Catégorie : Maroc

  • Le Maroc interdit à ses propres sujets

    Pour l’instant pas de visites familiales au Maroc

    PAYS-BAS, MAROC – L’état d’urgence de Corona au Maroc est actuellement prolongé jusqu’au 10 octobre avec possibilité de prolongation. Des villes comme Casablanca et Marrakech sont complètement fermées et vous n’êtes donc pas du tout autorisé à entrer, et de nombreuses autres villes sont fermées aux étrangers et aux non-résidents. Cela dure depuis un certain temps et les Néerlandais d’origine marocaine ne peuvent pas se rendre dans leur pays d’origine depuis longtemps et donc souvent pas chez leurs proches. « Normalement, je vais au Maroc deux mois par an pour rendre visite à ma famille, mais maintenant je ne pouvais pas y aller tout l’été et la question est de savoir quand je pourrai le refaire », a déclaré Wasim.

    Pour de nombreux Néerlandais d’origine marocaine, c’est une mesure ennuyeuse. «Ma grand-mère est également âgée et notre temps ensemble nous est maintenant enlevé», a déclaré Mustapha Mkik. Les citoyens néerlandais munis de passeports néerlandais et marocains ne sont pas autorisés à entrer au Maroc pour le moment. Cela peut rendre encore plus importante la crise identitaire bien connue que connaissent certains jeunes d’une deuxième ou troisième génération aux Pays-Bas. Il n’est pas le bienvenu dans un pays où vous avez un passeport et donc vous devriez en faire partie, malgré la compréhension de la situation, selon Hamza, 22 ans, peut être difficile.

    Non seulement les visites familiales et les vacances annuelles sont désormais impossibles, mais l’inhumation au Maroc est désormais également impossible. « Il y a des dizaines de cercueils à la morgue de Schiphol, parfois pendant trois semaines. Ils ne peuvent pas être transportés dans le pays d’origine du défunt. C’est parce que de nombreux pays ont fermé leurs frontières à cause du virus corona. C’est un problème particulièrement pour les musulmans, car ils doivent enterrer leurs morts dans les 24 heures », a déclaré Hans Heikoop à NOS.

    Source : You News 2, 14 oct 2020

    Tags : Maroc, Pays Bas, bi-nationaux, Islam, morgue, enterrement, visites familiales, MRE, émigrés, marocains,

  • L’ONU inflige un sacré camouflé au Maroc

    Aucun pays du monde n’a voté pour le Maroc pour le membership du Conseil des droits de l’homme, y compris ses alliés de la françafrique.

    Dans une lettre envoyée aux pays membres, dont une copie a été publiée sur le site des Nations Unies, le président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Volkan Bozkir rapporte des résultats du vote réalisé le 9 octobre 2020 pour l’élection des membres du Conseil des droits de l’homme.

    « Ayant obtenu la majorité requise et le plus grand nombre de voix des membres de l’Assemblée générale, les 15 États suivants ont été élus membres du Conseil des droits de l’homme pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2021: Bolivie (État plurinational du), Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, France, Gabon, Malawi, Mexique, Népal, Pakistan, Fédération de Russie, Sénégal, Ukraine, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et Ouzbékistan », dit-il.

    Dans un document joint à la lettre, on y constate que le Maroc n’a récolté que son propre vote, mettant à nu l’image du Makhzen au niveau de la communauté internationale et l’échec retentissant de la diplomatie marocaine dirigée par l’inénarrable Nasser Bourita qui a fait de la corruption et le mensonge son dogme.

    Il y a lieu de se demander pourquoi même les satellites africains de la France lui ont tourné le dos.

    Tags : Maroc, ONU, droits de l’homme, Assemblée Générale, Conseil des droits de l’homme, vote,


  • Le Maroc toujours sans nouvelle de la princesse Lalla Salma

    Au Maroc, l’énigme continue d’entourer la disparition de la princesse Lalla Salma, l’ex-épouse du roi Mohammed VI. Personne n’ose aborder le sujet, la vie privée du souverain marocain faisant partie des lignes rouges établies par la monarchie. Aucun média local ne semble avoir de ses nouvelles et les informations diffusées par les médias officielles du palais n’apportent aucune preuve illustrée sur son sort.

    Ainsi, le sort de Lalla Salma s’ajoute aux questions sacrées du Sahara Occidental, la monarchie et la religion dont le sujet est interdit au public et à la presse.

    Ce qui est sûr c’est que le divorce du couple royal marocain est consommé et la disparition de la princesse Lalla Salma depuis bientôt 3 ans. En effet, la dernière apparition de la désormais ex-épouse du roi Mohammed VI remonte au mois de décembre 2017.

    Selon le site Doingbuzz, le divorce du roi du Maroc « serait en grande partie du fait que le roi Mohammed VI soit un homosexuel ». En effet, dans une dépêche publiée mardi sous le titre de « L’homosexualité du roi du Maroc lui coûte son mariage », ce média rapporte que « certains sites marocains avaient rappelé que le Roi avait encore derrière lui un passé gay qui le poursuit ».

    Tags : Maroc, roi du Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, princesse Lalla Salma, divorce, disparition, homosexualité, gay,


  • Maroc : L’enterrement du Glaoui, Pacha de Marrakech

    23 JANVIER 1956, HADJ THAMI EL GLAOUI MEURT

    Photographie extraite d’un reportage de Roger BEAU, photographe chez Kynel et témoignage personnel d’André HARDY, Commandeur du Ouissam Alaouite, Grand Officier du Nicham Iftikhar, tiré de ses Mémoires de chef des contrôleurs civils de la Région de Marrakech.

    Cette photographie envoyée par Roger Beau est totalement inédite, elle n’a pas paru dans la presse de l’époque. Les services d’ordre de la Police, de l’Istiqlal et de l’Armée suivent le même but: écarter les agitateurs possibles.

    LA FIN D’UN « GRAND SEIGNEUR »

    « Accompagné de ma femme, je m’étais rendu une dernière fois à son chevet, peu de jours avant sa mort, qu’il attendait avec sérénité. Ce n’est pas sans émotion que j’avais tenu, une dernière fois sa longue main brune et décharnée, regardé en face le long visage ridé de cet ami loyal, qu’illuminaient les yeux intelligents et doux.

    Il avait choisi pour lieu de sa dernière demeure la minuscule Zaouia de Sidi ben Sliman (l’un des 7 saints de Marrakech: le Soufi), en pleine médina. De son palais à son tombeau il y avait deux kilomètres de ruelles, trajet difficile pour un cortège pompeux, espace exigu pour les honneurs militaires, dus à un Grand officier de la Légion d’Honneur. Et pourtant, ces obsèques malcommodes et désordonnées furent comme une apothéose.

