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  • Maroc : Au 19ème siècle, les tribus berbères ne reconnaissaient pas le pouvoir temporel du Makhzen (Brahim Filali)

    Maroc : Au 19ème siècle, les tribus berbères ne reconnaissaient pas le pouvoir temporel du Makhzen (Brahim Filali)

    Selon Brahim Filali, »il est plus facile d’expliquer à un Amazigh ce qu’est le fédéralisme anarchiste que la démocratie libérale, car le premier n’est pas étranger à la société marocaine. Politiquement, les tribus organisées au 19e siècle en fédérations ne reconnaissaient pas le pouvoir temporel du Makhzen. Elles reconnaissent le Sultan comme une autorité religieuse seulement. L’idéologie arabo-islamique a servi à éliminer les cultures différentes. Le concept même de « Siba » est manipulé à cette fin et la religion a servi d’outil de destruction d’une culture par une autre, et de moyen de domination politico-culturelle. »

    Brahim Filali éditait le « Journal Anarchiste Marocain » (interdit selon lui par le Makhzen), fondateur du « Centre Libertaire d’Etudes et Recherches » à Ouarzazate et il écrit dans son blog FIBRA. A cause de sa théorie sur le pouvoir du Makhzen au Maroc, il se trouvait sous la loupe de la DGED.

    L’article qui a attiré l’attention du Makhzen se trouve sur le site Anarkismo.

    Lire la suite depuis la source (Maroc Leaks)

  • Maroc: Note sur le traitement par la presse Algérienne du discours du Trône du 30/07/2008

    Note sur le traitement par la presse Algérienne du discours du Trône du 30/07/2008

    I. Le traitement par la presse Algérienne

    1. Articles étudiés

    1. Salima Tlemçani : « Le Roi du Maroc fustige la fermeture des frontières avec l’Algérie : la colère de Mohammed VI », El Watan, 31/07/2008.

    2. Djalal Bouati, « Mohammed VI accuse l’Algérie de perpétrer une sanction collective contre son pays », El khabar, 31/07/08

    3. Saïd Oussad, « Forcing », Liberté, Editorial, 31/07/2008.

    4. Nadia Benakli « Mohammed VI adjure Alger de rouvrir les frontières », L’Expression 31/07/2008.

    5. Kamal Aït Bessaï ; « le Roi du Maroc veut tendre la main à l’Algérie », Jeune-Indépendant, 31/07/2008.

    6. Mohammed Zaaf, « Tendue ou rigide c’est kif-kif », Jeune-Indépendant, 31/07/2008.

    7. Ali Babès, « Algérie, Maroc : le Roi revient sur les frontières », Le Quotidien d’Oran.

    8. Mourad M’Hamed ; « Mohammed VI renouvelle son appel pour la réouverture des frontières avec l’Algérie », Echourouk, 31/07/2008.

    2. Analyse des articles de la presse Algérienne

    Les différents titres de la presse algérienne ont traité le discours Royal en partant des mêmes postulats et de la même méfiance à l’égard le Maroc. Ils ont tout d’abord procédé à une interprétation basée sur le prisme de lecture habituel à la presse Algérienne et une réponse indignée au geste d’ouverture du Maroc ; ensuite, les journalistes ont essayé de « répondre » aux propos de Sa Majesté (tels que interprétés par eux-mêmes)

    a. La lecture biaisée du discours

    Les passages concernant les relations avec l’Algérie et la question du Sahara ont été présentés comme l’élément le plus important du discours du Trône. A titre d’illustration selon Le Quotidien d’Oran, la ville de Fès avait même été choisie symboliquement pour lancer ce qu’il a considéré comme un « appel vers l’Algérie ».

    Ces passages du discours ont ainsi été considérés comme un appel solennel de la part de Sa Majesté lancé à l’Etat Algérien pour la réouverture des frontières dans la continuité des appels lancés par le Royaume dans les mois précédents. Au moment ou Sa Majesté n’a fait que constater « l’incompatibilité » de la situation actuelle avec ce que devraient être les relations entre les deux pays.

    L’appréciation du ton du discours par les publications Algériennes n’a pas échappé à la tendance à la sur-interprétation tendancieuse du discours. Tandis que seule l’Expression y a décelé des propos conciliants, les autres publications ont relevé une hausse de ton de la part de Sa Majesté envers l’Algérie. El Watan a souligné « la colère du Roi » dans son article à la une illustré par une photo de Sa Majesté avec des traits tendus. Les autres journaux ont multiplié les termes renvoyant à un durcissement des propos de Sa Majesté qui aurait « fustigé » ou « accusé » l’Algérie de procéder à une « sanction collective contre son peuple » cf. El Khabar.

    b. Eléments de réaction aux propos de Sa Majesté.

    Les publications Algériennes ont puisé dans le même registre habituel pour répondre à certaines affirmations ; évoquant ainsi la responsabilité du Maroc dans la situation actuelle à travers le rappel de l’épisode de 1994 : le Maroc, suite aux attentats de Marrakech avait rétabli les visas pour l’entrée des ressortissants Algériens.

    Toutes les publications Algériennes ont, sans exception, défendu systématiquement la position de leur Gouvernement en soulignant la nécessité d’un traitement global des dossiers en suspens entre les deux pays ; et affirmant dans le but d’influencer l’opinion publique algérienne, que la réouverture des frontières est une nécessité plus Marocaine qu’Algérienne, présentant des intérêts unilatéraux. Sa Majesté serait ainsi plus préoccupé par les problèmes économiques et sociaux que connaît la région de l’Oriental que par un réel rétablissement des relations entre les deux pays.

    Les bonnes dispositions du Maroc manifestées par le discours Royal sont traitées avec une grande méfiance. Les journalistes Algériens y voient des manœuvres dilatoires – faisant référence à une « malice politique…. » – visant à présenter l’Algérie comme responsable de la situation actuelle et à « manipuler l’opinion publique internationale »( sic) en postulant une relation directe entre la question du Sahara et l’état des relations entre les deux pays.

    II. Synthèse

    Le commentaire du discours Royal ne déroge pas à la structure du discours de la presse Algérienne vis-à-vis du Maroc et des ses institutions :

    1. Le poids de l’histoire : la presse algérienne puise régulièrement dans l’histoire pour chercher des épisodes par lesquels elle pourrait étayer ses jugements sur le Maroc. La guerre des sables, l’interception de l’avion du FLN par l’armée française durant la guerre de libération, les incidents de 1994 sont autant des épisodes de l’histoire Algéro-Marocaine interprétés et contés fallacieusement de manière à rejeter toute responsabilité sur le Maroc.

    2. L’unanimité des discours. Dans tout ce qui relève des relations avec le Maroc, la presse Algérienne est unanime sur l’essentiel ne s’écartant pas de la position officielle ; l’élément nationaliste devient prédominant et catalyseur du discours. Autant, la presse algérienne retrouve une certaine marge de liberté quand elle traite d’autres sujets, elle suit une ligne officielle dans tout ce qui concerne le Maroc.

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc: Le CV édulcoré d’Assia Bensalah

    Profil bref

    Prénom: Assia NOM : BENSALAH ALAOUI

    Titre: Ambassadeur Itinérant

    Royaume du Maroc

    Addresse: Allée des Princesses, Souissi, Rabat , 10100, Maroc

    Télephone:& Télécopie: +212 37742549

    E-mail: abaz@menara.ma et <assia.bensalah@gmail.com> </assia.bensalah@gmail.com>

    Dr Assia BenSalah Alaoui est actuellement Ambassadeur Itinérant; * *Vice-Présidente de l’Association d’Amitié Maroc-Japon; * Membre du Comité d’orientation de l’Institut Royal d’Etudes Stratégiques- l’IRES,( Maroc) ; *Membre du Conseil d’Administration de la Bibliotheca Alexandrina; et de l’Institut des Etudes de la Paix,(IPS) Alexandrie; Membre du Conseil d’administration de la Moroccan British Association ;

    * Membre du Conseil International du Club de Rome ; du Conseil International de CITpax ( Centro International de Toledo para la Paz),

    * Membre et coordonnatrice du « Comité des Sages de l’Arc Latin » ; Membre du « Advisory Board of the UNDP/RBAS Higher Education Project for Quality Assurance et de plusieurs fora pour la paix au Proche Orient.

