Catégorie : Monde

  • Lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation dans l’Espace Sahélien: Les acteurs de la réflexion stratégique et de la prospective renforcent leurs capacités, à Ouagadougou

    La rencontre de Ouagadougou permettra tout comme celle de Bamako, de réunir un panel représentatif des centres de recherche

    NOUAKCHOTT, Mauritanie, 24 juin 2019/ — Les acteurs de la réflexion stratégiques et de la prospective se réunissent pour la deuxième fois les 24 et 25 juin 2019 à Ouagadougou (Burkina Faso), le pays qui exerce la présidence tournante du G5 Sahel. Il s’agit pour cette rencontre de poursuivre la réflexion sur la contribution des centres d’analyses stratégiques et de prospective dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation dans l’espace G5 sahel et en Afrique de l’Ouest. Elle est placée sous la présidence du Ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et du Développement, Président du Conseil des ministres du G5 Sahel, Lassané Kaboré.

    Deuxième du genre après celle de Bamako au Mali qui avait permis de poser les jalons pour une synergie d’action entre les centres de recherche des Etats membres du G5 Sahel, la rencontre de Ouagadougou permettra tout comme celle de Bamako, de réunir un panel représentatif des centres de recherche stratégique africains, institutionnels et privés en vue de produire un diagnostic sur les capacités et les besoins des acteurs de la réflexion et de la pensée stratégique au Sahel.

    L’intérêt de cette rencontre placée sous le thème : « Renforcement des capacités d’analyse et de réflexion stratégique des centres de recherche des pays du G5 Sahel et de l’Afrique de l’Ouest », c’est de pouvoir mettre en réseau les différents centres de recherche et de partager les résultats de la recherche afin d’accroitre l’efficacité des Etats du G5 Sahel et de l’Afrique de l’ouest en matière d’anticipation des menaces et de proposition de réponses à la problématique de l’insécurité qui sévit dans le Sahel.

    De façon spécifique, elle devrait permettre d’institutionnaliser et d’opérationnaliser le réseau régional de réflexion stratégique ; de créer une plateforme d’échanges, de dialogue et de travail entre praticiens, secteur académique et société civile ; d’officialiser les partenariats, de dynamiser les échanges et d’opérationnaliser le réseau régional ; de renforcer la collaboration entre les États, les acteurs de la réflexion stratégique, le G5 Sahel, l’Union Africaine et l’OIF ; de définir dans le cadre de la coopération régionale des orientations et activités des centres d’études nationaux, en fonction des spécificités des uns et des autres et de leurs besoins à travers une feuille de route.

    Les travaux de cette rencontre qui réunira une quarantaine de participants, se dérouleront sous forme de panels thématiques durant lesquels la parole sera donnée aux responsables des centres de recherche ; aux chercheurs et experts sahéliens ; aux praticiens des questions de paix et sécurité au Sahel ; aux membres de gouvernements et du corps diplomatique afin de favoriser des échanges nourris sur le thème de la rencontre.

    Une session spéciale sera dédiée à la validation de la feuille de route et à la création du réseau des think tanks.

    La rencontre de Ouagadougou est organisée par le G5 Sahel en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

    Distribué par APO Group pour G5 Sahel.

    Tags : Sahel, G5, terrorisme, Barkhane,

  • Allemagne : Deux juifs agressés par un marocain

    Allemagne: un Marocain accusé d’avoir craché et insulté des Juifs

    La police allemande a annoncé avoir arrêté temporairement un Marocain accusé d’avoir menacé, insulté et craché contre deux Juifs dans la ville de Hambourg, dans le nord du pays.

    La police a déclaré vendredi dans une déclaration que le jeune homme âgé de 45 ans insultait les deux hommes juifs jeudi près de l’hôtel de ville quand ils ont appelé un policier proche pour obtenir de l’aide. Lorsque l’officier a confronté le Marocain, il a d’abord tenté de s’enfuir, puis s’est tourné vers les deux hommes et leur a craché dessus.

    La police a déclaré que l’homme, qui parlait arabe et allemand, avait résisté et devait être menotté.

    Les médias locaux ont identifié les victimes comme étant un rabbin et un membre bien connu de la communauté juive qui quittaient la réunion avec des responsables de la ville.

    Le suspect, dont le nom n’était pas conforme aux lois sur la protection de la vie privée, a été libéré pendant le déroulement de l’enquête.

    Selon Die Welt, deux représentants de haut rang de la communauté juive de Hambourg ont été menacés verbalement et ont craché dessus au Rathausmarkt. L’auteur présumé serait apparemment un Marocain âgé de 45 ans. La communauté juive a confirmé l’attaque de jeudi contre le rabbin Shlomo Bistritzky et le membre du conseil d’administration Eliezer Noe. Tous deux étaient clairement reconnaissables en tant que Juifs à travers leurs vêtements.

    D’après Shlomo Bistritzky, l’agresseur était venu avec un collègue directement d’un petit-déjeuner officiel du Sénat dans les locaux de l’hôtel de ville avec le premier maire, Peter Tschentscher, lorsque l’homme les a salués pour la première fois avec «Shalom», puis a dit quelque chose qui ressemblait indubitablement à une menace. Ils se seraient alors tournés vers lui. « A ce moment-là, il a tendu la main sous sa chemise, a sorti quelque chose qui ressemblait à un couteau et nous a menacés verbalement », a déclaré Bistritzky. L’attaquant a ensuite sorti un briquet de sa poche et s’est dirigé vers eux avec une flamme enflammée, a commencé à les insulter et à leur cracher dessus.

    Les personnes attaquées ont demandé de l’aide à un policier qui était en service à la mairie. Lorsque le policier a voulu affronter le Marocain, il a d’abord tenté de s’enfuir. Cependant, il s’arrêta cependant et courut de nouveau sous une forme très agressive vers Bistritzky et Noe et cracha de nouveau sur elle. Le policier est intervenu et a tenté d’empêcher le Marocain de continuer à s’indigner. « Il s’est comporté de manière très agressive et n’a pas répondu au fonctionnaire. Il a donc menacé d’utiliser un spray au poivre » (journal Bild). Afin de maîtriser l’agresseur, l’agent a finalement dû menotter l’agresseur. Le policier a toutefois réussi très difficilement à recourir à la force physique violente.

    Bien que le coupable soit maintenant ligoté, il a continué à cracher. Finalement, d’autres policiers du commissariat de police de l’hôtel de ville voisin ont été forcés de mettre un garde-langue sur l’agresseur. L’homme a été arrêté. Toutefois, l’accusé a été renvoyé dans les deux heures suivant l’achèvement de l’enquête criminelle. On dit qu’il n’y a pas de motif de détention pour les autorités de l’État responsables. Détermine maintenant la protection de l’état de la ville hanséatique. Le Marocain vivrait en Basse-Saxe. « Selon des rapports non confirmés, il applique comme psychologiquement évident ».