    Après les prières, dites dans le palais de la Stiniya, le corps enveloppé dans un linceul de moire noire fut emporté à bras sur un brancard, cahotant au-dessus des têtes d’une foule immense. Dans cette multitude, pressés comme les grains de blé dans un boisseau, se coudoyaient Français et Marocains, notables et gens du commun, caïds et militants de l’Istiqlal, hommes et femmes, uniformes, vestons et jellabas. Le service d’ordre de l’Istiqlal collaborait vigoureusement avec la police pour canaliser cette marée en criant : « de l’ordre : de l’ordre », et je crois bien que l’ ‘émotion étreignait aussi bien ceux que le Pacha avait favorisés de ses largesses que ceux contre qui il avait si longtemps et si durement sévi, car tous étaient conscie,ts de la noblesse et de la grandeur du disparu. C’était vraiment, avec lui, une époque qui s’achevait et, en cette minute aucun ne pensait plus au risque qu’il pouvait courir en étant mêlé à cette foule, chacun observait une trêve tacite.

    Au seul endroit du parcours qui fut un peu moins étroit, le cortège marqua une pause, les honneurs militaires furent rendus, le Résident Général lut son discours ainsi, que le représentant du Sultan, qui était l’ancien Caïd Lahcen Al-Youssi, devenu Ministre de l’Intérieur. Puis la marche cahotante reprit jusqu’au mausolée, où le corps fut remis aux fossoyeurs, et il ne resta plus aux assistants qu’à s’ext raire comme ils purent de ce tourbillon humain… »

    UN TOURNANT DE L’HISTOIRE

    « Après la mort du Pacha s’ouvrait une nouvelle période dans l’histoire de Marrakech et, peut-on même dire, dans l’histoire du Maroc. C’est le 3 Mars que ce pays obtint de Monsieur Pinay une indépendance dont personne ne doutait plus depuis le retour triomphal du Roi Mohamed V, en novembre 1955. »

    « Les fils du Glaoui ne furent d’abord nullement inquiétés et reçurent à la Stiniya de nombreuses visites de condoléances. C’est à cette seule occasion que je les vis tous rassemblés, le 1er février 1956. L’un d’eux Abdallah, le « romancier » devait mourir le 4 juin des suites d’une opération. »

    Le territoire marocain était organisé en une certain nombre de Provinces, confiées à des Gouverneurs ( en arabe : âmal, pluriel : oumal) calquées sur l’organisation régionale antérieure. C’est ainsi que la ville de Marrakech formait une province et le territoire en formait une autre…. A qui reviendrait les deux commandements, à la fois désirés et redoutés ! Le Roi et son « Conseil du Trône » hésitèrent longtemps. Le général Bazillon et moi-même avions eu l’occasion d’en discuter longuement avec le nouveau Ministre de l’Intérieur, Lahcen Al-Youssi, après les obsèques du Pacha, où il représentait son maître. C’était un berbère, ancien caïd de Sefrou, épuré en 1953, ne parlant pas le français, mais astucieux et apparemment d’esprit assez large. D’ailleurs, en général, le style adopté par les nouveaux maîtres du Maroc, fussent-ils des terroristes de la veille, était celui d’un triomphe modeste et modéré, oublieux du passé et tourné vers l’avenir, avec la conscience qu’ils avaient encore besoin de nous pour le construire. Chez beaucoup, cette attitude était sincère et plutôt sympathique, mais ils ne purent malheureusement s’y tenir… ou se maintenir. Finalement furent désignés pour la ville de Marrakech, le fqih fassi Mehdi Sakkali, et pour la Province Moulay Hafid el Alaoui, cousin du Sultan et lieutenant-colonel de l’armée française. »

    UN FASSI GOUVERNEUR DE MARRAKECH

    « Le choix de Mehdi Sakkali n’était pas bon. Comme Fassi, déjà, il ne pouvait qu’être mal vu des Marrakchis. En outre, bien que vêtu à l’européenne, à l’exception du tarbouch dont il était coiffé, c’était un musulman fanatique à tendance wahhabite, totalement dépourvu de bon sens. Son premier geste fut de faire de la Jamâ el Fna un désert, car il était horifié par le groupement de bateleurs, charmeurs de serpents, danseurs, etc… qui de tout temps a fait la célébrité de cette place. Il acheva ainsi de ruiner le commerce de Marrakech, déjà bien malade, et de faire fuir les touristes. Il devait faire pire par la suite. Moulay Hafid, par contre, avait l’étoffe d’un bon gouverneur. … »

    Le livre d’André Hardy, est sur le point d’être épuisé. Son tirage initial fut très faible. Si vous le trouvez neuf ou d’occasion n’hésitez pas à l’acheter car vous y lirez le témoignage d’une des personnes les mieux informées. Il contient beaucoup de faits méconnus sur Marrakech et ses habitants de 1951 à 1956. Même ceux qui vivaient à Marrakech à cette époque ignorent de nombreux événements qui s’y sont produits.

    Source : Mangin de Marrakech

    Tags : Maroc, Pacha Glaoui, enterrement, André Hardy,

  • La vraie histoire d’Aïcha Kandicha au Maroc

    Le nom d’ Aïcha chez les Marocains révèle deux choses :

    La première , c’ est que ce nom est religieusement sacré , car il est le nom de la femme du Prophète Mohamed ( Alïhi Assalam*) . Cette femme était la plus jeune des femmes du Prophète. Il l’ a épousée alors qu’elle avait l’ âge de douze ans.

    *Paix soit sur Lui

    Elle était la plus chère à son coeur. Le Prophéte a dit « Prenez la moitié de votre religion de cette femme « ( Aïcha ).

    Quand les chanteurs de Gnaoua (Gnawa ) chantent ce nom, leurs chant est un chant soufi .

    La deuxième , c’ est que ce nom vient d’ une mythe très célèbre dans la mémoire de peuple marocain . C’ est Aïcha Kandicha . C’ est le nom d’ une femme qui est djinn .

    Elle habitait toujours à côté de la mer . Dans des lieux qui sont inhabités . Et elle sort la nuit pour couper la route aux hommes qui passent seul . Elle les attire vers elle et les habite : ç a veux dire qu’ ils tombent amoureux d’ elle . Ils deviennent fous jusqu’ à leur mort.

    Aïcha a été décrite, dans les récits du peuple marocain comme une femme, mais elle a des pieds de chameau.

    Un grand écrivain Tahar Ben Jelloun , qui est célèbre dans la littérature française , a essayé de donner à ce mythe une relation avec la réalité , dans ses écritures, en disant que cette histoire ( mythe ) de Aïcha Kandicha est une histoire réelle .

    C’ est une femme, résistante, qui a lutté contre la colonisation française au Maroc. Après la mort de son mari tué par les Français , elle a décidé de se venger , en apparaissant aux étrangers ( les soldats français ) et les attirant vers les plages où elle les tue par vengeance.

    Le récit de l’ histoire de cette femme ne dépasse pas ces deux signification dans les chansons de la musique Gnaoua ( Gnawa).

    Le chanteur de la vidéo ci-dessous parle de cette femme , de sa puissance et le bien qu’elle peut faire quand elle veut et la supplie de lui faire du bien , comme s’ il supplie un saint du mausolée.

    La musique avec le chant du mythe de cette dame ne peut que donner la chair de poule à celui qui l’ écoute. C’ est la façon dont ils chassent les mauvaiss esprits.

