Catégorie : Monde

  • BMW va acheter son cobalt au Maroc et en Australie

    BMW a décidé de changer son pays fournisseur en cobalt. Il va se fournir dans les mines marocaines et australiennes. Cette décision a été prise pour s’assurer que le métal acheté pour ses véhicules est approvisionné de manière responsable.

    Son fournisseur de base est congolais et est soupçonné de faire travailler des jeunes enfants. « L’offre de ce produit, principalement exploité en République démocratique du Congo a fait l’objet d’un examen minutieux ces dernières années alors que des groupes humanitaires déclaraient qu’il était produit dans des conditions contraires à l’éthique » explique Bloomberg, l’agence de presse américaine.

    « Les mines au Maroc et en Australie fonctionnent conformément à nos normes de durabilité et il n’y a aucun problème avec les conditions de travail telles que le travail des enfants » déclare Andreas Wendt, membre du conseil responsable des achats chez BMW.

    Le cobalt sera utilisé dans la fabrication des nouveaux véhicules électriques en 2022. Par ailleurs, la marque allemande va mettre en place un projet pour exploiter correctement le cobalt de la République démocratique du Congo en collaboration avec Samsung SDI et l’agence de développement du gouvernement allemand.

    Source: Arabel

    Tags : Maroc, BMW, cobalt, voitures, véhicules,

  • Le Roi du Rwanda est mort, vive le Roi du Maroc !

    Après la disparition du dernier monarque rwandais, Kigeli V Ndahindurwa et à l’occasion de la première visite au Rwanda du chef de l’État marocain le Roi Mohammed VI, nous avons imaginé un échange avec son homologue le Président Paul Kagame.

    Mohammed VI : J’ai appris que vous aviez encore récemment un roi ici au Rwanda, on en parle beaucoup depuis dimanche. Que devient-il ?

    Paul Kagame : En fait, il n’est plus roi depuis 55 ans et il est décédé dimanche. C’est pour cela que la presse en parle beaucoup ces derniers jours.

    Mohammed VI : Mes très sincères condoléances, Monsieur le Président, le pays doit être en deuil. Les funérailles ont-elles déjà eu lieu ? Est-ce que ma visite ne perturbe pas les préparatifs ?

    Paul Kagame : Non ! Non ! Pas du tout ! L’ancien roi est décédé aux USA.

    Mohammed VI : Je comprends… Il y était allé pour se faire soigner et y est décédé. Je n’ai pas vu de drapeaux en berne… ça ne se fait pas ici quand le Roi décède ?

    Paul Kagame : En fait, il n’était plus roi depuis fort longtemps et il vivait en exil aux USA.

    Mohammed VI : Vous l’aviez exilé !

    Paul Kagame : Ce n’est pas moi ! À l’époque en 1961, je n’avais que 4 ans.

    Mohammed VI : Et il n’est jamais rentré en 55 ans ?!

    Paul Kagame : Euh… non ! Les 33 ans premières années de son exil, les autorités ne voulaient pas de lui. Par la suite, c’est-à-dire depuis que je suis au pouvoir, nous lui avons proposé de rentrer mais il ne voulait pas.

    Mohammed VI : Étonnant, il a préféré rester loin de son pays et de son peuple toutes ces années. Terrible ! Un pays et un peuple sans son Roi !

    Paul Kagame : Il n’était plus Mwami – je veux dire – il n’était plus roi. C’est une république maintenant. Je suis le président et lui il voulait rentrer en tant que roi !

    Mohammed VI : Il est trop tard maintenant puisqu’il est mort mais vous auriez pu vous arranger. Faire semblant qu’il est Roi dans son palais avec un gouvernement folklorique, des gardes suisses ou marocains, etc…

    En tout cas, pour les funérailles, j’enverrai une délégation dont le chef sera le prince héritier. Tenez-moi au courant de la date des cérémonies.

    Paul Kagame : Aucun problème ! Nous nous occupons de tout…
    Si ça se passe ici…

    Mohammed VI : Ici ou ailleurs dans le pays, nous serons aux côtés des Rwandais endeuillés par la perte du premier d’entre eux. Son successeur a déjà été désigné ?

    Paul Kagame : Nous sommes en république, le chef c’est moi. Il n’y a plus de roi donc pas de successeur.

    Mohammed VI : République ! Pas de Roi ! OK. J’ai compris. Ce n’est pas la République du Roi Nda Hindurwa. Vous êtes souverains !

    NKB-D, 19/10/2016

    Tags : Maroc, Rwanda, Mohammed VI, Paul Kagamé, africa,

  • L’Elysée et la Françafrique : De Foccart à Macron

    Mise en place sous le général de Gaulle, la Françafrique – réseau d’influence informel, de nature politique, diplomatique, économique et militaire – est accusée par ses détracteurs de maintenir l’Afrique francophone sous la coupe du néocolonialisme français. Les présidents français successifs proclament sa disparition, tout en veillant à ce qu’elle demeure intacte. Retour sur ce réseau d’influence occulte qui croît depuis soixante ans au sein de la Vème République, jusqu’à en dévorer son hôte.

    Selon l’expression de Francois-Xavier Verschave, la Françafrique est « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement… ». Il ajoute : « ce système auto-dégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie ». (La Françafrique, le plus long scandale de la République, Stock, 1998).

    NAISSANCE DE LA FRANÇAFRIQUE

    Au moment de son accession au pouvoir en 1958, le général de Gaulle trouve un monde colonial en ébullition. La France peine à se remettre de son humiliation militaire à Dien Bien Phû (1954), de son humiliation diplomatique après la crise de Suez (1956), et subit une instabilité politique en Algérie qui précipite la IVème République vers l’abîme. Face aux mouvements politiques en faveur de l’indépendance qui émaillent l’Afrique du Nord, le général est conscient de l’incapacité de la France à tenir indéfiniment ses anciennes colonies. Souhaitant installer sa Vème République sur les décombres de la quatrième, de Gaulle s’engage donc vers le chemin de l’indépendance des anciennes colonies françaises sur toute la décennie des années 1960.

