Catégorie : Monde

  • La France est pour « l’intégration des Frères Musulmans dans le jeu politique en Egypte »

    Le fidèle et dévoué serviteur de Sa Majesté Le Roi a l’insigne honneur de porter à la Très Haute Attention Royale que le Chargé d’Affaires a.i. près l’Ambassade de France à Rabat a été reçu, à sa demande, au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, aux fins d’une démarche officielle sur instruction du Quai d’Orsay.

    Le propos de cette démarche était, d’une part, de communiquer la position de la France concernant les développements que connait l’Egypte et, d’autre part, de partager ses idées concernant de possible voies de sortie de crise.
    Sur le premier point, la France se dit hautement préoccupée par la situation en Egypte, et craint une « spirale de violence » qui conduirait à un « scénario à la syrienne ».

    Autant que les préoccupations d’ordre interne à l’Egypte, Paris s’inquiète des conséquences régionales que pourrait avoir un « débordement de la situation », notamment envers Israël.

    Ces préoccupations régionales semblent partagées par les grandes puissances.

    Individuellement et au sein du Conseil de Sécurité de l’O NU , ces grandes puissances – et en particulier les Etats-Unis et la Russie – convergent sur des positions qualifiée (par mon interlocuteur) de « très durs » à l’égard de l’action du Gouvernement intérimaire en Egypte. Le diplomate français m’a confié que son pays a été approché par l’Egypte, pour qui les démarches russes et américaines au Conseil de Sécurité constituent des « gestes inamicaux ».

    Mais, tout en concédant volontiers que « l’heure est à la fermeté » à l’égard des Autorités du Caire, la France considère, tout à la fois, « l’escalade des pressions à l’extérieur et la montée des violences à l’intérieur », comme autant de sources de danger.

    En particulier, le Quai d’Orsay se dit opposé à des sanctions qui, selon lui, seraient contreproductives dans le cas présent.

    A titre alternatif, il défend la voie d’une médiation – dont les contours ne semblent pas encore définis avec précision, mais dont l’objectif serait d’attirer les partis à négocier un compromis articulé autour de la libération du Président destitué Mohamed M ORSI d’une part, et de l’organisation d’élections libres d’autre part. A cet égard, le souhait de M. Laurent FABIUS est de favoriser une désescalade des violences, et de pousser les autorités égyptiennes à concéder des « gestes concrets » d’apaisement qui aillent au-delà des déclarations.

    Dans cet esprit, Paris est d’avis que l’attitude de fermeté affichée face aux
    gouvernants de l’Egypte gagnerait à être calibrée pour servir un objectif de « pression productive ». Défendant qu’il est « dans l’intérêt du gouvernement égyptien d’avoir une communauté internationale qui appelle à l’arrêt de l’escalade de violence », la France souhaite que le Conseil de Sécurité parvienne à une position forte et commune sur la situation en Egypte.Dans l’approche française, une telle « expression internationale » serait, en soi, un début de sortie de crise, en ce sens qu’elle permettrait de « colmater les brèches » apparues dans la volonté de la Communauté internationale, permettant, ainsi, le ré-enclenchement d’une médiation internationale qui prendrait le relais des tentatives de l’Union européenne et des Etats-Unis.

    Sans décliner de « Plan » précis, le diplomate français a soulevé, avec insistance, l’idée de la mise en place d’une médiation à l’initiative de 2 ou 3 pays importants, suggérant – sans toutefois préciser si c’est là une proposition de ses Autorités – que le Maroc pourrait avoir un rôle à jouer en tant que « voie médiane », étant l’un des premiers pays arabes à avoir réagi à la situation en Egypte.

    Par ailleurs, les éléments d’information recueillis par le Quai d’Orsay auprès du Ministre Egyptien des Affaires étrangères, M. Nabil F AHMY , concernant la position des Autorités du Caire, convergent avec ceux que j’ai recueillis auprès de l’Ambassadeur d’Egypte à Rabat, à savoir que « la situation étaient complexe, que la responsabilité incombait aux frères musulmans, qui souhaitent une escalade de la violence, que le rétablissement de la paix dépendait de la situation sécuritaire et que la balle était dans le camp des frères musulmans ».

    Néanmoins, l’analyse du Quai d’Orsay tend à considérer que « la réussite de la transition démocratique n’est pas possible sans les frères musulmans […] qu’il faut intégrer dans le jeu politique pour pouvoir les neutraliser ». En cela, la conviction de Paris semble être que « les événements qu’a connu le monde arabe en 2011 ont un caractère irréversible, qui rend impossible tout retour en arrière ». En l’occurrence, toute remise en place du système
    égyptien tel qu’il existait avant 2011, serait inenvisageable.

    Enfin, le diplomate français n’a pas manqué de revenir sur le Sommet France-Afrique, prévu les 6 et 7 décembre 2013, et devrait s’articuler autour de trois thématiques principales, à savoir : la sécurité et la paix en Afrique ; l’économie et le développement ; et la question climatique. Le message relayé par mon interlocuteur est que la France accorde une grande importance à la présence personnelle de Sa Majesté Le Roi à ce Sommet.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Tags : France, Frères Musulmans, Egypte, Al Sissi, islamisme,

  • Union africaine : Le 33e Sommet fixe les urgences

    Baisser de rideau sur le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains à Addis-Abeba – Ethiopie. Les délégations africaines devaient se concentrer sur la recherche des voies et moyens pour concrétiser l’engagement de faire taire les armes pour se consacrer plutôt au développement économique et social.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune est rentré hier lundi , non sans avoir rencontré plusieurs de ses pairs africains et évoqué avec eux les sujets sensibles de l’heure, dont la crise en Libye et l’insécurité au Sahel. Il marque, ce faisant, le retour de l’Algérie sur la scène politique africaine et dans le monde.