    Professeur de droit International et Directrice des Etudes du Centre d’Etudes Stratégiques, University Mohammed V , Rabat jusqu’à Déc. 2005, Dr Assia Bensalah Alaoui a entre autres co-présidé le “Groupe des Sages” sur “Le dialogue entre les peuples et les cultures dans l’espace Euro-Mediterranéen », qui a publié le Rapport Prodi en Novembre 2003. Dr Assia Bensalah Alaoui a été Membre du Conseil Consultatif de la Banque Mondiale pour la région MENA -1995-1998; – Vice-Présidente du Comité sur le secteur privé du – CGIAR – (1995-1999) Washington, DC ; Membre du Conseil d’Administration de l’ICARDA, , Syrie, 1994-2000 ; et Membre du Conseil d’administration consultatif de Bureau régional des Pays Arabes du PNUD, NU, New-York; (2000-2004).et Vice-Présidente de “la Charte Méditerranéenne” Madrid, Espagne de 1992 à Février 2008.

    Elle est l’auteur de plusieurs publications, parmi lesquelles : « Pouvoir vert et péril rouge : l’arme alimentaire dans les relations entre les deux grandes puissances », Préface Léopold- Sedar Senghor, Ed. J.P. Taillandier, Paris,et les N.E.A.Dakar,1981; «La sécurité alimentaire mondiale »,Préface René-Jean Dupuy, L.G.D.J. Paris, 1989; « Le dialogue interculturel : pour une refondation du partenariat Euro- Méditerranéen », in « Europes et Mondes Musulmans-un dialogue complexe », GRIP, Bruxelles, Décembre 2004 ; «Dialogue between Peoples and Cultures for a revisited Euro Mediterranean Partnership” in “ A Wider Middle East”, Strategic YearBook 2005, Swedish National Defence College, Stokholm,2005;

    «International Cooperation in Education and Intercultural dialogue for an Efficient Euro-Mediterranean partnership », in « Mediterranean Sea – Gap or Bridge? Perspectives on Cooperation in Education and Scholarship between Germany and the Arab World », Herbert Quandt Stiftung, Berlin, 2005.

    Membre de nouvelles initiatives

    “ Deconstructing Terror”, the “ Strategic Forsight Group”, Mumbaï, India.

    “The C 100 Muslims Group”, Présidé par SAR le Prince El Hassan Bin Talal, Amman.

    * Liste des publications, Conférences, auditions, contributions, interviews sur divers sujets sur demande.

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc: Comment Assia Bensalah et les siens trompent le fisc français

    Tatie,

    Après en avoir discuté Damien, ça ne sert ç rien de te faire deux virements, car étant donné qu’ils seront de la même personne, il n’y a pas trop d’interêt.

    Le mieux est de ne pas mettre de libellé, car on avait pensé à mettre « 1er acompte pour investissement immobilier », mais ton banquier risque de se poser des questions et de se demander si tu as une activité de marchand de bien en France !!!

    Donc nous te faisons ce soir le virement de la totalité de la somme sans libellé, si ton banquier te pose des questions (honnêtement, j’en doute, car le montant est inférieur à 50 000 €), tu pourras lui dire qu’il s’agit d’un remboursement d’un prêt.

    Normalement, tu dois le recevoir sous 48h sur ton compte, il devrait être visible vendredi, au plus tard samedi. Il viendra de Damien BAUR, d’un compte BNP.

    Je t’embrasse affectueusement.

    Knizou

    —– Message d’origine —-
    De : Assia Bensalah <assia.bensalah@gmail.com>
    À : kenza el alaoui <kenza_elalaoui@yahoo.fr>
    Envoyé le : Mardi, 20 Mai 2008, 22h15mn 37s
    Objet : Re: Re : transfert</kenza_elalaoui@yahoo.fr></assia.bensalah@gmail.com>

    BISSAHA wa ASSAADA Incha Allah!
    Le libellé le plus neutre et qui ne te pose pas problème et qui n’attire pas trop l’attention: genre « remboursement d’un prêt » ou ce que tupenses toi qui a l’habitude de ces transactions ! Peut-être en deux fois?
    Love
    Assia

    Le 20 mai 2008 15:20, kenza el alaoui <kenza_elalaoui@yahoo.fr> a écrit :</kenza_elalaoui@yahoo.fr>

    Coucou Tatie !

    Merci beaucoup pour votre aide à toi et Malikou, de m’aider à accéder à la propriété !!! (Rires)

    Nous avons débloqué les fonds hier, et comme il s’agit de vente de Sicav, nous aurons les fonds mercredi, donc nous te ferons le virement soit mercredi soir, soit jeudi matin au plus tard.

    Concernant le libellé du virement, que veux tu qu’on mette ? Et veux tu qu’on te fasse plusieurs virements progressifs, ou tout d’un coup ? On fait ce qui t’arrange !!!

    Selon le taux de change que m’a donné Malikou ce matin:

    la contrevaleur de 343 703 DH est de 29 993 €

    On est très content dans notre nouvel apt, la prochaine fois que tu viens à Paris, tu viens diner à la maison !!

    Je t’embrasse très fort, et merci encore !!

    —– Message d’origine —-
    De : Assia Bensalah <assia.bensalah@gmail.com>
    À : kenza_elalaoui@yahoo..fr
    Envoyé le : Mardi, 20 Mai 2008, 13h39mn 47s
    Objet : transfert</assia.bensalah@gmail.com>

    Ma chèrie
    Je viens de donner l’ordre pour faire l’opération en faveur de ta maman équivalent de la différence avec Malek.. soit 343703 DH Lorsque tu en as la confirmation voici où tu pourras déposer le coli:
    My name : ABA:
    Banque Agence N° de Cte clé
    30003 03440 00053319691 88

    JE pense que l’IBAN FR 76
    BIC SWIFT: SOGEFRPP
    Sois gentille de me tenir informéeet de me confirmer la réception de ce mail.
    J’espère que vous plaisez dans votre nouveau nid!
    Bisous
    ABA

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc: La DGED place un pion dans un important think tank américain

    Ahmed Charai, membre du Conseil d’Administration du think-tank International Crisis Group

    Le think-tank International Crisis Group a annoncé lundi la nomination de quatre nouveaux membres à son conseil d’administration. Il s’agit de :

    – Gérard Araud, ancien Ambassadeur de France aux Etats-Unis. Celui qui a décrit le Maroc comme «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre»,

    – Ahmed Charai, président de Maroc Telematique et éditeur de l’hebdomadaire marocain L’Observateur du Maroc,

    – Susana Malcorra, ancienne ministre des Affaires étrangères d’Argentine et chef de cabinet du SG des Nations Unies jusqu’à 2015, et

    – Meghan O’Sullivan, ancienne vice-conseiller américaine pour la sécurité nationale en Irak et Afghanistan.

    Selon le communiqué de cet organisme, « le Conseil d’administration est maintenant composé de 47 membres provenant de 31 pays ».

    « Les nouveaux membres se joignent à un conseil d’administration déjà diversifié à un moment critique « , a déclaré Lord Malloch-Brown, président du conseil d’administration. « Dans un contexte d’aggravation des conflits et de tensions géopolitiques croissantes, le Conseil d’administration renforcé contribuera à maintenir Crisis Group en bonne position dans sa quête pour mettre fin aux guerres et plaider pour la paix », a-t-il ajouté.

    Ahmed Charai est déjà membre des organismes suivants :

    Conseil d’Adminitration d’Atlantic Council

    Conseil Editorial Consultatif de « The National Interest’s Magazine » à Washington.

    – Mr Charai est aussi membre du conseil Consultatif de Gatestone Institute à New York. Mr Charai, mais il figure dns leur liste en tant que « auteur ».

    Membre du Conseil d’Administration du « The Foreign Policy Research Institute » à Philadelphia.

