Catégorie : Maroc

  • Maroc : manifestation enseignants violemment réprimée

    Les enseginants contractuels ont manifesté mercredi devant la délégation de l’enseignement d’Al Hoceima.

    Les institutions syndicales locales ont participé à la manifestation dans le cadre de la deuxième semaine de protestations contre la contratation dans le secteur de l’enseginement et l’éducation.

    En dépit du caractère pacifique du sit-in, les autorités d’occupation du Maroc ont riposté avec une violence inouïe.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, enseignants contractuels, enseignement, éducation, Al Hoceima,

  • Maroc: Quand Jack Lang était accusé de partouze à Marrakech

    En 2011, Luc Ferry évoquait un ex ministre qui se serait fait poisser Marrakech lors d’une partouze en présence de mineurs. Beaucoup ont pensé qu’il parlait de Jack Lang, qui a même cru utile de se justifier et de menacer tous ceux qui l’associeraient à cette sortie, mais ce n’était pas de lui dont parlait Ferry. Et accessoirement, il semble qu’ils étaient plusieurs ministres ou anciens ministres à cette partouze.

    Car en réalité, des ministres français qui se tapent des mineurs à Marrakech, c’est loin d’être une originalité, hélas. Tous ceux qui travaillent sur nos élus pédocriminels savent que la Mamounia, un hôtel de luxe qui est directement piloté par le roi du Maroc qui y invite qui il veut, est un spot prisé de nos VIP, parmi lesquels des pédophiles, et cela depuis au moins les années 80.

    « La déclaration de Luc Ferry réveille un souvenir enfoui chez un journaliste de France Télévisions. « Dans les années 2000 », alors qu’il était de permanence un soir à sa rédaction, il affirme aux enquêteurs avoir vu passer une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) annonçant la présence de Jack Lang, ex ministre socialiste, dans un commissariat de Marrakech suite à son arrestation « dans un riad […] avec de jeunes mineurs de 15 ans ». Problème : cette dépêche aurait rapidement disparu des écrans, selon le journaliste, mais les policiers n’ont pu en retrouver la trace. Et ce malgré des recherches auprès de trois agences de presse internationale installées au Maroc, dont l’AFP », précise encore VSD. Comme c’est étonnant…

    Tour récemment, l’auteur du site web Panzama, dont je ne partage pas les idées mais qui, en matière de pédorcriminalité, a le mérite de dénoncer les choses, a été convoqué par les flics suite à une plainte en diffamation de Pierre Bergé en personne. Pourquoi? Tout simplement parce que l’auteur a évoqué un autre article de VSD, assez embêtant, dans lequel on évoque clairement des partouzes qui auraient eu lieu dans la villa d’X et Y[1], à Marrakech.

    originalLes journalistes de VSD ont rencontré un prêtre du sud de la France qui s’est rendu en 2003 et en 2007 à Marrakech. Lors ces vacances, il a recueilli des témoignages de parents de victimes disant que des mineurs se prostituaient auprès de « français connus », notamment dans la villa, qui appartenait donc, à Y, l’auteur du livre vomitif « La Vilaine Lulu », qui raconte des rituels sataniques et des viols de mineurs, et à X, grand financier du parti socialiste. Le prêtre précisait aussi que le ministre qu’on a déjà évoqué plus haut était « régulièrement invité » à ladite villa.

    L’article mentionne aussi l’avocat de l’association Touche pas à mon Enfant, selon qui les autorités françaises et marocaines avaient tout intérêt à enterrer le dossier.

    Si l’auteur du site Panamza a été poursuivi, ce n’est pas le cas, semble-t-il, des journalistes de VSD.

    Dans Le Point, on nous raconte une scène particulière qui s’est déroulée à La Mamounia: « On se souvient de cette fameuse nuit de décembre 2005 où Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, a conclu sa mythique scène de ménage avec sa compagne Dominique Cantien, en se retrouvant en caleçon dans le couloir aux petites heures du matin. Ils avaient un peu endommagé la suite 312… »

    Simple « scène de ménage » en « petite tenue » de la part de l’ex poulain de Dominique Baudis à Toulouse, devenu ministre de la Santé?

    Dans Le Monde à cette époque, on pouvait lire que cette « scène de ménage » a « suscité la colère de Jacques Chirac » et que « les ministres en font, depuis quelques semaines, des gorges chaudes ». Quand Douste Blazy entrait dans l’hémicycle, ses collègues scandaient « Mamounia! Mamounia! ».

    Screenshot – 01_10_2015 , 18_20_48Le Monde revenait sur la « scène de ménage » en avril 2006: « Un différend peu discret, puisque des voisins du couple, au troisième étage de l’hôtel, ont pu en suivre les péripéties et voir le ministre et sa compagne, légèrement vêtus, s’invectiver dans le couloir.

    Le ministre, rompant finalement la querelle, a dû rejoindre la chambre de l’un de ses gardes du corps, avant de quitter précipitamment l’hôtel, à 5 heures du matin. Là, suivi par une voiture de la sécurité, « Douste » a pris la route de Casablanca, d’où il s’est envolé pour Paris.

    L’histoire a aussitôt fait l’objet d’un rapport des services de sécurité au ministère de l’intérieur, mais aussi à l’ambassade de France à Rabat qui en a informé l’ambassadeur, Philippe Faure, alors en vacances dans l’océan Indien, lequel en a rendu compte à Matignon et à l’Elysée. »

    Question: depuis quand une simple « scène de manage » d’un ministre entraîne une exfiltration du pays par une « voiture de la sécurité », et une information par les « services de sécurité » auprès du « ministère de l’Intérieur » et de « l’ambassade de France à Rabat », qui elle même informe « Matignon et l’Elysée » sur le champ?

    Le Canard Enchaîné, qui a ébruité l’affaire en premier le 22 mars 2008, précisait que les dégâts causés par le couple s’élevaient à 30.000€, payés par le palais royal, ce que Douste a nié.

    D’autres ont carrément parlé de la présence de « jeunes garçons ».

    Et pourquoi Dominique Cantien, productrice à la télé française, s’est rendue sur Europe 1 et sur le plateau d’On n’est pas couché sur France 2, pour dire que tout est « faux », un « mensonge », un « fantasme », qu’il y a juste eu une vague dispute? Et pour préciser : « Je ne l’ai pas retrouvé dans une chambre avec de jeunes garçons, comme on l’a laissé supposer »?

    leonardo-1103593-La_Mamounia_View_S-image »Il n’était pas l’homme qu’on a dit qu’il était, voilà », a déclaré Dominique Cantien. C’est bizarre, parce que dans la presse commerciale, « on » n’a rien dit du tout. C’est seulement dans les dîners en ville qu’ « on » a parlé de la présence de mineurs, et même d’une partouze, ce soir-là, le 31 décembre 2005, alors que de nombreuses « personnalités » françaises étaient présentes à la Mamounia.

    « Je pense qu’il y avait des gens qui nous accompagnaient et qui avaient tout intérêt à détruire Douste-Blazy », a-t-elle dit sur France 2. Encore la théorie du complot!

    C’est drôle comme une chose que le public ne sait pas ou n’est pas censé savoir, est dénoncée comme « fausse » sur ces mêmes médias qui n’ont parlé de rien, au final.

    En tout cas, on apprend donc que Douste n’était pas seul ce soir-là. Il est donc probable que si Douste a été le seul à être cité dans la presse, c’est que quelqu’un lui en voulait.

    Dans Le Figaro, on évoquait plusieurs « participants » à la partouze, l’arrivée de la police qui prend des « adultes » en « flagrant délit », et d’un ancien ministre emmené au poste de police avant d’être réexpédié en france dans la foulée. On précise aussi que l’affaire a été étouffée et qu’aucune procédure n’a été déclenchée.