    Il a réitéré le respect des principes et engagements traditionnels. Pour preuve, la gestion du dossier libyen après une longue éclipse, d’autant que la position de l’Algérie, impartiale, est de plus en plus vue par les observateurs politiques internationaux comme la meilleure marche à suivre devant l’échec des autres initiatives, dont les rencontres de Moscou et, plus proche de nous, la Conférence de Berlin (Allemagne), à laquelle tenait tant la chancelière Angela Merkel. Aux dernières nouvelles, cette dernière plaide pour une autre rencontre sur le dossier libyen.

    Dans son intervention à ces travaux d’Addis-Abeba, le chef de l’Etat algérien a défendu l’option du règlement pacifique des conflits en Afrique par les Africains eux-mêmes. Point sur lequel a rebondi Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu qui s’est désolé du néo-colonialisme ambiant, empêchant la liberté de manœuvre de l’Afrique face à ses propres problèmes. Il va jusqu’à appuyer la réforme du Conseil de sécurité de l’organisation ounusienne, telle que revendiquée par les pays africains pour une meilleure représentation.

    Même sentiment partagé à l’endroit de l’Union panafricaine qui a du mal à assumer les grandes questions qui l’interpellent, le plus souvent négociées en dehors du continent par des pays étrangers. C’est le cas de la Libye aujourd’hui, le terrorisme meurtrier qui met à mal des pays à faibles capacités défensives ouvrant ainsi la porte à tous les interventionnismes.

    L’Union africaine, face à ces défis, donne la désagréable impression d’être paralysée par l’ampleur des défis, confinée à constater les dégâts. Le jeu souterrain de certains pays est une entrave sérieuse aux efforts communs. Sur la question sahraouie, par exemple, son silence bruyant devant les violations répétées des droits de la République sahraouie, pays membre de l’UA au demeurant, a de quoi inquiéter. Le Maroc pavoise de façon outrancière et applaudit les reniements du dernier en date, le Burkina Faso ou encore la Côte-d’Ivoire.

    Abdelmadjid Tebboune a tenu, à l’occasion de ce 33e Sommet, à rappeler la réalité du conflit qui oppose le Front Polisario à l’occupant marocain, et nous ne notons aucun rappel à l’ordre de l’organisation. C’est pourquoi, dira le Président algérien, il faut hâter la désignation d’un nouvel émissaire spécial de l’Onu, qui a d’ailleurs en charge le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental. Faut-il, pour autant, que le Maroc arrive, 40 ans après ladite « marche verte » d’occupation, à faire accréditer ses thèses ? Ou bien alors c’est être dupe de croire qu’il est le seul à vouloir faire croire à la légitimité de son occupation de l’ancienne colonie espagnole ?

    Si le soutien de la France à la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental n’est pas nouveau pour une foule de raisons, c’est aussi une façon d’exprimer son hostilité à l’Algérie qui soutient le droit des peuples à l’autodétermination. De là à voir la main des officines de l’Elysée à l’œuvre battre le rappel de ses anciennes colonies, il n’y a qu’un pas qu’invite à franchir justement cette hostilité de la France coloniale.

    En effet, Abdelmadjid Tebboune a eu à rappeler la souveraineté pleine et entière dans ses relations avec la France. La dernière sortie en date qui a défrayé la chronique, c’était lors de son investiture à la magistrature suprême. Les accents nationalistes de chacune des interventions du nouveau Président algérien irritent les lobbies dans la sphère politique française. Comment alors lui faire payer ses « outrecuidances », si ce n’est à monter son vieux rival maghrébin qui a profité, depuis plus de 10 ans, d’une diplomatie laissée en jachère par un Président omnipotent et impotent ! Cyril Ramaphosa , qui prend la relève du général égyptien Al Sissi , aura fort à faire dans la mise au goût du jour des principes d’émancipation de pays africains sous domination coloniale.

    L’Afrique du Sud est connue pour son soutien sans faille à la cause sahraouie dans tous les forums. D’ores et déjà, le Président sud- africain prend les devants en appelant, pour le mois de mai prochain, à une réunion portant résolution des conflits en Afrique du Sud. Il aura toute l’année 2020 à mettre en pratique l’agenda politique : « Faire taire les armes », et économique par la réactivation efficiente de la Zone de libre-échange continentale (Zlec).

    Abdelmadjid Tebboune a voulu, lors de ce 33e Sommet d’Addis-Abeba, montrer la voie quant aux mesures à prioriser pour le développement, thème de ce forum africain des chefs d’Etat et de gouvernement, en lançant l’Agence algérienne de coopération internationale à vocation africaine.

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 11 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Algérie, Abdelmajid Tebboune, UA, Afrique, France françafrique,

  • Financement de Kadhafi : Rebondissement dans le camp Sarkozy

    Soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, pour alimenter la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, un proche collaborateur de l’exprésident français a été mis en examen vendredi, pour « association de malfaiteurs ».

    Pour « association de malfaiteurs », l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, a été mis en examen vendredi 31 janvier, dans l’enquête sur des soupçons de financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par feu Mouammar Kadhafi, apprend-t-on.

    Thierry Gaubert, 68 ans est soupçonné d’avoir touché des fonds provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qui auraient pu alimenter la campagne de Nicolas Sarkozy. Le virement aurait été fait par une société appartenant à Ziad Takieddine qui ne serait rien d’autre qu’un intermédiaire entre les ex-alliés.

    Les juges enquêtent depuis avril 2013 sur la rude affaire Sarkozy formulée par des ex-dignitaires libyens. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens ».

    Ce noir chapitre de Sarkozy n’est visiblement pas encore achevé. L’ex-secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant et Eric Woerth, l’ancien trésorier de la campagne ont également été mis en examen.

    La cour d’appel de Paris, saisie par Nicolas Sarkozy, doit examiner en mars sa requête d’annulation de sa mise en examen.

    La Tribune des lecteurs, 7 fév 2020

    Tags : France, Sarkozy, Kadhafi, Libye, financement illicite,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 février 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Sommet de l’Union africaine

    Le Secrétaire général est revenu à New York, après être allé ce week-end à Addis-Abeba, où il a assisté à la trente-troisième Assemblée de l’Union africaine (UA).

