Catégorie : Monde

  • Iran-USA : Tout est bien qui donc finit bien ?

    Cinq jours seulement après le raid aérien américain qui a coûté la vie à Qassem Soleimani et à ses accompagnateurs irakiens, et peu de temps après son enterrement, les Gardiens de la révolution ont lancé des missiles balistiques sur deux bases américaines en Irak, l’une située dans la province d’el-Anbar et l’autre dans Irbil.

    La télévision iranienne a prétendu que ces tirs ont fait 80 morts et plusieurs dizaines de blessés dans les rangs des soldats américains, une information que personne n’a dû prendre au sérieux, peut-être pas même en Iran.

    Comme ces missiles ont parcouru une longue distance avant d’arriver en vue de leurs cibles, les systèmes de défense américains n’ont dû avoir aucune difficulté à les intercepter, pour ceux qui sont arrivés sur leurs objectifs ou dans leur proximité.

    Le jour d’Algérie, 10 jan 2020

    Tags : Etats-Unis, Iran, Trump, Khameneï,

  • Iran, Trump: nous étions prêts à frapper. La Chambre limite ses pouvoirs de guerre

    Mais la mesure n’est que symbolique, pour la Maison Blanche elle est « ridicule »

    (ANSA) – NEW YORK, 9 JANVIER – « Nous étions prêts » à réagir et à frapper l’Iran, mais « nous n’y sommes pas allés ». Donald Trump explique à ses partisans, lors de la première réunion de 2020, ce qui s’est passé le soir de l’attaque iranienne contre deux bases militaires en Irak qui abritent des troupes américaines. Il le fait peu de temps après que la Chambre a donné son feu vert à la résolution qui limite ses pouvoirs de guerre, interdisant toute intervention en Iran sans l’approbation du Congrès.

    La mesure proposée par les démocrates a recueilli le soutien de trois républicains. Mais c’est une mesure symbolique: elle est en fait non contraignante et ne réussira guère l’examen du Sénat. La Maison Blanche rejette la mesure la qualifiant de « ridicule »: le président a « le droit et le devoir de défendre le pays et ses citoyens », a déclaré le porte-parole Hogan Gidley, qualifiant la résolution d’ »autre décision politique » des démocrates en plus de impeachment. « Les démocrates devraient être irrités par les crimes commis » par le général iranien Qassem Suleimani « et non par sa mort ». La dose de Trump à Toledo, Ohio, augmente avant que son peuple ne chante « encore quatre ans ». Après une brève interruption causée par certains manifestants démis de leurs fonctions par la suite, le président salue les forces armées américaines, les « plus fortes du monde », et définit Souleimani comme un « terroriste assoiffé de sang » qui avait visé les ambassades américaines, non seulement celle de Bagdad.

    « Quand ils m’ont parlé des 16 missiles » lancés contre les bases en Irak , nous étions prêts à partir. J’ai demandé combien de morts et de blessés il y avait, personne n’a été informé et nous n’y sommes pas allés. « Pas que je voulais y aller », explique le président . « Nos forces armées sont les plus puissantes du monde. Ceux qui nous menacent le font à leurs risques et périls », ajoute-t-il, envoyant un message indirect à l’Iran.

     Critiquant l’accord nucléaire iranien, Trump se distancie davantage de la dernière administration. « Elle poussait le monde vers la guerre – dit-il -, maintenant nous sommes sur la voie de la paix ».

    Tags : Etats-Unis, Iran, Donald Trump, Khameneï, missiles,

  • Trudeau : Selon nos informations, l’avion ukrainien a été abattu par un missile iranien

    – Le PM canadien appelle à une enquête approfondie et fiable et estime que l’incident n’était peut-être pas intentionnel

    Meher Hajbı |

    10.01.2020

    AA – Mustafa Kamel

    Le Canada possède des informations selon lesquelles l’avion ukrainien sinistré en Iran a été abattu par un missile sol-air iranien, a déclaré le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

    C’est ce qui ressort de ses déclarations lors de la conférence de presse tenue, jeudi.

    “Ce n’est peut-être pas intentionnel, toutefois il est extrêmement important de mener une enquête approfondie et fiable”, a affirmé Trudeau.

    Le Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine (CNSD) a fait avancé, jeudi, trois hypothèses expliquant la cause du crash du Boeing 737, qui se dirigeait mercredi de la capitale iranienne, Téhéran, à Kiev.

    Le CNSD a estimé qu’une frappe de missile ou une attaque terroriste figurent parmi les causes présumées du sinistre. La piste de l’explosion du moteur due à un problème technique a été également annoncée.

    L’Organisation de l’aviation civile iranienne avait déclaré, jeudi, que l’avion avait pris feu avant de toucher le sol.

    L’accident a tué les 176 passagers à bord peu après son décollage de l’aéroport international de Téhéran, à un moment où l’armée iranienne a lancé des dizaines de missiles balistiques ciblant les troupes américaines en Irak.

    L’attaque de l’Iran était une riposte à l’assassinat du chef des Forces iraniennes al-Quds, Qassem Soleimani, lors d’une frappe de drone américaine la semaine dernière.

    Parmi les victimes figuraient 82 Iraniens, 63 Canadiens, 11 Ukrainiens, 10 Suédois, quatre Afghans, trois Allemands et trois Britanniques.

