Catégorie : Monde

  • 33e Sommet UA : Allocution de Moussa Faki Mahamat

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Excellence Monsieur le Président,

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement et Chefs de délégations,

    Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

    Mesdames et Messieurs les Ministres,

    Distingués Invités de l’Union Africaine,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est avec un réel plaisir que je vous souhaite la bienvenue dans ce creuset de l’unité africaine où nous bâtissons collectivement, année après année, l’avenir de l’Afrique. Je voudrais en même temps saisir l’occasion pour vous adresser mes souhaits sincères d’une heureuse année, pour vos Etats, pour nos peuples et pour notre Continent.

    اسمحوا لي قبل اي حديث ان اعرب عن عظيم التقدير لفخامة السيد عبد الفتاح السيسي رئيس جمهورية مصر العربية للعمل الجبار الذي قام به طيلة توليه رآسة اتحادنا السنة
    المنصرة. و انها لسانحة متميزة لاثمن عاليا طيب العمل مع فخامته و حسن تعامله معنا خدمة لقضايا القارة ولدفع مختلف مشاريعنا ذات الصبغة الاستراتيجية انني لامل ان نظل نستفيد من تجربته و حكمته في المستقبل

    I wish to congratulate His Excellency President Cyril Ramaphosa on being elected as Chairman of the Union for the current year 2020 and assure you of my full support. As we are in the Mandela Hall, the spirit of Madiba is watching over us. I imagine him telling you, Cyril, you are loyal to our struggle for Africa. You know that Africa needs leadership. I look forward to you, doing your best.

    Je saisis également cette occasion pour exprimer mes chaleureuses félicitations au Premier ministre de l’Ethiopie, Son Excellence Dr. Abiy Ahmed, pour sa distinction par le prestigieux Prix Nobel de la Paix, édition 2019.

    Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs,

    L’année qui vient de s’achever n’a pas été une année de pleine paix et d’harmonie dans le monde. Celle qui s’ouvre n’annonce pas non plus que nous sommes au bout de nos peines. Elle nous appelle à la nécessité d’une constante mobilisation de toutes les énergies pour relever des défis ardus.
    Aux portes orientales de l’Afrique, la tension autour de la Mer rouge et surtout des détroits de passage de presque un tiers du commerce mondial, ne saurait nous laisser indifférents, eu égard à la gravité de ces tensions et de leur proximité avec l’Afrique.

    Ces vives tensions internationales nous rappellent la précarité du monde dans lequel nous vivons et l’inanité des engagements auxquels nous avons tous souscrits, pour préserver l’humanité des horreurs de la guerre.

    Le cas de la Palestine est celui qui illustre le mieux la fragilité des engagements internationaux. Le plan américano-israélien qualifié de «deal du siècle» conçu et élaboré en dehors de toute concertation internationale et pire encore, en l’absence des principaux concernés, les Palestiniens, est une énième violation des multiples résolutions des Nations Unies et de l’Union africaine et, un mépris supplémentaire des droits légitimes du peuple palestinien.

    Il faut craindre que ce plan censé résoudre le conflit israélo-palestinien, ne contribue au contraire, à aggraver la tension dans la région et au-delà.

    En Afrique, la persistance des foyers du terrorisme dans de nombreuses régions et leur inquiétant développement a rappelé, à la conscience africaine et internationale, que ce cancer est loin d’avoir été éradiqué. L’hydre est toujours là, en éveil actif, menaçant d’effondrement certains Etats. Il a pris pied dans les profondeurs du Continent, bien au-delà de ses foyers traditionnels, comme l’atteste les crimes odieux commis par des groupes terroristes sur les populations civiles au Mozambique, en Tanzanie et à l’Est de la RDC, où les principales victimes de la barbarie sont les femmes et les enfants.

    La Corne de l’Afrique, le Sahel et le bassin du lac Tchad sont aujourd’hui en guerre, une vraie guerre où des militaires et civils, meurent par dizaines, presque toutes les semaines. Des milliers d’enfants ont vu leurs écoles fermées, soit parce qu’elles sont détruites, soient parce que maîtres et écoliers se sont trouvés obligés de fuir.

    Dans la riposte à cet ennemi particulièrement sanguinaire et aveugle, le déficit de solidarité africaine est déconcertant. Comment échapper à l’insoutenable questionnement sur nos silences au sujet de la situation de ces pays frères ? Pour parler sans détours, en dehors des pays victimes eux-mêmes, du Rwanda et de l’annonce de la CEDEAO, aucun autre Etat africain, à notre connaissance, y compris ceux de notre Union qui disposent d’importants potentiels économique, financier, industriel, logistique et militaire, n’a fait le geste de solidarité que les frères, en péril, sont en droit d’attendre.

    Ce déficit de solidarité agissante est l’une des grandes fragilités de nos systèmes de résistance et de nos capacités globales de résilience continentale.

    Je souhaite vivement que cette solidarité africaine soit le fer de lance de la coalition internationale pour le Sahel qui nous unit avec nos amis et partenaires dans le monde.

    Cette résilience a été mise à rude épreuve par les différentes calamités naturelles : inondations au Zimbabwe, au Malawi, au Mozambique, à Madagascar pour ne citer que ceux-là ; les invasions de criquets en Ethiopie et au Kenya et les menaces de famine dans certaines régions d’Afrique australe.

    En ce moment, comment ne pas penser, avec compassion à nos amis de la République Populaire de Chine aux prises avec la redoutable pandémie du Coronavirus, auxquels nous adressons, à nouveau, nos sentiments de solidarité pleine et entière.

    Mesdames Messieurs,

    Distingués Invités,

    Nos pays font des efforts significatifs en réponse aux attentes d’une jeunesse de plus en plus nombreuse et exigeante. Ces efforts méritent d’être maintenus et renforcés, afin d’éviter que cette jeunesse n’emprunte les chemins périlleux de l’émigration ou le refuge dans les doctrines extrémistes.

    En complément des initiatives prises par chacun de nos Etats que je voudrais saluer ici, j’entends, accorder, en concertation avec le Conseil consultatif de la Jeunesse et mon Envoyée spéciale Aya Chebbi, une attention particulière à la question dans les programmes de l’Union, à travers «l’initiative de 1 million d’ici 2021». Cette initiative que j’ai lancée en Avril 2019 vise à offrir à un million de jeunes des opportunités dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et de l’entreprenariat d’ici l’année 2021.

    L’évolution de la femme sur le Continent, qu’il s’agisse de son statut, de son autonomisation, de la parité du genre ou de la violence qu’elle subit est une préoccupation essentielle de l’Union africaine.