    Source : Asociated Press, Die Welt

    Tags : Maroc, Allemagne, juifs, antisionisme, judaïsme,

  • La pensée politique de Jean-Jacques Rousseau

    Bouchaib Eddoukali

    Problématique :  » Quels sont les problèmes qui ont poussé les hommes à renoncer à leur indépendance naturelle pour se soumettre à une communauté commune, politique? « 

    Jean-Jacques Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève, le second fils d’Isaac Rousseau et Suzanne Bernard. Dix jours après, sa mère meurt d’une fièvre puerpérale. Il est baptisé et élevé dans la religion calviniste. Isaac Rousseau, à la suite d’une rixe, a quitté la Genève et son fils est mis en pension à Bossey en 1722. Entre les années 1725 et 1728, Jean-Jacques avait un apprentissage chez un maître graveur de Genève, cependant, en 1728 en trouvant les portes de la ville fermées, il est allé à Annecy. Pendant la même année il a rencontré la grande maîtresse de sa vie, Madame de Warens (qui jouait le rôle de sa mère) et il a abjuré et adopté la religion catholique. Rousseau est resté chez sa maîtresse jusqu’à 1736, quand il est parti pour Paris. Au début de l’année 1745 il a commencé sa liaison avec Thérèse Le Vasseur, sa gouvernante. Thérèse avait eu 5 enfants de Rousseau, et il les avait tous déposés aux Enfants-Trouvés. En 1754, Rousseau est reçu à Genève et il est réintégré dans l’église calviniste. En même temps, il a recouvert sa qualité de citoyen genevois et commencé à écrire plusieurs de ses œuvres bien connus. Entre l’année 1750 et 1757, il a écrit le Discours, le Second Discours, la Nouvelle Heloïse, l’Emile, le Contrat Social et la Lettre à d’Alembert. En juin 1762, la police a confisqué l’Emile qui vient d’être en vent. Pendant toute l’année l’Emile et le Contrat Social étaient condamnés en France et à Genève. Rousseau a renoncé sa nationalité genevoise en 1763. Entre 1763 et 1768, il est obligé de fuir partout et, enfin, il s’est marié avec Thérèse Le Vasseur. Jusqu’à sa mort, Rousseau rédigeait les Confessions, les Dialogues et les Rêveries. Le 28 juillet 1778, il est mort à Ermenonville et en 1794 la Convention a transféré les restes du Jean-Jacques Rousseau au Panthéon.

    De l’état de nature à la société

    Le problème consiste à se demander comment les hommes ont pu passer d’un état nul de société à des rapports sociaux organisés et comment ils firent ce pas. Pour montrer l’origine radicale de la société, il faut prendre les hommes avant la société, à l’état naissant, cet état naissant c’est ce qu’on appelle : l’état de nature.

    Ce qui est en commun à tous les théoriciens politiques des XVII et XVIII siècles c’est de poser le même problème : quelle est l’origine de la société, et de la résoudre par les mêmes moyens : l’état de nature et le contrat social. C’est l’état dans lequel se trouvent les hommes lorsqu’ils ne sont soumis à aucune autorité politique, c’est donc un état pré-social, pré-légal. Dans cet état, les hommes sont pleinement libres, nul n’est par nature soumis à l’autorité. Les hommes sont égaux et ce principe d’une égalité naturelle des hommes est commun à tous les penseurs de l’école du droit naturel.

    On peut dire de Rousseau qu’il est le penseur naturaliste par excellence. En effet, l’idée de nature est au centre même de son œuvre. A ses yeux, l’état de nature est comme un état de dispersion. L’homme est seul, il se passe entièrement du secours de ses semblables, l’homme n’est donc pas social par nature, il n’est pas naturellement porté à s’unir avec ses semblables, en tout cas, pas durablement. Mais si l’homme primitif est asocial, il n’est pas pour autant antisocial. Bref, l’homme primitif est tout simplement indépendant, les hommes n’ont presque pas de relations entre eux, l’inégalité entre les hommes est presque nulle.

    Le Discours sur l’origine des inégalités se divise en deux parties : la première partie est consacrée à la description de l’homme naturel, la seconde à l’origine de la société. Rousseau envisage l’homme naturel sous trois aspects :

    L’aspect physique : l’homme naturel est un animal très bien organisé 

    L’aspect métaphysique : Rousseau s’interroge sur la différence essentielle entre l’homme et l’animal, ce n’est certainement pas l’intelligence, c’est sa qualité d’agent libre et sa perfectibilité ;

    L’aspect moral : l’homme naturel a avant tout les soucis de sa propre conservation, il connaît « l’amour de soi », autrement dit un égoïsme instinctif et innocent. Enfin, il connaît un sentiment qui est antérieur à la réflexion qui est une répugnance innée de voir souffrir ses semblables : la pitié.

    L’homme primitif, fondamentalement bon, connaît un bonheur, sa vie est équilibrée et puisqu’il a une vie asociale, il n’aurait jamais par lui-même quitté l’état de nature. Rousseau, en disant que l’homme est naturellement bon, renverse le fondement de l’analyse politique. Pour Rousseau, c’est la société qui est mauvaise, ce n’est pas l’homme. Quelle est la cause fondamentale qui a fait passer l’homme d’un état d’indépendance a un état social ? « C’est la nature qui subitement est devenu inhospitalière : elle a poussé les hommes à s’unir pour lutter contre les dangers « . L’homme devient mauvais, égoïste au travers de la culture, c’est-à-dire lorsqu’il interagit avec les autres. C’est l’institution de la propriété qui détruit la bonté naturelle de l’homme et le pousse à vouloir se saisir du bien d’autrui par la force. Pour sortir de cet état d’anarchie, Rousseau reprend le construit de Hobbes : le grand contrat social.

    L’institution de la propriété augmente en des proportions gigantesques l’inégalité mais elle permet le développement de l’agriculture et le progrès de la civilisation. Rousseau conclut son discours en disant que la société viole la Loi de la Nature et instaure la misère et l’oppression.

    Dans son explication du passage de l’état de nature à la société civile, Rousseau s’oppose à la vision de Hobbes. Pour celui-ci l’homme est par nature égoïste et méchant et ne s’associe à ses semblables que par intérêt. C’est donc la peur effrénée des hommes les uns pour les autres qui les conduit à fonder la société et abdiquent leur volonté et leurs droits à travers le pacte social. La vision de Rousseau s’oppose également à celle de Locke, pour qui la sociabilité est innée à la nature humaine et la société la continuation et le renforcement des liens préexistants dans l’état de nature.

    Le contrat social et la théorie démocratique

    Comment la société peut-elle être organisée de façon à assurer la liberté de l’Homme ? C’est ce que le livre de Rousseau (le Contrat Social) a pour mission de révéler. Le problème politique posé par le Contrat Social est le suivant : l’Homme peut-il, dans l’état civil, retrouver sous forme de liberté politique, la liberté ou l’indépendance qu’il connaissait à l’état de nature ?

    Ce grand contrat n’est juste que si tout le monde s’y soumette, à l’unanimité et de manière volontaire.  » Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale; et nous recevrons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout.  » Rousseau appelle cette association  » corps politique « ,  » Cité  » ou  » République « . Incarnant la volonté générale elle est inaliénable, indivisible, infaillible et absolue.