    Bref, on se saura jamais, du moins officiellement, le fin mot de l’histoire. Douste reste innocent, le ministre, X et Y aussi, tous les autres aussi. Officiellement, tout cela ne reste que des « rumeurs », n’est-ce pas.

    ————————-

    Ils veulent nous faire croire qu’ils sont au-dessus de nous, d’ailleurs ils se comportent comme si c’était le cas. Ils nous parlent de valeurs à longueur de temps mais sont les premiers à se protéger quand l’un d’eux se comporte comme un porc (et encore, je ne crois pas que les cochons sodomisent les porcelets). Toutes ces affaires, et bien d’autres que j’ai déjà évoquées sont censées n’être que des « rumeurs ».

    Sauf que, c’est pas de chance: il y a des gens qui parlent, dans ce pays. En off, certes, mais à des gens comme moi, qui passent une bonne partie de leur temps à compiler et recouper les informations. Il y en a quelques-uns, de ces ministres « pédophiles », au sujet desquels on commence à accumuler un certain nombre de dossiers. Ce n’est pas incongru: il suffit de regarder ce qu’il se passe en Grande-Bretagne, même si les autorités s’acharnent depuis 3 ans maintenant à éteindre les dizaines de feux allumés par des victimes aussi nombreuses qu’excédées.

    Il y a des victimes qui parlent, d’anciens policiers, quelques journalistes, quelques anciens des RG, des magistrats aussi. Et tous ces gens qui ne se connaissent pas racontent les mêmes choses, notamment une classe politique et une justice corrompues, des systèmes de clientélisme, des pédocriminels au plus haut niveau qui sont systématiquement protégés, une machine répressive contre les victimes et ceux qui osent les croire, etc.

    Alors de deux choses l’une: soit tout ce petit monde est bon pour l’hôpital psychiatrique, soit il y a réellement un problème dans ce pays.

    (1) Vu l’omerta sur les noms de ces deux types, je préfère ne pas les citer ici.

    Source

    Tags : Maroc, Marrakech, tourisme sexuel, pédophilie, Jack Lang, Luc Ferry, partouze,

  • Maroc – Rif : Les 3iyachas font irruption lors de la manifestation de Dusseldorf

    La communauté rifaine en Europe a organisé samedi 9 mars 2019 une manifestation dans la ville allemande de Dusseldorf.

    Lors de cette manifestation, dans une déclaration filmée (voir vidéo), une dame a demandé au roi du Maroc la libération des prisonniers politiques rifains. Une déclaration qui fait preuve du degré d’infiltration de la communauté rifaine par les agents du Makhzen en vue de diviser cette communauté et diminuer l’efficacité de son combat politique.

    A cette occasion, un citoyen rifain qui vit dans le Rif occupé, a adressé un message à la diaspora rifaine rappellant que tout ce qu’il se passe actuellement en Europe est directement commandité par le Makhzen et les souffrances endurées par la population rifaine qui vit sous l’occupation du Maroc.

    «  Les rifains de l’intérieur ont tous les yeux rivés sur les rifains républicains qui vivent en Europe », dit-il. « Il faut s’organiser dans des mouvements politiques », a-t-il ajouté.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Dusseldorf, 

  • Les Juifs étaient les meilleurs vendeurs de haschich du Maroc

    Dans les champs de cannabis marocains, illumination du rôle juif dans le commerce du haschisch du pays

    Une visite des plantations illicites de marijuana mène un écrivain à d’anciens textes religieux, et une recette de couscous très spéciale souligne le rôle historique de cette plante dans la vie juive.

    MAROC – « Vous êtes juif ? Ahlan wa’ sahalan[bonjour et bienvenue], le Maroc était à vous avant qu’il ne devienne le nôtre « , dit Sayid, un Marocain âgé que j’ai rencontré en marchant dans la ville de Tétouan au nord du Maroc.

    « Les Juifs sont venus en Afrique du Nord avant la naissance de l’Islam, explique Sayid. « Les Juifs marocains sont donc indissociables de l’histoire du Maroc. »

    Il est difficile de rester indifférent au respect et à l’appréciation – sinon à l’admiration pure et simple – que les Juifs reçoivent dans les rues du Maroc de nos jours. Plus de 10 000 Israéliens visitent le pays chaque année et sont chaleureusement accueillis.

    Dans les différents marchés, vous pouvez trouver des articles Judaica. Et le gouvernement, pour sa part, veille à commémorer les personnalités et les institutions juives liées à l’histoire du lieu. A savoir, le Maroc est le seul pays musulman au monde qui possède un musée dédié uniquement à la communauté juive qui a prospéré ici dans le passé.

    Sayid et son ami sont assis sur un banc au bord de la rue, fumant du kief, un mélange de tabac et de haschisch, dans une longue pipe en bois.

    « Cette pipe s’appelle sebsi. C’est ainsi que la plupart des Marocains fument leur haschisch « , dit Sayid. « D’habitude, la pipe est en bois d’olivier, mais cette pipe est en bois d’abricot, ce qui donne au fumeur un goût légèrement plus doux et plus agréable en bouche. »

    Je demande s’il est possible de goûter le mélange moi-même. « Bien sûr », répond Sayid. « Mais il vaut mieux ne pas fumer ça au milieu de la rue. Je suis du coin et je connais personnellement tous les policiers du coin, mais vous êtes un touriste blanc. Si un policier vous voit fumer du haschisch au milieu de la rue, il s’approchera immédiatement et vous demandera un pot-de-vin. »

    Sayid me conduit à un petit magasin appartenant à un ami où il se sent plus à l’aise pour préparer un bon « bol » de sebsi, et me tend la pipe avec la bénédiction, « Sacha wa’raha », qui signifie « soyez en bonne santé et reposez-vous bien ».

    50 000 Marocains avec un mandat d’arrêt sur la tête

    Malgré l’apparente ouverture et l’attitude libérale à l’égard du haschisch, le fait que la culture du cannabis au Maroc soit toujours considérée comme une infraction pénale est très inquiétant pour les agriculteurs locaux.

    En fait, à ce jour, près de 50.000 producteurs ont un mandat d’arrestation suspendu au-dessus de leur tête. Ainsi, les agriculteurs marocains qui cultivent du cannabis à l’échelle commerciale sont très méfiants et n’aiment pas que les Occidentaux viennent sur leur territoire avec une caméra.

    Je me suis arrangé avec Francis, un cultivateur de cannabis français avec des années d’expérience de coopération avec les Marocains, pour m’emmener visiter les parcelles de cannabis d’un de ses partenaires près du village de Katma. Le village est situé dans les montagnes du Rif, une belle chaîne de montagnes dans le nord du Maroc où l’on cultive presque tout le cannabis du pays.

    Après presque trois heures de route dans les montagnes, nous arrivons à notre destination : une immense villa pittoresque sur le flanc d’une montagne.

    C’est le manoir du « Patron », me dit Francis (le nom du propriétaire a été changé pour protéger son identité). « Ici, il héberge ses amis ou partenaires d’affaires. »

    La villa est presque vide à l’exception d’un groupe de cinq Italiens, d’une paire de Polonais, de quatre ouvriers locaux qui entretiennent la cuisine – et de kilos de haschisch sur la table et suspendus pour sécher à l’air. Je me sens en sécurité, mais l’atmosphère est assez ombragée.

    Un prisonnier dans son propre palais

    Je ne rencontre Patron que le lendemain matin alors que nous terminons un somptueux petit déjeuner et que nous nous préparons à sortir dans les champs de cannabis.

    « Patron, c’est l’Israélien que je voulais te présenter, dit Francis en guise d’introduction.

    « Enchanté de vous rencontrer », j’ai dit, en tendant la main.

    Patron me donne un regard pénétrant. « Vous aussi, » répond-il. « Parlons quelques minutes avant de partir en tournée. »

    Une des femmes nous sert des verres de thé à la menthe sucrée. « Vous avez une très belle propriété ici », dis-je en essayant de briser la glace.

