Catégorie : marocleaks

  • Maroc – Algérie : Bouteflika, le cauchemar de Mohammed VI (wikileaks)

    Ces révélations de WikiLeaks, publiées le 3 décembre dans la soirée par les quotidiens El Pais et Le Monde, elon des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, Abdelaziz Bouteflika a fait part, à maintes reprises, à des interlocuteurs américains de son « aversion » pour le monarque marocain  dont la politique hostile à l’égard de l’Algérie n’est en fait qu’une commande de Paris laquelle « n’a jamais vraiment accepté  l’indépendance algérienne ».

    En 2007, lors de ses entretiens avec, l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, Bouteflika a clairement accusé la France de « tenter de régler ses comptes avec l’Algérie  » en   appuyant le « Maroc ». Ainsi, pour Alger, il est apparaît clairement que le conflit du Sahara Occidental n’est qu’un leurre « français »  tendu par l’Elysée pour diviser le Maghreb et garder une influence malsaine dans cette région stratégique du monde.

    Dans ce sillage, Bouteflika fera savoir aux américains que les Français, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont   incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit » du Sahara Occidental. Et à ce sujet, il n’hésitera pas à déclarer que « si je pouvais résoudre le problème je le ferais ». « Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis », a-t-il tranché.
    Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et  ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », aurait ajouté Abdelaziz Bouteflika.

    Selon d’autres mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, en février 2008, après un entretien avec un diplomate américain, Abdelaziz Bouteflika a jugé qu’au lieu de faire preuve d’une approche « élégante » en acceptant une indépendance du Sahara occidental,   qu’ils auraient pu « contrôler » ou « superviser », les Marocains souhaitent en réalité « un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït ».

    Bouteflika méprise Mohammed VI à qui il ne serrera jamais la main

    Abdelaziz Bouteflika méprise le roi Mohamed VI. Et il l’a fait savoir aux Américains au cours d’entretiens au Palais d’El Mouradia, selon des documents du site WikiLeaks révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par le quotidien espagnol El Pais. Mais le président algérien a assuré à ses interlocuteurs que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc à cause du Sahara occidental et ne permettra pas au Front Polisario de combattre depuis le territoire algérien. Toutefois, la frontière restera fermée jusqu’à la résolution du conflit au Saharaoccidental, a expliqué le président Bouteflika.

    « Je ne serrerai pas la main du roi  ». Le président Bouteflika a fait cette déclaration en juin 2006 à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme « pas ouvert  » et « sans expérience  », selon la même source. Selon Abdelaziz Bouteflika, feu Hassan II et Moulay Rachid, frère de l’actuel roi, sont plus ouverts. Le président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d’un match à Séville, en Espagne. « Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour  », a-t-il déploré.

    Selon un document daté du 1er juillet 2006, le président Boutelika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à Alger, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohamed VI.

    Les présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le président Bouteflika plus clément à l’égard du roi. Le président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Mais le roi a fait subir un affront au président Bouteflika en annulant à la dernière minute une visite du Premier ministre à Rabat. « Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l’autre joue », avait alors déclaré Bouteflika.

    Tags : Maroc, Algérie, Wikileaks, Mohammed VI, Bouteflika, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Sahara Occidental : une « sensibilité » marocaine à deux vitesses

    Le Makhzen et ses sujets prétendent que la question du Sahara et la prétendue « intégrité territoriale » relèvent d’une certaine « sensibilité ». Selon eux, ils sont « sensibles » à l’annexion du territoire du Sahara Occidental.

    Cependant, cette sensibilité est inexistante lorsqu’il s’agit de Ceuta et Melilla, deux villes sous occupation espagnole. Pire encore, les troupes de Mohammed VI ont expulsés de l’île Persil sans que les marocains, ni leur gouvernement, ni leur roi ne réagissent à cet incident qui constitue une humilliation au Maroc tout entier. Comment on explique cette attitude marocains et cette ·sensibilité » à deux vitesses ?

    Très simple. Depuis le soulèvement armé du 23 Mars 1973, le roi Hassan II est devenu paranoîaque et il a commencé à voir partout la main de l’Algérie qu’il accuse d’être derrière le Mouvement du 23 Mars. Deux mois après, le 20 mai 1973, les sahraouis ont déclaré la guerre au colonialisme espagnol avec le seul soutien de Kadhafi. Là aussi, le roi du Maroc a vu la amain de l’Algérie et il se voyait encerclé par l’Algérie et un Etat indépendant au Sahara Espagnol. De là sa déclaration révélée par Wikileaks : « Le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant ». C’était en juillet 1973, deux mois après la naissance du Front Polisario. Il décide, alors, d’agir en revendiquant ce territoire riche en ressources naturelles. Cette paranoïa accompagnera le roi Hassan II jusqu’à la tombe. Elle le poussera à accuser Alger d’être derrière l’attentat de l’Hôtel Hasni de 1994 et brisera à jamais toute tentative de construire l’UMA.

    En sous-estimant la capacité de résistance des sahraouis, Hassan II a déclaré que la pacification du Sahara n’est qu’une question d’un « exercice musculaire de deux semaines pour les FAR ». Les deux semaines sont devenues 43 ans.

    A la paranoïa de Hassan II, il faut ajouter les raisons géo-politiques. Poussé parla Guerre Froide, l’Occident ne voulait pas d’un autre Etat socialiste dans la région. Tous ont sous-estimé le peuple sahraoui. Aujourd’hui, la communauté internationale tente de réparer son erreur en respectant le droit à l’autodétermination, un principe qui fait partie de l’essence de la proclamation des Nations Unies.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mouvement 23 Mars, Guerre Froide,

  • Qui décide réellement au Maroc ?

    Témoignage par Ahmed Benseddik

    – Ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris

    – Ancien directeur général de la station thermale de Moulay Yacoub

    – Initiateur de la commémoration du 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès

    Ce témoignage est issu de ma propre expérience avec le roi et le palais avec deux projets d’envergure et d’intérêt national que j’ai conçus et présentés au roi (le premier en mains propres et un autre au cabinet royal). Une fois les projets avortés par son entourage malgré ses instructions, le roi reste silencieux et n’assume pas sa responsabilité.

    J’avais présenté au roi en 2006, qui l’a approuvé, un projet de mise à niveau de Moulay Yacoub, unique station thermale du Maroc, en coopération avec Aix le Bains. Lorsque j’ai révélé que le directeur médical a exercé pendant 12 ans sans autorisation légale et que le bâtiment présente un risque d’effondrement, il fallait étouffer le scandale, avorter le projet (malgré les décisions royales) et m’accuser de manque de respect au Roi. Le nom du roi devient un instrument de vengeance aux mains de son entourage et au diable la santé et la vie des citoyens.

    Le projet des 12 siècles de Fès, avec un budget de 350.000.000 DH s’est transformé en un scandale politico-financier doublé d’un ratage médiatique et une honte historique. Le Haut-Commissaire Mr Saad KETTANI, étranger au monde culturel, est un ex-banquier qui avait vendu Wafabank à la holding royale ONA. Même le chambellan du Roi confirme que ce choix royal est une compensation de prestige. L’intérêt financier privé du roi et son entourage l’a emporté sur l’intérêt national. Pire, Mr KETTANI a ignoré superbement les ordres écrits du roi dont ma nomination en tant que directeur exécutif tout comme il a méprisé la commission nationale décidée par le roi.