    A. Principe du Pacte social : la préservation de la liberté

    La doctrine politique de Rousseau a pour idéal la liberté. Tous les prédécesseurs de Rousseau se demandaient à quelles conditions une autorité politique pourrait être instituée. Ils répondaient : par l’aliénation de la liberté naturelle. Autrement dit, l’institution du gouvernement civil se faisait donc pour eux au prix de la liberté naturelle. Chaque individu sacrifiait une partie de sa liberté naturelle pour mieux assurer sa sécurité. La grande originalité de Rousseau consiste à poser le problème ainsi : comment les Hommes peuvent-ils s’unir en un corps politique sans pour cela renoncer à leur liberté ? L’essentiel pour Rousseau, c’est de trouver « une forme d’association pour laquelle chacun s’unissant à tous n’obéissait pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. « Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’Homme ». La liberté est un droit non aliénable et naturel à l’Homme et il est de l’essence de ce droit d’être non aliénable. La liberté ne saurait être cédée par un pacte car il n’y a rien au monde qui puisse pour un Homme compenser la perte de sa liberté. Un peuple qui aliène sa souveraineté perd sa qualité de peuple et se dissout par cet acte. De même un individu n’a pas le droit d’aliéner sa liberté, de même un peuple n’a pas le droit d’aliéner sa souveraineté. Ce sont là des droits que l’on possède sans avoir la faculté de les aliéner. Si un peuple aliène sa souveraineté, il se transforme en un troupeau d’esclave soumis au bon plaisir d’un maître, d’un despote. L’obéissance n’est légitime qu’autant qu’elle ne détruit pas la liberté individuelle. C’est la fameuse souveraineté du peuple qui constitue dans la société civile l’unique garantie de la liberté individuelle. On pourrait imaginer un peuple qui aliène sa souveraineté, mais c’est alors dit Rousseau « un peuple de fous, la folie ne fait pas droit ». L’Etat a donc pour fin, pour but essentiel, la liberté de tous les citoyens.

    Comment la vie sociale pourrait-elle être organisée de sorte que règne liberté et égalité ? Comment l’Homme civil pourrait-il retrouver sous forme de liberté civile l’indépendance qu’il connaissait dans l’état de nature ? Autrement dit, comment assurer la liberté en même temps que l’égalité de tous les citoyens ? Tel est le problème dont le Contrat Social donne la solution.

    1. Le pacte social

    Il faut trouver un contrat tel que la liberté soit définie par les lois de  » telle sorte que, chacun obéissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant « . Ce contrat qui permet ce passage de la liberté naturelle à la liberté conventionnelle, comporte certaines clauses qui définissent des droits et des devoirs pour l’adhérant au contrat. La clause essentielle repose sur le fait que chaque adhérent au pacte social doit s’aliéner totalement. Cela permet une condition égale pour tous mais aussi une supériorité absolue des droits du corps social public face aux droits des individus. Le pacte social suppose que  » chacun se donnant à tous ne se donne à personne, et comme il n’y a pas un associé sur lequel on n’acquiert le même droit qu’on lui cède sur soi, on garde l’équivalent de tout ce qu’on perd, et plus de force pour se conserver « . Ainsi, l’obligation pour le citoyen de s’aliéner complètement représente une condition fondamentale du fonctionnement du pacte social. Elle permet aux individus de tirer avantage de cette aliénation et de gagner plus qu’ils ne perdent. En effet, la vie en société leur permet de mieux se conserver et d’unir leurs forces avec celles des autres pour agir de concert.

    1. La volonté générale et la Souveraineté

    L’acte d’association produit un corps moral et collectif qui prend le nom de république ou de corps politique, ce corps politique est appelé Etat lorsqu’il est passif, souverain lorsqu’il est actif, puissance lorsqu’on le compare à ses semblables et enfin les associés prennent collectivement le nom de peuple et s’appellent :

    -citoyens en tant qu’ils participent à l’autorité souveraine ;

    -sujets en tant qu’ils sont soumis aux lois de l’Etat.

    Par suite du contrat, chaque volonté individuelle est absorbée dans la volonté collective, autrement dit, les intérêts particuliers (égoïste) s’effacent devant l’intérêt général. Le contrat social est un pacte que les particuliers ont conclu entre eux et qui comporte pour tous les associés l’obligation de soumettre la volonté particulière qu’ils ont en tant qu’homme à la volonté générale qu’ils ont en tant que citoyens. C’est en ce sens que la souveraineté est caractérisée par l’indivisibilité : la souveraineté est issue de la volonté du Peuple entier, et non d’une partie du Peuple (elle serait sinon une volonté particulière. Mais cette volonté générale n’est pourtant pas la volonté de tous ; elle ne représente pas un simple compromis entre des volontés et des intérêts particuliers. Elle vise l’intérêt général et le bien commun.

    Par le Contrat social, les pouvoirs des individus sont transmis à la communauté. Celle-ci est dirigée par l’intérêt général. Elle représente un pouvoir  » souverain, inaliénable, indivisible, absolu, sacré, infaillible « . Le contrat fonde donc un corps commun, avec une volonté commune dans laquelle chaque citoyen a un droit de participation égale. L’ensemble formé par ces hommes est la Cité ou encore la République.

    1. Les caractères de la Souveraineté
    2. a) l’inaliénabilité

    Impossibilité pour la souveraineté de faire l’objet d’une délégation Abandonner sa volonté à un autre revient à perdre sa liberté et donc à nier l’objet du pacte social. Rousseau rejette le régime représentatif :  » s’il n’est pas impossible qu’une volonté particulière s’accorde sur quelque point avec la volonté générale, il est impossible au moins que cet accord soit durable et constant ; car la volonté particulière tend par sa nature aux préférences et la volonté générale à l’égalité « .

    1. b) l’indivisibilité

    La volonté du souverain est générale ou n’existe pas, elle ne peut pas être que la volonté d’une partie du peuple. La séparation des pouvoirs est une absurdité selon lui consistant à démembrer le corps social pour ensuite rassembler les pièces  » on ne sait comment « . Pour Rousseau, il peut y avoir plusieurs émanations du pouvoir souverain unique, mais celles-ci en dépendent étroitement. Rousseau établira à ce sujet une dépendance étroite de l’exécutif à l’égard du législateur.

    1. c) l’infaillibilité

    Le souverain n’est infaillible que dans la formulation de la volonté générale qui correspond au bien commun et non pas à l’amalgame des diverses volontés particulières. La volonté générale ne regarde qu’à l’intérêt commun, ce n’est pas l’amalgame des diverses volontés particulières. Mais, si la volonté générale est toujours  » droite et tend toujours à l’utilité publique « , le peuple peut être trompé. Rousseau est hostile aux partis, ces  » brigues  » susceptibles d’entraver par l’expression de leurs volontés propres la recherche de la volonté générale. Une fois débarrassés des partis, la volonté générale se formera à partir des consciences individuelles, naturellement tendues vers la recherche du bien commun. Il y aura sans doute des divergences individuelles, mais la somme de ces différences sera nulle et la loi traduira la volonté générale.

    1. La loi

    La loi est l’alpha et l’oméga du système de Rousseau. C’est grâce à elle que les hommes échappent à l’arbitraire et qu’ils ne sont soumis à aucun maître puisqu’en s’y conformant, ils n’obéissent qu’à eux-mêmes. Le contrat social est le fondement juridique de la loi, il instaure l’égalité et la liberté des citoyens :

    – L’égalité : La loi protège chaque associé contre l’arbitraire (égoïsme des volontés particulières). Chaque associé doit renoncer à mettre autrui sous sa dépendance. Les associés reçoivent donc par le contrat social, l’assurance qu’ils seront protégés contre les empiétements individuels d’autrui et cela « de toute la force publique ». Imaginons qu’un individu refuse d’être raisonnable en acceptant le contrat social. « Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps: ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre. Car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie le garanti de toute dépendance personnelle ». L’égalité reste aussi entière qu’à l’état de nature mais sous une forme nouvelle. Dans l’état de nature, l’égalité venait de ce que chacun formait une unité absolue. A présent, dans l’état civil, l’unité vient de ce que « chacun se donnant également, la condition est égale pour tous ». Cette égalité est structurellement comparable à l’état de paix dans l’état de nature.

