Catégorie : marocleaks

  • Maroc : L’elixir de bain préféré de Lalla Meryem

    L’inégalité des chances et la précarité qui prend, dans certaines franges de la société, des proportions alarmantes, notamment dans les régions rurales.

    Dans un discours en août 2014, Mohammed VI a prononcé un discours dans lequel il s’est interrogé «où sont passées les richesses du Maroc ? Et à qui ont-elles profité ?! ». Des questions qui constitue une reconnaissance publique de l’ampleur des disparités sociales, résultant d’une répartition inéquitable des richesses. Il avouait aussi l’existence de « signes de pauvreté, de fragilité sociale et de graves inégalités parmi les Marocains alors que lui, alias « le roi des pauvres » a été cité à plusieurs reprises dans le magazine Forbes parmi les monarques les plus riches du monde dans un contexte marqué par une crise financière aigüe et les mesures d’austérité imposées par les institutiones financières internationales.

    Cela n’a pas empêché sa famille de faire des dépenses extravagantes comme celle qui a été dévoilé dans les documents confidentiels révélés par le hacker Chris Coleman : la sœur de Mohammed VI, la princesse Lalla Meryem, a ordonné à l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies à Genève, Omar Hilale, de lui acheter « 40 flacons » d’un produit spécial pour bain de marque Henri Chenot.

    Pendant que les marocains crèvent de faim, le seul souci de la princesse alaouite est de soigner sa peau avec des produits de beauté haut de gamme.

    Source: Maroc Leaks

    Tags : Maroc, luxe, Lalla Meryem, elixir de bain, produits de beauté, beauté, crise financière, pauvreté, inégalités,

  • Fiche des Relations Bilatérales Maroc – Chine (2011)

    Projet d’accord, en cours de finalisation, sur les services aériens (actualisant le précédent Accord sur le transport aérien civil (signé à Pékin le 03 décembre 1998) ;

    Projet de convention de coopération technique, en cours de finalisation, pour le recrutement de 200 médecins spécialistes chinois, dans les hôpitaux publics du Royaume.

    EVOLUTION POSITIVE DE LA COOPERATION ECONOMIQUE

    ECHANGES COMMERCIAUX 2011

    Le Volume Global des Echanges Commerciaux a enregistré une baisse, atteignant près de 17 Milliards de DH en 2011, contre 25 Milliards DH en 2010, mais la balance commerciale reste déficitaire au profit de la Chine.

    Les Exportations Marocaines vers la Chine ont enregistré une progression de 50%, passant de 1,2 milliards de DH en 2010 à 1,9 milliards DH 2011, le contrat d’achat de 500.000 tonnes d’Engrais Phosphatés en février 2011 a contribué en grande partie à cette hausse.

    Les importations de la Chine ont régressé de 18%, enregistrant en 2011 une valeur de 15 Milliards de DH, contre 18 Milliards de DH en 2010.

    La chine a régressé au 5ème rang en tant que fournisseur du Royaume en 2011. Elle occupait la 3ème place en 2010 après la France et l’Espagne.

    INVESTISSEMENTS CHINOIS AU MAROC

    Organisation d’un Forum sino-marocain sur l’Investissement à Pékin entre le 18 et le 19 Janvier 2011. Forum organisé par l’AMDI, en collaboration avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies,

    Signature d’un Mémorandum d’Entente de Coopération pour la Promotion de l’Investissement Bilatéral entre l’AMDI et l’Agence chinoise de la Promotion des Investissements (CIPA) (22 mars 2011) ;

    LES PRINCIPALES ENTREPRISES CHINOISES OPERANT AU MAROC

    EVOLUTION POSITIVE DE LA COOPERATION ECONOMIQUELe groupe Huawei, fournisseur de solutions de réseau de télécommunications, est équipementier des grands opérateurs nationaux dont Maroc Telecom, Inwi et Méditel, a implanté au Maroc plus de 200 projets en télécommunications, transport et éducation. En 2010, la filiale marocaine « Huawei technologies Morocco » a réalisé 200 millions de dollars en termes de revenu des ventes, dont 80 % grâce aux télécoms;

    La société SINOCHEM, spécialisée dans l’Import-Export de produits chimiques, négocie actuellement avec l’OCP un projet de partenariat où le Maroc fournira les matières premières et la chine les équipements. Le produit phosphaté sera destiné à l’exportation vers le marché chinois ;

    La société HAIER, spécialisée en équipements électroménagers, est actuellement en discussion avec un représentant marocain pour développer une unité de production au Maroc ;

    Intérêt chinois grandissant pour de nouveaux domaines de coopération (énergie solaire, pêche…) et le financement de nouveaux projets d’infrastructures ;

    COOPERATION FINANCIERE

    Ce financement s’inscrit dans le cadre du FOCAC

    Engagement du Gouvernement chinois, de consacrer 10 milliards de $ US de crédits préférentiels destinés aux projets africains d’infrastructure et 1 milliard de $ US aux PME africaines (les huit mesures du plan d’action FOCAC 2010-2012).

    Prêts Préférentiels Concédés

    La Banque China EximBank a concédé, en avril 2011, une ligne de crédit à hauteur de 2, 108 milliards de DH, pour le financement des travaux de l’autoroute Berrechid-Beni Mellal, avec un taux d’intérêt de 2% ; la Banque d’Etat China Development Bank a octroyé une ligne de crédit de 425 millions de DH à la BMCE, en avril 2011, au profit de la PME opérant dans le secteur de l’Export.

    Dons Octroyés

    Au titre de l’année 2011 :

    le lot de matériel d’enseignement scolaire, d’une valeur de 13,37 millions de DH au profit des écoles de la région du sud ;

    le lot de machines agricoles d’une valeur de 2,68 millions de DH, accompagné d’une équipe d’experts chinois chargés de leur installation, au profit du projet pilote de riziculture dans la région du Gharb et ;

    le projet pilote d’éclairage urbain solaire d’une valeur de 13,37 millions de DH, au profit de la capitale ou une nouvelle ville à déterminer.

    COOPERATION TECHNIQUE 2011

    Dans le cadre bilatéral

    22 hauts cadres marocains ont bénéficié d’un programme de formation en Chine, sur la mise en place et la gestion des parcs industriels, sur la mise en place et la gestion des parcs industriels ; Dans le cadre du FOCAC:

    Formation : Dans le cadre de la Coopération Technique Sino-Africaine et Sino-Arabe, le Ministère chinois du Commerce a organisé 55 formations au profit d’une centaine de candidats marocains. En 2011, 53 cadres marocains ont participé à des séminaires/stages/ateliers portant sur différentes thématiques (technologies nouvelles, énergies renouvelables, administration publique etc. …)

    Santé : Un projet de convention de coopération technique est en cours de finalisation, en prévision de recrutement de 200 médecins spécialistes chinois, dans les hôpitaux publics du Royaume. Agriculture : Projet d’assistance technique et de formation pour la promotion de la culture du riz dans le périmètre irrigué du Gharb.