    Le roi et le palais ont répondu par le silence et le mépris à ma grève de la faim, mes lettres ouvertes (la dernière date de juillet 2010), à la protestation de la presse, du parlement, des organes de Droits de l’Homme y compris le très royal Conseil Consultatif des Droits de l’Homme. La seule réaction est une menace d’un appel anonyme et nocturne. Je suis encore en vie…

    Bien avant wikileaks, le conseiller royal (très marginalisé) Abbès JIRARI m’a résumé la situation ainsi : « Le Roi est incapable de réparer les injustices commises par les tyrans qui l’entourent ». La majidisation de l’économie et la fouadisation(*) de la politique, orchestrées par le Makhzen plus que par l’Etat moderne, sont les conséquences d’une architecture de gouvernance où les pouvoirs du roi et donc du palais, sont absolus, illimités et sans contrôle et l’appétit de l’argent sans fin. La monarchie, institution à la légitimité historique et à laquelle les Marocains sont attachés en tant que pivot de cohésion et d’équilibre, se trouve menacée par ces dérives paradoxalement royales !!

    (*Majidi : directeur du secrétariat particulier du roi / Fouad Himma : ami du roi.)

    Source : Blog d’Ahmed Benseddik, 4 avril 2013

    Tags : Maroc, Makhzen, Fouad Ali El Himma, Mounir Majidi, palais royal,

  • El-Himma, El-Majidi, Hammouchi et Mansouri : les quatre «copains» du roi qui dirigent le Maroc

    Les documents confidentiels révélés par le mystérieux hacker Chris Coleman ont mis en évidence une réalité déjà connue de tous : ce sont les copains de collège de Mohammed VI qui tirent les ficelles au Maroc. Une génération qui constitue un pur produit du Makhzen et dont il a hérité des méthodes de répression.

    Fouad Ali El-Himma, né le 6 décembre 1962 à Marrakech, ami intime du roi Mohammed VI, est son conseiller depuis décembre 2011. C’est lui le ministre de l’Intérieur dans l’ombre. C’est un grand connaisseur des rouages de la politique interne du Maroc grâce aux nombreuses fonctions qu’il a assumées au sein de ce ministère.

    Mohamed Mounir El-Majidi, né le 19 janvier 1965 à Rabat, homme d’affaires marocain, secrétaire particulier du roi Mohammed VI depuis 2000 et président de la Siger, la holding royale, depuis 2002. Il est le gardien de la fortune de Mohammed VI et ministre de l’Economie dans l’ombre.

    Abdellatif Hammouchi, né à Fès en 1966, actuel directeur général de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

    Yassine Mansouri, né le 2 avril 1962 à Boujad, directeur du service de contre-espionnage (DGED) et véritable patron de la diplomatie marocaine.

    En 2010, El-Majidi et El-Himma ont été cités par Wikileaks dans des scandales de corruption, un phénomène qui «s’est institutionnalisé sous le règne de Mohammed VI». Un télégramme du consulat américain à Casablanca évoque «l’avidité consternante de ceux qui sont proches du roi Mohammed VI». En 2014, le nom d’El-Majidi est cité dans l’affaire de la banque HSBC, appelée Swissleaks, et, en 2016, dans les «Panama Papers». El-Himma et El-Majidi ont été aussi visés par le Mouvement 20-Février en 2011. Ils sont intouchables.

    Ceux qui ont osé s’en prendre aux amis du roi ont été malmenés par le Makhzen. En 2011, le quotidien arabophone Al-Massae révèle que Fouad Ali El-Himma serait impliqué dans une affaire de corruption et de violation des règles d’octroi des marchés publics. Son directeur, Rachid Niny, a été condamné le 9 juin 2011 par le tribunal de première instance à Casablanca, à un an de prison ferme et une amende de 1 000 dirhams pour «atteinte à la sécurité du pays et des citoyens». Le 27 avril 2011, Rachid Niny a été arrêté par la police marocaine après que le procureur général du roi à Casablanca l’eut accusé d’«atteinte à la sécurité du pays et des citoyens», suite, notamment, à des publications mettant directement en cause le directeur des services de renseignement marocains, Abdellatif Hammouchi, au sujet de l’existence d’un camp de détention et de torture secret basé dans la région de la ville de Témara. L’existence de cette prison est un tabou pour le régime de Mohammed VI, à cause du scandale des tortures perpétrées par la CIA contre des musulmans soupçonnés d’appartenir à Al-Qaïda. La CIA a, d’ailleurs, confirmé l’existence de ce centre de torture dans un rapport de 6 600 pages, rendu public en mai 2014. En janvier 2014, Abdellatif Hammouchi est convoqué par la justice française lors d’un séjour à Paris avec le ministre de l’Intérieur marocain, suite à une plainte déposée par le citoyen franco-marocain Zakaria Moumni, pour séquestration et torture à la prison secrète de Témara. Parmi ses bourreaux, il a déclaré avoir reconnu le patron de la DGST. Pour manifester son mécontentement, le Maroc a convoqué l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, et suspendu quelques jours plus tard la coopération judiciaire avec la France.

    Une «nouvelle doctrine diplomatique»

    Les membres de l’équipe du roi Mohammed VI sont tous de la génération des années 1960, à l’instar de la nouvelle «star» de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, un pur produit des services de Sidi Yassine, comme ils appellent Yassine Mansouri, le patron de la DGED, dans les documents confidentiels dévoilés par le dénommé Chris Coleman.

    Nasser Bourita est né le 27 mai 1969 à Taounate. Après avoir exercé depuis 2011 la fonction de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, il a été nommé en février 2016 ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.

    L’équipe de Mohammed VI a fait du Sahara Occidental une cause sacrée au détriment de la légalité et de la raison, faisant du Maroc un Etat hors-la-loi. Dans le but d’accaparer d’alléchantes ressources naturelles de l’ancienne colonie espagnole, ils vont mener ce qu’un journal marocain, se disant indépendant, a appelé, non sans fierté, «nouvelle doctrine diplomatique».

    Pour lui donner un caractère offensif, la nouvelle diplomatie se base sur une stratégie de tension comme arme principale de lutte pour imposer la pseudo-solution d’autonomie pour le conflit du Sahara Occidental. Sa première cible est l’Algérie que Rabat accuse d’être l’obstacle à ses desseins expansionnistes.

    Dans ce contexte, il y a lieu de citer :

    – Les attaques verbales du roi du Maroc en personne contre l’Algérie dans chacun de ses discours officiels ;

    – La profanation du drapeau algérien au consulat algérien de Casablanca le 1er novembre 2013 par un nervi aux ordres du palais ;

    – La multiplication d’incidents frontaliers ;

    – L’agitation de la menace d’une confrontation armée avec l’Algérie pour impressionner la communauté internationale ;

    – L’inondation du territoire algérien par des milliers de tonnes de cannabis produit dans la région marocaine du Rif ;

    – La création de sites hostiles tels qu’Algeria Times ;

    – La création et le financement du mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni ;

    – La manipulation d’un mouvement terroriste (Mujao) pour attaquer des objectifs algériens et enlever, en 2011, les trois coopérants étrangers qui travaillaient à Tindouf ;

    – La manipulation des incidents de la communauté du M’zab à Ghardaïa ;

    – La multiplication des attaques cybernétiques ;

    – La distillation de messages accusant l’Algérie de manipuler Al-Qaïda en vue de s’attaquer au Maroc (emails envoyés à Hillary Clinton et dévoilés par Wikileaks), des publications hostiles parues aux Etats-Unis via des lobbies financés par le Maroc (le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), think tank républicain (Center for the National Interest, Foreign Policy Research Institute) ;

    – Le financement de lobbies en France (les journalistes Vincent Hervouet, Mireille Duteil, José Garçon, Dominique Lagarde, etc.).