    « Merci », répond Patron. « Mais qu’est-ce que ça vaut si j’ai toute cette bonté et que je suis en prison ? »

    Patron m’explique qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt lui aussi depuis plusieurs années maintenant.

    « Mon pot-de-vin ne me permet de me déplacer que dans une zone limitée de plusieurs villages sans être arrêté « , dit-il. « Si j’ai un événement familial à Casablanca ou à Marrakech, par exemple, j’ai un problème. »

    « Maintenant, écoutez », prévient Patron. « Je vous envoie avec Mahmoud, le frère de ma femme. Vous ne pouvez pas allumer la caméra sans sa permission. Il n’y a pas de plans à 360 degrés. Tu ne prends qu’une direction à la fois, compris ? »

    Je dis bien sûr, et nous sommes en route.

    Après environ 15 minutes d’un trajet particulièrement cahoteux, nous arrêtons la voiture au pied d’une petite colline. De l’autre côté, un petit jardin d’Eden vous attend : Un champ plein de plantes de cannabis mûres, en pleine floraison et prêtes pour la récolte.

    Nous allumons un joint et profitons du paysage époustouflant qui se dresse devant nous quand Mahmoud se tourne soudain vers moi et me dit : « Tu sais, maintenant que j’y pense, mon père m’a dit un jour que les Juifs étaient les meilleurs vendeurs de hash du Maroc ».

    Les Juifs étaient les meilleurs vendeurs de haschich du Maroc.

    Nous voyageons entre de grandes montagnes verdoyantes et des routes non pavées. Une forte odeur de cannabis monte dans l’air, tandis qu’en arrière-plan, j’entends Francis et Mahmoud négocier le prix du prochain lot de graines que Francis va apporter d’Europe le mois prochain.

    Jusqu’à il y a quelques années encore, la plupart des agriculteurs locaux auraient cultivé le Bildia, une variété de cannabis locale acclimatée au climat de la région, mais avec une production de résine relativement faible et une faible teneur en THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance psychoactive active du cannabis). Cela avait maintenu la production de haschisch à un niveau relativement bas et les effets du produit final étaient faibles.

    Ces dernières années, les Marocains ont importé d’Europe de plus en plus de souches hybrides capables de produire une production de résine beaucoup plus élevée et une teneur en THC environ cinq fois supérieure.

    Après environ 15 minutes d’un trajet particulièrement cahoteux, nous arrêtons la voiture au pied d’une petite colline. De l’autre côté, un petit jardin d’Eden vous attend : Un champ plein de plantes de cannabis mûres, en pleine floraison et prêtes pour la récolte.

    Nous allumons un joint et profitons du paysage époustouflant qui se dresse devant nous quand Mahmoud se tourne soudain vers moi et me dit : « Tu sais, maintenant que j’y pense, mon père m’a dit un jour que les Juifs étaient les meilleurs vendeurs de hash du Maroc ».

    Les Berbères cultivent, les Juifs vendent

    Cette information enflamme mon imagination, mais Mahmoud ne peut pas me donner beaucoup de détails sur la part des Juifs dans la scène du haschisch au Maroc – pas plus que les gens du pays que j’essaie de questionner. Heureusement, à mon retour en Israël, je rencontre le Dr Doron Danino, un expert du judaïsme marocain, qui sait exactement de quoi parlait Mahmoud.

    « Les Juifs en général ne cultivaient pas de cannabis, explique Danino. « Mais ils ont reçu un monopole du roi pour la vente de tabac au Maroc, et cela comprenait la vente de la plante de cannabis et du haschisch produit à partir de celle-ci. »

    Selon Danino, les fermiers berbères des montagnes du Rif étaient des agriculteurs qualifiés, mais la plupart étaient analphabètes et parlaient principalement la langue amazighe (berbère), qui n’avait jusqu’à relativement récemment aucun système d’écriture.

    Après la conquête musulmane du Maghreb au début du VIIIe siècle, la plupart des citadins parlaient arabe, de sorte que la communication avec la communauté berbère isolée était parfois difficile.

    « Mais les Juifs parlaient plusieurs langues, et ils avaient un sens des affaires, ce qui en faisait un partenariat mutuellement bénéfique « , dit Danino.

    Une querelle de voisinage : Sur le haschisch et les souris

    Aujourd’hui, malheureusement, il reste très peu de documentation qui puisse éclairer davantage les détails du commerce du haschisch juif au Maroc. Mais un examen attentif des textes religieux écrits par les rabbins des communautés locales aux XVIIIe et XIXe siècles révèle des informations fascinantes sur l’implication des juifs dans la scène du haschisch au Maroc.

    Écrit au XVIIIe siècle et imprimé à Jérusalem dans les années 1930, le livre « Avnei Shayish » du grand rabbin de Sefrou, le rabbin Shaul Abitbul, détaille les droits de licence annuels que les marchands juifs de haschisch devaient payer au roi chaque année : 24.000 rials espagnols.

    Et bien qu’un certain nombre de sources religieuses de l’époque fassent référence à des questions liées au haschisch, aucune ne mentionne l’interdiction de la consommation, ou même du commerce, de cette substance.

    Il y a, par exemple, une description amusante d’un conflit entre voisins qui s’est développé à la suite d’une vente de haschisch dans le livre « Shofriya DeYakov », écrit par le sage Yaakov Bardugo, chef du tribunal rabbinique de Meknès, il y a 200 ans.

    Le texte décrit comment les voisins voulaient qu’un marchand juif local cesse d’utiliser son appartement comme base pour son commerce de tabac et de haschisch.

    Selon le texte, « les propriétaires des[autres] maisons se sont levés et l’ont poursuivi en justice… parce que les plafonds et les murs étaient abîmés par les souris qui s’égarent et qu’on trouve beaucoup dans les endroits où le blé et d’autres cultures sont entreposés ».

    Malheureusement, les souris ne sont qu’un de leurs problèmes.

    « Tous les propriétaires des maisons prétendaient aussi que[le marchand] ne pouvait pas utiliser un appartement ou une cour pour loger le tabac et le kief », poursuit le texte, « à cause de l’odeur qui en émane et nuit aux bébés, et aussi aux adultes qui n’y sont pas habitués ».

    Mais il s’avère que le plus gros problème pour les voisins n’est pas les souris ou la puanteur – mais plutôt les clients mal élevés qui viennent, goûtent la marchandise, et mangent.

    « Et en plus de la multitude de ceux qui entrent et sortent de leur cour, c’est aussi un grand dommage quand[les clients] deviennent fous sur les résidents locaux, surtout les femmes et les enfants… puisque tous les clients de ce commerce sont forts et agressifs, et ils sont toujours fous et confus et ivres. Et ils demandent du pain, ou une compote, et du charbon pour brûler, et personne ne peut rien leur dire. »

    Il est clair que les Juifs du Maroc savaient comment faire de l’argent avec le commerce du haschisch. La question demeure cependant de savoir s’ils l’ont consommée eux-mêmes à des fins récréatives.

    Le couscous aux mille épices

    Les Juifs marocains n’étaient probablement pas de gros fumeurs de haschisch, mais selon Raphaël Attias du Centre des Juifs d’Afrique du Nord, il y avait des événements spéciaux où le cannabis était utilisé.

    Les célébrations familiales ou communautaires comme les mariages ou les bar-mitsvahs commençaient souvent le soir précédant l’événement, où les groupes mangeaient, buvaient et se régalaient. Souvent, ils servaient du shakshuk dal-ashub – un célèbre plat de couscous contenant du haschisch – pour les aider à se mettre dans l’ambiance avant le grand jour.

