, cela te rend malade !”. Dans une lettre à Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka, Mohammed Lahbabi, longtemps un des principaux dirigeants socialistes marocains, évoque également au conditionnel “le rapatriement de la tête de Ben Barka au Maroc”. Quatre fois condamné à mort, Fqih Basri, militant d’extrême gauche, est un de ceux qui affirmèrent que Hassan II avait fait assassiner son père, et ne fut pas inquiété pour ce genre de propos. Il n’a pas toujours été crédible et suscitait une certaine méfiance chez nombre de ses anciens amis politiques.

    Docteur Hassan II

    Régulièrement entouré de spécialistes marocains ou étrangers, Hassan II est obsédé par sa santé. Dans un entretien accordé à la revue italienne Class, il affirme même avoir étudié la médecine “durant ses deux années et demie d’exil à Madagascar, mais sans suivre de cours réguliers, puisqu’en ce temps-là il n’y avait pas de faculté de médecine sur l’île. Un médecin qui serait en même temps juriste serait un homme particulièrement brillant. Malheureusement, je n’ai pu le réaliser”. Il lui arrive fréquemment d’appeler François Cléret aux quatre coins du palais “pour des motifs futiles : prise de tension artérielle, avis sur un problème de santé, exposé sur une période d’histoire du pays, et cela au milieu d’une assemblée de ministres ou de personnalités étrangères étonnées mais respectueuses”. Un jour, une cousine de la mère du roi, souffrant de douleurs abdominales, est “examinée” par Hassan II, qui conclut à une appendicite aiguë. Il convoque le docteur et le met en demeure de l’opérer. “J’eus beaucoup de mal à lui épargner cette intervention inutile. Tout se calma d’ailleurs avec un antibiotique. Le roi fut néanmoins très affecté par ma réaction et m’ignora pendant plusieurs jours”. Ce n’était pas la première fois que le souverain imposait un traitement à l’un de ses proches. Déjà, son cousin Moulay Ali s’étant plaint d’une douleur à la jambe, Hassan II avait “diagnostiqué” une fracture à la cuisse et contraint un chirurgien marocain à immobiliser le malheureux dans un plâtre monumental pendant un mois !

    Le fqih de Sa Majesté

    Le docteur Cléret soutient que Hassan II avait une peur terrible de mourir, surtout de maladie. Un jour qu’il se trouvait à Lausanne avec le roi, celui-ci lui demanda de l’accompagner chez un Suisse qui lui avait fait croire qu’il rajeunissait les gens par le biais de lavements et de micro-organismes. “C’était un escroc, et j’ai eu bien de la peine à en convaincre le souverain…”. Hyperréaliste et fort intéressé par les découvertes scientifiques, Hassan II se comporte pourtant de façon peu rationnelle en certaines circonstances. Rencontrant le roi Hussein de Jordanie peu après la seconde tentative de coup d’Etat, il lui confie, selon une amie du souverain jordanien, qu’il est désormais conseillé par une sorte de voyant qui lui évite de se retrouver dans des situations périlleuses. Entre autres recommandations, le spirite lui a ainsi ordonné de ne jamais prendre l’avion le mardi…

    On ne rigole pas avec le roi !

    L’humour n’est pas le trait dominant de la personnalité hassanienne, même si les courtisans qui l’entourent ne manquent pas une occasion de s’esclaffer à la moindre saillie du “patron”. Son manque d’humour a peut-être même provoqué des drames. En tout cas, François Cléret est persuadé d’en avoir évité un : “Une année, à la fin du mois de ramadan, le roi avait invité sa cour dans sa villa de Souissi. Etchika Chourou, qu’il revoyait régulièrement, était présente, et avait ramené de Paris Marc, un gay très drôle et très intelligent. On sert une tête de veau : “Ah, dit Marc, cela me rappelle quelqu’un !”, et se tourne vers Hassan II. Celui-ci prend très mal cette plaisanterie quelque peu déplacée. Il a l’air furieux et fait un petit signe de tête, comme il lui arrivait souvent. Quatre gardes du corps se jettent alors sur le malheureux et s’apprêtent à le défenestrer. J’ai regardé le roi avec beaucoup de sévérité. Je suis convaincu que j’ai sauvé la vie du type. Antiquaire de son métier, Marc m’a fait cadeau par la suite de deux belles lampes…”.

