Catégorie : Maroc

  • Consulat du Maroc aux USA : Traite d’êtres humains et fraude aux visas

    Selon les services fédéraux de sécurité diplomatique,des frères et sœurs liés au consulat du Maroc à New York ont utilisé des Philippins comme domestiques personnels après avoir été amenés avec des visas diplomatiques.

    Un frère et une sœur liés au consulat marocain près de la frontière Yonkers-Bronxville sont accusés d’escroquerie de 10 ans pour avoir utilisé des ressortissants philippins comme domestiques personnels.

    Ramon Singson Estrella et Luisa Estrella Jaidi, mariée à un ambassadeur au Royaume du Maroc de 1980 à 2016, ont recruté plusieurs domestiques philippins pour travailler au Consulat entre 2006 et 2016, selon une mise en accusation fédérale.

    Mais au lieu d’être embauchés comme techniciens, secrétaires et assistants administratifs au consulat comme promis, ils ont travaillé comme chauffeurs personnels, aides domestiques, ouvriers agricoles sur leur ferme d’Ancramdale, New York, et assistants dans leur maison de Bronxville, dit l’acte d’accusation.

    Les frères et sœurs sont accusés d’avoir forcé les travailleurs philippins à soumettre de faux contacts professionnels au département d’État dans le cadre de leur demande de visa, selon l’acte d’accusation.

    « Les contrats de travail frauduleux ont surévalué les salaires des travailleurs domestiques, sous-estimé leurs heures de travail et leurs prestations faussement garanties, y compris les congés de maladie ainsi que l’assurance dentaire et médicale « , dit l’acte d’accusation.

    Selon l’acte d’accusation, les travailleurs recevaient un salaire inférieur au salaire minimum et travaillaient sept jours par semaine et bien plus de 40 heures par semaine.

    Jaidi a été arrêté à Ancramdale, New York, mercredi. Estrella est toujours en fuite.

    Ils sont accusés au niveau fédéral de complot en vue de commettre une fraude en matière de visa et de faire des déclarations matériellement fausses et de complot visant à inciter des étrangers à entrer illégalement aux États-Unis, à y entrer et à s’y établir.

    « Comme il est allégué, les accusés ont abusé de la procédure d’admission des fonctionnaires consulaires des USA afin de faire venir des employés de maison dans ce pays pour leur propre gain monétaire et leur mode de vie « , a déclaré le procureur Geoffrey Berman dans un communiqué. « De plus, Maria Luisa Estrella Jaidi a exploité ces travailleurs en ne leur fournissant pas les protections et les avantages auxquels ils auraient eu droit s’ils avaient été dûment amenés dans ce pays avec les visas appropriés. Les accusations d’aujourd’hui démontrent que la fraude et les abus de ce genre ne seront pas tolérés ». Ils ont été amenés avec des contrats de travail et des notes verbales bidons, au nom du consulat de NY et de la mission marocaine à l’ONU, pour faire obtenir les visas diplomatiques aux employés philippins de Jaidi.

    Tags : Maroc, consulats, Consulat New York, Jaidi, traite d’être humains, esclavages, philippins,

  • Vidéo : Selon un clerc chiite koweïtien, le roi du Maroc est un « homosexuel actif ».

    Le Cheikh Yasser Al-Habib, un religieux chiite koweïtien parle de l’homosexualité des sunnites. Théologie de haut niveau. Nous reproduisons ses paroles (Regarder et écouter la vidéo) :

    « Celui qui consent à être appelé « Commandeur des Croyants » est un homosexuel actif (le Maroc est le seul pays qui a donné au roi le titre de Commandeur des Croyants).

    Selon lui, Omar Ibn Al-Khattab, qui accepta volontiers ce titre (il fut le premier calife à détenir le titre de Commandeur des croyants, fit construire le Coupole d’Or à Jérusalem), était, sans aucun doute, un homosexuel.

    Il en va de même, poursuit-il, pour les califes Othman Ibn Affan, Muawiyya Yazid et d’autres dirigeants et sultans des dynasties omeyyade et abbasside, ainsi que pour certains dirigeants et sultans actuels. Par exemple, le roi du Maroc qui a le titre de Comnadeur des croyants. C’est la preuve qu’il est un homosexuel actif. Ceci s’ajoute aux preuves révélées par la presse occidentale, qui a montré que le roi du Maroc est effectivement un homosexuel actif appartenant à la communauté homosexuelle. Cela a été dévoilé depuis son propre palais à travers ses assistants, ses serviteurs et ses « garçons » dont certains se sont enfuis en Europe pour demander l’asile et ont tout raconté.

    Un autre exemple similaire est celui de la personne qui a dirigé l’Afghanistan pendant une courte durée, l’appelé mollah Omar.

    (…)

    On dit (dans le hadith) qu’Omar Ibn Al-Khattab (le premier Commandeur des croyants) avait une maladie anale qui ne pouvait être guérie que par le sperme. Nous devons savoir qu’il s’agit d’un traitement médical bien connu, qui est également mentionné dans les textes sacrés.

    Celui qui, à Dieu ne plaise ! a été pénétré par l’anus, un ver grandit en lui, à cause du sperme déchargé en lui. Une maladie se développe dans son anus et par conséquent, il ne peut retrouver son calme que si… Cela devient une addiction et il ne peut retrouver son calme que lorsqu’il est pénétré encore et encore.

    Les chiites sont sans doute protégés contre cette maladie et contre cette pratique abominable et horrible. Ceux qui détestent la famille du prophète Mahomet sont également touchés par cette homosexualité.

    (…)

    Un diable est présent au moment de la naissance de tous les êtres humains. Si Allah sait que le nouveau-né est chiite, alors Il rejette ce démon afin qu’il ne fasse pas de mal au nouveau-né. Mais si le nouveau-né n’est pas chiite, le diable pénètre son index dans l’anus du nouveau-né et ce dernier devient alors un homosexuel.

    Si le nouveau-né est une fille, le diable insère son index dans son vagin, et elle devient une putain.

    A ce moment-là, le nouveau-né crie fort et sort du ventre de sa mère. Normalement, certains enfants crient à la naissance, tandis que d’autres crient avec force sans arrêt. Ainsi, on sait que c’est l’œuvre du diable.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, homosexualité, homosexuel clerc, chiite, religion, diable,

     

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=9NUXv49v7rE&w=560&h=315]
  • Algérie : La dictature, la révolution et le France

    A RFI (radio France internationale) Le tout nouveau vice-premier algérien déclarait : « Une conférence nationale inclusive indépendante, qui adoptera la nouvelle constitution et fixera souverainement la date de l’élection présidentielle, sera mise en place» et «qu’un gouvernement de compétences nationales sera créé, qui bénéficiera de la confiance de la composante de la conférence nationale».