    Source : Gammes musicales

    Tags : Maroc, religion, superstitions, musique, chants, Aicha Kandicha, djinns,

  • Maroc : L’enfer des migrants subsahariens

    Maroc – Rabat

    Aux portes de l’Europe, l’enfer des migrants subsahariens

    Dans la minuscule pièce, Florence découpe une pastèque. Le téléviseur crépite dans un coin, seule distraction du petit Emmanuel, 3 ans, étendu sur le matelas posé à même le sol. Une simple lucarne éclaire le foyer de cette famille nigériane. Aujourd’hui, Steeve, le père de famille a gagné 1,50 euros en mendiant depuis 6h du matin. “De quoi acheter un kilo de poisson”, lance-t-il sans grand enthousiasme. Ce couple nigérian a débarqué à Rabat en 2004 avec comme unique rêve, celui de rejoindre un pays européen pour une vie meilleure.

    Dans un angle, Florence a soigneusement rangé ses bassines pour la vaisselle qu’elle a dissimulées derrière un rideau. Sur les murs, des photos du Christ. La température intérieure atteint facilement les 30°. “Malgré les 50 euros de loyer mensuel, le propriétaire ne veut pas qu’on utilise la lumière ni qu’on branche un ventilateur”, raconte Steeve. “Cela fait 3 ans que nous sommes là et nous n’avons aucun droit. Si seulement je pouvais travailler. C’est une situation très stressante pour moi, avec la peur d’être agressé ou d’être arrêté par la police”.

    Comme ce jeune couple de migrants, ils sont entre 15 000 et 30 000 à se retrouver bloquer à Rabat, aux portes de l’Europe, avec des conditions de vie inacceptables. “Lorsqu’ils arrivent ici, ils n’ont plus d’argent pour continuer. Durant le voyage, ils doivent se débarrasser de tous leurs papiers. Ils n’existent plus. Au Maroc, ils n’ont aucun droit. Ils ne bénéficient d’aucune protection et se retrouvent à la merci de tous les abus et de toutes les violences possibles”, explique le coordinateur d’une ONG. 60 % d’entre eux ont entre 18 et 30 ans, 30% ont plus de 30 ans et 10% sont des mineurs. Ces migrants viennent principalement d’Afrique de l’Ouest ((Sénégal, Gambie, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire) du Nigeria et de la RDC.

    Pour la plupart, le périple s’est déroulé dans la souffrance avec des violences sexuelles et physiques, dans l’enfer des camions surchargés traversant le désert algérien, sans eau ni nourriture. « Le trajet a été épouvantable. Nous avons beaucoup marché, même les enfants. Nous avons dû payer sans arrêt pour franchir les frontières. C’est une véritable mafia », explique Bienvenu qui a quitté la RDC en 2004 avec sa femme. « Nous avons mis plus de 2 ans pour arriver ici en passant par le Cameroun, le Nigeria, le Bénin… Mais chez nous, il y a la guerre, la famine, tout ». Le couple a obtenu le statut de réfugié via la représentation internationale du HCR basé à Rabat. Seul problème… les autorités marocaines ne reconnaissent pas ce bureau destiné à favoriser l’enregistrement des demandeurs d’Asile, la reconnaissance et l’installation des réfugiés au Maroc.

    Pourtant, le Maroc a signé les Conventions de Genève de 1951 relatives à la protection des réfugiés. « En un an et demi, le HCR n’a reconnu que 600 réfugiés avec un taux de reconnaissance de 16%. Ce statut est principalement attribué aux Ivoiriens, Congolais, Sierra Leonais et Libériens. Le récépissé remis aux réfugiés n’a, pour l’instant, aucune valeur aux yeux des autorités marocaines. Il ne leur donne pas droit à une carte de séjour et ne permet donc pas d’accéder au marché du travail ou aux soins », précise le coordinateur. « Tant que le HCR et le statut de réfugié ne sont pas reconnus par le Maroc, le bureau international de Genève devrait assurer une assistance financière mensuelle aux réfugiés. Et la Communauté internationale devrait doter le bureau du HCR de Rabat des moyens politiques et financiers suffisants pour assurer tant la protection juridique que l’assistance de ces réfugiés, et plus particulièrement des mineurs non accompagnés ».

    En attendant, le Maroc a renforcé le dispositif de surveillance des frontières avec des ratissages autour des enclaves tout en laissant les migrants en ville. « Les politiques publiques européennes et des Etats membres en matière d’immigration s’inscrivent fortement en coopération avec les pays frontaliers de l’espace Schengen dans le cadre du « bon voisinage ». Elles consistent à vouloir réguler les flux migratoires et lutter contre l’immigration clandestine en «externalisant» le contrôle des frontières et les procédures d’asile vers les pays limitrophes. L’Algérie et le Maroc se renvoient la responsabilité. L’action policière se concentre sur les zones de frontières. L’Union européenne envoie de l’argent au ministère de l’Intérieur marocain mais ces fonds ne redescendent pas forcément aux policiers qui n’ont pas les moyens de procéder aux arrestations. Cette coopération policière avec l’Europe existe mais le problème reste celui de la corruption », constate le coordinateur.

    Résultat, les migrants, réfugiés ou non, vivent dans la plus grande précarité, victimes de violences et de discriminations. « J’ai pris un bateau pour rejoindre les Canaries et il a chaviré noyant une quinzaine de personnes sous mes yeux. J’ai été récupéré et depuis je lutte pour survivre. Il y a un mois, un Marocain m’a agressé pour me voler. Il m’a tailladé le visage et le corps à coups de couteau et m’a brisé un tibia. Personne n’a bougé. Les gens regardaient », raconte Jimmy, un Nigérian.

    Libres de leur mouvement, au bon vouloir des autorités, les migrants mendient dans les rues et survivent dans des bidonvilles entassés dans de minuscules chambres. De véritables taudis où les nattes et les matelas se succèdent au milieu des cafards, de la crasse et de la chaleur. La gale est une maladie courante de même que la tuberculose et les troubles mentaux. Sans espoir, sans avenir, les migrants de Rabat se débattent dans ce climat de violence, rejetés par une bonne partie de la population marocaine en se disant « j’avais un rêve, je suis maintenant dans une prison libre ».

    * Le nom de l’ONG et celui du coordinateur ne sont pas publiés afin de ne pas nuire à leur action sur le terrain.

    Tags : Maroc, migration, subsahariens, africains, racisme, répression,

  • Maroc, source d’inspiration…

    Depuis plusieurs années (la première fois il y a….bien longtemps) je suis tombée amoureuse du Maroc, du sud particulièrement. Essaouira balayée par les alizés est notre point de départ depuis cinq ans.

    Essaouira, en arabe « la bien dessinée », Amogdul « la bien gardée » en berbère, Mogador pour les français garde les empreintes de son histoire. L’hospitalité des marocains, leur cuisine pleine de saveurs, les couleurs chatoyantes, les odeurs d’épices nous ravissent. Et son festival Gnaoua…dont je vous reparlerai…

    Nous y soutenons bénévolement, modestement une association qui accompagne les femmes isolées, en difficulté. Elle s’appelle : Association Féminine de Bienfaisance EL KHIR:

    « « La femme marocaine défavorisée ne doit pas compter sur la charité »

    Nous voulons l’aider dans son apprentissage de l’autonomie, et pour cela nous développons au sein de l’association une approche de la promotion féminine « intégrée », qui combine de nombreuses actions allant de l’alphabétisation jusqu’à l’insertion professionnelle. Autonomie financière bien sûr, pour que la femme génère des revenus suffisants pour couvrir ses besoins quotidiens (ou ceux de sa famille selon sa situation). Autonomie sociale, juridique, sanitaire également : l’accès à la connaissance doit aider la femme à s’affirmer dans une société peu encline à reconnaître ses droits.

