Catégorie : Maroc

  • Algérie : La légendaire séparation des pouvoirs à l’épreuve de l’exercice du pouvoir

    Une grave crise de confiance dans la politique a saisi toutes les grandes démocraties qui se posent comme pour la première fois, la question de la séparation des pouvoirs.

    Leur modèle politique qui fonde partout, plein d’aspiration est-il en cours d’épuisement au vu des longs épisodes de confusion des pouvoirs qui se produisent, signe d’un sérieux « déficit démocratique ».

    Théorisée par les penseurs phares du XVII ème siècle, la séparation des pouvoirs fait l’objet d’une présentation mirifique du système politique qui a triomphé sur les terres européennes non sans d’âpres et de très longues luttes. 

    Ce système politique est dépeint comme une sorte de triumvirat de pouvoirs bien définis, autonomes et concurrentiels dont les forces gravitent en équilibre dans le champ volatile de la liberté.

    Comme dans un cercle vertueux, les excès intrinsèques à chaque pouvoir seraient annihilés automatiquement grâce à la vitalité du pouvoir qui lui est antinomique formant ainsi l’indispensable contre-pouvoir, pour le plus grand bien de la démocratie.

    Cette présentation attractive mais rationnée du système politique suffit à la curiosité des jeunes ingénus auxquels on inculque les primo rudiments de la culture politique de papa.

    A l’âge adulte, beaucoup auront eu l’occasion heureuse ou malencontreuse de faire quelques nécessaires compléments à même de dévoiler la complexité d’une horlogerie pas si fluide que le vante la réclame.

    Depuis les affres de la crise financière de 2007, les mouvements de contestation se multiplient et font de plus en plus les gros titres de l’actualité en France.

    De tels mouvements surprenants déjà par leur ampleur et leur fréquence, sont surtout hors normes. Ils échappent, en effet à l’habituel mode de contestation, comme celui, bien rôdé des forces syndicales, une espèce en voie de disparition ; comme ils transgressent le code policé des corporations politiques qui se mobilisent au tempo traditionnel.

    Ces mouvements sui generis et sans étiquette politique, déballent à tout-va et sans filtre aucun, des revendications qui échappent à l’entendement de la galerie des politiciens au point qu’une dérive liberticide est venue obscurcir encore plus, un parlement français qui s’est radicalisé à l’occasion de la loi anti casseurs. Cette loi draconienne constitue un trophée pour les tenants du tout sécuritaire qui ont trouvé leurs aises dans le ventre mou du mouvement « en même temps ». Une liberté fondamentale consubstantielle à ce modèle politique, vient d’être rétrogradée.

    Or, la plus pressante revendication de ces mouvements, est celle qui a trait à un aggiornamento de la représentation nationale, afin de permettre à toutes les sensibilités politiques de peser sur les questions de politique publique et fiscale qu’un Pouvoir Exécutif aux boulimiques excroissances, tient sous le boisseau.

    Le supposé contre-pouvoir a cédé. 

    Dans sa version actuelle, le parlement s’aligne. Il se reproduit dans la passivité, créant un désenchantement des jeunes pour la version jugée, éculée de la politique et un rejet épidermique, de l’entité dans laquelle, des franges de la population ne se reconnaissent plus.

    Après la séquence du vote sanction, la séquence de l’abstention, puis celle des mouvements de protestation…Ira-t-on jusqu’à la désobéissance civile et à l’insurrection ouverte ?

    La machine est grippée. Dans le modèle français, l’effritement de la séparation des Pouvoirs au profit de l’Exécutif, nuit au peuple dont la souveraineté est en principe, déléguée à un parlement par définition, représentatif.

    Un parlement d’autant plus faible que la majorité éclair qui le compose a surgi d’un vote recours (le vote contre la peur) et suite à une élévation du taux d’abstention ; une abstention qualifiée d’active, en ce sens qu’elle refuse une offre politique qu’elle trouve lacunaire.