    L’année 2020 est une année charnière pour l’égalité des genres et la parité sur lesquelles travaille mon Envoyée spéciale Mme Bineta Diop. Nos Etats ont fourni ici beaucoup d’efforts : l’autonomisation, l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés publics, dans la chaîne de valeur agricole, les lois promulguées et les solutions proposées pour éradiquer à jamais les violences contre les femmes. Pour réussir ce combat, je souhaite travailler avec les Etats membres pour déclarer la décennie 2020-2030 celle de l’inclusion financière de la femme africaine. Les femmes demandent davantage. Je les soutiens dans cette ambition légitime!

    Mesdames et Messieurs,

    Un troisième fléau perturbe l’évolution harmonieuse de nombreux pays africains et remet en cause l’équilibre social ancestral, ce sont les conflits intercommunautaires. Ce regain de communautarisme a lui-même prospéré sur le terreau de la faiblesse de l’Etat et des facteurs amplificateurs divers.

    La dégradation des conditions climatiques et la dislocation des systèmes économiques traditionnels accroissent les compétitions pour la protection et la conquête des espaces de survie, de plus en plus en deçà des besoins de millions d’êtres humains.

    La conjugaison de ces facteurs objectifs avec les manipulations et les velléités de certaines élites d’enfourcher ces phénomènes à des fins politiciennes, tout comme le feraient selon une autre logique, les terroristes, crée les conditions de vrais désastres pour l’harmonie de nos populations. Cette problématique interpelle autant les dirigeants politiques du continent que ses universitaires, chercheurs et académiciens.

    Aux défis globaux dont les précédents ne sont que des exemples illustratifs et non exhaustifs, je voudrais ajouter deux questions spécifiques qui élargissent nos responsabilités à de nouvelles ardentes obligations. Il s’agit de la question du Sahara Occidental et celle du sort de la Libye.

    Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure préoccupant tant pour le fonctionnement de notre Organisation que pour les populations. Je suis déterminé à poursuivre mes efforts pour une mise en œuvre efficace de la décision de Nouakchott consistant à charger la Troïka d’«apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies», auxquelles les parties ont volontairement confié la recherche d’une solution durable et juste du différend.

    Sur la Libye, l’Afrique a constamment rappelé de la voix la plus audible son rejet de la solution militaire de cette crise, sa préférence pour un processus politique authentiquement inclusif, articulé sur une véritable appropriation par les libyens de leur destin national dans le cadre de leur organisation continentale.

    Je salue et soutiens la décision du Comité de Haut Niveau pour le lancement rapide d’une initiative de paix et de réconciliation en Libye en harmonie avec les décisions de la Conférence de Berlin et conformément au principe de la solution des problèmes africains par les africains, loin des ingérences extérieures, aux agendas rivaux et périlleux pour l’Afrique.

    En affirmant ces principes, nous n’avons jamais cessé de souligner que la plénitude du rôle de l’Afrique dans la recherche de solution à cette crise, n’est pas exclusive d’une coopération active et efficace avec tous nos partenaires internationaux, notamment les Nations unies.

    A l’évidence, une telle orientation ne saurait se concrétiser que si le continent est uni et parle d’une seule voix.

    Excellences,

    Mesdames, Messieurs,

    Si l’année qui s’achève a été celle des défis dont je viens de décrire prosaïquement certains, elle a été aussi, en dépit des difficultés, celle de grandes réalisations

    Dans le domaine de la paix et de la sécurité, nous avons poursuivi nos efforts, en concertation avec l’IGAD pour la consolidation de la paix et la réconciliation au Soudan du Sud, où les parties ont été vigoureusement encouragées à accélérer le processus de pacification et de réconciliation au pays. La formation d’un Gouvernement d’union nationale dans les délais impartis aux protagonistes est une exigence et une nécessité pour l’instauration de la paix.

    En Somalie, l’AMISOM, continue de se déployer dans un contexte particulièrement difficile pour combattre le terrorisme et soutenir les efforts de stabilisation et de reconstruction entrepris par le gouvernement. Je voudrais ici rendre un vibrant hommage aux membres civils et militaires de notre dispositif en place et aux pays contributeurs de troupes pour les sacrifices consentis et les résultats obtenus.

    En République Centrafricaine, nos efforts conjugués à ceux du Gouvernement centrafricain, de la CEEAC et des Nations Unies se sont intensifiés pour veiller à une application rigoureuse des accords de paix et de réconciliation. Je me réjouis de constater que les progrès sont ici significatifs, en dépit des accès de violence enregistrés ces derniers temps.
    Au Cameroun, en dépit de la tenue du dialogue politique national, la situation mérite une attention soutenue. La Commission reste disposer à l’accompagner dans le processus de consolidation de la paix et de la réconciliation.

    Au Soudan, la médiation africaine a réalisé un succès retentissant avec l’accord ayant abouti à la mise en place des institutions de la transition, notamment le Conseil souverain et le gouvernement civil, appelés à travailler en bonne intelligence. Cette expérience montre que si les Africains, en toute indépendance, s’attèlent à la solution de leurs problèmes, en bonne harmonie avec leurs partenaires internationaux, l’Afrique fait la différence.

    Les nouvelles autorités du Soudan se sont engagées dans un courageux processus de négociation avec les groupes armés Nous les soutenons sans réserve dans cette démarche et appelons la communauté internationale à redoubler d’efforts en soutien à la transition démocratique et consensuelle au Soudan. Dans cet esprit, nous invitons les Etats unis d’Amérique, à se joindre à cet effort en sortant le Soudan de la liste des Etats parrains du terrorisme.

    Mesdames et Messieurs

    Sur le chantier de la réforme, l’année 2019 a été une année de progrès significatifs. Ces progrès ont touché la restructuration et l’obligation redditionnelle de la Commission, la gouvernance et la cohérence entre les différents organes, la division du travail entre l’Union et les Communautés Economiques Régionales, la question des partenariats ainsi que la mise en œuvre du nouveau système de financement de l’Union.

    Cette recherche de l’indépendance budgétaire va de pair avec une gestion administrative et financière plus rigoureuse, laquelle s’est traduite par l’application de sanctions infligées aux responsables d’abus et d’irrégularités et par une réduction drastique du volume du budget pour 2020.

    Le troisième chantier où les progrès ont été dignes de mention est l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine. C’est un accord historique en ce sens qu’il consacre l’un des grands rêves des pères fondateurs de notre organisation et se situe au cœur des aspirations à l’intégration économique du continent.