    De l’amour des langues

    Hassan II pouvait raconter une fable ou une histoire qui, sans être désopilante, est amusante et instructive. A quelques-uns de ses sujets qui l’interrogeaient, lui, l’inconditionnel du bilinguisme, sur la langue que les Marocains devaient maîtriser –l’arabe, le berbère ou une autre -, on lui prête cette réponse : “Un jour, un rat convoqua ses enfants encore trop jeunes pour connaître la vie et ses dures réalités. ‘Le chat est notre ennemi, leur dit le père rat d’un air grave. Vous devez donc savoir que le chat, qui représente un danger pour vous, est reconnaissable parce qu’il miaule. Vous voilà avertis, mes enfants : faites donc le meilleur usage de ce conseil !…’. Ce que firent les petits rats. Le chat, sans cesse bredouille, voyant qu’il était incapable d’attraper les petits rats, eut alors l’idée géniale d’aboyer au lieu de miauler. Et chaque fois qu’il attrapait un petit rat qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il lui disait : ‘C’est ton père qui est responsable de ta capture, parce qu’il ne t’a appris qu’une seule langue !’”.

    Un roi sympa

    Automne 1990, la sortie du livre de Gilles Perrault, Notre ami le roi, provoque un séisme. Parfois volontairement excessif dans sa formulation pour mieux toucher le lecteur, le brûlot connaît un énorme succès et frappe l’imagination des Marocains. Hassan II en est aussi surpris que furieux. Interrogé quatre ans plus tard par Eric Laurent, Hassan II parle de “manipulation” des éditions Gallimard : “Les Français, confie-t-il au journaliste, m’aiment bien. Ils m’ont vu sur la couverture en smoking, je suis élégant. Ils ont acheté le livre pour cela. Pour eux, c’était l’histoire d’un roi sympa !”.

    Une nounou juive…

    Assistant du secrétaire d’Etat, en charge du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord sous la présidence de Bill Clinton, Martin Indyk est amené à rencontrer fréquemment Hassan II dans les dernières années de sa vie. Dans un entretien accordé dix ans après la mort du roi, l’ancien ministre américain livre une anecdote révélatrice :“’Vous savez, Monsieur Indyk, j’ai des sentiments particuliers envers les juifs, car, bébé, on m’a séparé de ma mère biologique et, de ce fait, elle ne m’a pas donné l’affection maternelle nécessaire. Ma nounou juive m’a élevé et m’a donné cette affection, et c’est pourquoi je suis attaché à la communauté juive’. Voilà tout ce qu’il m’a dit. Etrange ! Cela faisait des années que je venais le voir comme représentant du président Clinton, et lui me voyait en tant que juif ! Il me semblait qu’il avait confiance en moi comme il avait confiance en sa nounou. Il y avait une sorte de transfert d’affection…”.Recevant Shimon Peres le 18 mars 1981 dans son palais de Marrakech, Hassan II lui avait tenu des propos similaires :“Je suis heureux de vous rencontrer. Je tiens à vous dire que j’ai un sentiment particulier pour les juifs. Ma nourrice était juive et mon père m’a appris que cela portait malheur de faire mal aux juifs. Dieu ne le permet pas”.

    Curieusement, ses hagiographes ne disent mot de cette “nounou”. Hassan II lui-même n’évoque dans ses mémoires que deux gouvernantes françaises. Il semble réserver cette “révélation” à des personnalités juives, qui n’en ont parlé que plusieurs années après sa mort.