    Depuis les révélations du hacker Chris Coleman sur les relations d’Ahmed Charai avec la DGED (services secrets du Maroc), ce dernier ne fait plus partie des conseillers de Search for Common Ground, une organisation qui a été engagé par l’ancien représentant de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross. Grâce à ses relations avec l’une de ses employés de cette organisations, Sonia Reines Djivanides, Ahmed Charai recevait un compte-rendu détaillé des réunions de l’émissaire onusien avec SFCG.

    Ahmed Charai ne fait plus partie aussi du Conseil d’Administration du « Center for Strategic and International Studies » à Washington. Son directeur John Hamre, a visité le Maroc et parle dans ses mails d’un incident entre son épouse et l’ambassadeur du Maroc à Washington à l’époque, Aziz Mekouar ainsi que d’un conflit entre ce dernier et Charai.

    Les publications de Charai ont été supprimées du site de l’organisation. Voici le mail sur cet incident :

    Pour Sdi Yassine

    —– Mail transféré —–

    De : John Hamre <jhamre@csis.org></jhamre@csis.org>

    À : Ahmed charai <ahcharai2005@yahoo.fr></ahcharai2005@yahoo.fr>

    Envoyé le : Mardi 29 Novembre 2011 12h00

    Objet : RE: Tr : draft Charaii note for your consideration

    Dear Ahmed:

    I had no idea how rudely he treated your wife. I felt so sorry for her anyway, and never knew about this. It is so shocking to me. I wish I had known. I would have had her live with Julie and me. At least I could assure her of a comfortable, safe and reassuring setting. I am angry to read this.

    I can assure you Mekouar will never be invited to another event at CSIS!

    I will call you this weekend, if you will permit me. It would help my troubled soul to hear your voice.

    John

    From: Ahmed charai [mailto:ahcharai2005@yahoo.fr]

    Sent: Tuesday, November 29, 2011 4:51 AM

    To: John Hamre

    Subject: Tr : draft Charaii note for your consideration

    Dear John,

    I am deeply grateful for your kind words and I am very proud to have you as a friend and partner. Haim has certainly explained to you why I’m very embarrased about the affiliation of Mekouar, to CSIS. Because the comportment of Mekouar, especially with my wife, was incomprehensible and especially loose. when he said to my wife: « In United States, you have to pay for the fault you commit ». A very harsh words that may have serious consequences on the health of my wife, she was hospitalized for 24 hours in emergencies. And there are many examples I can share with you to show how he worked in order to complicated my case in DC…

    Really I do’nt understand this hatred, if not a blind jealousy … BUT my position here in Morocco and in USA was reinforced and I’m now working on a very big project of creation of many media project.

    I’m really sorry to embarrass you by this kind of things, but you are a friend and I find normal to share honestly with you all my feelings.

    Please to call me, if you want, in any time to my cell phone: 011212661061413

    Warm regards

    Ahmed

    De : John Hamre <jhamre@csis.org></jhamre@csis.org>

    À : Ahmed charai <ahcharai2005@yahoo.fr></ahcharai2005@yahoo.fr>

    Envoyé le : Lundi 28 Novembre 2011 19h59

    Objet : FW: draft Charaii note for your consideration

    Dear Ahmed:

    I hope you and your family are well. Haim is just back from Morocco, and he told me how generously you hosted him and how much he got out of the visit. Seeing Morocco’s historic elections were a real thrill for him, and I am personally grateful to you that you made it possible for Haim to witness them personally. I still tell people how much I learned on my own trip in March, and how impressed I was with the broad range of people you introduced us to.

    I also discussed with Haim the difficulties you had on your last visit to Washington, and I learned from him many details I hadn’t known before. Quite honestly, I was shocked. I thought it was odd that the embassy hadn’t been more helpful, but many of the things Haim relayed were deeply disturbing to me.

    The important thing is this: I think of you as an honest, and a decent man who was badly wronged. I only knew about the wrongs our judicial system imposed on you, which was humiliating to you and to me. Now I learn that there were additional injustices you endured, and that angers me. I want you to know how much we value your friendship and your affiliation with CSIS. I will make sure that nothing comes between us, and I look forward to many years of fruitful cooperation. We will make this right.

    With best wishes,

    John

    Source: Maroc Leaks

  • Emouvant témoignage d’Abdelaziz Bouteflika sur Moulay Ahmed Alaoui

    Les hommes sont mortels. C’est le lot ordinaire d’une humanité ordinaire. Mais certains ont le bonheur d’échapper à ce destin : ce sont les hommes d’exception. Moulay Ahmed Alaoui était de ceux – ci. « Ne meurent que les gens, grands et modestes, riches ou pauvres, dont on ne se souvient plus après leur disparition » , disait-t-il. Moulay Ahmed Alaoui n’était pas de ceux –là.

    Car cette parole du défunt, prononcée comme une sentence et couramment reprise dans les cercles politiques marocains, témoigne de sa conception du passage de l’homme sur cette terre, et de la densité qu’il se doit de donner à son existence. C’est là toute la différence, entre l’insignifiant et le sensationnel, entre le banal et l’exceptionnel, entre l’acte de vivre et le mérite d’exister.

    Evoquer la mémoire de ce personnage hors du commun dont l’existence tout entière fut un ardent et juste combat et qui fortement pesé, pendant un demi siècle, sur la vie politique marocaine et Maghrébine, me comble de sentiments mêlés d’émotion*, d’affection et d’admiration, tant il était à la fois charismatique, attachant et pétillant de vie.

    J’ai connu Moulay Ahmed Alaoui depuis le début des années soixante. J’ai eu l’immense plaisir, en de nombreuses circonstances, d’échanger avec lui nos appréciations aussi bien sur le combat commun pour l’indépendance, que sur l’évolution lente de nos sociétés, sur l’affirmation de nos identités ou sur des questions d’actualité relevant de situations politiques tendues ou complexes.

    Il occupait déjà dans celui des hommes de ma génération, une place toute particulière pour ses positions nationalistes et ombrageuses contre le colonialisme et pour son soutien durant notre guerre de libération nationale.

    Nous menions alors et bien plus tard encore, avec de nombreux amis et frères, le même combat pour le respect de la dignité et de la liberté des peuples.

    C’est dire l’exemplarité des liens qui nous réunissent en tant que compagnons de lutte dans l’épreuve et qui nous ont toujours rapprochés par- delà nos parcours intellectuels, politiques et professionnels différents et ce, en dépit des vicissitudes et des bouleversements qui ont marqué la région et affecté le monde depuis une quarantaine d’années pour nous plonger dans celui, incertain et radicalement différent, d’aujourd’hui.

    J’aime donc à dire, ici, ma fierté d’avoir compté parmi ses amis. Bien des choses nous séparaient sans doute, mais ces divergences prenaient sans doute, mais ces divergences prenaient toujours, avec lui, avec moi, les couleurs de la complicité intellectuelle et du respect mutuel.

    Figure emblématique d’une période chargée de notre vie ou, au – delà des problèmes, nous étions franchement heureux parce que souvent complices dans la confection des solutions que nous nous efforcions de trouver pour les proposer à l’approbation de nos chefs d’Etat respectifs.

    Il assumait la gravité des problèmes comme celle de ses positions ; mais il consacrait une ingéniosité incroyable et une attention méticuleuse à les résoudre. Aucunement dogmatique ; il avait sans doute, au-delà de toute considération de construction et d’intégration régionale après les graves accidents de l’histoire Algéro-Marocaine, compris avant tout le monde, que le Maroc était là et qu’il n’avait pas l’intention de déménager. Que l’Algérie aussi. Nul plus que lui ne connaissait personnellement les responsables algériens. Il partageait avec eux la conviction que la stabilité et la sécurité du Maroc passaient par la stabilité du trône.

    Les graves événements des années 70 au Maroc avaient largement corroboré ses convictions et ses analyses.

    La biographie de Moulay Ahmed alaoui est dans l’internet, les journaux et les livres d’histoire, avec une profusion de citations et de détails sur sa vie qui renseignent sur le parcours de cette figure prestigieuse qui irradia le Maroc mais aussi le Maghreb et la méditerranée de sa verve et de sa vitalité.