    Anadolou

    Tags : Ukraine, Iran, avion, Boeing, missile, Justin Trudeau,

  • Pourquoi dit-on que Macron est homosexuel

    De nouvelles informations recueillies par des enquêteurs en ligne et publiées par Milo Yiannopoulos dévoilent que Macron est peut-être un toxicomane accro’ à une drogue dangereuse, qu’il se livre à des relations homosexuelles secrètes et aurait vu les factures de fêtes privées arrosées d’alcool payées par la banque Rothschild.

    1. Drogues

    Les e-mails ayant fuité allèguent l’existence d’une conspiration conçue pour cacher hors de vue des acquisitions de drogues par le directeur de campagne haut placé de Macron, Alain Tourret.

    Tourret a passé commande du composé chimique 3-Méthyl-meth-cathinone, aussi connu sous le nom de MMC-3, une drogue que la France classifie dans la même catégorie que l’héroïne.

    Les drogues ont été payées en Bitcoins, une monnaie cryptée, et acheminées vers des adresses gouvernementales. Les courriels expliquent que cette opération a été faite afin que s’ils se faisaient attraper, les gens de Macron puissent prétendre être les victimes d’une farce onéreuse et de mauvais goût.

    Mais les allégations d’usage de drogues dures ne s’arrêtent pas là.

    Un courriel envoyé par un homme dénommé Raphael Coulhon qui travaille étroitement avec Macron, adressé à un associé et contenant cette unique phrase, « ne pas oublier l’achat de la c.. pour le boss » semble signifier un aphorisme propre à la cocaïne, une drogue notoirement dangereuse.

    2. Homosexualité

    Emmanuel Macron aurait reçu des courriels d’un service en ligne intitulé VestiaireGay.

    La liste des abonnés doit être confirmée par l’utilisateur, signifiant qu’un farceur n’aurait pas pu inscrire Macron au service puisqu’il requiert une confirmation personnelle.

    La capture d’écran qui suit a été trouvée dans la boîte de réception de Macron.

    Il a largement été rapporté que le magazine « Closer » est en possession de clichés photographiques de Macron en compagnie d’un homme avec lequel il s’est engagé dans une relation homosexuelle. Ceci n’apaisera en rien ces rumeurs.

    3. L’argent sale des Rothschild

    Après de plus amples vérifications de la part de WikiLeaks, il apparaît que l’ancien employeur de Macron, la Banque Rothschild & Co., a payé pour ses fêtes privées imbibées d’alcool sur les Champs-Élysées. Aucun conflit d’intérêts par là, par hasard…?

    Source

    Tags : Macron, Benalla, Homosexuel,

  • L’Amérique, de l’unilatéralisme au terrorisme d’Etat : l’hyperpuissance s’affranchit du droit et de la raison

    par Abdelhak Benelhadj

    L’assassinat par un drone américain du général iranien Qassem Soleimani est un pas de plus conforme à une évolution entamée dès l’entame des années 2000, avec la réaction américaine à la destruction des Twin Tower en Afghanistan contre les talibans et en Irak contre le régime de Saddam Hussein.

    Récapitulation

    Au début des années 1990, l’effondrement de l’union Soviétique va laisser place à une « hyperpuissance » qui se pose au cœur d’une large coalition internationale dont elle prend la direction.

    L’opération « Tempête du désert » en janvier 1991 a été déployée dans le cadre d’une mission des Nations Unies avec une participation très large d’une « communauté internationale » qui admet à ce que le monde « bipolaire » est terminé.

    Ce faisant, Washington reconnaît les institutions internationales dans l’exacte mesure où elle est convaincue qu’elle en prend le contrôle avec le consentement peu ou prou du reste du monde.

    Mais dès le début des années 2000, cette conviction disparaît pour laisser place au doute. La disparition de B. Eltsine, le retour de la Russie d’un Poutine qui veut redonner à son pays une fierté perdue et l’émergence de la Chine comme puissance dominante sur le plan économique, commercial et technologique, virtuellement première à l’horizon 2030-2040, place l’Amérique sur la défensive.

    Les deux mandats Obama ne sont qu’un intermède trompeur qui cache ce que révèle la gouvernance Trump.

    De nouveau, les institutions internationales deviennent un handicape dont les Etats-Unis vont définitivement s’affranchir pour les remplacer par leur propre droit et leur propre justice auxquels, par la force, ils soumettent indifféremment adversaires et partenaires.

    L’exécution du général iranien Soleimani relève de ce droit que la Maison Blanche se donne sans en référer à personne d’autre qu’à elle-même. Pas même au peuple américain et à ses représentants.

    Non seulement les Etats-Unis ne quêtent plus l’agrément des Nations-Unies, mais en outre ils ne cherchent même plus à se poser en arbitres. « Avec nous ou contre nous » lançait en 2003 G. W. Bush à l’adresse de ceux qui s’opposaient à sa guerre en Irak, entreprise sans mandat, en dehors des Lois et Conventions internationales.

    Au bellicisme et à la mauvaise foi D. Trump ajoute un cynisme pragmatique.