    Dans ses Mémoires d’espoir, le général de Gaulle parle d’une relation « d’amitié » et de coopération avec des chefs d’État qu’il considère comme ses « amis », afin d’ouvrir « le progrès » au continent africain. En réalité, il s’agit pour la France de garder les pays nouvellement indépendants sous tutelle économique, politique et militaire. L’ancien colonisateur ne souhaite pas voir laisser les anciennes positions géopolitiques et les fabuleuses richesses de l’Afrique sortir du giron d’une économie française en plein essor.

    Dans son entreprise, la France peut se targuer de contribuer à la lutte contre le communisme, en garantissant des pouvoirs qui resteront globalement réticents aux avances de l’URSS, qui fait de l’Afrique noire une priorité dans le cadre de la guerre froide –soutien à Patrice Lumumba en RDC, espoirs envers Modibo Keita au Mali ou encore Sékou Touré en Guinée. De même, le soutien des pays africains à la France dans les institutions internationales tout comme l’entretien de nombreuses bases militaires françaises en Afrique garantissent à l’armée française une projection opérationnelle sur tout le continent. En définitive, on en revient au désir du général de Gaulle de conserver la position mondiale de la France dans un monde dominé par les puissances américaines et soviétiques.

    Afin de matérialiser le vœu gaullien, Jacques Foccart est nommé à la tête du Secrétariat général des affaires africaines et malgaches en 1959. Mais Foccart est déjà un vieux baroudeur de l’Afrique : il gravite dans les réseaux gaullistes dès 1952 dans le cadre de l’Union française, cette institution voulue par la IVème République afin de garder les territoires africains dans le giron colonial français. Devenu rapidement intime du vieux général, Foccart le suit naturellement lorsque de Gaulle arrive au pouvoir en 1958.

    Très vite, Foccart organise un réseau d’amitié entre politiques, militaires et hommes d’affaires afin de maintenir l’emprise de la France sur le continent tout en organisant un véritable pillage de ses ressources. Celles-ci bénéficieront soit aux entreprises françaises (on pense à son ami, Pierre Guillaumat, dirigeant d’Elf), soit aux politiques français, soit aux potentats africains qui ne feront nullement, ou si peu, ruisseler leurs bénéfices vers la population. Afin de maintenir l’ensemble cohérent, Foccart s’appuie sur son grand ami Felix Houphouët-Boigny, Président ivoirien, avec un entretien téléphonique tous les mercredis. De même, le général de Gaulle se tenait informé quasiment en temps réel des évolutions politiques du continent africain par l’intermédiaire de Foccart. Mieux encore, c’est par ce secrétaire que passe les relations diplomatiques entre les chefs d’États africains et la France.

    Pour Foccart, la stabilité d’une Afrique dans le giron de la France passe par le soutien des chefs d’État dociles et la déstabilisation de ceux qui sont considérés comme hostiles à l’emprise française. Ainsi, en 1964, le Gabonais Léon Mba essuie un coup d’État militaire dans l’indifférence totale de la population. Très vite, les réseaux Foccart s’activent et, après de brefs combats, Mba est réintégré dans ses fonctions, avec comme vice-président un jeune prometteur : Omar Bongo. À l’inverse, Foccart soutien les opposants des chefs d’États hostiles à la Françafrique : Ahmed Sékou Touré a constamment dû subir les tentatives de déstabilisation de Foccart, tandis que le maréchal Mobutu bénéficie de sa bienveillance en République démocratique du Congo.

    Face à une telle violence, le pouvoir politique français doit être protégé, sous peine de passer sous les fourches caudines des institutions internationales. Il incombe donc à Foccart d’être en première ligne des coups d’États, assassinats ou arrestations qui émaillent l’Afrique, souvent à son instigation. Le principe est de garder le général de Gaulle hors de tout soupçon afin de conserver son aura historique de héros national et d’homme d’État à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Foccart était donc conscient d’être en première ligne, comme il le confiait à Alain Pierrefitte, porte-parole du gouvernement après l’épisode du coup d’État manqué contre Léon Mba : « Il ne faut jamais que le Général soit en première ligne pour ce genre de coups durs. Il faut les régler sans lui en parler. On parle en son nom. On le met au courant quand c’est fini. Il peut toujours nous désavouer si ça rate. » (in Jacques Foccart, dans l’ombre du pouvoir, Turpin Frédéric, CNRS éditions, 2018).

    L’APRÈS DE GAULLE

    Les convulsions du régime gaullien avec les événements de mai-juin 1968 ne changent pas grand-chose concernant le monde africain. Foccart continue d’officier sous Pompidou, avant d’être remplacé, sous Giscard, par son adjoint, René Journiac. Sous Giscard, Journiac s’est illustré par une empoignade mémorable avec « l’empereur » de Centrafrique, Jean-Bedel Bokassa, qui, de colère, lui a asséné un coup de canne sur la tête. Cette offense à la Françafrique lui a rapidement coûté son trône, avec une expédition militaire aéroportée mémorable de l’armée française vers Bangui. Après la prise de la ville, David Dacko proclame la chute de l’empire et l’avènement d’une République qui abandonne la volonté de Bokassa de se doter de la bombe atomique et de se rapprocher du colonel Kadhafi en Libye.

    En 1981, un vent d’inquiétude souffle sur la Françafrique : quelle sera l’attitude de François Mitterrand, candidat socialiste, face à l’Afrique ? Que cela n’en tienne, le « monsieur Afrique » de Mitterrand, Guy Penne, se comporte exactement comme ses prédécesseurs. D’emblée le nouveau conseiller va jusqu’à organiser un entretien entre le président et Foccart lui-même grâce à un ami commun, l’omniprésent Felix Houphouët-Boigny. Le travail de Guy Penne est tellement efficace que Foccart, s’exprimait dans une biographie peu avant son décès : « nous n’avions aucun désaccords profonds » (in Foccart parle).