    Le succès de ce projet-phare reste tributaire du développement des piliers de sa promotion dont le plus déterminant sont les infrastructures. Malgré les efforts fournis, un gap important reste à combler. À cela s’ajoute la libre circulation des personnes et des biens, dont le protocole n’a été signé que par 33 Etats et ratifié seulement par 4 Etats. J’exhorte les Etats qui ne l’ont pas encore fait de le faire en toute diligence.

    La vraie mission du Secrétaire général de la ZLECAf que nous devons nommer sans délais et installer dans ses fonctions sera précisément d’opérationnaliser cette grande réalisation. Je voudrais à ce niveau exprimer en votre nom notre infinie gratitude au Président du Ghana, Son Excellence Nana Akufo-Adoh qui a gracieusement offert le siège devant abriter le Secrétariat général.

    L’intégration africaine que nous voulons passe aussi par la facilité des échanges, notamment aériens. C’est pour cette raison que nous avons instauré un Marché Unique du Transport Aérien. 30 Etats se sont solennellement engagés pour sa mise en place, tandis que 18 ont décidé de le mettre en œuvre.

    Sur le plan politique, 2019 a été témoin de profondes transformations en matière institutionnelle. En 2019 et 2020, 40 élections pluralistes auront été organisées ou s’organiseront dans 31 pays du Continent.

    L’organisation des élections apaisées est un levier décisif dans nos stratégies pour une évolution sereine du Continent, d’où l’extrême importance de les conduire dans les délais et le respect des constitutions, loin de toute volonté de manipulation et de détournement de la volonté populaire. Il est grand temps qu’ici encore l’Afrique atteste d’une authentique modernité institutionnelle.

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernements,
    2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.

    L’année 2020 est également la dernière du mandat de l’actuelle commission. Nous prenons l’engagement solennel de redoubler d’efforts pour que la prochaine Commission mieux centrée, trouve une situation plus assainie et plus propice à de nouveaux exploits sur la voie tracée par l’agenda 2063, pour une Afrique pacifique, unie et prospère.

    Je vous remercie de votre aimable attention.

    Tags : Union Africaine, UA, 33e sommet, Addis Abeba, Moussa Faki Mahamat, Libye, Sahara Occidental, Maroc,

  • Sommet de l’Union africaine : l’ONU appelle à des réponses collectives, globales et coordonnées aux défis de l’Afrique

    « Depuis mon entrée en fonction, j’ai cherché à renforcer les liens entre nos deux organisations, sur la base de valeurs partagées, de respect mutuel, d’intérêts communs et, si je puis me permettre, de mon profond engagement personnel en faveur de la paix, de la prospérité et du bien-être de l’Afrique et de ma conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains », a déclaré António Guterres.

    M. Guterres a salué les efforts complémentaires des deux organisations en matière de paix et sécurité ainsi que de développement.

    Le chef de l’ONU a souhaité mettre en exergue trois défis particulièrement urgents, à savoir la paix et la sécurité, la crise climatique et l’éradication de la pauvreté.

    Faire taire les armes et imposer la paix

    Le Secrétaire général a salué les nombreux succès en matière de paix et de sécurité au cours de l’année écoulée, menés à bien à travers les efforts conjoints ONU-UA, tels que les accords conclus en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

    « Aujourd’hui, le maintien de la paix dépend de partenariats solides, « tant avec les États Membres qu’avec l’Union africaine et le renforcement continu du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine est une priorité absolue », a affirmé António Guterres.

    Il a signalé que « non seulement que la plupart des opérations de maintien de la paix des Nations Unies se déroulent en Afrique, mais également que la plupart des casques bleus sont eux-mêmes africains ».

    M. Guterres a rappelé que le maintien de la paix « dans sa forme traditionnelle » ne suffit pas là où il n’y a pas de paix à maintenir, tel que dans le Sahel.

    Lutter contre le terrorisme et donner des opportunités à tous
    « Nous avons de plus en plus besoin d’opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU », a ajouté le chef de l’ONU.

    « L’expérience du G5 Sahel et de la Somalie montre que ces opérations doivent être mandatées par le Conseil de sécurité, dans le cadre du chapitre VII de la Charte, et jouir d’un financement prévisible garanti par les contributions obligatoires », a-t-il précisé.

    M. Guterres a déploré le « manque soutien suffisant » de la communauté internationale qui laisse aujourd’hui les régions du Sahel et du lac Tchad « fragilisée par le terrorisme ».

    Face au nombre et à la complexité croissants des attaques terroristes, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il a appelé à « contribuer à bâtir des conditions propices à l’espoir et à l’accès aux opportunités pour tous pour que le peuple puisse en bénéficier entièrement ».

    Mettre fin à la crise Libyenne

    « Nous devons également mettre un terme au conflit Libyen » a lancé le chef de l’ONU, soulignant l’incidence majeure de la crise libyenne sur le Sahel et au-delà.

    « La Libye ne se serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale » a dénoncé M. Guterres.

    « Les résolutions du Conseil de sécurité, y compris sur l’embargo des armes, sont bafouées avant même que l’encre n’ait séché. C’est un scandale inacceptable », a-t-il déploré.

    « Nous avons établis hier ensemble un nouveau cadre de partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies pour une coordination étroite de nos efforts communs », a annoncé le chef de l’ONU précisant qu’il partageait les frustrations qu’éprouve l’Union africaine face à la situation qui règne en Libye depuis 2011.

    Il s’est dit encouragé par les pourparlers tenus à Brazzaville organisés par l’UA et a voué « tout son soutien » à l’organisation d’un forum de réconciliation intra-libyenne en Afrique.

    « Je continuerai d’insister que seule une solution politique, par et pour les libyens, apportera la paix en Libye et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu’aggraver la situation. Un cessez-le-feu immédiat est absolument essentiel », a martelé le Secrétaire général.

    Crise Climatique

    L’Afrique est la moins responsable du dérèglement climatique et pourtant elle est parmi les premières et plus fortement touchées, a déploré le Secrétaire général, signalant que « ses nations ont besoin d’aide pour renforcer leur résilience afin de s’adapter aux impacts inévitables à venir ».

    L’augmentation de la température en Afrique est deux fois plus importante que la moyenne mondiale.

    « Nous devons être plus ambitieux en matière d’atténuation et, surtout dans l’intérêt de l’Afrique, plus ambitieux en matière d’adaptation et de financement afin de renforcer la résilience des pays et des communautés africains et de permettre un redressement et une reconstruction efficaces », a précisé le chef de l’ONU.

    La lutte contre les risques sécuritaires liés au climat dans la Corne de l’Afrique, en Afrique centrale et au Sahel doit être une priorité, a ajouté M. Guterres.