    Tel que pratiqué, le multipartisme de conquête du pouvoir a pour épilogue une alternance automatique quasi programmée au profit de deux partis, deux vieux poids lourds, favorisés par les règles du jeu électoral et qui font l’alpha et l’Omega du spectre politique. Durant des législatures qui se succèdent à l’ennui, dans un changement dans la continuité, le pouvoir législatif qui échoit à la majorité à ADN compatible, sous-traite pour un Pouvoir Exécutif qui se réinvente un exercice quasi exclusif du Pouvoir.

    La marque du conservatisme qui caractérise ce système, transparait derrière la stricte régularité des rendez-vous électoraux. Et, ce conservatisme a eu pour effet la polarisation de la vie politique, plus accentuée à droite depuis les exigences de l’UE et, le sacre renouvelé du Président monarque.

    Ce dernier a pourtant fait ses premières foulées dans le camp socialiste avant de prendre ses distances pour voler de ses propres ailes. Il faut dire que le parti déserté, en perte d’idéologie, a fait dans le « transformisme ». Il a fini par s’atrophier après avoir tenté de jouer la gauche plurielle pour prendre finalement, un virage raté vers la social-démocratie.

    Placé au-dessus de la mêlée, le Président désincarné est juché au sommet de la pyramide pour incarner un Exécutif voulu fort à l’origine de la cinquième république, mais au prix d’un affaiblissement inquiétant de l’assemblée nationale, devenue de par la règle de la majorité présidentielle, la caisse de résonance de l’Exécutif.

    Dans ce cas de figure, le système démocratique respire difficilement surtout lorsque l’Etat est hyper interventionniste.

    Après des mois de chicanes politiciennes au sujet des appels de la plèbe jaune, à une représentation populaire permanente, le parlement de type bicaméral, a fini par envoyer à l’Exécutif de sérieux signaux d’alerte , via sa seconde chambre. Un sénat, pourtant dominé par la droite de toujours et qui a réagit d’autant plus sèchement que le pouvoir judiciaire tarde à intervenir dans une affaire scandale tentaculaire entachant l’Exécutif.

    Depuis la crise de confiance qui touche en particulier, les partis politiques traditionnels qui ont « légalement » ravi le pouvoir à tour de rôle, le système encourt l’impasse, car il ne se dégage plus des urnes toute la légitimité nécessaire pour piloter le destin de toute une nation.

    D’une part, des partis catalogués extrémistes absorbent les mécontentements populaires et parviennent ainsi à rogner sur un projet républicain que chacun peint de ses couleurs, d’autre part, de larges pans de la société désencartée ou non encartée, échouent, tels des naufragés, aux portes de la république qu’ils veulent autre.

    La séparation précaire des pouvoirs n’est-elle pas redevenue qu’une séparation de fonctions techniques d’un pouvoir un et indivisible, comme l’a objectivement décrite Montesquieu ?

    Certes, le retour de la méfiance et de l’unilatéralisme dans les relations internationales, s’accompagnent comme jamais du renforcement des exécutifs et d’un affaiblissement corrélatif des législatifs.

    Mais, la révolution numérique a déjà déplacé les arènes du pouvoir, loin des fortifications qui protègent les traditionnels puissants ; et dans ces joutes aux multiples acteurs, elle semble combler un « déficit d’expression démocratique ».

    Cela suffira-t-il pour provoquer de nouveaux états généraux et pour implémenter une nouvelle conception de la séparation des pouvoirs ?

    Le Jeune Indépendant

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition,

  • Italie : une politicienne révèle comment le Maroc utilise des jeunes prostituées pour recruter des lobbyistes

    Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi l’ensemble de la presse et des élites françaises sont trop complaisants à l’égard du Maroc. Alors que pour l’Algérie ils vomissent les pires des critiques, pour le royaume médiéval des Alaouites ils ne réservent que des adulations et des compliments.