    Source

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, Hassan II, Mohammed V, ignace dalle, les trois rois,

  • Maroc : « Pourquoi la princesse Lalla Salma se cache-t-elle ? » (journal néerlandais)

    La princesse Lalla Salma, épouse du roi Mohammed VI du Maroc, ne s’est pas présentée en public depuis presque un an et demi. Que se passe-t-il avec Lalla Salma ? Que se passe-t-il au tribunal marocain ? La rumeur court parfois à plein régime. C’est également le cas ces dernières semaines.

    Tant lors de la récente visite d’État du couple royal espagnol que lors de la visite du prince Harry et du prince Meghan au Maroc, Lalla Salma s’est fait remarquer par son absence. Toutefois, le tribunal marocain reste silencieux dans toutes les langues.

    Mystère

    Alors que la presse internationale spécule abondamment sur la mystérieuse disparition de la princesse, les médias marocains restent remarquablement silencieux. Les informations selon lesquelles le roi est divorcé et que Lalla Salma réside principalement à l’étranger n’ont jamais été confirmées ou niées. Les médias officiels marocains ne risquent pas la spéculation par crainte de représailles.

    La disparition de la princesse Lalla Salma est d’autant plus frappante qu’elle a été la première épouse d’un monarque marocain qui a également exercé des fonctions publiques. Elle se produit régulièrement en public dans son pays et à l’étranger. Non seulement pour les événements liés à sa fondation pour la recherche sur le cancer, mais aussi pour les affaires internationales officielles telles que l’inauguration du roi Willem-Alexander.

    Blauwbloed

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Le Maroc a participé aux frappes de la coalition internationale en Syrie et en Irak

    Le Maroc qui a gelé sa participation dans les opérations de la coalition Arabe dirigée par Ryad au Yémen, a participé aux frappes de la coalition internationale en Irak et en Syrie orientale.C’est ce que une note de la Defense Security Cooperation Agency mentionne d’ailleurs pour justifier la vente par les États-Unis de 25 avions de combat F-16 V au Royaume du Maroc.

    Reste à savoir combien d’autres pays non membres de l’OTAN, ont participé ou participent encore aux frappes aériennes en Syrie ou en Irak sous le fallacieux prétexte de « Daech »

    Source :  Stratégika51

  • Le 11-M a été monté dans un château de Mohamed VI à 80 kilomètres de Paris, dénonce Villarejo au juge

    ESPAGNE EL 11-M, 15 ANS APRÈS

    Le 11-M a été monté dans un château de Mohamed VI à 80 kilomètres de Paris, dénonce Villarejo au juge

    22 mars 2019 03:23

    ATTAQUE 11-M JOSÉ MANUEL VILLAREJO AUDIENCE NATIONALE FRANCE MAROC

    L’ESPAGNOL @elespanolcom

    L’ancien commissaire José Villarejo a soumis un nouveau mémoire à la Haute Cour de justice nationale pour étayer sa version des attaques au 11-M. Selon ce dernier, les pires attentats de l’histoire de l’Espagne ont été organisés dans le château du roi du Maroc, Mohamed VI, à 80 km de Paris et les preuves sont détenues par le Centre national de renseignement. Villarejo soutient que le CNI a intercepté les communications de deux espions gaulois, qu’il identifie avec des noms et des prénoms, après l’une de ces réunions.

    Depuis la prison d’Estremera à Madrid, l’ex-commissaire insiste pour relier une partie des opérations que le tribunal national enquête sur des enquêtes présumées sur le 11-M. Fin février. L’ancien policier a adressé une première lettre à la cour d’instruction n ° 6 dans laquelle il affirmait que les services secrets français et marocains étaient à l’origine de l’attentat qui a provoqué 191 morts en Espagne. Il se trouve que le magistrat chargé de son enquête , Manuel García-Castellón , indique également la seule cause qui reste ouverte à propos des attentats du 11 M; une pièce qui enquête sur la présence d’ADN non identifié dans l’appartement de Leganés où les terroristes de Madrid se sont suicidés.