    La liberté : Chaque associé est libre parce qu’il s’est engagé de son propre aveu à obéir aux lois dont il est l’auteur. « La liberté est l’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite ». La loi part de tous et s’applique à tous. Ce sont les mêmes hommes qui sont à la fois souverains (c’est eux-mêmes qui font la loi) et soumis aux lois (ils sont sujets). Il n’y a pour Rousseau aucun milieu entre la violence (la tyrannie) et le droit (la démocratie). Nous nous trouvons devant un dilemme, devant une alternative: ou bien les individus obéissent aux lois par contrainte en vertu d’un acte de violence perpétré par les plus forts sur les plus faibles, et alors ces individus ne sont pas obligés à obéir à la loi, ou bien leur obéissance à la loi est née d’un engagement librement consenti par chacun d’eux, et alors leur obéissance à la loi repose sur une obligation légitime.

    1. Les formes de gouvernement

    Rousseau place le législateur comme inventeur de la loi. Le gouvernement exécute. Ce dernier est placé entre les sujets et le souverain. Il est chargé de l’exécution des lois et du maintien de la liberté.  » J’appelle gouvernement, ou suprême administration, l’exercice légitime de la puissance exécutive, et Prince ou Magistrat l’homme ou le corps chargé de cette administration « .

    La puissance exécutrice consiste à prendre des actes particuliers, et par conséquent ne peut pas relever du souverain. Elle est le ministre du souverain. Le gouvernement revêt trois formes différentes selon le nombre de ceux qui le composent :

    ou bien le souverain confie le gouvernement à tout le peuple ou à la plus grande partie de celui-ci ;

    ou bien le gouvernement est réuni dans les mains d’un petit nombre ;

    ou bien il est remis aux mains d’un magistrat unique : le monarque.

    Examinant les mérites propres à chaque gouvernement, il estime la démocratie bonne seulement pour un peuple de dieux. Elle exige un cadre spatial étroit dans lequel le peuple est aisé à rassembler. Si la monarchie présente l’avantage de l’unité de commandement, ses inconvénients l’emportent car elle est le type de gouvernement dans lequel la volonté particulière domine le plus aisément la volonté générale. L’aristocratie serait le meilleur gouvernement puisqu’il est dans l’ordre des choses que les plus sages dirigent la multitude.

    Indépendamment des qualités et des défauts des diverses formes de gouvernement, Rousseau considère que pèse sur toutes un vice inhérent et inévitable : la tendance à dégénérer et à conspirer contre le souverain.

    1. Le devenir de la liberté au sein de la société
    2. La liberté civile

    Le citoyen par la soumission aux lois retrouve sous forme de libertés politiques l’indépendance naturelle. Une des idées fondamentales de toute la théorie politique de Rousseau est la suivante : l’homme doit, une fois qu’il vit en société, reconquérir par le bon usage de la raison, les biens dont il jouissait à l’état de nature. La liberté est reconquise à travers la soumission aux lois.

    1. La liberté morale

    Par surcroît, l’homme en vivant en société connaît la justice, la moralité et la vertu. Ce sont des biens que l’homme naturel ignore, ce ne sont pas des dons de la nature, mais l’homme doit s’efforcer de les acquérir. Pour Rousseau, il ne fait aucun doute que le bonheur soit plus grand dans l’état de nature. Si l’homme peut et doit se féliciter de vivre en société, c’est que la vie sociale peut l’élever à la vertu. Comme l’écrivait Kant « moralité et vertu sont des biens précieux que le bonheur lui-même », l’homme sauvage les ignore, l’homme sauvage ne les connaît pas. C’est seulement en se soumettant à des lois que l’homme peut les mériter. « La morale est une science qui enseigne non pas la façon dont nous devons devenir heureux mais la façon dont nous devons devenir dignes de ce bonheur. « 

    1. La religion civile

    Le Contrat social s’achève sur un chapitre essentiel et souvent négligé, celui consacré à la religion civile. Rousseau y défend des idées voisines de celles de Machiavel et de Hobbes. Selon lui, la cité ne saurait admettre une religion indépendante du pouvoir, et de ce point de vue, le christianisme apparaît incompatible avec une cité bien ordonnée. Le christianisme ne prêche que servitude et dépendance. Son esprit est trop favorable à la tyrannie pour qu’elle n’en profite pas toujours. Les vrais chrétiens sont faits pour être esclaves. Alors quelle religion ? Le souverain doit fixer les articles d’une religion civile. Chacun doit respecter les dieux de la cité (c’est-à-dire les articles de la religion civile) qu’il les approuve ou non au fond de lui-même. Celui qui ne s’y plie pas peut être banni, non comme impie mais comme insociable.

    1. La postérité de Rousseau

    Rousseau est peut-être, avec Marx, le penseur politique qui a déchaîné le plus de passions et de jugements contradictoires. Certainement parce que l’un et l’autre ont été considérés sinon comme responsables de révolutions, du moins comme leurs inspirateurs. Ainsi, on devrait Staline à Marx, et Robespierre serait le rejeton inéluctable du Contrat social. Loin d’être un libéral, Rousseau allait être considéré comme le fourrier de la démocratie totalitaire. Proudhon l’accuse d’avoir rendu respectable l’ancienne tyrannie de droit divin en la faisant dériver du peuple. Dans cette optique, la pensée de Rousseau est assimilée au jacobinisme.

    Rousseau peut-il être considéré comme un libéral ou comme un précurseur de la démocratie totalitaire ? Chez certains auteurs du 19ème siècle, Rousseau est effectivement un père intellectuel du totalitarisme. Il est une sorte de père spirituel des jacobins. Robespierre lit et admire Rousseau. Benjamin Constant va dire que Rousseau rend respectable la tyrannie de droit divin. Mais l’apologie de la dictature de Rousseau par certains est fausse ! L’objet du contrat social est de créer un espace où l’homme peut possède la liberté : choix de Rousseau en faveur de la liberté. Dans la mesure où la communauté peut avoir l’envie de diminuer la propriété, elle doit le faire d’une manière générale, pour tous. La liberté de restreindre la propriété est possible si elle est juste et générale.

    Sieyès dira que Rousseau est un philosophe aussi parfait de sentiment que faible de vue. Bonaparte dira que Rousseau est un fou, qu’il  » nous  » a mené là où  » nous  » sommes.

    Source

    Tags : Philosophie, pensée, Jean-Jacques Rousseau, vie, liberté, politique,

  • Tombouctou : les premiers éléments du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) s’envolent vers leurs centres de formations

    Venants de Tombouctou, ils seront prochainement suivis de ceux des MOC de Gao et Kidal

    BAMAKO, Mali, 20 juin 2019/ — La MINUSMA procède depuis le 10 juin dernier, au transport des premiers ex-combattants du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC). Venants de Tombouctou, ils seront prochainement suivis de ceux des MOC de Gao et Kidal. Tous seront formés à Koulikoro et Ségou, dans le but d’intégrer l’Armée malienne reconstituée, prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Cette opération s’inscrit dans le cadre du processus du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion et Intégration accélérés (DDR-I).