    Hier, le Secrétaire général a pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture officielle. Il a déclaré aux dirigeants africains réunis que le partenariat stratégique des Nations Unies avec l’Union africaine est d’une importance capitale. Il a fait remarquer qu’il existe désormais des liens plus étroits entre l’ONU et l’UA, fondés sur des valeurs communes, le respect mutuel et des intérêts communs, avant d’exprimer sa profonde conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains.

    Samedi, il a assisté à un petit déjeuner sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Il a souligné à cette occasion qu’en Afrique, l’accès des filles à l’éducation et aux soins de santé continue d’augmenter, tandis que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent de devenir entrepreneurs. Toutefois, a-t-il ajouté, les progrès ne sont toujours pas à la hauteur des engagements pris lors de la Conférence de Beijing en 1995.

    Lors d’une conférence de presse samedi, le Secrétaire général a parlé de la Libye, du Sahel, du Coronavirus et du Soudan du Sud. Il a lancé un appel passionné aux dirigeants du Soudan du Sud en leur disant: « Vous n’avez pas le droit de prolonger la confrontation alors que votre peuple souffre tant. Il est temps pour les dirigeants sud-soudanais d’accepter de coopérer et de mériter les gens merveilleux qu’ils ont. »

    Le Secrétaire général a également participé à la réunion des chefs d’État et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, au cours de laquelle les situations au Sahel et en Libye ont été discutées. Soutenir la paix et la stabilité en Libye et au Sahel est une priorité pour les Nations Unies et l’Union africaine, a-t-il déclaré aux membres du Conseil. Il a également défini un cadre pour assurer une plus grande coordination des efforts déployés en Libye par l’ONU et l’UA.

    Nous avons publié ce week-end plusieurs notes sur les réunions bilatérales du Secrétaire général avec des dirigeants africains.

    Pakistan

    Le Secrétaire général sera la semaine prochaine au Pakistan, où il prendra la parole à la Conférence internationale sur les 40 ans d’accueil des réfugiés afghans au Pakistan, qui est organisée par le Gouvernement pakistanais et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Il se réunira également avec des responsables pakistanais de haut niveau.

    Dimanche, le Secrétaire général arrivera à Islamabad, où il tiendra des réunions bilatérales avec le Premier Ministre Imran Khan et le Ministre des affaires étrangères Makhdoom Shah Mahmood Hussain Qureshi, avant de prendre la parole lors d’un événement sur le développement durable et les changements climatiques.

    Lundi, le Secrétaire général prendra la parole à la Conférence internationale, en même temps que le Haut-Commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi. Il participera à une table ronde de haut niveau et à d’autres événements de cette Conférence. Le Secrétaire général, le Haut-Commissaire et le Ministre des affaires étrangères s’adresseront également à la presse. Le Secrétaire général rencontrera aussi le Président du Pakistan, Arif Alvi, dans la journée de lundi.

    Mardi, le Secrétaire général sera à Lahore, où il rencontrera des étudiants et participera à un événement sur la campagne de vaccination contre la poliomyélite au Pakistan. Il se rendra également à Kartarpur pour visiter un site saint, Gurdwara Darbar Sahib Kartarpur.

    Le Secrétaire général sera de retour à New York mercredi 19 février.

    Syrie

    L’ONU reste profondément alarmée par la sécurité et la protection de plus de trois millions de civils se trouvant à Edleb et dans les régions environnantes, dont plus de la moitié sont des personnes déplacées, alors que l’on continue de recevoir des informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements en Syrie.

    Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a confirmé qu’au moins 49 civils, dont 14 femmes et 17 enfants, avaient été tués dans des incidents survenus entre le 1er et le 5 février. En janvier, le même Bureau a confirmé qu’au moins 186 civils, dont 33 femmes, 37 garçons et 30 filles, avaient été tués.

    Depuis le 1er décembre, quelque 689 000 civils ont été déplacés en raison des hostilités, dont environ 80% de femmes et d’enfants. Cela représente une augmentation de plus de 100 000 civils en moins d’une semaine.

    Au cours du week-end, la pluie, la neige et les températures glaciales dans le nord-ouest de la Syrie ont aggravé les conditions de vie déjà difficiles des personnes déplacées et des communautés d’accueil. Parmi les personnes les plus touchées figurent les personnes hébergées dans des camps, des établissements informels ou des bâtiments inachevés.

    Les priorités urgentes pour l’aide à fournir sont la nourriture, les abris, l’eau et l’assainissement, l’hygiène, la santé, l’éducation et la protection. La communauté humanitaire dispose d’un plan opérationnel pour répondre aux besoins d’un maximum de 800 000 personnes dans le nord-ouest de la Syrie sur une période de six mois et il faut 336 millions de dollars pour le mettre en œuvre.

    Libye

    La première série de pourparlers de la Commission militaire mixte libyenne (5+5), qui avait débuté le 3 février, s’est achevée samedi après-midi à Genève.

    Dans un communiqué de presse, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé sa gratitude aux deux parties pour leur venue à Genève, pour avoir respecté sérieusement les responsabilités qui leur avaient été confiées ainsi que pour l’esprit professionnel et positif qui a caractérisé leurs discussions.

    La MANUL prend note du consensus existant sur l’importance de maintenir la trêve annoncée le 12 janvier dernier, de la nécessité de respecter celle-ci et de s’abstenir de la violer. Alors que les deux parties ont convenu de la nécessité de poursuivre les négociations afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu global, la MANUL a proposé le 18 février 2020 comme date de démarrage d’un nouveau cycle de pourparlers à Genève de la Commission militaire mixte 5+5.

    Coronavirus

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé aujourd’hui qu’elle convoquait demain, à Genève, un forum mondial sur la recherche et l’innovation pour mobiliser une action internationale contre le coronavirus. Une équipe d’experts envoyée en mission préparatoire vient d’arriver en Chine, pour jeter les bases d’une plus grande équipe internationale.

    L’OMS s’emploie également à doter les laboratoires de la capacité de diagnostiquer rapidement les cas. Jusqu’à présent, l’agence a envoyé des kits de diagnostic dans 14 pays et a identifié plus de 160 laboratoires dans le monde qui sont dotés de la bonne technologie pour diagnostiquer le coronavirus.