    Au niveau régional

    Les conseillers de Mohammed VI sont derrière :

    – La prétendue connexion du Front Polisario avec le «terrorisme djihadiste. Le journaliste américain Richard Miniter a reçu la faramineuse somme de 60000 dollars pour un article dans ce sens paru dans The New York Times ;

    – Les faux reportages de Vincent Hervouet sur TF1 et iTélé ;

    – Le recrutement de collaborateurs dans les médias mauritaniens pour dénigrer le Front Polisario et l’Algérie. A leur tête, Abdallahy Ould Mohamedi, directeur du groupe mauritanien Sahara Media ;

    – Le recrutement de Serge Daniel, correspondant de l’AFP et RFI à Bamako pour accuser le mouvement sahraoui d’accointances avec le mouvement de l’Azawad ;

    – L’accusation visant le Front Polisario, selon laquelle il fournirait des combattants pour défendre Kadhafi, et l’Algérie qui mettrait à leur disposition les moyens de transport ;

    – Le recrutement d’un ancien policier sahraoui, Moustpha Selma, pour semer la confusion ;

    – L’accusation proférée contre le mouvement sahraoui qui aurait détourné les aides humanitaires ;

    – L’envoi de centaines de ressortissants marocains en Libye pour rallier Daech et dont le transit se faisait par l’Algérie ;

    – Le financement du terrorisme avec l’argent de la drogue qui provient du Maroc (haschich) ou transite par le Maroc (cocaïne provenant d’Amérique latine) ;

    – La formation de 5 000 jeunes Marocains pour mener le cyberterrorisme contre le Polisario et l’Algérie. Au niveau international Les conseillers de Mohammed VI ont planifié :

    – Le recrutement de journalistes et personnalités qui agissent pour donner une fausse image du Maroc ;

    – La confrontation directe avec les anciens alliés du Maroc : la France, les Etats-Unis, et l’Union européenne ;

    – La confrontation avec l’ONU : attaques contre le secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross;

    – La manipulation de la communauté marocaine en Europe en vue de s’imposer comme allié indispensable dans la lutte contre le terrorisme ;

    – L’encouragement des salafistes marocains à rejoindre les rangs de Daech ;

    – La corruption de fonctionnaires de l’ONU dans le but d’empêcher la rédaction de son rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf ;

    – Les attaques contre les journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet pour empêcher leur nouvelle publication sur le roi du Maroc et venger le régime de leurs anciens ouvrages sur le royaume alaouite. Au niveau interne

    Les conseillers de Mohammed VI sont les instigateurs des faits suivants :

    – L’entretien à l’intérieur du pays d’une tension de faible intensité mais permanente afin de justifier le maintien du régime en place ;

    – Les représailles contre un certain nombre d’opposants pour faire peur aux autres et les contraindre à rentrer dans les rangs (Rachid Nini, l’historien et journaliste marocain Maâti Monjib, etc.) ;

    Le harcèlement et la punition des opposants au roi : de nombreux militants du Mouvement 20-Février ont été assassinés. Khalid Gueddar a échappé de justesse à une agression au couteau près de son domicile à Rabat, le local de l’AMDH a été saccagé et cambriolé, l’actrice Loubna Abidar a été lynchée, des étudiants sahraouis ont été agressés dans l’enceinte de l’université ;

    – La barbouzerie : menaces et insultes téléphoniques en pleine nuit, intimidations, etc. ;

    – L’élimination de tout soutien à la presse réellement indépendante ;

    – Le travestissement de la vérité avec l’adoption de la mythomanie comme stratégie permanente aux niveaux intérieur et extérieur.

    Mohamed Mahamud Embarec

    Source: Algérie Patriotique

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi, El Hammouchi, Yassine Mansouri,

  • MAROC: Le risotto, plat préféré de Mohammed VI

    MAROC: Mohammed VI, l’intouchable?

    Vous n’allez pas écrire que le roi aime le risotto? », supplie le cuisinier du restaurant italien d’un grand hôtel de Marrakech, éperdu d’avoir laissé échapper ce secret défense devant une journaliste. Et cet habitué du palais qui regrette d’en avoir trop dit: dans un moment d’exaltation, il vient en effet de louer la bonté de Mohammed VI, qui fait la lecture tous les jours à un ami malade. Mais surtout, qu’on ne le cite pas: « Sa Majesté pourrait me soupçonner de flagornerie… » A l’heure où les faits et gestes de la plupart des têtes couronnées sont aussi médiatisés que ceux des stars de cinéma, il est interdit de parler du monarque marocain, même pour en dire du bien.

    Qui est cet homme de 48 ans qui règne depuis près de douze ans sur le royaume chérifen? Regard noir, cheveux ras, toujours l’ombre d’une barbe sur un visage impénétrable. Alors que le Maroc est à son tour gagné par la fièvre démocratique qui s’empare du monde arabe, il sera peut-être le seul dirigeant de la région à avoir su désamorcer la révolte à temps. En Occident, il incarne la modernité et l’ouverture. Mais, dans son royaume, il est l’objet d’une étrange vénération. « Faire un portrait du roi, vous n’y pensez pas ‘.C’est impossible. Le rencontrer? Il serait plus facile de voir Dieu… », s’exclame un diplomate proche du palais. Le roi est le secret le mieux gardé du royaume. Le sujet tabou par excellence, l’une des dernières lignes blanches – avec la question du Sahara occidental – que la presse ne doit franchir sous aucun prétexte. Il y a deux ans, l’hebdomadaire « Tel Quel » a été interdit pour avoir osé évaluer le bilan du monarque. Le sondage montrait pourtant que 91% des Marocains le jugeaient positif ou très positif!

    Comme le Seigneur des Ténèbres dans « Harry Potter », Mohammed VI est celui dont on ose à peine prononcer le nom. Pourquoi tant de mystère? Pourquoi ce respect qui semble s’imposer à tous? Bien sûr, « le peuple l’aime ». Le 1er juillet, les Marocains ont plébiscité par référendum son projet de révision constitutionnelle, avec un enthousiasme et un score (98%) qu’un Ben Ali ou un Kadhaf n’obtenaient qu’en bourrant les urnes et en achetant les voix. Mais cette popularité n’explique pas à elle seule la « sanctuarisation » de celui que l’on surnomme ici « M6 ». Le roi lui-même entend se protéger. Surtout, sa cour et la classe dirigeante marocaine travaillent de concert pour le soustraire aux curiosités. Plus encore aujourd’hui, en ces temps troubles de printemps arabe aux révoltes contagieuses, il faut gommer l’homme pour consolider le mythe.

    « Sous Hassan II, on avait peur du roi, aujourd’hui, on a peur pour lui », avaient coutume de dire les Marocains au début du règne de Mohammed VI. Désormais, face au pays qui gronde, l’élite marocaine a aussi peur pour ses privilèges et se retranche derrière la monarchie consensuelle, ses rites et ses fastes. La hiba, ce sentiment de crainte et de déférence qui faisait courber l’échine aux sujets de Hassan II, a rejailli sur son fils parce que le makhzen, l’« Etat » marocain, y trouve son compte. Il suffit pour s’en convaincre d’observer ces directeurs d’entreprise qui, recevant un coup de fil du palais, se dressent soudain au garde-à-vous alors que leur interlocuteur ne peut pas les voir… Dans ce pays où l’identité nationale s’est construite autour de la monarchie, M6 a beau avoir abdiqué son caractère sacré, il reste magique aux yeux de ses sujets. Après le résultat du référendum, malgré la chaleur de l’été, l’aristocratie respire. C’est la monarchie et la vénération qu’elle suscite chez les Marocains qui retarde l’heure des comptes.

    Voilà pourquoi, dès qu’on pose la question la plus anodine sur Sa Majesté, on vous regarde comme si vous aviez commis la pire des inconvenances. Il ne faut pas donner un « corps au roi ». L’homme, pourtant, a une histoire, lourde et pleine de secrets. Il fallait le voir le 17 juin dernier.

    C’était le jour le plus important de son règne. Mais, comme souvent, il donnait l’impression de vouloir être ailleurs… Ce soir-là, vers 20 heures, le Commandeur des Croyants s’engage à limiter ses pouvoirs et à instaurer une monarchie parlementaire. Un discours historique. Mais le roi avale péniblement sa salive et se lance dans une récitation fastidieuse des articles de loi, les yeux rivés sur ses papiers. « Cher peuple, je m’adresse à toi pour renouveler notre pacte par une nouvelle Constitution… » M6 a toujours détesté parler en public. Son premier discours, il l’a prononcé en tremblant à l’âge de 7 ans devant des agriculteurs, sous le regard impitoyable de son père.