    Éradiquer la pauvreté

    Le chef de l’ONU s’est félicité des progrès constatés à travers le continent en matière de lutte contre la pauvreté et de mise à terme de l’exclusion, notamment traduits par un meilleurs accès à l’éducation, aux services de santé, aux infrastructures de base, et une meilleure sécurité alimentaire.

    « Ces progrès sont toutefois lents et irréguliers », a néanmoins souligne le chef de l’ONU.

    Il a déploré l’impact de la globalisation inéquitable, de la corruption et des flux financiers illicites qui « privent l’Afrique de ressources essentielles pour son développement ».

    M. Guterres a affirmé qu’il comptait continuer à revendiquer « une globalisation plus juste », qui puisse bénéficies tous les peuples y compris les africains, et s’est félicité des efforts menés par divers gouvernants du continent pour contrer la corruption tout en appelant la communauté à appuyer ces efforts.

    Pour M. Guterres la promotion de l’égalité des sexes est centrale à l’éradication de la pauvreté.

    « Nous vivons toujours dans un monde dominé par les hommes et cela devra changer » a affirmé António Guterres, soulignant que la paix, la cohésion sociale et le développement durable exigent la contribution et le leadership des femmes.

    Il a souligné la responsabilité conjointe d’assurer que les femmes soient présentes autour de la table au moment des négociations de paix et a salué le Réseaux des femmes leaders africaine et l’initiative FEMWISE AFRICA pour la médiation des conflits.

    Le chef de l’ONU a également appelé à inclure les jeunes en tant qu’agents moteur du changement pour construire l’avenir, soulignant qu’ à l’occasion de son 75ème anniversaire l’ONU comptait être à leur écoute et leur porter une attention particulière.

    Tags : Union Africaine, Afrique, 33e Sommet, UA, Afrique, Antonio Guterres, ONU,

  • Bellaciao, la chanson de la liberté

    Par Jean Lemaitre

    BELLA CIAO, aujourd’hui chanté partout en Italie par le mouvement des « Sardines », en riposte aux dérives fascisantes de l’infect Salvini entraînant dans son sillage nauséabond, malheureusement, une bonne partie de la population. BELLA CIAO, chant emblématique de la résistance des partisans italiens durant la dernière guerre mondiale.

    Voici un livre bien intéressant qui se lit en moins de trois heures, où l’auteur a beaucoup investigué pour connaître les sources de cette chanson devenue hymne universel de résistance. Il a enquêté, Pestelli, tous azimuts, interrogé des témoins , épluché quantité d’archives et, au bout de son travail, n’a pas de certitude. Le plus probable, à l’origine, il y a une belle et lointaine mélodie Klezmer, qui pourrait avoir voyagé en Europe, et avoir connu, au fil des distances parcourues, des améliorations successives.

    Quant aux paroles de Bella Ciao ? Là aussi plusieurs hypothèses. Sur la même musique ont été écrites des textes qui diffèrent ; ce qui est classique, dans le registre des chansons populaires, qui se transmettent oralement, et où, au gré des circonstances, des paroles variées sont reprises sur un même air. Certains attribuent la naissance du Bella Ciao (musique) aux travailleurs des rizières. D’autres datent la chanson de la première guerre mondiale, où des paroles pacifistes auraient été dans un premier temps composées.

    Ce qui est sûr, par contre : la version connue et reprise aujourd’hui (« Una mattina mi sono alzato E ho trovato l’invasor. E se io muoio da partigiano… ») remonte aux années 1943/1944 et fut alors ainsi chantée par les partisans antifascistes.

    Pourquoi, s’interroge aussi l’auteur, Bella Ciao a survécu trois quarts de siècle, en étant retransmise de génération en génération, devenant symbole fort d’engagement démocratique, traduite et interprétée dans nombre de pays et en autant de langues ! A quoi cela tient ? A une musique mélodieuse, à l’attaque vive, et facile à mémoriser? A des paroles très poétiques et simples, qui durent dans le temps et touchent un espace élargi?

    Personnellement, je vois de nombreuses similitudes entre Bella Ciao, et le Portugais Grândola Vila Morena (de Zeca Afonso), qui servit de détonateur à la Révolution des œillets en 1974. Une musique également puisée aux sources des traditions populaires. Des paroles non pompeuses disant de manière belle et simple la nécessité de fraternité, de liberté !

    Avec ma collègue Mercedes Guerreiro, nous avons enquêté au Portugal et puis écrit un livre (réédité par les Editions OTIUM, en 2019), « Grândola Vila Morena, le roman d’une chanson ». Plus d’infos à ce propos : https://jeanlemaitre.com/232/

    Jean Lemaître

    (*) Pour toute commande de « BELLA CIAO » : www.antidote-publishers.be
    De l’artiste musicien Carlo Pestelli, éditions Antidote (*)

    10 euros, 129 pages, format poche ; traduction en français par Michèle et Nadine Rosa-Rosso

    Bella Ciao fut pour la première fois interprétée en France par Yves Montand.

    Source : Solidarité Maroc, 8 fév 2020

    Tags : Bellaciao, Italie, résistance, fascisme, dictature, despotisme, liberté,

  • Un prince saoudien paie la dot la plus chère pour une fille mauritanienne

    Un prince saoudien a remis un million de dollars « un milliard de centimes » à une artiste mauritanienne appartenant à une famille célèbre, après l’avoir admirée lors d’une cérémonie organisée dans un hôtel à Marrakech, selon ce que Taqadoumi a révélé mardi dernier.

    Le site a souligné que ses sources privées ont confirmé qu’un prince saoudien a payé un million de dollars en tant que douaire d’un artiste mauritanien d’une famille célèbre qu’il a rencontrée lors d’une fête dans la ville de Marrakech et l’a admirée, où sa mère et sa sœur étaient avec elle et ont organisé une rencontre avec la famille de la jeune fille qui a refusé la proposition du prince saoudien d’épouser leur fille parce qu’elle était jeune et ne l’a pas fait. Elle se marie avant et est fiancée à un parent.

    Le site Web susmentionné a confirmé que le prince avait fait pression sur la famille de la jeune fille pour qu’elle accepte son mariage avec leur fille, ce qui les a amenées à lui demander un million de dollars en dot, mais la surprise est que le prince a accepté le paiement du montant requis, l’a transféré sur le compte de la mère de la jeune fille au Maroc et a conclu le mariage samedi soir dernier.

