Catégorie : Monde

  • Belgique: Nouveaux porte-paroles des Affaires étrangères

    Jusqu’il y a peu, Nadia Benini travaillait à l’Ambassade de Belgique à Kinshasa après des expériences successives dans nos postes à Shanghai, Brasilia et Lubumbashi

    BRUXELLES, Belgique, 24 juillet 2019/ — Karl Lagatie est le nouveau porte-parole du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement. Depuis le 8 juillet, il remplace Matthieu Branders qui prendra, prochainement, ses fonctions de Consul général à São Paulo. Nadia Benini a rejoint l’équipe en tant que porte-parole adjoint.

    Les coordonnées des porte-paroles sont les suivantes :

    Karl Lagatie, porte-parole

    + 32 2 501 49 59

    + 32 477 40 32 12 (GSM)

    Karl.Lagatie@diplobel.fed.be (link sends e-mail)

    @KarlLagatie (link is external)

    Nadia Benini, porte-parole adjoint

    + 32 2 501 30 57

    + 32 471 44 06 04 (GSM)

    Nadia.Benini@diplobel.fed.be (link sends e-mail)

    @BeniniNadia (link is external)

    Jusqu’à présent, Karl Lagatie était le porte-parole adjoint du SPF Affaires étrangères, après des affectations en poste à Washington et à New York (ONU). Il a aussi travaillé à Paris (OCDE) et Bruxelles (UE).

    Jusqu’il y a peu, Nadia Benini travaillait à l’Ambassade de Belgique à Kinshasa après des expériences successives dans nos postes à Shanghai, Brasilia et Lubumbashi. Auparavant, Nadia Benini a travaillé au SPF Intérieur et en tant que conseillère auprès d’une député européenne.

    Karl Lagatie et Nadia Benini sont également les porte-paroles de B-FAST et de l’Autorité Nationale de Sécurité. Ces derniers sont des organes collégiaux constitués de plusieurs services publics fédéraux, dont les Affaires étrangères.

    L’actualité du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement peut être suivie sur Twitter (link is external), Facebook (link is external), Instagram (link is external)et LinkedIn (link is external). Nos photos sont sur Flickr (link is external) et nos vidéos sur YouTube (link is external).

    Distribué par APO Group pour Kingdom of Belgium – Foreign Affairs, Foreign Trade and Development Cooperation.

    Tags : Belgique, Nadia Benini, Karl Lagatie, affaires étrangères, diplomatie,

  • L’ECO, la monnaie africaine qui remplacera le Franc CFA: une victoire posthume pour Kadhafi

    par René Naba

    Soixante-dix ans après l’indépendance de l’Afrique, quinze pays d’Afrique de l’Ouest sont convenus de l’instauration d’une monnaie commune dès 2020, en remplacement du Franc CFA pour la moitié d’entre eux.

    L’ECO, la nouvelle monnaie remplacerait les huit monnaies en cours dans la région. Elle apparaît comme une victoire posthume pour le colonel Mouammar Kadhafi, guide de la révolution libyenne, qui préconisait une monnaie unique à l’Afrique, comme terme ultime du processus de décolonisation.

    Avec la multiplication des opérations de troc entre la Russie et les pays du Moyen-Orient, le lancement de la bourse de Shanghai pour le règlement en yuan des transactions pétrolières, la suprématie absolue du dollar comme instrument de référence des échanges internationaux pourrait être compromise à terme.

    La décision a été prise par les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 28 juin à Abidjan. Cette monnaie était à l’ étude depuis une trentaine d’années.

    Le nom de la future monnaie, l’éco, a été préféré à afri et kola. La Cédéao a opté pour un «régime de change flexible» par rapport aux monnaies internationales, ce qui signifie que le taux de change évoluerait au gré des marchés, comme l’euro ou le dollar.

    Le Nigéria exige un «plan de divorce» avec le Franc CFA

    Pour huit des 15 pays concernés, l’ECO remplacerait le Franc CFA. Cette monnaie, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est indexée à l’euro et garantie par le Trésor français. Ce vestige de la colonisation est décrié par certains, mais garantie une stabilité de la monnaie. Le Nigeria, pays leader de la Cédéao, exige un « plan de divorce » avec la France, où reste déposés la moitié des réserves de change (avoirs en monnaie étrangère ou en or) de ces pays.

    Madaniya Info , 23 juillet 2019,

    Tags : CEDEAO, franc CFA, ECO, monnaie, françafrique,

  • Ces migrants qui affrontent la mort… et pas seulement à la frontière sud des USA : le cas du rappeur sahraoui Said Lili

    « Je ne sais pas nager, donnez-moi une bouteille pour m’accrocher… »

    -Dernières paroles de Said Lili, migrant sahraoui et artiste de hip-hop, juin 2019

    Par Bill Fletcher Jr. 

    L’attention médiatique si nécessaire à la situation à laquelle sont confrontés les migrants qui entrent aux USA nous a donné une idée des dangers inhérents au franchissement de toutes les frontières. Cela dit, cela semble encore parfois tragique, mais lointain. Il y a quelques semaines, cela est devenu moins lointain pour moi à cause d’une catastrophe inattendue à plusieurs milliers de kilomètres d’ici.

    Il s’appelait Said Lili et, en tant qu’artiste hip-hop, se produisait sous le nom de « Flitoox Craizy ». Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de lui. Il était un défenseur de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, sur la côte nord-ouest de l’Afrique, âgé de vingt-cinq ans. Comme beaucoup de Sahraouis, Lili a dû faire face aux indignités quotidiennes que les occupants marocains exercent sur les Sahraouis.