    Les connaisseurs du sujet savent trop bien que les Français sont tombés dans le piège des orgies nocturnes et des soirées arrosées du palais de La Mamonia. Dans les années 1980, l’actuel directeur de l’Institut du Monde Arabe, Jack Lang, qui a empêché il y a quelques semaines la chanteuse sahraouie Aziza Brahim de se produire, a largement occupéla une de la presse française. Il aurait été pris en flagrant délit de pédophilie à Marrakech. Il a aurait été arrêté par la police marocaine et libéré après une intervention du palais marocain. À l’époque, il était ministre de la Culture.

    militanteLe mystérieux hacker Chris Coleman nous a fourni la preuve que les Marocains organisait ces programmes de séduction en prenant en charge tous les frais et coûts. Pour ceux qui ne visitent pas le Maroc, une Marocaine résidente et ancienne députée en Italie apportent des détails sur l’une des méthodes des ambassades marocaines en Europe pour gagner la sympathie et le soutien des personnalités du monde politique et culturel.

    En Italie, Imane Fadil, modèle d’origine marocaine, est décédée le 1er mars. Lorsqu’elle a été hospitalisée, elle a déclaré que quelqu’un l’avait empoisonnée. Les services de sécurité italiens ont trouvé des traces de produits chimiques toxiques dans son sang.

    Imane Fadil a été un témoin clé dans le procès de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi pour abus de pouvoir et incitation à la prostitution de mineurs dans le Rubygate, pour laquelle il a été condamné le 24 juin 2013 à 7 ans de prison et à l’interdiction à vie de toute fonction publique. En 2015, la Cour suprême italienne a confirmé l’acquittement du dirigeant de Forza Italia en partageant l’avis de la Cour d’appel, qui a jugé que Berlusconi n’avait aucune raison de savoir que les filles étaient mineures à l’époque.

    Selon Souad Sbai, président de l’Association des femmes marocaines en Italie, l’ambassade du Maroc à Rome a manipulé ces jeunes Marocaines en vue d’organiser des soirées où le sexe et l’alcool était roi. Les filles arrivent comme stagiaires à l’ambassade du Maroc à Rome. Elle leur fournit des appartements luxueux qu’ils ne peuvent se permettre nulle part ailleurs en Italie et là, elles sont utilisés comme hameçon dans la récolte de lobbyistes.

    Lorsque l’une d’elles tente de se débarrasser de ce milieu, elle est persécutée par les autorités marocaines. Même se elles retournent au Maroc pour se cacher, ils finissent par les retrouver, dit Sbai.

    Dans une interview à la presse italienne, Sbai accuse directement et sans hésitation l’ambassade du Maroc. « Il y a des responsabilités dans les milieux de la haute diplomatie marocaine avec lesquels Imane a travaillé. Je suis ces histoires depuis 2010. Beaucoup de belles filles marocaines, comme Ruby, comme elle, sont arrivées en Italie ces dernières années et il est facile d’imaginer ce qu’il faut faire. Réunions, films, chantage. Cela n’est pas arrivé seulement à Berlusconi. Il est connu et son histoire a été révélée, mais de nombreuses personnes de haut niveau ont été chantées et menacées « , a-t-elle déclaré. « Imane a probablement voulu faire marche arrière, elle est devenue un problème et ils l’ont éliminée. « Mais il n’y a pas qu’elle, a-t-elle ajouté. Deux de celles qui ont quitté cet environnement sont venues nous demander de l’aide, d’autres sont retournées se cacher au Maroc, mais tôt ou tard ils les retrouvent. C’est pourquoi nous aussi, avec l’Association des femmes marocaines d’Italie, nous deviendrons partie civile si, comme je l’espère, un procès est organisé pour la mort d’Imane », a déclaré Mme Sbai.

    Tags : Maroc, lobbying, lobby, Makhzen, prostitution, ambassa de Rome, chantage, Sahara Occidental,

  • Maroc : Des royautés arabes tentent, en vain, de parler à la princesse disparue Lalla Salma

    Selon les informations révélées par El Confidencial, la princesse Mozah Bint Nasser, l’une des épouses de l’émir émérite du Qatar, a essayé une fois de parler au téléphone avec la princesse Lalla Salma.

    La réponse du palais royal marocain a été, ajoute la source, « que Lalla Salma n’était pas disponible ».