    Ignorant superbement les conditions révolutionnaires qui animent la rue algérienne d’Est en Ouest et du Nord au Sud, le vice premier ministre discoure sur ‘‘l’organisation’’ d’une conférence nationale inclusive. S’il insiste pompeusement sur son côté ‘‘indépendant’’, il occulte totalement toute allusion à la ‘‘souveraineté’’ de ce qui ne pourrait être alors qu’un simple show. Il affirme tout autant, comble de la supercherie, que cette conférence sera gratifiée du pouvoir ‘‘d’adopter’’ la nouvelle constitution, observant un silence complet sur les concepteurs, rédacteurs et du lieu de l’élaboration de cette nouvelle constitution.

    Dans la foulée, et sauf un dérapage verbal, la durée de vie du gouvernement Bedoui devrait être donc éphémère puisque un gouvernement de compétences nationales sera créé. Le vice-ministre sait déjà que ce gouvernement bénéficiera aussi de la confiance de la composante de la conférence en question.

    Question de faisabilité, serait-il possible d’organiser dans la sérénité cette conférence ‘‘nationale inclusive’’ (compte tenu de la renaissance populaire en cours) ? Auquel cas, qu’elle serait dans les conditions actuelles, ou toute l’opposition épouse les revendications populaires, la composante de cette conférence (nomenklatura et apparatchiks mis à part) ? Quand aura lieu cette conférence sachant que, les juristes sont unanimes sur la question, le 19 avril prochain l’Algérie baignera dans une inconstitutionnalité institutionnelle réelle ? A moins que, et faudrait-il encore croire ce nouveau membre du conseil constitutionnel français, ancien maire de la ville de Bordeaux, très proche des cercles du pouvoir algérien parait-il, qui affirmait que la situation algérienne serait sous contrôle dès la fin du mois de mars conseillant dans la foulée aux autorités de son pays de continuer à soutenir le président Bouteflika.

    Le soutien des autorités françaises à leurs homologues algériens est tout ce qu’il y a de plus explicite lorsque dans un communiqué le ministre des affaires étrangères français soulignait solennellement : « Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien ».

    Il y a lieu de remarquer avec force que l’injonction porte sur les mesures qui devront être prises et qui devront avoir pour vocation la rénovation du système. Le système à vieillit, il faut donc le rénover par une réfection de la façade et c’est dans ce registre qu’il y a lieu d’inscrire cette volonté manifeste du pouvoir algérien à ne permettre aucun partage sur la conception et la gestion d’une transition dont l’inéluctabilité est imposée par le peuple. Les algériens insistent et ne cèderont pas. Ils revendiquent justement et absolument un changement systémique total et entier. Les Algériens revendiquent la liberté, revendiquent la vie, revendiquent le développement, ce qui ne peut se faire que simplement et uniquement à travers l’instauration pleine et entière de l’état de droit.

    De son côté, le président français affirmait dans un tweet que : « La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. »

    Cette grossière supercherie qui consiste à rénover la dictature par un subterfuge cosmétique est considérée donc par le président français comme étant une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Il serait à nos côtés dit-il dans cette période nouvelle semblant lui aussi ignorer une jeunesse algérienne ‘‘post indépendance’’ faut-il bien le souligner qui scandait entre autre dans les manifestations des vendredis : ‘‘France, il n’y aura pas de cinquième mandat (ya frança makache 3ohda khamssa) dénonçant avec force une tutelle vampirique comme l’a si bien souligné le vice-président du conseil italien ou encore cet homme politique belge. Ici aussi, il y a lieu de rendre un hommage prononcé à la maturité politique de la jeunesse algérienne qui dénonce ainsi avec force le néocolonialisme avéré de l’ancienne puissance coloniale et forcément donc en parallèle cette étrange et pleine soumission à peine voilée des tenants du système politique en exercice dans notre pays et dont les autorités françaises craignent la chute.

    Les Algériens n’ont aucun doute sur le sujet. Ils savent que pour s’affranchir de la tutelle française et donc se réapproprier leur indépendance, ils sont dans l’obligation préalable de s’affranchir du système répressif, corrompu, opaque et sclérosant (ainsi décrit par le journal londonien ‘‘The Guardian’’) qui gouverne le pays. Les manifestations en cours, d’algériens de toutes catégories et de toutes tendances confondues à travers l’ensemble du pays et par millions ont un sens profond et une légitimité indéniable. Elles s’exercent malgré toutes les provocations, pacifiquement et dans le calme, appréhendant néanmoins l’alignement et peut être tout autant l’avertissement de cet ‘‘ami’’ du président algérien (ainsi se définit-il lui-même) qui dans le sillage de l’ancien premier ministre Ouyahia ose la comparaison entre les événements en cours en Algérie et le drame syrien. Ce dernier aurait commencé avec des roses avant de finir dans le sang faisant et taisant étrangement l’impasse sur l’entière responsabilité et l’entêtement du pouvoir syrien à garder le pouvoir à l’encontre de la volonté populaire au prix de 300 000 morts et de la destruction de la Syrie.

    Lakhdar Brahimi commence mal son retour aux affaires et sera tout autant comptable d’un dérapage sécuritaire éventuel en Algérie que la communauté internationale ne saurait accepter elle qui soutient le droit du peuple algérien à l’expression libre à travers ses manifestations pacifiques.

    BARKAT Rachid

    DJEDDOU Mayara

    Le Quotidien d’Algérie, 14 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Maroc : Le Makhzen empêche Ali Lmrabet de participer à un débat sur « les droits des femmes »

    Je viens d’apprendre qu’en début de semaine, M. Noureddine Mouaddib, le président de l’Université internationale de Rabat, université dite  » innovante « , a censuré ma présence dans un débat intitulé  » Les droits des Femmes : Progrès et Perspectives « , qui devait avoir lieu le 15 Mars 2019 à la Bibliothèque nationale de Rabat.

    Ce débat est organisé en partenariat avec le programme ARMA du Global Campus of Human Rights ( » Human Rights  » veut dire en français  » droits de l’homme « .)

    Pour m’empêcher de parler, tout le panel des journalistes marocains qui allait participer au débat a été arbitrairement retiré.

    C’est un professeur de l’Université internationale, M. Jean-Noël Ferrié, qui a été chargé de la sale besogne de censurer mon nom.

    Pour M. Ferrié, je serais un dangereux journaliste et activiste des droits de l’homme, dont la présence est bannie dans les universités marocaines. Alors que, pourtant, aucune condamnation de ce genre ne pèse sur moi.