    Car Guy Penne a dû s’occuper d’un des plus grands adversaires de la Françafrique : Thomas Sankara. Adversaire déclaré du système, le président Burkinabé s’exprimait sur la dette comme arme de la domination occidentale sur l’Afrique lors d’un discours à Addis-Addeba lors d’un sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) le 29 juillet 1987 :

    « La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette. Ce n’est pas une question morale. Ce n’est point une question de ce prétendu honneur que de rembourser ou de ne pas rembourser ».

    Cette remise en question de l’hégémonie monétaire de la France et du franc CFA, monnaie des États africains dont la valeur est fixée en France, est intolérable pour le système, qui cherchera, de 1983 à 1987, à détruire Sankara par tous les moyens. Bien sûr, cette dureté est bien peu visible puisque l’on qualifiait à l’époque les relations entre le Burkina Faso et la France de « cordiale ».

    Car Thomas Sankara a bien des raisons de considérer la Françafrique comme un adversaire hostile. En 1983, Guy Penne est considéré comme un acteur essentiel de l’arrestation puis de l’emprisonnement du militaire. Son passage par la prison renforce son image de héros populaire, et contribue à la révolution qui renversera l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo. Mais cet épisode montre, aussi, que la Françafrique ne tolérera pas un homme d’État hors de ses réseaux, et, surtout, un idéaliste souhaitant débarrasser l’Afrique de la tutelle occidentale, et en particulier française.

    À l’instar de Foccart avec Guillaumat, Guy Penne sait s’entourer d’hommes capables de maintenir la cohésion du système malgré l’alternance. En particulier, Michel Roussin, ancien des services de renseignements, passé ensuite dans le cabinet de Jacques Chirac durant la cohabitation, pour terminer, aujourd’hui, dans le groupe Bolloré. De même, il a été à l’origine de l’éviction du jeune ministre de la Coopération, Jean Pierre Cot, qui fut le premier à remettre en question la politique africaine de la France. Il quitte le gouvernement en 1982.

    En 1986, suite à une affaire de détournement de fonds publics, Guy Penne doit quitter le navire pour laisser la place au fils aîné de François Mitterrand, Jean-Christophe. En prenant en compte le calendrier politique, l’éviction de Penne obéit plutôt à une volonté d’éviter un « mélange des genres ». En effet, 1986 est l’année de la cohabitation et Guy Penne est trop lié avec les milieux foccardiens, qui trustent les places auprès de Jacques Chirac, nouveau Premier ministre à Matignon. Mais l’éviction de Penne ne signifie pas la fin de sa carrière politique : dès septembre 1986, il est élu sénateur.

    Bien loin d’être vaincus par l’alternance, les réseaux foccardiens ont pu prospérer grâce à l’oreille des nouveaux acteurs au pouvoir. Mieux encore, les grandes lignes de la politique de Penne trouveront leur aboutissement avec la cohabitation. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné par un coup d’État monté contre lui par Blaise Compaoré, qui gouvernera le Burkina Faso jusqu’en 2014. Gauche ou droite, la défense des intérêts de la Françafrique sur tout le reste prime. En ce sens, il est avéré aujourd’hui que les services de renseignement français ont participé de près ou de loin à l’élimination de Sankara.

    LA MISE EN PLACE DES NOUVEAUX RÉSEAUX DE LA FRANÇAFRIQUE APRÈS 1986

    Très vite, la droite, à présent aux portes du pouvoir fait fructifier ses relations. Ainsi, Foccart promeut rapidement ses amis du Service d’action civique (SAC), une organisation paramilitaire, qualifiée de « police parallèle » qu’il a contribué à fonder en 1960 et qui a terminé ses activités en 1981. Parmi eux, nous retrouvons Charles Pasqua, dont Foccart fut le mentor à la fois au sein de la SAC et de la Françafrique. Le truculent deux fois ministre sous la cohabitation (à l’intérieur entre 1986 et 1988, puis entre 1993 et 1995) comprend le système de la Françafrique et y installe ses amis corses. Parmi eux, nous comptons Michel Tomi, ou encore la famille Feliciaggi, qui couvraient les chefs d’État africains de cadeaux, avec, en retour, l’accès à des marchés publics sans concurrence. La puissance des réseaux Pasqua était telle qu’on peut même parler d’une « Corsafrique » à l’intérieur de la Françafrique, ce que l’intéressé ne dément même pas en disant : « J’ai des amis corses, et alors ? Ce n’est pas un délit ». Mieux, il ne renie pas sa vision d’un homme au-dessus des lois, avec une phrase restée célèbre : « Je préfère qu’on me prenne pour un voyou que pour un con ».

    L’action de Pasqua amène indéniablement une dimension mafieuse à la Françafrique que Foccart et ses successeurs avaient subordonné aux intérêts de la présidence de la République. Dans le cas des réseaux de « Môssieur Charles », on assiste, pour la première fois à une autonomisation des réseaux de la Françafrique. Si ce vieux crocodile de la politique tient ses réseaux d’une main de fer, sa rupture avec Jacques Chirac et l’échec de ses ambitions présidentielles indique une première faille dans une Françafrique soumise à la direction de l’Élysée. En effet, après 1995, Pasqua continue d’entretenir ses relations avec l’Afrique en usant 1 % du budget du conseil général des Hauts-de-Seine (il en fut président de 1988 à 2004), pour la « coopération » avec l’Afrique. Ses mandats de sénateur, puis au parlement européen, ne le permettent pas de constituer une menace pour Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle en 2002.

    La rupture avec Jacques Chirac amène une guerre des clans qui aura raison de la Françafrique telle que l’avait imaginée Foccart. Dans les couloirs feutrés de l’Élysée, une guerre sans merci s’engage entre :

    -D’un côté, un Foccart vieillissant et ses héritiers : Pasqua, Wibaux, et un nouveau venu, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi, qui se distinguera pour avoir trahi de Villepin, et plus tard, participera à la chute de François Fillon lors de la campagne présidentielle de 2017.

    -De l’autre, une équipe composée de diplomates sous la houlette de Dominique de Villepin, avec, entre autres, Michel Dulpuch, qui sera le « monsieur Afrique » de l’Élysée entre 1995 et 2002. Foccart, lui, sera relégué à un rôle de « représentant personnel du Président » soit l’équivalent d’une disgrâce à ses yeux.