    Shakshuk dal-ashub est un couscous qui est préparé avec  » mille épices « , explique Danino. « Maintenant, il y a certains endroits dans le nord du Maroc, surtout autour du Rif, où d’autres épices qui étaient communes dans la région ont été ajoutées à ce plat. »

    « L’histoire est familière », dit Danino. « Ils organisaient des soirées pour les femmes, en particulier la cérémonie du henné avant un mariage, où les femmes allaient au mikvah[bain rituel] et organisaient une’fête des femmes’. Et à cette fête, ils préparaient aussi le shakshuk dal-ashub et y mettaient des choses qui les rendaient plus heureux. »

    Source : The Times of Israel, 12 mars 2019

    Tags : Maroc, cannabis, kif, haschich, Ketama, Rif, juifs,

  • Hichem Aboud et Abdou Semmar poignardent l’Algérie depuis le Maroc

    Ils soutenaient pourtant, il y a seulement quelques jours, la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Hichem Aboud, patron d’Amel TV, et Abdou Semmar, propriétaire d’Algérie Part, sont des spécialistes des coups de poignard dans le dos.

    En effet, outre leurs médias respectifs, c’est depuis le Maroc qu’ils lancent leur tentative de déstabiliser le pays. Un homme les dérange : Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd-Salah, Chef d’Etat major de l’ANP.

    Pourquoi le Chef d’Etat major de l’ANP ? C’est parce que l’Armée est le garant de la démocratie en Algérie, le premier rempart contre toutes les manoeuvres malsaines et hostiles qui visent à semer le chaos et le désordre en Algérie. Pis, l’Armée est le porte-voix du peuple et l’interaction entre le peuple et son armée garantit à l’Algérie de sortir indemne de la crise politique actuelle.

    Ils accordent leurs violons, alors que les fonds viennent du Makhzen. Le site « Maghreb Intelligence », qui se décrit comme étant « maghrébin », mais dont la seule obsession et le seul souffre-douleur est l’Armée algérienne.

    Ce mardi, « Maghreb Intelligence » se met au diapason avec Amel TV et Algérie Part en s’attaquant au Vice-ministre de la défense algérien, Ahmed Gaïd-Salah. Trois articles sponsorisés en un jour, comme l’on peut constater sur les captures jointes à l’article.

    Après investigation, nous avons appris que ces articles et d’autres, signés par les pseudonymes Skander Salhi et Caterina Lalovnovka, ne sont autre que l’oeuvre de Hichem Aboud et Abdou Semmar.

    Si cela fait déjà des mois que Abdou Semmar utilise le pseudonyme « Skander Salhi » sur ce site Marocain, Hichem Aboud n’a rejoint que très récemment le troupeau, sous « Caterina Lalovnovka ».

    Par M.M

    Source : Algérie Confidentiel, 12 mars 2019

    Tags : Algérie, Maroc, Abdou Semmar, Hichem Abboud, Makhzen, Skander Salhi, Caterina Lalovnovka,

  • Le Maroc, un pays dangereux pour les touristes

    Les attentats contre les touristes se multiplient au Maroc. Pour le gouvernement marocain, il s’agit d’un problème qu’il faut absolument résoudre compte tenu de son impact négatif sur la position du Maroc en tant que destination touristique préférentielle des vacanciers européens.

    Les autorités marocaines hésitent entre pointer du doigt le terrorisme et la maladie mentale pour justifier l’existence de ces attentats qui visent autant les touristes chrétiens que la population marocine de confession juive. Ils ne visent jamais les touristes des monarchies arabes connus pour leurs pratiques sexuelles contraires à l’Islam et amplement critiquées par la population locale marocaine. Leur cible sont toujours des individus de confession non musulmane.

    Le 4 octobre 2016, une néerlandaise et ses deux enfants en visite à Casablanca ont été poignardés par un marocain pendant qu’ils visitaient la Mosquée Hassan II.

    La vidéo de l’agression filmée par un témoin a fait le tour des réseaux sociaux mettant fin au mythe du Maroc comme destination privilégiée des touristes européens.

    Une agression qui a été accueillie avec un mutisme total de la part des autorités qui ont, non seulement imposé le black-out dans la presse locale, mais ont aussi demandé la discrétion aux autorités consulaires néerlandaises.

    La même attitude adoptée par le Makhzen, lors de l’attaque de cinq employés italiens d’un cirque de jeux par un marocain, le 24 août 2016 à Kenitra, tuant l’un d’entre eux et blessant quatre autres. Là encore, les autorités avaient, sur le coup, essayé de minimiser la portée politique de cette agression, en imputant l’acte à un «récidiviste» et circonscrire l’acte dans le cadre d’un «différend personnel» entre le mis en cause et le propriétaire du cirque qui l’aurait licencié de son emploi. Il n’est surtout pas question de suspecter un cas de «xénophobie» ou, pis encore, un acte «terroriste». Alors que ces deux actes portent toutes les caractéristiques d’un acte de xénophobie teinté de terrorisme.

    Le 2 juillet 2016, Sam Toledano et Vicky Chetrit, un couple juif résidant à Casablanca, ont été assassinées chez eux. Dans le but de brouiller les pistes, les autorités marocains ont imputé le crime à leur jardinier.

    Le 26 septembre 2016, trois cyclistes espagnols ont été attaqués avec une hache par un groupe de marocains à Nador.

    Le 17 décembre 2018 restera dans les mémoires des citoyens scandinaves connus pour leur pacifisme et leur ouverture vers d’autres cultures et religions. Deux jeunes filles de 24 et 28 ans ont été sauvagement égorgées et décapitées dans leur tente de campagne au pied du Mont Toubkal. Louisa Jespersen et Maren Ueland ont été victimes d’un crime abjecte et absurde qui a été récupéré par les autorités marocaines dans le but d’agiter la menace terroriste et l’instrumentaliser en vue d’amener les pays européens à solliciter l’aide du Maroc.

    Dans cette pièce de théâtre d’un très mauvais scénario, deux jeunes suisses ont été injustement accusés par le pays d’accueil et abandonnés par leur pays d’origine.

    Tags : Maroc, terrorisme, xénphobie, antisémistisme, juifs, tourisme,

  • Sahara occidental : un conflit de décolonisation toujours sans solution

    Mardi 12 mars 2019 / DE : JACQUES FONTAINE

    Le Sahara occidental est l’un des derniers territoires non autonomes reconnu par l’ONU et sa situation reste plus que jamais bloquée. Pourquoi ce territoire, vaste comme la moitié de la France, peu peuplé mais riche (phosphates, minerai de fer, pêche…) n’a t-il pas encore pu exercer son droit à l’autodétermination pourtant demandé à l’Espagne par l’ONU dès 1963 ? Pourquoi 43 ans après le départ de l’Espagne est-il encore sous la férule du pouvoir marocain et pourquoi les multiples résolutions et initiatives de l’ONU ne sont-elles toujours pas appliquées ?

    Un territoire désertique, sous-peuplé et sans allégeance politique

    Comme son nom l’indique, le Sahara occidental est la partie de l’immense désert saharien qui s’étend en bordure de l’Atlantique. Jusqu’au XXe siècle, il n’était peuplé que de populations qui nomadisaient de manière aléatoire en fonction des rares précipitations. Ces « pâturages » à la végétation temporaire parsemée de rares épineux permettaient de nourrir des troupeaux de chèvres et de dromadaires qui assuraient l’essentiel des besoins alimentaires (avec des céréales venant du Maghreb) d’une population peu nombreuse appartenant dans sa grande majorité à deux confédérations tribales maures, celles des R’guibat et des Teckna. (Les populations maures vivaient sur un territoire aux confins indéfinis de près de 2 millions de km² qui s’étendait de la vallée du Draa [sud du Maroc actuel] jusqu’au fleuve Sénégal et comprenant le Sahara occidental actuel, la Mauritanie et l’extrême ouest algérien [région de Tindouf]). Le cadre existentiel (politique, économique, social…) de ces populations était la tribu. Ces tribus ne reconnaissaient aucune allégeance politique au seul État constitué dans la région, le Maroc, même si, à certaines époques de l’histoire, l’expansion marocaine avait atteint les fleuves Sénégal et Niger. Le seul lien avec le Maroc était de nature religieuse, en raison du statut de « commandeur des croyants » du sultan.