    Son œuvre la plus remarquable, de mon point de vue, est vérifiable tous les jours dans la préservation et l’affirmation quotidienne de l’identité marocaine et de toutes les composantes qui imposent sa spécificité et étalent, avec panache, la différence culturelle du royaume.

    L’anecdote, pour éloquente qu’elle soit, ne m’autorise pas à enfermer cet homme d’exception dans les limites réductrices de la narration anecdotique, factuelle ou allégorique. C’est dans la perception que j’ai pu avoir d’un ami depuis l’indépendance de mon pays je vais me réfugier pour cerner- pour autant que cela soit possible- la complexité du personnage.

    Je l’ai d’abord connu comme un homme dont la pensée n’a cessé d’être en mouvement vers le progrès et l’avenir, évolution permanente dans la réalisation d’une œuvre qui, bien qu’éclectique, s’inscrit dans une seule et même vision, au-delà de sa richesse et de la variété. Perfectionniste à souhait et sobre. Un sens inné de l’esthétique et de la beauté.

    Un homme libre, décidé à se frayer, quel qu’en soit le prix, les chemins de sa liberté à travers l’ambiguïté des situations et des hommes.

    Le 20ème siècle fut riche en débats politiques. Aucun d’eux ne lui était étranger : la guerre du rif, la seconde guerre mondiale, la guerre d’Indochine et bientôt celle du Vietnam, l’exil de Mohamed V et ses prolongements nationaux et internationaux, la conférence de bandœng, Ghandi et la non – violence, la guerre de Corée, la nationalisation du canal de Suez, la grande marche de Mao-Tsé-tong, la guerre d’Algérie et le processus de décolonisation, et j’en passe.

    Prise de conscience irrépressible de l’homme de vision et d’action face à l’histoire qui se fait, ici au Maroc, et ailleurs dans le monde, et qui, de plus en plus, enferme le militant comme l’homme de bonne volonté dans un engagement irréversible et radical. Pour autant, les mouvements anti-impérialistes laissent clairement, chez lui, le pas à un tiers-mondisme généreux, transparent, lucide.

    D’instinct, il savait quand il fallait se projeter en avant, corps et âme, vers les causes, vers les choses, les événements, les hommes et l’avenir. D’instinct, il savait mettre à distance ; prendre de la distance ; et par un savoir – vivre qui pouvait faire appel à tous les artifices, jusqu’au folklore, il était capable, à n’importe quel moment, d’annihiler cette distance. Il avait de fausses absences qui ne l’arrachaient jamais au monde, ni au réel, qu’il pouvait ne pas affectionner, mais qu’il savait incontournables. Il tenait toujours compte de l’existence des autres. Non point par ce qu’ils étaient. La liberté à laquelle il ne pouvait renoncer se confondait toujours pour lui avec le respect de l’autre. Il maîtrisait l’art de moduler la liberté qu’il voulait entretenir avec les autres.

    Où donc avait –il appris à maîtriser, dans sa vie quotidienne, la capacité de contrôler les limites de l’impossible et de l’intolérable ?

    Sans orgueil ni vanité, avec assurance toutefois, il ne connaissait aucune forme de vertige, il est dans son culte du respect de la liberté d’autrui, il allait d’un pas sûr, lorsque cela était nécessaire, vers des concessions qu’il enrobait d’une convivialité et d’un savoir – faire dont lui seul avait le secret. Moulay Ahmed alaoui, c’était un style, un tempérament, on ne peut plus personnels. Inimitables.

    Un raffinement achevé et un humour intarissable, parfois décapant. Non point le rire pour le rire. Chez lui, l’anecdote comme l’allusion parabolique vise constamment la transmission d’un message qu’il fallait savoir déchiffrer. De la subtilité encore et toujours, mais quand il voulait rire, il cherchait à faire partager son humeur, son rire devenait alors sonore, contagieux, source juvénile de joie, de jubilation spontanée et de bien –être. Exactement à l’égal de ses colères. Avec ses coups de tête, Moulay Ahmed ne peut des comparer à personne d’autre qu’à lui – même.

    L’humaine condition ne peut se parer exclusivement de qualités. Son charisme n’a jamais souffert de ses fausses colères et quand ronchon, il grommelait des mots inintelligibles, malgré sa voix chaude et rauque , il gardait un charme de jouvence qui le rendait irrésistiblement attachant . L’élégance du cœur l’immunisait contre rancœur et rancune. Et quelle énergie ! Quel dévouement ! il était le plus humble parmi les plus chaleureux, à chaque rencontre, vous donnaient le sentiment que vous le connaissiez depuis toujours, que vous veniez à peine de le quitter et par une coquetterie spécifique, il vous réservait constamment un accueil personnalisé .

    Vous mesurez aisément le vide abyssal qu’il laisse derrière lui, malgré la+– permanence de son omniprésence dans notre profonde affection et dans nos cœurs.

    Moulay Ahmed Alaoui avait une capacité d’analyse hors du commun, agrémentée d’un goût naturel pour la créativité. Il pouvait se trouver devant le pire de ses adversaires sans jamais verser dans la moindre inimité. Bien plus, il ponctuait son propos de pointes taquines franches, mais jamais blessantes. Le sourire illuminait son visage et le geste méditerranéen lui conférait une posture théâtrale.

    Aristocrate dans l’attitude, populaire dans le geste, provocateur craint et bienvenu à la fois, polémiste impitoyable tout autant que fraternel, humoriste dévastateur et attachant à la fois, critique redoutable et humain en même temps, intransigeant et tendre, tel était Moulay Ahmed Alaoui dans sa riche et ondoyante personnalité. Et s’il est des hommes que l’on n’aimerait avoir ni pour amis ni pour adversaires, Moulay Ahmed Alaoui était au contraire de ceux, bien rares, avec lesquels l’on voudrait nourrir un permanent commerce intellectuel et fraternel, car l’on savait que chez lui, l’adversaire redoutable qu’il pouvait être ne cachait pas longtemps l’ami hautement estimable.

    Homme de caractère, il a fait montre d’une liberté d’esprit et de parole d’une hardiesse déconcertante. Il n’en était que plus à l’aise pour apporter la contradiction et dire sa vérité quoi qu’il lui en coûtait, avec une perspicacité peu commune.

    Lorsqu’il faisait son entrée quelque part, quelque chose d’indéfinissable se transformait imperceptiblement dans l’air, par je ne sais quelle magie qui lui était propre. La langue était aussi musclée que raffinée. La voix douce, tonitruante, altière, caustique. Le regard. Toujours curieux et pénétrant, fouillait tous les horizons et, d’un seul trait, ramassait terre et ciel à la fois. Il dénudait les âmes et pénétrait les cœurs.

    Visionnaire, il était. Réaliste, il savait l’être. Homme avant tout. Mais de la meilleure extraction, en dépit ou peut-être même à cause de ses orages feints et de ses apaisements déconcertants. Son moi n’est jamais resté éteint.

    Son engagement politique remonte à la saga épique des nationalistes maghrébins du milieu du 20ème siècle ou, déjà étudiant, il se fait remarquer par son militantisme actif dans les milieux politique et journalistique en faveur de l’indépendance du maroc.

    C’est dans ce creuset que se formèrent les élites maghrébines. Toute une génération fit ses premières armes dans la lutte commune pour l’indépendance et se trouva ainsi, pour bon nombre d’entre eux, propulsée aux responsabilités à la tête de jeunes nations. Moulay Ahmed Alaoui fut de ceux –là.

    Homme de conviction, et comme bon nombre de jeunes maghrébins appelés par le devoir, il sacrifia ses études en médecine, pour se consacrer à ses activités de militant pleinement engagé à défendre la cause du Maroc et du maghreb. Il en tirait une certaine fierté. Mais toujours enclin à la conciliation. Il dira : « j’ai étudié la médecine politique ».

    Cette cause, il l’a défendue avec talent, avec éclat. Ses articles acerbes et argumentés, ses billets pamphlétaires et fougueux au service de la cause sont toujours ancrés dans nos mémoires.