    Le président de la République, Jacques Chirac, soutient largement le second groupe, qui exile rapidement Bourgi, attend que Foccart veuille bien mourir, et consomme sa rupture avec Pasqua. Lorsque le fondateur de la Françafrique meurt le 19 mars 1997, de Villepin tente de faire transiter par lui tout ce qui a trait à l’Afrique, via le Secrétariat général de l’Élysée. Mais n’est pas Foccart qui veut. Son autorité sera constamment battu en brèche par le camp adverse et ne trouvera son salut que par la tutelle de Chirac.

    C’est dans ce contexte fratricide que le livre de Francois-Xavier Verschave sort. La Françafrique, le plus long scandale de la République met chaque camp face à ses responsabilités, bien que le camp Pasqua soit le plus touché, du fait même de sa nature fondamentalement mafieuse. Cependant, si les réseaux Foccart ne s’étaient pas entretués sur fond de lutte de pouvoir à l’intérieur du RPR, il aurait été peu probable que Verschave ait eu la matière suffisante pour son entreprise de dénonciation de ce système. De même, un réseau uni aurait eu tôt fait de minorer voire de passer sous silence son travail.

    LA FRANÇAFRIQUE AU XXIÈME SIÈCLE

    La division entre la Françafrique « mafieuse » et la Françafrique « des diplomates » n’est pas aussi binaire qu’on ne croit. Les liens entre les différents protagonistes plongent dans les deux camps et les chefs d’États africains, à l’image d’Omar Bongo, savent cultiver leurs relations. Afin que les deux faces de la même pièce se réunissent à nouveau, il faut un homme qui soit à la foi proche de Pasqua et dans les allées du pouvoir, un homme qui n’hésite pas à être impitoyable tout en laissant une bonne part aux activités mafieuses, et, surtout, un homme capable de détruire Dominique de Villepin et ses affidés, tout en imposant le retour des copains de Pasqua à Jacques Chirac. Cet homme, c’est Nicolas Sarkozy.

    Très vite, après l’élection de Sarkozy à la présidence, une nouvelle génération de descendants de Pasqua gravite autour du président de la République.

    Très vite, après l’élection de Sarkozy à la présidence, une nouvelle génération de descendants de Pasqua gravite autour du président de la République. Mais les deux camps de la Françafrique sont à présent irréconciliables : de Villepin est empêtré dans les affaires et ne peut ralentir sa chute, Juppé est relégué à sa mairie de Bordeaux tandis que Robert Bourgi signe son grand retour. Parmi les noms à retenir de cette nouvelle Françafrique, nous pouvons citer Vincent Miclet, passé à l’école de Charles Pasqua, Pierre Haïk, avocat de Xavière Tiberi, de Charles Pasqua, de Laurent Gbagbo (lorsqu’il était président), ou encore de Jean Marie Messier. D’autres noms apparaissent, comme le clan Djourhi, impliqué jusqu’au cou dans l’affaire des financements libyens de la campagne de 2007 de Sarkozy, et, bien sûr, Claude Guéant, le sulfureux secrétaire général de l’Élysée. Le tandem qu’il forme avec Bourgi sera à l’origine de la chute de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.

    DE HOLLANDE À MACRON, UNE FRANÇAFRIQUE TOUJOURS LIÉE AU POUVOIR

    L’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 s’accompagne d’une prétendue volonté de prendre ses distances avec la Françafrique qui est devenue, par l’entremise des réseaux Pasqua/Sarkozy, une véritable organisation mafieuse autonome qui déploie ses activités en dehors du giron français, à l’instar du clan Djourhi basé à Londres. Sans poigne forte pour tenir ces hommes d’affaires, sans homme providentiel capable de se réclamer de Pasqua ou de Foccart, la Françafrique est vouée à une autonomie qui frise l’indépendance face à l’Élysée. Souhaitant mettre ses distances vis-à-vis de cet encombrant héritage, François Hollande nomme comme conseillère Afrique Hélène Le Gal, qui tente une première mise à distance avec ce réseau. Cependant cette politique se heurte rapidement au ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, qualifié par Serge Dassault de « meilleur ministre de la Défense qu’on n’ait jamais eu ». Déjà vampirisé par Claude Guéant et Robert Bourgi sous le mandat de Sarkozy, le poste de conseiller « Afrique » se vide totalement de sa substance. Néanmoins, sans ces réseaux, la France doit trouver un nouveau moyen de conserver son hégémonie dans la région.

    Sous François Hollande, la France, débarrassée des reliquats des réseaux Pasqua/Sarkozy, trouve un nouveau moyen de pérenniser son emprise sur ses anciennes colonies à présent cibles des appétits américains ou chinois : la lutte contre le djihadisme. Par l’opération Serval, qui a refoulé les djihadistes au plus profond du désert, la France renforce sa présence au niveau sécuritaire, et contribue à la formation des armées maliennes et tchadiennes. Face à la résilience du djihadisme et à l’apparition de Daesh en Afrique via la Libye en 2014/2015, la France se dote de nouvelles bases militaires, notamment en Côte d’Ivoire en 2014. De même, l’opération Serval est remplacée par l’opération Barkhane qui continue la lutte contre le djihadisme. Or actuellement, les djihadistes trouvent de nouveaux terrain où se développer vers le Burkina Faso alors que Boko Haram monte en puissance au Nigéria. L’ère Jean-Yves le Drian est donc profondément marquée par cette évolution sécuritaire et stratégique de la France dans son emprise envers ses anciennes colonies. Là encore, des vieux briscards de la Françafrique sont mobilisés dans cette nouvelle orientation, comme le Président tchadien Idriss Deby, dont la longévité au pouvoir depuis 1990 lui a fait connaître les années Pasqua.