    PERSPECTIVES

    Projet de création d’une Zone Industrielle Chinoise (ZIC) : ce projet est en cours d’étude par la partie chinoise ;

    Projet d’établissement d’un Partenariat stratégique dans le domaine des Phosphates: Négociations en cours entre l’OCP et la société SINOCHEM, spécialisée dans l’Import-Exhttps://www.maroc-leaks.com/2019/03/07/fiche-des-relations-bilaterales-maroc-chine-2011/port de produits chimiques ;

    Projet d’ouverture d’un Bureau Régional du Fonds de Développement sino-africain (CADF) : Ce Fonds effectue actuellement une prospection auprès des pays de l’Afrique du Nord pour connaître les avantages et les privilèges qu’octroient ces pays à des représentations similaires de banques de développement. Le dossier est en cours d’étude par la partie marocaine. Lors de la visite du Ministre chinois du commerce, son homologue marocain avait proposé d’installer au Maroc une succursale du fonds d’investissement chinois pour le développement de l’Afrique.

    Source : Maroc Leaks, 7 mars 2019

    Tags : Maroc, Chine, coopération, fiche, relations bilatérales,

  • Maroc Leaks : Détails des comptes bancaires d’Assia Bensalah Alaoui

    Les 15 femmes qui ont succombé à Essaouira, victime d’une bousculade pour quelques kilogrammes de farine constitue un exemole vivant de la précarité de la vie d’une grande majorité de marocains, alors que les familles proches du pouvoir mènent une scandaleuse vie d’opulence et malversation.

    Parmi ces familles, se trouve la clan Alaoui, Assia Bensalah Alaoui et son fils Abdelmalek qui ont hérité leur fortune d’Ahmed Alaoui, le grand censeur du régime de Hassan II,

    Mme Assia Bensalah Alaoui est l’ambassadrice itinérante du roi Mohamed VI, mais selon des documents (authentifiés) en provenance des Affaires étrangères marocaines, elle a caché une fortune colossale à l’étranger.

    Son fils, Abdelmalek Alaoui, qui traite dans ses e-mails les honnêtes gens de « traîtres », est le patron de ce torchon makhzénien appelé Al Huffington Post Maroc, mais il est également, selon plusieurs documents dument authentifiés et révélés par le hacker « Chris Coleman », un informateur des services secrets marocains (DGED).

    Le clan Bensalah fait partie de l’oligarchie laissée par la France pour assurer la continuité de ses intérêts. Leur grand-père est le caïd Bachir Ben Salah Zemrani qui était un grand « checkam » (mouchard des Français pendant le protectorat).

    Les déplacements d’Assia Bensalah dans le cadre de son travail de lobbying sont payés par la DGED. Par Mourad El Rhoul en personne. Le hacker Chris Coleman a dévoilé le contenu de deux de ses comptes bancaires.

    Compte dans la banque suisse Pictet & Cie : 2.937.317 Euros

    Compte dans la banque américaine Pinnacle Associates Ltd :345.230 dollars

    Parmi ces biens immobuiliers, n appartement haut standing, situé en Espagne, plus précisément à Guadalmina Beach, d’une valeur de plusieurs millions d’Euros (Voir document en attaché)

    Tags: Maroc, Makhzen, Assia Bensalah Alaoui, Abdelmalek Alaoui, fortunes,

  • Contrairement au Maroc, en Algérie il y a une presse indépendante

    Alors que la presse internationale ne cesse de parler de la fortune du roi du Maroc, ses sociétés qui monopolisent l’économie marocaine, comptes bancaires illégaux dans des banques en Suisse (HSBC, etc) ni de sociétés offshore illégales au Panama et aux Seychelles, le président algérien Abdelaziz Bouteflika est propre et traîne derrière lui un passé glorieux.

    En dépit de cela, après 20 ans, le peuple algérien a dit « non » à un président infirme. La presse indépendante n’a jamais été clémente avec Bouteflika, notamment depuis le déclenchement des manifestations contre le 5ème mandat. On y voit des caricatures inimaginables dans le pays voisin qui doit se livrer à la corruption et au lobbying pour gagner les éloges de la presse française.

    Les journalistes algériens ont fait preuve d’intégrité et de responsabilité par rapport au devoir national. Lors des premières manifestations, la journaliste de cla Châine3, Meriem Abdou a annoncé sa démission de Rédactrice en Chef parce qu’elle refuse, selon ses propres mots, de « cautionner un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier ». Au Maroc, la presse dans sa totalité a tourné le dos au Mouvement 20 Février, aux Hirak du Rif et Jerada et aux graves violations des droits de l’homme commis au Sahara Occidental où la population autochtone est considérée comme un paria.

    La journaliste algérienne Nadia Madassi présentatrice du Journal télévisé de 19h de la chaîne publique Canal Algérie a annoncé lundi son retrait volontaire de la présentation du JT. De l’autre côté, au royaume dit chérifien, nous avons des journalistes du style de la Redactrice en Chef de la chaîne 2M, Samira Sitail, qui collabore avec la DGED en vue de mater la dissidence, selon les révélations de l’affaire Marocleaks.

    Tags: Maroc, Algérie, presse, caricatures,

  • Sahara : la Tunisie face à la rivalité algéro-marocaine

    « Une neutralité positive » : c’est par cette expression que les diplomates tunisiens résument la position permanente de leur pays vis-à-vis du différend qui oppose l’Algérie et le Maroc à propos du Sahara occidental. Une position souvent inconfortable dans la mesure où les deux voisins et « frères » sont tentés de temps à autre de revendiquer le soutien et l’implication de la Tunisie à propos d’une question qui empoisonne les relations maghrébines depuis le milieu des années 1970. De fait, le statut et l’avenir du Sahara constituent l’un des principaux facteurs de blocage du processus de regroupement régional symbolisé par l’Union du Maghreb arabe (UMA). Une institution née en 1989 — qui concerne aussi la Libye et la Mauritanie —, mais qui demeure une coquille vide du fait de la vigueur de la rivalité algéro-marocaine.

    « Habib Bourguiba, alors président de la Tunisie, a vu venir le problème du Sahara dès le début des années 1970, raconte sous couvert d’anonymat à Orient XXI un officiel tunisien encore aux affaires et qui à l’époque débutait sa carrière de diplomate. Nous savions que le désengagement unilatéral de l’Espagne de ce territoire allait créer une situation de grave tension entre l’Algérie et le Maroc. Bourguiba a essayé de prendre les devants en évoquant le sujet avec Houari Boumediene pour le convaincre d’accepter que le Maroc récupère le Sahara. En vain. Dès lors, il fallait que la Tunisie soit le moins pénalisée par cette affaire. »

    UNE OSTENSIBLE NEUTRALITÉ

    En 1976, alors que l’Algérie et le Maroc se sont brièvement opposés par les armes, Tunis annonce officiellement sa neutralité et propose ses bons offices pour un règlement pacifique de la question sahraouie sous l’égide des Nations unies et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Des émissaires sont envoyés à Alger et Rabat, mais sans grand résultat. Il n’empêche, en multipliant de telles initiatives conciliatrices, Tunis adopte une stratégie maintes fois éprouvée dans les affaires interarabes : se poser en réconciliateur, ce qui fait admettre l’idée de la neutralité à chacun des belligérants.