    La déportation du Sultan Mohamed V à Madagascar avec sa famille, il l’avait durement ressentie, non seulement comme une violation flagrante du traité du protectorat de 1912, non seulement comme une offense politique de la puissance coloniale, mais comme une humiliation préméditée de tout le peuple marocain, de son passé et de son présent.

    Qui n’a pu déceler chez Moulay Ahmed Alaoui, dès le premier abord, un amour passionné pour la monarchie et pour l’histoire de son pays, un amour qu’il s’acharnait, à chaque occasion, à faire connaître et partager ? Fermement attaché à l’héritage culturel, il en évoquait les différentes étapes avec une méticuleuse érudition.

    La mémoire de la nation était pour lui repère d’identité et référence de nationalisme.

    D’une intégrité morale sans faille et homme politique avisé, il imposait ses analyses, fortement appréciées dans les sphères du pouvoir, faisant de lui – et ce n’était un secret pour personne – l’un des conseillers les plus éminents de feu le Roi Hassan II, que Dieu ait son âme.

    Ayant un sens aigu du devoir, Moulay Ahmed Alaoui allait tout naturellement être appelé aux responsabilités dès l’indépendance du Maroc. S’il est resté aussi longtemps dans le gouvernement du Royaume, ce n’est pas seulement en raison de sa fidélité et de son sens de l’honneur. C’est aussi grâce à ses compétences et ses qualités de visionnaire dans la conduite des affaires de l’Etat. Un grand mérite lui revient dans l’expansion remarquable du secteur du tourisme et de l’artisanat dont il a mis en valeur la fonction et la portée économique au-delà de ses dimensions culturelle et ludique et qui occupe encore une place de premier plan dans la promotion de l’économie marocaine, mieux, dans l’affirmation de la spécificité de l’identité marocaine.

    Il n’est que justice de reconnaître à cet homme d’envergure, conforté qu’il était par une double capacité intellectuelle et politique qu’il a su, mieux que la plupart de ses contemporains maghrébins, être au diapason des profondes mutations qui s’opéraient dans son pays.

    Car ce qu’il y a d’admirable et de fécond chez Moulay Ahmed Alaoui, c’est ce formidable désir, cette ambition quasi-obsessionnelle, cette intransigeante exigence de prendre à bras le corps les défis que pose la modernité à nos sociétés pour initier un futur qui ne soit pas en contradiction avec notre passé. Lors d’un colloque sur la médicine et les structures sociales au Maroc, il avait explicité cette attitude en ces termes : « Au Maroc, l’éventail des pratiques médicinales va du scanner à la « Chouafa » (voyante). Il y a ici et maintenant, une non contemporanéité simultanée, avec quelques siècles de décalage ».

    Faire de cette « non contemporanéité simultanée » un aiguillon pour la créativité et non pas un prétexte à de stériles antagonisme, telle est l’inspiration profonde qui a animé l’action de Moulay Ahmed Alaoui pendant plus de cinquante ans. Tel est aussi l’un des messages forts que nous a laissés celui qui a tenté, avec succès, d’être l’intellectuel et le maître d’œuvre d’une modernisation réellement innovante parce que mobilisant et reconfigurant le patrimoine culturel du peuple marocain.

    Voyageur infatigable, il prenait grand soin à cultiver ses relations avec des personnalités étrangères. Celles-ci le lui rendaient avec autant de chaleur. Bénéficiant de la confiance permanente du palais royal il devint pour les uns un interlocuteur écouté, pour d’autres, un partenaire privilégié et incontournable.

    Avec une constance remarquable, il est resté fidèle à ses convictions et à ses principes. Il a poussé, jusqu’à la passion, son dévouement et sa loyauté au service de la dynastie alaouite et de la pérennité monarchique. Il s’est fondu corps et âme dans sa patrie qu’il a aimée et servie jusqu’à la dévotion. Fervent militant de la construction arpenteur du royaume, rapporteur fidèle des faits et gestes marquant l’évolution de la société marocaine, tel était Moulay Ahmed Alaoui .

    Il n’a jamais voulu reconnaître le charme trop pâle des vertus de la diplomatie de la dissimulation. il prenait avec panache quelque malicieux plaisir à bousculer les convenances les mieux établis, les conventions les plus ancrées . L’homme des foucades souvent féroces déclarait volontiers qu’il ne se reconnaissait pas dans la diplomatie feutrée, habillée de faux – semblants et de jeux subtils, dans lesquels, selon lui, la vérité se cherche et se perd. Sa franchise et son ironie à la fois hilarantes et dévastatrices ; ses réparties cinglantes et pleines de sel, ses anecdotes bien à propos, faisaient de lui un interlocuteur fascinant.

    Du reste, sa vertu première étant le culte du dialogue, il était toujours le maître du jeu : comme le musicien donne le « la », Moulay Ahmed Alaoui donnait le ton. il plantait le décor. Il élevait l’assistance à son niveau. Sa seule présence créait l’ambiance. Loin des hypocrisies et de la médiocrité. Pour lui, la vérité ne devait jamais se parer d’artifices.

    Mais il avait, dans son comportement toujours franc et parfois brusque, que d’aucuns pouvaient juger singulier, quelque chose de bien à lui qui tempérait l’abrupt du propos, quelque chose d’indéfinissable peut être, mais enveloppé dans une immense et naturelle bonté. Ce personnage aux multiples facettes, toutes plus attachantes les unes que les autres, cultivait le dialogue comme vertu première. Quel que soit le rang de l’interlocuteur, il aimait le convaincre, lui faire partager sa vision des choses. Il voyait en lui l’homme. Et l’homme c’était la passion de Moulay Ahmed.

    Il ya quelques années, après un parcours éprouvant mais bien rempli, il fut terrassé par la maladie. Brusquement, il perdait sa voix. l’homme pour qui la parole était instrument de combat, pour qui l’usage de la parole était d’expliquer, convaincre, dissuader, délivrer sans cesse des messages de convivialité et de concorde, était désormais plongé dans un silence pathétique. Le verbe du ténor talentueux s’est éteint. Pas la flamme. Il devint comme un rossignol qui se tait et dont le silence transmet encore plus de messages que la parole elle- même.

    Les nombreux visiteurs maghrébins ou étrangers qui tenaient à lui rendre visite étaient reçus avec une muette mais chaleureuse courtoisie. Une hospitalité d’autant plus altière et attentionnée qu’il se savait diminué. Ce qui ne le dérangeait peut- être, c’était de ne plus être, à la hauteur de l’hospitalité du cœur, simple, authentique, chaleureuse, joyeuse et sereine.

    Il répondait avec le langage du regard. Respecté de tous, affectueusement entouré des seins, Moulay Ahmed Alaoui a continué à égrener ses souvenirs comme un chapelet de prière jusqu’au dernier jour de sa vie . Je l’ai revu pour la dernière fois quelques années avant qu’il ne soit ravi aux seins, à sa patrie et à ses amis, au moment ou nous enterrions le regretté hassan II, et j’ai vu dans la profondeur de son regard triste, l’eclat intact de sa vivacité légendaire, mais aussi une sorte de regret de ne pouvoir continuer son œuvre avec sa vision personnelle de l’avenir du royaume.

    L’itinéraire de Moulay Ahmed Alaoui qui a su concilier ce qui apparemment paraissait inconciliable dans nos sociétés d’être à la fois un homme politique du makhzen et un « activiste » populaire, constitue une véritable source d’inspiration tant pour les gouvernants que pour les intellectuels engagés.

    Moulay Ahmed n’aurait pas été issu de la famille royale et n’aurait pas détenu des titres officiels pour exercer son talent, il aurait incontestablement fait partie de ces hommes qui étaient nés pour avoir un destin prestigieux.

    Même sans titre de noblesse, il aurait tout de même existé et compté dans la société marocaine et au-delà, dans la société internationale.

    Les atouts et les privilèges de la naissance et de la responsabilité dont il a pu bénéficier lui ont tout juste permis de s’épanouir et de s’affirmer un peu plus. Ses capacités intellectuelles, son talent naturel, les traits saillants de son caractère, son comportement insolite, imprévisible, toujours surprenant, l’auraient tout de même désigné comme un homme d’exception parmi les hommes exceptionnels.