    Emmanuel Macron, annonce, lui aussi, sa prétendue volonté de s’écarter des années de la Françafrique, et nomme, après sa victoire à la présidentielle de 2017, Franck Paris au poste de conseiller pour l’Afrique. L’idée de Macron serait de remplacer les réseaux d’influence français en Afrique par un « soft power », permettant à la France de se blanchir tout en conservant son influence dans les anciennes colonies. En ce sens, Franck Paris travaille donc à la création d’un « conseil présidentiel pour l’Afrique », composé d’entrepreneurs, chercheurs, journalistes etc, qui appartiennent à la diaspora africaine en France et qui agiraient en relais entre une diplomatie élyséenne rénovée et la société civile africaine.

    Au final, personne n’est dupe : la nomination du Franck Paris comme la création de ce « conseil présidentiel » n’est qu’un paravent qui cache mal la pérennisation de ces réseaux d’influence.

    Mais c’est sans compter Le Drian et son influence. De la même façon qu’avec Hélène le Gal, Le Drian reprend la main sur la politique africaine et par son approche sécuritaire. De même, la nomination d’Édouard Philippe, directeur des affaires publiques d’Areva de 2007 à 2010 laisse un mauvais signal pour ceux qui voulaient enterrer la Françafrique. Durant cette période, Philippe protège les intérêts d’Areva auprès de l’Assemblée nationale, en particulier sur le sujet des mines d’uranium au Niger. Finalement, personne n’est dupe : la nomination du Franck Paris comme la création de ce « conseil présidentiel » n’est qu’un paravent qui cache mal la pérennisation de ces réseaux d’influence.

    L’année 2017-2018 voit Macron entamer un « règne personnel » sur les sujets africains. Il débute une tournée africaine où il s’adresse directement à la jeunesse. Il vante le « défi civilisationnel de l’Afrique », s’emploie à charmer ses interlocuteurs via des discussions « sans filtre », et ouvre les archives françaises sur l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. De même, en mai 2018, Macron reçoit les deux potentats libyens les plus influents, Fayez Al Sarraj et Khalifa Haftar, et initie les accords de Paris, qui annoncent la tenue d’élections présidentielles pour le 10 décembre 2018 en Libye. C’est sans compter sur la situation locale explosive. L’organisation d’un scrutin est impossible, alors que les Italiens ne souhaitent pas voir la France s’immiscer davantage dans leur ancienne colonie. Donald Trump s’est empressé de soutenir l’Italie, réduisant à néant le poids diplomatique français et entraînant logiquement une humiliation lors de la conférence de Palerme en novembre dernier. Après cette déconvenue lourde de sens pour la position française en Afrique, Le Drian, à nouveau, reprend la main sur la question africaine.

    « Désireux de peser à nouveau dans le jeu libyen et souhaitant stopper l’hémorragie causée par la perte de ces juteux marchés africains, Macron se tourne vers les seuls hommes capables de lui prodiguer l’un comme l’autre : les réseaux Pasqua/Sarkozy ».

    Humilié diplomatiquement et sans poids de premier ordre, Macron doit donc se rallier à l’approche sécuritaire de Le Drian, dont la nomination au quai d’Orsay ne remet pas en question ce tropisme. Sa grande entourloupe de « soft power » est remise aux calendes grecques, et le « conseil présidentiel de l’Afrique » parqué dans les locaux de l’Agence française de développement (AFD). De plus, la mise au ban des réseaux Pasqua/Sarkozy de la Françafrique a conduit à une quasi indépendance de ces hommes d’affaires. Ils n’hésitent plus à travailler pour des investisseurs étrangers, comme le Qatar, la Turquie, l’Arabie Saoudite, etc… Il en résulte une ouverture des marchés africains qui attirent les investisseurs et que la Chine comme la Russie ne mettent pas longtemps à en voir le potentiel. Or sans ces hommes d’affaires ayant l’oreille des dirigeants africains, la France, mécaniquement, à moins de poids pour faire valoir ses arguments face à ses concurrents. Il en résulte donc une pénétration de la Chine et de la Russie, très visible en Centrafrique, et qui bouscule sérieusement la suprématie française traditionnelle dans la région. Doit-on voir dans le rapprochement entre Macron et Sarkozy le désir de la part du Président de peser à nouveau dans le jeu libyen et de stopper l’hémorragie causée par la perte de ces juteux marchés africains – l’ex-président étant l’un des seuls à même de lui fournir le réseau suffisant pour y parvenir ?

    L’indépendance accrue des réseaux françafricains se matérialise par l’émergence d’une troisième génération de la Françafrique, après les bébés Foccart et les réseaux Pasqua/Sarkozy. Ces nouveaux réseaux, constitués de jeunes loups comme Charki, Djourhi junior ou encore Julien Balkany (le jeune frère du maire de Levallois), qui inaugurent de nouvelles pratiques et de nouvelles méthodes vers une organisation hors-sol qui sera de plus en plus mondialisée.

    Non content de tremper avec les pires réseaux que le milieu d’affaires français est capable de produire pour réparer les erreurs de son aventurisme diplomatique puéril, Emmanuel Macron doit, aujourd’hui, courir après ces personnes afin de les réintégrer dans le giron élyséen.

    Non content de tremper avec les pires réseaux que le milieu d’affaires français est capable de produire pour réparer les erreurs de son aventurisme diplomatique puéril, Emmanuel Macron doit, aujourd’hui, courir après ces personnes afin de les réintégrer dans le giron élyséen. Au prix, probablement, de davantage de révélations dans cette collusion entre le milieu macronien et la Françafrique. Plus largement, ces milieux de la Françafrique ont toujours su graviter autour du pouvoir et se sont réinventés avec une très grande adaptabilité à chaque alternance. Cette force de ces réseaux, tout comme son étendue et sa profondeur au sein des institutions et de l’Histoire de la Vème République, amène une question : sera-t-il possible de tuer le pouvoir de la Françafrique sur l’exécutif sans abolir la Vème République ? Mais le problème peut aussi se poser en sens inverse : serait-il concevable d’abolir la Vème République sans d’abord tuer le pouvoir de la Françafrique ? Finalement, les deux se confondent tant, et partagent une histoire commune au point qu’il est quasiment impossible de les distinguer.