    Car, à l’époque, la Tunisie fait face à de sérieux problèmes. L’annulation de l’Union tuniso-libyenne contractée en 1974 expose le pays à la colère et aux représailles, notamment économiques, du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi. Les relations diplomatiques sont rompues entre les deux pays (elles ne seront rétablies qu’en 1977), et les services secrets tunisiens s’inquiètent de l’activisme libyen auprès des populations du sud du pays. Il n’est donc pas question de se fâcher avec le voisin algérien ou de provoquer une crise avec Rabat. De plus, Tunis ne souhaite pas rééditer l’épisode de la reconnaissance de la Mauritanie en 1960, quand la Tunisie était allée jusqu’à parrainer la candidature mauritanienne d’adhésion à l’ONU ; une reconnaissance qui, à l’époque, avait déclenché la colère du Maroc, lequel revendiquait une souveraineté sur « cette province ». La rupture entre Tunis et Rabat durera jusqu’en 1965, et ce n’est qu’en 1969 que le Maroc reconnaîtra de manière définitive la Mauritanie.

    Concernant cette période, la majorité des récits recueillis auprès de diplomates tunisiens alors en exercice traduisent deux faits principaux. Le premier est que, dans le fond, Tunis aurait préféré une solution rapide avec une intégration du Sahara au Maroc, quitte à ce que les populations sahraouies bénéficient d’un statut spécial. Mais cet avis ne conditionnera jamais la position officielle tunisienne qui s’en tient donc à une neutralité totale, avec pour conséquence le fait que le gouvernement tunisien ne reconnaît pas le Front Polisario. Une telle reconnaissance aurait été perçue comme un acte hostile par les Marocains.

    De même — et c’est une constante dans les relations tuniso-marocaines —, les officiels tunisiens ont toujours évité de se rendre dans le territoire contesté. En février 2016, le premier ministre Habib Essid annule ainsi un déplacement au Maroc pour ne pas être présent à une conférence organisée dans la ville de Dakhla. Quelques semaines plus tard, le même Essid déclenchera les foudres du Palais pour avoir utilisé l’expression « Sahara occidental » lors d’une conférence de presse à Tunis. Pour mémoire, la partie marocaine parle de « Sahara marocain » et ne peut admettre que l’on évoque le « Sahara » tout court. L’usage de l’expression « Sahara occidental » est vue comme une remise en cause implicite de la souveraineté marocaine sur cette terre.

    LES RÉVÉLATIONS DE WIKILEAKS

    Le second élément qui ressort de divers témoignages est que la volonté algérienne d’impliquer les Tunisiens à leurs côtés s’est distendue avec le temps. Si, dans un premier temps, Houari Boumediene ne pardonne pas à Habib Bourguiba de ne pas prendre parti pour le Polisario, ses successeurs seront plus pragmatiques. Tout au long des années 1980 et 1990, ils feront la part des choses et agiront avec plus de discernement. En 1993, quand l’Algérie et la Tunisie négocient le bornage définitif de leurs frontières, les multiples concessions territoriales consenties par Alger ne se doublent d’aucune exigence concernant la position tunisienne vis-à-vis du Sahara.

    Pour l’Algérie, la situation sera acceptable tant que Tunis maintiendra sa « neutralité positive. » Même le rapprochement récent entre les deux pays en raison de la lutte commune contre les groupes armésqui sévissent dans les zones frontalières n’a pas modifié la situation, ainsi que le confie à Orient XXI un ministre tunisien de l’actuel gouvernement qui a requis l’anonymat. « Les Algériens n’ont pas cherché à nous obliger à changer de position et c’est tant mieux, car cela nous aurait mis dans une position très inconfortable. La Tunisie a besoin du soutien algérien dans sa lutte contre le terrorisme. Nous ne pouvons pas non plus nous mettre à dos les Marocains qui sont de plus en plus présents chez nous sur le plan économique. »

    Côté algérien, on admet un certain réalisme teinté de résignation quant à l’impossibilité de changer la donne. En 2010, la diffusion par Wikileaks de câbles diplomatiques américains a confirmé, si besoin était, la réticence tunisienne à l’égard de la position algérienne vis-à-vis du Sahara. Le 28 février 2008, le président Zine El-Abidine Ben Ali reçoit David Welch, sous-secrétaire d’État américain en charge du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. Dans une missive datée du 3 mars et adressée à Washington, ce dernier raconte que le dirigeant tunisien fait porter l’entière responsabilité du blocage du processus d’intégration maghrébine au pouvoir algérien incapable, selon lui, de se résoudre à l’idée qu’il ne puisse exister d’État indépendant au Sahara. Ben Ali racontera aussi avoir tenté de mettre sur pied un sommet régional sur cette question, mais que la partie algérienne aurait décliné l’invitation, estimant qu’il n’y avait rien à dire sur ce sujet.

    ÉVITER LA QUESTION QUI FÂCHE

    De manière régulière, la Tunisie est néanmoins accusée de prendre parti pour l’un ou l’autre des protagonistes. Pour autant, la position officielle de stricte neutralité tend à être revendiquée par l’ensemble des forces politiques tunisiennes, gauche comprise. Certes, cette dernière, mue par un engagement anti-impérialiste, ne s’interdit pas d’avoir des contacts avec le Polisario et même d’organiser des actions de solidarité en faveur des populations sahraouies, quitte à en faire parfois les frais. En mars 2015, le Forum social mondial organisé à Tunis a ainsi été perturbé par des affrontements entre délégués algériens et marocains à propos du Sahara. Violences verbales, bagarres, chaises cassées… Les représentants « gouvernementaux » algériens et marocains — ainsi nommés par des militants indépendants plutôt enclins au dialogue — ont forcé leurs homologues tunisiens à prendre parti.

    Depuis cette date, les représentants de la société civile tunisienne ont retenu la leçon. Leur pays, où la parole et l’initiative se sont libérées, est devenu le lieu idéal pour l’organisation de colloques et conférences en tous genres, notamment maghrébins. Un dynamisme qui exige néanmoins une précaution majeure : convaincre les participants algériens et marocains d’éviter d’aborder la question qui fâche…

    Source

  • Le presse africaine se déchaîne contre le roi du Maroc

    Mohammed VI aurait mieux fait d’embrasser la transparence en ce qui concerne son épouse disparue, Lalla Salma.