    Une colonisation brève et superficielle (1884-1975)

    C’est en 1884 que l’Espagne place sous son protectorat les populations nomades de la côte atlantique du Sahara, de l’embouchure du Draa au cap Blanc (cf carte). En 1885, la conférence de Berlin entérine le partage colonial de l’Afrique et donc la présence de l’Espagne sur la côte atlantique du Sahara. En 1900, une convention franco-espagnole délimite les frontières du Sahara occidental de manière totalement artificielle, sans tenir compte des populations qui voient leurs aires de nomadisation partagées entre les puissances coloniales (ce qui ne les empêche pas de continuer à mener leur mode de vie ancestral, d’autant plus que la présence coloniale reste très ponctuelle jusqu’au milieu des années trente).

    La découverte de réserves de phosphate en 1947 à Boucraâ par les Espagnols rend le Sahara occidental économiquement viable et retarde sa décolonisation. En 1957/58, suite à son indépendance (1956), le Maroc – dont certains hommes politiques rêvent d’un « Grand Maroc » qui s’étendrait jusqu’au fleuve Sénégal et comprendrait aussi l’ouest de l’Algérie et le nord-ouest du Mali – entreprend la conquête du Sahara occidental. L’opération militaire conjointe franco-espagnole (dite opération Écouvillon) met en échec le projet marocain. Un accord avec Franco permet néanmoins au Maroc d’annexer le nord du Sahara occidental (région de Tan-Tan/Tarfaya).

    La fin de la colonisation espagnole (1963-1975)

    En 1963, le Sahara espagnol est inscrit à la demande du Maroc sur laliste des territoires non autonomes de l’ONU. De 1965 à 1973, huit résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies demandent à l’Espagne de mettre en œuvre le processus d’autodétermination du Sahara occidental. Devant l’inaction de l’Espagne, les nationalistes sahraouis commencent à se structurer dans la seconde moitié des années soixante et ce mouvement aboutit, le 10 mai 1973, à la création, en Mauritanie, du Front POLISARIO (Front populaire de libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro) dont le but est la libération par les armes du Sahara occidental ; El-Ouali Moustapha Sayed en est élu secrétaire général. Le Maroc réplique par la création d’un mouvement collaborationniste en 1974, le FLU (Front de libération et de l’Unité).

    Devant la pression politique marocaine et militaire sahraouie, le 21 août 1974, l’Espagne annonce la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le début de 1975. Le roi du Maroc s’y oppose et demande l’arbitrage de la Cour internationale de Justice (CIJ). En octobre, lors du sommet de l’OUA à Rabat, le Maroc et la Mauritanie (réconciliés depuis 1969, date de la reconnaissance de la seconde par le premier) concluent oralement un accord secret afin de se répartir le territoire sahraoui. Le 13 décembre 1974, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 3292 qui réaffirme le droit à l’autodétermination du Sahara espagnol et demande à la CIJ d’émettre un avis consultatif sur le statut et les liens juridiques du territoire et mandate une mission de visite dans le territoire.

    Dans le courant de l’année 1974, l’Espagne a effectué un recensement partiel de la population (ni les nomades – nombreux- ni les réfugiés n’ont été pris en compte) et a comptabilisé 70 à 80 000 habitants, soit moins du tiers des estimations du Polisario (250 à 300 000 personnes). A la mi-octobre 1975, la mission d’observation et la CIJ rendent leurs conclusions : il existe un « consensus écrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l’indépendance et en opposition à l’intégration avec tout pays voisin » ; la CIJ ne constate aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara espagnol et demande « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire ».

    Le lendemain de l’avis de la CIJ, Hassan II annonce l’organisation d’une « Marche Verte » pour laquelle la logistique a déjà été mise en place (avec l’aide de puissances étrangères) afin d’« expulser les infidèles colonialistes » et d’incorporer le Sahara occidental au Maroc. Début novembre, 350 000 civils organisés en « marche pacifique » encadrés par 20 000 militaires franchissent la frontière. Le 6, le Conseil de sécurité des Nations unies approuve la résolution 380 qui « demande au Maroc de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche ».

    Fort du succès de la « Marche Verte » et servi par la situation politique interne de l’Espagne déstabilisée par la longue agonie de Franco (16 octobre – 20 novembre), Hassan II obtient un aval quasi-inconditionnel du gouvernement espagnol : par les accords de Madrid du 14 novembre 1975, le Maroc obtient les deux tiers nord du territoire sahraoui (dont la région de El-Aïoun [ou Layyoune] et les mines de phosphate de Boucraâ) et la Mauritanie le tiers sud. La population locale n’est pas consultée et le Front Polisario s’oppose violemment aux accords. Le 10 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 3458, qui demande aux parties concernées « de mettre fin à toute action unilatérale ou autre qui outrepasserait les décisions de l’Assemblée générale relatives au territoire ». Le Maroc et la Mauritanie n’en n’ont cure.

    Les débuts de la guerre et la proclamation de la RASD (1975-1976)

    Pendant l’hiver 1975-76, de violents affrontements opposent le Front Polisario et l’armée marocaine aux méthodes brutales (torture, assassinat de civils, utilisation du napalm, selon la Croix-Rouge) tandis que des dizaines de milliers de civils sahraouis (40 000 selon la Croix-Rouge) quittent leurs villes, leurs oasis ou leurs campements devant l‘avancée des troupes marocaines d’occupation et s’installent en Algérie, dans la région de Tindouf où seront progressivement édifiés des camps… qui existent toujours aujourd’hui.

    Soutenu et armé par la Libye et l’Algérie, renforcé par l’ex-police territoriale coloniale licenciée fin octobre par les autorités espagnoles, le Front Polisario – dont les hommes connaissent bien leur territoire – devient un adversaire redoutable pour l’armée marocaine souvent statique. Plusieurs affrontements ont lieu à partir de décembre 1975, en particulier le Polisario détruit la bande transporteuse qui relie les mines de Boucraâ et le port de El-Aïoun, ce qui empêche l’exportation de phosphates pendant plusieurs années ; les plus violents combats se produisent à Amgala, oasis par où transitent les réfugiés qui fuient en direction de l’Algérie l’occupation marocaine ; l’armée chérifienne attaque les forces du Polisario soutenues par militaires algériens le 27 janvier, la bataille fait plusieurs centaines de morts et de prisonniers ; le Maroc reste maître du terrain, mais pour peu de temps, il en est chassé par le Polisario deux semaines plus tard. Les deux batailles d’Amgala font craindre un affrontement direct entre le Maroc et l’Algérie, perspective qui s’estompe progressivement au printemps 1976.

    Le 27 février 1976, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Bir-Lahlou, au lendemain du retrait total de l’armée espagnole du territoire. La RASD sera progressivement reconnue par 72 ou 85 États (selon les sources), principalement africains ou latino-américains ; mais aucun État membre du Conseil de sécurité de l’ONU, ni de l’UE ne l’a fait.