    Pour aller plus loin :

    Beau Nicolas, La maison Pasqua, Paris, Plon, 2002

    Foccart Jacques, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, 2 tomes, Paris, Fayard-Jeune Afrique, 1995-1997

    Pigeaud Fanny, Ndongo Sylla, L’arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA, la découverte « cahiers libres », 2018

    Turpin Frédéric, Jacques Foccart, dans l’ombre du pouvoir,CNRS éditions, 2018.

    Verschave François-Xavier, La Françafrique, le plus long scandale de la République, Stock, 1998

    Le documentaire de Silvestro Montanaro : « Thomas Sankara…et ce jour là ils ont tués la félicité ». https://www.youtube.com/watch?v=94hBLBThVdo

    Sur la Françafrique version Sarkozy :      https://survie.org/themes/francafrique/article/nicolas-sarkozy-et-la-francafrique

    Un article du monde sur la Françafrique version Hollande : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/09/07/la-francafrique-ressuscitee-d-hollande-l-africain_4993714_3212.html

    Un article sur les débuts de la Françafrique version Macron : https://survie.org/themes/francafrique/article/emmanuel-macron-en-chef-militaire-au-mali-le-symbole-d-une-francafrique

    Un article sur les amitiés louches de Benalla : https://www.liberation.fr/france/2019/01/06/info-libe-les-amities-louches-de-benalla_1701361

    Source : Le Vent Se Lève, 29 mars 2019

    Tags : France, Afrique, Françafrique, spoliation, colonialisme, pillage,

  • Wikileaks : La situation des musulmans en France inquiètent les USA

    Le Département d’État de Washington conseille à la France de « donner una place aux musulmans » :

    Dans un câble diplomatique classé secret, l’ambassade américaine à Paris analyse, à travers plusieurs angles, la situation de l’islamisme radicale en France. Elle est inquiète à cause de ce qu’elle appelle « la marginalisation, l’exclusion et la discrimination dont sont victimes les musulmans de France inquiètent les américains ».

    Dans une note datée du 17-08-2005, et mis en ligne par Wikileaks le 2 décembre 2010, les analystes de l’ambassade américaine à Paris dressent un tableau peu reluisant du traitement réservé par les locataires de l’Elysée à cette catégorie de la population enfermée dans « des banlieues pauvres » situées à « l’extérieur des grandes villes de France ». Et même si les américains reconnaissent que la France réussit tant bien que mal à contrer la menace terroriste de l’extrémisme islamiste, ils ne manquent pas, néanmoins, de souligner que l’Hexagone comprend plus de « 9000 activistes » susceptibles d’alimenter à n’importe quel moment des filières du « Djihadisme ».

    Même la situation précaire des prisons françaises a été passée à la loupe. La note, qui cite des observations « confidentielles » des Renseignements Généraux Français précise que « pas moins de 50 % des détenus sont de confession musulmane ! Les mauvaises conditions carcérales et la détresse sociale de ces détenus ont créé un terrain idéal pour les recruteurs de l’islamisme radical ».

    Selon le câble diplomatique américain, 44 % des prisonniers convertis à l’islam tombent sous le charme de la tendance salafiste et 49 % de ces nouveaux salafistes n’ont jamais obtenu un diplôme dans leur vie. Plus étonnant encore, ce mémo révèle que les conversions à l’islam prospèrent au sein même de l’armée française où récemment  » 3,5 % de militaires français, y compris des officiers, s’étaient convertis à l’islam ».

    Non obstant, les diplomates américains nuancent ce constat. Pour eux, pour l’heure, rien ne prouve que ces conversions sont liées à des « raisons idéologiques ». Le mémo américain n’omet pas également de souligner que la France ne contrôle pas parfaitement le discours religieux produit en Hexagone par des imams dont la majorité ne parlent même pas français et, d’ailleurs, à peine 20 % d’entre eux, disposent de la nationalité française. Tous ses éléments constituent pour les services américains des ingrédients dangereux susceptibles d’alimenter une crise sécuritaire à même de nuire aux intérêts des Etats-Unis. Et ce risque demeure toujours important tant que les autorités publiques françaises rechignent à accepter la communauté musulmane comme une partie intégrante de « la société française ».

    Tags : France, Wikileaks, terrorisme, radicalisation, Islam,

  • Les petits secrets d’Hacking Team au Maroc

    WikiLeaks a traqué les vendeurs d’armes de surveillance

    Rue89, 4/09/2013

    Jean-Marc Manach, journaliste

    Selon les révélations de l’unité de contre-espionnage de WikiLeaks, auxquelles Rue89 a eu accès avec 18 médias étrangers, les marchands de surveillance numérique privilégient les pays peu regardants sur les droits de l’homme.

    Les marchands d’armes n’aiment guère la publicité. Problème: les télécommunications, ça laisse des traces, opportunément exploitées par la NSA (entre autres), comme Edward Snowden l’a amplement démontré.

    WikiLeaks a décidé de rendre publique la liste des pays visités par les principaux marchands d’armes de surveillance numérique, dont trois « sociétés ennemies d’Internet » – pointées du doigt par Reporters sans frontières pour avoir vendu des logiciels espions à des pays eux aussi considérés par RSF comme des « ennemis d’Internet ».

    En 2011, WikiLeaks avait rendu publics, avec ses « SpyFiles », des centaines de documents internes révélant l’ampleur du business des logiciels et systèmes d’espionnage et de surveillance des télécommunications.

    Dans une nouvelle série de révélations, intitulée « SpyFiles 3 », à laquelle Rue89 a eu accès en partenariat avec dix-huit autres médias étrangers, WikiLeaks révèle que la WLCIU (pour WikiLeaks Counter Intelligence Unit), son « unité de contre-espionnage » (sic), a recensé les pays d’où se sont connectés les téléphones portables de dix-neuf employés ou responsables de onze marchands d’armes de surveillance numérique.