    Dans un article paru mercredi, Ignacio Cembrero, ancien correspondant d’El País à Rabat, qui cite des sources marocaines proches de la famille royale, précise qu’ »il y avait d’autres femmes, d’autres maisons royales arabes, qui ont également essayé ces derniers mois de la contacter, mais sans succès. Les appels auxquels elle n’était pas autorisée à répondre ne sont qu’une des restrictions auxquelles l’épouse du roi du Maroc est désormais soumise.

    Cembrero rappelle que le magazine Hola !, celui qui a annoncé le premier divorce du couple royal marocain et a été le premier à signaler que, après la rupture, Lalla Salma « restera en dehors de la sphère publique, mais pas de la vie privée, du fait qu’elle est encore très présente dans la vie de ses enfants. « Un an après la publication de l’exclusivité, on ne sait même pas si l’ex-femme jouit encore du titre de princesse qui a été donné à la jeune informaticienne le 21 mars 2002, lorsqu’elle a épousé le souverain alaouite au Palais Royal à Rabat », a-t-il précisé.

    « Le mutisme actuel de la Maison Royale Alaouite met fin à cette touche novatrice qui a donné un motif à des politiciens et commentateurs européens pour prévoir pour le Maroc une évolution ouverte qui n’a pas eu lieu. Au contraire, la monarchie alaouite a maintenant plus de traits autoritaires que lorsque Lalla Salma se préparait pour le mariage de 2002 », a-t-il indiqué.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Expert des droits de l’homme de l’ONU n’est pas en mesure d’effectuer une visite au Maroc faute de garanties

    GENÈVE (19 mars 2019) – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats, Diego García-Sayán, a annoncé que les conditions nécessaires à sa visite au Maroc ne sont pas remplies.

    « Le Gouvernement marocain n’a pas été en mesure d’assurer un programme de travail conforme aux besoins du mandat et aux modalités applicables aux visites de pays des procédures spéciales», a-t-il dit.

    L’expert des droits de l’homme devait se rendre dans le pays du 20 au 26 mars 2019 pour examiner l’impact des mesures visant à garantir l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire et des procureurs, ainsi que l’exercice indépendant de la profession d’avocat.

    « Il est très regrettable que les suggestions de lieux à visiter et le programme de la visite n’aient pas été pleinement pris en compte par le Gouvernement. C’est une condition préalable essentielle à l’exercice du mandat de Rapporteur spécial d’être en mesure de déterminer librement ses priorités, y compris les lieux à visiter « , a-t-il dit.

    En vertu des modalités applicables aux visites des rapporteurs spéciaux, les gouvernements sont tenus de garantir et de faciliter leur liberté de circulation et la liberté d’enquête.

    Le Rapporteur spécial a déjà été en contact avec le Gouvernement marocain, et est disposé à poursuivre les discussions afin de contribuer aux efforts visant à garantir l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire et l’exercice indépendant de la profession d’avocat.

    Note :

    M. Diego García-Sayán a pris ses fonctions de Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats en décembre 2016. M. García-Sayán a été juge à la Cour interaméricaine des droits de l’homme pendant deux mandats consécutifs. Au cours de son mandat, il a été élu Vice-Président de la Cour (2008-2009) et Président de la Cour (2009-2013). Il a une longue expérience des questions relatives aux droits de l’homme dans divers contextes, notamment pour les Nations Unies et l’Organisation des États américains.

    Les Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des «Procédures Spéciales» du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

    Source : HCDH, 19 mats 2019

    Tags : Maroc, droits d el’homme, justice, procédures spéciales, procureurs, avocats,

  • Un expert de l’ONU annule sa visite au Maroc parce que « les conditions nécessaires » ne sont pas réunies

    GENÈVE (19 mars 2019) – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats, Diego García-Sayán, a annoncé que les conditions nécessaires à sa visite au Maroc ne sont pas remplies.