    Les étudiants qui m’ont invité disent avoir été humiliés par cette décision. Ils assurent avoir été confrontés à une réalité qu’ils ne percevaient que partiellement auparavant.

    Comme je suis coincé entre deux avions, je reviendrai plus longuement dans un prochain communiqué.

    Ali Lmrabet, 15 mars 2019

    Source

    Tags : Noureddine Mouaddib, Université Internationale de Rabat, droits des femmes, femme, Ali Lmrabet,

  • The Times : Au Maroc, la princesse Lalla Salma disparaît et personne n’ose demander pourquoi

    La princesse Lalla Salma disparaît – et les Marocains n’osent pas demander pourquoi

    L’épouse indépendante du roi Mohammed n’a pas été vue depuis 15 mois. A-t-elle contrarié le monarque absolu ?

    Les visiteurs de la maison royale n’osent pas poser des questions. Les journaux locaux se sont tenus à l’écart de cette question. Mais la question qui préoccupe beaucoup d’esprits au Maroc est : qu’est devenue Lalla Salma, épouse du roi ?

    Le mystère de la princesse disparue a fait couler beaucoup d’encre et laissé les diplomates étrangers jouer aux devinettes depuis sa disparition il y a 15 mois.

    Se cache-t-elle en Amérique ? Ou a-t-elle été enfermée dans l’un des palais royaux après avoir contrarié le roi Mohammed VI ? Le couple a-t-il divorcé en secret – et la princesse se bat-elle pour le droit de voir ses enfants ? Le palais ne fera pas de commentaires.

    L’absence de Salma est d’autant plus flagrante qu’elle a été extrêmement remarquée, notamment….(la suite sur la source)

    The Times

    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, Makhzen, divorce,

  • Maroc: Quand le Makhzen sacrifiait Belliraj pour diaboliser les rifains

    L’avocat d’Abdelkader Belliraj deshabille la « justice » marocaine

    Vincent Lurquin, l’avocat d’Abdelkader Belliraj, le binational belgo-marocain condamné à perpétuité pour des « faits » de terrorisme par la justice marocaine, a fait une intervention remarquée lors de son dernier passage au Maroc.

    Me Lurquin a expliqué que même s’il est l’avocat de Belliraj depuis six ans, il n’a jamais pu rencontrer son client, et ce en raison du refus réitéré des autorités marocaines.

    L’avocat a également affirmé, sans être démenti pour le moment, que Belliraj a été « torturé » et que par conséquent les « aveux qui lui ont été extorqués ne valent strictement rien.

    Il a également révélé une anecdote révélatrice du bizarre fonctionnement de la justice marocaine. Alors qu’il était en possession d’une autorisation en bonne et due forme qui l’autorisait à visiter Belliraj, il n’a pas pu le faire.
    Et pour cause.

    Lors de sa visite à Meknès où est incarcéré Belliraj (prison de Toulal), le procureur du roi a demandé à voir l’autorisation, puis sans raison apparente l’a mise dans sa poche. Le magistrat a confisqué l’autorisation qu’il avait lui-même donnée à Lurquin.

    Ce qui fait dire à ce dernier sur un ton ironique : « C’est assez extraordinaire la relation entre un avocat et un procureur. On vous demande de présenter un document et puis on le met dans la poche. Ça ne va pas, évidemment ».

    Enfin, l’avocat de Belliraj annonce qu’après « cinq ans » d’enquête au Maroc menée par des juges et des enquêteurs belges, le Parquet fédéral de Belgique s’apprêtait à rendre une ordonnance de non lieu à l’encontre de son client.

    En clair, Belliraj devrait être dans les prochains jours innocenté de toutes les charges retenues contre lui en Belgique. Et quand on sait que ce sont les mêmes faits qui l’ont fait condamner à perpétuité au Maroc …

    Cet acquittement va porter un coup terrible au peu de crédibilité qui reste à la justice marocaine. Et par ricochet aux services secrets marocains qui ont fait de cette affaire le symbole dans leur lutte contre le terrorisme islamiste.

    Demain Online, 13 nov 2014

    Tags : Maroc, Belliraj, terrorisme, Belgique, RME, Rif, Hirak,

  • Maroc : Avant de soigner la façade, mettons de l’ordre à l’intérieur

    Le Maroc, ce pays éternellement prometteur. Ce pays qui soigne son image à l’international mais qui ne se soucie pas de l’image qu’il donne à ses propres enfants. Ces enfants qui sont arrivés à un tel stade de saturation qu’il n’attendent plus grand-chose de ce pays.

    Quand on examine bien la société Marocaine, quand on essaie de l’analyser dans l’espoir de sortir avec une réponse à la question : « qu’est ce qu’un Marocain ? » on trouve que cette question se révèle être digne des plus grandes questions métaphysiques. Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Où allons-nous ? Autant de questions qui restent sans apparente réponse.

    Essayons d’entrer dans les détails des références idéologiques et religieuses de ce pays pour tenter d’avoir un élément de réponse.

    Le Maroc se dit être un pays musulman. Mais au-delà des quelques véritables pratiquants, le Maroc donne l’air de tout sauf d’un pays religieux, avec tout ce que ce terme a comme sens au niveau comportemental et spirituel. Il suffit pour cela de faire un petit tour dans les rues des différentes villes pour en arriver à ce constat. Vous verrez un homme méprisant, nourrit de la culture du prestige, en train d’insulter un petit enfant de la rue trop collant (sans qu’il ne se demande pourquoi cet enfant est à la rue ). Vous verrez des jeunes filles loin d’être majeure sortir de la voiture d’un vieux monsieur venant d’assouvir son appétit animalier. Si vous assistez à une des soirée de l’élite de demain, ceux qu’on appelle les ingénieurs, vous trouverez tout type de débauche imaginable. Un bon religieux est quelqu’un de propre, et dans sa tête et dans son environnement, mais je ne vous apprend sûrement rien quand je vous dis que l’état des villes est lamentable, avec les poubelles débordantes, les murs sales, les trottoirs poussiéreux, les gens qui jettent les déchets sur les allées sans éprouver le moindre remord. Beaucoup de pays non déclarés officiellement comme religieux sont plus religieux que nous sur ce point là. Pour ce qui est de la propreté mentale, on peut dire que les évènements du 20 février ont bien mis à nu le niveau de l’argumentation Marocaine composée à 90% d’attaques personnelles et d’insultes. Pour ce qui est de l’éthique générale, des dirigeants, des forces de l’ordre, des éducateurs, des professeurs, le niveau est bien bas. Comportements non civilisés, débauche, morale douteuse, voilà le Maroc musulman. Faire cinq prières par jour n’est qu’un exercice physique dans ces conditions là. Etre religieux ou spirituel c’est un tout, et rituel n’équivaut pas à spirituel. Sommes-nous pour autant prêt à accepter un Maroc laïque ? loin de là. La schizophrénie général veut qu’on défende becs et ongles ce qu’on n’est même pas au fond mais que l’on croit qu’on est.