    Surveillés depuis des mois par WikiLeaks
    Du 4 au 6 juin derniers, le gotha de la surveillance des télécommunications se réunissait au Clarion Congress Hotel de Prague, à l’invitation d’ISS World. L’entrée de ce salon itinérant, interdit aux journalistes mais organisé sur les cinq continents, facturée entre 995 et 2 295 dollars (entre 755 et 1 742 euros), est réservée aux représentants de services de renseignement, forces de l’ordre et gouvernements.

    Les participants viennent y découvrir les dernières nouveautés en matière de surveillance et d’interception des télécommunications, assister à des démonstrations « live » de logiciels espions, et à des dizaines de conférences où les marchands d’armes expliquent comment leurs systèmes et logiciels peuvent aider les autorités à surveiller et combattre « les activités criminelles conduites sur les réseaux de télécommunication, l’Internet et les réseaux sociaux ».

    Du 7 au 9 juillet, plusieurs de ces marchands d’armes se retrouvaient à Lyon, au forum Technology Against Crime, qui se targue de vouloir devenir le « Davos de la sécurité » puis, du 22 au 25, au Brésil, pour l’édition sud-américaine du salon ISS.

    Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que plusieurs d’entre eux étaient surveillés, depuis des mois et pour certains des années, par l’unité de contre-espionnage de WikiLeaks.

    Et force est de constater que, lorsqu’ils sont en voyage d’affaires, ces mercenaires du numérique ont une furieuse tendance à privilégier les pays peu regardants en matière de droits de l’homme. (Dans la carte ci-dessus, cliquez sur les pays en rouge pour connaître leur rang au classement RSF de la liberté de la presse, et découvrir quels marchands d’armes les ont visités.)

    Droits de l’homme et bord de mer

    L’allemand Trovicor, ex-Nokia Siemens Networks, est l’un des plus gros fournisseurs de solutions légales d’interception dans le monde. Plus de 100 pays utiliseraient ses technologies, et c’est le principal sponsor du salon ISS. Son code de bonne conduite précise, au chapitre « business ethics » que l’objectif de l’entreprise est de faire partie des industries leaders en matière de responsabilité sociale et de respect des droits de l’homme.

    Elle n’en a pas moins fourni des systèmes d’interception à l’Iran, au Bahreïn et en Syrie, ce qui en a fait l’un des principaux « ennemis d’Internet » pour RSF. Sur ses 170 employés, un seul était surveillé par la WLCIU, qui avance que, depuis janvier, il a été deux fois aux Emirats arabes unis (où Trovicor a une filiale), ainsi qu’en Bulgarie, Serbie, et en Thaïlande, l’un des quatorze pays placés « sous surveillance » par RSF en 2012, en raison de ses velléités de contrôle, de filtrage et de censure d’Internet.

    Contactée, la responsable communication de Trovicor à répondu à Rue89 que la liste de ces pays lui fait penser à l’itinéraire de quelqu’un qui apprécierait particulièrement les pays en bord de mer, et que son employeur s’interdit par ailleurs de vendre ses solutions à tout pays en guerre civile…

    Elaman, elle aussi allemande, se présente comme spécialiste des « solutions de sécurité gouvernementale ». Son catalogue, que WikiLeaks avait rendu public à l’occasion des Spy Files, est un inventaire de tout ce dont aurait rêvé le Mr Q. de James Bond.

    Sur la page d’accueil de son site web, Elaman avance que « la confidentialité est essentielle dans le business de la sécurité ». Elle aurait donc probablement préféré que l’on ne sache pas que, du 21 au 24 janvier dernier, puis les 12 et 13 juin, son responsable commercial, Holger Rumscheidt, était au Turkménistan, 177e (sur 179) au classement RSF de la liberté de la presse, un des douze pays considérés par l’ONG, en 2012, comme faisant partie des « ennemis d’Internet ».

    Décrit par RSF comme « l’un des plus fermés au monde », le Turkménistan est aussi l’« un des pays les plus hostiles à la liberté d’expression ». Facebook, Twitter, YouTube et Gmail y sont bloqués et « les possesseurs d’antennes paraboliques ou de téléphones portables sont considérés comme des ennemis en puissance ».

    La liste des pays d’où Rumscheidt s’est connecté au réseau téléphonique indique qu’il a aussi visité l’Azerbaïdjan (156e du classement RSF) en février 2012, la Jordanie (134e) en avril dernier, et multiplié les déplacements au Liban (101e), au sultanat d’Oman (141e) et aux Emirats arabes unis (114e), par ailleurs placés « sous surveillance » par RSF en 2012, suite aux « arrestations arbitraires » de plusieurs blogueurs qui avaient osé demander aux autorités de procéder à des réformes, ce qui leur avait valu des condamnations de deux à trois années de prison.

    Les logiciels espions des Printemps arabes

    Le groupe britannique Gamma, une des cinq sociétés classées « ennemies d’Internet » par RSF, n’est pas en reste : entre les 2 et 10 mars 2013, pas moins de quatre de ses principaux responsables se rendaient ainsi aux Emirats arabes unis, en compagnie d’Holger Rumscheidt (Gamma a noué une alliance de sécurité avec Elaman). Au total, huit des onze entreprises surveillées par la WLCIU ont visité les Emirats l’an passé.

    La liste de WikiLeaks révèle que les employés de Gamma placés sous surveillance auraient par ailleurs visité le sultanat d’Oman, le Liban, l’Ouganda (104e au classement RSF), le Qatar (110e), le Nigéria (115e), Brunei (122e), l’Ethiopie (137e), l’Indonésie (139e) et la Guinée Equatoriale (166e), ainsi que deux des douze pays placés « sous surveillance » par RSF à l’occasion de son rapport sur les « ennemis d’Internet »: la Malaisie (145e) et le Kazakhstan (160e).