    Pour contourner l’aval du Congrès, il recourt au qualificatif de « terroriste » pour désigner le général iranien afin de se couvrir juridiquement en invoquant les lois antiterroristes votées en 2001. Ces dispositions lui donnent toute liberté d’agir sans consulter le Congrès majoritairement démocrate.[1]

    Convenablement conseillé, et donc loin d’être le farfelu imprévoyant et fantasque que les médias se plaisent à décrire, D. Trump profite aussi du « flou » juridique international entourant l’usage des drones pour noyer d’éventuelles contestations dans des procédures aussi tortueuses, chronophages que dilatoires.

    Toutefois, contrairement à ses adversaires russes, chinois ou iraniens, le président américain, aussi rusé soit-il, s’imagine que la force dont il pense disposer le dispense d’intelligence.

    Stratégie contre-productive

    Depuis 1979 et la chute du Shah, les Etats-Unis commettent erreur sur erreur face à l’Iran des mollahs. Pas seulement : Washington est devenue une machine à se fabriquer des ennemis

    1.- Début décembre, des milliers de manifestants protestaient contre le régime. D. Trump avait alors accusé Téhéran d’avoir tué plus de 1000 manifestants par la répression « brutale » de la contestation qui a éclaté mi-novembre. Ce dissentiment n’est plus d’actualité grâce à l’opération américaine contre le général iranien. Cela renforce et conforte le pouvoir intérieur iranien.

    2.- La guerre qu’ils ont poussée l’Irak de Saddam Hussein à déclarer à son voisin en 1979 a renforcé Téhéran au lieu de l’affaiblir, permettant aux religieux de triompher de leurs adversaires politiques intérieurs et en consolidant leur mainmise sur la société iranienne.

    3.- En se débarrassant des Talibans en 2002, qui ont pourtant poussé les soviétiques à quitter l’Afghanistan, ils ont soulagé leurs frontières à Est. Et en détruisant S. Hussein et son régime, les Américains ont servi sur un plateau d’argent le pouvoir aux chiites irakiens qui aujourd’hui basculent dans les bras de l’Iran.

    4.- De plus, en abandonnant leurs frères syriens, les Américains mécontentent les Kurdes irakiens et perdent leur confiance. A supposer qu’ils l’aient eue un jour se souvenant d’avoir été abandonnés par B. Clinton début 1990.

    5.- Pour en revenir à l’actualité, l’attaque américaine pousse les Irakiens dans les bras de leurs voisins. Même Moqtada al-Sadr traditionnellement opposé à l’Iran se rallie à lui contre l’Amérique. Les médias ont minoré le fait que l’attaque américaine a fait d’autres victimes : c’est le cas de l’Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis. Le 4 janvier, des dizaines de milliers de personnes, dont le Premier ministre Adel Abdel-Mehdi et des chefs du Hachd, ont participé à ses obsèques.

    C’est ainsi qu’après le parlement, le gouvernement irakien réclame officiellement le départ des troupes américaines (environ 5200 soldats stationnés en Irak) ce qui ruine tous les efforts laissant accroire à une présence militaire sollicitée par Baghdad.

    Cette demande a fait immédiatement réagir D. Trump qui menace de rétorsions les Irakiens et confirme de ce fait que la présence américaine est bel et bien un acte de violence exercé sur un pays occupé contre sa volonté depuis 16 ans.

    « S’ils nous demandent effectivement de partir, si nous ne le faisons pas sur une base très amicale, nous leur imposerons des sanctions comme ils n’en ont jamais vu auparavant », a-t-il lancé.

    « Nous avons une base aérienne extraordinairement chère là-bas. Elle a coûté des milliards de dollars à construire. Nous ne partirons pas s’ils ne nous remboursent pas ! », a-t-il martelé.

    D. Trump oublie juste de préciser que les milliards de dollars dépensés sont des commandes adressées aux industries militaires américaines et n’ont que peu servi à l’Irak. N’est-ce pas après tout à cela que servent, pour l’essentiel, les guerres entreprises par les empires : créer des ennemis pour offrir des débouchés au système militaro-industriel ?[2]

    Le malheureux peuple afghan en paie le prix tous les jours depuis le XIXème siècle.[3]

    En 2017, les guerres d’Afghanistan, d’Irak et aujourd’hui de Syrie sont estimées cinq fois plus coûteuses que la première guerre mondiale, et deux fois et demie plus que la guerre du Vietnam. Les coûts, s’ils étaient consolidés, pourraient être bien supérieurs, certains chercheurs avançant des chiffres cumulés allant jusqu’à 12 000 milliards de dollars depuis 2001.

    12 000 milliards de dollars, c’est plus de 60 fois le PIB 2017 de l’Irak peuplé de 38 millions d’habitants.

    Pour le seul Afghanistan, de 2001 à 2017, les Etats-Unis ont dépensé plus d’argent que dans le plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe après 1945. Un pays détruit et des centaines de milliers de victimes : jamais, s’il l’avait voulu, Saddam Hussein n’aurait pu se prévaloir d’un tel bilan.

    Quels peuples seraient tentés après ça de supplier les démocraties qui gouvernent le monde de venir les aider à se débarrasser de leurs dictateurs?

    L’annonce du vrai-faux départ des troupes américaines d’Irak a donné lieu à des confusions dont l’administration US a le secret.