    Passons maintenant à la référence temporelle et identitaire. Le Maroc dit posséder des millénaires d’Histoire et 12 siècles de civilisation. Mais en quoi cela se manifeste en 2011 ? L’aliénation n’a jamais été aussi grande, la schizophrénie n’a jamais été aussi prononcée et l’inculture n’a jamais été aussi apparente. Le Marocain ne sait plus où donner de la tête. Est-il Arabe ? Est-il Amazigh ? Est-il occidental ? Est-il Khaliji ? En quoi consiste l’héritage culturel Marocain ? Que retenons nous de notre histoire ? comment vivons-nous nos traditions ? Nous possédons certes un des plus bel héritage artisanal au monde et une architecture qui fût grandiose à son époque. Mais ceci est de plus en plus négligé. Voyez par exemple l’architecture du prochain théâtre de Rabat. Un lieu de culture qui ne représente en rien la culture Marocaine. 1,35 milliards de Dirhams pour du déconstructivisme (Théâtre de Rabat). Ce n’est pas que ce n’est pas intéressant d’avoir ce genre d’architecture chez nous, mais cela aurait été tellement plus intéressant de profiter d’un tel investissement pour moderniser notre patrimoine qui est condamné à n’être confiné que dans les lieux de luxes, ou à des bâtiments rongés par le temps. Si l’on n’insuffle pas de la modernité dans notre patrimoine, il est condamné à s’essouffler et de fait il sera de plus en plus négligé. Cet essoufflement fait que maintenant, notre culture se transforme en folklore. La culture est censée être un mode de vie, une manière d’être au quotidien. Mais non, nous ne vivons plus la culture que durant les fêtes ou quand il s’agit de divertir les touristes. Le Marocain devient le bouffon de l’étranger quitte à en perdre sa dignité. On aimerait tellement que les gens de Marrakech suivent l’exemple de ce monsieur :

    Maintenant, nous confondons modernité et occidentalisation à une époque où l’occident lui-même spécule sur sa propre décadence. Nous sommes là à sans cesse vouloir imiter l’occident. Seul problème, c’est qu’on essaie de l’imiter à travers le prisme des médias. Ce qui est une forte erreur. Les médias ont pour rôle de divertir, et de ce fait nous imitons ce qui n’est au fond que leur divertissement, et en même temps nous pensons que c’est cela être moderne parcequ’on nous le répète sans cesse à travers la propagande publicitaire. Il est donc intéressant de noter sur ce point que le Marocain s’occidentalise au niveau de la débauche et dans les choses superficielles, mais pas dans ce qui est de l’ordre de la formation de l’Homme civilisé. Pas que j’adhère forcément à la pensée occidentale dans ses détails, mais l’esprit et la rigueur sont louables. Mais ce phénomène est compréhensible dans la mesure où le pays manque sérieusement de figure emblématique et d’exemple pour la jeunesse. Où sont nos penseurs ? nos intellectuels ? où sont nos prix nobel ? où sont nos sportifs ? A qui ou à quoi le Marocain peut-il s’identifier ? L’élite Marocaine se résumant trop souvent dans l’esprit du Marocain en deux mots : voleurs et corrompus. Au niveau des programmes d’éducation, on ne met pas suffisamment l’accent sur les grands noms de l’Histoire Marocaine, ou au moins les penseurs et les savant Arabo-musulmans. Eh bien non, nos cours de philosophie ont pour référence des Descartes au lieu de Ibn Khaldoun. Demandez à un Marocain de lui citer des grands noms toute époques confondues, Ils se compteront sûrement sur les doigts de la main, demandez lui ensuite de vous citer des grands noms occidentaux du 20ème siècle, là les noms fuseront de toute part. Le pire c’est quand on voit que le résultat est similaire lorsqu’il s’agit de citer des contemporains. Des noms Marocains qui percent, on en parle rarement.

    Pour ce qui est des détails historique, nous avons une Histoire floue. En effet, nous savons mieux le mode de vie des européens à l’époque médiévale que celui des Marocains à la même époque. Le mérite qu’ont les occidentaux dans cela se trouve dans leur matraquage médiatique. Leur culture est cuisinée dans les médias à toute les sauces et est toujours présentée de manière héroïque. Séries, films, dessins animés, musique, jeux vidéos… tout y passe, ils savent vraiment quoi faire de leur culture. D’ailleurs dans cette même catégorie, les Japonais excellent aussi. A tel point que vous trouverez des Marocains qui ne jurent que par le Japon, alors qu’ils n’en connaissent pas grand-chose de plus que des mangas, des jeux vidéos ou des reportages présentant ce peuple comme les hôtes d’une fourmilière géante. Certains seraient prêts à tout laisser pour aller y vivre. Ceux là sont ceux à qui on a vendu du rêves et à qui on a oublié de dire qu’une fois au Japon, il faudra du travail, chercher à manger, acheter des fève à 10 dh la gousse de trois graines (ayah lefwilat temma 10 dh 3 dyal 7ebbat, bi ma3na tebsil dyal bissara mo7al wach i koun b jouj drahem :D). Tout ça pour dire que nos repères identitaires sont très confus.

    De ce fait, vu que nous ne donnons pas grande valeur à notre passé, ni à notre présent, vu que nous n’avons pas grande référence idéologique, religieuse, temporelle, comment pouvons-nous espérer constituer une conscience collective ? Comme on le dit classiquement, si nous ne savons pas d’où nous venons, comment peut-on savoir où nous allons ? Somme nous condamnés à éternellement singer ce que font les autres ? sommes-nous condamnés à sans cesse nous inspirer et à ne jamais inspirer ? pourquoi voulons-nous toujours être les bons élèves de l’étranger ? pourquoi voulons-nous être bien vu à leurs yeux quitte à négliger nos propres enfants, nos propres personnes ? Pouvons-nous être au devant de la scène internationale ? ou le voulons-nous ? Pouvez-vous dire à un Marocain que vous rêvez d’un Maroc qui inspire le monde sans qu’on vous rie à la figure ? Sommes-nous obligé de nous prostitué à la cause étrangère pour espérer survivre ? Si le moindre bout de tradition qui nous caractérise est nommé rétrograde, alors autant jeter toute notre histoire à la poubelle. Si le but est de devenir occidentaux dans le fond et dans la forme, alors au diable toute ces luttes pour la dignité, puisque la pire des humiliation est de ne plus accepter ce qui nous caractérise et de vouloir devenir comme le sont les autres ou comme les autres voudraient que l’on soit.