    L’agence a indiqué qu’il y a eu jusqu’à ce jour 40 235 cas de coronavirus en Chine et 909 décès. En dehors de la Chine, il y a 319 cas répartis sur 24 pays, dont un qui a été mortel. L’OMS a indiqué que la tendance générale n’avait pas changé, 99% des cas signalés étant en Chine, dont la plupart sont bénins. Environ 2% sont des cas mortels, ce qui est encore trop, a souligné l’OMS.

    OMS

    Aujourd’hui, l’OMS et la Fondation pour l’innovation de nouveaux tests diagnostics ont annoncé un nouvel accord de collaboration pour renforcer le diagnostic médical et la surveillance des maladies dans les pays pauvres en ressources.

    Les défis sanitaires mondiaux tels que la nouvelle flambée de coronavirus en cours démontrent que sans ces éléments essentiels, nous ne pouvons espérer promouvoir la santé, assurer la sécurité du monde et aider les personnes vulnérables, a déclaré le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

    Cet accord de collaboration stratégique sera mis en œuvre sur une période initiale de cinq ans.

    AIEA

    Aujourd’hui, à Vienne, plus de 57 ministres et plus de 2 000 experts réunis au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont adopté une déclaration visant à renforcer la sécurité nucléaire mondiale et à contrer la menace du terrorisme nucléaire et d’autres actes malveillants.

    Dans la déclaration, les États membres de l’AIEA réaffirment les objectifs communs de non-prolifération nucléaire, de désarmement nucléaire et d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et reconnaissent que la sécurité nucléaire contribue à la paix et à la sécurité internationales.

    La Conférence se poursuit jusqu’à vendredi. Plus d’informations sont disponibles en ligne.

    Légumineuses

    C’est aujourd’hui la Journée internationale des légumineuses, également connues sous le nom de légumes secs.

    Les légumineuses sont remplies d’éléments nutritifs et ont une teneur élevée en protéines, ce qui en fait une source idéale de protéines, en particulier dans les régions où la viande et les produits laitiers ne sont pas physiquement ou économiquement accessibles. Les légumineuses peuvent également contribuer à l’atténuation des changements climatiques en réduisant la dépendance à l’égard des engrais synthétiques utilisés pour introduire l’azote artificiellement dans le sol.

    Vous pouvez en apprendre davantage sur les légumineuses en visitant le site Web de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Tableau d’honneur

    Nous remercions l’Autriche et la Croatie pour leurs paiements complets au budget ordinaire de l’ONU. Cela porte à 44 le nombre total d’États Membres qui se sont entièrement acquittés de leurs dus.

    ONU Media

    Tags : Pakistan, Sommet Union Africaine, Syrie, légumineuses, Libye, coronavirus, OMS, AIEA,

  • La Guinée Bissau selon le ministère marocain des affaires étrangères (document confidentiel)

    En octobre 2014, un mystérieux hacker a réussi à pirater des comptes de responsables de la diplomatie et des services secrets du Maroc. Parmi les documents confidentiels qu’il a publié sur la toile, un courrier de Moha Tagma, l’ambassadeur du Maroc à Abuja. A l’époque, il était le « monsieur Afrique » du Ministère marocain des affaires étrangères.

    Dans ce courrier, il dresse un portrait très peu flatteur de la Guinée Bissau. Voici son texte:

    ——– Message d’origine ——–
    De : Moha Tagma <m.ouali.tagma@gmail.com>
    Date : 22/10/2013 12:50 (GMT+00:00)
    A : Mohammed sitri <sitri@maec.gov.ma>
    Objet : GUINEE BISSAU</sitri@maec.gov.ma></m.ouali.tagma@gmail.com>

    Guinée Bissau

    La Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise, depuis son indépendance le 10 Septembre 1974 connaît une instabilité chronique et une succession de Coups d’Etat et des retours épisodiques a l’ordre constitutionnel qui ne durent guère que quelques années.

    Cette situation assez atypique par rapport a la sous région de la CEDEAO trouve son origine dans la période post- guerre de libération. Les guérilleros du PAIGC, mouvement de libération fondé par Amilcar Cabral, n’ont en réalité jamais déposé les armes même après l’indépendance.

    Le pays est devenue depuis ces dix dernières une plaque tournante pour le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine et à destination de l’Europe.

    La Guinée Bissau, qui a une frontière commune avec le Sénégal a également pendant longtemps abrité les indépendantistes Casamançais, région du sud du Sénégal ou un mouvement indépendantiste, le MFDC, a mené des actions armées contre l’armée sénégalaise.

    Le pays est actuellement dirigé par un Président intérimaire, M . Manuel Serifo Nhamadjo après un Coup d’Etat militaire qui a interrompu le processus électoral organisé après le décès du Président Malam Bacai SANHA. Les résultats ayant donné la victoire à l’ex Premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en exil au Portugal, ont été contestés par l’ex Parti au pouvoir ( PAIGC).

    Des nouvelles élections sont prévues le 24 Novembre 2013. La CEDEAO, l’Union Européenne et les Nations Unies font pression pour que les élections aient lieu à la date prévue.

    Le financement, soit 20 Millions de Dollars sera assuré par les pays de l’Union Européenne et par la CEDEAO.

    Le Sénégal met cependant un veto à ce que Carlos Gomes Junior puisse se présenter en raison du soutien affiché qu’il apporte au mouvement séparatiste Casamançais.

    Le Portugal et les autres pays lusophones, l’Angola notamment, sont des parties prenantes incontournables dans tout ce qui concerne la Guinée Bissau.