    Voilà déjà quatre ans que Moulay Ahmed Alaoui « le plus populaire des princes « nous a quittés. Le pionnier est mort à la tâche. il s’est éteint, sans bruit, sans déranger, quelque temps après l’attaque qui le priva de la parole, son clairon et sa harpe, son bouclier et son glaive. Il a emporté avec lui ses secrets et les riches mémoires qu’il n’a pas rédigés.

    Qui relèvera le défi de les écrire à sa place ? a qui ne l’a pas connu, dans sa fraîcheur et dans sa vitalité, ce portrait que j’essaie de faire de lui pourra paraître quelque peu dithyrambique. Mais il faut l’avoir connu, il faut avoir subi sa fascination et sa séduction pour comprendre que l’on puisse difficilement trouver ses mots pour cerner son personnage aux dimensions multiples et si facile à admirer et à aimer.

    Et vous, madame Moulay Ahmed alaoui, ma chère sœur, vous qui l’avez soutenu avec abnégation tout le long de son parcours politique qui avez supporté, sans répit malgré vos charges universitaires, le lourd fardeau d’assistance durant ces dernières années d’épreuves. Je sais avec quelle intensité vous êtes demeurée fidèle à sa mémoire, et je voudrais vous exprimer ici mes sentiments de haute estime et de fraternité avec mes hommages profondément respectueux.

    A ses enfants, Lalla Nezha et Moulay Abdel Malek ; je voudrais dire qu’ils sauront, grâce à l’éducation reçue, non seulement conserver, dans sa plénitude, le capital moral inestimable que leur père leur à légué, mais qu’ils auront à cœur de le faire fructifier, perpétuant ainsi le nom du grand disparu.

    Fait à Alger le, 29Avril 2006

    Abdelaziz BOUTEFLIKA

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc: Témoignage de Jean MAZEL sur Moulay Ahmed Alaoui

    Il avait été demandé à Jean MAZEL de venir au Maroc, aux lendemains de l’Indépendance, en tant que Conseiller culturel.

    Cette mission, dans le cadre de l’Education Normale, des Arts et Traditions Populaires – comme du Palais Royal – avait été initiée – on s’en doute – par Moulay Ahmed ALAOUI qui appréciait, en Jean MAZEL, l’Ethno Historien, l’Ecrivain et le Cinéaste.

    Ce dernier a bien voulu évoquer, ici, certaines phases de cette aventure.

    Mon ami Moulay Ahmed ALAOUI ou la Contagion du patriotisme

    Jean MAZEL

    Il avait été demandé à Jean MAZEL de venir au Maroc, aux lendemains de l’Indépendance, en tant que Conseiller culturel.

    Cette mission, dans le cadre de l’Education Normale, des Arts et Traditions Populaires – comme du Palais Royal – avait été initiée – on s’en doute – par Moulay Ahmed ALAOUI qui appréciait, en Jean MAZEL, l’Ethno Historien, l’Ecrivain et le Cinéaste.

    Ce dernier a bien voulu évoquer, ici, certaines phases de cette aventure.

    Le printemps parisien était cette année là – 1955 – délicieusement frais et ensoleillé, semblant sourire devant les gesticulations de la classe politique française, dont le grand débat était le retour d’exil du Roi du Maroc, Sa Majesté Mohamed V.

    Le tout Paris parlait des exploits d’un étudiant nationaliste qui arrivait à pénétrer partout, dans les cabinets ministériels, comme dans les salles de rédaction des quotidiens, où il expliquait que le retour du Roi impliquait l’Indépendance du Maroc, une indépendance qui se ferait dans l’amitié avec la France.

    On a dit qu’il avait contribué à la formation du « Quatuor » : Edgar FAURE, HERRIOT, MITTERAND, PINAY, qui allait obtenir du Parlement le vote majoritaire, amenant le retour de Madagascar, du souverain exilé, ce qui entraînerait la fin du protectorat et l’indépendance du Royaume Chérifien.
    Très vite, j’ai appris que le personnage qui agissait avec tant « d’aplomb et de « réussite », naviguant avec aisance dans tous les milieux, était un étudiant en médecine jouissant d’un grand prestige, parmi ses compatriotes étudiants, en séjour à Paris ; Il s’appelait Moulay Ahmed ALAOUI. On le disait parenté avec la famille régnante.

    Au milieu de l’effervescence parisienne, voici que se trouvait programmé de longue date, à la grande Salle Pleyel, mon film Conférence « FÉERIE DU SUD MAROCAINE » où étaient présentées les réalités ethno historiques que j’avais étudiées les années précédentes entre les hautes Vallées de l’Atlas et les Hamadas du DRAA.

    Il me vint à l’idée d’inviter, aux représentations, les étudiants Marocains résidant à Paris.

    Je fus reçu à la Cité Universitaire par leur Président et lui remis une douzaine de cartes d’invitation à répartir, sans oublier le fameux Moulay Ahmed.

    Ce fut, par film interposé, mon premier contact avec lui. Il avait dans sa poche une poignée d’extraits de presse qui faisaient l’éloge de mon film, mais aussi de mes enregistrements musicaux qui avaient permis au Maroc de remporter un « Grand Prix du Disque » (Catégorie Ethnologie).

    On parla quelques instants dans le hall de Pleyel et il me dit soudain : « Des gens comme vous, il nous en faut au Maroc. Dès que le Roi aura retrouvé son trône, je vous ferai envoyer une invitation ».

    Puis les évènements se précipitèrent avec le retour de Mohamed V et de la famille royale, installés pour quelques jours dans une demeure historique de Saint-Germain en Laye, le Pavillon HENRI IV transformé en hôtel.
    A l’entrée, j’apercevais Moulay Ahmed faisant de grands gestes pour canaliser les étudiants venus en grand nombre dans l’espoir de baiser la main de leur Souverain.

    Il ne se séparait pas des quotidiens pliés sous le bras, pour en faire à tout moment le commentaire à Sa Majesté.

    Puis, tout alla très vite : Le retour triomphal de Mohamed V, accompagné des Princes et des Princesses acclamés à sa descente d’avion par une foule en délire.

    Moulay Ahmed, qui s’était glissé dans l’avion royal, débarqua, toujours avec les journaux pliés sous le bras.

    Il fut promu Chef des Services de Presse, avec un bureau dans l’enceinte du Palais, et dit adieu à sa chambre d’étudiant de la rue Serpente.
    J’avais regagné ma maison de Marrakech.

    Je retrouvai Moulay Ahmed, à l’occasion des TROIS GLORIEUSES (comme il avait nommé les 16, 17et 18 Novembre). Les deux premières journées furent consacrées à la proclamation de l’Indépendance et à un magnifique défilé militaire consacrant la création des Forces Armées Royales et, en même temps, la nomination en tant que Chef d’Etat Major du Prince Moulay Hassan – le futur Hassan II.

    Pour le troisième jour, fête du Trône, Moulay Ahmed m’avait demandé d’organiser une grande fête rassemblant les meilleurs groupes de danses régionales, dans une mise en scène laissée à mon initiative, dans le grand Palais des Expositions de la Foire de Casablanca.

    Cette fête, qui attira plusieurs milliers de spectateurs, soulignait la grande diversité des styles, des rythmes et des costumes.

    Moulay Ahmed me demanda alors de mettre sur pied une fête dans un cadre historique et naturel splendide : Le CHELLAH de RABAT.

    Le thème devait être l’UNITÉ, mettant les Arts Populaires au service des objectifs politiques, achever d’inviter le Nord et le Sud, de récupérer IFNI et SAGHIAT EL HAMRA, de fondre dans les FAR quelques anciens maquisards qui prétendaient conserver leurs armes.

    Dans l’enceinte qui avait accueilli successivement : Phéniciens, Romains, Byzantins et plusieurs dynasties marocaines – MERINIDES en particulier – avait été installée une immense tente caïdale, amenée spécialement du Moyen Atlas pour abriter les invités.