    De la guerre au cessez-le-feu (1976-1991)

    A partir de février 1976, il n’y aura plus de batailles importantes, mais une multiplication des coup de mains souvent audacieux du Polisario contre le Maroc et surtout la Mauritanie, perçue comme le maillon faible : raids contre Nouakchott, la capitale mauritanienne (juin 1976), puis Zouérate (mai 1977) où deux coopérants français sont tués et six autres enlevés, ce qui justifie, selon Giscard d’Estaing, une intervention française en décembre (Opération Lamentin), nouveau raid sur Nouakchott le même mois, puis multiplication des opération de guérilla…

    La Mauritanie est épuisée par le conflit, son armée diminuée par les défections au profit du Polisario dont le nombre de combattants ne cesse d’augmenter (5000 en 1976, 15 000 en 1980). Un coup d’état renverse le président Mokhtar Ould Daddah en juillet 1978. Le Polisario arrête ses opérations en Mauritanie et un an après, la Mauritanie accepte toutes les conditions du Polisario et se retire du sud du Sahara occidental… immédiatement occupé par l’armée marocaine.

    Dès janvier 1979, le Polisario, de mieux mieux équipé, lance des attaques massives sur les positions marocaines, aussi bien dans le territoire sahraoui (Bir Anzarane, Smara, Mahbès…) que dans le sud du Maroc : Tan-Tan (janvier 1979), Lebouirat (août 1979), Djebel Ouarkziz (mars 1980, probablement la plus importante victoire sahraouie)… Ces batailles, qui regroupent parfois plusieurs milliers d’hommes dans chaque camp, vont amener le Maroc à changer de stratégie.

    Dès 1979, l’idée d’un mur de défense s’impose comme une évidence pour les autorités marocaines. En 1980, le génie militaire marocain, conseillé par des spécialistes israéliens, commence la construction d’un « mur des sables » dans le nord-ouest du territoire sahraoui pour préserver le « Sahara utile » (triangle Boujdour-Boucraâ-Smara) des attaques du Polisario. Ce premier mur, achevé en 1982 sera suivi de cinq autres (dont l’un dans le sud du Maroc, à l’ouest de la frontière algérienne), financés principalement par l’Arabie Saoudite avec l’accord des Etats-Unis (la difficile situation économique et sociale du Royaume ne lui permet pas de financer ces travaux titanesques).

    Terminé en 1987, c’est, avec 2 720 km, l’un des plus longs du monde. Il est formé de remblais, de tranchées, protégé par des champs de mines et des radars de surveillance et par une centaine de milliers de soldats qui peuvent bénéficier d’un appui aérien immédiat en cas de nécessité (Mirage français et F5 étasuniens). Désormais, le Maroc peut intégrer sans crainte de nouvelles attaques, 80% du territoire sahraoui, seuls 20% à l’est (sans grand intérêt économique) ne sont pas à l’intérieur du « mur ». La construction de ce « mur des sables » change radicalement les conditions du conflit : le Polisario ne peut plus mener des attaques au-delà du « mur », sauf au prix de pertes humaines beaucoup trop lourdes pour ses faibles effectifs : ses rares attaques qui durent jusqu’en 1990 ne sont pas couronnées de succès.

    A partir de 1982, le conflit se déplace sur le terrain diplomatique : la RASD est admise à l’OUA (Organisation de l’unité africaine, devenue par la suite Union africaine – UA) en 1982, ce qui entraîne le départ du Maroc en 1984. La même année, l’OUA adopte une résolution qui réaffirme le droit des Sahraouis à l’autodétermination et appelle à des négociations directes entre le Maroc et le Polisario, à un cessez-le-feu et à l’organisation d’un référendum. En septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU, Hassan II s’engage en faveur du référendum d’autodétermination.

    En décembre, l’Assemblée générale de l’ONU reprend le plan de paix de l’OUA à son compte. En août 1988, l’ONU présente au Maroc et au Polisario son plan de règlement du conflit. Les propositions de l’ONU sont acceptées « en principe » par les deux parties mais sont accompagnées de commentaires contradictoires. En octobre 1989, Hassan II déclare qu’« il n’y a rien à négocier, car le Sahara occidental est un territoire marocain ». Un cessez-le-feu, organisé par l’ONU, entre en vigueur le 6 septembre 1991.

    L’impasse (1991-2019)

    A partir des propositions conjointes de l’OUA et de l’ONU du milieu des années quatre-vingts, la dynamique de paix commencée avec le cessez-le-feu de 1991 se poursuit, mais du fait de l’intransigeance marocaine (cf les déclarations de Hassan II de 1989 comme quoi « il n’y a rien à négocier »), cette dynamique ne débouche pas.

    Une « Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental » (MINURSO) est mise en place par une résolution du Conseil de sécurité du 19 avril 1991. Mais son application rencontre rapidement des obstacles dont le plus important est l’identification des électeurs pouvant participer au référendum. Le Polisario souhaite limiter l’inscription aux résidents identifiés lors du recensement de 1974 et à leurs descendants ce qui favoriserait un résultat pro-indépendance. Le Maroc souhaite que les Sahraouis installés au Maroc ainsi que les Marocains installés au Sahara occidental puissent également se prononcer ce qui favoriserait un résultat pro-annexion.

    Plusieurs plans de paix se sont succédé en particulier à l’époque ou Kofi Annan était secrétaire général de l’ONU (1997-2006). Il désigne James Baker, ancien secrétaire d’État étasunien, comme envoyé personnel pour le Sahara occidental. Il proposera successivement deux plans de paix, le premier (2000), plutôt favorable au Maroc est rejeté par le Polisario, le second (2003), plus équilibré est rejeté par le royaume chérifien. James Baker démissionne en 2004.

    La plus grande partie du territoire sahraoui étant désormais sécurisée par le « mur des sables », le Maroc peut y développer sa politique de colonisation : exploitation des ressources naturelles notamment le phosphate de Boucraâ), création d’infrastructures, politique de peuplement (200 000 à 300 000 colons) stimulée par de considérables avantages salariaux qui peuvent se monter jusqu’à 95% du salaire de base. Les Sahraouis vivant aujourd’hui dans la partie colonisée de leur territoire sont largement minoritaires et sont de plus discriminés (emploi, logement…). A partir de 2005, les manifestations et émeutes (appelées « intifada pour l’indépendance ») se multiplient dans les villes occupées par le Maroc.

    Elles culminent en octobre-novembre 2010 avec les émeutes du camp de Gdim Izik, situé dans la banlieue d’El Aïoun : en octobre 15 000 Sahraouis ont installé un camp de 3 000 tentes à Gdim Izik pour protester contre leurs conditions de vie (logement, emploi…). Le 8 novembre, les forces armées marocaines démantèlent le camp, ce qui entraîne une violente réaction de la population dans le camp puis en ville. Le bilan officiel fera état de 14 morts dont 12 membres des forces de répression et 2 civils ; le Polisario évoquera la mort de 36 civils ; chiffres invérifiables, le régime marocain ayant interdit – comme c’est fréquemment le cas – la venue de journalistes et d’une commission d’enquête à El-Aïoun.

    En avril 2007, le Conseil de sécurité adopte une nouvelle résolution qui engage les parties à négocier « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Ces négociations directes se déroulent a proximité de New York, mais n’aboutissent pas et, 5 ans après, l’ONU ne peut que constater leur échec. Le mandat de la MINURSO est prolongé d’année en année, puis depuis 2018 de 6 mois en 6 mois. Après une absence de négociations pendant 6 ans, le dialogue entre les protagonistes a repris en décembre 2018 à Genève.

    Une colonisation qui n’en finit pas

    Malgré la relance récente des négociations, l’autodétermination du peuple sahraoui paraît encore lointaine. La position du Maroc a changé de multiples fois : acceptation, puis refus du référendum d’autodétermination, proposition d’autonomie avec maintien d’importantes forces armées (une centaine de milliers de soldats)… Sans fortes pressions internationales, le royaume chérifien n’acceptera pas un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Or, depuis le cessez-le-feu de 1991 – bientôt 30 ans – on ne peut pas dire que la cause sahraouie ait progressé : de nombreux États, pour des raisons internes (changement d’orientation politique) ou externes (pressions des puissances impérialistes) ont retiré leur reconnaissance de la RASD au prétexte de la promesse d’un référendum, référendum que l’on attend, comme Vladimir et Estragon attendent Godot !