    L’ombre d’Hassan II est toujours là, écrasante. Et chaque péroraison ravive le souvenir de ces moments solennels où l’effroi le disputait à l’ennui quand le petit Mohammed n’était que le figurant de son célèbre géniteur. En 1974, à 10 ans, il avait été chargé de le représenter à l’enterrement de Georges Pompidou. Un enfant habillé d’une djellaba blanche et coifé d’un tarbouch grenat, l’air perdu sur les bancs de Notre-Dame. « J’avais l’impression d’être une petite virgule rouge dans la cathédrale… », dira plus tard Mohammed VI. Ce 17 juin 2011 aussi, devant les caméras qui filment ses promesses de « révolution tranquille », il a l’air au supplice. Engoncé dans un costume trop ajusté, flanqué pour symboliser la pérennité de la monarchie des deux héritiers du trône, son fils, le prince Moulay el-Hassan, et son frère, le prince Moulay Rachid, aussi rai de que lui. Et puis il y a ce trône démesuré, rose et doré, qui se profile derrière lui, comme une menace. Avant d’y accéder, Mohammed VI a beaucoup enduré.

    Son père Hassan II n’a jamais vu en Mohammed un fils, mais un successeur. Dès sa plus tendre enfance, il l’oblige à assister à toutes les audiences royales, tout en lui interdisant d’y prononcer un mot. Lorsque le prince a un accident de voiture à l’âge de 22 ans, il lâche: « L’inquiétude du roi a été supérieure à celle du père… Je voyais vingt années d’éducation, deformation complètement anéanties. » Pour le former au métier de roi, Hassan II a appliqué les méthodes héritées de son père, Mohammed V. Contrôle serré des résultats scolaires, sélection sévère de ses camarades de classe – qui sont aujourd’hui devenus ses conseillers -, surveillance étouffante de ses loisirs… Mais Hassan II y a ajouté une dose de cruauté. Il convoque son fils à 5 heures du matin pour le sermonner, l’humilie publiquement. Sur les photos d’époque, on voit le jeune Mohammed, petit garçon tendre et rêveur, qui se tient craintif aux côtés de son père, avec ce rictus d’inconfort qui ne le quittera plus, comme s’il redoutait toujours de recevoir une correction. « Dans la société marocaine, Freud, nous ne connaissons pas, a dit un jour Hassan II dans une interview au «Figaro». On manipule ses enfants directement, même si ça fait mal aune jointure… »

    C’est cette violence, exercée par un père à la fois haï et admiré, qui a façonné le futur roi et son rapport au pouvoir. « Comme si Hassan II avait voulu faire payer à son fils le fait qu’un jour il allait lui succéder », explique un proche. La perversité du monarque est inépuisable. Ainsi il laisse entendre au prince héritier qu’il pourrait bien céder le trône à son cousin, le prince Moulay Hicham, un brillant jeune homme qu’il élève comme son fils depuis la mort de son père, et qui se montre passionné par cette chose publique qui assomme tant le petit Mohammed. Dans ces rivalités d’enfance vont naître les prémices d’une dissidence qui sera d’autant plus nocive pour le futur roi qu’elle vient du cercle le plus intime du palais. Plus tard, Moulay Hicham, qui appelle de ses voeux une réforme de la monarchie, ne ménagera pas ses critiques contre Mohammed VI. La presse, qu’il aime autant que son cousin la fuit, l’appellera « le prince rouge ».

    Lorsque Hassan II meurt, le 23 juillet 1999, Mohammed VI semble vouloir tourner la page noire du régime chérifen qui, loin des résidences luxueuses où le roi son père recevait ses amis, enfermait et torturait ses opposants. Il choisit d’habiter les palais que son père boudait, fuit ceux qu’il aimait. A Rabat, il réside dans sa villa Dar Salam, aux Sablons, et non au palais royal. Déboulonner la statue du commandeur, exister enfin.

    Les Marocains accueillent ainsi la réhabilitation de l’opposant Abraham Sarfati, un leader prosahraoui de confession juive, et la destitution de Driss Basri, le détesté ministre de l’Intérieur d’Hassan II qui était aussi chargé de surveiller le prince, comme le signe d’une ère nouvelle. Pour les jeunes, c’est l’heure de l’espoir et des slogans: « Génération M6 », « le roi des pauvres » … La censure allège son carcan sur la presse. Même des membres du premier cercle du roi, comme Hassan Aourid, collaborent à ces nouveaux journaux où soufle un vent de liberté. Le fils veut apurer le passif du père. En 2004, il crée une instance, Equité et Réconciliation, chargée de faire la lumière sur les « années de plomb » de l’ère Hassan II . La commission épluche plus de 16 800 dossiers et entend 200 victimes. Il lance aussi une réforme du Code de la Femme qui instaure l’égalité entre les époux. Pourtant, la parenthèse enchantée fnit par se refermer. Les journaux irrévérencieux envers la monarchie sont privés de publicité. Certains mettent la clé sous la porte. Les organisations des droits de l’homme – tout en reconnaissant que l’étau de la répression se desserre – continuent à dénoncer les traitements subis par les détenus.

    M6 rattrapé par le fantôme d’Hassan I I . Par les lourdeurs de la monarchie et d’une courtisanerie d’un autre âge. Comment résister lorsque vos anciens amis d’enfance se prosternent devant vous, que vous vivez dans un monde où l’on dore à l’or fin les sabots de vos chevaux et que vous pouvez d’un froncement de sourcil décider des fortunes ou du malheur de vos sujets? « J’ai changé », admettra le roi lui-même dans l’un de ses rares entretiens avec la presse. En douze ans de règne, le jeune homme timide et compatissant a goûté à l’ivresse du pouvoir absolu. Un diplomate raconte qu’en recevant certains dirigeants occidentaux il se laisse parfois aller à leur rappeler que leurs pouvoirs respectifs ne sont pas soumis aux mêmes échéances… « Mon rythme est celui du Maroc. Ce n’est pas nécessairement le même que celui que veulent nous imposer, avec arrogance et ignorance, certains observateurs transformés en procureurs. »

    Aujourd’hui, les plus téméraires murmurent qu’il a mauvais caractère. Une colère du roi et toute la géographie du pouvoir marocain se trouve bouleversée. Telle éminence, autrefois incontournable, devient un sous-fifre. La disgrâce peut conduire à l’exil. « Mais le pire, raconte un membre du sérail qui a fait les frais des bouderies royales, c’est quand vous n’êtes même pas congédié. Vous l’apercevez encore, mais lui ne vous voit plus. Vous faites antichambre en vous gavant de clubsandwichs au homard, vous prenez du poids, malheureux, en espérant regagner ses faveurs. Cela peux durer des mois. » Ces disgraciés, on les croise, mal peignés, presque en deuil, dans les salons de la haute bourgeoisie marocaine. Il y a même une série de noms pour désigner leur triste condition: le moharem, le roi ne le voit plus ; le penek, il ne lui parle plus… Les bannis sont privés de fêtes nomades et de voyages officiels. Les autres évaluent en permanence leur cote à un mot gentil, un regard appuyé. « Exactement comme au temps de son père, lorsqu’on chronométrait ses poignées de main », se souvient un familier d’Hassan II.

    Surtout, « le roi des pauvres », qui voulait pourtant rompre avec les habitudes de son père grand amateur de bijoux et de Rolls, ne cache désormais plus ses goûts de luxe. Il a ses habitudes dans les boutiques de la rue Saint-Honoré à Paris et de Madison Avenue à New York. Son garage compte plusieurs centaines de véhicules – dont les voitures de collection héritées d’Hassan II – parquées dans un écrin de verre et d’acier. Sa dernière folie? La construction du magnifique hôtel Royal Mansour à Marrakech, qu’il a supervisée lui-même jusqu’aux plus infimes détails. Les suites les plus luxueuses, vitrines des chefs- d ‘ oeuvre de l’artisanat marocain, abritent souvent la famille royale et sont facturées plusieurs dizaines de milliers d’euros la nuit.