    Source

    Tags : prince, Arabie Saoudite, mariage, femme mauritanienne, beauté,

  • L’Europe et son secret de polichinelle

    Le président français Emmanuel Macron et ses partenaires européens, notamment l’Allemagne et l’Italie se sont réunis dernièrement à Berlin. Ils ont les yeux braqués sur la Libye dans le cadre d’une vision plus globale intégrant tout le Continent africain.

    La parution du phénomène de la migration, la crise financière qui secoue le monde occidental est une conséquence directe des graves perturbations qui secouent les deux régions limitrophes de l’Europe, à savoir le Maghren et le Sahel. Les Américains, les Français, les Britanniques et autres Russes, tentent de coordonner avec l’Algérie pour contrôler au mieux la situation qui, si on n’y prend pas garde, pourrait se transformer en menace d’ordre planétaire.

    Vraisemblablement satisfaits de la stabilité de l’Algérie face à un Mali et une Libye en guerre, les grands de ce monde construisent des scénarios divers et montent des parades aux fins de répondre aux risques présents et futurs ainsi que plans visant à faire reprendre la croissance économique chez eux.

    Dans tous leurs prévisions, les stratèges américains, britanniques et autres, omettent un point très important ou alors pensent tellement bien le «gérer» qu’ils ne le font pas figurer sur leurs plans de batailles. Le point en question est un pays de près de 40 millions d’habitants connu par les activités terroristes de ses ressortissants en Europe et au Proche Orient et son trafic de drogues.

    Il est protégé par une puissance européenne qui s’est porté en premier défenseur de ses aventures expansionnistes dans la région et sa politique de répression contre la population du Sahara Occidental et il est souvent décrit comme « meilleur allié de l’Europe » au Maghreb.

    Il se trouve, cependant, qu’il y a un lien direct entre ce pays et la situation dans la région. Selon les différents rapports de l’ONU et des organisation de lutte contre le trafic de stupéfiants, le Maroc est premier exportateur de cannabis. Celui-ci transite par le Sahel et enrichit les chefs terroristes. Le rapport est également dans le fait que les milliards de dollars de la drogue sont gérés à partir du Maroc, sans que les autorités de ce pays ne bougent le petit doigt pour arrêter les chefs du cartel du kif qui alimentent les organisations terroristes du Sahel. Mais là est un secret de polichinelle…

    Tags : Sahel, terrorisme, Maroc, trafic de drogues, cannabis, France, Europe. Libye,

  • La France pille encore l’Afrique en 2019 : chaque année 440 milliards d’euros de taxes !

    « Je suis d’une génération qui ne dit pas aux Africains ce qu’ils doivent faire. » — Emmanuel Macron, 2017

    Le masque est tombé, lorsqu’une jeune fille africaine, l’interroge lors d’un forum public au Burkina Faso, sur la présence de l’armée française en Afrique… Macron répond alors hystériquement:” qu’ils (les africains) devraient applaudir les soldats français dans les rues africaines.

    Les Allemands se mêlent du franc CFA , et les plumes se délient ces jours-ci…

    Un journal économique allemand accuse la France de piller chaque année 440 milliards d’euros aux africains à travers le Franc CFA. (Franc pour les colonies françaises en Afrique)

    « Le gouvernement français recueille auprès de ses anciennes colonies chaque année 440 milliards d’euros de taxes. La France repose sur les recettes venant d’Afrique, pour ne pas sombrer dans l’insignifiance économique ».

    Et aussi…Pour justifier sa présence militaire, pour contrôler le sous-sol très riche en matières premières, dans toute l’Afrique La France crée des conflits, sous de bannières purement ethniques et religieux dans l’ombre évidemment.

    Rappelons que sur son territoire Européen, la France n’a pas de ressources en matières premières, pour faire fonctionner son industrie et son économie…

    La déstabilisation de ses anciennes colonies africaines, reste son nerf de guerre, avec l’assentiment, voir la complicité des chefs de tribus africaines, des USA, et leurs affidés, et bien sur les membres de l’onu de l’otan, l’Union Européenne…

    La France divise les africains dans ses armées, avec la manipulation des masses, par que sont les médias français et faux médias africains, comme jeune Afrique et tous les médias et les ” intellectuels, qui se font les relais de l’AFP Agence France Presse, organe qui dicte sa désinformation, sa propagande impérialiste, ce que les africains et le reste du monde doit comprendre concernant l’Afrique et la France …

    La France est dans ces pays pour :

    1. Liban: Pétrole et gaz naturel

    2. Mali: Or, pétrole et uranium

    3. Irak: Pétrole

    4. Syrie: Gaz, pétrole

    5. Tchad: Pétrole et uranium ..

    Mais officiellement sous le fallacieux prétexte, de combattre des groupes armés venus de Libye, pour qui, cette même France fourni les armes…

    Rebecca Bourahla

    Algérie Network

    Tags : France, Afrique, françafrique, pillage, spoliation, colonialisme,

  • CAF : Ahmad Ahmad, l’ami du Maroc, dans la tourmente

    Il vient de toucher une belle somme d’argent pour avoir donné au Maroc le feu d’organiser le championnat de futsal dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Mais, apparemment, son esprit corrompu va au-delà de la simple complicité avec Rabat. Une enquête interne menée par le cabinet d’avocats PWC a révélé des malversations de plusieurs millions de dollars.

    Selon le site Inside World Football, « Les premiers rapports de l’audit indépendant des finances de la Confédération africaine de football (CAF) pour la période 2017 à 2019 semblent être la dynamite attendue depuis longtemps qui explose à la fois le mandat du président de la CAF, Ahmad Ahmad, ainsi que nombre de ses lieutenants les plus proches ».

    Ce rapport « ne peut être comparé qu’aux crimes contre l’humanité », a déclaré l’ancien membre du comité exécutif de la CAF Musa Bility. Il parlait d’un « vol en plein jour de la CAF et de l’avenir du football des Africains » avec « des dizaines de millions » dépensés – en grande partie en espèces – sans aucune pièce justificative.

    Il pointe également du doigt d’autres fédérations nationales africaines qui n’ont pas utilisé toute l’étendue de leurs pouvoirs pour exiger des comptes complets à l’Assemblée générale de la CAF 2019 qui, selon lui, aurait montré qu’il était impossible de cacher les dépenses inexpliquées de millions de dollars. «Je suis fermement convaincu que l’Assemblée générale de la CAF peut avoir commis un crime et avoir manqué à ses devoirs en acceptant que de tels comptes lui soient présentés de manière aussi désinvolte.»