    Du lundi 10 Juin au 17 juin 2019, 233 combattants du MOC, ont quitté la ville mystérieuse pour regagner Bamako grâce au pont aérien mis en place par la MINUSMA, pour faciliter leur transport vers les centres de formation dans les régions de Ségou et de Koulikoro. La formation de ces ex-combattants constitue une phase importante dans la mise en œuvre effective de l’armée malienne reconstituée en prélude de leur redéploiement.

    Cette formation du bataillon MOC, à l’instar des autres de Kidal et Gao, représente pour les habitants de Tombouctou, l’espoir d’une future amélioration dans la sécurité des personnes et des biens de leur région.

    Il faut rappeler que les bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination ont été mis en place conformément à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, afin de sécuriser le processus du cantonnement et de DDR tout en participant aux efforts de sécurisation des zones où elles sont déployées en étroite collaboration avec les Forces de sécurité nationales et internationales.

    La MINUSMA, à travers ses bureaux régionaux mais aussi sa section Réforme du Secteur de la Sécurité/DDR et la Force, coordonne avec les parties maliennes cette importante opération qui permettra à terme l’intégration de tous les bataillons MOC dans les Forces de Défense et de Sécurité maliennes.

    Ce processus fait suite aux deux phases du DDR ‘intégration accéléré, qui se sont déroulés en novembre 2018 et avril 2019.

    Distribué par APO Group pour United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA).

    Tags : Mali, MINUSMA, terrorisme, Sahel,

  • Le Maroc ou le suplice quotidien des africains

    Selon des médias espagnoles, des inconnus ont sauvagement agressé un camp d’immigrants subsahariens installe dans la banlieue de Tanger.

    Des images témoignent du traitement infligée aux africains qui attendent une chance de regagner l’Europe. L’AMDH, une ONG des droits de l’homme marocaine, mène depuis des années un travail d’alerte sur le violence dont sont victimes les immigrés africains qui attendent de traverser le Détroit de Gibraltar.

    Selon l’AMDH, « au moment où les autorités marocaines se vanter d’avoir avorté 30.000 tentatives de migration, les gangs criminels continuent à attaquer et agresser les migrants » dans le cadre d’une politique d’harcèlement menée à travers des groupuscules armés de couteaux et de batôns.

    « En voyant les violations commises chaque jour par les autorités marocaines contre les migrants sub-sahariens, ces gangs criminels considèrent les migrants comme une proie facile: ils ne peuvent pas déposer une plainte parce qu’ils seront arrêtés et réprimés et même si la plainte est déposée, elle n’aura jamais de suite », affirment les oenegés.

    Le fait qu’ils ont publié des images des blessures vise à attirer l’attention sur les crimes de ces bandes armées afin de demander aux autorités d’intervenir pour protéger tous les migrants. La brutalité des images aurait conduit à l’ouverture immédiate d’une enquête, au contraire, il n’a pas encore commencé.

    Un grand nombre des personnes touchées à ce jour par les organisations sociales et d’autres ont reçu des points de traitements médicaux. Au lieu de cela, il y a ceux qui ont fui le camp attaqué, blessé, sans aide, de peur d’être arrêtés et trouvés en situation irrégulière au Maroc. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de condamnation des groupes politiques et les personnes impliquées dans ces événements n’ont pas été inquiétés.

    Tags : Maroc, migration, subsahariens,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du SG de l’ONU: 17 juin 2019

    Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 juin 2019

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Nigéria

    Le Secrétaire général condamne le triple attentat-suicide perpétré le 16 juin dans le village de Konduga, de l’État de Borno, dans le nord-est du Nigéria.

    Le Secrétaire général présente ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au Gouvernement et au peuple du Nigéria. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés et espère que les auteurs de ces attaques seront rapidement traduits en justice.

    Le Secrétaire général réitère la solidarité des Nations Unies avec le Gouvernement du Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il renouvelle aussi l’engagement des Nations Unies à continuer d’appuyer les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme.

    Kenya/Somalie

    Le Secrétaire général condamne l’attaque perpétrée hier dans le comté de Wajir, au Kenya, au cours de laquelle huit policiers ont perdu la vie et d’autres ont été blessés lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé. L’attaque intervient après l’enlèvement de trois policiers réservistes dans le même comté vendredi dernier, lequel enlèvement a été revendiqué par les Chabab.

    Le Secrétaire général condamne aussi le meurtre d’au moins huit personnes alors que d’autres ont été blessées par l’explosion d’une voiture à un point de contrôle de Mogadiscio, en Somalie. Cet acte a également été revendiqué par les Chabab.

    Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles des victimes et aux Gouvernements et aux peuples du Kenya et de la Somalie. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

    Le Secrétaire général exprime la solidarité des Nations Unies avec les Gouvernements du Kenya et de la Somalie dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

    Droit de la mer

    Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion commémorant le vingt-cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

    M. Guterres a déclaré qu’il était essentiel de disposer d’un corpus de droit international bien défini établissant les droits et obligations des États en ce qui concerne les mers et les océans à un moment où ces espaces subissent une pression sans précédent.

    Le Secrétaire général a encouragé les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention et exhorté tous les États parties à s’attaquer pleinement à la mise en œuvre de la Convention avec un engagement et une vigueur renouvelés.

    « Soyons la génération qui brisera le cycle du déclin continu de nos océans et garantira leur conservation et leur utilisation durable, au profit des générations actuelles et futures », a-t-il déclaré.

    Yémen

    L’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a informé ce matin le Conseil de sécurité, depuis Amman, par visioconférence, des récents développements sur le terrain. À Hodeïda, la réduction de la violence a généralement été respectée depuis six mois, après l’entrée en vigueur de l’Accord de Stockholm en décembre. Et ce, en dépit des retards pris dans la mise en œuvre de ce même accord en raison d’un certain nombre de défis et de frustrations qui allaient de pair avec. M. Griffiths a ajouté que, au cours des derniers mois, des membres du Comité de coordination du redéploiement des deux parties ont continué à s’engager de manière constructive auprès du général de corps d’armée Michael Lollesgaard s’agissant des première et deuxième phases du redéploiement.

    L’Envoyé spécial s’est déclaré préoccupé par l’escalade récente des combats au Yémen ainsi que par les récentes attaques de drones à l’aéroport d’Abha. Dans le contexte de tensions régionales plus larges, a-t-il observé, les risques pour le processus politique n’ont jamais paru plus aigus. M. Griffiths a appelé à l’adoption de mesures visant à désamorcer les tensions au profit du peuple yéménite et de la sécurité régionale.

    Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a, quant à lui, déclaré aux membres du Conseil de sécurité que les événements survenus au Yémen au cours des dernières années ont été récurrents, comme une boucle temporelle. La situation sur le terrain, a-t-il noté, n’a que très peu évolué depuis 2016. Mais à la suite des combats, 24 millions de personnes ont besoin d’aide et 10 millions de nourriture. M. David Beasley, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, a également pris la parole au cours de cette séance.

    République démocratique du Congo (RDC)

    La Mission de l’Organisation des Nations Unies République démocratique du Congo (MONUSCO) est préoccupée des informations faisant état de violences dans la province de l’Ituri (territoire de Djugu), qui ont entraîné la mort de dizaines de personnes. Des pillages, des incendies de villages et des déplacements forcés de populations ont également été signalés.