    Son absence lors des visites royales des Rois d’Espagne et du Prince Harry et son épouse a fait un véritable buzz dans les milieux médiatiques africains qui ont fait le lien direct entre sa disparition et l’homosexualité du roi du Maroc, un secret de polichinelle.

    Plusieurs médias du Sénégal, Côte d’Ivoire et du Bénin ont trouvé dans les articles de Maghreb Online sur Mohammed VI la banque d’informations nécessaire à leurs publications qui ont donné lieu aux titres suivants :

    1- Bénin Web TV : « Maroc: la polémique sur homosexualité du roi Mohammed VI à nouveau relancée »

    2- Afrik.com : « Maroc, Divorce avec Lalla Salma : « l’homosexualité » de Mohammed VI mise en cause »

    3- TellmemoreTV : « Maroc : Divorce de Lalla salma, l’homosexualité de Mohammed VI pointé du doigt ! »

    4- Abidjanpeople : « Maroc : Un journaliste aborde le sujet très sensible de « l’homosexualité » du roi Mohammed VI »

    5- Sénégal Direct : « Maroc, Divorce avec Lalla Salma : « l’homosexualité » de Mohammed VI mise en cause »

    6- Coups Francs : « L’épouse du roi du Maroc dovirce à cause de son homosexualité ».

    Il y a lieu de remarquer que ces médias se trouvent en Afrique de l’Ouest, dans des pays connus pour leur alliance avec la France et le Maroc.

    Ils ont trouvé dans les articles de Maroc Leaks et Maghreb Online une aubaine pour traiter un sujet tabou. Malgré que derrière ces deux sites il n’y a pas de professionnels ni diplômés. Juste des militants convaincus de la justesse de leur cause. C’est probablement pour cela que certains pseudo-intellectuels les snobent. Snober, sans pour autant, faire mieux.

  • MAROC : Mohammed VI, l’intouchable?

    Vous n’allez pas écrire que le roi aime le risotto? », supplie le cuisinier du restaurant italien d’un grand hôtel de Marrakech, éperdu d’avoir laissé échapper ce secret défense devant une journaliste. Et cet habitué du palais qui regrette d’en avoir trop dit: dans un moment d’exaltation, il vient en effet de louer la bonté de Mohammed VI, qui fait la lecture tous les jours à un ami malade. Mais surtout, qu’on ne le cite pas: « Sa Majesté pourrait me soupçonner de flagornerie… » A l’heure où les faits et gestes de la plupart des têtes couronnées sont aussi médiatisés que ceux des stars de cinéma, il est interdit de parler du monarque marocain, même pour en dire du bien.

    Qui est cet homme de 48 ans qui règne depuis près de douze ans sur le royaume chérifen? Regard noir, cheveux ras, toujours l’ombre d’une barbe sur un visage impénétrable. Alors que le Maroc est à son tour gagné par la fièvre démocratique qui s’empare du monde arabe, il sera peut-être le seul dirigeant de la région à avoir su désamorcer la révolte à temps. En Occident, il incarne la modernité et l’ouverture. Mais, dans son royaume, il est l’objet d’une étrange vénération. « Faire un portrait du roi, vous n’y pensez pas ‘.C’est impossible. Le rencontrer? Il serait plus facile de voir Dieu… », s’exclame un diplomate proche du palais. Le roi est le secret le mieux gardé du royaume. Le sujet tabou par excellence, l’une des dernières lignes blanches – avec la question du Sahara occidental – que la presse ne doit franchir sous aucun prétexte. Il y a deux ans, l’hebdomadaire « Tel Quel » a été interdit pour avoir osé évaluer le bilan du monarque. Le sondage montrait pourtant que 91% des Marocains le jugeaient positif ou très positif!

    Comme le Seigneur des Ténèbres dans « Harry Potter », Mohammed VI est celui dont on ose à peine prononcer le nom. Pourquoi tant de mystère? Pourquoi ce respect qui semble s’imposer à tous? Bien sûr, « le peuple l’aime ». Le 1er juillet, les Marocains ont plébiscité par référendum son projet de révision constitutionnelle, avec un enthousiasme et un score (98%) qu’un Ben Ali ou un Kadhaf n’obtenaient qu’en bourrant les urnes et en achetant les voix. Mais cette popularité n’explique pas à elle seule la « sanctuarisation » de celui que l’on surnomme ici « M6 ». Le roi lui-même entend se protéger. Surtout, sa cour et la classe dirigeante marocaine travaillent de concert pour le soustraire aux curiosités. Plus encore aujourd’hui, en ces temps troubles de printemps arabe aux révoltes contagieuses, il faut gommer l’homme pour consolider le mythe.

    « Sous Hassan II, on avait peur du roi, aujourd’hui, on a peur pour lui », avaient coutume de dire les Marocains au début du règne de Mohammed VI. Désormais, face au pays qui gronde, l’élite marocaine a aussi peur pour ses privilèges et se retranche derrière la monarchie consensuelle, ses rites et ses fastes. La hiba, ce sentiment de crainte et de déférence qui faisait courber l’échine aux sujets de Hassan II, a rejailli sur son fils parce que le makhzen, l’« Etat » marocain, y trouve son compte. Il suffit pour s’en convaincre d’observer ces directeurs d’entreprise qui, recevant un coup de fil du palais, se dressent soudain au garde-à-vous alors que leur interlocuteur ne peut pas les voir… Dans ce pays où l’identité nationale s’est construite autour de la monarchie, M6 a beau avoir abdiqué son caractère sacré, il reste magique aux yeux de ses sujets. Après le résultat du référendum, malgré la chaleur de l’été, l’aristocratie respire. C’est la monarchie et la vénération qu’elle suscite chez les Marocains qui retarde l’heure des comptes.

    Voilà pourquoi, dès qu’on pose la question la plus anodine sur Sa Majesté, on vous regarde comme si vous aviez commis la pire des inconvenances. Il ne faut pas donner un « corps au roi ». L’homme, pourtant, a une histoire, lourde et pleine de secrets. Il fallait le voir le 17 juin dernier.

    C’était le jour le plus important de son règne. Mais, comme souvent, il donnait l’impression de vouloir être ailleurs… Ce soir-là, vers 20 heures, le Commandeur des Croyants s’engage à limiter ses pouvoirs et à instaurer une monarchie parlementaire. Un discours historique. Mais le roi avale péniblement sa salive et se lance dans une récitation fastidieuse des articles de loi, les yeux rivés sur ses papiers. « Cher peuple, je m’adresse à toi pour renouveler notre pacte par une nouvelle Constitution… » M6 a toujours détesté parler en public. Son premier discours, il l’a prononcé en tremblant à l’âge de 7 ans devant des agriculteurs, sous le regard impitoyable de son père.