    « Le Gouvernement marocain n’a pas été en mesure d’assurer un programme de travail conforme aux besoins du mandat et aux termes de référence nécessaires pour les visites aux pays dans le cadUn expert de l’ONU annule sa visite au Maroc parce que « les conditions nécessaires » ne sont pas réuniesre des procédures spéciales « , a-t-il dit.

    L’expert des droits de l’homme devait se rendre au Maroc du 20 au 26 mars 2019 pour examiner l’impact des mesures visant à garantir l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire et des procureurs, ainsi que l’exercice indépendant de la profession juridique.

    « Il est très regrettable que les suggestions de lieux à visiter et le calendrier des travaux n’aient pas été pleinement pris en compte par le Gouvernement. C’est une condition préalable essentielle à l’exercice du mandat de Rapporteur spécial que je suis en mesure de déterminer librement mes priorités, y compris les lieux à visiter « , a-t-il dit.

    Sous les termes du mandat des visites des rapporteurs spéciaux, les gouvernements sont tenus de garantir et de faciliter leur liberté de circulation et leur liberté d’enquête.

    Le Rapporteur spécial a déjà été en contact avec le Gouvernement marocain et est disposé à poursuivre les discussions en vue de contribuer aux efforts visant à garantir l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire et l’exercice indépendant de la profession juridique.

    Source : Haut Commissariat des Droits de l’Homme

    Tags : Maroc, ONU, droits de l’homme, expert, Diego García-Sayán,

  • Maroc : Zefzafi fixe les conditions d’une sortie pour la crise du Rif

    Prison d’Oukacha, Casablanca, Maroc

    Dans une lettre adressée à son père, Nasser Zefzafi refuse de discuter avec ce qu’il appelle les « bourtiques politiques » et il appelle à « un dialogue sincère et objectif avec ceux qui détiennnent le pouvoir »

    « La conjoncture oblige l’État à bien réfléchir aux solutions sérieuses et efficaces et les conséquences de l’intransigeance qui ne lui servira à rien ». a-t-il affirmé. « La Patrie est au-dessus de toute cacophonie et la credibilité de l’État se trouve dans la réalisation des revendications populaires et la démocratie dans l’écoute de la voix du peuple ». a-t-il ajouté.

    Pour sortie de la crise du Rif, Zefzafi a fixé quatre conditions au régime alaouite :

    1) La libération de tous les prisonniers politiques.

    2) Abandonner les poursuites contre les Rifaines et les Rifains de l’intérieur et de diaspora.

    3) Satisfaire les revendications de la population du Rif.

    4) Poursuivre et juger tous ceux qui sont impliqués dans les violations et les crimes contre l’humanité commis dans le Rif.

    Pour rappel, plus de 500 militants rifains croupissent dans les géôles du Makhzen. Leur seul crime est d’avoir revendiqué la construction d’un hôpital pour les malades du cancer et un établissement pour les études universitaires.

    Leurs conditions de détention se dégradent quotidiennement et les qutorités d’occupation marocaines continuer de faire fi des appels des organisations des droits de l’homme. Leur seul souci est de faire payer ces militants le fait d’avoir osé manifester pacifiquement.

    Tags : Maroc, Makhzen, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, droits de l’homme, répression,

  • La bande dessinée  » LE Rif de 1921″ de Javier Yuste et Antonio Gil est publiée, l’exploit du régiment Alcántara raconté presque cent ans plus tard

    Le dixième fascicule de la collection « Histoire de l’Espagne en vignettes » arrive. A cette occasion, nous allons de pair avec leurs auteurs à « El Rif de 1921 ». Un sombre passage de l’histoire militaire espagnole, où l’une des plus grandes catastrophes est consumée. À partir du 21/03, les garçons du régiment Alcántara arrivent dans les librairies. Le seul régiment de l’armée espagnole à se comporter avec dignité.

    Rif: 22 et 23 juillet 1921, l’armée espagnole, défaite, sans commandement et paniquée, fuit Anoual poursuivie par un ennemi implacable, de loin supérieur en nombre. Sans espoir de recevoir des renforts, ce fouillis d’hommes abandonnés à leur sort ne leur donnera qu’une chance de survivre: le sacrifice du régiment de cavalerie Alcántara n ° 14 de cavalerie, le seul qui conserve intégralement son intégrité et sa discipline.