    Nous ne répondons pas seulement aux besoins d’acquisition de savoir-faire techniques (cuisine,couture, etc.) et de connaissances de base, mais nous aidons la femme jusqu’à son intégration professionnelle, en nous efforçant d’être à son écoute tout au long de son parcours. Soutien psychologique et esprit de fraternité sont toujours mêlés à nos actions.

    L’association AFBK se veut aussi espace de rencontres et de partage, un espace de vie réconfortant et agréable. »

    Je vous invite à consulter leur site internet (www.elkhir.ma) ou leur facebook (Association féminine El Khir). Le courage des femmes qui ont fondé et font vivre cette association humanitaire mérite d’être reconnue et soutenue.

    Ainsi grâce à ces femmes nous avons découvert le Sabra (soie végétale que j’utilise pour la confection de bijoux), les parures en argent travaillées à Essaouira, l’huile d’argan, les petites coopératives de femmes qui sont isolées du regard des touristes et nous sommes allés à la rencontre des berbères.

    Collier d’inspiration touareg dont la pièce principale (en argent et orné d’une cornaline) provient du fond d’une échoppe d’un berbère, bien marqué par les années.

    Tags : bijoux berbères, condition femmes marocaines, essaouira, maroc, association El Khir, Mogador, Amogdoul,



  • Maroc : Ilal Amam, la vie derrière soi

    Le mouvement marxiste-léniniste marocainn’a pas fini de livrer sessecrets. Un de ses anciens militants, Abdelaziz Tribak, vient de publier un récitrésolument autocritique (Ilal Amam, autopsie d’un calvaire). Retour sur une époque et son côté obscur.

    “Si les gauchistes marocains écrivent tant sur leurs expériences passées, c’est qu’ils ont longtemps été censurés. C’est même pour cela qu’ils avaient quitté leurs partis”. Cette boutade, Abdelfattah Fakihani, ancien d’Ilal Amam décédé en 2009, l’attribuait à son ami Fouad Abdelmoumni. Sur ce point, on peut mettre d’accord tout le monde. Les militants de gauche radicale se sont livrés avec plus de détails, de recul et, parfois, d’esprit critique que le reste de la classe politique. Depuis bientôt dix ans, les témoignages affluent. La littérature carcérale s’est attachée, d’abord, à raconter l’indicible, la torture, la répression.

    Cette œuvre de catharsis est aujourd’hui presque achevée. Avec le temps, sont apparus de nouvelles voix, de nouveaux discours. Dernier exemple en date, le livre de Abdelaziz Tribak. Dans Ilal Amam, autopsie d’un calvaire (Saâd Warzazi Editions, 2009), cet ancien militant révolutionnaire ne tourne pas autour du pot : “Est-ce que je regrette de m’être engagé dans Ilal Amam, organisation marginale d’extrême gauche ? D’avoir gaspillé onze années de ma vie en prison pour cette mouvance ? Oui, assurément”. Tribak ne renie pas ses engagements, mais il apporte une lumière crue sur les faiblesses du combat de toute une génération, et surtout d’Ilal Amam.

    On les appelait les “frontistes”

    Aujourd’hui encore, définir Ilal Amam est une gageure. La Mounadamma (l’Organisation, diraient les anciens) est de l’extérieur indissociable des autres composantes de la mouvance marxiste-léniniste (23 mars, Servir le peuple). C’est une excroissance, longtemps honteuse, de la gauche marocaine. Les militants d’Ilal Amam ont été recrutés d’abord, parmi les déçus du communisme de Ali Yata, les deux autres groupes étant des scissions de l’UNFP. Le Mouvement marxiste-léniniste marocain (MMLM) est né de la répression par le pouvoir des partis à vitrine légale et d’un refus de jouer le jeu du “régime compradore”. “On voulait être une alternative révolutionnaire de la dualité légalisme-action armée”, résume Driss Bouissef, “repenti” d’Ilal Amam. En ce début des années 1970, le grand parti de gauche, l’UNFP, subit encore la répression du pouvoir et sa branche armée essuie défaite après défaite. De son côté, le PLS de Ali Yata (l’ancien parti communiste) retrouve la légalité et prône déjà la voie parlementaire.
    C’est donc bien la répression et les choix politiques des partis réformistes qui leur font perdre de nombreux militants, au Maroc et à l’étranger. Ceux du PLS sont les premiers à être débauchés par Ilal Amam, dès sa création en août 1970. Les frontistes (ndlr : Ilal Amam, 23 mars, Servir le peuple avaient présenté un front commun en 1970 aux élections syndicales à l’Université de Rabat), comme on les appelait à l’époque, se voyaient déjà en élite révolutionnaire. Des intellos en lutte, jetés dans l’arène à la sortie du lycée, et cueillis par la police à partir de 1972.

    Le groupe de Serfaty

    Pendant longtemps, Ilal Amam a eu une voix, celle d’Abraham Serfaty. Leader et idéologue de l’Organisation, figure-clé de l’opposition à Hassan II pour la presse française, Serfaty est l’homme lige du Polisario, pour le régime. En plein procès, début 1977, l’homme fait scandale, prenant de court son avocat, Me Abderrahim Berrada : “Vive la République arabe sahraouie démocratique ! Vive la République démocratique et populaire marocaine !” Le tribunal est sous le choc, certains coaccusés aussi. Aurait-il reculé s’il avait calculé les conséquences de ses déclarations et actes sur la vie de ses camarades ? Des années plus tard, après sa “libération-expulsion”, Serfaty n’en démord pas : “Je considère cette déclaration comme l’honneur de ma vie”. (La mémoire de l’autre, 1993)
    Pour Abdelaziz Tribak, une telle attitude était suicidaire. “Ne valait-il pas mieux épargner le maximum de camarades lors de ce procès ? Serfaty avait peut-être besoin de boucliers humains, et ils nous a blousés”. Une analyse que ne partage pas Driss Bouissef, pourtant l’un des premiers à avoir critiqué l’Organisation, son idéologie et certains de ses choix. “La direction était collégiale et la position sur le Sahara a été un prétexte tout trouvé pour le régime”. La question de la démocratie interne reste posée. Dès 1979, une partie des camarades rompent avec l’organisation. Boycott des éléments “droitiers” (sic) du MMLM, sanctions contre les camarades et exclusion des “défaitistes”, l’ambiance est délétère et Serfaty a du mal à gérer la contestation interne.

    “Prison dans la prison”

    L’idéologie de la résistance a contribué à faire des martyrs. Elle devient la valeur suprême derrière les barreaux. En 1976, toute l’Organisation est en prison ou à l’étranger. Abdelfattah Fakihani, un des membres de l’Organisation, le raconte dans Le Couloir (Tarik éditions, 2005). “Qui a parlé sous la torture, qui a parlé peu, qui a parlé trop, qui a parlé après avoir été sauvagement torturé, qui a parlé ‘sans recevoir la moindre gifle’, qui, par ses aveux, a entraîné l’arrestation d’autres camarades. Ces questions étaient capitales dans l’échelle des valeurs”.