    Afin de soutenir les efforts déployés par la RDC pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire, la MONUSCO a renforcé sa présence dans la région avec le déploiement de trois bases militaires temporaires dans les territoires de Djugu et de Mahagi.

    La Mission a également déployé des équipes sur le terrain pour évaluer la situation et engagé les communautés et les autorités à contribuer à prévenir de nouvelles attaques et à stabiliser la situation.

    Soudan

    La Coordonnatrice des opérations humanitaires au Soudan, Mme Gwi-Yeop Son, est gravement préoccupée de la détérioration de la situation humanitaire, et des informations faisant état de violence intercommunautaire dans des régions du Darfour, y compris les derniers affrontements à Zalingei dans le Darfour central, qui ont fait 17 morts et causé la destruction de 100 logements.

    Mme Son a souligné l’importance d’une intervention humanitaire sans entrave, fondée sur des principes, et rapide dans tout le Soudan. Elle a appelé les autorités à faciliter les importations et la distribution de l’aide, y compris les médicaments, et à garantir la liberté de mouvement des travailleurs humanitaires à l’intérieur du pays.

    Elle a ajouté qu’un demi-million de personnes risquent d’être touchées à Khartoum et au Darfour si les médicaments ne sont pas importés en temps utile, et 250 000 mères d’être privées de soins maternels.

    La Coordonnatrice a aussi mis en exergue la nécessité de respecter le droit international humanitaire, y compris la protection des centres sanitaires, le personnel de santé et les autres acteurs humanitaires. L’ONU et ses partenaires prêtent assistance à 4,4 millions de nécessiteux à travers tout le Soudan.

    Chine

    Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les pluies diluviennes et les inondations qui se sont abattues la semaine dernière sur six provinces du sud et du centre de la Chine ont touché plus de six millions de personnes. Au moins 88 personnes ont été tuées avant le 16 juin et 388 000 personnes évacuées. L’ONU présente ses condoléances au Gouvernement et au peuple chinois pour ces pertes humaines.

    Venezuela

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dépêché des équipes supplémentaires, ce week-end, à la frontière entre le Pérou et l’Équateur pour aider les autorités à gérer le nombre sans précédent de réfugiés et de migrants vénézuélien arrivant au Pérou.

    Vendredi, plus de 8 000 Vénézuéliens ont traversé la frontière dans la ville péruvienne de Tumbes, le plus grand nombre jamais enregistré en une journée. Le nombre total de réfugiés et de migrants vénézuéliens au Pérou serait de 800 000.

    Le HCR a indiqué qu’il prête une assistance humanitaire et médicale sur le terrain ainsi que des informations et des soutiens juridiques aux réfugiés et aux migrants des deux côtés de la frontière. L’agence réitère son appel à la communauté internationale à intensifier son appui aux pays comme la Colombie, l’Équateur et le Pérou qui ont accueilli la grande majorité des quatre millions de réfugiés et de migrants du Venezuela.

    Désertification

    La Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse est célébrée aujourd’hui. Le thème cette année est « Construisons l’avenir ensemble. »

    Dans son message, le Secrétaire général indique que « la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse présentent un grave danger pour des millions d’habitants de la planète et en particulier les femmes et les enfants ». Il a ajouté qu’il nous faut protéger la terre, la restaurer et en faire un meilleur usage pour réduire la migration forcée, améliorer la sécurité alimentaire et stimuler la croissance économique. « C’est ainsi que nous pourrons faire face à l’urgence climatique mondiale. »

    La principale célébration se déroule en Turquie. Cette année marque aussi le vingt-cinquième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

    Population

    La population mondiale devrait croître de deux milliards de personnes au cours des 30 prochaines années, selon le rapport sur les perspectives de la population mondiale de 2019, publié aujourd’hui par le Département des affaires économiques et sociales.

    Neuf pays devraient concentrer plus de la moitié de la croissance estimée d’ici à 2050. Il s’agit de l’Inde, du Nigéria, du Pakistan, de la République démocratique du Congo, de l’Éthiopie, de la Tanzanie, de l’Indonésie, de l’Égypte et des États-Unis.

    Le rapport confirme également que la population mondiale vieillit en raison d’une espérance de vie plus longue et de taux de fécondité plus bas. Entre 2019 et 2050, la population devrait baisser de 1% ou davantage dans 55 pays ou régions.

    Conférence de presse

    Demain à 12 h 30, le Secrétaire général et le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng, s’adresseront à la presse à la sortie du Conseil économique et social (ECOSOC), à l’issue de la réunion informelle sur la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies contre les discours de haine, qui se tiendra à 11 heures.

    Source : ONU PRESS

    Tags : ONU, presse, Nigeria, Somalie, Yémen, République Démocratique du Congo, Congo, Ebola, ECOSOC,

  • La Fondation Merck avec La Première Dame du Burundi publie « Plus Qu’une Mère », une chanson d’autonomisation en Français, par courtoisie à toutes les femmes infertiles du Burundi et de l’Afrique

    La Fondation Merck poursuit son engagement en faveur de la sensibilisation sur l’infertilité

    BUJUMBURA, Burundi, 18 juin 2019/ — la Fondation Merck (Merck-Foundation.com), la branche philanthropique de Merck KGaA Allemagne, en collaboration avec La Première Dame du Burundi et sa fondation, la Fondation Buntu, a publié une chanson d’autonomisation, une chanson thématique de la campagne « Merck Plus Qu’une Mère », à titre gracieux à toutes les femmes infertiles du Burundi et de l’Afrique. « L’objectif de la chanson est de briser la stigmatisation liée à l’infertilité en Afrique et dans le reste du monde dans le cadre de la campagne de sensibilisation communautaire de ‘Merck Plus Qu’une Mère’ », a déclaré le Dr. Rasha Kelej CEO of Merck Foundation and President of Merck more than a Mother.

    La chanson a été composée par les gagnants de « Merck More than a Mother Song Award », un groupe très talentueux du Burundi

    Dr. Rasha Kelej souligne : « Je remercie ma sœur S.E. MADAME DENISE NKURUNZIZA, La Première Dame du Burundi et Ambassadrice de Merck Plus Qu’une Mère pour sa créativité. Cette belle chanson en français « Plus Qu’une Mère » transmet un message important à la société selon lequel les femmes sont plus que des mères, elles sont des membres utiles et productifs de la société, qu’elles aient des enfants ou non. Elle parle également de la stigmatisation autour de l’infertilité, donne un message important selon lequel la fertilité est une responsabilité partagée et que les hommes devraient soutenir leurs femmes tout au long de leur traitement. Cela me rend très heureuse de découvrir de jeunes talents africains et de travailler en étroite collaboration avec eux pour créer un important changement de culture dans nos sociétés ».

    S.E. MADAME DENISE NKURUNZIZA, La Première Dame du Burundi, Présidente de la Fondation Buntu et Ambassadrice de Merck Plus Qu’une Mère, a souligné : « L’objectif de cette chanson est l’autonomisation des femmes infertiles au Burundi et de faire comprendre à toute la communauté africaine que l’infertilité n’est pas un stigma. C’est notre contribution à ‘Merck Plus Qu’une Mère’, une campagne importante de la Fondation Merck »

    « La chanson aborde la stigmatisation liée à l’infertilité dans le but de sensibiliser la communauté sur l’infertilité masculine et de sensibiliser la communauté au fait que les hommes aussi (#MenToo) peut souffrir de l’infertilité, pas seulement les femmes, et appelle chaque mari à partager le parcours du traitement de l’infertilité avec son épouse », a ajouté le Dr. Rasha Kelej.