    C’est l’histoire de quelques cavaliers qui, en quelques heures et sans chevauchée sans retour, vont tester la force de leurs liens d’amitié et de camaraderie face à l’horreur, mais ils feront également l’expérience du plus bas des êtres humains.

    Javier Yuste González, né en 1980 à Guernica (Biscaye) réside actuellement à Pontevedra. Il écrit depuis 2007, après avoir publié 11 longs ouvrages entre essais historiques, biographies, romans et une traduction. Il collabore aussi fréquemment à diverses publications et sites Web tels que le magazine General Marine, Historia Rei Militaris, Novilis, ARES, SITHNET, etc. Javier est bien connu dans le réseau des réseaux grâce à son blog déjà bien connu, Navegante del Mar de Papel.

    Antonio Gil est un illustrateur et auteur de la bande dessinée historico-militaire. Il a travaillé pour de nombreux éditeurs spécialisés dans les thèmes historiques avec plus de 100 publications au cours des dernières années, bien qu’il se concentre maintenant davantage sur la bande dessinée. Ses travaux récents ont été publiés en Espagne et bientôt aux États-Unis: « Stalingrad lettres depuis La Volga » et « Le flûtiste du Gerderland » (dessinateur et scénariste).

    Todo Literatura

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    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Bande dessinée, Antonio Gil,

  • Mohammed VI : Relations dangereuses – Le Roi du Maroc et la Secrétaire d’Etat

    Atenea ACEVEDO

    Rire ensemble est une des manières infaillibles de resserrer des liens d’amitié. Que ne donneraient ceux qui voient cette photo pour savoir quelle a été la blague de Mohamed VI qui a motivé l’élégant éclat de rire de Hillary Clinton ?

    Lui aurait-il raconté que ce 6 novembre se déroule la commémoration du trente-quatrième anniversaire du début de la Marche Verte tandis que le Maroc reste impuni et l’ONU indifférente ? C’est impossible. Car il est difficile d’imaginer que les connaissances de la Secrétaire d’État soient au point lorsqu’il s’agit d’exactions anciennes de puissances plus petites.

    Nous devons observer l’image avec attention pour pouvoir faire des hypothèses. Le mouchoir assorti dans la poche du roi et les insignes qui ornent la cravate et le revers de veste, l’index de la main droite qui pointe son interlocutrice. Les immanquables perles et le buste penché pour tenter de sympathiser avec discrétion dénotant ainsi la classe de Clinton. Le récepteur avec les oreillettes pour l’interprétation simultanée qui menacent de glisser, démontrent que lui, parle anglais, mais qu’elle ne comprend pas l’arabe.

    Je me risque à dévoiler les possibles motifs du rire : le Prix Nobel de la Paix décerné à Barack Obama, la chatoyante politique étrangère d’un gouvernement incapable d’abandonner la realpolitik, les dérapages diplomatiques de Clinton, la poudre aux yeux de la dernière visite de l’UNHCR (Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU) aux camps de la population sahraouie réfugiée en Algérie, les mensonges de Felipe González sur le Sahara Occidental, la vulgaire complicité entre le sultanat alaouite et la monarchie espagnole ou les longs tentacules qui lient l’État espagnol avec l’État français et l’État israélien.

    Rien de ceci ne serait de nature à provoquer le rire mais plutôt l’indignation de tout être humain ayant un minimum de conscience morale. L’agence presse espagnole EFE publie la photographie dans son contexte : dans le cadre du sommet international du Forum pour le Futur, le Maroc a présenté un projet pour la construction de cinq centrales solaires grâce à un accord stratégique passé avec l’Espagne et l’Allemagne. Le projet sera mis en chantier en novembre 2010 et deux de ces centrales seront construites au Sahara Occidental sous occupation militaire marocaine. Mohamed VI a certainement informé Hillary Clinton qu’une d’elles sera installée à Laâyoune, la Secrétaire d’État a du tenter sans succès de prononcer le nom d’une ville aussi exotique si bien que le roi a été obligé de se servir de son index pour l’aider à le formuler. Elle s’est mise à rire de sa propre ignorance, et lui, chevaleresque, il a souri.