    Les membres dirigeants, Serfaty, El Harif, Amine, n’ont “donné” aucun nom, renforçant leur position au sein de l’Organisation, et leur sévérité à l’encontre des défaitistes. “Nous devions être des surhommes”, retient Fakihani. Le martyre de Abdellatif Zeroual, mort sous la torture, devient, par un terrible jeu de l’orgueil militant, une fierté pour Ilal Amam. Cette pureté révolutionnaire est aussi une justification de la dictature interne, en prison. “A Alif1 (quartier de la prison de Kénitra où sont “logés” des membres de la direction, ndlr), c’était l’enfer stalinien”, résume Tribak.
    Les grèves de la faim sont des épreuves terribles pour les corps et les esprits. Elles s’ajoutent aux règlements de compte et aux pressions. C’est la “prison dans la prison”. Certains camarades perdent la raison “quand leurs illusions se sont brisées devant la réalité de leurs dirigeants, finalement humains”, analyse aujourd’hui ce militant. Le rationnement des livres et des cadeaux a servi à punir les détenus, déjà isolés. “Certains ont été privés de chocolat. Parfois, on ne parlait pas pendant des mois à un militant d’une autre organisation, pour des raisons politiques”, confesse cet ancien de Kénitra. Fin 1979, moins d’un an après son transfert à Kénitra, Abraham Serfaty se résigne à laisser filer les contestataires : “Mieux vaut quinze qui travaillent que soixante qui se déchirent !” Le mouvement a vécu.

    Dehors, les familles

    Pendant qu’à Kénitra (et dans les autres prisons, au gré des déplacements), militants et camarades se chamaillent, dehors, les femmes s’organisent. Dénigré par la direction, le “mouvement des familles” s’autonomise par rapport à la ligne politique qui se délite déjà. Leurs préoccupations sont plus immédiates. Lucile Daumas raconte les courses au marché de gros pour les provisions des camarades. “J’avais l’avantage d’avoir une voiture et d’être française”, se souvient celle qui fut la femme de Driss Bouissef, aujourd’hui militante au sein d’Attac Maroc. Les mères et les épouses ne sont pas des porte-parole officielles d’Ilal Imam. Elles seront le lien des détenus avec l’extérieur. Sit-in devant le parlement, le ministère de la Justice, les familles donnent de la voix.

    Les soutiens sont rares. La gauche “démocratique” veut faire payer l’aventurisme à ceux qui ont coupé les ponts. A l’époque, la consigne est claire : la presse partisane ne parle pas des marxistes-léninistes. Elyazghi, dirigeant de l’USFP, se justifie : “Nous avons aussi nos prisonniers. Est-ce que nous faisons tout ce tapage ?” Un premier billet sort quand même dans la presse du parti. Le mouvement des familles est devenu la mauvaise conscience de la gauche marocaine.

    La liberté, enfin

    Refusant la logique des tractations, les détenus d’Ilal Amam réclament la libération de tous les détenus politiques. “Le mot d’ordre aux détenus était de ne pas demander à sortir de prison”, se souvient Lucile Daumas. Mais avec les dissensions internes, certains choisissent de prendre les devants. Il y a les Ittihadis, militants qui rejoignent (tactiquement ?) l’USFP, et d’autres qui demandent la grâce royale. Ils ne seront pas les premiers libérés. “Sur ce point, l’attitude du régime a été incompréhensible, indigne même”, s’insurge ce militant des droits humains. En d’autres termes, le régime encourage les dissensions, mais ne récompense pas les “affranchis” d’Ilal Amam. Les grâces sont arbitraires. Abdellatif Laâbi, un des fondateurs du mouvement, sort dès 1980, d’autres militants ayant rompu avec le mouvement attendront.

    Tribak est relâché en décembre 1986, après avoir demandé et obtenu la grâce royale. “Nos familles ne savaient rien. Je devais être sympa à voir avec mon pantalon pattes d’éph qui était à la consigne de la prison depuis 1976”. Souvent, la sortie de prison a été déstabilisante. “Beaucoup ont eu du mal à retrouver un boulot, une vie de famille”, déplore un camarade. Il y a les maladies, les séquelles des privations, des grèves, le traumatisme de la torture aussi. Tribak entame une carrière à la préfecture de Tétouan, avant de devenir pigiste. Le reste, la vie derrière lui, est dans son livre.

    Par Youssef Aît Akdim

    Source : Le Matin d’Algérie, 7 nov 2009

    Tags : Maroc, gauche, extrême gauche, Ilal Amam, Abraham Serfaty,

  • Record TV incapable de retourner au Maroc, adopte une stratégie pour Genesis

    Le diffuseur utilisera des images d’archives

    Au plus fort de la pandémie de coronavirus, la distribution du prochain roman biblique de Record TV, Genesis, était au Maroc et a dû arrêter l’enregistrement. Les professionnels ont été coincés pendant quelques jours dans le pays, après l’annulation des vols internationaux en raison de la crise du Covid-19. Ils n’ont réussi à rentrer au Brésil qu’après que la station a affrété un avion.

    La reprise des enregistrements se fera dans quelques jours, mais il n’est pas viable de retourner au Maroc. Ainsi, la production devra utiliser des images d’archives et appliquer des effets spéciaux. Selon les informations de la chroniqueuse Patrícia Kogut, du journal O Globo, les oasis seront adaptées pour la ville pittoresque, dans une version réduite.

    Malgré cela, un nouveau voyage international n’est pas totalement exclu. Dans les coulisses, il y a de l’espoir concernant le vaccin contre le coronavirus, de sorte qu’il soit sûr de voyager l’année prochaine. Le roman devrait avoir 150 chapitres.

    Zé Carlos Machado, Adriana Garambone, Oscar Magrini, Cássia Linhares, Petrônio Gontijo, Daniela Escobar, Pablo Morais, Francisca Queiroz, Arthur Aguiar, Antônia Morais, Juliana Boller et Carlo Porto sont quelques-uns des noms confirmés dans le casting. La direction artistique est d’Edgard Miranda.

    Source : Observatorio da TV, 14 oct 2020

    Tags : TV, films, Genesis, Maroc, coronavirus, covid 19,

  • Maroc : Le cachot de la prison de Kénitra

    Le cachot

    – Où est l’autre livre ?

    – Quel livre ? Il y en a plusieurs dans ma cellule. Quel titre voulez-vous ?

    – Allez enlève tes vêtements.

    Le directeur est là en face de moi. Il est entouré de plusieurs chefs dont celui de détention. Le couloir est très sombre. Tout juste deux ampoules de vingt watts, chacune à une extrémité. Sur quelques portes il y a une grosse écriture à la craie que je n’arrive pas à déchiffrer.

    Je me déshabille. J’hésite, mais il m’ordonne de continuer. Le tee-shirt aussi. Non, il faut enlever même le slip.