    Est-ce le désir de surpasser son père qui explique cette frénésie? En 2008, le magazine « Forbes » a classé Mohammed VI au 7e rang des fortunes royales, loin devant la reine d’Angleterre et l’émir du Koweït, avec un patrimoine estimé à 2,5 milliards de dollars. Selon les calculs du magazine, l’entretien et la maintenance des douze palais royaux coûteraient 1 million de dollars par jour. « Hassan II se servait de son argent pour consolider son pouvoir, M6 maximise ses richesses, il est de son temps », décrypte un grand banquier marocain. Indécente richesse, dans un pays où 5 millions de personnes vivent avec moins d’un euro par jour? Les Marocains, pourtant, accusent la cour plutôt que le roi. Et en particulier ses deux plus proches conseillers, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi: les deux principales têtes de Turcs des manifestants du mouvement contestataire dit « du 20 février ».

    Les deux hommes sont les piliers du « système M6 ». « Si vous voulez faire des affaires au Maroc, il vous faudra obligatoirement passer par le roi, Fouad Ali el-Himma ou Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi et patron de la holding Siger, qui s’occupe des intérêts économiques de la famille royale », explique – dans un câble récemment révélé par WikiLeaks – un homme d’affaires proche du palais, non pour le déplorer mais simplement pour indiquer aux Américains la marche à suivre. « La holding royale Siger contrôle les entreprises privées, notamment en captant l’épargne marocaine et l’argent de la Caisse de Dépôt et de Gestion. Résultat: M6 est le premier banquier et le premier assureur du pays. On assiste à une véritable «monarchisation” de l’économie », se désole l’ancien journaliste Aboubakr Jamaï.

    Aujourd’hui, pourtant, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi font partie de ces parias à qui le roi n’adresse presque plus la parole. Cette captation des richesses par le palais a exaspéré le « makhzen économique », autrement dit la grande bourgeoisie marocaine. L’un deMohammed 6: le monarque funambuleMohammed 6: le monarque funambule

    ses représentants enrage: « Les nouveaux conseillers bling-bling du roi ont pété les plombs. Nous, au moins, nous avons l’argent discret, un peu comme la bourgeoisie lyonnaise, si vous voulez. Et ils nous ont fait honte. » A entendre cet homme d’affaires, le roi a compris le message: pour l’instant, « son peuple » lui a fait la politesse de croire que seuls ses deux conseillers étaient responsables des maux dont soufre le Maroc. Jusqu’à quand? Et l’homme d’affaires de la vieille école de paraphraser Giuseppe Tomasi, qui décrit dans « le Guépard » une Sicile aux prises avec les tourments de la révolution: « Aujourd’hui, au Maroc, pour que rien ne change, ce que nous voulons tous, il faut que tout change. La Constitution, mais surtout la redistribution des richesses. » Pour qu’un jour le prince héritier, le jeune Moulay al-Hassan, puisse assumer, avec moins de difcultés que le roi, l’héritage de son père.

    Sara Daniel

    EMINENCES CRITIQUÉES Deux conseillers du roi sont aujourd’hui dans le collimateur des contestataires: Mounir Majidi, son secrétaire particulier (surnommé « 3M »), homme clé de l’économie marocaine, et Fouad Ali el-Himma, son ex-ministre de l’Intérieur (ami d’enfance, « sélectionné » pour aller en classe avec le jeune Mohammed au Collège royal).

    L’EPOUSE Ingénieur en informatique, la princesse Lalla Salma est la première épouse d’un monarque marocain à avoir été présentée publiquement au peuple. Un journal marocain a été réprimandé par le palais pour avoir divulgué que son plat préféré était le tajine aux carottes et qu’elle aimait se promener pieds nus dans la résidence royale. Elle ne porte pas le voile.

    LE GRAND-PÈRE Le grand-père de M6, Mohammed V, qui dut s’exiler parce qu’il s’opposa à la domination française du Maroc, était adoré par les Marocains, qui le considéraient comme « le Père de la nation marocaine moderne ». Il pourrait recevoir de façon posthume le titre de « Juste des Nations » en reconnaissance de son action pour la protection des juifs marocains durant la Shoah.

    L’OMBRE DU PERE Hassan II a régné trente-huit ans (1961-1999). Et a formé son fils à la dure dès son plus jeune âge. En 1967 (ci-dessus), le petit Mohammed se tient à ses côtés lors de la commémoration de l’indépendance du Maroc. En 1976, il assiste à une conférence de presse à Paris (à droite). Au printemps dernier, M6 s’est engagé à modifier la Constitution héritée de son père, mais il a gardé le titre de Commandeur des Croyants, qui en fait une personnalité « inviolable et sacrée ».

    “M6” EN CINQ DATES 21 août 1963 Naissance à Rabat. 23 juillet 1999 Proclamé roi du Maroc. Juillet 2009 Grâce de 25 000 détenus pour les dix ans du règne. 1er juillet 2001 Référendum approuvant la réforme de la Constitution. 7 octobre 2011 Des élections législatives anticipées sont prévues.

    VENERATION Ce 30 juillet, comme chaque année, la cérémonie d’allégeance au roi, la Bay’a, viendra clôturer la fête du Trône. Le monarque y apparaît juché sur un étalon pour être le seul à ne pas toucher terre, protégé du soleil par un parasol. Oulémas, walis, ministres, hauts fonctionnaires et parlementaires se courbent à son passage en criant: « Que Dieu te bénisse, Majesté! » Les serviteurs du palais répondent: « Sa Majesté vous a accordé sa bénédiction. »

    Source, Août 2011

  • Le Maroc, un ami discret et fidèle d’Israël (Marocleaks)

    Le royaume du Maroc est classé parmi les cinq plus grands clients africains d’Israël.

    Le Maroc, qui se présente comme le chantre de la cause palestinienne, entretient en réalité des relations des plus amicales avec Israël. Des relations qui se situent aux antipodes des intérêts des Palestiniens. C’est, une nouvelle fois, le hacker Chris Coleman, le Julian Assange marocain, qui en fait la révélation. Celui-ci vient, en effet, de publier sur son mur facebook une lettre confidentielle, datée du 18 mai 2011, du directeur général au ministère israélien des Affaires étrangères, Raphaël Barak, adressée à son «ami» l’ex-secrétaire général du ministère marocain des Affaires étrangères, Youssef Amrani, qui montre clairement l’existence de liens institutionnels entre le royaume du Maroc et Israël. En plus de prouver que Rabat a ouvert depuis belle lurette son espace aérien aux avions israéliens, cette missive confirme que la coopération entre les deux pays est, pour le moins, très dense.

    D’autres documents mis en ligne par Chris Coleman attestent ainsi que bien qu’il assure la présidence du Comité Al Qods et en dépit des bombardements et du blocus meurtrier de la bande de Ghaza, le Maroc continue ses échanges avec Israël. L’information vient d’ailleurs d’être corroborée par le bureau central israélien des statistiques. Le bilan des échanges commerciaux entre les deux pays pour les cinq premiers mois de l’année 2014, rendu public par cet organisme, fait même ressortir une forte hausse des importations marocaines en provenance d’Israël.

    Le Maroc est classé parmi les cinq plus importants clients africains d’Israël. Plus concrètement, le volume des importations marocaines d’Israël avoisine les 3,2 millions de dollars, soit environ 14% du total de ses importations.