    Le groupe a été sélectionné lors d’un concours spécial organisé entre dix groupes de chorales locales du Burundi lors du lancement de la Fondation Merck au Burundi en Mars 2019.

    La Fondation Merck a œuvré à tous les niveaux pour introduire un changement de culture dans la société africaine et a plaidé en faveur des femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants contre la discrimination, l’isolement et la violence.

    Outre cette chanson, la Fondation Merck a lancé 14 chansons locales avec des chanteurs célèbres du Ghana, du Rwanda, du Kenya, de Sierra Leone et de Gambie afin de sensibiliser le public sur l’infertilité masculine et de briser la stigmatisation autour des femmes infertiles en Afrique, comme Tom Close, du Rwanda, « Life is bigger » et Sunita de Gambie pour « More than a Mother ». De plus, S.E. La Première Dame du Burundi a composé trois chansons en Français, Anglais et Kirundi.

    La Fondation Merck a travaillé en étroite collaboration avec des chanteurs locaux en Zambie pour créer des chansons abordant le même problème afin de sensibiliser la communauté dans le but de mettre fin à la stigmatisation liée à l’infertilité et d’autonomiser les femmes infertiles. Un autre projet en préparation est la chanson panafricaine avec six chanteurs de six pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est.

    La Fondation Merck prévoit de publier prochainement ces chansons sur toutes les télévisions et radios africaines.

    « L’art a la capacité et l’influence nécessaires pour faire ressentir le problème, ce qui stimule davantage les émotions et conduit à l’engagement et à l’action. Nous avons donc utilisé ce support pour aborder le problème de l’infertilité et de la stigmatisation qui y est associée. Personnellement, je pense que cette chanson ajoutera une valeur significative pour apporter le changement de culture que nous préconisons au Burundi et dans le reste de l’Afrique » a conclu le Dr. Rasha Kelej.

    Tags : Burundi, mères, femmes, afrique,

  • Le génocide du sadique Léopold II de Belgique au Congo: le pire crime européen en Afrique

    Le monarque belge s’est fait passer par un bienfaiteur anti-esclavage pour que la communauté internationale lui cède le Congo, où il causa la mort et la mutilation des bras et des jambes de millions d’habitants afin de s’enrichir

    Alors que l’Europe du XIXe siècle continuait de traiter les Espagnols d’assassinats d’Indiens, pour quelque chose qui s’était passé deux siècles auparavant et qui était principalement causé par des maladies; en Afrique noire, l’exploitation du caoutchouc était derrière la mort de dix millions de personnes à l’époque. Comme le rappelle Josep Pérez dans son célèbre livre « La légende noire », « la colonisation européenne des XIXe et XXe siècles était coupable de crimes similaires à ceux commis par les Espagnols en Amérique. La seule différence est qu’il n’a pas trouvé un Las Casas [le frère qui a protesté avec des chiffres douteux pour le traitement réservé aux Indiens] pour le dénoncer ». Le Congo belge était le cas le plus sauvage.

    Un maître de la dissimulation

    Léopold de Saxe-Cobourg et Gothase, Léopold II, roi des Belges à la fin du XIXe siècle, a parrainé pendant son règne le fait que le Congo était passé de 20 millions d’habitants à 10 millions. La chose la plus surprenante est que le monarque, appartenant à la dynastie des Saxons-Coburg Gotha, n’a pas eu besoin de tirer une seule balle pour conquérir ce territoire. Léopoldo n’a pas hérité ni conquis le Congo (en fait, après sa mort, il a rejoint la Belgique), il suffisait de convaincre la communauté internationale que, s’ils lui accordaient sa souveraineté, il protégerait ses habitants des réseaux de négriers arabes. Rien de plus éloigné de la vérité, le véritable objectif du Belge, qui définissait son petit royaume européen comme «Petit pays, petits gens», était de s’emparer d’une colonie et de la presser jusqu’à la dernière goutte de ses ressources économiques.

    Le véritable objectif du blege était de se faire une colonie et presser jusqu’à la dernière goutte

    Léopoldo a néanmoins su dissimuler son mbition économique en créant une image de monarque humanitaire et altruiste, qui finançait des associations caritatives pour lutter contre l’esclavage en Afrique de l’Ouest et finançait le voyage des missionnaires dans ces régions. En 1876, lors d’une conférence géographique tenue à Bruxelles, avec son élégance et ses bonnes manières, un groupe choisi de géographes, d’explorateurs et d’activistes humanitaires se rendit compte que son intérêt était « absolument humanitaire ». Il a également été élu à la présidence de l’Association internationale africaine récemment créée, devenue au fil du temps l’Association internationale du Congo.

    À la suite de ces mouvements sibyllins, en février 1885, quatorze nations réunies à Berlin et présidées par la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les États-Unis donnèrent à Léopold II tout le Congo à travers l’association qu’il présidait. Un territoire vingt fois plus grand que la Belgique, où il s’est engagé à « abolir l’esclavage et à christianiser les sauvages » en échange de leur cession. Les grandes puissances ont accordé au Congo le roi des Belges, sans connaître le genre de personne qu’il était, surtout, parce qu’elles ignoraient le grand trésor qui se cachaient entre ses arbres.

    Mutilisations, au nom du caoutchouc

    En plus de l’ivoire de ses éléphants, Léopold était attiré par le Congo en raison de ses vastes réserves de caoutchouc. Pendant son règne, la demande internationale de caoutchouc extraite des hévéas, très nombreux au Congo, a explosé. Le problème de la collecte de ce matériel était l’énorme quantité de travail nécessaire et les conditions difficiles pour ces employés. Pour résoudre le problème, le roi de Belgique conçut un système de concessions qui condamnait essentiellement tous les Congolais à l’esclavage.

    L’explorateur Henry Morton Stanley (le premier Européen à parcourir les milliers de kilomètres du fleuve Congo) et d’autres émissaires du roi ont été chargés, entre 1884 et 1885, de faire signer aux chefs autochtones de la géographie congolaise des contrats de qui ont cédé la propriété de leurs terres à l’Association internationale du Congo. Dans ces « traités », les caudillos s’engageaient à travailler dans les travaux publics de cette institution qui, croyaient-ils, allaient servir à expulser les négriers et à moderniser le pays.

    Léopold de Belgique était parfaitement au courant des crimes et est allé jusqu’à proposer faire travailler des équipes d’enfants

    De cette manière dévergondée, Léopold II a utilisé le travail local pour collecter le caoutchouc et servir les officiers, soldats et policiers belges venus s’installer dans le pays. Un esclavage qui a occupé 24 heures par jour des Congolais; et qu’il comportait des punitions sadiques pour les collectionneurs qui ne livraient pas le minimum requis. Le catalogue des violations des droits de l’homme pourrait occuper des livres entiers: des coups de fouet aux agressions sexuelles, en passant par le vol de leurs villages. Les mutilations des mains et des tribus entières sans pieds ni mains , quand des villages entiers n’étaient pas directement exterminés.