    L’ombre d’Hassan II est toujours là, écrasante. Et chaque péroraison ravive le souvenir de ces moments solennels où l’effroi le disputait à l’ennui quand le petit Mohammed n’était que le figurant de son célèbre géniteur. En 1974, à 10 ans, il avait été chargé de le représenter à l’enterrement de Georges Pompidou. Un enfant habillé d’une djellaba blanche et coifé d’un tarbouch grenat, l’air perdu sur les bancs de Notre-Dame. « J’avais l’impression d’être une petite virgule rouge dans la cathédrale… », dira plus tard Mohammed VI. Ce 17 juin 2011 aussi, devant les caméras qui filment ses promesses de « révolution tranquille », il a l’air au supplice. Engoncé dans un costume trop ajusté, flanqué pour symboliser la pérennité de la monarchie des deux héritiers du trône, son fils, le prince Moulay el-Hassan, et son frère, le prince Moulay Rachid, aussi rai de que lui. Et puis il y a ce trône démesuré, rose et doré, qui se profile derrière lui, comme une menace. Avant d’y accéder, Mohammed VI a beaucoup enduré.

    Son père Hassan II n’a jamais vu en Mohammed un fils, mais un successeur. Dès sa plus tendre enfance, il l’oblige à assister à toutes les audiences royales, tout en lui interdisant d’y prononcer un mot. Lorsque le prince a un accident de voiture à l’âge de 22 ans, il lâche: « L’inquiétude du roi a été supérieure à celle du père… Je voyais vingt années d’éducation, deformation complètement anéanties. » Pour le former au métier de roi, Hassan II a appliqué les méthodes héritées de son père, Mohammed V. Contrôle serré des résultats scolaires, sélection sévère de ses camarades de classe – qui sont aujourd’hui devenus ses conseillers -, surveillance étouffante de ses loisirs… Mais Hassan II y a ajouté une dose de cruauté. Il convoque son fils à 5 heures du matin pour le sermonner, l’humilie publiquement. Sur les photos d’époque, on voit le jeune Mohammed, petit garçon tendre et rêveur, qui se tient craintif aux côtés de son père, avec ce rictus d’inconfort qui ne le quittera plus, comme s’il redoutait toujours de recevoir une correction. « Dans la société marocaine, Freud, nous ne connaissons pas, a dit un jour Hassan II dans une interview au «Figaro». On manipule ses enfants directement, même si ça fait mal aune jointure… »

    C’est cette violence, exercée par un père à la fois haï et admiré, qui a façonné le futur roi et son rapport au pouvoir. « Comme si Hassan II avait voulu faire payer à son fils le fait qu’un jour il allait lui succéder », explique un proche. La perversité du monarque est inépuisable. Ainsi il laisse entendre au prince héritier qu’il pourrait bien céder le trône à son cousin, le prince Moulay Hicham, un brillant jeune homme qu’il élève comme son fils depuis la mort de son père, et qui se montre passionné par cette chose publique qui assomme tant le petit Mohammed. Dans ces rivalités d’enfance vont naître les prémices d’une dissidence qui sera d’autant plus nocive pour le futur roi qu’elle vient du cercle le plus intime du palais. Plus tard, Moulay Hicham, qui appelle de ses voeux une réforme de la monarchie, ne ménagera pas ses critiques contre Mohammed VI. La presse, qu’il aime autant que son cousin la fuit, l’appellera « le prince rouge ».

    Lorsque Hassan II meurt, le 23 juillet 1999, Mohammed VI semble vouloir tourner la page noire du régime chérifen qui, loin des résidences luxueuses où le roi son père recevait ses amis, enfermait et torturait ses opposants. Il choisit d’habiter les palais que son père boudait, fuit ceux qu’il aimait. A Rabat, il réside dans sa villa Dar Salam, aux Sablons, et non au palais royal. Déboulonner la statue du commandeur, exister enfin.

    Les Marocains accueillent ainsi la réhabilitation de l’opposant Abraham Sarfati, un leader prosahraoui de confession juive, et la destitution de Driss Basri, le détesté ministre de l’Intérieur d’Hassan II qui était aussi chargé de surveiller le prince, comme le signe d’une ère nouvelle. Pour les jeunes, c’est l’heure de l’espoir et des slogans: « Génération M6 », « le roi des pauvres » … La censure allège son carcan sur la presse. Même des membres du premier cercle du roi, comme Hassan Aourid, collaborent à ces nouveaux journaux où soufle un vent de liberté. Le fils veut apurer le passif du père. En 2004, il crée une instance, Equité et Réconciliation, chargée de faire la lumière sur les « années de plomb » de l’ère Hassan II . La commission épluche plus de 16 800 dossiers et entend 200 victimes. Il lance aussi une réforme du Code de la Femme qui instaure l’égalité entre les époux. Pourtant, la parenthèse enchantée fnit par se refermer. Les journaux irrévérencieux envers la monarchie sont privés de publicité. Certains mettent la clé sous la porte. Les organisations des droits de l’homme – tout en reconnaissant que l’étau de la répression se desserre – continuent à dénoncer les traitements subis par les détenus.

    M6 rattrapé par le fantôme d’Hassan I I . Par les lourdeurs de la monarchie et d’une courtisanerie d’un autre âge. Comment résister lorsque vos anciens amis d’enfance se prosternent devant vous, que vous vivez dans un monde où l’on dore à l’or fin les sabots de vos chevaux et que vous pouvez d’un froncement de sourcil décider des fortunes ou du malheur de vos sujets? « J’ai changé », admettra le roi lui-même dans l’un de ses rares entretiens avec la presse. En douze ans de règne, le jeune homme timide et compatissant a goûté à l’ivresse du pouvoir absolu. Un diplomate raconte qu’en recevant certains dirigeants occidentaux il se laisse parfois aller à leur rappeler que leurs pouvoirs respectifs ne sont pas soumis aux mêmes échéances… « Mon rythme est celui du Maroc. Ce n’est pas nécessairement le même que celui que veulent nous imposer, avec arrogance et ignorance, certains observateurs transformés en procureurs. »

    Aujourd’hui, les plus téméraires murmurent qu’il a mauvais caractère. Une colère du roi et toute la géographie du pouvoir marocain se trouve bouleversée. Telle éminence, autrefois incontournable, devient un sous-fifre. La disgrâce peut conduire à l’exil. « Mais le pire, raconte un membre du sérail qui a fait les frais des bouderies royales, c’est quand vous n’êtes même pas congédié. Vous l’apercevez encore, mais lui ne vous voit plus. Vous faites antichambre en vous gavant de clubsandwichs au homard, vous prenez du poids, malheureux, en espérant regagner ses faveurs. Cela peux durer des mois. » Ces disgraciés, on les croise, mal peignés, presque en deuil, dans les salons de la haute bourgeoisie marocaine. Il y a même une série de noms pour désigner leur triste condition: le moharem, le roi ne le voit plus ; le penek, il ne lui parle plus… Les bannis sont privés de fêtes nomades et de voyages officiels. Les autres évaluent en permanence leur cote à un mot gentil, un regard appuyé. « Exactement comme au temps de son père, lorsqu’on chronométrait ses poignées de main », se souvient un familier d’Hassan II.