    Ils font de la place et un planton me tend autre chose. J’ai terriblement froid et j’ai peur de ce qui va suivre et que j’ignore. J’enfile un vieux pantalon usé et coupé à ras des genoux. Il n’a pas non plus de boutons à la braguette. La veste, elle, ressemble à un gilet. Elle n’a ni boutons ni manches.

    -une dernière fois dis-moi où est l’autre livre, à qui tu l’as remis. Sinon tu vas rester là toute ta vie. Même quand tu auras envie de parler nous ne te sortirons pas de là, car le livre, nous le trouverons… Mettez-le dedans !

    Quand ils repartent, je regarde autour de moi, un peu comme pour prendre possession des lieux. Quelques instant d’abord pour que mes yeux s’adaptent. Le couloir sombre était mieux éclairé.

    C’est ça un cachot. Quatre mètres sur deux. Il est très bas, tout juste un peu plus de deux mètres de hauteur. Le sol est nu et suit une grande pente qui de tous les côtés converge vers le trou des aisances. Celui-ci est bouché, et de l’urine est répandue partout. Les murs sont très sales. J’ai l’impression d’être dans une grotte datant des âges préhistoriques. Des dessins rupestres d’un autre monde se chevauchent. Dieu et l’enfer, la malédiction et l’amour, des corps de femmes nues et Eros transperçant un cœur. Tous cohabitent dans cet endroit. Ils sont écrits ou dessinés avec les déchets humains.

    Je tourne en rond. J’ai froid. J’ai peur et l’angoisse m’étreint. Soudain j’entends mon nom à plusieurs reprises. C’est une voix familière. Mais il me faut quand même du temps pour réagir, aller au petit judas de la porte, et scruter le couloir.

    – C’est moi, Srifi. Je suis en face, mais à deux cachots à droite du tien. Tiens, est-ce que tu vois le bout de mes doigts ?

    C’est dommage que lui aussi soit là –et il y est en tout cas avant moi – mais la compagnie soulage et réconforte. Lui aussi devait être sûrement heureux d’avoir ma compagnie. Cela faisait plus de deux moi que nous n’étions pas vus. Notre groupe avait été scindé en deux et répartis sur les deux autres groupes des quartiers Alif-un et Alif-deux qui étaient isolés l’un de l’autre. Nous formions tous le groupe des cent trente neuf du procès de Casablanca.

    Chaque jour nous échangions quelques paroles, des nouvelles. C’était surtout Mohamed qui prenait l’initiative. Même dans un endroit pareil il n’est jamais coupé du monde. Il a été amené là parce qu’on a trouvé sur lui des coupures de journaux dont il n’a pu justifier l’origine. La fouille l’avait pris par surprise.

    Kacem, un détenu de droit commun, était dans un autre cachot. Ils étaient sept à avoir tenter de s’évader. L’alerte avait été donnée alors qu’ils se trouvaient tous ensembles au sommet des murs. Il n’était plus question de s’entraider pour descendre avec la corde. Un seul a put s’échapper. En sautant du haut des remparts cinq avait eu des fractures et étaient encore maintenus à l’infirmerie. Kassem, lui, bien que mal en point, avait été amené directement au cachot après plusieurs séances de falaqa. Maintenant, il était en grève de la faim depuis déjà plus de vingt cinq jours. Il revendiquait les droits du cachot. Il m’a fallut beaucoup de temps pour comprendre que de son point de vue nous avions une situation très enviable. On ne lui avait laissé que son slip. Il était maintenu debout, les menottes aux mains, derrière le dos et attachés à un anneau fixé au mur. A titre de protestation supplémentaire il avait profité d’un instant – où on lui avait libéré les mains et essayer de le convaincre de manger – pour enlever son slip et refuser de le remettre. Chaque jour des gardiens l’insultaient pour sa nudité totale, le qualifiant de ne pas être un humain.

    Il nous était difficile d’assumer sa situation. Il allait à la mort. Nous essayâmes de le convaincre d’arrêter la grève. Il nous opposait nos propres grèves. Mais qui au monde aurait pu se soucier de lui. Il finit par arrêter après avoir gagné un acquit. Il ne serait plus attaché à un anneau et aurait les menottes aux mains à l’avant du corps.

    Le premier jour de mon arrivée vers la fin de l’après-midi et alors que je tournais toujours en rond, j’entendis qu’on ouvrait les portes une à une. Le gardien était accompagné de deux plantons qui portaient la grosse marmite et les c.t.m. Ce nom vient du fait qu’un détenu reçoit de l’administration un bol et une gamelle. Le bol étant appelé quart mais compris comme le mot «car» comme «car de transport », l’humour des détenus les a fait appeler la gamelle du nom de C.T.M., la compagnie de transport.

    La porte s’ouvrit juste assez suffisamment pour qu’une main puisse faire passer la gamelle et la poser sur le sol. Puis continua le rythme des bruits secs des serrures qu’on ouvrait et refermait.

    Comme il n’y avait pas de meilleur endroit pour la gamelle je la laissais à sa place, près de la porte, et m’absorbait à nouveau dans mes pensées.

    Le bruit des serrures n’en finissait pas. Il m’avait semblé que nous n’étions que trois d’après mes discussions avec Srifi et Kacem et qu’en tout cas qu’il n’y avait en tout et pour tout que huit cachots. Les bruits se rapprochaient et je ne songeais même pas à aller regarder. Puis la porte se rouvrit à nouveau et une main se tendit et enleva la gamelle. Quand je réagis, il était trop tard, la porte s’était déjà refermée. Le gardien me lança : « la prochaine fois tu boiras ta soupe avant qu’on fasse le tour et qu’on revienne la prendre.»

    Quelques instant après on m’apporta une couverture. Il fallait me voir cette nuit là. IL fait très froid. M’enrouler dans cette pauvre couverture usée ne donnait rien. La plier plusieurs fois sur une largeur de trente centimètres pour m’allonger dessus sur le coté et rester le corps droit. Garder un petit bout de couverture pour l’étirer au tour du corps. La plier carrément pour qu’elle puisse protéger juste le dos, et se mettre prés du mur pour garder les jambes à la verticale et les fesses sans appui. Aucune astuce ne marche et c’est désespérant.

    Une où deux fois le sommeil me prit. Certainement pas longtemps car la brûlure du froid me réveillait avec sursaut. Ou alors c’était le gardien qui hurlait jusqu’à ce que je me lève. Histoire de s’assurer que j’étais encore vivant, disait-il. Mais certainement le meilleur moyen d’empêcher les gens de dormir. Et j’endurerais cette pratique presque toutes les nuits et à chaque heure durant toute la période de seize jours que je passerais la bas.

    Le matin arrive. Il commence à faire moins froid, et on sent délicieusement le corps s’assoupir. La porte s’ouvre. Il faut rendre la couverture, et ne la récupérer à nouveau que le soir. C’est-à-dire qu’on vous la donne quand elle est insuffisante pour vous protéger. Et quand le jour arrive et que vous risquer de dormir, on vous la retire.

    Au bout de quelques jours, mon corps finit par s’adapter à dormir de jours comme de nuit avec ou sans couverture.

    Le froid m’habitait.