    À la surprise de ses amis, il décida un jour qu’il devait quitter le Sahara Occidental occupé, se rendre en Europe et commencer une nouvelle vie. Sentant probablement un mélange de pressions – y compris le désespoir – il a décidé de tout abandonner dans l’espoir de trouver un avenir meilleur.

    Il ne s’en est jamais sorti.

    Avec plus de vingt autres Sahraouis, il s’est noyé au large des côtes espagnoles. Le bateau a coulé pour, au moins pour le moment, des raisons inconnues. Trois personnes sur près de trente à bord du bateau ont pu survivre.

    Je l’ai découvert dans un texte d’un collègue du Sahara occidental. Mon collègue connaissait Lili et a été très secoué par cette nouvelle. Je ne l’avais pas connu, bien que j’aie entendu son nom mentionné à quelques reprises à propos du Sahara occidental. Mais sa mort m’a frappé aussi. Ce n’était plus un individu anonyme qui a péri. C’était un individu tellement désespéré qu’il était prêt à risquer sa vie dans un passage « illégal ».

    Trump et ses alliés européens de droite agissent comme si les migrants, comme feu Lili, étaient des suceurs de sang irresponsables, essayant de se rendre dans les pays du Nord pour voler notre dur labeur. La plupart d’entre nous ne s’arrêtent jamais pour réfléchir à ce qui pousse les gens comme Lili à prendre de telles mesures. Par exemple, si le Sahara occidental n’avait pas été occupé par le Maroc et si le Maroc n’avait pu maintenir cette occupation illégale grâce au soutien de la France, Lili aurait-il perdu tout espoir d’un avenir fructueux dans son pays ? Ou, plus près de chez nous, sans l’implication directe des USA dans les affaires intérieures du Salvador, du Nicaragua, du Honduras et du Guatemala, serions-nous devant une situation où des milliers de personnes s’enfuient de leur pays parce que la situation a atteint des dimensions catastrophiques ?

    Nous ne pourrons pas obtenir la réponse de Lili, bien que je soupçonne que nous la connaissions déjà. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, migration, droits de l’homme, Espagne,

  • Comment fut inventé le peuple juif

    Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.

    par Shlomo Sand

    Tout Israélien sait, sans l’ombre d’un doute, que le peuple juif existe depuis qu’il a reçu la Torah (1) dans le Sinaï, et qu’il en est le descendant direct et exclusif. Chacun se persuade que ce peuple, sorti d’Egypte, s’est fixé sur la « terre promise », où fut édifié le glorieux royaume de David et de Salomon, partagé ensuite en royaumes de Juda et d’Israël. De même, nul n’ignore qu’il a connu l’exil à deux reprises : après la destruction du premier temple, au VIe siècle avant J.-C., puis à la suite de celle du second temple, en l’an 70 après J.C.

    S’ensuivit pour lui une errance de près de deux mille ans : ses tribulations le menèrent au Yémen, au Maroc, en Espagne, en Allemagne, en Pologne et jusqu’au fin fond de la Russie, mais il parvint toujours à préserver les liens du sang entre ses communautés éloignées. Ainsi, son unicité ne fut pas altérée. A la fin du XIXe siècle, les conditions mûrirent pour son retour dans l’antique patrie. Sans le génocide nazi, des millions de Juifs auraient naturellement repeuplé Eretz Israël (« la terre d’Israël ») puisqu’ils en rêvaient depuis vingt siècles.

    Vierge, la Palestine attendait que son peuple originel vienne la faire refleurir. Car elle lui appartenait, et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard. Justes étaient donc les guerres menées par le peuple errant pour reprendre possession de sa terre ; et criminelle l’opposition violente de la population locale.

    D’où vient cette interprétation de l’histoire juive ? Elle est l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, un enchaînement généalogique continu pour le peuple juif. L’abondante historiographie du judaïsme comporte, certes, une pluralité d’approches. Mais les polémiques en son sein n’ont jamais remis en cause les conceptions essentialistes élaborées principalement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

    Lorsque apparaissaient des découvertes susceptibles de contredire l’image du passé linéaire, elles ne bénéficiaient quasiment d’aucun écho. L’impératif national, telle une mâchoire solidement refermée, bloquait toute espèce de contradiction et de déviation par rapport au récit dominant. Les instances spécifiques de production de la connaissance sur le passé juif — les départements exclusivement consacrés à l’« histoire du peuple juif », séparés des départements d’histoire (appelée en Israël « histoire générale ») — ont largement contribué à cette curieuse hémiplégie. Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux, est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.

    Ces chercheurs « autorisés » du passé ne participèrent pas non plus à la controverse des « nouveaux historiens », engagée à la fin des années 1980. La plupart des acteurs de ce débat public, en nombre limité, venaient d’autres disciplines ou bien d’horizons extra-universitaires : sociologues, orientalistes, linguistes, géographes, spécialistes en science politique, chercheurs en littérature, archéologues formulèrent des réflexions nouvelles sur le passé juif et sioniste. On comptait également dans leurs rangs des diplômés venus de l’étranger. Des « départements d’histoire juive » ne parvinrent, en revanche, que des échos craintifs et conservateurs, enrobés d’une rhétorique apologétique à base d’idées reçues.

    Le judaïsme, religion prosélyte
    Bref, en soixante ans, l’histoire nationale a très peu mûri, et elle n’évoluera vraisemblablement pas à brève échéance. Pourtant, les faits mis au jour par les recherches posent à tout historien honnête des questions surprenantes au premier abord, mais néanmoins fondamentales.

    La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire ? Les premiers historiens juifs modernes, comme Isaak Markus Jost ou Leopold Zunz, dans la première moitié du XIXe siècle, ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du même siècle pour trouver des historiens, en premier lieu Heinrich Graetz, porteurs d’une vision « nationale » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces « vérités bibliques », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale.

    Mais voilà qu’au cours des années 1980 la terre tremble, ébranlant ces mythes fondateurs. Les découvertes de la « nouvelle archéologie » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la « terre promise » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci… était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

    Il n’existe pas non plus de signe ou de souvenir du somptueux royaume de David et de Salomon. Les découvertes de la décennie écoulée montrent l’existence, à l’époque, de deux petits royaumes : Israël, le plus puissant, et Juda, la future Judée. Les habitants de cette dernière ne subirent pas non plus d’exil au VIe siècle avant notre ère : seules ses élites politiques et intellectuelles durent s’installer à Babylone. De cette rencontre décisive avec les cultes perses naîtra le monothéisme juif.

    L’exil de l’an 70 de notre ère a-t-il, lui, effectivement eu lieu ? Paradoxalement, cet « événement fondateur » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple.

    Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle. La plupart des penseurs sionistes n’en ignoraient rien : ainsi, Yitzhak Ben Zvi, futur président de l’Etat d’Israël, tout comme David Ben Gourion, fondateur de l’Etat, l’ont-ils écrit jusqu’en 1929, année de la grande révolte palestinienne. Tous deux mentionnent à plusieurs reprises le fait que les paysans de Palestine sont les descendants des habitants de l’antique Judée (2).

    A défaut d’un exil depuis la Palestine romanisée, d’où viennent les nombreux Juifs qui peuplent le pourtour de la Méditerranée dès l’Antiquité ? Derrière le rideau de l’historiographie nationale se cache une étonnante réalité historique. De la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère, à la révolte de Bar-Kokhba, au IIe siècle après J.-C, le judaïsme fut la première religion prosélyte. Les Asmonéens avaient déjà converti de force les Iduméens du sud de la Judée et les Ituréens de Galilée, annexés au « peuple d’Israël ». Partant de ce royaume judéo-hellénique, le judaïsme essaima dans tout le Proche-Orient et sur le pourtour méditerranéen. Au premier siècle de notre ère apparut, dans l’actuel Kurdistan, le royaume juif d’Adiabène, qui ne sera pas le dernier royaume à se « judaïser » : d’autres en feront autant par la suite.

    Les écrits de Flavius Josèphe ne constituent pas le seul témoignage de l’ardeur prosélyte des Juifs. D’Horace à Sénèque, de Juvénal à Tacite, bien des écrivains latins en expriment la crainte. La Mishna et le Talmud (3) autorisent cette pratique de la conversion — même si, face à la pression montante du christianisme, les sages de la tradition talmudique exprimeront des réserves à son sujet.

    La victoire de la religion de Jésus, au début du IVe siècle, ne met pas fin à l’expansion du judaïsme, mais elle repousse le prosélytisme juif aux marges du monde culturel chrétien. Au Ve siècle apparaît ainsi, à l’emplacement de l’actuel Yémen, un royaume juif vigoureux du nom de Himyar, dont les descendants conserveront leur foi après la victoire de l’islam et jusqu’aux temps modernes. De même, les chroniqueurs arabes nous apprennent l’existence, au VIIe siècle, de tribus berbères judaïsées : face à la poussée arabe, qui atteint l’Afrique du Nord à la fin de ce même siècle, apparaît la figure légendaire de la reine juive Dihya el-Kahina, qui tenta de l’enrayer. Des Berbères judaïsés vont prendre part à la conquête de la péninsule Ibérique, et y poser les fondements de la symbiose particulière entre juifs et musulmans, caractéristique de la culture hispano-arabe.

    La conversion de masse la plus significative survient entre la mer Noire et la mer Caspienne : elle concerne l’immense royaume khazar, au VIIIe siècle. L’expansion du judaïsme, du Caucase à l’Ukraine actuelle, engendre de multiples communautés, que les invasions mongoles du XIIIe siècle refoulent en nombre vers l’est de l’Europe. Là, avec les Juifs venus des régions slaves du Sud et des actuels territoires allemands, elles poseront les bases de la grande culture yiddish (4).

    Ces récits des origines plurielles des Juifs figurent, de façon plus ou moins hésitante, dans l’historiographie sioniste jusque vers les années 1960 ; ils sont ensuite progressivement marginalisés avant de disparaître de la mémoire publique en Israël. Les conquérants de la cité de David, en 1967, se devaient d’être les descendants directs de son royaume mythique et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars. Les Juifs font alors figure d’« ethnos » spécifique qui, après deux mille ans d’exil et d’errance, a fini par revenir à Jérusalem, sa capitale.

    Les tenants de ce récit linéaire et indivisible ne mobilisent pas uniquement l’enseignement de l’histoire : ils convoquent également la biologie. Depuis les années 1970, en Israël, une succession de recherches « scientifiques » s’efforce de démontrer, par tous les moyens, la proximité génétique des Juifs du monde entier. La « recherche sur les origines des populations » représente désormais un champ légitimé et populaire de la biologie moléculaire, tandis que le chromosome Y mâle s’est offert une place d’honneur aux côtés d’une Clio juive (5) dans une quête effrénée de l’unicité d’origine du « peuple élu ».

    Cette conception historique constitue la base de la politique identitaire de l’Etat d’Israël, et c’est bien là que le bât blesse ! Elle donne en effet lieu à une définition essentialiste et ethnocentriste du judaïsme, alimentant une ségrégation qui maintient à l’écart les Juifs des non-Juifs — Arabes comme immigrants russes ou travailleurs immigrés.

    Israël, soixante ans après sa fondation, refuse de se concevoir comme une république existant pour ses citoyens. Près d’un quart d’entre eux ne sont pas considérés comme des Juifs et, selon l’esprit de ses lois, cet Etat n’est pas le leur. En revanche, Israël se présente toujours comme l’Etat des Juifs du monde entier, même s’il ne s’agit plus de réfugiés persécutés, mais de citoyens de plein droit vivant en pleine égalité dans les pays où ils résident. Autrement dit, une ethnocratie sans frontières justifie la sévère discrimination qu’elle pratique à l’encontre d’une partie de ses citoyens en invoquant le mythe de la nation éternelle, reconstituée pour se rassembler sur la « terre de ses ancêtres ».

    Ecrire une histoire juive nouvelle, par-delà le prisme sioniste, n’est donc pas chose aisée. La lumière qui s’y brise se transforme en couleurs ethnocentristes appuyées. Or les Juifs ont toujours formé des communautés religieuses constituées, le plus souvent par conversion, dans diverses régions du monde : elles ne représentent donc pas un « ethnos » porteur d’une même origine unique et qui se serait déplacé au fil d’une errance de vingt siècles.

    Le développement de toute historiographie comme, plus généralement, le processus de la modernité passent un temps, on le sait, par l’invention de la nation. Celle-ci occupa des millions d’êtres humains au XIXe siècle et durant une partie du XXe. La fin de ce dernier a vu ces rêves commencer à se briser. Des chercheurs, en nombre croissant, analysent, dissèquent et déconstruisent les grands récits nationaux, et notamment les mythes de l’origine commune chers aux chroniques du passé. Les cauchemars identitaires d’hier feront place, demain, à d’autres rêves d’identité. A l’instar de toute personnalité faite d’identités fluides et variées, l’histoire est, elle aussi, une identité en mouvement.

    Shlomo Sand

    Historien, professeur à l’université de Tel-Aviv, auteur de Comment le peuple juif fut inventé, à paraître chez Fayard en septembre.

    (1) Texte fondateur du judaïsme, la Torah — la racine hébraïque yara signifie enseigner — se compose des cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

    (2) Cf. David Ben Gourion et Yitzhak Ben Zvi, « Eretz Israël » dans le passé et dans le présent (1918, en yiddish), Jérusalem, 1980 (en hébreu) et Ben Zvi, Notre population dans le pays (en hébreu), Varsovie, Comité exécutif de l’Union de la jeunesse et Fonds national juif, 1929.

    (3) La Mishna, considérée comme le premier ouvrage de littérature rabbinique, a été achevée au IIe siècle de notre ère. Le Talmud synthétise l’ensemble des débats rabbiniques concernant la loi, les coutumes et l’histoire des Juifs. Il y a deux Talmud : celui de Palestine, écrit entre le IIIe et le Ve siècle, et celui de Babylone, achevé à la fin du Ve siècle.

    (4) Parlé par les Juifs d’Europe orientale, le yiddish est une langue slavo-allemande comprenant des mots issus de l’hébreu.

    (5) Dans la mythologie grecque, Clio était la muse de l’Histoire.

    Source : Le Monde Diplomatique, août 2008

    Tags : Israël, juif, peuple juif, Talmud, Palestine,

  • Agent secret, un métier d’avenir

    L’Office allemand pour la protection de la Constitution fait le bien en cachette

    Ulrich Gellermann

    La SÜDDEUTSCHE ZEITUNG se plaignait l’année dernière : « Ils s’appellent Mehmet ou Maximilian, Jan ou Chantal, et chacun d’eux a du talent, quelque chose à travailler comme un diamant brut. Trop souvent, cependant, il n’en résulte rien. Des centaines de milliers de jeunes commencent leur formation professionnelle en Allemagne année après année, mais beaucoup trop d’entre eux ne franchissent pas ce pas décisif dans leur vie ».

    Cette préoccupation était fondée sur le rapport du gouvernement fédéral sur l’enseignement et la formation professionnels. Cela n’a pas laissé le plus loyal des fidèles, le plus secret des secrets au repos l’Office fédéral de protection de la Constitution [Bundesamt für Verfassungsschutz, service de renseignements intérieurs, NdT] a sauté dans la brèche avec une offensive de formation. Parce que ‘il y a un emploi sûr, c’est le travail dans le service d’espionnage, que ce soit en tant qu’agent pu qu’agente, que ce soit sous ou sans couverturen, que ce soit seulement en tant qu’observateur ou en tant qu’agent provocateur. Les fouineurs de l’Office PC offrent des postes de travail à l’épreuve des crises. Car qui est impliqué dans la crise de la Constitution elle-même crée ses propres emplois pour sa protection.

    Récemment sur Internet : « Faire le bien en cachette » est le titre d’un article destiné aux élèves : « L’Office fédéral pour la protection de la Constitution est l’un des meilleurs formateurs en Allemagne », écrit l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, puis s’adresse au groupe cible : « Tu as ton diplôme d’études secondaires dans la poche ou tu auras terminé tes études en un an au plus tard et tu es cherches une tâche passionnante à Cologne et Berlin ? » Ce qui commence d’une manière aussi générale devrait être plus concret. Par exemple, avec une grande perspective salariale : au sommet de l’Office, vous pouvez gagner 11.577,13 euros par mois. Et la pension n’est pas mal non plus. Afin de promouvoir cette carrière, l’Office met en ligne le « Rapport d’un stagiaire à l’Office fédéral de protection de la Constitution ». Et de passer aussitôt au langage de la guerre : « Pendant mes huit années de service à la Bundeswehr, j’ai participé à deux missions en Afghanistan et j’ai vu les événements politiques avec les « lunettes à l’étranger » ». Oui, avec les lunettes du contrevenant au droit international, on peut voir beaucoup de choses différemment des chieurs qui adhèrent au commandement de paix de la constitution.

    C’est pourquoi le mercenaire – parce que les soldats en mission de guerre perçoivent naturellement des salaires plus élevés – peut aussi dire avec fierté au sujet du travail à l’Office : « Aucun jour n’est comme l’autre ! ». Et de même qu’il est devenu volontaire de guerre grâce à une augmentation de solde, il fait maintenant la pub pour l’Office :  » De plus, les possibilités de transfert sûr et le statut de fonctionnaire m’ont motivé à postuler un emploi ». Certes le travail à l’Office n’offre pas autant de garanties de mort qu’en Afghanistan, mais dans les environs du NSU, le groupe terroriste de droite inspiré par les agents de l’Office, il y a eu aussi beaucoup de morts. C’est ainsi que le stagiaire du genre secret continue logiquement : « En ce moment, j’apprends à connaître le travail spécialisé dans le domaine de l’extrémisme de droite. On s’y amuse bien ». Bien sûr, parfois écouter, parfois lire, parfois regarder, c’est ce qui rend le « travail de spécialiste » si passionnant. Et quiconque a appris à connaître l’extrémisme de droite, en tant que Führer agent ou même en formation de Führer, peut apprendre à connaître le Führer de demain, c’est quelque chose, ça.

    On peut certainement corriger un petit manque dans l’annonce de recrutement : ce n’est pas assez concret. La description exacte du poste ne serait pas si difficile. Qu’en est-il de la formation comme déchiqueteur de documents, par exemple ? Il y a aussi quelque chose à apprendre en tant que regardeur ailleurs dans la préparation d’actes terroristes de droite. Très certainement, le service de presse de l’Office a encore beaucoup d’emplois de dissimulateur ou d’obscurcisseur à offrir. Et vous pouvez aussi faire carrière comme examinateur de couleurs, à en croire le rapport de notre stagiaire fédéral : « Il est important d’avoir l’œil pour les détails. Il est crucial de savoir si une cible porte un bonnet rouge ou bleu lors d’une observation continue, par exemple ». Quand il ne se passe rien, l’observation continue. Après tout, il y a même la possibilité de jouer au ballon en service, comme on peut le lire dans le rapport du stagiaire : « Si vous perdez de vue la cible, alors vous devez rester sur le ballon et faire tout votre possible pour la retrouver ! » Donc, si vous voulez envisager une carrière d’agousin ouvrant droit à pension, vous devriez présenter votre demande immédiatement.

    Le mieux est d’envoyer votre dossier à Angela Pley, attachée de presse de l’Office fédéral. Mme Pley a déjà prouvé ses qualifications lorsqu’elle a tiré au sort les postes d’observation pendant le procès du NSU. Après que l’Office eut initialement exclu les médias turcs, un nouveau tirage au sort a dû être effectué. Malheureusement, la déclaration spongieuse de Mme Pley au quotidien suédois Svenska Dagbladet n’a pas pu être réenregistrée : « Nous savons que dans les années 1990, de nombreux Allemands se sont rendus en Suède pour assister à des concerts et des manifestations d’extrême droite. Cependant, nous n’avons aucune information confirmée sur la participation des trois personnes en question (Zschäpe, Mundlos et Böhnhardt) à des manifestations suédoises ». Ainsi Mme Pley a rempli les vertus des armoiries de l’office de façon presque exemplaire ne rien voir et ne rien entendre, ça elle sait déjà bien le faire ; ne rien dire, ça viendra plus tard.

    L’Office peut être joint jour et nuit à l’adresse électronique suivante : bfvinfo@verfassungsschutz.de.

    Source: Tlaxcala

    Tags : agent secret, Allemagne, services secrets, espionnage,

  • Leur Masdiba à eux – Journée Mandela

    Pour célébrer le Mandela Day, nous avons demandé aux représentants et collègues des Nations Unies de nous raconter dans de courtes vidéos, leur Madiba.

    Madiba demeure une vraie source d’inspiration pour Mme Pour Priya Gajraj, Coordonnateur Résident de Onu-Sénégal et tout le Systeme des Nations Unies.

    « Rien n’est plus révélateur de l’âme d’une société que la façon dont elle traite ses enfants » – disait Nelson Mandela. Silvia Danailov, Répresentante de Unicef Sénégal est plus que d’accord avec Madiba.

    Source : ONU Twitter

    Tags : ONU, Nelson Mandela, Journée Mandela,

  • Appel à candidatures pour reconnaître les femmes africaines exceptionnelles qui font progresser la paix et la sécurité en Afrique

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    United Nations Office to the African Union (UNOAU)

    COMMUNIQUE DE PRESSE
    Appel à candidatures pour reconnaître les femmes africaines exceptionnelles qui font progresser la paix et la sécurité en Afrique
    Les femmes figureront dans un prochain livre commémoratif qui devrait être lancé en 2020

    ADDIS ABEBA, Éthiopie, 17 juillet 2019/ — La Commission de l’Union africaine (CUA) et le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine (UNOAU) appellent à la nomination de femmes africaines qui ont exceptionnellement avancé le programme femmes, paix et sécurité. Les femmes figureront dans un prochain livre commémoratif qui devrait être lancé en 2020. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Au moins vingt (20) femmes africaines figureront dans le livre. Un chapitre sera consacré à chaque femme pour partager son histoire ou sa contribution à l’un des quatre piliers de la résolution 1325, à savoir; prévention, protection, participation et / ou secours et relèvement.

    En outre, le livre vise à envoyer un message d’encouragement aux femmes de notre continent et du reste du monde, en reflétant les histoires et les contributions exceptionnelles des femmes à la paix et à la sécurité sur le continent et en offrant une expérience d’apprentissage et une motivation aux autres. Les femmes, en particulier les jeunes femmes impliquées dans des activités de médiation, de consolidation de la paix et de maintien de la paix. Le livre commémoratif sera lancé en marge de la 33e session ordinaire de l’Assemblée d’État et du gouvernement de l’Union africaine (Sommet de l’UA), prévue pour février 2020 au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie. Cela s’alignera également avec le lancement du thème de l’Union africaine de l’année 2020, intitulé «Faire taire les armes à feu d’ici 2020».

    La collaboration Union africaine-Nations Unies envisagée dans le cadre de cette initiative reflète un partenariat plus étroit entre les deux organisations, marqué par la signature du Cadre commun ONU-UA pour un partenariat renforcé pour la paix et la sécurité en avril 2017, par H.E. Moussa Faki Mahammat, Président de la Commission de l’UA et H.E. Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies.

    En 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté sa résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité. La résolution observait que les conflits affectaient différemment les femmes et soulignait qu’il était important importait que les processus de paix soient inclusifs et tiennent compte des besoins, des points de vue et garantissent la participation des femmes afin d’obtenir des résultats positifs et d’obtenir un dividende de la paix durable.

    Les candidatures prendront fin le 12 août 2019. Pour postuler, visitez le site livre commémoratif sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur https://UNOAU.UNmissions.org/ et https://AU.int/fr/ commemorative-book sur https://AU.int/.

    Distribué par APO Group pour United Nations Office to the African Union (UNOAU).

  • France : François de Rugy démissionne après une série de révélations

    Après une semaine de polémiques autour de repas fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée, François de Rugy a annoncé mardi sa démission du ministère de l’Ecologie, dénonçant un « lynchage médiatique » alors qu’il s’apprêtait à défendre le projet de loi énergie et climat.

    Sur Twitter, le ministre démissionnaire a confié qu’il pensait « aux mots » de François Mitterrand à l’égard de Pierre Bérégovoy, qui s’était suicidé le 1er mai 1993. L’ancien président avait alors déclaré que son Premier ministre avait été « livré aux chiens ».

    Emmanuel Macron a dit respecter la « décision personnelle » du ministre, englué dans une série de révélations, « pour qu’il puisse se défendre pleinement et librement », a affirmé l’Elysée à l’AFP.

    La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a affirmé n’avoir « aucune indication tendant à démontrer que François de Rugy a commis des actes qui sont contraires à la justice », alors que Matignon a lancé une enquête sur des faits reprochés.

    Selon son entourage, le ministre a pris sa décision durant la nuit et avait en tête sa démission en se rendant mardi matin à Matignon, où il était attendu pour une réunion de travail « classique » avec Edouard Philippe.

    « C’est une décision personnelle. La seule force extérieure c’est l’acharnement de Mediapart », souligne cette source.

    Trente minutes avant de se présenter à l’Assemblée pour les questions au gouvernement où, contre toute attente, la démission n’a pas été abordée, M. de Rugy a fait savoir par communiqué qu’il se retirait, « trop attaché à l’écologie pour accepter que (notre) action écologique soit affaiblie par des mises en cause personnelles incessantes ».

    Plainte

    « La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le président de la République et le Premier ministre », a encore mis en avant M. de Rugy.

    M. de Rugy, âgé de 45 ans, s’est aussi indigné contre « la volonté de nuire, de salir, de démolir » de Mediapart qui a en premier dévoilé mardi dernier des agapes dispendieuses lorsqu’il était président de l’Assemblée entre juin 2017 et septembre 2018. En ce sens, le député de Loire-Atlantique a affirmé avoir « déposé ce matin (mardi) une plainte pénale en diffamation » contre le site d’investigation.

    Dénonçant des attaques sur la base de « photos volées, de ragots », M. de Rugy s’est aussi dit « soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques ».

    « Ce n’est pas parce que des médias le disent, qu’il faut le croire forcément », a renchéri Sibeth Ndiaye.

    Edwy Plenel cofondateur et dirigeant de Mediapart a dit avoir envoyé lundi des questions au ministre sur une nouvelle enquête, mise en ligne mardi, à propos de l’utilisation de ses frais professionnels en tant que député. Il attendait ses réponses pour 14h00, au lieu desquelles il a reçu l’annonce de sa démission.

    « L’information a été plus forte que la communication », s’est félicité le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, auteur de ces enquêtes.

    Elus « inquiets »

    Une source gouvernementale indique que « c’est une décision à laquelle on ne s’attendait pas » et l’explique par le fait que « la pression médiatique se tasse mais ne retombe pas » et que des élus se disent « inquiets » de ce qu’ils entendent dans leurs circonscriptions.

    Outre la dizaine de repas organisés à l’hôtel de Lassay, M. de Rugy est également soumis à une « inspection » du secrétaire général du gouvernement pour des travaux dans son logement de fonction.

    D’autres révélations embarrassantes se sont succédé, concernant notamment le logement HLM de sa directrice de cabinet qu’il a limogée illico, ou la participation à un dîner « hors agenda » avec des lobbyistes du monde de l’énergie.

    La démission de M. de Rugy ouvre une nouvelle période de vacance au ministère de l’Ecologie, 11 mois après la démission fracassante de Nicolas Hulot, plaçant dans l’embarras Emmanuel Macron qui a fait de la préservation de l’environnement l’un des marqueurs forts de la suite de son quinquennat.

    Sa secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon a défendu à sa place mardi au Sénat le projet de loi énergie et climat, indiquant qu’elle « assurerai(t) la continuité de l’Etat » pour que les débats puissent se dérouler « dans les meilleures conditions possibles ».

    Pour son autre secrétaire d’Etat Brune Poirson, « plus que jamais au travail », M. de Rugy « souhaite continuer à se défendre, et par là-même il protège le gouvernement, il protège le ministère », a-t-elle dit à BFMTV.

    « Légèrete »

    Le chef des députés LREM Gilles Le Gendre a aussi salué une démission qui vise à « protéger (la) majorité ». Son homologue au Sénat François Patriat l’a qualifiée « de bon sens, même s’il y a une forme d’injustice ». Il s’agit de la décision d’un homme « à bout », selon la députée Olivia Grégoire.

    Barbara Pompili, députée LREM et proche de François de Rugy, a cependant déploré sa « légèreté dans la gestion des moyens publics ».

    Les responsables politiques ont tous stigmatisé le « décalage » entre le discours du ministre « chantre de la vertu » et la réalité, à l’instar de la vice-présidente de l’Assemblée LR Annie Genevard, « en colère » parce que « cette affaire réduit un peu plus le crédit qu’ont les hommes politiques auprès des Français ».

    Avec AFP

    Le Matin d’Algérie, 16 jui 2019

    Tags : France, François de Rugy, corruption, malversation, détournement,

  • Italie : Procès Ruby : Imane Fadil est décédée de causes naturelles

    Il avait été question d’assassinats d’État et d’histoires d’espionnage. Mais le mystère de la mort d’Imane Fadil (photo), témoin clé du procès Ruby contre Silvio Berlusconi, a duré quatre mois.

    En fait, depuis hier sur l’affaire, il existe une certitude, formulée sur papier par les experts du bureau du procureur de Milan, selon laquelle « il n’y a aucun élément à l’appui des hypothèses de mort non naturelle ».

    En résumé, les conclusions du long et détaillé rapport affirment sans hésitation apparente qu’il n’y aurait rien d’anormal dans la mort de la jeune femme, encore moins qu’on puisse parler, comme cela a été fait dans l’immédiateté des faits, d’un cas probable d’empoisonnement. Ces doutes ont été provoqués par les premiers tests médicaux qui ont révélé de fortes concentrations de métaux lourds dans le sang de Fadil.

    Imane Fadil, mode originaire du Maroc est décédée au mois de mars 2019 d’une mystérieuse maladie. Son implication en tant que principal témoin dans le procès contre l’ancien président italien a déchaîné beaucoup de rumeurs sur les cause de son décès.

    Une activiste politique marocaine et ancienne député de Força Italia, Fouad Sbaï, a accusé le consulat marocain à Rome d’être derrière la mort d’Imane et pointé du doigt ses méthodes diplomatiques basées sur le rapprochement des personnalités moyennant la prostitution de jeunes filles marocaines stagiaires au Consulat.

    Avec La Notizia Giornale

    Tags : Maroc, Italie, Imane Fadil, Silvio Berlusconi, prostitution, consulat Maroc à Rome,

  • En République démocratique du Congo (RDC), la riposte à Ebola bute sur l’insécurité et le manque de financement (ONU)

    Dimanche, le premier cas d’Ebola a été confirmé à Goma, une ville d’environ un million de personnes située au sud de l’épicentre de l’épidémie
    NEW YORK, États-Unis d’Amérique, 16 juillet 2019/ — L’Organisation mondiale de la santé (OMS) convoquera prochainement son Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) sur la maladie à virus Ébola en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agira pour ces experts de déterminer à nouveau si cette épidémie persistante doit être déclarée comme une urgence mondiale après la confirmation d’un cas à Goma.

    Près d’un an après le début de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le nombre de nouveaux cas a atteint des niveaux préoccupants, ont alerté les Nations Unies.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) ont organisé lundi à Genève une réunion de haut niveau pour faire le point sur la réponse coordonnée à Ebola et mobiliser davantage de soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais pour vaincre cette maladie mortelle.

    Depuis août 2018, plus de 1.650 personnes sont décédées du virus, et environ 12 nouveaux cas sont signalés chaque jour.

    Dimanche, le premier cas d’Ebola a été confirmé à Goma, une ville d’environ un million de personnes située au sud de l’épicentre de l’épidémie. La personne malade est un homme arrivé par bus dimanche matin dans la capitale du Nord-Kivu, avec 18 autres passagers et le chauffeur, en provenance de Butembo, l’un des principaux foyers de la maladie dans la province.

    « Le malade a été ramené à Butembo pour qu’il soit pris en charge dans un centre de traitement d’Ebola. La vaccination a été lancée pour tous les contacts », a précisé le Dr. Oly Ilunga, Ministre de la santé de la RDC, présent à Genève. Devant les Etats membres réunis dans la ville suisse, M. Ilunga a indiqué que les autorités congolaises et l’OMS se sont préparées, depuis le début de l’épidémie, « à l’éventualité de cas positifs à Goma ».

    « L’identification du cas à Goma pourrait potentiellement changer la donne dans la lutte contre l’épidémie », a déclaré le Dr Tedros, le Directeur général de l’OMS.

    L’épidémie d’Ebola étant toujours limitée toujours au Nord-Kivu et de l’Ituri, deux provinces frontalières du Rwanda et de l’Ouganda pour la première et de l’Ouganda et du Soudan du Sud pour la seconde, la riposte est à un tournant critique. L’OMS estime que le risque de propagation au sein de ces provinces et vers les pays voisins de la RDC est très élevé.

    Face à une épidémie d’Ebola qualifiée par Kinshasa comme « la plus complexe de son histoire et même de santé publique au niveau mondial », le Dr. Tedros a affiché son optimisme et sa confiance dans les mesures de riposte mises en place. « Avec le gouvernement, nous pouvons et allons mettre fin à cette épidémie », a-t-il dit, se voulant rassurant : « Nous disposons de meilleurs outils de santé publique que jamais pour lutter contre le virus Ebola, notamment un vaccin efficace ».

    « Néanmoins, nous ne pouvons pas être trop prudents. J’ai donc décidé de convoquer à nouveau le comité d’urgence dès que possible pour évaluer la menace de ce développement et avoir des conseils en conséquence », a fait remarquer le chef de l’OMS.

    Le Ministre congolais de la santé a rappelé que la complexité de la riposte et les facteurs de risque de propagation de l’épidémie résident dans la densité et la grande mobilité de la population et un espace géographique concerné qui couvre 23 zones de santé répartis sur deux provinces.

    Mais la riposte à Ebola ne saurait être confinée à sa seule dimension technico-sanitaire, estime le chef de l’OMS. « Il faut que les attaques et autres perturbations de la réponse cessent », a souligné le Dr. Tedros. Depuis le début de l’année, l’opération de riposte à Ebola a subi 198 attaques qui ont fait sept morts et 58 blessés parmi le personnel de santé. Une contrainte sécuritaire qu’a reconnu le Dr. Ilunga : « Une partie de la riposte se déploie dans des zones d’opération militaire où opèrent des groupes armés et des milices communautaires ».

    « Nous avons besoin du soutien politique de toutes les parties et de l’engagement des communautés pour que les intervenants effectuent leur travail en toute sécurité et sans interruption. C’est le seul moyen d’empêcher le virus de continuer à se propager », a prévenu le chef de l’OMS.

    Les régions des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu touchées par le virus Ebola se caractérisent par des infrastructures médiocres ; par une instabilité politique et des conflits persistants impliquant de nombreux groupes armés et par la méfiance de la communauté à l’égard des autorités nationales et des étrangers.

    En mai, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a nommé l’Américain David Gressly au poste de Coordonnateur des interventions d’urgence des Nations Unies contre Ebola. M. Gressly, actuellement déployé dans les zones touchées par le virus, a pour mission de garantir l’efficacité de la riposte sur le plan sanitaire, sécuritaire et logistique, mais aussi en matière d’engagement politique et auprès des communautés afin de répondre aux préoccupations de ces dernières.

    Sans davantage de financement, éliminer Ebola ne sera pas possible (OCHA)

    A Genève, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, s’est également fait l’écho des propos optimistes du Dr. Tedros. « Aujourd’hui, les bailleurs de fonds et les intervenants ont exprimé leur confiance dans l’approche que nous adoptons actuellement », a déclaré M. Lowcock.

    Mais le chef d’OCHA a rappelé aux Etats membres une évidence : l’argent est le nerf de la guerre contre Ebola.

    « Si nous n’obtenons pas immédiatement davantage de ressources financières, il ne sera pas possible de mettre fin à l’épidémie », a prévenu M. Lowcock. « Chaque retard donne au virus l’occasion de se propager, ce qui a des conséquences désastreuses ».

    Le Secrétaire général adjoint a insisté pour que la communauté internationale fasse tout son possible pour éviter que l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC atteigne le niveau de celle qui a frappé l’Afrique de l’Ouest il y a cinq ans. Entre 2014 et 2016. Plus de 10.000 personnes au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée ont perdu la vie avant qu’une intervention d’un coût de plusieurs milliards de dollars mette fin à l’épidémie, a rappelé M. Lowcock.

    Distribué par APO Group pour United Nations (UN)

    Tags : République démocratique du Congo, RDC, ébola, épidémie,