    Surtout, « le roi des pauvres », qui voulait pourtant rompre avec les habitudes de son père grand amateur de bijoux et de Rolls, ne cache désormais plus ses goûts de luxe. Il a ses habitudes dans les boutiques de la rue Saint-Honoré à Paris et de Madison Avenue à New York. Son garage compte plusieurs centaines de véhicules – dont les voitures de collection héritées d’Hassan II – parquées dans un écrin de verre et d’acier. Sa dernière folie? La construction du magnifique hôtel Royal Mansour à Marrakech, qu’il a supervisée lui-même jusqu’aux plus infimes détails. Les suites les plus luxueuses, vitrines des chefs- d ‘ oeuvre de l’artisanat marocain, abritent souvent la famille royale et sont facturées plusieurs dizaines de milliers d’euros la nuit.

    Est-ce le désir de surpasser son père qui explique cette frénésie? En 2008, le magazine « Forbes » a classé Mohammed VI au 7e rang des fortunes royales, loin devant la reine d’Angleterre et l’émir du Koweït, avec un patrimoine estimé à 2,5 milliards de dollars. Selon les calculs du magazine, l’entretien et la maintenance des douze palais royaux coûteraient 1 million de dollars par jour. « Hassan II se servait de son argent pour consolider son pouvoir, M6 maximise ses richesses, il est de son temps », décrypte un grand banquier marocain. Indécente richesse, dans un pays où 5 millions de personnes vivent avec moins d’un euro par jour? Les Marocains, pourtant, accusent la cour plutôt que le roi. Et en particulier ses deux plus proches conseillers, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi: les deux principales têtes de Turcs des manifestants du mouvement contestataire dit « du 20 février ».

    Les deux hommes sont les piliers du « système M6 ». « Si vous voulez faire des affaires au Maroc, il vous faudra obligatoirement passer par le roi, Fouad Ali el-Himma ou Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi et patron de la holding Siger, qui s’occupe des intérêts économiques de la famille royale », explique – dans un câble récemment révélé par WikiLeaks – un homme d’affaires proche du palais, non pour le déplorer mais simplement pour indiquer aux Américains la marche à suivre. « La holding royale Siger contrôle les entreprises privées, notamment en captant l’épargne marocaine et l’argent de la Caisse de Dépôt et de Gestion. Résultat: M6 est le premier banquier et le premier assureur du pays. On assiste à une véritable «monarchisation” de l’économie », se désole l’ancien journaliste Aboubakr Jamaï.

    Aujourd’hui, pourtant, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi font partie de ces parias à qui le roi n’adresse presque plus la parole. Cette captation des richesses par le palais a exaspéré le « makhzen économique », autrement dit la grande bourgeoisie marocaine. L’un deMohammed 6: le monarque funambuleMohammed 6: le monarque funambule

    ses représentants enrage: « Les nouveaux conseillers bling-bling du roi ont pété les plombs. Nous, au moins, nous avons l’argent discret, un peu comme la bourgeoisie lyonnaise, si vous voulez. Et ils nous ont fait honte. » A entendre cet homme d’affaires, le roi a compris le message: pour l’instant, « son peuple » lui a fait la politesse de croire que seuls ses deux conseillers étaient responsables des maux dont soufre le Maroc. Jusqu’à quand? Et l’homme d’affaires de la vieille école de paraphraser Giuseppe Tomasi, qui décrit dans « le Guépard » une Sicile aux prises avec les tourments de la révolution: « Aujourd’hui, au Maroc, pour que rien ne change, ce que nous voulons tous, il faut que tout change. La Constitution, mais surtout la redistribution des richesses. » Pour qu’un jour le prince héritier, le jeune Moulay al-Hassan, puisse assumer, avec moins de difcultés que le roi, l’héritage de son père.

    Sara Daniel

    EMINENCES CRITIQUÉES

    Deux conseillers du roi sont aujourd’hui dans le collimateur des contestataires: Mounir Majidi, son secrétaire particulier (surnommé « 3M »), homme clé de l’économie marocaine, et Fouad Ali el-Himma, son ex-ministre de l’Intérieur (ami d’enfance, « sélectionné » pour aller en classe avec le jeune Mohammed au Collège royal).

    L’EPOUSE

    Ingénieur en informatique, la princesse Lalla Salma est la première épouse d’un monarque marocain à avoir été présentée publiquement au peuple. Un journal marocain a été réprimandé par le palais pour avoir divulgué que son plat préféré était le tajine aux carottes et qu’elle aimait se promener pieds nus dans la résidence royale. Elle ne porte pas le voile.

    LE GRAND-PÈRE

    Le grand-père de M6, Mohammed V, qui dut s’exiler parce qu’il s’opposa à la domination française du Maroc, était adoré par les Marocains, qui le considéraient comme « le Père de la nation marocaine moderne ». Il pourrait recevoir de façon posthume le titre de « Juste des Nations » en reconnaissance de son action pour la protection des juifs marocains durant la Shoah.

    L’OMBRE DU PERE

    Hassan II a régné trente-huit ans (1961-1999). Et a formé son fils à la dure dès son plus jeune âge. En 1967 (ci-dessus), le petit Mohammed se tient à ses côtés lors de la commémoration de l’indépendance du Maroc. En 1976, il assiste à une conférence de presse à Paris (à droite). Au printemps dernier, M6 s’est engagé à modifier la Constitution héritée de son père, mais il a gardé le titre de Commandeur des Croyants, qui en fait une personnalité « inviolable et sacrée ».

    “M6” EN CINQ DATES

    21 août 1963 Naissance à Rabat.

    23 juillet 1999 Proclamé roi du Maroc.

    Juillet 2009 Grâce de 25 000 détenus pour les dix ans du règne.

    1er juillet 2001 Référendum approuvant la réforme de la Constitution.

    7 octobre 2011 Des élections législatives anticipées sont prévues.