    Tags : Maroc, Guinée Bissau, Angola, Portugal, Casamance, CEDEAO,

  • La Guinée avant qu’Alpha Condé ne trahisse l’esprit d’Ahmed Sékou Touré

    Quand la Guinée dit « non » au Général (1)

    La Guinée est un territoire colonial qui a fait peu parler de lui jusque dans les années 1940. En 1945, des émeutes éclatent à Conakry à l’occasion d’élections municipales. Une bonne partie des mécontents sont persuadés que le scrutin est truqué. Ce soulèvement, maté par la force, indigne Ahmed Sékou Touré, engagé dans la vie syndicale de son territoire. En 1946, ce dernier ce rend au Congrès de Bamako et participe à la naissance du RDA. Mettant à profit son réseau de connaissances au sein du milieu syndical guinéen, Sékou Touré fonde le Parti démocratique de Guinée (PDG), section locale du RDA. Devenu vice-président en 1957, ce leader politique déjà reconnu n’entend pas rompre totalement avec la France, mais souhaite
    affirmer la personnalité politique de la Guinée et plus largement du continent africain.

    Les élections organisées dans le cadre du référendum doivent se tenir à Conakry le 2 octobre 1958. Voter « non » reviendrait à disposer immédiatement de l’indépendance. Tandis que l’ensemble des territoires français se prononcent massivement pour le « oui » (2), la Guinée rejette le projet gaullien par près de 95% des suffrages. Théoriquement, et sur le plan juridique, rien n’empêche la Guinée de demander son indépendance immédiate. Ce droit lui est d’ailleurs reconnu par la Constitution de la Ve République adoptée le 4 octobre. La volonté du gouvernement français de préserver ses intérêts sur le continent est cependant plus forte.

    A ce moment, Jacques Foccart est déjà le conseiller particulier du président en matière africaine. Ancien résistant, spécialisé dans le « renseignement et l’action » pendant la guerre, spécialiste dès 1947 des affaires africaines au RPF (Rassemblement du peuple français), parti gaulliste, Foccart est prêt à mener une guerre subversive en Guinée afin de protéger les intérêts français sur place, et de prévenir toute velléité d’indépendance de la part des États voisins. Maurice Robert, son interlocuteur et ami à Dakar (3), est chef de poste au SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage). Il est un des artisans de la campagne de déstabilisation qui vise à prouver aux territoires africains encore sous tutelle qu’hors de la France, il n’y a point de salut. Dès lors, les services du SDECE, aidés par le haut-commissaire de l’AOF Pierre Messmer, s’emploient à étouffer l’économie guinéenne. De la fausse monnaie sort des imprimeries du SDECE et inonde la Guinée. Messmer dépêche également des militaires à Conakry afin de s’emparer du trésor du gouvernement de Guinée : le pays n’aura donc pas de budget pour sa première année d’indépendance ! Dans le même temps, le personnel administratif et militaire français quitte le pays en trois mois seulement emportant tout le matériel possible. Avant de partir, des colons français, planteurs pour la plupart, saccagent le matériel agricole ainsi que les plantations qu’ils abandonnent. Enfin, la Guinée demande officiellement à la France la signature d’un accord d’association (9 octobre 1958) comme elle en avait le droit. Bien entendu, l’ancienne métropole fait la sourde oreille. Qu’à cela ne tienne, Sékou Touré, qui déclarait en août 1958 que la Guinée préférait « la pauvreté dans la liberté plutôt que la richesse dans l’esclavage » (4) , n’hésite pas à mettre en œuvre une diplomatie ambitieuse et à solliciter l’aide technique et financière de l’URSS et de la Chine, geste lourd de conséquence en période de guerre froide… (5)

    Sur le plan politique, Maurice Robert active un réseau d’« honorables correspondants » visant à fortifier l’opposition à Sékou Touré. Il est également sommé d’organiser sur place des « postes de liaison et de renseignement » (PLR) qui finissent par quadriller un certain nombre d’États africains francophones au moment de l’indépendance. Officiellement, ces PLR visent à organiser les services de renseignements des « jeunes » États proches de la France. Officieusement, ils servent une stratégie d’isolement de la Guinée.

    En somme, l’exemple guinéen pose de façon très claire les bases de ce qui devient progressivement le système « françafricain ». Celui d’une ingérence de la France dans les affaires internes d’un État officiellement indépendant par activation de réseaux interpersonnels. Cette politique de réseautage est mise en œuvre par les agents des services de renseignement français (le SDECE et ses antennes sur place), en lien avec des leaders politiques locaux ou étrangers hostiles au régime visé. Tout ceci se fait en marge des institutions « officielles » de l’État et accorde à la cellule africaine de l’Élysée, et tout particulièrement à son responsable, Foccart, un pouvoir considérable. L’enjeu semble déjà clair : il s’agit de préserver à tout prix les intérêts économiques et politiques de la France qui fait de l’Afrique son domaine d’intervention régalien, mieux, une affaire présidentielle. Avec la marche vers les indépendances au cours des années 1959-1960, tout se passe comme si la métropole souhaitait partir pour mieux rester.

    (1) Kaba Lansiné, Le « non » de la Guinée à De Gaulle, Paris, éd. Chaka, 1990.

    (2) La colonie « modèle » de Côte-d’Ivoire voit le « oui » l’emporter à 99,9% des suffrages exprimés, meilleur score de l’AOF, mais résultat pour le moins suspect…

    (3) Maurice Robert a combattu en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale sous les couleurs de la France libre. En 1947, il rencontre Jacques Foccart, un des artisans de la création du RPF que ce dernier tente d’implanter solidement en Afrique.

    (4) Discours prononcé par Ahmed Sékou Touré le 25 août 1958. Destiné au président du Conseil De Gaulle, ce document a été remis par Sékou Touré à Jacques Foccart qui n’a pas cru bon de le présenter au Général. Ceci explique en partie la fureur de De Gaulle qui découvre alors un discours bien loin de la marque d’indéfectible attachement à la France à laquelle il s’attendait. Le texte est écrit dans un style plein de retenue, mais annonce clairement la volonté de la Guinée de marcher sur la voie de l’indépendance.

    (5) Camara Sylvain S., La Guinée sans la France, Paris, Presses de la FNSP, 1976.