    Ces chiffres attestent que le Maroc a fait clairement le choix d’avoir Israël comme partenaire économique. S’agissant des exportations de marchandises marocaines vers Israël, celles-ci ont connu, par contre, une baisse de 81%, passant de 28,3 millions de dollars au cours des cinq premiers mois de 2013 à 5,3 millions de dollars durant la même période de 2014. L’organisme israélien des statistiques indique que la baisse enregistrée dans les exportations marocaines vers l’Etat hébreu peut s’expliquer par le fait que beaucoup d’entreprises marocaines et israéliennes recourent à des canaux commerciaux de plus en plus complexes. En clair, il est difficile de les retracer.

    La raison du recours à de tels procédés ? Ils tendraient à camoufler l’ampleur des échanges entre les deux pays, dénoncés par l’opinion publique marocaine.La gêne née de la diffusion des statistiques des échanges par les autorités israéliennes aurait ainsi poussé les sociétés d’import-export marocaines et israéliennes à afficher plus de discrétion dans leurs transactions.

    Zine Cherfaoui

    El Watan, 14 déc 2014

    Tags : Maroc, Marocleaks, Makhzen, Chris Coleman, hacker, Israël, Mohammed VI,

  • Maroc : Quand Mounir Majidi portait plainte contre Le Monde

    Justice : la contre-offensive de Majidi

    Le secrétaire particulier du roi a porté plainte en diffamation contre le quotidien français Le Monde pour un article d’Ahmed Benchemsi sur l’affaire BaySis. Le journaliste marocain est poursuivi pour complicité. Les avocats de Mounir Majidi ont également tenté de faire pression sur la prestigieuse revue américaine Journal of Democracy.

    Lakome a appris que la plainte en diffamation déposée à Paris par les avocats de Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, vise le quotidien français Le Monde, qui a publié en juin 2012 un article d’Ahmed Benchemsi intitulé «La grande corruption règne en maître au Maroc». Le journaliste marocain est lui poursuivi pour complicité.

    Le Figaro avait révélé hier que Benchemsi, qualifié par ce journal «d’opposant marocain», était convoqué le 16 mai, c’est-à-dire demain, devant un juge d’instruction parisien. Contacté par Lakome, le journaliste explique que l’audience est en fait reportée au 8 juillet prochain.

    «Au cœur de la corruption d’Etat»

    L’article incriminé porte sur l’affaire BaySys, une enquête publiée deux semaines plus tôt par Ahmed Benchemsi sur son blog et dans laquelle le journaliste accuse Mounir Majidi de trafic d’influence ainsi que d’être plus généralement «au cœur de la corruption d’Etat au Maroc». La compagnie aérienne nationale, impliquée dans l’affaire, avait de son côté très vite communiqué en affirmant «qu’aucune influence extérieure aux intérêts de Royal Air Maroc n’est intervenue dans le cas de ce projet».

    A l’époque de la publication de cet article, Ahmed Benchemsi, installé aux Etats-Unis, était un «visiting scholar» au «Center on Democracy, Development, and the Rule of Law» (CDDRL), dépendant de l’Université de Stanford en Californie.

    Peu de temps après la parution de l’article dans Le Monde, les dirigeants du CDDRL ont d’ailleurs reçu une étrange – et officieuse – requête des avocats de Mounir Majidi, a appris Lakome d’une source proche de la direction du centre. Il s’agissait de demander à Benchemsi de retirer l’enquête BaySis de son blog mais aussi de «corriger» un article, «Morocco : outfoxing the opposition», publié par le journaliste en janvier 2012 dans la prestigieuse revue américaine «Journal of Democracy». Benchemsi y analysait la gestion par le palais des événements du printemps arabe. Il faisait aussi référence au câble diplomatique américain révélé par Wikileaks en 2010 et qui mentionnait «l’avidité effroyable» du proche entourage royal. Un entrepreneur du Golfe y confiait aux diplomates américains que «les principales institutions et modes de fonctionnement de l’Etat marocain sont utilisés par le palais pour contraindre et solliciter des pots-de-vin dans le secteur immobilier du pays».

    De Stanford à Paris

    Approché par les avocats de Mounir Majidi, Larry Diamond, le dirigeant du CDDRL, leur avait alors répondu que Benchemsi, bien qu’affilié au centre, était libre de ses opinions et que le CDDRL n’avait pas à interférer, selon une source proche de la direction du centre.

    Ahmed Benchemsi explique à Lakome avoir reçu à cette époque une mise en demeure de la part d’un cabinet américain mandaté par Mounir Majidi pour qu’il retire de son blog l’article BaySys ainsi qu’une copie de l’article publié dans Journal of Democracy. «J’avais répondu à travers mon avocat que je n’enlèverai rien et qu’ils pouvaient m’attaquer en justice, car je maintiens tous mes propos», affirme-t-il à Lakome. Les avocats de Majidi avaient alors abandonné l’idée de porter plainte aux Etats-Unis.

    C’est en France qu’ils ont saisi la justice, contre le journal Le Monde et Ahmed Benchemsi. Pas de citation directe devant le Tribunal correctionnel mais une plainte avec constitution de partie civile. « Ce procès est une erreur pour M. Majidi », affirme Benchemsi à Lakome, confiant. « Ce sera l’occasion de remettre sur la table les dessous du Makhzen économique ».

    Contre-offensive médiatique du Palais après 2011

    Après avoir fait profil-bas lors du déclenchement du mouvement du 20 février, le palais a décidé de contre-attaquer. La parution en avril 212 de l’ouvrage « Le Roi prédateur », écrit par les journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent et relayé par les médias internationaux, a peut être été le déclencheur.

    Quelques jours avant la publication de l’article de Benchemsi dans Le Monde, un autre titre français, l’hebdomadaire économique Challenges, avait publié un article au vitriol sur le business royal («Roi du Maroc et du business», 31 mai 2012), où il était écrit que « Mohammed VI, fort de son pouvoir absolu, est devenu le premier homme d’affaires de son royaume », avec en prime un encadré sur «Les hommes de Mohammed VI». Dans cet encadré, le journaliste Thierry Fabre écrivait que «Mounir Majidi est considéré par les manifestants, qui réclament plus de démocratie et moins de corruption, comme le symbole de l’affairisme du royaume».

    Ni le palais ni Majidi n’ont porté plainte contre l’hebdomadaire français. En revanche, l’agence de communication Euro RSCG (devenue Havas), en charge de certaines missions de communication pour le palais, est intervenue selon une source au sein de Challenges pour faire venir le journaliste au Maroc en septembre 2012, où il a eu un accès total à la direction de la SNI (deux rencontres avec Hassan Bouhemou) et aux patrons des filiales royales (Nareva, Marjane, Centrale Laitière, Lesieur, Wana). «Ils n’étaient pas satisfaits du contenu de l’article publié fin mai, estimant qu’il ne reflétait pas la réalité», a expliqué la même source à Lakome en novembre dernier. L’agence Havas et la SNI, contactés par Lakome à la même période, confirmaient la venue du journaliste et ses rencontres avec le staff mais avaient vivement démenti toute interférence avec la rédaction de Challenges. Les lecteurs se feront leur propre idée en lisant l’article publié par l’hebdomadaire français en octobre 2012 après la visite du journaliste au Maroc.