    Plus tard ? Bien plus tard, quand je m’installais dans la dernière cellule au fond du couloir du quartier Alif-2, sous laquelle se trouve ce quartier des cachots, il m’arrivait souvent d e ne pas dormir car j’entendais que quelqu’un en bas ne cessait pas de tourner en rond tout au long de la nuit. Je me sentais coupable de ne pouvoir l’aider. Quand j’étais passer par là, c’était l’été. Pour d’autres c’était en hiver.

    Mais pire était l’humiliation. Ne pas disposer d’eau. Passe pour boire. Une bouteille était posé dehors à côté de la porte. Il suffisait d’attendre le passage du gardien. Je lui demandais et il prenait la bouteille, introduisait son goulot entre les barreaux du petit judas de la porte et versait de l’eau directement dans ma bouche. Mais pour me laver, il n’y en avait pas. Après avoir fait mes besoins naturels, je déchirais un morceau de tissus du pantalon et je m’essuyais avec. Heureusement on me fit sortir du cachot alors que le pantalon tenait toujours.

    Je jetais le torchons avec lequel je m’étais essuyé bien à l’écart mais le trou était toujours bouché. L’urine et tous les déchets restaient là devant moi.

    Dés le lendemain du premier jour, alors que je m’étais familiarisé avec le couloir, je pus lire sur la porte de Srifi, écrite à la craie, la date de sa sortie. Chaque jour je lui demandais si on avait écrit quelque chose sur la mienne. Non toujours rien.

    Comme toujours, dans des cas pareils, nous sommes toujours amené à réfléchir sur le pourquoi de ce qui nous a mis dans cette situation. Quelle bêtise, cette histoire de bouquins. Surtout l’usage du « Défi » Ecrire un message dans un livre qui, par le nom de son auteur(le roi), par son titre, et par la nature des annotations que j’avais faites sur ses marges, ne pouvait qu’attirer l’attention. Le message concernait l’usage à faire d’un autre livre.

    Je les avais remis à l’administration pour qu’il soient rendus à ma famille. « Le Défi » fut saisi à cause des remarques écrites sur ses marges. Ce n’est qu’après que l’administration découvrit qu’il était porteur d’un message. Mais certainement elle ne savait pas si le second livre dont il était question était sortie ou pas.

    Quelle bêtise, pour quelqu’un censé avoir l’expérience des méthodes de la clandestinité ! Et maintenant que va-t-il arriver à ma famille ?

    Mais dans les pires situations il y a toujours quelqu’un pour vous réconforter. Un jour un gardien m’appela vint me saluer avec chaleur et me demander si j’avais besoin de quelque chose de précis. Oui, des cigarettes. Je fis sa connaissance. C’était lui qui apportait les coupures de journaux dont certaines avaient été trouvées sur Srifi. Les pratiques à l’encontre des détenus le rendaient malade. Il arrivait que le directeur descendait dans les quartiers accompagné de ses chefs, choisissait un prisonnier parmi les plus récalcitrants, lui liait les mains derrière le dos et se mettait lui même à le boxer….Ce gardien démissionnera un an plus tard, et en 2000,l’année dernière, je le revus à une rencontre de Forum pour la Vérité et l’Equité. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite et il en a eu les larmes aux yeux. Comme lui, il y en a beaucoup, et ils ne seront jamais indemnisés.

    Un alors que j’appelais Srifi c’est Kassem qui me répond. Mohamed est parti. C’est un coup dur. Enfin, il ramènera des nouvelles de moi et où je suis.

    Le soir, c’est notre ami le gardien qui est de service. « Tiens, Zaâzaâ, c’est pour toi . Srifi, n’est pas loin. Il est dans le quartier de l’isolement. Il a ses affaires et peut recevoir des paniers.

    Cette nuit là, c’est la fête. Un gros morceau de « parisienne » avec des sardines de boite de conserve. Du thé dans une petite bouteille plate de shampoing. Elle était plate parce qu’il fallait pouvoir la passer à travers les barreaux. Un thé qui a le goût du shampoing c’est très bon.

    Le gardien revient avec des cigarettes et encore du thé.

    Et tout ça ne provenait que du troc. Quand le jour suivant, il reçut le panier de sa famille, c’était encore autre chose de meilleur. Je recevais chaque nuit mon ravitaillement. Srifi a vraiment l’art des négociations. Tous les gardiens acceptaient de faire les courses.

    Cette nouvelle situation aussi belle soit- elle je la vivais avec inquiétude. J’étais devenu dépendant. Et finalement arriva ce qui devait arriver. Srifi est reparti pour de bon cette fois.

    Plus aucun lien, sauf avec notre ami le gardien qui n’était pas tous les jours là. C’est le labyrinthe. De tout ce que je décrit aujourd’hui depuis mon enlèvement c’est peut être le seul instant que ma mémoire refuse de me restituer. Et pourtant ça n’avait pas duré longtemps. En tout et pour tout je n’ai passé dans les cachots que seize jours !

    L’isolement

    Un jour c’est mon tour. On m’emmène à l’isolement. Ce dernier se trouve entre le quartier des cachots et celui des condamnés à mort. Ils sont tous les trois traversés par un même couloir. On y accède par une seule porte. et ils sont aussi surveillés par les mêmes gardiens.

    Dans la cellule qu’on m’a réservée, je trouve toutes mes affaires emballés ainsi qu’une paillasse et deux couvertures. Je m’habille et m’allonge. Peu à peu une douce chaleur m’envahit. Une sorte de frémissement agréable agite les cellules de mon corps.

    La cellule est mieux éclairée, plus spacieuse et aérée…Et enfin je mange à toutes les heures de repas.

    Au cours de la même semaine je reçois un panier de ma famille. C’est un bonheur d’avoir tant de chose à mange et à goûter. Du café, des cigarettes. Mais, aussi, je culpabilise. Qu’ont-ils à gagner, eux, tous les membres de ma famille, à me suivre ainsi. Deux visites par semaine. Une fois c’est toujours ma mère et la seconde c’était à tour de rôle mes sœurs, mes frères, mes beaux-frères mes belles sœurs, mes nièces et mes neveux. Et puis aussi les cousins, les voisins, les amis de la famille. Ils continuent à venir même si la visite leur est interdite.

    Ma mère avait déjà à l’époque quatre-vingts ans environ. Elle est née à ouled frej dans les doukkalas. Elle se rappelle, quand, alors qu’elle était toute petite, se répandit l’annonce du débarquement français à Casablanca. Elle se maria avec son cousin, mon père. Ils étaient tous deux hilaliens. Mais si elle, comme ses sœurs, était appelée la fille du Hilali, lui c’était le fils de l’Oranais. Il est né, lui, selon les dires de tante Rqia, l’aînée de ma mère, dans le pays de Wast(l’Algérie) dans la région d’Oran, un an avant la mort du sultan Moulay Hassan. Son père, l’Oranais, était en fait un doukkali, parti de chez lui encore jeune pour rechercher la science, mais aussi pour des raisons de tribut, la nayba, que les gens n’arrivaient plus à payer. Il se retrouva fqih dans la tribu des Ben Zaâzouâ et se maria avec la fille d’une puissante famille.