    Extrait du livre « La « Françafrique » : entre mythe et réalité », de Benoît Beucher

    Tags : Guinée Conakry, Ahmed Sékou Touré, Alpha Condé, françafrique,

  • Union africaine: bataille en coulisses pour le leadership de la ZLECA

    Bien que les questions de sécurité devraient dominer les pourparlers à Addis-Abeba, les délégations ministérielles se sont concentrées vendredi sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et n’étaient pas d’accord sur qui allait devenir le futur secrétaire général de l’organisation.

    « Nous avons décidé que le Secrétariat de la ZLECA serait situé à Accra, mais maintenant nous devons trouver un leader », a déclaré un ministre des Affaires étrangères à quelques mètres de l’entrée de la salle Nelson Mandela du Centre de conférences de l’Union africaine. .

    En d’autres termes, l’Union africaine (UA) n’a pas encore pourvu le poste et est peut-être loin de trouver le candidat idéal.

    Réunies à huis clos en Conseil exécutif, les délégations ministérielles africaines ne se sont pour l’instant pas mises d’accord sur qui sera le futur secrétaire général de l’organisation en charge de la coordination de la mise en œuvre de l’accord.

    Selon nos informations, il y avait de nombreuses applications parmi lesquelles choisir. Quelque 120 personnes ont posé leur candidature avant que le groupe ne soit réduit à six candidats. Après une nouvelle série de pourparlers, le pool a été réduit à trois candidats: une personne de la République démocratique du Congo, une seconde du Nigéria et une troisième d’Afrique du Sud. Un candidat du Cameroun a été éliminé, bien que le pays ait réussi à obtenir un de ses ressortissants un siège au futur Conseil de paix et de sécurité.

    Hégémonie sud-africaine?

    À ce stade, le processus est au point mort et la tension monte d’un cran. Plusieurs délégations ont estimé qu’il était de mauvais goût que deux des trois candidats restants – à savoir le Congolais et le Nigérian – soient présentés par des pays qui n’ont pas encore ratifié le traité de la ZLECA. « C’est vraiment étrange, mais cela fait partie du jeu: n’importe quel Africain peut postuler », a commenté un chef d’agence de l’UA.

    Si la non-ratification est considérée comme un désavantage, le demandeur sud-africain semble avoir un avantage sur les deux autres.

    «Tout ce que le Nigéria avait à faire était de ratifier le traité», a déclaré un ministre. «Le message que le Nigeria a envoyé leur complique les choses. Ils ont fermé leurs frontières avec le Bénin et le Niger et veulent maintenant être les champions du libre-échange. . », A déclaré un autre diplomate dans le doute.
    Sauf que tout n’indique pas Pretoria comme la favorite. Certains pays membres craignent que l’Afrique du Sud ne devienne trop influente sur le continent. Cyril Ramaphosa, du pays, occupe déjà la présidence tournante de l’UA en 2020 et a récemment intégré la troïka de l’UA sur la question du Sahara occidental.

    The Africa Report, 10 fév 2020

    Tags : Afrique, Union Africaine, zone de libre-échange continentale africaine, ZLECA, Afrique du Sud, Sahara Occidental,

  • L’Algérie, 2ème puissance militaire en Afrique. Le Maroc, 6ème

    Dans un article intitulé Puissance militaire africaine (2020), le site Global Fire Power classe les pays du monde selon la puissance de leur armée. Pour cela, il se base sur 50 indicateurs pour classer les armées de 138 pays, dont 35 d’Afrique. « La liste de GFP utilise plus de 50 facteurs dans notre formule interne pour déterminer le score de l’indice de puissance d’une nation donnée («PwrIndx»). Cela donne le classement final tout en permettant aux nations plus petites et plus avancées technologiquement de rivaliser avec les plus grandes et les moins développées », indique GFP.

    Un seul pays africain figure dans le Top 10 des armées les plus puissantes. Voici les 6 armées les plus puissantes du continent :

    Pays                                                  Indice de puissance

    1-Egypte                                           0.1872

    2-Algérie                                           0.4659

    3- Afrique du Sud                           0.4985

    4-Nigeria                                          0.6485

    5-Angola                                           0.8379

    6-Maroc                                             0.8408

    L’Egypte est le seul pays africain qui figure dans le Top 10 des plus puissantes armées du monde, en se positionnant, avec un score de 0,1872, au neuvième rang mondial, devant le Brésil.

    Tags : Maroc, Algérie, armée, puissance, Afrique, Global Fire Power,

  • Rapport fuité de la CAF souligne les irrégularités financières

    Un groupe de travail conjoint de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF) souhaite enquêter sur un certain nombre de transactions financières effectuées par la CAF, après qu’un audit a mis en évidence des sujets de préoccupation, rapporte la BBC. Il est rapporté que le Groupe de travail envisage d’étendre la portée de l’audit pour inclure 2013/14, ainsi que le manque de documentation concernant les transactions financières avant 2015. Les domaines de préoccupation devraient comprendre:

    • Paiements financiers effectués entre la CAF et la société française de marketing Lagardère;

    • Paiements effectués par le fonds de développement FIFA Forward et la CAF aux 54 associations membres et six syndicats de zone d’Afrique;

    • Allégations de mauvaise gestion et de détournement de fonds liés au Centre d’excellence de la FAC à Mbankomo, Cameroun;

    • Transferts bancaires frauduleux présumés.

    Il est entendu que les conclusions de l’audit, contenues dans un rapport de 55 pages compilé par PricewaterhouseCoopers (PwC), mettent en évidence un certain nombre de paiements irréguliers, y compris les frais funéraires. Il est entendu qu’un autre sujet de préoccupation mis en évidence dans le rapport concerne les relations de la CAF avec la société française Tactical Steel.

    L’accord avec la société française n’est pas mentionné sur le site Internet de la CAF, mais aurait été conclu peu de temps après qu’Ahmad Ahmad est devenu président de la CAF en 2017. L’assistant personnel d’Ahmad, Loic Gerand, est un vieil ami de Romuald Seiller, le propriétaire de Tactical Steel, rapporte la BBC. Ahmad fait actuellement l’objet d’une enquête par les autorités françaises, qui est également suivie par la commission d’éthique de la FIFA.