    Datée du 06 janvier une lettre a été adressée au ministère irakien de la défense l’informant du prochain départ des forces américaines. Cette lettre, démentie aussitôt par le pentagone, n’est pas venue de n’importe qui. Elle est l’œuvre du général William H. Seely III chef du commandement américain en Irak.

    Après avoir tenté à plusieurs reprises de la déclarer fausse, les autorités américaines ont été contraintes d’en reconnaître l’authenticité, mais en affirmant qu’elle a été envoyée par erreur. Pourquoi donc a-t-elle été rédigée ?

    Comprenne qui pourra

    Dans toute cette pitoyable affaire l’Europe et en particulier la France ont brillé par leur absence, leur irrésolution et leur veulerie.

    Certains membres de la coalition procèdent dans la précipitation comme le Canada au déplacement leurs effectifs. Si l’Allemagne déménage en Jordanie et au Koweit une partie de ses soldats, au demeurant peu nombreux au Proche-Orient et n’occupent pas de fonctions militaires offensives[4], la France macronienne louvoie, donne l’impression d’hésiter, parfois même de critiquer mais finit par se ranger derrière un président américain qui ne manque aucune occasion de se gausser de son homologue français tout à son image et à sa communication et qui plastronne dans le vide.

    Mardi 07 janvier, elle, proclame hautement qu’elle n’a pas l’intention de retirer ses soldats déployés en Irak. Etrange hommage rendu à la mémoire d’un Général de Gaulle, dont la France commémore cette année le 50ème anniversaire de sa mort. Oubliée la condamnation par J. Chirac (disparu il y a peu) de l’agression américaine de l’Irak en mars 2003.

    Il est vrai que ces déclarations imprudentes sont inaudibles. Les Français ont d’autres soucis, confrontés depuis plus d’un an à une crise sociale majeure aggravée par une grève générale d’une durée record de plus d’un mois qui paralyse ses réseaux de communication et trouble ses activités économiques.

    A qui profite le crime ?

    Donald Trump s’est fait beaucoup d’ennemis en très peu de temps. Il conserve cependant un ami unique, avec lequel il partage son sort et son infortune.

    Le président américain, cela n’a échappé à personne, est en année électorale et toute dramatisation qui trouble le monde est à son avantage, selon le réflexe bien connu resserrant autour des dirigeants de leur pays les peuples en guerre.

    Le problème est qu’il est en conflit larvé avec son opposition démocrate qui veut le traduire devant les tribunaux pour des faits remontant aux conditions de son élection (il s’agit notamment de l’utilisation des services de l’Etat pour pousser l’Ukraine à discréditer un des ses adversaires). Cela au point qu’il est sous le coup d’une procédure d’impeachment.

    La situation de son compère israélien est aussi grave. Netanyahu n’arrive pas à se faire réélire. Le système électoral israélien (similaire à celui que la France a connu sous la IVème République) autorise toutes les magouilles et lui permet de retarder l’échéance.

    Sa situation est d’autant plus critique qu’il est menacé par la justice de son pays qui lui demanderait aussitôt des comptes s’il cessait d’occuper ses fonctions. M. Netanyahu joue sa survie politique après avoir été inculpé de « malversation », « abus de confiance » et « corruption ».

    Lui aussi a un intérêt particulier à ce qu’un environnement de crise persiste dans la région.

    Mais derrière ces vaudevilles, il y a des enjeux autrement plus préoccupants.

    Le 04 décembre dernier Benjamin Netanyahu s’est entretenu à Lisbonne avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo pour lui demander « d’accroître la pression » sur l’Iran.

    « Le premier sujet que je vais soulever c’est l’Iran, le deuxième aussi et le troisième aussi », disait-il obsédé par ce pays, juste avant l’entretien dans un hôtel de la capitale portugaise. « Nous avons la chance que le président Trump mène une politique cohérente de pression contre l’Iran »

    « Nous voyons l’empire iranien vaciller. Nous voyons des manifestations à Téhéran, à Bagdad et à Beyrouth. Il est important d’accroître cette pression », avait-il dit à son départ pour le Portugal, affirmant vouloir prolonger avec M. Pompeo une discussion téléphonique engagée dimanche 1er décembre avec M. Trump.

    « Nous avons discuté des efforts pour contrer l’influence déstabilisatrice de l’Iran dans la région (…) et d’autres sujets liés à la sécurité d’Israël », a résumé ensuite M. Pompeo sur Twitter.

    Poker menteur

    Certes, les réseaux sionistes influents aux Etats-Unis participent de manière décisive dans ces décisions. Mais on aurait tort cependant de déduire une dépendance totale et unilatérale de Washington à l’égard d’Israël. Tous deux ont des intérêts communs et étroitement imbriqués. Ce sont ces intérêts qui priment.

    Le paysage géostratégique régional n’a pas changé depuis 2010 et le début des événements de Tunisie. Le feu s’est étendu rapidement alors dans tous les pays, du Maghreb à la Syrie.[5]

    L’objectif principal des Etats-Unis et d’Israël et de neutraliser les influences russes et iraniennes dans la région. Ce pourquoi l’axe Hezbollah-Syrie-Iran est leur objectif principal.

    A l’évidence toutes les actions menées ont échoué.

    Toute la question est de savoir si Washington est disposé de faire monter les enchères et prendre des risques qu’il s’est jusque-là abstenu d’oser. L’Iran n’est pas du même calibre que l’Afghanistan, l’Irak ou la Syrie.