    Mais à qui la faute ? au colonialisme ? Il a joué un rôle dans notre décadence, certes, mais n’est ce pas là une excuse trop facile pour justifier notre éternelle passivité ? Le monde regorge d’exemples qui montrent que la réussite est possible même avec peu de moyens (même s’il est trompeur de croire que le Maroc a peu de moyens).

    Normalement ce qui transcende un pays, ce qui lui montre le chemin, ce sont ses penseurs, son élite, mais surtout son dirigeant. On ne l’appelle pas dirigeant pour rien. Il a pour rôle de faire sortir le peuple de l’aliénation, de lui montrer le chemin, puisqu’il est sa première référence. Un dirigeant qui s’éloigne du peuple et qui ne lui parle que rarement crée un conflit entre lui et ce dit peuple. Le peuple se sent négligé, méprisé. Nos dirigeants gagneraient donc à être de meilleurs représentants de la culture et de l’Histoire Marocaines dans les faits et pas seulement sur papier.

    La solution des problèmes fondamentaux du Maroc ne sont donc pas dans la démocratisation aveugle ou dans l’individualisation de la société. La priorité n’est pas là. Ce pays est trop corrompu, la dent a été gâtée jusqu’aux nerfs. Il faut une réforme profonde des mentalités. Et pour cela il faudrait retrouver nos repères identitaires, sinon nous ne ferons que singer sans cesse les autres à défaut de référence. Il faut une réformes radicale de l’éducation. Il faut que les médias se trouvent un autre rôle que celui de l’abêtissement du peuple. Parceque à la longue, à défaut de l’abêtir, ils l’aliènent, ce qui revient fondamentalement à la même chose, puisque se crée de ce fait une schizophrénie qui crée un climat de tension au niveau de toute une population : Mépris, prestigisme, paternalisme, fermeture d’esprit, immunité contre toute amélioration, ou substitution radicale du mode de pensée et du mode de vie.

    Ce sont à mon avis ces points là que nous devons toucher dans les débats. Au lieu de répéter sans cesse des termes dont nous ne mesurons pas la portée comme ceux de monarchie parlementaire, de république, libertés individuelles. De une ceci ne résoudra pas les problèmes de fond cités précédemment, secundo ces termes là découlent justement de ces problèmes de fond, vu que lorsqu’on demande en quoi ces modèles pourraient nous réussir, on nous répond que « puisque ça marche ailleurs, ça devrait marcher chez nous ». Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que la plupart des démocraties du monde sont dirigées par une oligarchie technocratique et économique, la démocratie n’étant que de la poudre aux yeux visant à donner un sentiment de satisfaction au peuple en lui faisant croire qu’il a un certain pouvoir sur les affaires de son pays. Il est clair qu’il faut nuancer ces propos mais il est certain que la véritable démocratie reste à inventer. Alors avant d’en arriver à discuter ces questions, essayons de résoudre ce qui a pourri nos pays jusqu’à la moelle. Avant de soigner la façade, mettons de l’ordre et de la propreté à l’intérieur.

    Source

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI,

  • Le Maroc vu par le site Bibliomonde

    Le roi Mohammed VI est le chef de l’État marocain depuis le 23 juillet 1999. C’est le 18e souverain de la dynastie alaouite (ou Alawite) qui règne sur le Maroc depuis 1666. Il a succédé à son père, Hassan II, monté sur le trône en 1961. Les souverains marocains portent le titre de « roi » depuis 1957, dans le passé, ils étaient « sultan ». La succession au trône est héréditaire, mais a fait l’objet de plusieurs manipulations entre 1907 et 1955 du fait de l’occupation française.

    Le roi du Maroc

    Il cumule fonction politique et fonction religieuse ce qui lui confère des pouvoirs très étendus sur lesquels Hassan II s’était appuyé pour instaurer une véritable dictature. Dès son premier discours, Mohammed V a annoncé qu’il ne renoncerait à aucune de ses prérogatives.

    – il règne et gouverne : l’essentiel du pouvoir politique demeure entre ses mains. Il nomme et révoque le Premier ministre, peut dissoudre les assemblées, peut suspendre la constitution… Il est aussi le chef des armées. Le pouvoir royal s’inscrit dans un cadre parlementaire très largement formel : les conseillers du roi forment un véritable gouvernement parallèle qui n’a aucun compte à rendre. Depuis 2001, il dispose du relais de « super walis » qu’il a nommé dans les grandes régions (voir la fiche). Beaucoup de responsables marocains souhaite une révision de la Constitution dont l’article 19 attribue au roi l’essentiel du pouvoir exécutif.

    – il est le chef spirituel des Marocains musulmans : la dynastie alaouite affirme descendre du prophète. En 1962, Hassan II avait fait inscrire le titre de « commandeur des croyants », accordé au roi du Maroc, dans la constitution marocaine (voir la fiche).

    Le style du nouveau roi et surtout le contraste avec l’attitude méprisante et féodale de son père, ont maintenu une certaine popularité dont il jouit depuis son accession au trône. La vie du palais et les pouvoirs dont il dispose reste néanmoins d’une opacité totale. La presse, sous peine de censure, n’a pas le droit d’émettre la moindre critique à son égard.

    La cérémonie d’allégeance voit chaque 24 juillet (le 4 mars à l’époque d’Hassan II) tous les responsables du royaume venir s’incliner devant la personne du roi. Cette cérémonie traditionnelle qu’Hassan II avait transformé en grande fête au cérémonial grandiose est perçu comme le ciment de la nation.

    La monarchie marocaine demeure le tabou absolu en matière de liberté d’expression en dépit de l’arrivé d’un nouveau monarque sur le trône. Au printemps 2003, le journaliste Ali Lmrabet a été condamné à 3 ans de prison ferme pour « outrage au roi » (concrètement, il s’était étonné que, lors des débats au Parlement sur la loi de finance, le budget consacré au Palais soit voté sans discussion. À cela, il faut ajouter la publication d’un entretien avec un républicain marocain dans le journal, aujourd’hui interdit, qu’il dirigeait).