    « Les changements structurels entrepris par la CAF ne seront pas déraillés par des reportages trompeurs dans certains médias », lit-on dans une déclaration de la CAF. « Le Comité exécutif des FAC se réserve le droit de poursuivre tous les auteurs de réclamations fausses et non fondées dans les médias et les réseaux sociaux ».

    Le communiqué indiquait qu’une réunion était prévue le 14 février pour mettre en œuvre les changements structurels recommandés dans la feuille de route de la CAF 2020/2021. Le communiqué reconnaît que «30 ans de gestion désuète et patriarcale au sein de la CAF ont entraîné d’importantes lacunes à tous les niveaux des opérations […] Il ne serait pas réaliste de prétendre que ces changements structurels peuvent tous se produire en quelques semaines. Au contraire, le Comité exécutif est pleinement déterminé à réaliser cette ambition au cours de son mandat. »

    Tags : FIFA, CAF, Ahmad Ahmad, vol, détournement, corruption,

  • Guerre larvée entre Emmanuel Macron et Tayip Erdogan

    ANALYSE – La France face à la Turquie, de la Syrie au Sénégal

    – En Turquie, la France n’a commencé à faire l’actualité que lorsque des voix d’opposition [à la Turquie] se sont élevées de la part de François Hollande et de son successeur, Emmanuel Macron.

    Ümit Dönmez | 10.02.2020

    De Akın Özçer

    AA – Istanbul

    La France, on se souviendra, en se plaçant sous la tutelle militaire américaine en Syrie, avait apporté son soutien aux YPG, branche syrienne du groupe terroriste PKK, dissimulée sous l’étiquette des « Kurdes syriens » et des « Forces démocratiques syriennes» (FDS). La France s’est fermement opposée aux opérations antiterroristes de la Turquie, en particulier aux opérations « Rameau d’olivier » et « Source de Paix ». A cette époque, le président François Hollande, aussi bien que son successeur Emmanuel Macron, avaient tenté de dissimuler à la communauté internationale, l’aspect hostile envers la Turquie de cette politique, en dissociant du PKK, les YPG qu’ils considèrent comme des alliés contre Daech.

    En réalité, cette séparation PKK/YPG constatée au niveau de l’État français n’avait guère d’importance pour le public, du fait du grand soutien des médias français, notamment du journal Le Monde, qui est le plus lu à l’étranger, pour la rébellion du PKK dans le Sud-Est [de la Turquie]. L’animosité envers la Turquie se dissimulait sous celle envers le gouvernement de l’ « islamiste Erdogan ». Pour cette raison, bien que la tentative de coup d’État du 15 juillet contre le pouvoir détesté [par ces leaders français] soit une attaque directe à la démocratie, il n’a pas été condamné par les pays démocratiques comme il aurait dû l’être, notamment par la France, mais à demi-mot. Après un certain temps, après le début des gardes à vue et arrestations des comploteurs du coup d’État, les flèches des critiques se sont orientées vers ce pouvoir détesté. Faisant partie des médias internationaux guidés par les États-Unis, les médias français n’ont pas hésité à déclarer les putschistes « victimes », et même à défendre les putschistes jugés. Ainsi, Le Monde a véhiculé le point de vue de Melek Çetinkaya, la mère de Furkan Çetinkaya, condamné pour ses activités au sein de l’organisation terroriste FETO, avec la signature de Marie Jégo et le titre « Lettre d’Istanbul ».

    Les positions de la France et des médias mainstream décrites ci-dessus, en raison de leur similarité avec la politique publique de l’administration américaine et de l’État profond américain, n’ont pas été beaucoup discutées au sein de notre opinion publique [en Turquie, ndlr]. Au premier plan, se tenaient nos relations qui se dégradaient progressivement avec les États-Unis, la seule superpuissance mondiale mais aussi un «État voyou» dans le contexte du droit international. La France n’est apparue au premier plan que lorsque des voix d’opposition [à la Turquie] se sont élevées de Hollande et de son successeur, Macron. La France, malgré l’insuffisance de ses forces, poursuit une politique dans notre région, hostile à la Turquie, et similaire à la politique française de la Première Guerre mondiale.

    – Main dans la main avec la Grèce en Méditerranée orientale

    Après l’opération Source de Paix, à laquelle elle s’est opposée, la France a perdu sa présence militaire dans l’est de l’Euphrate en raison des circonstances, et a même dû renoncer à ses ambitions historiques qui semblaient exister sur la Syrie qui était restée sous son mandat jusqu’en 1946. Mais avec la dissolution du corridor du terrorisme par les opérations turques à sa frontière sud, et dans la continuité géographique de cette région, en Méditerranée orientale, la France, avec la Grèce et l’Autorité chypriote grecque, adopte une attitude visant à restreindre la [zone de] juridiction maritime de la Turquie [soit sa zone économique exclusive (ZEE), ndlr]. Dans ce contexte, la France s’oppose au protocole d’accord signé entre la Turquie et le gouvernement légitime de la Libye, le Gouvernement d’entente nationale (GNA), sur la délimitation des zones de la juridiction maritime des deux pays. Il n’est pas surprenant que la France, qui a joué un rôle majeur dans l’intégration de la Grèce à la CEE en 1981, alors qu’elle n’était pas prête, adopte une politique pro-hellénique, mais il est déraisonnable de soutenir un plan qui exclurait arbitrairement le pays avec le plus long littoral (1577 km) en Méditerranée. cela n’a pas de sens; surtout si l’on prend en compte les importantes relations économiques et commerciales de la France avec la Turquie.

    Cependant, le président Macron n’a pas hésité à réitérer le soutien de Paris au Premier ministre grec Mitsotakis, qu’il a accueilli à l’Élysée la semaine dernière. Il a également annoncé qu’un « partenariat stratégique de sécurité » serait établi entre les deux pays, et que la France augmenterait également sensiblement sa présence maritime dans la région [en Méditerranée orientale, ndlr]. Dans un premier temps, il a envoyé le porte-avions français Charles de Gaulle dans la région.