    Faire la guerre à l’Iran c’est ouvrir un front dans tout le Proche Orient : Liban, Irak, Syrie, Yémen… avec des impacts imprévisibles et incalculables sur toute la région et au-delà, avec notamment des flux de réfugiés massifs et incontrôlables qu’aucun « mur » ne saurait arrêter.

    Cela fragiliserait les « alliés », les pétromonarchies, l’Egypte, la Jordanie et tous les pays alignés sur Washington et compromettrait l’évolution en cours. Celle de ces pays du Golfe arabo-persique à l’Atlantique qui justement se rapprochent à reculons de l’Etat (désormais) « juif », à l’insu de leurs opinions publiques.

    Pour ce qui concerne le pétrole, il faut dire que la situation n’est plus celle du début ou de la fin des années 1970. Le paysage a beaucoup changé.

    Naturellement, le Proche Orient occupe une place de choix dans la production et l’exportation de l’énergie fossile. Cependant, la géographie des hydrocarbures s’est bien diversifiée.

    1.- l’Amérique est devenue le premier producteur mondial, grâce au pétrole de schiste (suivie par l’Arabie Saoudite et la Russie)

    2.- Elle ne dépend plus du pétrole saoudien

    3.- Il y a une surabondance de pétrole sur les marchés.

    L’économie mondiale a notablement réduit sa consommation d’énergie qui ne dépend plus seulement des hydrocarbures.

    Toutefois, tout événement dramatique a un impact immédiat sur les marchés. C’est d’autant plus dangereux que l’économie mondiale est assise sur un volcan financier débiteur de plusieurs milliers de milliards de dollars dont beaucoup de créances douteuses. Il est rare qu’une crise financière se produise en année électorale américaine. Mais les apprentis sorciers, illusionnés par les pouvoirs que confère la force militaire ne manquent ni d’imagination ni de capacités illimités de faire des bêtises.

    Notes :

    [1] Non pas, cela tombe sous le sens, que les Démocrates auraient été plus amènes envers l’Iran ou la Palestine. Les Américains savent depuis longtemps que rien de particulier ne distingue les Républicains de leurs adversaires, encore moins quand il s’agit de politique étrangère surtout à l’égard des pays du Proche-Orient où le parti pris en faveur d’Israël est proclamé de manière ostentatoire et provocante.

    [2] On se souvient des procès retentissants, aujourd’hui oubliés, contre les marchands de canons après l’élection de Roosevelt au début des années trente, les accusant d’avoir impliqué au regard de leurs seuls intérêts leur pays dans la première guerre mondiale.

    [3] L’armée américaine a trois fois plus d’employés militaires privés que de soldats en Afghanistan.

    [4] Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas avait reconnu que le retrait des troupes occidentales d’Irak était «une réflexion que nous devons tous avoir» au vu du contexte. «Car il n’y a aucun pays membre de la coalition anti-EI qui veuille rester en Irak s’il n’y est pas désiré», a-t-il ajouté, en référence au vote dimanche 05 janvier par le Parlement irakien d’une motion demandant le retrait de la coalition internationale du pays.

    [5] Cf. Abdelhak Benelhadj : « Pourquoi l’Amérique s’attaque à l’Iran ?». Le quotidien d’Oran, J. 16 mai 2019.

    Le Quotidien d’Oran, 9 jan 2020

    Tags : Etats-Unis, Iran, terrorisme,

  • Algérie : Tripoli, une «ligne rouge» à ne pas franchir

    Un marathon diplomatique pour proposer de nouvelles initiatives

    L’Algérie a entamé un marathon diplomatique pour proposer de nouvelles initiatives politiques en vue d’une solution à la crise libyenne, alors que les bruits de bottes en Libye font craindre un embrassement de toute la région.

    Dans la foulée de l’escalade militaire en Libye, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu lundi le chef du Gouvernement d’Union nationale (GNA), Fayez El- Seraj, pour discuter d’une solution politique en Libye, «loin de toute ingérence étrangère».

    Le tête-à-tête Tebboune-Serraj a permis d’évoquer «les vues sur les outils et moyens idoines» pour rétablir rapidement la paix en Libye, a indiqué un communiqué de la Présidence algérienne.

    L’entretien a été l’occasion pour l’Algérie d’appeler la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité de l’ONU, à assumer leurs responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat.

    Le président Tebboune qui a rappelé la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, reposant sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, a réitéré son «attachement à préserver la région de toute ingérence étrangère».

    Alger qui s’inquiète des conséquences des multiples interventions en Libye, a exhorté «les parties étrangères à cesser d’alimenter» le conflit en mettant fin au soutien militaire accordé aux belligérants libyens en violation de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU.

    A New York, juste après l’appel d’Alger à mettre fin aux interférences étrangères en Libye, l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé a exprimé sa colère en demandant à «tous les pays de rester hors du conflit».

    A l’issue d’une réunion de deux heures au Conseil de sécurité, M. Salamé a réclamé une énième fois «l’arrêt des interférences étrangères sous différentes formes».

    «Ce que je demande à ces pays est très clair : restez hors de la Libye», a-t-il déclaré à la presse qui l’a interrogé sur le déploiement militaire turc en Libye.