    Je suis soulagée : nous avons de la chance, ce ne sont que deux personnes confortablement installées dans l’opulence du pouvoir, réunies pour un acte officiel prévu pour faire des projets et des alliances communes. Heureusement.

    Source : Le Tacle, 11 août 2009

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Hillary Clinton, Etats-Unis, USA, Sahara Occidental,

  • Italie : Souad Sbai accuse le Maroc d’être derrière la mort du mannequin Imane Fadil

    L’ancienne députée italienne d’origine marocaine a évoqué dans une interview avec le journal Repubblica, une « piste marocaine » derrière la mort du mannequin marocaine Imane Fadil.

    Mme Sbai exclut, avant tout, tout lien entre Silvio Berlusconi et la mort de Fadil. Pour elle, « la responsabilité doit être recherchée ailleurs, dans une certaine haute diplomatie avec laquelle la jeune fille décédée a travaillé et qui lui a fermé la bouche de peur qu’elle ne dénonce la vérité.

    Dans l’interview, Mme Sbai a déclaré que « Imane Fadil en savait beaucoup. Elle a probablement décidé de prendre du recul. Et ils l’ont tuée. Je sais que, comme beaucoup d’autres belles filles, elle fréquentait beaucoup notre ambassade. C’est là, dans le cercle de la haute diplomatie, qu’il faut aller chercher.

    La réaction de l’ambassade marocaine en Italie ne s’est pas fait attenre : « Mentir, manipuler les faits et remplacer la justice italienne même si l’autopsie de la victime n’a pas encore été effectuée ».

    Dans un communiqué de presse, l’Ambassade du Royaume du Maroc en Italie a annoncé qu’elle avait intenté une action en justice contre Mme Sbai en raison des « graves accusations » portées dans une interview à La Repubblica « contre le Royaume du Maroc et ses institutions, notamment diplomatiques, dans le cadre du cas du décès d’Imane Fadil ».

    Dans l’interview – écrit l’ambassade – « Mme Sbai porte de graves accusations contre le Royaume du Maroc et ses institutions, notamment diplomatiques, en relation avec le cas du décès d’Imane Fadil.

    « A l’appui de ses accusations, poursuite le communiqué de l’ambassade marocaine, elle avance de fausses informations, manipulent les faits et remplacent la justice italienne même si l’autopsie de la victime n’a pas encore été réalisée. Face à de telles diffamations, l’Ambassade du Royaume du Maroc à Rome a porté plainte contre l’intéressé devant le Tribunal de Rome pour diffamation et diffusion de fausses informations visant à ternir l’image du pays. Par cette action, l’Ambassade du Royaume du Maroc rejette donc toutes les accusations et insinuations portées contre elle et fait pleinement confiance à la justice italienne pour établir la vérité en la matière ».

    Tags : Maroc, Italie, Souad Sbai, Imane Fadil, Berlusconi, ambassade du Maroc en Italie,

  • Mohammed VI, le Pablo Escobar du Maroc

    Le général Manuel Antonio Noriega, né à Panama le 11 février 1934 et mort incarcéré dans son pays le 29 mai 2017 fut une personnalité politique panaméenne. De 1984 à 1990, en tant que chef des forces armées panaméennes, il exerça de facto le pouvoir dans le pays, sans avoir constitutionnellement le titre de chef de l’État. Détenu aux États-Unis pour trafic de drogue et blanchiment, il a été condamné au Panama par contumace pour meurtres. En 1987, Manuel Noriega est l’homme fort du Panama, dont il est dirigeant de fait. Il bénéficie du soutien des États-Unis et de bien d’autres pays. Il est ainsi fait commandeur de la Légion d’honneur par François Mitterrand le 22 janvier 1987, sur proposition du ministère des affaires étrangères du gouvernement Chirac.