    Le monarque a fait du Congo sa ferme privée entre 1885 et 1906, pleinement conscient de ce qui se passait à l’intérieur du pays. Comme Adam Hochschild l’explique dans son livre « Le fantôme du roi Léopold » (Livres Mariner), Léopold II de Belgique était parfaitement au courant des crimes et a même suggéré que des équipes d’enfants soient mises en place pour soutenir le travail. C’est ainsi que des milliers d’enfants ont été arrachés à leurs familles.

    Le sadique Léopoldo n’a eu à tirer aucune balle pour conquérir le Congo, et il n’a dû faire face à aucune résistance lorsqu’il a établi son système esclavagiste, car le Congo s’étendait sur un terrain gigantesque dans lequel chaque tribu vivait de manière isolée. L’historien Adam Hochschild a calculé que dix millions de personnes sont mortes sur la base d’enquêtes menées par l’anthropologue Jan Vansina.

    Il n’a pas non plus fait l’objet de critiques de la part de la communauté internationale ni de celles de la Belgique, qui se souviennent encore de Léopold II comme d’un homme d’État attachant. Lorsque des pasteurs baptistes américains ont sonné la première alerte, la même propagande belge qui avait élevé Léopold II au rang de bienfaiteur de l’humanité s’est manifestée pour porter les accusations de calomnie devant les tribunaux. Néanmoins, en 1889, Leopoldo oserait, dans le cadre d’un grand exercice d’hypocrisie, accueillir la Conférence sur l’antiesclavage.

    La réponse internationale tardive

    Il a fallu des années à l’Europe et à la Belgique pour s’autocritiquer et assumer les crimes du Congo. Les Britanniques ont été scandalisées lorsqu’ils ont appris de ses crimes sauvages par un rapport de Roger Casement au Foreign Office, mais uniquement les efforts particuliers de politiciens étrangers tels que le vice-consul britannique au Congo, Roger Casement, ou le journaliste Edmund Dene Morel, ancien employé d’une entreprise maritime de Liverpool, ont sortir à la lumière le génocide belge au cours des dernières années de la vie du monarque. Morel a personnellement rendu visite au président américain Theodore Roosevelt pour exiger de son gouvernement qu’il agisse, ainsi que des personnalités telles que l’archevêque de Canterbury puissent manifester contre ces horreurs.

    Les crimes seraient révélés au grand public par le célèbre écrivain anglo-polonais Joseph Conrad dans le célèbre roman « Heart of darkness » (Le cœur des ténèbres). De son côté, Conan Doyle, le créateur du personnage de Sherlock Holmes, écrirait un opuscule « Crime in the Congo » (1909) montrant sa veine la plus engagée.

    Peu de temps avant sa mort, Leopoldo légua à la Belgique les biens du Congo face à la pression internationale et une colonie fut créée qui subissait les problèmes structurels causés par tant de mauvais traitements et autant de morts. La compensation versée ultérieurement par les millionnaires de la Belgique au Congo a rendu la société d’esclaves uniquement rentable pour Leopoldo.

    Source : ABC

    Tags : Belgique, esclavage, Congo, Léopold II,

  • CE1D: Rodrigo Beenkens pris pour cible par des centaines d’élèves

    Selon ses propres dires, Rodrigo Beenkens a été pris au dépourvu par l’épreuve de français.

    Depuis vendredi après-midi, des centaines d’élèves de 2ème secondaire se sont déferlés sur sa personne avec des commentaires haineux. Il ne s’attendait pas à être lynché de la sorte de la part du jeune public en raison de la compréhension à l’audition de l’épreuve de français du CE1D où le journaliste évoquait son parcours sous forme d’interview.

    Ils sont – visiblement – nombreux à ne pas avoir réussi à trouver toutes les réponses aux questions posées après l’extrait audio, allant jusqu’à remettre en cause l’articulation du commentateur.

    « Performance incroyable mais articulation pitoyable», écrit un internaute.

    « Je crois que j’ai raté mon CE1D d’audition » « Articule au lieu de nous parler de tes parents. » « Dans tout ce que tu as dit, j’ai compris que « sacrifices ». Fais un effort. » « Tu fous le seum. » « J’ai une proposition : tu vas apprendre le français, puis tu refais le CE1D. » Un commentaire supplie le commentateur de se rendre à la Fédération Wallonie-Bruxelles pour… annuler l’épreuve. Ni plus, ni moins. D’autres commentaires, plus virulents, vont jusqu’à insulter le commentateur.

    Certains sont plus raisonnables et tentent de raisonner la meute : « Vous avez de la chance qu’il prenne du temps pour faire l’interview. Il aurait pu s’en battre les c… et s’il n’y avait pas la moitié des réponses aux questions, c’est de la faute de ceux qui conçoivent le CE1D. Donc, calmez-vous ».

    Sur le post Facebook de la page RTBF Info évoquant les fameuses questions du CE1D, le ménage a été fait afin de supprimer les commentaires virulents. Sur le compte Instagram de Rodrigo Beenkens, en revanche, des centaines de commentaires étaient encore visibles à l’heure d’écrire ces lignes.

    Rodrigo Beenkens, plusieurs fois élu journaliste sportif francophone préféré des téléspectateurs, a orienté sa carrière vers ses deux passions : le football (il a couvert six phases finales de Coupe du Monde et cinq Euros … de foot) et le cyclisme. Dans cette dernière discipline, le Bruxellois a pris la succession de Théo Mathy en 1990 et commente depuis avec brio le Tour de France et la plupart des Classiques pour la RTBF.

    Avec Le Soir Mag

    Tags: Rodrigo Beenkens, épreuve de français, audition, CE1D, RTBF,

  • Belgique : Le fascisme qui s’installe c’est …

    Manu Scordia

    Le fascisme qui s’installe c’est par exemple le « plan canal » qui criminalise les populations issues de l’immigration. C’est par exemple les « opérations Médusa » qui font la chasse aux migrants allant jusqu’à provoquer la mort de la petite Mawda.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces lois racistes et répressives qui sont passées dans l’indifférence générale. La loi sur la déchéance de nationalité, la loi « déportation » qui permet d’expulser des étrangers -même nés en Belgique- lorsqu’ils « troublent l’ordre public », la loi de non-assistance consulaire pour les binationaux…

    Le fascisme qui s’installe c’est le délit de solidarité, la criminalisation des « hébergeurs »… c’est Walid, Belgo-Tunisien qui a passé 8 mois en prison pour avoir hébergé des migrants. C’est Ahmed Elasey, ce sdf qui s’est fait tirer dessus par un policier et qui se retrouve inculpé pour tentative de meurtre. C’est Fayçal Cheffou, c’est Ali Aarrass….

    Le fascisme qui s’installe c’est la déshumanisation progressive du migrant, du musulman, du Noir, de l’Arabe… qui mène à des agressions et tentatives de meurtre racistes et islamophobes. C’est le MR qui a gouverné avec l’extrême-droite pendant 5 ans. C’est le Vlaams Belang qui explose aux dernières élections.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces choses qui sont désespérément absentes des débats et négociations post-électorales. Parce que manifestement le fascisme qui s’installe, ça n’a pas l’air très grave ni très important. Ou peut-être qu’il est déjà vachement bien installé.

    Manu Scordia

    Tags : Belgique, fascisme, racisme, extrême droite, migration, xénophobie,