    – Accuser la Turquie sur la Libye

    La France et la Grèce, comme on le sait, soutiennent le légionnaire Khalifa Haftar, qui s’est rebellé contre le GNA malgré l’accord politique libyen et la résolution 2259 du Conseil de sécurité de l’ONU. La principale cause au soutien de la Grèce à Haftar est qu’il a promis de déchirer l’accord signé avec la Turquie, s’il arrive au pouvoir. Toutefois, non seulement pour la Turquie, mais également pour la Libye, cet accord rend obsolète les limitations de leur[s zones respectives de] juridiction maritime. C’est une indication significative de la façon dont un putschiste qui veut le pouvoir est prêt à abandonner les intérêts nationaux de son pays au profit de ceux qui l’aident.

    Le président Macron ayant également d’autre motivations pour soutenir Haftar, lors d’une conférence de presse conjointe avec Mitsotakis, a accusé la Turquie de contrevenir aux engagements pris lors de la Conférence de Berlin. La justification, comme mentionnée dans un article du journal Le Monde sur le sujet, serait que les Rafale français auraient découvert l’envoi par la Turquie de véhicules blindés à Tripoli. Macron, qui a interprété les décisions prises à la Conférence de Berlin, en particulier la décision de ne pas être partie prenante dans le conflit militaire, comme si la partie agressive [Khalifa Haftar et ses milices, ndlr], en violation de la résolution 2259 du Conseil de sécurité des Nations Unies, était l’égal du gouvernement légitime, et il a accusé le président Erdogan de ne pas tenir sa promesse de Berlin, en livrant des véhicules blindés au gouvernement légitime, alors que Haftar violait le cessez-le-feu.

    Le Monde, dans son article sur le sujet, affirme que la Turquie aurait installé un système de défense aérienne à l’aéroport de Mitiga à Tripoli et qu’à Misrata, elle aurait fait tomber un drone des Émirats Arabes Unis (EAU). S’il y a du vrai dans ces informations, ce que fait la Turquie, c’est, conformément à la résolution 2259 du Conseil de sécurité de l’ONU, soutenir le GNA, le gouvernement légitime libyen, qui est attaqué. Ainsi que Macron veut l’imposer, se tenir à égale distance de l’un qui est légitime et de l’autre qui est coupable, n’est rien d’autre qu’agir essentiellement en faveur de l’agresseur. C’est exactement ce que fait la France.

    Emmanuel Macron, sur la base des informations du renseignement, a également accusé la Turquie d’avoir envoyé environ deux mille mercenaires en Libye. Selon Paris, ce sont des terroristes qui menacent la sécurité de l’Europe et de la plupart de ses anciennes colonies du Sahel. Il est ridicule que la France puisse affirmer que la Turquie soutiendrait le terrorisme, alors que la France présente comme son « vrai allié » les YPG, la branche [syrienne] du PKK, dont la nature terroriste ne laisse aucun doute. Basée sur la désinformation d’un soutien présumé à Daech, cette politique ne peut générer pour seul résultat, l’opposition de la Turquie et la détérioration des relations bilatérales de façon irréparable.

    – L’Ouverture de la Turquie à l’Afrique

    La France attribue le soutien implicite qu’elle a apporté à Haftar, à l’affirmation que celui-ci aurait mené une guerre efficace contre Al-Qaïda et les organisations terroristes affiliées à Daech, contre lesquelles la France lutte dans la plupart de ses anciennes colonies des pays du Sahel, avec ou sans frontières avec la Libye. Le fait que la France associe [injustement] la Turquie à des organisations terroristes « djihadistes » indique peut-être, et il est impossible de le savoir, que l’Élysée cherche à nuire à la politique africaine d’Ankara, dont elle surveille de près son « Ouverture à l’Afrique » et en particulier à ses anciennes colonies de population musulmane, avec 41 ambassades [de la Turquie] en Afrique et les activités intenses de l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) ainsi que [les nombreux vols vers l’Afrique] de Turkish Airlines.

    Dans ce sens, le fait que Le Monde ait accordé une large place à la visite d’Erdogan au Sénégal est intéressant. Dans l’article d’analyse signé par Marie Lechapelays, il est souligné qu’Ankara poursuit depuis longtemps une politique active d’ouverture à l’Afrique et que la porte de cette ouverture est le Sénégal. Notant la prise en charge par la Turquie de projets d’infrastructure au Sénégal, tels que la construction du centre de conférence Abdou-Diouf, très important pour le président sénégalais Macky Sall, du Dakar Arena, et de l’Hôtel Radisson à Diamniadio, ainsi que la gestion de l’Aéroport Blaise Diagne, il est souligné, comme le dit le Professeur Oumar Ba, que les valeurs culturelles communes rapprochent les deux pays. Selon Ba, ​​le rapprochement de la Turquie à l’Afrique est aussi, à un certain degré, un résultat de son éloignement de la perspective de [son éventuelle adhésion à] l’Union Européenne.

    En somme, il est clairement constaté que la France poursuit une politique hostile relativement importante vis-à-vis de la Turquie qu’elle voit comme un concurrent sérieux en Afrique. Il n’est pas du tout rationnel d’essayer, comme les Etats-Unis et certains pays européens, de maquiller cette politique sous la forme d’une opposition au gouvernement au pouvoir en Turquie. Parce que la vérité est évidente.

    [Akın Özçer, diplomate turc retraité, est auteur de « ETA artık yok” (« ETA n’est plus », Décembre 2018), “Çoğul İspanya: Anayasal Sistemi ve Terörle Mücadele Modeli” (« L’Espagne plurielle: Son modèle institutionnel et son modèle de lutte contre le terrorisme », 2006), et de “Euskal Herria: İspanya Siyasi Tarihinde Bask Milliyetçiliği” (« Euskal Herria: Le nationalisme basque dans l’histoire politique espagnole », 1999)

    Source : Anadolou, 10 fév 2020

    Tags : France, Turquie, Macron, Erdoga, Libye, Syrie, terrorisme,