    … qui protège et autorise la production de 2 000 tonnes de drogue vers l’Europe. Le Maroc demeure le «principal producteur et fournisseur mondial de haschich, dont la production est destinée principalement aux marchés européen et africain», indiquait le Rapport mondial 2013 sur les drogues devant la Commission des stupéfiants de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale contre le trafic et l’abus de drogues.

    Le Maroc s’est forgé un statut de plaque tournante du trafic mondial de drogue. 72% du cannabis saisi dans le monde produit au Maroc.

    Au Maroc, la région montagneuse du Rif tire l’essentiel de ses revenus des champs de cannabis. En dehors de quelques opérations de destruction destinées aux médias, le makhzen ferme les yeux.

    D’après le chercheur Pasqual Moreno, le retour des profits du cannabis dans l’économie marocaine était de 2 milliards d’euros en 1997, soit presque le double de la manne touristique. Le cannabis est 40 fois plus rentable que les cultures de céréales : quand un hectare de maïs rapporte 800 euros, un hectare de cannabis peut rapporter dans des conditions optimales jusqu’à 30000 euros.

    Le chiffre d’affaires généré par le narcotrafic est particulièrement difficile à estimer : il va de 80 ou 200 milliards de dollars par an selon certains chercheurs (respectivement Peter Reuter et Alain Labrousse) à 800 milliards selon certaines institutions internationales.

    Il est clair que chaque agence gouvernementale américaine qui avait une relation avec Noriega a fermé les yeux à sa corruption et au trafic de drogue, alors même qu’il était en train de devenir un acteur clé au nom du cartel de Medellin (dont un des membres était le notoire Pablo Escobar). « Noriega a été autorisé à établir la première narcokleptocratie de l’hémisphère » . En octobre 1989, une tentative de coup d’État contre Noriega échoue, et le 20 décembre de la même année, les États-Unis envoient des troupes au Panamá (opération « Juste Cause »). Noriega se réfugie dans la nonciature du Vatican, mais il est extradé aux États-Unis. Reconnu coupable de trafic de drogue, Noriega est condamné, en 1992, à y purger une peine de prison de quarante ans.

    L’invasion du Panamá, qui constitue l’intervention militaire américaine la plus importante depuis la guerre du Viêt Nam, se révèle traumatisante et controversée. Si elle viole à la fois le droit international et la politique américaine de non-intervention dans les affaires intérieures d’un État, elle est cependant bien accueillie par une majorité de Panaméens, pour qui elle apparaît comme le seul moyen d’éliminer un dictateur soutenu pendant des années par les États-Unis. Mais les conséquences de l’opération Juste Cause sont dramatiques pour les civils. En s’attaquant au quartier général de Noriega, à Panamá, les troupes américaines touchent aussi les quartiers avoisinants, laissant sans abri des centaines d’habitants. Officiellement estimé à environ 500, le nombre de Panaméens tués lors de l’intervention américaine est chiffré à plusieurs milliers par les organisations de défense des droits de l’homme.

    Finalement, la drogue, comme les autres sources de revenus occultes, devient une ressource logique dans l’enrichissement nécessaire au clientélisme politique et donc dans les jeux politiques, qu’ils soient violents ou non (coups d´État, élections). Plus généralement, la captation de ressources extérieures, les possibilités d’enrichissement facile, l’insertion dans des réseaux hautement rémunérateurs, peuvent être perçus comme un moyen de rester dans le jeu politique et le commerce international, comme un moyen d’éviter la marginalisation et donc de retrouver certaines formes de légitimité aux yeux des acteurs subordonnés. Ainsi, la drogue n’est-elle, aux yeux de ce(s) réseau(x) mafieux/politique u’un moyen parmi d’autres (affaires, trafic d’armes…) de s’enrichir ou/et de rester au pouvoir.

    Last Night in Orient, 30 mai 2017

    Tags : Maroc, Pablo Escobar, Noriega, Mohammed VI, dorgue, cannabis, haschich, trafic,