    Les États-Unis et la France, dont la position influence largement l’UE, sont les premiers soutiens du Maroc, malgré leurs discours et leur accord à l’ONU sur le référendum d’autodétermination. En ce qui la concerne, l’UE vient d’élargir au territoire sahraoui les tarifs douaniers préférentiels octroyés par accord commercial au Maroc (16-01-2019), en faisant fi des règles internationales, de l’avis du Front Polisario et de la reconnaissance par l’UE de 155 000 réfugiés sahraouis vivant dans les camps de la région de Tindouf. Comme pour les Palestiniens, le droit international et les résolutions de l’ONU de permettent pas aux Sahraouis de réaliser leur droit à l’autodétermination.

    Jacques Fontaine, Ensemble ! 01 et commission Palestine, Proche-Orient et Maghreb

    Source

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, décolonisation, territoire non autonome, ONU, MINURSO,

  • Maroc: Marrakech l’argent et le plaisir

    (Paradis Fiscalité aussi douce qu’un loukoum, soleil et palmiers : Marrakech devient, pour les grandes fortunes, à la fois la nouvelle Genève et un autre Saint-Tropez)

    Béatrice Peyrani

    « Marrakech, c’est magique ! Actuellement, notre bureau suit dans la Palmeraie, le quartier le plus huppé de la ville, pas moins de sept programmes immobiliers, dont deux s’inscrivent dans des superficies de plus de 10 hectares ! » (Frédéric Elbar, conseiller fiscal, dirige à Casablanca le très sérieux CMS Bureau Francis le Febvre au Maroc).

    Son enthousiasme pour Marrakech est à la mesure de celui de ses clients. PDG, acteurs, chanteurs, sportifs, ou riches retraités, ils accourent tous dans la ville aux murs rouges.

    Pour eux, Marrakech, c’est à trois heures d’avion de Paris, tout le dépaysement de l’Orient, avec en prime une fiscalité aussi douce qu’un loukoum. La famille Agnelli vient de racheter l’immense propriété et le terrain de polo d’un des héritiers Hermès dans la Palmeraie.

    Presque voisin, Jean-René Fourtou, le PDG de Vivendi, a pris livraison d’une très spacieuse villa bien cachée par son oliveraie.

    Le baron Albert Frère a préféré, lui s’installer plus prés des golfs (donc il est très friand), tout comme Patricia Coquatrix (toute récente résidente), qui fait les honneurs de sa maison, Dar Olympia, aux lecteurs de Maisons du Maroc de juin 2004.

    Chanceux, Jean-Claude Darmon, l’ex-grand argentier du football, achève la décoration d’un des derniers palais de la médina, tout près de la place de Djemaa el-Fna. « Jean-Claude Darmon voulait avoir dans sa rue le numéro un et nous avons été heureux de lui donner », confie Omar el-Jazouli, le président du conseil communal de Marrakech.

    Le couturier Jean-Paul Gaultier, le parfumeur Serge Lutens (qui a acheté plusieurs maisons dans la Médina, mais habite dans la Palmeraie), Anne Sinclair et son mari. Dominique Strauss-Kahn, ou encore le ministre Jean-Louis Borloo sont aussi plus ou moins dans les affres des travaux. Une phase délicate dont la duré peut être « extensible », avoue Florence Lanzmann, l’épouse de Jacques Dutronc.

    « Quand nous avons entamé les travaux de notre maison, nous sommes tombés sur un entrepreneur véreux », raconte la jeune femme, qui publie ces jours-ci avec son mari un live opportunément intitulé « Ma vie commence à Marrakech » (Edition du Rocher).

    « Tous les six mois, l’artisan doublait le montant des devis. Comme nous ne voulions pas céder à ce chantage, il a fini par s’installer dans notre maison avec toute sa famille ». Finalement, tout s’est bien terminé pour les Lansmann.

    Moins « aventurières », d’autres célébrités « se contentent » de séjourner à l’occasion dans quelques chambres d’hôtes de rêve, comme le Dar Tamsna ou le Ksar Char Bagh, à 500 ou 800 euros la nuit ! En attention qu’elles se décident à acheter.

    « Charles Aznavour s’est fait montrer des dizaines de maisons », jure un ferronnier du Bab Doukkala, le quartier des artisans.

    Johnny Holyday séjourne souvent chez des amis et déjeune chaque fois q’uil le peut (tout comme le frère de Nicolas Sarkozy, vice président du Medef) chez Daniel Thébaud, le patron de l’auberge du Relais du lac, à 35 kilomètres de la ville.

    La zone semble promise à un avenir touristique, Serge Trigano y commence la construction d’un petit hôtel. Une telle folie peut-elle durer ? A Guéliz, dans le quartier européen de Marrakech, se cache le bureau envahi de maquettes et de dessins d’Elie Mouyal. Depuis quinze ans, cet architecte marocain conçoit pour le gotha mondial de l’industrie et de la finance des maisons faisant la part belle aux matériaux traditionnels, la paille, la boue la chaux.

    « A Marrakech, il y a toujours eu des engouements en dents de scie. Il y a eu l’ère des pionniers : Saint Laurent, Pierre Bergé, Mireille Darc et Alain Delon », explique cet homme aux cheveux longs et à la moustache gauloise ; « maintenant, tout le CAC 40 débarque parce que c’est facile d’avoir du personnel, d’y faire des fêtes et des affaires », ajoute l’architecte, qui vient de livrer sa dernière réalisation à Albert Frère.

    Non contente d’offrir des artisans aux mains d’or, la ville, forte d’une population de 550 000 habitants, offre aussi des services sur mesure ». Si trouver une femme de ménage qui accepte de travailler dimanche devient mission impossible dans le Luberon, embaucher une cuisinière ou un jardinier pour moins de 200 euros reste au Maroc un jeu d’enfant. Ce qui en fait durant la haute saison, de novembre à mai, l’endroit préféré des organiseurs d’événements pour y fêter anniversaires ou mariages les plus chics. Comme celui organisé en mai dernier pour les noces de la banquière Fatine Layt, proche collaboratrice de Jean Marie Messier, avec Evence-Charles Coppée, le directeur général de libération.

    Mais les extravagances des Européens ne font pas l’unanimité. Le maire et préfet de Marrakech recommandent à leurs hôtes européens de ne pas choquer les Marocains, en évitant les bains de soleil nus sur les terrasses, ou en se débarrassant discrètement de leurs bouteilles d’alcool. Premiers malentendus ? « l’une des discussions favorites de certains Français de la Palmeraie, c’est de comparer les mérites de leur personnel ou de plaindre du vol de l’un ou de l’autre de leurs employés. C’est insupportable », s’inquiète Florence Lanzmann.

    Malgré la chaleur écrasante en ce mois de juillet- 40 degrés à l’ombre, Marrakech. Dans la Palmeraie, les derniers terrains se négocient à prix d’or : à quelque 200 000 euros l’hectare. Et les maisons se vendent comme des petits pains ! « Nous avion tiré 1 000 brochures pour notre programme de villas El Majal, mais nous n’en avons envoyé qu’une centaine, le reste est encore dans mon bureau, explique à Paris Arnaud de Menibus, le président du conseil de surveillance de Cogedim. Notre vingtaine de maisons se sont vendues par le bouche-à-oreille ou presque. » Elles coûtaient pourtant en moyenne 1 million d’euros, pour 400 mètres carrés au sol, avec piscine, terrasses et patio, bien sûr ! A prestations comparables, c’est trois fois moins cher qu’à Saint-Tropez. Sans compter qu’à Marrakech l’heureux acquéreur français qui voudra louer cette maison sera exonéré d’impôt foncier pendant trois ans. Au-delà, il bénéficiera de toute façon d’un abattement de 40% et continuera à être imposé dans le royaume (et pas dans son pays de résidence). En cas de transmission du bien, ses héritiers n’auront pas de droits de succession à payer ! Pas étonnant si de nombreux Français préfèrent l’achat plaisir fiscalement indolore à Marrakech !