    Toutes les régions étaient représentées avec leurs meilleurs représentants et « l’UNITÉ » fut proclamée dans un texte de présentation que Moulay Ahmed et moi avions soigneusement concocté, texte que j’ai conservé en souvenir .

    Toutes ces contributions étaient, de ma part, bénévoles et je regagnai Paris où mes engagements pour « Connaissance du Monde » m’attendaient.
    En 1958, je recevais un appel téléphonique de Moulay Ahmed me réclamant au Maroc. Me trouvant libre, je quittai Paris où je m’étais installé entre temps.

    De retour après ces deux années de conférences, je trouvais le Maroc installé dans l’Indépendance.

    Le Palais Royal m’avait fait prévenir que l’on souhaitait me voir pour me confier une mission et que je pouvais, en attendant les entretiens prévus, m’installer à l’hôtel de la Tour Hassan.

    Ce vieil hôtel avait subi quelques améliorations au cours des ans, tout en gardant ses arches, ses colonnes en pierre de Salé et ses plafonds peints dans la tradition ancienne.

    Le Bar de l’Hôtel était fréquenté par les hommes politiques du pays et par quelques hommes d’affaires en quête de contrats.

    Moulay Ahmed vint m’y retrouver dès le premier soir et m’expliqua qu’il avait montré au Souverain un article de journal, dont j’étais l’auteur, recommandant la création d’un Festival Marocain axé sur les Arts et Traditions populaires du pays.

    Une autre fois, il me dit : « Ce que l’on va te demander est très important, avec un contrat de trois ans à la clé ».

    Au bout de quelques jours, une voiture et un chauffeur vinrent me chercher à l’hôtel pour aller au Palais Royal. Dans une vaste cour s’affairaient des Mokhaznis vêtus de blanc et coiffés de fez rouges pointus.

    Non loin de la porte, dans un grand bureau, je trouvai – au milieu de montagnes de dossiers et de vieux journaux – Moulay Ahmed confirmé, par la grâce du Souverain, « Chef des Services de Presse ».

    Mais il ne s’occupait pas que de Presse… En fait, il s’occupait de tout. Il s’introduisait avec un talent de reptile, dans les bureaux des ministres, comme autrefois à Paris dans les salles de rédaction des quotidiens et il coiffait, entre autres, le Ministère de l’Information.

    Il me dit d’emblée : « Mazel, il y a des problèmes et tu es l’homme qu’il nous faut ». J’étais inquiet et il continua : « Le Roi n’est pas content, car il y a une nouvelle tendance parmi les Ministres et les Hauts Fonctionnaires. Ils voudraient éliminer les anciennes traditions, interdire les danses populaires et le port des costumes propres à chaque tribu ». Le petit livre rouge de Mao avait fait son œuvre.

    On parlait de mettre le pays en uniforme : complet gris anthracite pour les bureaux, blouse grise, insigne des commerçants – blouse blanche réservée aux scientifiques, enfin, combinaison bleue pour les « travailleurs » des villes et des campagnes. Quelle tristesse. Mais que faire ?

    Il s’agissait toujours d’un Festival, mais désormais d’un Festival tourné vers l’intérieur destiné à donner au Peuple Marocain la fierté de son patrimoine d’Art Traditionnel.

    Ce qui n’excluait pas les objectifs premiers au service du prestige du Maroc à l’Extérieur. Mais il me dit : « Allons en parler à Sa Majesté, le Patron veut te voir ».

    Le Souverain nous reçut dans un bureau relativement modeste, avec une grande simplicité et, sur la tête, une sorte de chapeau mou en feutre blanc, dont les bords auraient été coupés et dont il ne se séparait jamais.

    Je fus surpris par son visage étonnamment pâle, par son nez très fin et par son regard à la fois doux et pénétrant.

    Je compris alors la passion que lui vouaient les femmes de son pays.
    Il s’enquit très vite de nos programmes qui comprenaient : des émissions de Radio (la télévision n’était pas encore sérieusement en place), des soirées folkloriques et musicales dans des sites appropriés.

    Le Roi s’intéressait à tout ! En quelques minutes, il avait donné l’impulsion : le Festival devait donner au monde une image somptueuse du Maroc et donner aux marocains conscience de la richesse de leur patrimoine artistique.

    Quand le temps fut venu de nous retirer, il me dit : « Il va falloir que vous persuadiez tous les dirigeants du pays de la nécessité de préserver l’héritage du passé. Les jeunes que j’ai nommés ministres, parce qu’ils avaient des diplômes, connaissent beaucoup mieux Paris et le quartier latin, que leur propre pays.

    « Vous qui avez vécu dans les montagnes et les campagnes, et qui avez étudié nos traditions, saurez les convaincre ».

    Moulay Ahmed me dit alors : « Tu devrais commencer par Si Allah El Fassi ».

    La mission était délicate et, comme je disais à Moulay Ahmed : « Il faudra que tu m’accompagnes », il me répondit : « Non tu iras seul, car nul n’est prophète en son pays, mais tu seras annoncé par le Cabinet Royal ».

    Commencèrent alors mes visites aux grands chefs politiques, connaissant les réalités populaires à la base, me voici confronté aux plus hautes sphères.
    Je fus reçu successivement par le Prince héritier Moulay Hassan, tout acquis à nos idées, et par les leaders politiques dont les réactions furent diverses.
    Allal El Fassi – ou le chef du nationalisme – les yeux bleus gris acier, le profil de sénateur romain, me parla longuement du grand Maroc comprenant la Mauritanie, Le Rio de Oro, une partie du Mali et du Sahara Algérien. Pour lui : « Les traditions populaires ? Une séquelle du protectorat ». Je le fis changer d’idée par la suite.

    Mehdi ben Barka, très occupé par ses chantiers de la Route de l’Unité, craignait que ses crédits n’aient à pâtir de notre projet. Le personnage en permanente ébullition me fascinait. Petit, le poil très noir, l’œil continuellement aux aguets, il pouvait parler tout en écoutant deux conversations à la fois.

    Abderrahim Bouabid, l’autre « leader » de gauche, avec lequel j’allais me lier d’amitié, fut – tout de suite – conquis par l’idée du Festival. On rencontrait chez lui Massignon, Jean Rous et Charles André Julien.

    Mon épouse, Jacqueline, qui parlait l’Arabe avec un savoureux accent Marrakchi, assurait les contacts avec les sœurs du Roi, les Princesses : Lalla Aicha, Lalla Malika et Lalla Fatima Zohra, qui devinrent ses amies.
    Moulay Ahmed s’intéressait aux résultats de tous nos contacts et aussi à notre installation matérielle.

    Grâce à une Chérifa de ses amis, il nous trouva une maison pleine de charme au cœur de la kasbah des OUDAÏAS, entourée de vieux remparts agrémentés de quelques turqueries.

    Une maison où l’on aurait pu rencontrer Pierre Benoît, André Gide ou les frères Tharaud.

    Moulay Ahmed venait souvent nous voir. Il adorait notre maison aux Oudaîyas où nous organisions des soirées culturelles où venaient le poète

    Kamel Zebdi, l’écrivain Ahmed Sefroui et les peintres Cherkaoui, Melehi et Farid Belkhaia, pour ne citer qu’eux…

    Ce fut le temps des folles équipées. Nous partions tous azimuts sur les routes du Maroc, dont je connaissais la plupart et que Moulay Ahmed découvrait bien souvent.
    Tantôt plein Sud, jusqu’à l’Oued Draa, tantôt objectif Tanger. Il fallait que je lui explique les implantations des tribus et je lui communiquai ma passion pour l’Ethno Histoire.

    Une lumineuse amitié, entrecoupée de brouilles et de raccommodements, comme dans les vieux couples, s’était installée entre nous.

    Je remarquai partout cet immense patriotisme qui l’animait. Là, il fallait élargir la route, ici il faudrait un hôtel, ici faute d’hôpital, un bon dispensaire et – en route – les contours et les détails d’organisation du futur Festival se précisaient, les équipes constituées.