    Beaucoup de blâme est jeté à la porte de la FIFA, et son président Gianni Infantino, dont il dit que la crédibilité est maintenant remise en question pour avoir permis « à ses lieutenants de confiance et aux membres du Conseil de la FIFA de piller ouvertement l’organisation… L’histoire se rappellera comment Infantino s’est donné la peine d’utiliser la FIFA et ses organes pour protéger les mêmes personnes qui ont maintenant tordu les bras du jeu africain. »

    Plus en détail, Bility, qui a vu une copie du rapport, a déclaré: «Des dépenses ont été engagées pour payer les dépenses des épouses des responsables de la CAF, les funérailles des membres de la famille et même le mariage d’une fille d’un haut fonctionnaire de l’Exco de la CAF. Le rapport d’audit, brillant par sa clarté, montre un crime manifeste, le blanchiment d’argent, le vol, la destruction de pièces justificatives officielles pour couvrir leur piste d’audit et l’abus de pouvoir. »

    Le mandat d’Ahmad au sein des FAC a été controversé et parfois brutal – sur les plans politique, commercial et social. Il a politiquement renvoyé quiconque a contesté son autorité, a dépensé l’argent des CAF comme s’il s’agissait de son propre argent, a été accusé de multiples actes de corruption autour de l’attribution de contrats commerciaux, en plus d’être sous le feu de plusieurs chefs d’accusation de harcèlement sexuel contre des femmes au sein de l’organisation des CAF – des femmes qui se sont manifestées et ont porté plainte, mais sur lesquelles la FIFA d’Infantino a agi de façon honteuse. Les accusations de harcèlement sexuel à elles seules auraient dû suffire pour que la FIFA suspende immédiatement Ahmad en attendant l’enquête.

    Insideworldfootball a d’abord dévoilé les allégations de corruption et de harcèlement sexuel présumées d’Ahmad en mars et avril 2019. Les preuves étaient claires, les plaintes ont été déposées auprès des enquêteurs déontologiques de la FIFA, mais Ahmad et ses hommes de main n’ont pratiquement pas été obstrués.

    Avec Inside World Football 

    Tags : Maroc, FIFA, CAF, Ahmad Ahmad, corruption, détournement, malversation, PWC,

  • Niger : 6 personnes tuées par Boko Haram à Diffa

    AA/Niamey/Kané Illa

    Au moins six personnes ont été tuées, dans la nuit de vendredi à samedi, dans une attaque attribuée à Boko Haram à Diffa, au sud-est du Niger, a appris Anadolu de sources locales concordantes.

    « Six personnes, dont trois frères, ont été tuées dans l’attaque perpétrée la nuit dernière dans le village de Gogone situé à quelque 3 kilomètres au sud-est de la commune rurale de Toumour, dans le département de Bosso », a rapporté le mouvement de la société civile « Urgence Diffa » dans un communiqué diffusé samedi sur sa page Facebook.

    « La situation sécuritaire dans la région de Diffa reste très fragile au regard de la fréquence des attaques et enlèvements des groupes terroristes », a ajouté la même source.

    Joint par Anadolu, Lawan Boukar, correspondant local de la radio « Studio Kalangou » a confirmé l’attaque.

    Aucune déclaration officielle n’a été faite sur cette attaque et aucune partie ne l’a encore revendiquée samedi à 14h30 GMT.

    Cette attaque est la deuxième attribuée à Boko Haram enregistrée dans la région de Diffa depuis le début de la semaine.

    Dans la nuit de lundi à mardi, au moins trois personnes avaient été tuées et deux autres blessés dans une attaque contre des camps des déplacés dans les localités de Makintari et Kangouri.

    La région de Diffa est confrontée, depuis février 2015, aux attaques du groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria. Dès les premières attaques un état d’urgence a été instauré dans la région et est toujours en cours.

    Anadolou

    Tags : Niger, Boko Haram, terrorisme, Sahel, Barkhane, Mali,

  • Le « plan de paix » de Trump assigne aux Palestiniens un rôle d’esclaves sécuritaires

    Des lignes directes peuvent être observées entre « le Deal du siècle », les accords d’Oslo et leur mise en œuvre frauduleuse, qui a conduit à la création d’enclaves palestiniennes distinctes.

    La métaphore humiliante – mais juste – de l’Autorité palestinienne en tant que « sous-traitant » des agences de sécurité israéliennes est révolue. Maintenant, elle doit laisser place à celle de « l’esclave de la sécurité d’Israël » : c’est ce que le plan nommé d’après Donald Trump exige du pseudo-Etat palestinien.

    « Le Deal du siècle » piège les dirigeants palestiniens dans les sections sur la « sécurité », simplement parce qu’elles sont basées sur la logique de la coordination de la sécurité avec Israël à laquelle les dirigeants de l’Autorité Palestinienne (AP), notamment le Président Mahmoud Abbas, ont adhéré pendant de nombreuses années, et ce ouvertement.

    Les dirigeants de l’AP ont justifié cela comme une mesure vitale pour progresser vers un État indépendant, sur la base de leur interprétation naïvement positive des accords d’Oslo au début et d’un raisonnement sans fondement plus tard. Cette persévérance est précisément ce qui a permis aux hauts responsables du Fatah et à leurs associés de devenir une nomenklatura (une classe restreinte qui lègue son statut dominant et ses privilèges à ses enfants) et de mener une vie confortable – dans certains cas avec ostentation – sous la botte israélienne et avec le patronage d’Israël.

    Mises à part les tactiques diplomatiques habituelles et les critiques envers les institutions des États arabes, musulmans et neutres, cette nomenklatura n’a pas de plan solide en réserve contre les dangers immédiats et à long terme du plan Trump. Les services de sécurité palestiniens ont été formés pour opérer contre leur propre peuple, pas pour le défendre contre les attaques des colons ou les raids nocturnes de l’armée. Même si c’est une société qui n’est pas très forte pour garder les secrets, il est difficile d’obtenir beaucoup d’informations des Palestiniens sur les détails de la coopération sécuritaire entre l’AP et Israël (rappelons que le Hamas a accusé l’AP d’aider Israël à assassiner les cadres de la Résistance), mais le désir de l’establishment sécuritaire israélien de la préserver montre à quel point il l’apprécie.

    La nomenklatura et la coordination sur les questions de sécurité vont de pair et sont interdépendantes. La nomenklatura s’est tellement habituée à son style de vie qu’il est difficile d’imaginer qu’elle y renonce. Et même si elle essayait de le faire, il est difficile de voir comment elle pourrait regagner la confiance de la population palestinienne – qui a maintenant été complètement brisée –, même si Abbas a ordonné l’arrêt de toute coopération en matière de sécurité aujourd’hui. Et le fait même qu’il soit sincère est loin d’être une certitude. Dans les cercles de sécurité israéliens, qui sont en contact constant avec les Palestiniens, le sentiment est qu’il ne fera rien de tel, et que ce ne sont que de vaines rodomontades.