    Alors que la situation se complique sur le terrain, l’Algérie a considéré «Tripoli comme une ligne rouge à ne pas franchir».

    De son côté, le GNA, par la voix de son chef, a exprimé sa pleine confiance dans les efforts déployés par l’Algérie pour parvenir à une solution politique au conflit libyen. La visite du chef du GNA a coïncidé avec l’arrivée à Alger du chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, pour discuter des moyens pour transcender la crise actuelle. M. Cavusoglu a été reçu mardi par le président Tebboune pour discuter des derniers développements survenus sur la scène libyenne.

    La veille, le président Tebboune a échangé avec la chancelière allemande Angela Merkel, sur la situation en Libye.

    L’entretien téléphonique entre les deux dirigeants a porté sur les perspectives de paix en Libye et la nécessité de trouver une solution politique à la crise libyenne. La chancelière allemande a adressé une invitation officielle à l’Algérie pour prendre part à la Conférence de Berlin sur la Libye, présentée par l’ONU comme la réunion de la dernière chance. La date de cette rencontre prévue en janvier n’est toujours pas arrêtée.

    Au demeurant, la position de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, réaffirmée lundi par le président Tebboune, est puisée de «la Constitution algérienne qui définit les éléments de la doctrine militaire de la défense nationale», a commenté le Pr Mhend Berkouk, spécialiste dans les études stratégiques et sécuritaires.

    «Il y a une convergence de convictions et de positions entre les institutions de l’Etat algérien : l’armée nationale est une armée républicaine qui a pour tâche de défendre la République, son intégrité territoriale et son unité nationale», a -t-il expliqué dans une intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

    «L’Algérie, qui privilégie les solutions politiques, a toujours refusé de se faire entraîner militairement dans des conflits régionaux», dira-t-il en substance.

    «Le passage de l’Algérie à la légitimité démocratique à la faveur de la présidentielle du 12 décembre 2019 conforte l’Algérie, lui permettant de reprendre rapidement son rôle diplomatique à l’échelle internationale et sa position incontournable dans la région», a-t-il ajouté.

    Les Débats, 9 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Tripoli, Haftar,

  • Le Maroc, pointé du doigt dans le financement du terrorisme au Sahel

    Dans une vidéo diffusée ce matin, le collectif africain « Stop Sahel Info! » a accusé le haschich marocain d’être une des principales sources du financement du terrorisme dans la région du Sahel.

    Voici le contenu intégral de cette vidéo

    Le Sahel est une zone où transite le haschich produit au Maroc, premier producteur mondial, selon les Nations Unies.

    La cocaïne, provenant d’Amérique du Sud et transitant par le Sahel par les côtes ouest-africaines, constitue également une source de financement pour les acteurs terroristes.

    L’emplacement des groupes armés au Sahel rejoint les voies de transit de la drogue. Les groupes armés se battent afin de maîtriser ces voies et ainsi d’en tirer bénéfice.

    Les frontières concentrent les zones de violence à l’égard des populations. Le contrôle des frontières est un enjeu crucial pour les Etats afin de lutter contre les trafics et ainsi les violences.

    Les groupes terroristes récupèrent de l’argent en dehors d’activités illicites parfois, en organisant la transhumance dans les zones sous leur contrôle par exemple.

    Le centre de recherche Crisis Group recommance aux Etats de réintégrer dans le tissu économique ces activités afin de détruire les sources de financement non-illicites des groupes terroristes.

    Tags : Maroc, haschich, Sahel, Mali, terrorisme, Niger, Daech, ISIS, Tchad, Nigeria, Burkina Faso, financement du terrorisme, 

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  • USA-Iran :Un conflit qui a réussi à aligner les élites, mais qui ne cache pas toutes les différences

    TUNISIE – La stratégie de « pression maximale » exercée sur l’Iran par le président américain, Donald Trump, qui a commencé avec la rupture de l’accord nucléaire et a abouti au meurtre du puissant général Qassem Soleimani, représente à la fois une menace et une bénédiction pour le régime des mollahs. En même temps que leurs sanctions mettent à genoux l’économie du pays, qui s’est contractée de près de 10% selon le FMI, le harcèlement intense de l’ennemi officiel du pays au cours des quatre dernières décennies excite le nationalisme perse et provoque une fermeture des rangs autour du gouvernement des élites du pays et d’une grande partie de l’opinion publique.

    L’Iran, héritier de l’ancien et puissant Empire perse, est une nation fière de son passé. Son histoire mouvementée du XXe siècle est le résultat de trois vecteurs idéologiques: le « modernisme » – bien qu’il soit plus approprié de parler d ‘ »occidentalisme » -, l’islamisme et le nationalisme. Des trois, le seul capable d’unir la majorité de la société iranienne est le nationalisme, seul point commun entre le régime pro-américain de Sha Reza Pahlevi et la République islamique qui a été fondée par l’imam Ruhollah Khomeiny en 1979.

    Cette omniprésence du nationalisme iranien, au-dessus des profondes divisions idéologiques qui traversent la société iranienne, explique la foule qui s’est rassemblée ces derniers jours pour rendre hommage à Soleimani, le chef militaire le plus en vue du pays, un fait qui contraste avec la de nombreuses manifestations antigouvernementales récemment enregistrées.