    Le Palais

    « Les proches collaborateurs du roi sont montrés du doigt. Hassan II était entouré d’une poignée de conseillers politiques de premier ordre. Rien de tel avec son fils. Le mythe des « quadra », ces jeunes gens à la tête bien faite passée par le collège royal et épris de modernité, a fait long feu. Aucun de ceux qui gravitent autour du roi ne s’est imposé par la vigueur de ses analyse, le courage de ses prises de position. L’unique ambition des « sabra de M 6 » semble se résumer à plaire au monarque, à le flatter et à prévenir ses moindres désirs. L’amateurisme de la « garde rapprochée de M 6 » a fait ressurgir quelques-uns des anciens conseillers du roi défunt. Entre ces rescapés et la nouvelle génération, des conflits nourrissent une impression de flou et de désordre au sein du Palais. Les responsabilités qu’ils sont censés se partager sont diffuses, mal définies. Quiconque détient une parcelle de pouvoir en use et en abuse pour son propre compte davantage qu’au profit de la collectivité. » (Jean-Pierre Tuquoi, Le Dernier roi)

    La famille royale

    Le roi Mohamed VI, un fils, l’ordre dynastique comprend :

    2) Moulay Hassan, fils de Mohammed VI.

    3) Moulay Rachid, le frère cadet du roi.

    4) Moulay Hicham Ben Abdellah, cousin du roi (né en 1964), mais qui n’appartient pas au premier cercle des intimes du souverain. Sans doute parle-t-il trop de démocratie ?
    Il a été, en 2000, le collaborateur de Bernard Kouchner au Kosovo. Il ne cesse de dénoncer l’immobilisme du pouvoir actuel.

    Parmi les autres membres de la famille ayant un rôle officiel ou semi-officiel :

    La Princesse Lalla Meriem, l’une des trois sœurs du roi (née en 1962) que Hassan II avait marié à Fouad Fillali, patron de l’ONA, dont elle a divorcé en 1997.

    Le 21 mars 2002, le roi Mohamed VI a épousé Salma Lalla Bennani, jeune ingénieur en informatique de 24 ans vivant à Fès, la cousine d’un proche du roi. Elle porte désormais, le titre de « princesse », celui de « reine » n’existant pas au Maroc.

    Leur fils, Moulay Hassan (futur Hassan III) est né le 8 mai 2003. Une fille, prénomée Khadidja, est née en mars 2006.

    L’article 20 de la Constitution marocaine de 1996 stipule que « la couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de Sa majesté, à moins que le roi ne désigne de son vivant un successeur parmi ses fils autre que son fils aîné ». « Le roi est mineur jusqu’à 16 ans accomplis », prévoit l’article 21.

    La dynastie

    C’est un peu par hasard si la branche de la famille Alaouite (ou Alawite) à laquelle appartient Mohammed VI règne sur le Maroc. Au cours du XXe siècle, l’ordre de succession dynastique a été plusieurs fois modifié par les autorités françaises en fonction de ses intérêts (voir chronologie).

    Au début de ce siècle, le sultan en titre s’appelait Moulay-Abd-el-Aziz. Il a régné de 1894 à 1907, date de sa destitution par les Français qui craignaient qu’il ne se tourne vers les Anglais. Il a été remplacé par son frère, Moulay Hafiz,.

    À son tour, le sultan Moulay Hafiz, jugé trop germanophile, a été remplacé en 1912 par un autre de ses frères, Moulay Youssef.

    À la mort de Moulay Youssef, en 1927, c’est le troisième de ses fils qui est choisi par Paris pour lui succéder, au détriment des deux premiers. Il régnera sous le nom de Mohammed V.

    Mohammed V et ses descendants ont, à leur tour, failli perdre leurs droits sur le trône. En 1953, en raison de sa position indépendantiste Mohammed V a été destitué et déporté avec ses enfants à Madagascar. Paris avait mis à sa place un cousin, Ben Arafa, jugé beaucoup plus docile. Contrairement aux interventions précédentes, ce renversement dynastique provoque une véritable indignation parmi la population marocaine largement acquise à l’idée d’indépendance nationale.

    Finalement, alors que la guerre a éclaté dans l’Algérie voisine, Mohammed V a été autorisé à rentrer en 1955 et a retrouvé son trône. Ben Arafa, détrôné, finira sa vie en exil à Nice où il est mort en 1976. Le Maroc a obtenu son indépendance en 1956. En 1961, Mohamed V a succombé à une hémorragie au cours d’une opération bénigne. Sa succession fut la première depuis 1894 à ne faire l’objet d’aucune intervention étrangère. C’est son fils aîné, Hassan II, qui monte sur le trône pour un long règne de 38 ans (jusqu’en 1999).

    La fortune du roi du Maroc

    Le roi du Maroc est un des hommes les plus riches du monde alors qu’en 1956, son grand-père ne possédait aucune fortune notable. L’essentiel de cette immense fortune a été accumulé par Hassan II, père du roi actuel en ponctionnant l’économie marocaine. Elle est en grande partie investie à l’étranger.

    Dans les années 1990, un opposant au régime, Abdelmoumern Diouri, en avait dressé un inventaire (contesté par le Palais) : quelque 10 milliards de francs déposés dans une vingtaine de banques française, américaine et suisse. Au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles (confisquées en 1963 aux colons français), le groupe ONA (Omnium nord-africain) présent dans tous les secteurs de l’économie… À l’étranger, plusieurs immeubles à Paris et à New-York, de nombreux pied-à-terre luxueux aux États-Unis et en France, notamment le château d’Armainvilliers (Seine-et-Marne) deux cents pièces et quatre cents hectares de parc… un portefeuille boursier considérable comprenant des titre américains et européens… Des rumeurs ont circulé sur les bénéfices que Hassan II aurait tiré du commerce du haschisch, cultivé au Nord du pays, mais sur ce trafic, rien n’a pu être prouvé.

    En janvier 2000, Cheikh Yassine, le chef islamiste, exhortait le nouveau roi à « racheter et dépasser les crimes de son père » en rapatriant la fortune amassée par Hassan II pour alléger la dette extérieure du pays. Le jeune « roi des pauvres » s’est contenter d’interdire la publication de la lettre du vieux cheikh.

    On notera que le terme de makhzen qui qualifie l’administration centrale sur laquelle s’appuyaient les sultans, aujourd’hui le roi, a donné en français le mot de « magazin ». C’est d’ailleurs le sens d’origine du mot arabe. À chaque changement de dynastie, la prise du pouvoir s’accompagnait du pillage des richesses des soumis et de leur accumulation dans les entrepôts royaux. Sur ce plan, comme sur bien d’autres, Hassan II a régné dans selon des traditions séculaires. Avec néanmoins une différence notable : ses richesses accumulées aux dépens au pays ont été placées en grande partie à l’étranger car Hassan II n’a jamais été très sûr de terminer sa vie sur son trône.

    « Grâce à Tel Quel, les Marocains savent que le salaire du roi est de 36 000 euros mensuels (432 000 annuels), « ce qui reste relativement raisonnable comparé aux hauts salaires des chefs d’entreprises publiques », note le journal. Cette rémunération (dont on ignore si elle est soumise à impôt) s’accompagne toutefois « d’à-côtés budgétaires » de 170 000 euros, qui englobent les pensions versées au roi et à ses frères et soeurs. Le palais, lui, est un gros employeur avec pas moins de 1 100 postes budgétaires (dont 300 permanents au cabinet royal) pour une masse salariale annuelle d’environ 68 millions d’euros. Les rémunérations des conseillers royaux sont alignées sur celles des membres du gouvernement (5 500 euros par mois). S’il est difficile de quantifier le nombre de voitures dont dispose le palais, le budget dédié au parc automobile à 5,7 millions d’euros par an suggère quelques ordres de grandeur : il était prévu pour 2004 de commander pour 380 000 euros de «voitures utilitaires». Ces chiffres (auxquels on peut ajouter par exemple 2 millions d’euros en dépenses vestimentaires) donneront évidemment le vertige dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas 200 euros et où la communication royale a peaufiné à Mohammed VI au début de son règne une image de « roi des pauvres ». (…) le vrai tabou : la fortune personnelle – mobilière et foncière, au Maroc et à l’étranger – de Mohammed VI, comme de ses frères et soeurs. «4 à 5 milliards de dollars», affirmait il y a quelque temps Forbes, la célèbre revue américaine des affaires. C’est là en tout cas où s’arrête l’enquête de l’hebdomadaire. » (extrait d’un article de José Garçon, Libération, 4 janvier 2005)

    Source: Bibliomonde

  • Le Maroc et le Mossad, seraient-ils derrière l’affaire Benalla?

    L’affaire » Banalla » Lahcene BENHALIA de son vrai nom, sujet Marocain qui ferait partie du corps des » moukhabarates » (services secrets marocains) nous interpelle ( si ces faits sont établis) dans le sens suivant :

    COMMENT ? Un petit espion minable a t-il pu monter si haut dans l’organigramme de la République ?

    Quel est le message que RABAT veut faire passer à PARIS ?

    Si on réfléchit bien : nous savons que le Maroc est devenu le lieu de » tous les excès et toutes les folies » du Gotha de la politique, du spectacle et des affaires … Rappelons – l’interview du ministre Luc FERRY qui déclarait devant les caméras qu’un ex-ministre s’était fait » poisser » à Marrakech en compagnie d’adolescents mineurs (il s’agissait de Jack LANG) …

    Le gouvernement français se prévaut et se vante de son appartenance à la franc-maçonnerie ! Hors, plus grand monde n’ignore de nos jours le lien entre haute franc-maçonnerie et … pédophilie !

    Et si SAS MOHAMMED VI souverain du Maroc s’était » amusé » à constituer des » dossiers secrets » avec preuves à l’appui , sur les frasques plus ou moins avouables de nos … » irréprochables » hommes d’état ???

    Quel moyen de pression imparable ce serait !

    Ce ne serait pas ça le » message » ? :

    » Vous êtes tellement pervers, pourris et corrompus, et nous en avons les preuves, que nous pouvons faire tout ce que nous voulons chez vous et PERSONNE n’osera bouger le petit doigt …

    Vous êtes tellement » tous mouillés » dans ces sales affaires que cela engendrerait un cataclysme politique dont vous ne vous remettriez pas … »

    Et si un SCANDALE PÉDOPHILE de grande envergure était derrière tout ça???

    Depuis le début, je pressentais que le MOSSAD était derrière tout ça, et puis, j’ai découvert qu’il y avait aussi le Maroc (vendu à Israël) directement impliqué !

    Le niveau élevé  « d’amateurisme » révélé par cette affaire m’a déstabilisé, c’est pour cela que je suppute en toile de fond une sordide histoire de «mœurs» …

    La morale de cette affaire est de mettre au grand jour l’ état de déliquescence et d’effondrement de la présidence française, dont, encore une fois, l’inexpérience et l’amateurisme clairement affichés sont une véritable gifle infligée chaque jour au peuple de ce pays …

    J’ ai HONTE A LA FRANCE

    Source

  • Maroc : «Le makhzen rabaisse les partis et les hommes» (Mohamed Lahbabi)

    Intellectuel, homme de principes, enseignant et leader historique de l’UNFP (Union nationale des forces populaires) puis de l’USFP (Union socialiste des forces populaires), Mohamed Lahbabi, de par son honnêteté et son expérience, bénéficie du respect de la gauche marocaine et de la classe politique en général. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la politique marocaine et l’économie. Si ses détracteurs tentent de le marginaliser, celui qui est aujourd’hui âgé de 85 ans a le mérite de ne pas user de la langue de bois tout en adoptant un discours modéré et cohérent.

    La déportation de Mohammed V en août 1953 fait partie des événements qui ont marqué la vie de ce militant chevronné. En mars 1965, il a fait une intervention au Parlement pour dénoncer les exactions du régime. Ce qui a provoqué la colère de l’ancien monarque qui a demandé au ministre de l’Enseignement de rayer Mohamed Lahbabi des cadres de son département. Mais Lahbabi était avant tout l’ami intime de Aberrahim Bouabid, membre fondateur de l’USFP, avec qui il a passé six mois derrière les barreaux à Missour en 1981 pour avoir remis en cause le référendum de Hassan II sur le Sahara.

    L’Ittihadi a une vision plutôt optimiste pour le Maroc des trente prochaines années. Pour lui, l’affaire Aminatou Haidar aurait très bien pu être menée par l’ancien ministre de l’Intérieur Driss Basri. A l’occasion du 66è anniversaire du manifeste de l’Indépendance, Mohamed Lahbabi a envoyé une lettre au Premier ministre Abbas El Fassi demandant la transformation de la monarchie makhzenienne en monarchie citoyenne par le biais d’un nouveau parti de la gauche musulmane. Selon lui, la croyance est une affaire personnelle qui se négocie directement avec Dieu. Ce qui explique qu’il applaudisse devant les militants du MALI qui voulaient rompre le jeûne publiquement. Dans cette interview accordée au Journal Hebdomadaire, Mohamed Lahbabi tire à boulets rouges sur Mohamed El Yazghi, Driss Lachgar et Fathallah Oualalou et imagine ce que serait une USFP avec Aberrahim Bouabid.

    Interview :

    Comment évaluez-vous la situation politique du pays ?

    Depuis l’accession de Mohammed VI au trône, il y a une bataille entre la monarchie citoyenne et la monarchie makhzenienne. L’une pousse et l’autre la retient. Le conflit n’est pas gagné, mais la victoire est en marche. Cela prendra vingt ou trente ans, ce qui n’est rien pour un pays qui a vécu sous une monarchie makhzenienne très forte depuis des centaines d’années.

    Est-ce que le rôle du makhzen a changé ?

    Le peuple marocain veut un Pouvoir monarchique. Il veut que l’on respecte sa religion de façon moderne. En même temps, il est assoiffé de progrès et de dignité. Le makhzen rabaisse les partis et les hommes à la soumission et non pas à la dignité. Environ dix ans avant sa mort, Hassan II nous avait reçus à Ifrane, Bouabid, Radi et moi-même pour discuter de la situation politique du pays. Radi et moi avons été accueillis par Driss Basri dans un grand hôtel de la ville et il nous avait dit : «Notre politique est de discuter avec des gens soumis, vous devez vous soumettre pour obtenir des choses !» Aujourd’hui on ne peut plus dire ça. Il y a donc davantage d’espoir…

    La politique vis-à-vis du Sahara vous paraît-elle logique ?

    En 1981, nous avons fait six mois de prison, avec Aberrahim Bouabid, parce que nous avions en tant que bureau politique de l’USFP, publié un communiqué en disant que le référendum que demande le Maroc était inacceptable. Si le Sahara est marocain, on ne doit pas faire un référendum ! Driss Basri a appliqué les années de plomb au Sahara. Récemment, Aminatou Haidar a été renvoyée comme si elle était étrangère. C’est une aberration qu’aurait pu commettre D. Basri. On ne chasse pas quelqu’un de son pays ! Toutefois, je pense que grâce à la régionalisation avancée, le problème du Sahara sera résolu dans cinq ans.

    Qu’en est-il des partis politiques ?

    Les partis, c’est la soumission et la voracité pour bénéficier des biens matériels et politiques. L’exemple de Lachgar est totalement manifeste. Il était pro-El Yazghi parce qu’il lorgnait un poste de ministre. Lorsqu’il ne l’a pas eu, il a changé de discours. Il a parlé du PJD pour faire peur et pour allécher. Il n’a pas été élu au conseil de la ville. Et ce, parce qu’il ne voulait pas rendre visite aux gens des quartiers populaires comme Takaddoum.

    La nomination de Lachgar est-elle une manière d’isoler le PJD ?

    Oui. Mais c’est plus profond que cela. C’est pour lui faire peur. Lui dire qu’il peut être maté à tout moment.

    Etes-vous en faveur d’un rapprochement avec le PJD pour obtenir une constitution démocratique ?

    A l’heure actuelle, l’USFP est incapable de prendre une orientation politique précise. Lachgar s’est fait désirer par le PAM. L’USFP n’a pas été capable de le remettre à sa place. Autre chose : Bouabid et moi-même n’aurions jamais accepté d’être maire de la capitale du Maroc avec moins de cinq pour cent des voix. Ce n’est pas représentatif du peuple puisque ce pourcentage ne représente pas les votants. Si Bouabid était encore en vie, nous serions ouverts à toutes les discussions avec n’importe quel parti. Même avec le PAM. Mais sur un programme précis, aussi bien dans les objectifs que dans les actes.

    Même avec Al Adl Wal Ihssane ?

    Je pense que le PJD va fusionner avec Al Adl Wal Ihssane après la mort de Cheikh Yassine. Nous pouvons encourager Al Adl Wal Ihssane à donner à Nadia Yassine le rôle de porte-parole. Les prises de positions de cette femme sont très importantes. Voilà un point d’accord.

    Radi devrait-il quitter la direction de l’USFP ?

    C’est un honnête homme. Mais du juste milieu. Il devrait se retirer pour laisser la place aux jeunes. Il pourrait alors les conseiller de par son expérience. Il ne doit pas y avoir des gens de plus de 60 ans au bureau politique.

    Et que pensez-vous d’El Yazghi ?

    C’est un petit Staline. Avec tous les défauts de Staline et sans ses qualités. Je l’ai dit à l’avant-dernier conseil national. Je me souviens que Hassan II nous avait convoqués à Skhirat, El Yazghi, Radi et moi-même. Nous devions parler de Youssoufi qui était à Cannes. Au cours de la discussion, El Yazghi avait lâché à Hassan II : «Majesté, vos paroles sont pour nous une constitution» ! Avec Radi, nous étions outrés. Par la suite, El Yazghi a été nommé ministre…

    A votre avis, qu’est-ce qui a poussé Youssoufi à rentrer au Maroc ?

    L’objectif d’El Yazghi était que Youssoufi ne soit pas Premier ministre. Driss Slaoui m’avait appelé et dit : «Boby, la situation est très grave, même la monarchie peut être touchée. Vous nous avez fait du mal et on vous a fait du mal. Sa Majesté est prêt à effacer le passé. Va voir Youssoufi à Cannes pour le convaincre de prendre la tête du gouvernement.» Le lendemain, j’ai pris l’avion et je l’ai convaincu.

    La gauche est-elle morte aujourd’hui ?

    La gauche traditionnelle est morte. Elle ne peut revivre qu’en intégrant l’islam et la démocratie. Il y a des gens valables noyés dans une masse d’arrivistes. Pour la décennie 2010-2020, la vie politique va se redresser par la constitution de trois grands partis : un parti de la gauche musulmane (USFP, Istiqlal, PPS), un parti de la droite musulmane (PJD, Al Adl Wal Ihssane) et un parti de la modernisation du makhzen (PAM). Ils seront entourés de petits partis. Le premier est un nouveau concept basé sur une lecture du Coran sur la base de la foi, de la science et de la raison et non pas sur la base d’une soumission absolue à la tradition de lecture. La Koutla n’a rien donné, ce n’est pas une solution. Je propose le parti de la citoyenneté et de la modernité. Nous ne voulons pas de makhzen, ni modernisé ni archaïque. Nous voulons une monarchie de citoyenneté. L’islam est par définition laïc. L’islam, c’est la relation entre l’homme et Dieu. Beaucoup de choses qui ont été écrites dans le Coran l’étaient uniquement pour la société arabe du VIIè siècle.

    Vous voulez dire que l’Etat n’a pas à intervenir dans la religion ?

    L’homme est libre de faire et de penser ce qu’il veut. Il y a l’enfer et le paradis. Je soutiens les jeunes du MALI. Si une jeune femme a décidé de manger dans la rue pendant le ramadan, c’est entre elle et Dieu. Nous, gauche musulmane, nous applaudissons. L’affaire du MALI est une bombe contre la droite musulmane.

    Propos recueillis par Hicham Bennani

    Le Journal Hebdomadaire, janvier 2010

    Tags : Maroc, Makhzen, USFP, UNFP, gauche marocaine, Abderrahmane El Youssoufi,