    Rétablir la confiance du public palestinien dans son leadership revient à passer de la « coordination sur les questions de sécurité » à un plan de « rébellion civile non armée » (semblable à ce qui a été proposé il y a quelques années par Qadura Fares, membre du Fatah poussé à la marge par Abbas). Il est également essentiel de rétablir cette confiance pour espérer mettre un terme aux appels à la lutte armée qui couvent dans des organisations comme le Hamas, le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, ainsi que parmi les partisans du Fatah et la jeunesse.

    Les dirigeants palestiniens qui veulent bloquer le plan Trump doivent convaincre leur peuple qu’il ne doit pas se contenter d’une réponse pavlovienne d’attaques armées contre des Israéliens (armés et non armés). Après tout, l’expérience des 20 dernières années montre que les actions armées facilitent simplement la poursuite des saisies de terres colonialistes par Israël et affaiblissent le peuple dépossédé.*

    Mais lorsque les gens sont frustrés, désespérés et sceptiques quant aux motivations de leurs dirigeants, il est plus facile pour quelques individus de déclencher une bombe près d’une source que les colons ont l’intention de voler aux Palestiniens que de conduire 20 000 personnes à des pique-niques de masse tous les vendredis près des sources des villages palestiniens que les colonies ont accaparé – avec l’aide de l’administration civile israélienne.

    Méthodes dictatoriales

    En tant qu’ « esclave de la sécurité » d’Israël, la future entité palestinienne est également obligée par le plan Trump d’instituer le type d’oppression dictatoriale familière dans certains États arabes. Selon la section très détaillée sur la sécurité, lors des négociations que le plan prévoit de mener entre Israël et les Palestiniens, « les parties, en consultation avec les États-Unis, s’efforceront de créer des mesures initiales acceptables concernant des critères de sécurité acceptables pour l’État d’Israël et en aucun cas moins rigoureux que les paramètres utilisés par le Royaume hachémite de Jordanie ou la République arabe d’Égypte (selon ceux qui sont les plus stricts). »

    Certaines de ces méthodes dictatoriales sont déjà utilisées en Cisjordanie et à Gaza. Elles ne garantissent pas tant la sécurité que le statut privilégié des nomenklaturas (y compris celle du Hamas).

    Le récit trompeur d’Israël est visible dans à ligne du plan. Si le plan parvenait un jour sur une autre planète, les lecteurs y concluraient qu’Israël est un pays faible et persécuté qui a la chance d’avoir la protection de la plus grande superpuissance morale du monde, tandis que les Palestiniens seraient à l’origine de tous les problèmes (d’accord, l’Iran aussi), et qu’ils concoctent sans relâche des complots terroristes sans aucune raison. Les lecteurs extra-Terrestres concluraient également que les Palestiniens ont beaucoup d’armes dangereuses et sophistiquées pour menacer le petit Israël sans défense et malheureux.

    Le plan, bien sûr, ne reconnaît pas l’existence de l’occupation, sans parler de la nature colonialiste de l’État d’Israël qui a dépossédé le peuple palestinien de sa patrie.

    Mais le plan des exigences de sécurité imposées aux Palestiniens – un plan qui est tellement direct et explicite que cela en devient écœurant – ne reflète pas seulement la « vision » de droite de Benjamin Netanyahou. Il est naïvement erroné de considérer le soutien de Benny Gantz et d’Ehud Barak au plan comme rien d’autre qu’une manœuvre électorale. Comme Barak l’a dit dans Haaretz, le plan « satisfait tous les besoins de sécurité d’Israël ».

    Comme son prédécesseur Yitzhak Rabin (qui s’attendait à ce que l’AP ne soit pas entravée par la Haute Cour et le groupe de défense des droits B’Tselem), Barak a également exprimé son espoir ou son attente, à la fin des années 90, que les dirigeants palestiniens sauraient opprimer efficacement leur propre peuple. Le soutien de Gantz et Barak au projet de Trump est authentique : l’annexe sur la sécurité du plan Trump reflète ce à quoi plusieurs générations de responsables de la sécurité israéliens – qui sont également devenus des dirigeants politiques civils – ont œuvré.

    Rabin et Peres ne soutenaient pas le droit palestinien à l’autodétermination au point de devenir un État indépendant. Le deuxième paragraphe du plan Trump, intitulé « Oslo », rappelle que Rabin « envisageait que Jérusalem demeure unie sous la domination israélienne, avec l’incorporation à Israël des parties de la Cisjordanie ayant de grandes populations juives et de la vallée du Jourdain ; le reste la Cisjordanie, avec Gaza, deviendrait soumise à l’autonomie civile palestinienne dans ce qui serait, selon ses mots, ‘moins qu’un État’. La vision de Rabin était la base sur laquelle la Knesset a approuvé les accords d’Oslo, et elle n’a pas été rejetée par la direction palestinienne à l’époque. » Ici, l’auteur du plan Trump dit la vérité.

    Contrairement à la légende, les accords d’Oslo n’ont pas fait d’un « Etat » le point final des étapes graduelles du plan. Le mot « occupation » n’était pas non plus mentionné dans les documents de « paix » de Peres et Rabin.

    En fait, dans la lettre humiliante que Yasser Arafat a été contraint d’écrire à Yitzhak Rabin (le 9 septembre 1993), il a promis que les Palestiniens renonceraient à l’usage « de la terreur et d’autres actions violentes » (propos se référant au soulèvement populaire de la première Intifada). C’est comme si la source du problème n’était pas la violence des armes et la bureaucratie du régime d’occupation israélien, mais plutôt la réponse palestinienne. En échange de cette humiliation, Rabin a déclaré qu’Israël reconnaissait l’OLP comme le représentant du peuple palestinien.

    La différence d’aujourd’hui est qu’il y a 27 ans, de nombreux partisans du Parti travailliste et du parti Meretz reconnaissaient le caractère dangereux et immoral de l’occupation et soutenaient la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Comme les Palestiniens, ils voulaient croire à la « dynamique » positive des accords d’Oslo et considéraient le document comme une marche vers un État palestinien authentique. Pendant trop longtemps, ils ont ignoré les nombreuses preuves contenues dans les accords et le processus de mise en œuvre, qui indiquaient on ne peut plus clairement que le contraire était vrai.