    Dans un pays comptant des dizaines de prisonniers politiques, et donc sans enquêtes fiables, il est difficile de prendre le pouls de l’opinion publique. Probablement, une partie importante de la population iranienne s’est sentie humiliée par l’attaque américaine, sans vouloir dire qu’elle soutient le régime de manière transparente.

    Il ne fait aucun doute que le harcèlement des États-Unis a amené les élites politiques du pays, avec une histoire récente de dissidence, à resserrer les rangs. Depuis la mort du charismatique Khomeiny en 1989, la politique iranienne s’est structurée autour de la division entre «réformistes» et «conservateurs». Déjà sous la présidence de Mohammed Khatami à la fin des années 90, sa confrontation a atteint un haut degré d’acrimonie, mais son apogée a été en 2009, après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Les réformistes ont dénoncé l’ajustement des élections, qui a donné lieu à la soi-disant « Révolution verte », étouffée par le sang et le feu entre autres, les Gardiens de la révolution, l’organisme paramilitaire dirigé par Soleimani.

    « Sans aucun doute, le meurtre de Soleimani a uni les élites politiques de l’Iran et a déclenché la colère et la sympathie de millions d’Iraniens. Mais même l’idée souvent répétée que les Iraniens de toutes sortes sont désormais unis au régime, nécessite un examen minutieux. » Karim Sadjadpour, professeur iranien à l’Université de Georgetown, a écrit sur son compte Twitter qu’il se souvenait que Soleimani avait joué un rôle important dans la répression du mouvement kurde après la révolution islamique.

    L’unité renouvelée des élites politiques du pays se préparait depuis la rupture de l’accord nucléaire, un pari du président iranien Hassan Rohani, qui a provoqué une opposition frontale des secteurs conservateurs.

    Les nouvelles sanctions américaines, qui ont contrecarré la promesse du « réformiste » Rohani de relancer l’économie du pays, ont contraint le président à resserrer sa politique. Preuve en est sa réponse aux manifestations qui ont secoué le pays il y a quelques semaines: une répression brutale qu’un président faucon aurait pu parfaitement ordonner.

    Dans le contexte actuel, il semble difficile d’imaginer une nouvelle peur du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a présenté en février dernier sa démission. Certaines sources soulignent qu’il aurait été en colère d’avoir été exclu des réunions avec le président syrien Bachar al-Assad lors de sa visite à Téhéran. Fait intéressant, l’un des principaux dirigeants de la politique iranienne dans le conflit syrien était Soleimani.

    Enfin, la démission de Zarif n’a pas été acceptée et continue de diriger la diplomatie iranienne. Sa langue a été aussi dure après l’attaque de Trump que celle de Khamenei ou Rohani. Aujourd’hui plus que jamais, les différences entre réformistes et conservateurs s’estompent, en expulsant du système un secteur de la société qui a opté pour une réforme progressive du régime et a participé à ses élections. Alors que les relations avec Washington coulent à flots, l’évolution interne de l’Iran est plus incertaine que jamais.

    Fuente

    Tags : Iran, USA, Etats-Unis, Washington, Téhéran, Irak, Donald Trump,

  • Le Niger et la Tunisie s’assoient sur leurs fauteuils au Conseil de sécurité des Nations Unies

    Le Niger et la Tunisie ont pris leurs sièges non permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies, se joignant à trois autres nouveaux membres se joignant au Conseil.

    Jeudi, les cinq nouveaux membres du Conseil de sécurité – Vietnam, Estonie, Tunisie, Niger et Saint-Vincent-et-les Grenadines – ont participé à une cérémonie du drapeau marquant le début de leur mandat de deux ans.

    Abdou Abarry, Représentant permanent du Niger auprès des Nations Unies, a déclaré: «Les priorités du Niger au Conseil de sécurité concerneront les questions nationales, sous-régionales et la région en général: la guerre contre le terrorisme, la question de la paix et de la sécurité mondiales, le climat changer l’impact sur la sécurité et le développement, la situation des femmes et des enfants dans les conflits armés. »

    Pour sa part, Moncef Baati, Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, a déclaré: «Fière de sa transition démocratique et de la responsabilité qu’elle implique, la Tunisie est déterminée à accomplir sa mission avec engagement et dévouement et conformément aux valeurs et principes de la qui ont toujours guidé sa politique étrangère. »

    Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont cinq permanents et dix non permanents élus pour deux ans par l’Assemblée générale. En vertu de la Charte des Nations Unies, tous les États Membres sont tenus de se conformer aux décisions du Conseil.

    Tags : Niger, Tunisie, ONU, Conseil de Sécurité, Afrique,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Ukraine

    Dans une déclaration qu’il a publiée, le Secrétaire général se dit profondément attristé par le crash d’un avion ukrainien près de Téhéran aujourd’hui. Il présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et aux Gouvernements de tous les pays dont les ressortissants ont perdu la vie dans cette tragédie.

    Golfe

    Dans une autre déclaration, le Secrétaire général rappelle qu’il a lancé lundi dernier un vibrant appel à la paix. Son message aux dirigeants du monde était simple: arrêtez l’escalade. Faites preuve d’un maximum de retenue. Relancez le dialogue. Renouvelez la coopération internationale.