    La sortie de Benkirane sur Majidi

    L’actuel chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, ne manquait pas de critiquer l’affairisme et l’omniprésence des conseillers royaux, dont Majidi, lorsque son parti, le PJD, était encore dans l’opposition. Au déclenchement du 20 février, à l’occasion d’un meeting du parti, Benkirane avait même interpellé le roi Mohammed VI sur ces conseillers de l’ombre :

    « Majesté, le Maroc ne tolère plus des gens comme Himma, Majidi, Omari. Ces individus commandent le gouvernement, donnent des instructions par téléphone, font peur aux hommes de l’Etat, insultent le Directeur Général de la Sécurité Nationale, donnent des directives aux juges, Ils puisent leur pouvoir de la proximité avec toi, ils ne font aucun bien et ne font que semer le Fassad [corruption] et tout cela n’est plus acceptable. Majesté, Les Marocains te l’ont dit, que ce soit ceux qui sont sortis manifester dans la rue de manière honorable et pacifique, ou ceux qui ne sont pas sortis. Ton peuple te dit qu’il t’aime et qu’il est avec toi mais il veut des réformes, il veut que l’Etat soit géré de manière juste, organisée et démocratique qui fait que tu conserves ta position mais qui nous libère de cette injustice généralisée. Ces individus, ainsi que ceux qui leur obéissent ne te représentent pas. Ils représentent le colonialisme et pensent que les Marocains ne méritent que le bâton, l’oppression et l’espionnage, c’est-à-dire les méthodes qui ont conduit à la chute des présidents Benali et Moubarak et va faire chuter Kaddafi. Ainsi il n’y a pas d’autre choix que de se débarrasser d’eux immédiatement. »

    Transcript et traduction par Lakome – Déclarations de Benkirane en vidéo (avril 2011) :

    Lakome, 15 mai 2013

    Tags : Maroc, Mounir Majidi, corruption, BaySis, Ahmed Benchemsi,

  • El-Himma, El-Majidi, Hammouchi et Mansouri : les quatre «copains» du roi qui dirigent le Maroc

    Les documents confidentiels révélés par le mystérieux hacker Chris Coleman ont mis en évidence une réalité déjà connue de tous : ce sont les copains de collège de Mohammed VI qui tirent les ficelles au Maroc. Une génération qui constitue un pur produit du Makhzen et dont il a hérité des méthodes de répression.

    Fouad Ali El-Himma, né le 6 décembre 1962 à Marrakech, ami intime du roi Mohammed VI, est son conseiller depuis décembre 2011. C’est lui le ministre de l’Intérieur dans l’ombre. C’est un grand connaisseur des rouages de la politique interne du Maroc grâce aux nombreuses fonctions qu’il a assumées au sein de ce ministère.

    Mohamed Mounir El-Majidi, né le 19 janvier 1965 à Rabat, homme d’affaires marocain, secrétaire particulier du roi Mohammed VI depuis 2000 et président de la Siger, la holding royale, depuis 2002. Il est le gardien de la fortune de Mohammed VI et ministre de l’Economie dans l’ombre.

    Abdellatif Hammouchi, né à Fès en 1966, actuel directeur général de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

    Yassine Mansouri, né le 2 avril 1962 à Boujad, directeur du service de contre-espionnage (DGED) et véritable patron de la diplomatie marocaine.

    En 2010, El-Majidi et El-Himma ont été cités par Wikileaks dans des scandales de corruption, un phénomène qui «s’est institutionnalisé sous le règne de Mohammed VI». Un télégramme du consulat américain à Casablanca évoque «l’avidité consternante de ceux qui sont proches du roi Mohammed VI». En 2014, le nom d’El-Majidi est cité dans l’affaire de la banque HSBC, appelée Swissleaks, et, en 2016, dans les «Panama Papers». El-Himma et El-Majidi ont été aussi visés par le Mouvement 20-Février en 2011. Ils sont intouchables.

    Ceux qui ont osé s’en prendre aux amis du roi ont été malmenés par le Makhzen. En 2011, le quotidien arabophone Al-Massae révèle que Fouad Ali El-Himma serait impliqué dans une affaire de corruption et de violation des règles d’octroi des marchés publics. Son directeur, Rachid Niny, a été condamné le 9 juin 2011 par le tribunal de première instance à Casablanca, à un an de prison ferme et une amende de 1 000 dirhams pour «atteinte à la sécurité du pays et des citoyens». Le 27 avril 2011, Rachid Niny a été arrêté par la police marocaine après que le procureur général du roi à Casablanca l’eut accusé d’«atteinte à la sécurité du pays et des citoyens», suite, notamment, à des publications mettant directement en cause le directeur des services de renseignement marocains, Abdellatif Hammouchi, au sujet de l’existence d’un camp de détention et de torture secret basé dans la région de la ville de Témara. L’existence de cette prison est un tabou pour le régime de Mohammed VI, à cause du scandale des tortures perpétrées par la CIA contre des musulmans soupçonnés d’appartenir à Al-Qaïda. La CIA a, d’ailleurs, confirmé l’existence de ce centre de torture dans un rapport de 6 600 pages, rendu public en mai 2014. En janvier 2014, Abdellatif Hammouchi est convoqué par la justice française lors d’un séjour à Paris avec le ministre de l’Intérieur marocain, suite à une plainte déposée par le citoyen franco-marocain Zakaria Moumni, pour séquestration et torture à la prison secrète de Témara. Parmi ses bourreaux, il a déclaré avoir reconnu le patron de la DGST. Pour manifester son mécontentement, le Maroc a convoqué l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, et suspendu quelques jours plus tard la coopération judiciaire avec la France.

    Une «nouvelle doctrine diplomatique»

    Les membres de l’équipe du roi Mohammed VI sont tous de la génération des années 1960, à l’instar de la nouvelle «star» de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, un pur produit des services de Sidi Yassine, comme ils appellent Yassine Mansouri, le patron de la DGED, dans les documents confidentiels dévoilés par le dénommé Chris Coleman.

    Nasser Bourita est né le 27 mai 1969 à Taounate. Après avoir exercé depuis 2011 la fonction de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, il a été nommé en février 2016 ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.

    L’équipe de Mohammed VI a fait du Sahara Occidental une cause sacrée au détriment de la légalité et de la raison, faisant du Maroc un Etat hors-la-loi. Dans le but d’accaparer d’alléchantes ressources naturelles de l’ancienne colonie espagnole, ils vont mener ce qu’un journal marocain, se disant indépendant, a appelé, non sans fierté, «nouvelle doctrine diplomatique».

    Pour lui donner un caractère offensif, la nouvelle diplomatie se base sur une stratégie de tension comme arme principale de lutte pour imposer la pseudo-solution d’autonomie pour le conflit du Sahara Occidental. Sa première cible est l’Algérie que Rabat accuse d’être l’obstacle à ses desseins expansionnistes.

    Dans ce contexte, il y a lieu de citer :

    – Les attaques verbales du roi du Maroc en personne contre l’Algérie dans chacun de ses discours officiels ;

    – La profanation du drapeau algérien au consulat algérien de Casablanca le 1er novembre 2013 par un nervi aux ordres du palais ;

    – La multiplication d’incidents frontaliers ;

    – L’agitation de la menace d’une confrontation armée avec l’Algérie pour impressionner la communauté internationale ;

    – L’inondation du territoire algérien par des milliers de tonnes de cannabis produit dans la région marocaine du Rif ;

    – La création de sites hostiles tels qu’Algeria Times ;

    – La création et le financement du mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni ;

    – La manipulation d’un mouvement terroriste (Mujao) pour attaquer des objectifs algériens et enlever, en 2011, les trois coopérants étrangers qui travaillaient à Tindouf ;

    – La manipulation des incidents de la communauté du M’zab à Ghardaïa ;

    – La multiplication des attaques cybernétiques ;

    – La distillation de messages accusant l’Algérie de manipuler Al-Qaïda en vue de s’attaquer au Maroc (emails envoyés à Hillary Clinton et dévoilés par Wikileaks), des publications hostiles parues aux Etats-Unis via des lobbies financés par le Maroc (le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), think tank républicain (Center for the National Interest, Foreign Policy Research Institute) ;

    – Le financement de lobbies en France (les journalistes Vincent Hervouet, Mireille Duteil, José Garçon, Dominique Lagarde, etc.).