    Les Caïds et les Sheiks des tribus exhibaient les meilleurs groupes de danseurs, sortaient de leurs cachettes de précieux costumes anciens. Il me présentait partout comme le « Moustachar du Roi » (Conseiller).
    Inlassablement Moulay Ahmed prenait des notes et – partout – se considérait chez lui. A la tombée de la nuit, les portes des maisons des villages devaient s’ouvrir et offrir l’hospitalité. Il n’avait jamais d’argent sur lui, car oeuvrant pour le bien du pays, il considérait que le concours de tous lui était acquit. Parfois, il s’endormait de longs moments, dans la voiture, et, se réveillant, il retrouvait, en quelques secondes, hargne et lucidité. Son patriotisme ne manquait ni d’humour, ni d’improvisation. Un jour où nous partions en reconnaissance sur des routes nouvelles, il me dit : « On prendra, dans la voiture avec nous, deux victimes qui ont besoin d’être consolées ». Il y avait un grand noir, le Roi du Burundi, qui venait de perdre son trône, et un russe blanc, le Prince Makinski, dirigeant de Coca-Cola, attaqué par une campagne insidieuse..

    Moulay Ahmed, devenu entre temps, Ministre du Tourisme, aimait parfois se déguiser, ce qui, un jour où nous revenions de Tanger, aurait pu compliquer une situation qu’il su tourner à son profit.

    Toujours à l’affût du traditionnel, il s’était procuré une djellaba brune et courte à la mode Rifaine et coiffé d’un passe-montagne surmonté d’une cerise de laine. Il avait l’air d’un vrai maquisard et, à un moment, il m’a demandé de doubler la caravane attelée à une voiture qui roulaient devant nous, afin de lui faire signe de s’arrêter. « Des Suisses » me dit-il, puisqu’il y avait un « S » sur leur véhicule . En fait, ils étaient Suédois et le groupe comprenait deux couples. Frappant à la fenêtre de leur voiture, que les hommes avaient bloquées par réflexe de protection, Moulay Ahmed leur disait avec forts gestes : « Je suis le Ministre du Tourisme, je vous invite à déjeuner, il y a une auberge sympathique quelques kilomètres plus loin, suivez notre voiture ». Malheureusement, nos Suédois ne comprenaient, ni le français, ni l’arabe, et se voyaient attaqués par les Fellaga, dont la presse suédoise parlait abondamment. Recroquevillées au fond de la voiture, les deux femmes s’attendaient à être violées. Il faut dire qu’alors la guerre d’Algérie battait tristement son plein. Tout finit par s’arranger, je servais d’interprète en anglais. Le déjeuner à l’auberge fut succulent, entrecoupé de nombreux coups de téléphones du Ministre. Moulay Ahmed avait, en un clin d’œil, imaginé une opération de publicité touristique géniale. Le cortège parvint à Rabat, à l’heure annoncée, dans la cour du ministère, ma voiture en tête précédant l’équipage Suédois. Sur le perron se tenait un journaliste suédois, invité de longue date pour une série d’articles sur le tourisme au Maroc. Nos compagnons, pain béni pour nos journalistes Suédois, allaient être les vedettes du reportage.

    Puis vint le quart d’heure de vérité. Le Premier Festival, celui de 1960, endeuillé par le tremblement de terre d’Agadir, ne fut qu’une répétition.
    En 1961, quelques mois après la mort du Roi Mohamed V, le vrai Premier Festival eut donc lieu, à Marrakech, dans le Palais – construit au 17ème siècle par le Sultan Moulay Ahmed el Mansour, Kasr El Bedia – dont les ruines se prêtaient à de superbes effets de lumière et de mise en scène.
    Au pied des gradins, où venaient chaque soir plus de mille spectateurs marocains enthousiastes, Moulay Ahmed avait fait installer une Tribune d’honneur où prirent place, auprès du Roi Hassan II, le Maréchal Tito, le Roi Hussein de Jordanie, le Ministre Sow du Sénégal représentant le Président Senghor et diverses personnalités.

    Telle fut l’œuvre, pleinement réussie qu’avait imaginé – dès la Salle Pleyel – mon ami Moulay Ahmed, ce grand patriote qui pendant nos trois années de travail en commun, avait mis en route combien de projets qui, jaillis de son esprit, ont vu le jour par la suite. Ma mission se terminait. J’avais gagné un ami que j’allais retrouver par la suite, au Maroc, au Sénégal, à Paris et aux Etats-Unis, toujours ardent défenseur de son pays.

    Et je réalisai que son patriotisme était communicatif. J’étais, à son contact, devenu à mon tour un patriote marocain, mais – peut-être – avais-je, pour cela, quelques prédispositions !

    Jean MAZEL

    Source: Maroc Leaks

  • Note relative à la stratégie de médiatisation poursuivie pour le 23 mars

    L’évènement du 23 mars à Paris constitue une fenêtre médiatique à exploiter pour continuer la pédagogie des réformes post 9mars.

    A la sémantique économique dominante, il est préconisé également de faire passer le message politique, notamment via le ministre du commerce M. Chami.
    Il est demandé que M. L’Ambassadeur Sahel soit sensibilisé sur le fait que M. Moulay Abdelmalek Alaoui va amener les journalistes « amis » lors de cet évènement, afin qu’il valide les différents interviews demandés.

    Un listing est soumis en pièce jointe, reprenant les journalistes que nous avons contactés et qui souhaitent interviewer les membres de la délégation, il est préconisé que ce listing soit transmis à M. L’ambassadeur.

    Outre les membres du gouvernement qui seront présents, nous pensons emmener un ou deux juristes au cas où nous arrivons à placer des articles sur la réforme de la constitution, ainsi que sur le processus global.

  • Jatchachid et Algeria Times

    — En date de : Dim 27.2.11, AlgeriaTimes <algeriatimes@gmail.com> a écrit :</algeriatimes@gmail.com>

    De: AlgeriaTimes <algeriatimes@gmail.com>

    Objet: Fwd: مواضيع للنشر

    À: « hao » <haouari144@yahoo.fr>

    Date: Dimanche 27 février 2011, 15h28</haouari144@yahoo.fr></algeriatimes@gmail.com>

    ———- Forwarded message ———-

    From: Jatchahid Elwali <fpjatchahid@yahoo.es>

    Date: 2011/2/27

    Subject: مواضيع للنشر

    To: AlgeriaTimes <algeriatimes@gmail.com></algeriatimes@gmail.com></fpjatchahid@yahoo.es>

    بعد التحية والسلام

    نخبركم بان الوضع في المخيمات متوتر بعد قرار الشباب الصحراوي الثورة ضد القيادة يوم

    5 ماري المقبل، والشباب مهددون بعيدا عن نظرة وسائل اإعلام….

    لهذا الرجاء مساعدتنا بالنشر والترجمة والتوزيع على وسائل الإعلام لكي لا تنفرد بهم القيادة

    ومن ورائها الجزائر

    وشكرا…


    الجزائر تايمز
    **********
    www.algeriatimes.net

  • Maroc : Les confidences du Prince Hicham Alaoui

    Selon le prince Hicham Al Alaou, la culture de la monarchie au Maroc avait contribué à la marginalisation de son père, le prince Moulay Abdellah, en plus de la forte personnalité de son frère le roi Hassan II.

    Dans une déclaration accordée à l’emission Al-Mashhad, de la BBC, le prince Hicham Alaoui, a affirmé que son père était présent lors des différents événements vécus par le Maroc, mais il était toujouors marginalisé en raison de la culture qui prévaut dans la monarchie marocaine et qui met en avant le roi et marginalise le reste des membres de la famille. A cela s’ajoute, dit-il, la forte personnalité de Hassan II qui « écrasait tout » autour de lui.

    Malgré tout, ajoute-t-il, son père a pu, à l’aide de son épouse, créer sa propre entité, ce qui lui a permis de jouir d’une certaine indépendance qui a contribué ainsi à faire de lui un lien entre le roi Hassan II et des personnalités et dirigeants arabes et étrangers tels que le président Ben Bella, le roi Faisal et Cheikh Zayed, la famille qui règne au Qatar, ainsi que le président égyptien Anwar Sadat et qu’il était également le chaînon de communication préférée entre le roi et George Bush Senior.

    Lire la suite depuis la source