    Presque un mois après cette première écriture, Villarejo fournit de nouvelles informations à l’appui de sa version. Ainsi, l’ex-commissaire explique qu’après l’incident de Perejil, dans lequel l’Espagne a dû expulser un groupe de soldats marocains de l’îlot, les contacts entre les émissaires français et marocains ont commencé. « Beaucoup d’entre eux ont célébré » dans un château appartenant à Mohamed VI « appelé Château de Betz  » et situé « à environ 80 km de Paris ».

    Le domaine est un bien connu de style Renaissance situé dans la campagne française qui a été acheté en 1972 par le roi marocain Hasan II, père de l’actuel roi alaouite et qui appartenait auparavant à la famille royale monégasque. Le château et ses jardins à l’anglaise font partie du patrimoine national français.

    Selon la presse galicienne, Mohamed VI utilise la ferme pour abriter son haras, peuplé de sang-pur qui s’affrontent sur les pistes de course voisines. Il est également célèbre le service de sécurité de la maison, conçu pour garantir la confidentialité absolue de ce qui se passe là-bas.

    Selon Villarejo, « en 2002, des échanges permanents d’agents et / ou de messagers ont eu lieu à la ferme, avec les frères du monarque Alawi, Mulay Rachid et Layla Mariam , cette dernière très contrôlée par les services secrets français ».

    Dans son mémoire au tribunal, Villarejo affirme que le CNI a rassemblé des informations sur ces réunions, notamment des « notes internes qui ont été interceptées au chef de la Direction générale de la sécurité [les services secrets français] avec des informations recueillies auprès du chef des services de renseignements marocains, Ahmed El Harchi et le chef adjoint de la police secrète, Bembrahim , à propos de leurs impressions après l’un des voyages à Paris. « 

    Dans une partie de ses écrits, l’ex-commissaire soutient que ces contacts étaient non seulement réels, mais qu’ils avaient été divulgués à la presse et publiés dans des médias pertinents au niveau national. Et c’est vrai. En novembre 2006 , le journal El País a révélé l’existence de ces documents , qui ont été publiés dans un livre publié en France par les journalistes Catherine Graciet et Nicolas Beau .

    Dans sa chronique sur le livre, le journal espagnol explique qu’au lendemain de l’expulsion par les Espagnols des soldats marocains de l’îlot de Perejil, la sœur du roi, originaire du Maroc, avait reçu un message urgent de Jacques Chirac : « C’est maintenant ou jamais d’agir pour s’opposer à la pénétration espagnole au Maroc « . « Une stratégie a ensuite été lancée pour atteindre cet objectif », reflète le document de renseignement de gala reproduit dans le journal.

    Source

  • Maroc : La villa achetée par Lalla Salma en Grèce

    La désormais ancienne première dame du Maroc, Lalla Salma s’est offert à la ville grecque de Kea une villa à 3,8 millions d’euros.

    Alors que les Rifains sont condamnés à 20 ans de prison pour la simple raison d’avoir demandé la construction dans leur région d’un hôpital et une université, l’ex-princesse Salma Bennani a dépensé l’équivalent de deux hôpitaux et trois universités en ce que la presse grecque a qualifié de « premier investissement généreux sur le territoire grec en achetant il y a quelques jours une villa de luxe sur l’île de Kéa (archipel des Cyclades, ndlr) ». Une information rapportée au mois de mai 2018 par le média grec Athens Magazine, indiquant que la villa a été vendue à 3,8 millions d’euros.

    Une résidence de rêve avec un style unique, entourée d’un jardin de plus de deux hectares (5 acres).

    Selon la source citée « Le bâtiment est unique, alliant architecture originale et luxe. La maison dispose de sept chambres, neuf salles de bain et une piscine de taille presque olympique.»