    Son lieu d’office, le jamaâ, étant un endroit auquel avaient recours les voyageurs demandant à être les invités de Dieu, il reconnut, un jour, parmi l’un d’eux, un vieux monsieur, noir, creuseur de puits, qui lui rapporta des nouvelles de Tamou sa mère que tout le monde dans la tribu plaignait, tant elle ne finissait pas de filer la laine et de réciter des chansons sur ce fils dont elle n’avait plus de nouvelles.

    De passage en passage, le compagnon creuseur de puits rapportait des nouvelles plus fraîches, et un jour le fqih décida de rentrer au pays. Son épouse, Khaïra refusa de le suivre et il s’ensuivit un litige à propos de leur bébé. Recours au tribunal et le juge français donna raison au mari. Si la femme ne voulait pas suivre son mari, elle ne pouvait pas s’opposer à ce qu’il emmène avec lui son fils.

    De peur d’être suivi et qu’on lui enlève son garçon, celui qui à son retour s’appellera l’Oranais, se mit à voyager de nuit et se cacher le jour. Le pays était en rébellion. Il n’y avait de sécurité nulle part. Pour éviter d’être rattraper par ceux qu’il supposait être à sa chasse, ses beaux-frères et leurs hommes d’arme il prit, à partir de Fès, la route de Tanger d’où il embarquât sur un bateau pour EL jadida.

    L’enfant n’oublia jamais. Et son père lui aussi ne cherchait pas à lui faire oublier mère. Chaque fois qu’il se fâchait avec sa belle-mère, l’Oranais lui disait : « Aller va seller l’ânesse, on rentre chez Khaïra ». Lui aussi l’appellera de son prénom et ne dira jamais ma « mère ».

    Les parents de ma mère, Bacha, habitaient le douar des Aâbbaras. Son père, à elle, Mohamed Lahlali, était lui aussi, Fqih. Une fois il avait pris contrat dans un autre douar. Et il l’avait emmener avec lui. Habillée en garçon, on l’appelait Salah.

    Elle n’avait que des sœurs et aussi Khouyyi unfrère dont son père avait toujours refusé de reconnaître la paternité et qui habitait avec sa mère. Adolescent, il venait souvent à la maison. Une fois il était même rester très longtemps, puis il est reparti chez ses grands-parents maternel, tout continuant à revenir de temps en temps.

    Une nuit Lahlali entendit du bruit dehors. Il prit son fusil et sorti. Il n’y avait pas de lune. Impossible de voir quoi que se soit. Soudain, une pierre frappe contre le mur et tombe à ses pieds. Il reconnaît cette pierre. Elle se trouve d’habitude prés du pic d’attache de l’âne. Alors il vise approximativement cette direction et fait feu. Puis plus rien ne se passe.

    Le matin, de bonheur, Il va voir. Il y a du sang et les traces de quelqu’un qui traversait le champs. Une vieille femme est chargée d’aller aux nouvelles. Elle ne revint que le soir. Elle avait parcouru plusieurs douar avant de trouver. L’homme de la veille était un voleur notoire ; Bléssé, il est mort chez lui le jour même. Sa famille parlait de vengeance. Mais il fallait d’abord l’enterrer.

    Lahlali, lui craignait pour ses filles et sa femme qui pouvaient être enlevées et vendues comme esclaves du fait qu’elles avaient une couleur de peau noirâtre qu’elle tenaient de Boujemaâ, leur grand-père maternel. Il prévint justement son beau-père, dans la tribu des Ouahla. Ce dernier était un genre de rebelle, chef de guerre ou brigand. Les oncles arrivèrent, le soir même, armés, sur leurs chevaux et des chameaux pour déménager la famille et la mettre en sécurité prés d’eux.

    Plus tard, alors qu’ils avaient déjà Baba, leur premier enfant, ma mère s’inquiétait quand il tardait trop à revenir de ses randonnées de commerçant ambulant, « Attar. Quand il lui disait qu’il était passé par la région de Fès, elle pensait « c’est sur la route d’Oran. Chaque fois, qu’il avait participait à une caravane de chameaux transportant le blé à Casablanca, elle constatait que tout ce qu’il lui racontait de ses voyages n’avait trait qu’à ses discussions avec les gens du port. Des discussions où Oran revenait souvent.

    Vers la fin des années vingt notre famille quitta les Doukkalas pour les Oulad Saîd.Ils avaient déjà trois enfants. Baba, Lalla et Khouyti. Mon père devint travailleur au cinquième. Les temps et ce genre de travail étaient dures, mais ma mère était fière de son homme. « Jamais il ne m’a laissée dans une situation difficile ». Un jour la femme du patron est venue l’emmener pour préparer avec les autres épouses de khammas, pour préparer les repas des faucheurs de blé. Le soir quand elle était rentrée, il était trop tard. Il avait l’habitude de trouver de l’eau chaude pour se laver les pieds à son retour. « C’est moi le Khammas, pas toi. Tu n’es pas leur bonne, lui dit-il. La prochaine fois, si on te demande quelque chose, tu réponds que ton mari te l’interdit ».

    Et aussi quand le patron venait à la maison. Ce qui était courant à l’époque c’est que quand ce dernier rentrait chez l’un de ses ouvriers, il était considéré comme le propriétaire. On posait le plat de thé devant lui, et c’est lui qui préparait. La femme restait à la cuisine, et l’homme faisait le service. Chez le doukkali c’était le contraire, le patron, quand il était là, n’était que l’invité. Cela faisait dire à tout le monde : « Mais pour qui se prend-il, ce doukkali, avec ses manières ?! ».

    Je me surprends en train de parler à Bouchaîb, mon ami, avec lequel j’ai passé une partie de ma vie. Je lui raconte tout à haute voix, que je sois sur la couchette , debout, ou encore en train de faire mes besoins. Je lui raconte à nouveau que je me suis surpris à lui parler. J’ai parfois l’impression que mon cerveau va éclater. Impossible de sortir du cercle de parler à haute voix , en prendre conscience, et raconter sur le champs cette situati on de la même façon…

    De temps en temps notre ami le gardien, lorsqu’il est de garde dans le quartier, passe me voir. Aucun rapport avec les autres gardiens. De mon côté je ne recherche pas le contact. Et de leur côté il n’y a, certainement, rien à attendre de quelqu’un qui ne traficote pas.

    Un jour j’entends des bruits de pas dan le couloir. Beaucoup de pas. Je vais au judas. Plusieurs gardiens guide un groupe de prisonniers vers les cachots. Ces derniers avaient tous des bandages autour des jambes. Quatre marchaient à quatre pattes et le cinquième était porté sur un brancards par d’autres prisonniers. En fait je n’ai rien compris, c’est notre ami le gardien qui revient m’informer, quelques minutes après, qu’il s’agit du groupe qui avait tenté de s’évader, les amis de Kassem. Ils étaient tous plâtrés. Mais de quelle façon ! Pour leur faire payer cher leur tentative on avait plâtré leurs jambes toutes tordues afin de les rendre infirme. Et cela faisait déjà prés de deux mois qu’is portaient le plâtre.

    Source : Blog de Abdallah Zaazaa

    Tags : Maroc, prison, Kenitra, cachot, répression,