    Cet appel demeure aussi important aujourd’hui qu’il l’était lundi.

    Pour sa part, le Secrétaire général poursuivra activement ses contacts avec les acteurs concernés. Il est de notre devoir commun de n’épargner aucun effort pour éviter une guerre dans le Golfe que le monde ne peut se permettre. Nous ne devons pas oublier les terribles souffrances humaines causées par la guerre. Comme toujours, ce sont les citoyens ordinaires qui paient le plus lourd tribut.

    Outre cette déclaration, le Secrétaire général a multiplié les appels téléphoniques avec les dirigeants du monde au cours de ces derniers jours. Il s’est entretenu hier avec le Président iraquien Barham Salih auquel il a exprimé la solidarité de l’ONU et réitéré son soutien au peuple iraquien.

    Pour le Secrétaire général, il est important que tout le monde respecte la souveraineté et l’unité de l’Iraq. La communauté internationale doit aider le peuple iraquien au moment où il cherche à créer les conditions d’un dialogue politique.

    L’Iraq ne devrait pas payer le prix des rivalités externes.

    Nomination

    Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Mme Lizbeth Cullity, des États-Unis, au poste de Représentante spéciale adjointe et Chef adjointe de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).

    Mme Cullity succède à son compatriote, M. Kenneth Gluck, qui est arrivé au terme de sa mission en décembre 2019. Le Secrétaire général a exprimé à ce dernier sa gratitude pour le dévouement dont il a fait preuve pendant une période cruciale du processus politique en République centrafricaine.

    La nouvelle Représentante spéciale adjointe apporte avec elle plus de 25 ans d’expérience à des postes de direction en Afrique, aux Amériques et dans le Pacifique. Elle était encore récemment Chef de cabinet à la Mission des Nations Unies au Mali.

    Conseil de sécurité/Sahel

    Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, plus de 4 000 personnes ont été tuées par des attaques terroristes, l’année dernière. C’est ce qu’a dit, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, M. Mohamed Ibn Chambas, Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

    Le nombre des déplacés a été multiplié par 10, approchant le million, a-t-il ajouté, prévenant que la concentration géographique des attaques terroristes menace de plus en plus les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest.

    M. Chambas a souligné que les attaques incessantes contre les civils et les cibles militaires a ébranlé la confiance des populations.

    Les gouvernements, les acteurs locaux, les organisations régionales et la communauté internationale se mobilisent dans toute la région pour répondre à cette menace mais, a prévenu le Chef du Bureau des Nations Unies, le temps de l’action a sonné.

    Il a appelé les leaders sous-régionaux et régionaux à concrétiser leurs promesses et les partenaires internationaux, à appuyer pleinement les gouvernements de la région.

    Soudan

    Le Gouvernement soudanais et les Nations Unies ont achevé une visite conjointe de deux jours à El Geneina dans l’État du Darfour occidental, là où des violences communautés meurtrières viennent d’avoir lieu.

    La délégation a évalué la situation pour voir comment fournir immédiatement une aide humanitaire aux gens les plus vulnérables, dont des femmes, des enfants et des personnes handicapées.

    L’on estime à 40 000 le nombre des déplacés, dont des milliers ont déjà traversé la frontière vers le Tchad.

    Les agences humanitaires et leurs partenaires distribuent, aux côtés du Gouvernement, de la nourriture, de l’eau et des articles ménagers. Des services de santé, de nutrition et de protection sont également disponibles.

    République centrafricaine

    La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que sa composante police aide les autorités centrafricaines à mener des enquêtes, y compris l’interrogation des victimes et des témoins, sur les affrontements de la fin de l’année dernière entre les des gangs criminels et des commerçants dans le quartier PK5 de Bangui. Les affrontements avaient fait une dizaine de morts.

    La Mission de maintien de la paix travaille avec les autorités locales et les leaders communautaire, y compris les représentants des groupes impliqués dans la violence, pour trouver une solution durable grâce au désarmement et au dialogue.

    Dans le quartier PK5, la Mission poursuit les patrouilles conjointes avec les forces de sécurité internes pour contribuer à la protection des civils et prévenir l’arrivée d’armes dans la zone qui vient d’être déclarée « exempte d’armes » par le Gouvernement et les Nations Unies.

    Zambie

    Les agences humanitaires signalent que la conjugaison de sécheresse dans l’ouest et le sud et des inondations dans le nord ont aggravé la famine. Plus de 2,3 millions de personnes devraient plonger dans une grave insécurité alimentaire d’ici le mois de mars.

    Quatre districts font face à des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire et l’accès de plus en plus difficile à l’eau potable a aussi accru le risque des épidémies de maladies transmissibles, comme la typhoïde et le choléra.

    Au mois de décembre, l’équipe humanitaire en Zambie avait mobilisé quelque 38 millions de dollars, y compris 8 millions du Fonds central pour les interventions d’urgence, dans le cadre de l’Appel humanitaire visant à collecter une somme de 90 millions de dollars.

    Il faut de toute urgence davantage de fonds pour prévenir la détérioration de la situation humanitaire maintenant que le pic de la période de soudure approche.

    UN PRESS RELEASE, 8 jan 2020

    Tags : Zambie, République Centrafricaine, Soudan, Sahel, Golfe, Ukraine, ONU, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie,