Catégorie : Monde

  • La Turquie utilisera les systèmes S-400 en cas d’attaque – Erdogan

    Le président turc a réitéré les projets d’Ankara concernant la production en commun des systèmes S-400

    ANKARA, 10 juillet. / TASS /. La Turquie envisage d’utiliser les systèmes de missiles S-400 fabriqués en Russie si le pays est attaqué, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan à son retour de Bosnie-Herzégovine.

    « Certains se demandent pourquoi nous achetons [les systèmes S-400] et faisons un tel investissement. Si le besoin s’en fait sentir, nous aurons le droit de les utiliser. Si quelqu’un nous attaque, nous utiliserons ces systèmes de défense antiaérienne. C’est pourquoi nous faisons un tel investissement « , a déclaré Erdogan, cité par le journal Hurriyet.

    Erdogan a réitéré les plans d’Ankara concernant la production en commun des systèmes S-400. « En ce qui concerne la production en commun, nous n’avons aucun problème avec la Russie. Au tout début de nos discussions avec le président Poutine, nous sommes parvenus à un accord à ce sujet. J’espère que nous lancerons une production en commun, il n’ya pas de problèmes en ce moment. » Cependant, ceux qui veulent que nous abandonnions l’achat du S-400 continuent de faire des spéculations « , a souligné le président turc.

    Dans le même temps, le porte-parole du président russe, Dmitry Peskov, a déclaré le 29 juin que le contrat pour la livraison des systèmes S-400 à la Turquie prévoyait un transfert partiel de technologie.

    Le marché des S-400

    Les premières nouvelles concernant les pourparlers russo-turcs sur la livraison des systèmes S-400 ont eu lieu en novembre 2016. En septembre 2017, Erdogan a annoncé qu’Ankara avait signé un contrat avec Moscou pour l’achat des systèmes S-400 et effectué un paiement anticipé. Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a déclaré plus tard qu’Ankara commencerait le déploiement des systèmes S-400 en octobre 2019. Sergueï Chemezov, de la société d’État russe Rostec, a déclaré en décembre 2017 que l’accord valait 2,5 milliards de dollars.

    Pendant ce temps, les États-Unis continuent leurs tentatives d’empêcher la Turquie d’acheter les systèmes de missiles russes. Washington a déclaré qu’il exclurait Ankara du programme des F-35 si la Turquie achetait les systèmes S-400.

    Le S-400 Triumf (nom de l’OTAN: SA-21 Growler) est le système de missile anti-aérien à longue portée le plus avancé mis en service en 2007. Il est conçu pour détruire les missiles d’avions, de croisière et balistiques, y compris ceux de portée moyenne, et peut également être utilisé contre des objectifs au sol. Le système S-400 peut engager des cibles à une distance de 400 km et à une altitude allant jusqu’à 35 km.

    Source : TASS

    Tags : S-400, missiles, défense, armée, Turquie, Tayip Erdogan, Russie, OTAN,

  • Bosco Ntaganda déclaré coupable de crimes contre l’humanité par la CPI

    CPI : Un ex-chef de guerre congolais déclaré coupable de crimes contre l’humanité

    Le cas de Bosco Ntaganda illustre le besoin de justice en République démocratique du Congo

    (La Haye) – Le verdict de culpabilité prononcé par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de l’ancien chef rebelle congolais Bosco Ntaganda sert de puissant rappel que la justice pourrait rattraper les individus responsables de graves crimes commis en République démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
    Le 8 juillet 2019, un panel de trois juges a, à l’unanimité, déclaré Ntaganda coupable de 13 chefs d’inculpation de crimes de guerre et de cinq chefs de crimes contre l’humanité commis dans l’ancien district de l’Ituri, dans l’est de la RD Congo, en 2002 et 2003. Les chefs d’inculpation étaient nombreux : assassinats et tentatives d’assassinat, viols, esclavagisme sexuel, attaques de civils, pillages, déplacements de civils, attaques de biens protégés et recrutement et utilisation d’enfants soldats. Les juges ont estimé que Ntaganda et d’autres s’étaient mis d’accord sur un plan commun pour attaquer et chasser la population ethnique Lendu de l’Ituri en commettant des crimes. Human Rights Watch a diffusé un document sous forme de questions et réponses sur le procès de Ntaganda.

    « Ce jugement tant attendu donne dans une large mesure justice aux victimes de Bosco Ntaganda et sert d’avertissement aux autres responsables de graves crimes », a déclaré Maria Elena Vignoli, conseillère juridique auprès du Programme Justice internationale à Human Rights Watch. « Mais les nouvelles violences auxquelles on assiste dans l’est de la RD Congo démontrent la nécessité de mettre fin à l’impunité dont bénéficient d’autres dirigeants au comportement abusif. »

    Le regain de violence observé en Ituri depuis début juin a fait de nombreux morts et causé le déplacement de plus de 300 000 personnes.

    Lors d’une précédente phase d’affrontements en Ituri, Ntaganda a été chef des opérations militaires de l’Union des patriotes congolais (UPC), un groupe armé majoritairement composé de membres du groupe ethnique Hema. L’UPC était dirigée par Thomas Lubanga, qui a été condamné par la CPI en 2012 pour avoir utilisé des enfants soldats. De 2002 à 2005, les forces placées sous le commandement de Ntaganda ont été impliquées dans de nombreuses violations graves, notamment des massacres à caractère ethnique, des actes de torture, des viols et le recrutement généralisé d’enfants, dont certains âgés de 7 ans seulement. La CPI a émis deux mandats d’arrêt à son encontre, l’un en 2006 et un autre en 2012. Ntaganda s’est constitué prisonnier à l’ambassade des États-Unis à Kigali, au Rwanda, en mars 2013.

    S’il est confirmé en appel, ce jugement pourrait constituer la première condamnation définitive devant la CPI pour des crimes relatifs à des violences sexuelles, y compris contre des hommes. Car outre des crimes commis à l’encontre de Lendus, le tribunal a déclaré Ntaganda coupable de viols et de mise en esclavage sexuel de membres de l’UPC, ce qui constitue des crimes de guerre. C’est la première fois que la CPI condamne un commandant pour des violences sexuelles commises par ses troupes contre d’autres membres de la même force.

    Human Rights Watch a documenté des massacres ethniques, des meurtres, des viols, des actes de torture et des recrutements d’enfants soldats par les troupes placées sous le commandement de Ntaganda dans les Kivus, et a appelé à ce que ces chefs d’accusation soient ajoutés à son dossier à charge devant la CPI. Mais son procès, qui avait commencé en septembre 2015 et s’est achevé en août 2018, ne concernait que des crimes relatifs au conflit en Ituri.

    En mai 2019, Ntaganda a déposé une requête pour obtenir la disqualification de la juge Kuniko Ozaki qui, début 2019, a brièvement été ambassadrice par intérim du Japon en Estonie, alors qu’elle siégeait toujours au sein du panel chargé du dossier Ntaganda. Les avocats de Ntaganda ont argué que l’apparence de son indépendance judiciaire et de son impartialité avait été compromise. En juin 2019, une assemblée plénière de juges a rejeté la requête de Ntaganda, estimant que les circonstances dans lesquelles la juge Ozaki a exercé ces fonctions d’ambassadrice ne justifiaient pas sa disqualification.

    La Cour va tenir des audiences dans les prochaines semaines pour fixer la peine de Ntaganda et les réparations à accorder à ses victimes. Elle devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les communautés affectées en RD Congo soient informées du jugement et des prochaines étapes de la procédure, et admises à participer aux procédures d’attribution des réparations, a déclaré Human Rights Watch.

    Ntaganda est la quatrième personne à être jugée par la CPI pour crimes graves commis en RD Congo. La CPI a émis un cinquième mandat d’arrêt à l’encontre du général Sylvestre Mudacumura, commandant militaire d’un autre groupe armé majoritairement composé de Hutus rwandais et actif en RD Congo, le Front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR). Les autorités congolaises, avec l’aide des militaires de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies, devrait prendre rapidement les mesures nécessaires pour arrêter Mudacumura et le livrer à la CPI, a déclaré Human Rights Watch.

    Malgré leur nombre et leur envergure, les affaires concernant la RD Congo dont est saisie la CPI ne reflètent pas réellement la magnitude des crimes commis dans ce pays depuis 2002, lorsque la Cour est entrée en fonction. Human Rights Watch a à maintes reprises exhorté les procureurs successifs de la CPI à élargir le champ de leurs enquêtes en RD Congo pour y inclure, par exemple, le rôle joué par certains responsables politiques et militaires de haut rang congolais, rwandais et ougandais qui ont soutenu, armé et financé pendant des années des groupes armés commettant des abus dans l’est de la RD Congo, ainsi que d’autres crimes, dont ceux commis lors des attaques qui ont commencé à Beni, au Nord Kivu, en octobre 2014.

    La Procureure de la CPI devrait élaborer une stratégie claire pour faire face aux besoins encore non satisfaits de justice en RD Congo, qui comprenne un soutien aux autorités congolaises. Ceci aiderait à renforcer l’État de droit et à régler le problème posé par les cycles récurrents de violence en RD Congo. De son côté, la Cour a besoin d’un appui ferme et prolongé de la part des États parties à la CPI, qui devraient lui allouer des ressources suffisantes pour qu’elle puisse s’acquitter efficacement d’une charge de travail de plus en plus lourde, a déclaré Human Rights Watch.

    « Le verdict prononcé à l’encontre de Ntaganda est important, mais des milliers de victimes d’autres atrocités commises en RD Congo sont toujours en attente de mesures de justice », a affirmé Maria Elena Vignoli. « La CPI et les autorités congolaises devraient travailler ensemble pour amener devant la justice beaucoup d’autres individus responsables de graves crimes, y compris des personnages de haut rang. »

    Chronologie concernant Bosco Ntaganda :

    1973

    Naissance à Kinigi, au Rwanda.

    1990

    Rejoint les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) dans le sud de l’Ouganda.

    1994

    Combat au sein du FPR pour mettre fin au génocide rwandais et rejoint l’Armée patriotique rwandaise (APR).

    1996

    Début de la première guerre de la RD Congo – il y participe du côté de l’APR/Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL).

    1997

    Rejoint l’armée congolaise.

    1998

    Début de la seconde guerre de la RD Congo – rejoint à Goma le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), groupe rebelle soutenu par le Rwanda.

    1999

    Le RCD se divise. Rejoint une de ses factions, le RCD-K-ML, à Kisangani.

    1999/2000

    S’établit à Bunia, dans le district de l’Ituri, avec les rebelles du RCD-K-ML.

    2002

    Le RCD-K-ML se divise à son tour. Rejoint un autre groupe rebelle, l’Union des patriotes congolais (UPC).

    2005

    Rejoint les rebelles du Mouvement révolutionnaire du Congo (MRC), mais l’existence de cette milice est de courte durée.

    Novembre 2005

    Placé sur la liste des personnes faisant l’objet de sanctions de l’ONU pour violation de l’embargo sur les armes.

    2005/2006

    Rejoint les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et s’établit à Masisi, dans le Nord Kivu.

    Août 2006

    La CPI émet un mandat d’arrêt sous scellés à l’encontre de Ntaganda pour crimes de guerre commis en Ituri.

    Avril 2008

    Le mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre de Ntaganda est rendu public.

    Janvier 2009

    Renverse Laurent Nkunda avec l’appui du Rwanda et prend la direction du CNDP.

    2009

    Promu général dans l’armée congolaise et nommé commandant adjoint des opérations militaires dans l’est de la RD Congo.

    2011

    Nommé commandant par intérim des opérations militaires.

    Mars 2012

    Le co-accusé de Ntaganda, Thomas Lubanga, est déclaré coupable de crimes de guerre par la CPI.

    Avril 2012

    Ntaganda exhorte ses fidèles à se mutiner et fait désertion de l’armée congolaise, créant le Mouvement du 23 mars (M23).

    Juillet 2012

    La CPI émet un second mandat d’arrêt à l’encontre de Ntaganda pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Ituri.

    Mars 2013

    Se constitue prisonnier à l’ambassade des États-Unis à Kigali, au Rwanda, après la dislocation du M23, et est transféré à la CPI à La Haye.

    Février 2014

    Audience de confirmation des chefs d’accusation.

    Juin 2014

    La Chambre préliminaire de la CPI confirme à l’unanimité 18 chefs d’accusation contre Ntaganda pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

    Septembre 2015

    Début du procès de Ntaganda.

    Août 2018

    Fin du procès.

    Juillet 2019

    Déclaré coupable des 18 chefs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.


    Source : HRW

    Tags : Bosco Ntaganda, CPI, République démocratique du Congo, crimes contre l’humanité,

  • Migrants et terrorisme: Europol confirme l’infiltration djihadiste

    Les djihadistes s’infiltrent dans le flux de migrants. Une fois de plus, l’alarme retentit qui fait que des années risquent d’atterrir sur les côtes italiennes et au-delà. Selon le dernier rapport d’Europol, contenu dans le document Tesat, Situation et évolution du terrorisme par rapport à 2018, de nombreuses enquêtes dans les États membres de l’UE ont mis en évidence le lien étroit qui existe entre le trafic de migrants et le financement du terrorisme basé sur l’islam .

    En 2018, les djihadistes ont atteint l’Italie en infiltrant des immigrants clandestins

    L’Italie a notamment signalé qu’en 2018, les djihadistes, notamment ceux qui adhéraient à l’Etat islamique dans le théâtre syro-irakien et des sujets provenant des « cercles libyens radicaux », avaient réussi à atteindre nos côtes en infiltrant des flux d’immigration illégale. Dans le détail, il a été noté que les « suspects » empruntent les routes tuniso-siciliennes et libyennes-siciliennes, considérés comme des routes sûres pour se rendre sur les côtes du continent européen afin de se soustraire, dans la plupart des cas, aux vérifications policières et rejoindre d’autres membres de cellules terroristes afin de mener des attaques en Europe.

    Soutien d’Europol à l’Italie et à la Grèce

    Europol a fourni un soutien à l’Italie (et à la Grèce) en envoyant des experts détachés dans des zones sensibles du sud de l’Italie et des îles de l’est de la mer Égée. Jusqu’à 50 de ces fonctionnaires ont été employés à tour de rôle afin de renforcer les contrôles de sécurité sur les flux migratoires à l’intérieur des terres, en aidant à identifier les terroristes présumés et les criminels. Il n’existe aucune preuve concrète que les adhérents des grands réseaux terroristes, Isis et Al-Qaïda, utilisent systématiquement les flux de réfugiés pour entrer en Europe, mais il est incontestable que certains terroristes sont entrés dans l’UE en se présentant comme des réfugiés, comme on l’a observé dans le passé. Attaques à Paris du 13 novembre 2015 et dans le cadre de nombreuses enquêtes judiciaires des différents procureurs italiens.

    Un exemple frappant est constitué par les arrestations en avril à Naples et en juin 2018 à Bari de deux demandeurs d’asile de Gambie entrés illégalement en Sicile. Tous deux avaient juré allégeance à Isis et, après avoir suivi un entraînement en Libye, avaient été envoyés en Italie dans le but de commettre une attaque contre la foule avec l’utilisation d’un véhicule.

    Dans d’autres pays tels que la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, le nombre d’attaques et de cellules terroristes ayant connu le plus grand succès a été le plus grand. En outre, la France, l’Allemagne et l’Italie ont découvert la planification d’attaques avec l’utilisation d’agents chimiques ou biologiques. Les attaques djihadistes achevées (ou déjouées) ont été effectuées à l’aide de couteaux et d’armes à feu, principalement contre des cibles civiles. Tous les plans d’attaque comprenant l’utilisation d’explosifs ont été déjoués. La plupart des auteurs ont agi ou prévoyaient d’agir seuls. Toutefois, plusieurs attaques terroristes déjouées, dont deux aux Pays-Bas, ont été planifiées par des cellules structurées.

    En 2018, 51119 personnes ont été arrêtées pour appartenance ou soutien au terrorisme djihadiste. La plupart des arrestations ont eu lieu en France, au Royaume-Uni et en Belgique, suivies des Pays-Bas, de l’Allemagne et de l’Italie.

    Le rapport des services secrets confirme les liens Isis-migrants

    L’ultra-parallélisme de nos services d’information a souligné que les deux agences de renseignement avaient mené un travail de « vigilance étroite » contre le risque d’infiltration terroriste dans les flux migratoires, ce qui a été maintes fois signalé dans des activités de collecte d’informations. En confirmant ce qui a été acquis, des enquêtes ultérieures ont fourni une image exhaustive de l’utilisation de l’immigration clandestine, sans être systématique, par des extrémistes de la région subsaharienne. De plus, en référence au travail de prévention effectué par les services de renseignement, l’engagement pris dans une clé préventive vis-à-vis du phénomène des atterrissages occultes ou fantômes, provenant pour la plupart de Tunisie, est souligné. Cette activité a permis d’identifier les responsables du trafic et de sa dynamique et a mis en exergue le fonctionnement extrême du réseau criminel ramifié comportant des bases et des référents également sur notre péninsule.

    De ce point de vue, la recherche informationnelle s’est également déplacée vers la côte libyenne, où une dynamique criminelle similaire est également mise en œuvre à l’aide des « bateaux-mères », de vastes bateaux à partir desquels de simples dériveurs sont largués avec des dizaines de personnes à bord qui sont dirigées vers les côtes ou les îles siciliennes. Ce comportement est également appliqué à la liaison Algérie – Sardaigne, qui est moins utilisée pour la distance parcourue par voie maritime.

    Mais la réelle cohérence du phénomène se confirme également de l’autre côté de la péninsule. Selon nos services secrets, les traversées de l’Adriatique seraient également de plus en plus fréquentes et les routes terrestres des Balkans sont de plus en plus encombrées, ce qui présente par ailleurs un risque élevé d’infiltration par des djihadistes du Caucase, de Bosnie ou de Turquie. .

    Les réseaux terroristes poursuivent leurs activités de recrutement et d’endoctrinement en Europe, même dans les prisons

    Rien qu’en Espagne, en octobre 2018, 25 détenus ont été identifiés dans 17 prisons différentes du pays comme étant contigus au réseau djihadiste. Parmi ceux-ci, de nombreux condamnés pour d’autres types de crimes qui, vraisemblablement, se sont radicalisés en prison.

    Même en Italie, le phénomène de radicalisation dans les prisons reste un sujet de préoccupation. En 2018, dans les pénitenciers italiens, une augmentation du nombre de prisonniers ayant exprimé leur soutien à l’État islamique a été détectée. Menaces envers les policiers pénitentiaires, provocations et manque de respect envers le personnel pénitentiaire féminin et les prisonniers musulmans non-observateurs étaient les comportements les plus couramment détectés par le Département de l’administration pénitentiaire, avec un taux d’incertitude particulier dans les prisons de Sardaigne.

    Un chapitre distinct appartient aux combattants étrangers revenant de divers théâtres de guerre

    Un grand nombre de militants, qui ont quitté l’Europe pour rejoindre l’État islamique, sont rentrés dans leur pays d’origine et ont été accueillis par les islamistes locaux, en tant que vétérans moudjahidine, forts également de leur expérience incontestable dans la manipulation d’armes et d’explosifs qui les rendent extrêmement dangereux pour la sécurité sur le continent.

    Dans le rapport, Europol souligne l’inquiétude des autorités déléguées de faire en sorte que ces sujets puissent se perpétuer en renforçant les réseaux djihadistes au niveau mondial.

    Dans le contexte italien, le travail de contrôle des agences d’information et des forces de police a permis d’identifier certains miliciens revenus du Moyen-Orient et ceux qui sont déjà contigus dans leur pays. Tout en ne sous-estimant pas le phénomène des djihadistes de retour, compte tenu également du petit nombre (environ 120) de sujets qui ont quitté l’Italie en direction du califat, dont certains sont morts sur divers théâtres de guerre, les responsables de la sécurité nationale estiment qu’il est faible la probabilité que les militants de retour aient l’intention d’agir de manière indépendante en Italie.

    L’Isis en Libye

    De la surveillance des sources ouvertes (Osint), il est apparu qu’un grand groupe de miliciens membres de l’État islamique opérait depuis un certain temps en Libye et s’était récemment réuni sous l’égide de Wilayat Lybia, la province libyenne du Califat. Ces derniers jours, la nouvelle entité a créé et vanté une vidéo intitulée « Le meilleur résultat est pour les pieux » dans laquelle les terroristes ont juré fidélité et obéissance à Abu Bakr al Baghdadi. Les opérations en Libye seraient dirigées par le soi-disant émir Abdul Kader al Najdi, alias Abou Muaz al Tikriti, tandis que les milices seraient des transfuges de l’armée libyenne de Muhammar Kadhafi, des services secrets du défunt Raïs et, dans la majorité des cas, des vétérans du conflit alliance anti-ISIS s’est battue en Syrie et en Irak.

    Selon certaines sources, la puissance de feu de l’Etat islamique ressuscité en Libye ne serait pas encore considérée comme appropriée pour mener des actions offensives visant la conquête de territoires ou, en tout cas, des actions coordonnées contre les troupes d’al Serraj et de Haftar. À l’heure actuelle, les activités de l’État islamique en Libye sont « limitées » à l’approvisionnement économique du groupe par le biais de la cogestion de la traite des êtres humains en concurrence avec la criminalité locale.

    De l’avis des contacts interrogés, le risque est que le bassin de recrutement de Daesh ait été identifié précisément parmi la masse d’émigrés massés aux frontières méridionales de la Libye, en attente d’être emmenés sur les côtes du pays africain, avant de prendre le tournant du tournant. Italie. Cette hypothèse rendrait encore plus plausible ce que rapportaient Europol et nos agences de sécurité dans leurs rapports respectifs.

    Aujourd’hui, la nouvelle de la neutralisation d’une cellule terroriste en possession d’armes, de munitions et d’explosifs à Sabratha, dans l’ouest de Tripoli, est sur le point d’être activée avec l’achèvement de l’attaque dans la ville.

    Source : OFCS

  • Le Nigeria rejoindra officiellement la ZLECA

    Selon le communiqué de la présidence, Le Nigeria signera l’accord de libre-échange lors du prochain sommet de l’Union africaine à Niamey (Niger)

    Le Nigeria, plus grande économie du Continent et première puissance démographique avec ses 200 millions, a été l’un des pays les plus récalcitrants à la signature de la ZLECA. « Notre position est très simple, nous soutenons le libre-échange dans la mesure où il est juste et mené sur une base équitable », a déclaré le président de la république du Nigeria. L’accord de libre-échange continental africain vise à éliminer les tarifs douaniers entre les États membres.

    Le président Muhammadu Buhari avait exprimé son inquiétude quant à la possibilité pour les pays voisins d’inonder le Nigeria de produits à bas prix et de nuire aux efforts visant à redynamiser l’industrie et à développer le secteur agricole.

    L’accord sur la ZLECA signé par la quasi-totalité des pays africains à l’exception du Bénin, de l’Erythrée et du Nigeria est entré en vigueur le 30 mai 2019.

    De ces trois pays, c’est surtout l’absence du Nigeria qui a le plus fait polémique à cause de son poids économique et démographique. la population du Nigeria devrait passer de 206 millions d’habitants en 2020 à 264 millions en 2030.

    Le pays, selon les dernières prévisions économiques de la Banque africaine de développement (BAD), représente près de 20% du PIB continental et environ 75% de l’économie ouest-africaine

    Vision de l’agenda 2063

    Conformément à la vision de l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons » de l’UA, la ZLECA devrait couvrir un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars.

    Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la mise en œuvre de la ZLECA pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3% en éliminant les droits de douane à l’importation et le doubler si les obstacles non tarifaires sont réduits.

    Afrik Economy, 3 jui 2019

    Tags : Nigeria, ZLECA, libre-échange, afrique, union africaine, UA,

  • Le Forum Africain Tiendra Un Colloque Sur le Cameroun

    À cet égard, le Forum a eu le privilège de transmettre certaines de ses vues et suggestions à Son Excellence Paul Biya Président de la République du Cameroun

    PRETORIA, Afrique du Sud, 7 juillet 2019/ — L’une des principales missions du Forum africain (« le Forum ») (www.AfricaForum.org) qui regroupe d’anciens chefs d’État et de gouvernement africains et d’autres personnalités africaines de premier plan, est de soutenir l’action de l’Union Africaine dans le cadre des initiatives qu’elle met en œuvre sur notre continent pour atteindre les objectifs définis dans son Acte Constitutif.

    Dans ce contexte, le Forum s’est efforce de suivre au plus près l’évolution préoccupante de la situation en République du Cameroun.

    À cet égard, le Forum a eu le privilège de transmettre certaines de ses vues et suggestions à Son Excellence Paul Biya Président de la République du Cameroun. Le Forum attend avec intérêt la poursuite de ces contacts.

    Entre-temps, le Forum estime important de prendre toutes les mesures nécessaires pour s’informer de la manière la plus complète possible sur la situation en République du Cameroun.

    Pour atteindre cet objectif, le Forum estime nécessaire la tenue d’un colloque sur le Cameroun qui se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie ou éventuellement dans tout autre pays africain avec l’accord du Forum.

    Dans cette perspective, et sans plus tarder le Forum se propose de contacter un large éventail de citoyens camerounais qu’il invitera à participer à cette rencontre qui doit être le lieu d’un dialogue inclusif et ouvert.

    Le Forum est convaincu que ce colloque contribuera grandement à lui donner les moyens de pouvoir mieux accompagner le gouvernement et le peuple camerounais à relever les défis auxquels ce pays frère africain est confronté.

    Distribué par APO Group pour Africa Forum.

    Chairman Joaquim Alberto Chissano

    Ancien Président de la Republic du Mozambique

    Deputy Chair Nicephore Soglo

    Ancien Président du Benin

    7th Floor, Metro Park Building, 351 Cnr Schoeman and Prinsloo Street, Pretoria

    P.O Box 6541, Pretoria 0001 Republique Afrique du Sud

    Tel:+27 12 354 8073 Ext. 8163 / 8178 8153

    Fax:+27 12 354 8161

    E-mail: jobn.tesha@africaforum.org

    SOURCE : Africa Forum

  • La Zlec : un accord pour une économie africaine prospère?

    Le 21 mars 2018, les leaders des différents pays africains sont réunis afin de révolutionner le continent sur le plan économique. La création d’une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) prend forme avec la signature de 44 pays des 55 membres de l’Union africaine. Cet accord de la ZLEC s’est tenu dans la capitale du Rwanda, à Kigali, lors du dixième sommet de l’UA (1).

    Un futur prospère à l’horizon

    La Zlec doit ultimement permettre l’élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant ainsi le commerce intracontinental (2). Important semble être l’enjeu auquel s’attaquent plusieurs États africains. On estime que seulement 16 % du commerce des pays d’Afrique se fait avec d’autres pays du continent, loin derrière l’Asie (autour de 50 %) et l’Europe (près de 70 %) (3). En enlevant les droits de douane ainsi que les frais reliés à ceux-ci, on attend d’ici à 2022 une augmentation du commerce intra-africain s’élevant à 60 %. C’est ce qu’affirme Albert Muchanga, commissaire au Commerce et à l’industrie. Celui-ci souhaite donc que chaque pays membre de l’Union africaine adhère à la Zone de libre-échange continentale (4). Bien que quarante États africains aient signé l’accord le 21 mars 2018, la mise en œuvre ne se fera qu’une fois qu’il aura été ratifié par 22 pays, soit la moitié des pays signataires (5).

    D’ici 2028, le projet devrait aussi mener à la création d’un marché commun et d’une union économique et monétaire en Afrique (6). L’accord a pour but l’émancipation des pays africains de la faible diversification de leur économie. Avec des secteurs des services et de l’industrie sous-dimensionnés, certains États africains se sont limités aux performances économiques provenant des matières premières exportées, comme le pétrole, le cacao ou l’or (7). Toutefois, l’Éthiopie et le Ghana ont investi dans les industries locales, ce qui a favorisé la croissance économique des deux États en diversifiant leur marché (8).

    Landry Signé, un expert en développement à l’université Stanford aux États-Unis, envisage une diversification considérable du secteur manufacturier par la Zlec. En effet, le marché composé de plusieurs millions de personnes représenterait éventuellement 1,2 milliard $ US. La Zlec pourrait également procurer au continent une plateforme afin de négocier de meilleurs accords commerciaux à l’échelle internationale (9).

    Des bâtons dans les roues?

    L’Afrique du Sud est un ardent défenseur de l’accord, perçu comme injuste puisque certaines économies africaines sont trop petites pour pouvoir se diversifier seules et s’industrialiser (10). Le consultant nigérian en commerce international, Sola Afolabi, pense que seuls les pays moins développés disposant de ports desservant les pays enclavés rejetteront la Zlec, de crainte de ne plus toucher leurs revenus douaniers (11).

    Il n’y a pas que les acteurs politiques et étatiques qui constituent une entrave importante au succès de la Zlec; les obstacles commerciaux en sont aussi. On remarque notamment que le sous-développement des services d’infrastructures et de réseaux nuit de façon significative au commerce intracontinental (12). De plus, les procédures fastidieuses de visas d’entrée sont reconnues pour limiter les activités des investisseurs en Afrique et des prestataires de services (13). De surcroit, le manque de réglementation et la corruption dans le secteur des services ralentissent le développement du commerce du continent également. En guise d’exemple, on mentionne que les critères relatifs à l’émancipation économique qui proviennent souvent de revirements politiques et de contradictions réglementaires engendrent une frustration chez les investisseurs (14). Enfin, l’accès aux réglementations régissant le secteur des services en matière d’immatriculation des entreprises, de procédures d’agrément, de fiscalité et de politiques de rapatriement des bénéfices pour les décisions des entreprises minimisent les vides juridiques, favorisant la corruption (15).

    Le Nigeria réticent

    Les doutes des acteurs nigérians gravitant autour de la sphère présidentielle sur les conditions de mise en œuvre de ce traité n’encouragent pas le Nigeria à rejoindre la Zlec (16). De surcroit, plusieurs organisations professionnelles du pays ont partagé des inquiétudes relativement aux implications de ce traité sur l’économie nigériane (17). Par ailleurs, certains associeraient le retrait du Nigeria à une tendance protectionniste croissante (18).

    Le Nigeria Labour Congress (NLC), une importante organisation syndicale, a exprimé sa crainte à propos des effets négatifs de la Zlec, et sa requête à être plus impliqué dans les négociations. En réaction, le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, suspend sa visite à Kigali; d’autant plus qu’il apprend que certains acteurs nigérians n’ont pas été consultés avant la signature (19).

    Un membre de la Communauté de développement d’Afrique australe explique que le NLC ne s’oppose pas au projet, mais qu’il se montre précautionneux face à celui-ci puisqu’il ne possède pas d’études d’impact (20). inalement, selon la présidence nigériane, la décision du président aurait pour but d’acheter du temps en ce qui concerne les consultations avec le secteur privé (21).

    Références:

    (1) Perspective Monde, « Accord à Kigali en prévision d‘une Zone libre-échange continentale en Afrique », 6 juillet 2016, URL http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?code Pays=JPN&codeEve=1534&grandesRegions=100&slide=200… consulté le 02/11/2018

    JeuneAfrique, « Union africaine : l’accord sur la zone libre-échange continentale signé Kigali », 21 mars 2018, URL https://www.jeuneafrique.com/544161/politique/unio… consulté 05/11/2018

    (2) N’Gampoula, Nestor, « Union africaine : 44 pays signent l‘accord créant la zone libre-échange continentale », 21 mars 2018, URL http://www.adiac-congo.com/content/union-africaine… consulté le 02/11/2018

    (3) Jeune Afrique, « Union Africaine : L’Afrique face aux défis de la Zone de libre échange continentale », 19 mars 2018, URL https://www.jeuneafrique.com/543644/politique/unio… consulté le 03/11/2018

    (4) Le Point Afrique, « Zone libre-échange africaine : ce sera sans le Nigéria », 20 mars 2018, URL http://afrique.lepoint.fr/economie/zone-de-libre-e… consulté le 02/11/2018

    (5) Allard, Daniel, « Enfin la ZLEC : 44 pays signent un accord de libre-échange quasi-continental », Commerce Monde, 4 mai 2018, URL https://www.commercemonde.com/2018/05/44-pays-dafrique/, consulté le 02/011/2018

    (6) Le Point Afrique, op. cit.

    (7) Loc. Cit.

    (8) Loc. Cit.

    (9) Loc. Cit.

    (10) Loc. Cit.

    (11) Loc. Cit.

    (12) Sawere, Viola and David Ndolo, « Négociations de la ZLEC sur les services : comment parvenir un accord d‘ici 2017? », International Centre for Trade and Sustainable Development, vol. 17, n. 4, 31 mai 2016, URL https://www.ictsd.org/bridges-news/passerelles/news/n%C 3%A9gociations-de-la-zlec-sur-les-services-comment… consulté le 11/11/2018

    (13) Loc. Cit.

    (14) Loc. Cit.

    (15) Loc. Cit.

    (16) Barma, Aboubacar Yacouba, « Zone de libre échange continentale : le Nigéria fait marche arrière et suspend sa participation », Afrique LaTribune, 19 mars 2018, URL https://afrique.latribune.fr/politique/integration… consulté le 05/11/2018

    (17) Loc. Cit.

    (18) Le Point Afrique, op. cit.

    (19) Jeune Afrique, « Union Africaine : L’Afrique face aux défis de la Zone de libre échange continentale », op. cit.

    (20) Loc. Cit.

    (21) Barma, Aboubacar Yacouba, op. cit.

    Dernière modification: 2018-11-12 16:12:12

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    Tags : ZLECA, libre échange, afrique, union africaine,

  • Communiqué des avocats de Monsieur Guillaume Kigbafori Soro

    Paris, le 4 juillet 2019

    Au regard des conditions particulièrement préoccupantes suivant lesquelles la 45e Session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie s’apprête à se tenir à Abidjan, nous avons saisi le juge des référés près le Tribunal de grande instance de Paris afin qu’il sursoie à sa tenue pour permettre ultimement à cette organisation de se réunir dans des conditions régulières et qui ne portent pas atteinte aux droits de notre client en sa qualité de Premier vice-Président de l’APF.

    Cette saisine prenait acte de l’absence de toute réaction effective des instances dirigeantes de l’APF à la mise en demeure que nous lui avons préalablement adressée, soulignant les multiples incidents visant à délester notre client des droits qu’il tient statutairement de sa qualité de Premier Vice- Président de l’APF, ainsi que l’existence d’un contentieux porté devant le Tribunal d’Abidjan, relativement à la section ivoirienne organisatrice.

    Compte tenu de l’imminence de la tenue de la 45e Session de l’APF, nous n’avions d’autre choix que de saisir le juge des référés comme un ultime appel à la raison et à la sérénité nécessaire à la tenue d’un tel événement.
    Le juge saisi a estimé, dans une ordonnance rendue ce jour, que les conditions de son intervention en référés n’étaient pas réunies.

    Cette décision n’entame aucunement le bien-fondé de nos demandes au regard des multiples violations déjà constatées des règles de droit applicables. Celles-ci sont consécutives à un différend interne à la Côte d’Ivoire, dont l’APF aurait dû, par prudence et par application de ses Statuts, se tenir à l’écart. En choisissant de maintenir la tenue de sa 45e Session à Abidjan et en prêtant main forte au coup de force entrepris à l’encontre de sa section ivoirienne, elle s’en est fait l’otage en violation de ses propres règles.

    Notre détermination reste entière et notre vigilance demeure quant aux résolutions que l’APF s’apprête à prendre et pour lesquelles Monsieur Guillaume Kigbafori SORO nous donne mandat d’ester à nouveau en justice et sur le fond cette fois, afin de rappeler la stricte application des règles et usages au sein de cette organisation et lui permettre de préserver ses droits.

    Maître Ivan TEREL, avocat au barreau de Paris – AARPI GKA & associés Mail: i.terel@gkavocats.net

    Tél. : 01 83 80 70 30

    Tags : Côte d’Ivoire, Maroc, Guillaume Kigbafori SORO, APF, Assemblée Parlementaire de la Francophonie,

  • Tempête royale à Dubaï

    La réputation du riche Emirat gazier de Dubaï vient de prendre un nouveau coup. Elle était déjà malmenée après les tentatives de deux des filles de l’émir, de quitter le pays. Avant sa tentative de fuite, l’une d’elle, la princesse Latifa, a pendu une vidéo sur Youtube racontant l’histoire et les raisons qui l’ont poussé à fuire les palais de son père.

    Selon Latifa, l’Emir Mohammed Bin Rashed Al Maktoum maintient sa sœur Shamsa, a essayé en 2000 de se libérer du joug parental. Depuis, elle se trouve en état de zombie à cause des drogues qu’elle est obligée à consommer.

    La dernière et sixième épouse de l’Emir de Dubaï, la princesse Haya de Jordanie, fille du roi Houssein et demi-soeur du Roi Abdullah vient, à son tour, de fuire le pays. Elle a des craintes pour sa vie et celle de ses enfants. C’est la raison pour laquelle elle a demandé l’asile politique au Royaume Uni où elle s’est installé dans une maison achetée à Londres pour livrer la bataille de la garde des enfants. L’Emir accuse son épouse d’avoir quitté le foyer conjugal et d’infidélité. Selon des informations rapportées par The Times, il était de plus en plus inquiet par « l’intimité inapropriée » de sa femme avec un ancien officier de l’armée britannique chargée de la sécurité de la famille royale. Une fois révélée sa relation, la princesse aurait opté pour la sortie du pays.

    Après avoir transité par l’Allemagne, Haya se cache pour l’instant à Londres avec ses deux enfants. Son avocate basera sa défense sur le fait présumé que le Cheikh Mohamed Al Maktoum a maltraité ses enfants comme c’est le cas avec ses deux filles, les princesses Latifa et Shams. Cela dit, la guerre s’annonce terrible car l’émir Mohammed bin Rashid Al Maktoum entend faire revenir ses enfants près de lui à Dubaï et s’il exige son retour, cela pose un casse-tête diplomatique pour la Grande-Bretagne, qui a des liens avec les Émirats arabes unis mais qui ne reconnait pas le mariage polygame. Problème aussi pour la Jordanie puisque la princesse Haya est la demi-sœur du roi Abdallah et que de nombreux Jordaniens travaillent dans les Émirats arabes unis.

    Tags : Dubaï, Emirats Arabes Unis, Royaume Uni, Princesse Haya de Jordanie,

  • L’incroyable princesse Haya de Jordanie

    «Il y a tellement d’histoires tragiques de femmes qui vivent dans des situations terribles pour diverses raisons: manque de liberté, abus, pauvreté, etc. Ces femmes doivent être combattues. Quand je vois, rencontre ou connais des femmes comme celle-ci, il est impossible de ne pas penser que je devrais faire encore plus, que nous devrions tous. La douleur que certaines femmes endurent est simplement insondable – nous ne devons pas tourner le dos. « – Princesse Haya

    La princesse Haya Bint Hussein est une femme du Moyen-Orient qui a vécu la vie la plus impressionnante qu’un homme puisse vivre. Elle a vraiment tout fait. Mme Haya est née dans la famille royale jordanienne du roi Hussein de Jordanie et de la reine Alia. Elle est née à Amman, en Jordanie, en 1974. Cependant, elle n’a pas vécu longtemps en Jordanie. Très jeune, son altesse royale a déménagé en Grande-Bretagne.

    Ayant grandi au Royaume-Uni, la princesse de Jordanie a achevé toutes ses études dans ce pays, du primaire au secondaire. Après avoir obtenu son diplôme de la Bryanston School, Son Altesse Royale a étudié à l’Université d’Oxford pour obtenir un baccalauréat en philosophie, politique et économie.

    La princesse Haya a toujours manifesté un intérêt pour l’équitation, une activité à laquelle elle participe depuis l’âge de 13 ans. Cependant, à l’université, son altesse a commencé sa carrière professionnelle. Elle a participé aux Jeux panarabes de 1992 en Syrie et remporté la médaille de bronze. Elle était la première femme jordanienne à jouer et la seule femme à se classer. La princesse participa à plus d’événements et devint reconnue comme athlète professionnelle internationale. SAR Haya a été la porte-drapeau de son pays aux Jeux olympiques d’été de 2000 et a siégé à de nombreuses commissions olympiques.

    En 2001, la princesse Haya a rencontré Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, vice-président et premier ministre des Émirats arabes unis, lors d’une manifestation équestre. Elle s’est fiancée à lui pendant trois ans avant leur mariage en 2004. Le cheikh Mohammed s’était déjà marié, faisant de la princesse Haya sa deuxième épouse. Ensemble, ils ont eu deux enfants, une fille et un fils.

    La chose la plus impressionnante à laquelle son Altesse participe à maintes reprises est une activité philanthropique, devenant la première arabe à servir le président de la Fédération équestre internationale. La princesse Haya est la première femme à devenir ambassadrice de bonne volonté du Programme alimentaire des Nations Unies.

    Après avoir obtenu son poste, SAR Haya a créé une organisation jordanienne à but non lucratif, spécialisée dans la lutte contre la faim, en fournissant une aide alimentaire et des possibilités d’emploi aux personnes dans le besoin.

    À la fin de 2012, sa fondation avait aidé 20 000 personnes vivant dans la pauvreté. En 2007, elle a été nommée messagère de la paix des Nations Unies par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

    Après sa nomination, elle a aidé à fonder un Forum humanitaire mondial basé à Genève. Le forum rédige des articles sur la faim et la nutrition pour aider à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies pour 2007.

    Non seulement elle aide ceux de son pays, mais la princesse Haya veille également à prendre soin de ceux qui luttent dans le monde entier. Elle fait partie de la ville humanitaire internationale basée à Dubaï, qui fournit de l’aide aux personnes victimes d’atrocités. La Cité humanitaire internationale a fourni une aide à ceux qui se trouvent en Syrie, en Afrique de l’Est, au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen. Elle prend sur elle de devenir la voix principale de la réponse émirienne aux crises syriennes.

    Avec un large éventail d’intérêts, de loisirs et d’emplois, la princesse Haya n’a rien laissé au hasard. Elle a fait de l’histoire la première femme à accomplir de nombreuses tâches, devenant une source d’inspiration pour de nombreuses autres, alors qu’elle conquiert chaque projet qu’elle entreprend. Quel que soit le sujet, la princesse Haya a laissé une marque.

    Source : MARAH en français, 10 nov 2018

    Tags : Haya de Jordanie, princesse Haya, Jordanie, Dubaï, Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Emirats Arabes Unis,

  • Mouvement des Gilets jaunes: savoir reconnaître ses leaders, ses héros

    Si le mouvement des Gilets jaunes veut perdurer, s’il veut garder le soutien de la population et ne pas s’enfermer dans des discussions en interne sans lendemains, il va devoir reconnaître ses leaders, célébrer ses héros.

    « Le mouvement des Gilets Jaunes a été sublime, comme celui de Mai 68, mais il a aussi marqué les mêmes déficiences bien françaises du genre pas de chef, le pouvoir à tous, moins on sera capables de décider, mieux on se portera » (Emmanuel Todd lors d’un débat « Gilets jaunes » organisé par Le Vent se lève et Le Média le 28 juin 2019).

    En réalité, aucun mouvement de l’histoire ne s’est jamais imposé sans leaders qui galvanisent et fédèrent les troupes, sans héros qui cimentent et rassemblent les populations. Pas de Révolution française sans Robespierre, Danton ou Saint-Just, pas de Résistance française sans De Gaulle et Jean Moulin, pas de mouvement de libération des noirs américains sans Martin Luther King et Malcom X, pas de lutte victorieuse contre l’apartheid sud-africain sans Nelson Mandela.

    « L’anarchisme français central, traditionnel » (Emmanuel Todd), cette croyance aveugle en la toute puissance du peuple et rien que du peuple est une posture stérile, marginalisante, au bout du compte asphyxiante, le syndrome improductif du militant politique déconnecté. C’est tout le problème de l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes qui se réunit périodiquement – sans jamais qu’aucune des « figures » du mouvement n’y soit convié – pour discuter dans l’entre soi de choses qui n’intéressent au final que les participants de ces réunions et restent ignorées du grand nombre faute de relais après de l’opinion et pour n’y avoir pas priorisé les préoccupations urgentes de la population. Emmanuel Todd :

    « Débattre sur des questions de procédures, c’est-à-dire, on se réunit, on discute, on fait tellement mieux que les autres, on n’a pas de chef, on réclame le RIC, ce n’est pas un programme politique dans une période de difficultés économiques. Ce dont les gens ont besoin, ce n’est pas d’une meilleure démocratie dans l’abstrait, c’est de solutions économiques à des problèmes économiques. »

    Après plus de sept mois de soulèvement Gilets jaunes, des leaders se sont naturellement imposés comme tels, même s’ils s’en défendent

    Ne crachons pas dans la soupe, l’Assemblée des assemblées fait un travail remarquable de fondation politique du mouvement des Gilets jaunes. Mais un travail en interne qui ne débouchera sur une révolution nationale que si ce travail est écrémé dans le sens des priorités, relayé et amplifié auprès de la population par les leaders, magnifier par les héros. Un leader, un héros, ne se décrète pas, n’est pas élu, ni même tiré au sort. Son autorité, sa stature, s’impose naturellement à ceux qui finissent par la reconnaître. C’est ainsi que fonctionnent tous les groupes humains, fussent-ils anarchistes français.

    Après plus de sept mois de soulèvement Gilets jaunes, des leaders se sont naturellement imposés comme tels, même s’ils s’en défendent : François Boulo, Éric Drouet, Priscillia Ludosky, Maxime Nicolle, Juan Branco, Jérôme Rodrigues. Des héros populaires sont nés : Christophe Dettinger, Geneviève Legay ou encore Jérôme Rodrigues, toujours lui, pour sa poursuite courageuse du combat malgré son œil perdu.

    Ces personnes doivent assumer clairement leurs statures, être reconnues comme telles par leurs congénères. Soyez sûr que le camp d’en face sait déjà distinguer la grille hiérarchique naturelle du soulèvement qui lui fait tant peur. Mais ce qui affole le plus un ordre corrompu, c’est que certains de ceux qui le combattent soient reconnus comme les nouveaux leaders et héros populaires par la population.

    Source : Chroniques de Yéti

    Tags: Gilets Jaunes, Macron, soulèvement, Emmanuel Macron,