    VENERATION

    Ce 30 juillet, comme chaque année, la cérémonie d’allégeance au roi, la Bay’a, viendra clôturer la fête du Trône. Le monarque y apparaît juché sur un étalon pour être le seul à ne pas toucher terre, protégé du soleil par un parasol. Oulémas, walis, ministres, hauts fonctionnaires et parlementaires se courbent à son passage en criant: « Que Dieu te bénisse, Majesté! » Les serviteurs du palais répondent: « Sa Majesté vous a accordé sa bénédiction. »

    Source,

    Août 2011

  • La question des mines antipersonnelles embarrasse le Maroc

    En 1998 la Campagne internationale pour interdire les mines terrestres (ICBL) est un rassemblement d’organisations non gouvernementales (un millier) fondée en 1992 par Jody Wiliams (Pris Nobel de la paix 1997) ayant pour objectif l’interdiction des mines antipersonnel. On retrouve parmi le comité de coordination, les ONG Handicap International et Human Rights Watch. l’ICBL a crée le Landmine Monitor pour superviser le respect des prescriptions du Mine Ban Treaty (ONU). En appliquant des standards internationaux de recherche scientifique, les experts et collaborateurs Landmine Monitor contribuent à la publication d’un rapport annuel sur :

    1- Les efforts de différents états à travers le monde dans le domaine du déminage ;

    2- Dénonce les états et groupes armés qui utilisent et possèdent des stocks de Mine Anti Personnelles MAP ;

    Comme chaque année, une demande est faite aux internautes (Photo challenge) du site à travers laquelle on leur (particuliers inclus) demande d’envoyer des photos illustrant :

    1- le problème des mines dans leur région.

    2- les efforts fournis pour résoudre le problème, ou pour aider la population locale.

    3- la relation entre le problème et d’autres questions : mouvements des populations, genre, jeunes, sécurité alimentaire, les médias,…etc.

    La meilleure photo est normalement publiée en couverture. Mais pour 2008, la page web annonce que des photos seraient choisies et inclues dans le résumé du rapport 2008.

    Recommandation :

    Il serait souhaitable que des particuliers (…) Marocains envoient des photos qui montrent que :

    1- La partie adverse est impliqué, malgré une déclaration de bonnes intentions que le Front Polisario a signé en 1997.

    2- Que le Maroc a fourni des efforts sérieux pour remédier au problème et pour aider la population.

    NB. Dernier délai pour envoyer des photos aujourd’hui à 00h00.

    URL: http://www.icbl.org/lm/updates/call_photos

    Source: Maroc Leaks

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, mines antipersonnelles, Polisario,

  • Maroc: La vie privée de Mbarka Bouaida exposée par le hacker Chris Coleman

    Le 25 mai 2014

    Cher MEHDI

    Que me reproches-tu au juste? Depuis notre mariage, depuis ma nomination, depuis le début de la grossesse…ça fait bcp de changement tout ça, sans parler du déménagement de casa a Rabat, ville « fantôme ».

    Et maintenant la naissance de notre princesse Sarah.

    Tu me reproches mes priorités: je suis dans un poste de responsabilité que tu méprises. C ton droit, je le considère comme une responsabilité que je dois honorer. Je n’y gagne peut etre rien, je perds bcp bien au contraire, mais c’est une responsabilite que je dois assumer. Tu penses que je le fais au détriment de notrte couple. Oui, surement c t le cas au début, mais avec le temps, j’ai pu corriger bcp de choses (ne pas travailler les we, ne plus répondre au téléphone ni aux mails le soir, ne plus lire le courrier le soir ni les we, prendre plusieurs vendredi ou je n ai pas travaille même si on n’en a même pas profite).

    Tu me reproches qu’on s’installe a Rabat. Je te l’accorde, et on a décidé de rentrer a Casa en Septembre.

    Tu me reproches de ne plus avoir de vie: je t’ai suivi toutes les fois ou j’ai pu…a casa. On a fait quelques diners, soirées a Rabat.

    Tu me reproches de médiatiser notre fille, ce n’est pas de ma faute si la presse en a parle. Heureusement, ça a toujours été en bien. Personne ne te dira que ton epouse a une mauvaise presse.

    Tu me reproches d’etre une mauvaise mere…tu n’en sais rien encore, moi non plus…mais je sais que je veux reussir ce pari. Sarah est ma priorite plus que tout au monde.

    Tu me reproches d’avoir eu plus que ce que j’attendais a tous les niveaux, au point ou je pense que tout est acquis….oui, je suis reconnaissante au bon dieu de tout ce qu’il m’a toujours donne, en bien et en mal. Cela dit, tu sais très bien combien je suis détachée des choses matérielles…pour moi, l’acquis, ce sont nos valeurs, nos sentiments profonds. Ce ne sont pas les titres qui font la personne, c’est bien la personne qui fait son environnement.

    Tu me reproches d’être dans le paraitre. Pour rien au monde, je ne suis ni serai dans le paraitre. Et pas la peine de te donner des preuves.

    Si j’ai ecrit ces lignes, ce n’est pas pour me justifier, mais bien Pour essayer de comprendre.

    Je comprends hélas une chose: ton amour pour moi s’est éteint, ou peut être il n’a jamais existe.

    Maintenant, a moi de te dire ce que je pense de toi.

    Je me suis mariée avec toi par amour, grand Amour. J’ai rêvé pour nous deux, même dans les moments les plus difficiles. Je tiens a notre couple, a notre vie de famille. Je crois en toi, en tes valeurs, en ta force.

    Je ne te critique jamais, je n’interfère jamais dans tes choix professionnels, je te laisse tranquille. Oui, tu me diras que je te demande d’arrêter le cafe, ou de ne plus mettre le doigt dans ton nez…ce ne sont pas la des choses de fond. Je ne remets jamais en cause tes priorités, même quand je peux le faire, et a raison. Je ne te fais jamais de remarques malveillantes.

    Même pour l’alcool, que j’avoue me préoccuper. Je ne te dis jamais rien.

    Tout ca parce que je te fais confiance. J’ai confiance en ton intégrité, honnêteté intellectuelle, et en ton intelligence.

  • L’histoire des journalistes français corrompus par le Maroc racontée par Omar Brousky

    En janvier 2015, sous le compte de @chris_coleman24, un hacker publie en vrac sur Twitter des documents confidentiels révélant la manière dont une « diplomatie parallèle » est conduite par le royaume. Des centaines de courriels officiels (câbles diplomatiques, correspondances parfois à caractère privé, etc) ont ainsi été mis en ligne dans une sorte de Wikileaks à la marocaine.

    On découvre pêle-mêle que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED (Direction générale des études et de la documentation, contre-espionnage), en écrivant des articles favorables à la thèse du « Sahara marocain ».

    Dans un mail envoyé par Charaï à l’un de ses contacts à la DGED, on apprend, notamment, que Vincent Hervouët, journaliste-chroniqueur à la chaîne d’information française LCI, recevrait un salaire de 38.000 euros annuels pour ses articles. Dans un autre courriel datant de novembre 2010, sous la mention « Pour Sdi Yassine » (allusion au patron du contrespionnage marocain Yassine Mansouri), Ahmed Charaï, qui possède au Maroc un hebdomadaire francophone (L’Observateur du Maroc), un quotidien arabophone (Al Ahdath Almaghribia) et une radio (Med Radio), informe son contact à la DGED que la prochaine production de Vincent Hervouët portera sur le Sahara Occidental. Il s’agira en effet d’images, diffusées « en exclusivité » sur LCI, de terroristes dans un camp d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique), avec un commentaire expliquant que des « liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario (le mouvement indèpendantiste sahraoui) et AQMI ».

    Toujours selon les mails piratés par le hacker, on apprend qu’en décembre 2011 Ahmed Charaï a demandé au même responsable de la DGED de réserver trois chambres pour le journaliste de LCI à l’hôtel Sofitel de Marrakech, pour passer les fêtes de fin d’année en famille. Pour justifier cette demande, Charaï transfère un mail de Hervouët où celui-ci, très satisfait, écrit qu’il a reçu au moins « quatre appels de différents services de mon cher gouvernement (…) au sujet de la vidéo, c’est pas mal (…). Par contre la direction du Polisario a envoyé hier soir une lettre au président de la chaîne, protestant contre ce qu’ils ont appelé « l’amalgame » entre AQMI et le Front Polisario, ils veulent un droit de réponse, mon oeil !!! VH ».

    Vincent n’est pas un simple confrère d’Ahmed Charaï. Un lien d’ordre financier existe entre les deux journalistes. Le chroniqueur de LCI est en effet actionnaire, à hauteur de 10 %, d’une société dont Ahmed Charaï est le P-DG : Audiovisuelle Internationale, qui diffuse Med Radio, propriété de Charaï. Enfin, Hervouët est actionnaire à Radio Méditerranée internationale, basée à Tanger et plus connue sous le nom de Médi1.

    A côté des journalistes télé, la press écrite française est elle aussi prisée par l’entourage royal, notamment les magazines à grand tirage comme Paris Match qui a l’exclusivité de la couverture photo du palais lors des événements importants (mariages, naissances, obsèques, fêtes religieuses, etc.). Idem pour les publications politiques (Le Point et L’Express notamment), très sollicitées pour des productions lisses sur le royaume et son souverain. Là aussi les révélations de @chris_coleman24 sont troublantes et concernent, entre autres, trois journalistes françaises : Mireille Duteil (Le Point), Dominique Lagarde (L’Express) et José Garçon (Libération).

    Dans un mail datant du 2 octobre 2011, Ahmed Charaï demande à son contact à la DGED (qu’il appelle « Sdi Morad » : il s’agit probablement de Mourad El Ghoul, le chef de cabinet de Yassine Mansouri) de remettre la somme de 6.000 euros à chacun des quatre journalistes (les trois précitées ainsi que Vincent Hervouët), en contrepartie de leur collaboration à l’Observateur. Charaï prend le soin de détailler le montant accordé à Hervoët : « 2000 par mois pour L’Observateur et 1.000 euros par numéro pour le Foreign Policy », un magazine en ligne américain de Slate Group auquel a collaboré Hervoët et dont Charaï était l’éditeur de la version francophone.

    L’Affaire Chris Coleman, surnommé le « Wikileaks marocain », a été abondamment couverte par la presse nationale et internationale. L’auteur de ces fuites n’a en effet rien d’un Snowden ou d’un Assange. Il s’agit en réalité d’un corbeau qui a balancé pendant plusieurs mois, pêle-mêle sur Facebook puis sur Twitter, des centaines de documents et de photos dont certains ont un caractère privé. Mais c’est surtout la question de l’authenticité -ou non- des mails piratés qui s’est posée lors des premiers jours de l’affaire.

    Après avoir émis dans un premier temps de sérieux doutes sur la véracité des mails, Jean-Mark Manach, journaliste d’investigation spécialiste d’Internet et des question de surveillance et de vie privée, a fini par reconnaître l’authenticité de la plupart des documents piratés par @chris_coleman24 : « Cela fait maintenant 15 jours que j’enquête sur cette affaire, cherchant à trier le vrai du faux, écrit Jean-Marc Manach. En l’espèce, si rien ne me permet de douter de la bonne fois des journalistes français bénévoles mais néanmoins accusés d’avoir été payés, les données parlent, et les documents publiés par @chris_coleman24 les impliquant ont été créés par Baghai en octobre dernier, ou sont des captures d’écran ne permettant pas de les authentifier, ni de savoir s’ils ont été créés de toutes pièces, ou caviardés. Si la majeure partie d’entre eux (des fichiers .pdf, .doc ou des captures d’écran de documents datant de ces mêmes années 2008 à 2012) ont été créés ou scannés en octobre 2014, rendant impossible leur authentification, l’analyse de leurs métadonnées montre que des dizaines de ces documents datent effectivement des années 2008 à 2012 et que (…) ils n’ont pas été caviardés, et sont donc probablement authentiques.

    De plus, l’ampleur et le volume des données qu’il a fait fuiter, le nombre de documents, le fait que certains fassent plusieurs dizaines de pages, la diversité des sujets couverts, des supports, des signatures et des auteurs est telle qu’il est impossible d’imaginer que tous aient pu être fabriqués de toutes pièces » (arrêtsurimage.net, 27 oct 2014).

    Dans une tribune publiée par Libération le 30 décembre 2014, deux des trois journalistes mises en cause, Mireille Duteil et José Garçon, réfutent les accusatios de @chric_coleman24 : « L’histoire commence quand Ahmed Charaï nous demande de lui « donner un coup de main à titre amical » pour lancer le premier site marocain sur le Web qui deviendra cet hebdo. Il nous sollicitera aussi en 2011 pour collaborer à une version francophone de la revue américaine Foreign Policy (dont une première mouture éditée à Paris avait disparu en 2009). Ce projet nous paraît d’autant plus intéressant que des articles originaux axés sur les questions méditerranéennes doivent compléter l’édition américaine ». José Garçon poursuit : « Ayant personnellement quitté Libération en 2007, le titre étant à mes yeux gage de rigueur, un bureau étant prévu à Paris, j’envisage de m’y investir davantage. Nous nous contenterons finalement de l’aider à démarrer en y signant dans les tout premiers numéros ».

    Quant à Dominique Lagarde, c’est sur les pages de l’Express qu’elle nie, elle aussi, les faits qui lui sont imputés : « Je n’ai jamais reçu d’argent, ni de cadeau. Je n’ai jamais non plus accepté une seule invitation, que ce soit à titre professionnel ou privé. Tous mes déplacements au Maroc ont été payés dans leur intégralité par L’Express (…) Contrairement à ce qui a été publié ici ou là ces dernières semaines, je n’ai donc jamais écrit dans les colonnes de L’Observater du Maroc, qui voit le jour en 2008, ni pour le site de ce journal, ouvert dans la foulée. Ce que tout un chacun peut vérifier. Je continue à voir Charaï de temps à autre, lors de mes déplacements au Maroc ».

    Source: Le République de Sa Majesté, Omar Brousky

    Tags: Maroc, chris coleman, hacker @chris_coleman24, Dominique Lagarde, Mireille Duteil, José Garçon, Vincent Hervouet, L’Express, Libération, Le Point, TF1, LCI, Ahmed Charaï, DGED, Omar Brousky,