    « Un succès qui n’est pas près de s’arrêter », pronostique Vincent Benvenuti. Cet agent immobilier, comme la plupart de ses confrères, table ces prochaines années sur un afflux considérable de retraités européens au Maroc. S’ils font le choix de devenir résidents fiscaux, ces Français peuvent voir leurs taux d’imposition baisser en moyenne de 30%.

    Au consulat de France, on préfère minimiser ce futur exode. « Le nombre de résidents français à Marrakech à passé de 1950 à 2001 à prés de 3000 », affirme Philippe Toutain, ex-vice-consul de France à Marrakech. Un chiffre officiel auquel il faudrait ajouter quelque 2000 autres personnes. « Souvent des contribuables en délicatesse avec le fisc français », avoue un Parisien de la médina, venu au Maroc après une retentissante faillite. Pourtant, parmi les célébrités, contrairement à Genève ou au canton de Vaud, peu de français ont fait officiellement le choix de devenir résidents.

    Hormis les exceptions de Serge Lutents, le parfumeur, ou de Marcel Chiche, le patron du Comptoir Paris-Marrakech, l’un des endroits les plus branchés de la ville (Puff daddy est un habitué !). Toutefois, de jeunes Français tentent d’implanter leur permiére entreprise à Marrakech et de profiter de l’aura de certains décorateurs. Comme Géraldine et Rodolf Guilmoto, les fondateurs d’Amira Bougies, une société qui fabrique des bougies artisanales, leurs créations s’exportent et font les belles nuits des soirées à Los Angeles, Gordes ou Paris ! « Mais ces entrepreneurs doivent être plus nombreux, s’inquiète le maire. Marrakech ne doit pas être catalogué comme un ghetto touristique.

    Source

    Tags : Maroc, Marrakech, taxes, paradis fiscal, impôts, contribuable, fiscalité, grandes fortunes, fêtes,

  • Maroc : L’arnaque aux taxis

    Maroc : Prendre un taxi à Marrakech

    Le problème n°1 des touristes !

    Il y a deux sortes de taxis :les petits ( 3 places ) qui ne circulent qu’en ville et les grands taxis Mercédès ( 6 places ) qui circulent en ville et peuvent sortir pour toute autre destination au Maroc (ils font fonctions de minibus !)

    Mode d’emploi des petits taxis :

    Contrairement à ce que disent les guides , à Marrakech , ne jamais demander le prix avant de monter ! C’est déjà admettre qu’on est un touriste ignorant (donc un pigeon à plumer !) .

    Toujours avoir de la monnaie pour payer .

    La bonne attitude ; être souriant, poli , mais ferme et assuré . Toute faiblesse serait fatale !

    Evitez de le prendre devant un endroit trop touristique : souvent aller 200 m plus loin ou traverser la rue suffit à faire chuter les prix….

    La bonne méthode pour les petits taxis:

    Pour arrêter un taxi , on tend le bras et on agite la main de haut en bas
    Demander sa destination d’un ton assuré pour montrer qu’on connait ! Si le chauffeur est d’accord , il vous fera un signe de tête pour vous inviter à monter ; là plusieurs scénarios possibles !

    Plan A :il met le compteur directement ( si, çà existe !) . Donner un pourboire pour l’encourager !

    Plan B : il ne le met pas et vous demandez le compteur ! Ou il le met , ou il dit qu’il est en panne depuis la veille……Dans ce cas , cela dépend de votre personnalité !

    vous descendez et en prenez un autre ( il y en a beaucoup)

    ou vous restez et à l’arrivée vous donnez le juste prix sans discuter .De toute façon , le compteur est obligatoire et si le chauffeur ne le met pas , il est en tort .

    Plan C : il ne met pas le compteur , vous ne dites rien si vous connaissez le prix et à l’arrivée vous descendez en donnant le juste prix sans hésiter et discuter .

    J’ai remarqué quand j’applique le plan C que çà les déstabilise ……..ce qui m’amuse !

    Exemples de prix :

    Médina-Guéliz : 10 /15 dhs

    Médina -gares ( routières , train) : 15 / 20 dhs

    Plus grande course exemple Medina-Majorelle : 20/25 dhs

    Le prix le plus bas est au compteur, le plus haut avec pourboire ; donc si le compteur n’est pas mis, vous donnez le prix le plus généreux et si le conducteur essaie de vous intimider , ne répondez rien et partez ! Mais si vous donnez avec assez d’assurance , il ne dira rien .

    Clients multiples :

    Ils peuvent prendre jusqu’à 3 clients différents et ils ont un compteur triple (un par client) . Les remarques ci-dessus s’appliquent . Par précaution, regardez combien il y a déjà quand vous montez .

    Mode d’emploi des grands taxis :

    Pour une course privée en ville , doublez le tarif par taxi que je donne pour les petis taxis .Normalement le prix est affiché sur le pare-brise , mais si petit qu’il est difficile de lire……….

    Entre deux villes : ils ne partent que lorsqu’ils sont pleins . Le tarif hors ville est d’environ 30 dhs pour 100 kms par personne , généralement donné honnêtement , mais pas toujours ; pour plus de confort , vous pouvez payer plusieurs places ou tout le taxi . Dans ce cas, il faut multiplier le prix par place par le nombre de places achetées .
    Sortie de l’aéroport :

    Vous sortez un peu perdu, une grosse valise avec vous , voire des enfants ……alors les taxis se frottent les mains ! Il y a un grand panneau avec les prix, mais ce tarif n’est jamais appliqué ; généralement , ils demandent 200 dhs , voire plus !

    Il faut négocier ! En journée , se diriger résolument vers le bus de l’aéroport où ils vont venir vous relancer ; le bus coûte 30 dhs . Vous dites  » Voilà, j’en ai pour tant par le bus; si vous me faites le même prix , pourquoi pas ? « 

    Si vous logez dans un riad (il y en a des centaines ) , le taxi ne connait pas l’endroit . Si votre riad vous propose un transfert à moins de 20 € , n’hésitez pas à le prendre , car vous paierez 200 dhs le plus souvent et ensuite longue errance en taxi ou à pied pour trouver votre riad ; une arrivée difficile !

    En setptembre 17 : j’ai payé le bon prix (100 dh) à la sortie de l’aeroport pour aller à Djemaa/ no souci.sans marchander.

    Source : A chacun son Maroc

    Tags : Maroc, taxi, Marrakech, tarifs,

  • Maroc : Les épouvantables épreuves des mères rifaines

    Les mères, sœurs et épouses des détenus politiques rifains ont essayé aujourd’hui de mettre des mots sur ce qu’elles vivent suite au drame et à la tragédie qu’elles endurent.

    Vous l’avez tous remarqué : c’est indicible, c’est innommable, c’est difficile à formuler et à formaliser, bien que la langue-mère parfois aidante.

    C’est un aspect de la lutte qui résiste quand on tente de la circonscrire, c’est ce quelque chose qui adjoint le souvenir, la mémoire, la souffrance, l’étant et l’être.

    Seuls les poètes peuvent dépeindre ces fragments de l’âme digne, sereine et souffrante à la fois.

    C’est pour cela que dans une certaine politique, il ne suffit pas, pour être convaincant, de savoir le dire ou de savoir l’écrire, il faut au préalable l’avoir éprouvé.

    La souffrance n’est pas un texte ou essai, c’est une expérience qu’on doit avoir éprouvé pour en parler honnêtement.

    Les femmes rifaines ce matin à l’université ont quelque chose certes de Tennessee Williams mais surtout beaucoup de choses de Walter Benjamin.

    Yufa Yan Yan

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, répression,