    La villa jouit d’une vue spectaculaire sur la mer Égée, un paysage naturel combiné avec des installations et des équipements modernes : piscines, garages, entrée arrière discrète.

    La maison de vacances choisie par la femme du roi du Maroc impressionne : c’est l’une des plus belles maisons de l’île, construite en 2008 », poursuit le média grec.

    La luxueuse villa a été conçue par l’architecte Christos Vlachos. Elle a été vendue par un banquier italien.

    Maroc Leaks

  • Journal portugais évoque « l’étrange disparition de Lalla Salma »

    L’étrange disparition de Lalla Salma depuis sa séparation du roi….

    Elle a été photographiée lors d’un acte officiel en décembre 2017, et n’a jamais été revue. Lalla Salma, 40 ans, ingénieure en informatique qui parle trois langues, a brisé les paradigmes en épousant le monarque d’une des maisons royales les plus traditionnelles du monde, où les femmes n’ont jamais joué un rôle majeur. Mohammed VI lui a donné le titre de princesse et, dans un signe de modernité, lui a donné un rôle public représentant la Maison royale.

    Cependant, 17 ans après le mariage, Salma Bennani est partie, sans aucune explication, sans apparaître en public, générant étrangeté et rumeurs diverses.

    Mozah bint Nasser, l’une des femmes de l’ancien cheikh du Qatar, a même essayé de parler à la princesse par téléphone, mais on lui a dit qu’elle n’était pas disponible. Selon des sources liées à la famille royale, d’autres femmes de différentes maisons royales ont également essayé de contacter Salma, mais la réponse était la même. On sait aujourd’hui que les appels téléphoniques, qui n’étaient pas autorisés à répondre, ne sont que quelques-unes des restrictions imposées à la femme qui a été l’épouse du roi du Maroc pendant 16 ans.

    Il y a un an, le magazine ¡Hola ! annonçait la rupture du mariage, mais en fait, trois mois avant la nouvelle, Lalla Salma avait déjà disparu de la vie publique. Comme il n’y a jamais eu d’annonce officielle, beaucoup de Marocains ont douté de la séparation jusqu’à il y a environ un mois, quand le même magazine a publié les images de la visite officielle des rois d’Espagne et, contrairement à la visite précédente, Lalla Salma n’était pas présente. L’une des sœurs du roi a pris la place de la première dame.

    Mohammed VI a fait une séance photo, où il apparaît avec les deux enfants du couple Moulay, 15 ans, et Khadija, 11 ans, toujours selon le magazine ¡Hola ! qui a publié un article sur la vie de la princesse après la séparation, Lalla Salma « devra rester en dehors de la sphère publique, mais reste présente dans la vie des enfants ».

    La presse marocaine compare le sort de la princesse à celui de la mère de Mohammed VI, qui n’est décrite que comme « la mère des princes » et n’a jamais, sauf au mariage d’une de ses filles, refait surface en public. En outre, il est interdit à tous les médias du pays de publier des photos d’elle.

    Source: Lex.pt

  • Attentats de Madrid : un ex-flic dénonce la France et le Maroc

    Attentats de Madrid : un ex-flic dénonce un complot franco-marocain

    INFO PANAMZA. Jeudi 28 mars, un ancien commissaire de police doit être entendu par un juge au sujet des attentats « islamistes » de Madrid. L’homme, fin connaisseur des secrets d’État, veut exposer l’implication des services secrets marocains et français ainsi que leur sinistre motivation.

    C’est une affaire totalement passée sous silence par la presse traditionnelle de France : une figure de la police espagnole, aujourd’hui à la retraite et incarcérée pour corruption, a décidé de tout -ou presque- balancer sur ce qu’il a su des secrets d’État durant les années 90 et 2000.

    Plus précisément : l’homme qui avait eu droit à une couverture médiatique française quand il avait évoqué -l’an dernier- une liaison du roi Juan Carlos avec une princesse allemande est désormais ignoré par les journalistes dits d’investigation de l’Hexagone.

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