    Au niveau régional

    Les conseillers de Mohammed VI sont derrière :

    – La prétendue connexion du Front Polisario avec le «terrorisme djihadiste. Le journaliste américain Richard Miniter a reçu la faramineuse somme de 60000 dollars pour un article dans ce sens paru dans The New York Times ;

    – Les faux reportages de Vincent Hervouet sur TF1 et iTélé ;

    – Le recrutement de collaborateurs dans les médias mauritaniens pour dénigrer le Front Polisario et l’Algérie. A leur tête, Abdallahy Ould Mohamedi, directeur du groupe mauritanien Sahara Media ;

    – Le recrutement de Serge Daniel, correspondant de l’AFP et RFI à Bamako pour accuser le mouvement sahraoui d’accointances avec le mouvement de l’Azawad ;

    – L’accusation visant le Front Polisario, selon laquelle il fournirait des combattants pour défendre Kadhafi, et l’Algérie qui mettrait à leur disposition les moyens de transport ;

    – Le recrutement d’un ancien policier sahraoui, Moustpha Selma, pour semer la confusion ;

    – L’accusation proférée contre le mouvement sahraoui qui aurait détourné les aides humanitaires ;

    – L’envoi de centaines de ressortissants marocains en Libye pour rallier Daech et dont le transit se faisait par l’Algérie ;

    – Le financement du terrorisme avec l’argent de la drogue qui provient
    du Maroc (haschich) ou transite par le Maroc (cocaïne provenant d’Amérique latine) ;

    – La formation de 5 000 jeunes Marocains pour mener le cyberterrorisme contre le Polisario et l’Algérie.
    Au niveau international
    Les conseillers de Mohammed VI ont planifié :

    – Le recrutement de journalistes et personnalités qui agissent pour donner une fausse image du Maroc ;

    – La confrontation directe avec les anciens alliés du Maroc : la France, les Etats-Unis, et l’Union européenne ;

    – La confrontation avec l’ONU : attaques contre le secrétaire général de
    l’ONU et son envoyé personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross;

    – La manipulation de la communauté marocaine en Europe en vue de s’imposer comme allié indispensable dans la lutte contre le terrorisme ;

    – L’encouragement des salafistes marocains à rejoindre les rangs de Daech ;

    – La corruption de fonctionnaires de l’ONU dans le but d’empêcher la rédaction de son rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf ;

    – Les attaques contre les journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet pour empêcher leur nouvelle publication sur le roi du Maroc et venger le régime de leurs anciens ouvrages sur le royaume alaouite.
    Au niveau interne

    Les conseillers de Mohammed VI sont les instigateurs des faits suivants :

    – L’entretien à l’intérieur du pays d’une tension de faible intensité mais permanente afin de justifier le maintien du régime en place ;

    – Les représailles contre un certain nombre d’opposants pour faire peur aux autres et les contraindre à rentrer dans les rangs (Rachid Nini, l’historien et journaliste marocain Maâti Monjib, etc.) ;

    Le harcèlement et la punition des opposants au roi : de nombreux militants du Mouvement 20-Février ont été assassinés. Khalid Gueddar a échappé de justesse à une agression au couteau près de son domicile à Rabat, le local de l’AMDH a été saccagé et cambriolé, l’actrice Loubna Abidar a été lynchée, des étudiants sahraouis ont été agressés dans l’enceinte de l’université ;

    – La barbouzerie : menaces et insultes téléphoniques en pleine nuit,
    intimidations, etc. ;

    – L’élimination de tout soutien à la presse réellement indépendante ;

    – Le travestissement de la vérité avec l’adoption de la mythomanie comme stratégie permanente aux niveaux intérieur et extérieur.

    Mohamed Mahamud Embarec

    Source: Algérie Patriotique

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi, El Hammouchi, Yassine Mansouri,

  • Le Maroc, paradis fiscal selon Oxfam

    Le Maroc devrait être ajouté à la liste des paradis fiscaux de l’UE.

    Les paradis fiscaux privent les gouvernements de milliards de dollars chaque année, ce qui alimente la pauvreté et les inégalités. L’objectif affiché de la liste noire de l’UE était de tenter de mettre fin à l’ère des paradis fiscaux. Hélas, d’après les recherches d’Oxfam, l’UE s’apprête à donner carte blanche aux principaux paradis fiscaux dans le monde.

    Ce rapport révèle comment, à l’occasion de la première révision annuelle des listes grise et noire des paradis fiscaux de l’UE, au moins 9 paradis fiscaux notoires seront retirés des listes, comme les Bermudes, les îles Caïman et le Panama. Il révèle également que si l’UE appliquait ses propres critères aux États membres, cinq d’entre eux devraient figurer sur cette liste noire.

    La liste noire des paradis fiscaux de l’UE a été diffusée en décembre 2017 suite à diverses révélations majeures comme LuxLeaks, les Panama Papers et les Paradise Papers. Le processus d’élaboration de la liste noire Le Maroc devrait être ajouté à la liste des paradis fiscaux de l’UE.de l’UE englobe deux listes : une liste noire et une liste grise. À l’heure actuelle, seulement cinq petits états insulaires (Guam, les Îles Vierges des États-Unis, Trinité-et-Tobago, Samoa et les Samoa américaines) figurent sur la liste noire de l’UE, et 63 pays apparaissent sur une liste grise distincte de pays dont les gouvernements se sont engagés à réformer leurs pratiques.

    La première révision annuelle de la liste noire de l’UE, qui sera publiée prochainement, permettra de déterminer si elle est à la hauteur de ses ambitions. Dans la perspective de cette révision, Oxfam a examiné le processus d’élaboration de la liste depuis son lancement et conclut que si l’UE persiste avec son mode de sélection actuel, la plupart des véritables paradis fiscaux mondiaux pourraient être déclassés (c’est-à-dire retirés des listes noire et grise) en 2019.

    Oxfam a identifié 23 juridictions qui, d’après les directives et les critères actuels, devraient figurer sur la version 2019 de la liste noire de l’UE, ainsi que 32 juridictions qui devraient figurer sur la liste grise. D’après cette recherche, les pays suivants pourraient être déclassés, notamment :

    • Neuf véritables paradis fiscaux : Bahamas, Bermudes, îles Caïman, île de Man, îles Vierges britanniques, Guernesey, Hong Kong, Jersey et Panama,

    • Deux pays trop puissants pour figurer sur la liste noire : États-Unis et Suisse .

    Oxfam a identifié 18 juridictions qui devraient s’ajouter à la liste noire actuelle de l’UE (portant la liste noire à 23 juridictions), ainsi que 32 juridictions qui devraient rester sur la liste grise. Les États-Unis et Singapour échapperont à ces deux listes pour la deuxième année consécutive, alors que Singapour est un paradis fiscal aux pratiques fiscales agressives et les États-Unis ne répondent pas aux critères de l’UE.

    Les tableaux 1 et 2 ne sont pas les listes de paradis fiscaux selon Oxfam. Oxfam souhaite exposer les écueils potentiels de la méthode de sélection actuelle à la lumière des résultats qu’elle produit.

    Source : Oxfam

    Tags : Maroc, Oxfam, paradis fiscaux, union européenne, offshore,

  • Maroc : Les deux Commissions pour la révision de la constitution et la régionalisation ont coûté à l’État 4 milliards 900 centimes

    C’est une information rapportée en 2011 par un site qui n’existe plus : wijhatnadar.com. Chaque membre de la Commission Consultative chargée de réviser la Constitution en 2011 a touché 1 million de dirham, c’est-à-dire, 100 millions de centimes, à per près 100 mille euros.

    La commission était composée de 8 membres en plus de son président. Par conséquent, elle a coûté 900 millions de centimes à l’État.

    Selon la même source, les 22 membres de la Commission Consultative pour la régionalisation ont touché la même somme.

    Ainsi les deux commissions ont coûté à l’État 4 milliards et 100 millions de centimes.

    L’article mentionné a été repris par le site Yakin Press

    Source: Maroc Leaks

    Tags : Maroc, Commission de révision de la Constitution, Constitution, Régionalisation,