    Des conditions draconiennes

    Un élément de preuve était et reste la vallée du Jourdain. Le nombre de Palestiniens là-bas (environ 80 000, y compris à Jéricho) est à peu près le même qu’en 1967, après que des centaines de milliers de personnes ont fui et ont été expulsées pendant la guerre des six-Jours. En d’autres termes, les nombreuses étapes mises en œuvre par Israël pratiquement depuis le début, inspirées du plan Allon, ont atteint leur objectif et empêché que la communauté palestinienne se reconstitue.

    Ces mesures ont été mises en œuvre avant les accords d’Oslo et affinées par la suite : désigner de vastes régions comme zones de tir militaires ou réserves naturelles, bloquer l’accès aux terres agricoles près du Jourdain, saisir les sources d’eau et assécher les sources utilisées par les Palestiniens, harceler les bergers et les agriculteurs, confisquer et tuer les moutons, prononcer des interdictions de construire, empêcher les connexions aux réseaux d’eau et d’électricité, et souvent démolir les bâtiments résidentiels et les infrastructures.

    À tout cela, ces dernières années, s’est ajoutée la violence croissante des avant-postes de bergers israéliens (colonies sauvages) qui, avec l’aide de l’armée israélienne, chassent les Palestiniens de leurs terres. Peu de gens pourraient résister à ces conditions draconiennes, si bien que contrairement au reste de la Cisjordanie, le nombre de Palestiniens dans la vallée du Jourdain a en fait diminué.

    La vallée du Jourdain est riche en eau, et les forages israéliens y détournent une grande partie des réserves d’eau vers les colons et leur agriculture d’exportation intensive ; cela se fait au détriment de l’eau potable pour les Palestiniens et de leur agriculture. Mais malgré les incitations financières, les Israéliens ne sont pas très enclins à vivre dans la chaleur extrême de la vallée du Jourdain, de sorte que leur nombre là-bas (environ 11 000) n’a pas beaucoup augmenté non plus. L’annexion de la vallée du Jourdain au prétexte de considérations sécuritaires permettrait à Israël de détourner de grandes quantités d’eau – équivalant à près d’un tiers de la quantité consommée par tous les Palestiniens de Cisjordanie – au profit d’autres Israéliens.

    Bien qu’il s’agisse du plan Trump, « le Deal du siècle » n’est pas stupide. Il manifeste effectivement de l’ignorance et un mépris caractéristique pour les faits, il parle d’une manière néocolonialiste condescendante de la « croissance », rappelant les rapports des agences internationales de développement. Et cela montre beaucoup d’astuce – comme les déclarations soigneusement parsemées çà et là sur la façon dont il sera bon pour la Jordanie et toute la région qu’Israël contrôle la vallée du Jourdain et protège ainsi le royaume hachémite des éléments hostiles.

    Des lignes directes peuvent être observées entre le plan Trump et les accords d’Oslo et leur mise en œuvre frauduleuse, qui a conduit à la création d’enclaves palestiniennes dans l’immensité de

    la zone C de la Cisjordanie, et pour laquelle, avant même Trump, Israël avait promis de créer une « contiguïté des transports ». Pour exactement cette raison, ce serait une erreur de rejeter le plan de Trump comme une simple aide amicale à Netanyahou ou quelque chose de forcément voué à l’échec. Tout comme les accords d’Oslo, « le Deal du siècle » pourrait réussir précisément parce qu’il correspond si parfaitement au projet colonialiste israélien.

    NdT

    Je récuse ce paragraphe : la résistance armée est le seule voie pour libérer la Palestine, à condition d’être sérieuse et non un simple moyen d’obtenir des concessions ; la Résistance a échoué jusque-là car elle n’était pas exclusive, le Hamas aspirant à remplacer le Fatah dans son rôle de sous-traitant d’Israël ; le Hezbollah a montré la voie à suivre.

    Tlaxcala, 4 fév 2020

    Tags : Palestine, Etats-Unis, Israël, Donald Trump, Netanyahu, deal du siècle, Proche Orient,

  • Julian Assange est sorti de l’isolement à la prison de Belmarsh

    Australian Associated Press (AAP)

    Traduit par Le Grand Soir

    Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a été sorti de l’isolement dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh après une série de pétitions de son équipe juridique et de ses codétenus, indique son organisation.

    L’Australien est détenu presque au secret avec de sévères restrictions à l’accès de visiteurs dans la prison de Belmarsh près de Londres depuis avril, alors qu’il attend son procès d’extradition vaers les USA qui doit commencer le 24 février.

    L’ambassadeur de Wikileaks, Joseph Farrell, affirme que l’Australien de 48 ans a été transféré vendredi de l’aile médicale où il était à l’isolement à une autre aile avec 40 autres détenus.

    Il affirme que cette avancée a eu lieu après que son équipe juridique et trois pétitions distinctes de détenus au gouverneur de la prison ont déclaré que son traitement était injuste et inéquitable.

    Après des réunions entre les autorités de la prison, l’équipe juridique d’Assange et les détenus, il a été transféré.

    « Ce transfert est une énorme victoire pour l’équipe juridique d’Assange et pour les militants qui insistent depuis des semaines pour que les autorités de la prison mettent fin au traitement punitif d’Assange », a déclaré M. Farrell à l’AAP.

    Assange doit être jugé le mois prochain pour déterminer s’il doit être extradé vers les USA, où il est accusé de 17 chefs d’accusation d’espionnage et d’un chef d’accusation de complot pour intrusion informatique.

    Les accusations portent sur des allégations selon lesquelles Assange aurait tenté d’aider l’ancienne analyste du renseignement de l’armée des USA Chelsea Manning à protéger son identité numérique alors qu’elle accédait à des fichiers classifiés du Pentagone sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan.

    WikiLeaks a contribué à la publication de milliers de ces fichiers, dont certains ont révélé des crimes de guerre usaméricains dans les deux pays. Son cas est largement considéré comme un test décisif pour la protection des sources des journalistes.

    M. Farrell a déclaré que le transfert d’Assange hors de l’isolement après neuf mois est une petite victoire étant donné qu’il n’a toujours pas accès à ses avocats.

    Lors d’une récente audience de gestion de l’affaire, l’avocate Gareth Pierce a déclaré que l’équipe de défense n’avait eu droit qu’à trois heures avec Assange pour discuter de l’affaire.

    « Il se voit toujours refuser un accès adéquat à ses avocats, comme l’a reconnu le juge lors d’une audience de gestion de l’affaire au tribunal de Westminster », a déclaré M. Farrell.

    « Et les militants continuent d’insister sur le fait qu’Assange ne devrait pas être en prison du tout, et encore moins dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. »

    Tlaxcala, 6 fév 2020

    Tags : Julian Assange, Wikileaks, Royaume Uni, Etats-Unis, torture,