    L’employé de Gamma dont le téléphone portable était, du 9 au 12 juin dernier, localisé au Kazakhstan, est un « usual suspect »: Martin Münch, né en 1981, est le responsable de FinFisher, une suite de logiciels espions (ou « chevaux de Troie ») qui ont beaucoup fait parler d’eux depuis que, Printemps arabes aidant, on a découvert qu’ils avaient été utilisés en Egypte, pour espionner des dissidents au Bahrein, ainsi que, comme l’ont révélé des chercheurs américains au printemps dernier, dans au moins 35 pays, dont quinze des pays visités par les employés de Gamma et de ses filiales l’an passé (Brunei, Nigeria, Afrique du Sud, République tchèque, Ethiopie, Indonésie, Malaisie, Mexique, Qatar, Serbie, Singapour, Turkménistan, Royaume-Uni, Etats-Unis, Emirats arabes unis).

    25 200 euros le « kit d’intrusion »

    WikiLeaks publie par ailleurs une dizaine de documents révélant comment FinFisher et une entreprise suisse, DreamLab, ont vendu un « proxy d’infection » afin de pouvoir infecter les ordinateurs des citoyens ou résidents d’Oman et du Turkménistan (à la demande de leur gouvernement), ainsi qu’une fiche confidentielle révélant combien sont facturés ces logiciels espion.

    Comptez 25 200 euros le « kit d’intrusion », ou bien 100 000 euros la licence de FinSpy, sa solution complète d’intrusion à distance, si vous voulez espionner de une à dix cibles, mais 250 000 euros si vous voulez en surveiller plusieurs centaines, plus 9 500 euros de licence (par client). Le support technique, et les mises à jour, sont facturés 255 338 euros la première année, ou 308 960 euros pour trois ans. Les formations, elles, sont facturées 22 500 euros, les cinq jours. Un juteux business qui a d’ailleurs conduit Gamma à ouvrir un compte « offshore » aux Iles vierges britanniques…

    Interviewé par un journaliste de Bloomberg, Martin Münch déplorait l’an passé la publicité faite par les nombreux articles expliquant comment les logiciels espions de FinFisher étaient utilisés pour espionner des défenseurs des droits de l’homme et cyberdissidents, et expliquait avoir abandonné toute forme de vie sociale : « Si je rencontre une fille et qu’elle tape mon nom dans Google, je suis sûr qu’elle ne me rappelera jamais »…

    Le blog du « voyageur au Moyen-Orient »

    D’autres employés n’ont pas ces pudeurs de jeunes filles : Nelson Brydon, qui se présente sur son compte Twitter (@Brydon_N, désormais indisponible) comme « voyageur au Moyen-Orient » a ouvert un blog (désormais indisponible aussi) où il narre ses nombreux voyages en avion entre le Qatar et Dubaï, l’Ouganda, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Munich – siège social d’Elaman, révélant incidemment la liste des pays où sont donc probablement installés des logiciels ou systèmes espions de Gamma, son employeur.

    Sur ce blog, Nelson Brydon ne parle pas de son métier mais, une fois par an, il rédige un (très) long billet où il explique ce que cela fait de prendre l’avion, et compare les compagnies aériennes, les stewards, hôtels…

    Le dernier billet se conclut par un « rendez-vous en 2013 ». Sans trahir de secret professionnel, la liste de WikiLeaks indique que, rien qu’entre février et août, il a déjà été cette année sept fois au Qatar, ainsi qu’aux Emirats arabes unis, à Oman, en Malaisie, qu’il était à Chypre du 8 au 29 juillet (en vacances ?), et qu’il était de nouveau au Qatar du 18 au 22 août derniers.

    Les petits secrets d’Hacking Team

    L’unité de contre-espionnage de WikiLeaks s’est également intéressée au principal concurrent de FinFisher, Hacking Team, une entreprise italienne elle aussi placée dans la liste des « ennemis d’Internet » de RSF. Elle s’était en effet fait connaître après que des journalistes marocains, et un blogueur des Emirats arabes unis, ont reçu des e-mails infectés par « Da Vinci », son logiciel espion.

    En avril dernier, une étude de Kaspersky Lab avait révélé que le cheval de Troie d’Hacking Team était particulièrement utilisé au Mexique, en Italie, au Vietnam, aux Emirats arabes unis, en Irak, au Liban et au Maroc. La WLCIU révèle aujourd’hui que les deux employés de Hacking Team qu’elle a surveillé ont multiplié les courts séjours (de deux jours) au Maroc en 2011, 2012 et 2013, ainsi qu’aux Emirats arabes unis, à Singapour, en Serbie, en Espagne, Egypte, Arabie saoudite, au Qatar, Liban, en Malaisie et à Oman.

    Eric Rabe, conseiller juridique de Hacking Team, a refusé de commenter la liste des pays visités, mais a tenu à préciser que son employeur avait constitué un panel d’experts indépendants habilité à opposer un veto à tout contrat, qu’il vérifie systématiquement si leurs nouveaux clients pourraient se servir de leurs logiciels espions pour commettre des violations des droits de l’homme, et qu’Hacking Team se réserve le droit de refuser ou suspendre tout contrat en pareil cas, ce qui serait déjà arrivé.

    Interrogé sur les soupçons d’utilisation de leur cheval de troie pour espionner des opposants marocains et émiratis, Eric Rabe refuse de rendre publiques les conclusions de leur contre-enquête, ni d’éventuelles mesures prises depuis. Il refuse également de révéler l’identité des experts indépendants, non plus que de leur permettre de répondre aux questions des journalistes, afin d’éviter qu’ils ne fassent l’objet de « pressions pouvant influencer leurs décisions »…

    Julian Assange : « Surveiller les surveillants »

    Et c’est précisément, explique le fondateur Julian Assange, pour « mettre en lumière cette industrie secrète de la surveillance, qui travaille main dans la main avec les gouvernements de par le monde pour autoriser l’espionnage illégitime de citoyens » que WikiLeaks a lancé ces « SpyFiles 3 », qui permet de doubler le nombre de documents, brochures, plaquettes et autres portfolios émanant des marchands d’armes de surveillance numérique contenus dans la base de données de l’ONG.

    Interrogé sur ce qui lui avait permis de mener l’opération de « location tracking » (sic), Julian Assange oppose un « no comment » ferme et définitif. Tout juste consent-il à expliquer que « le rôle de la WLCIU est de protéger les actifs, personnels et sources de WikiLeaks de toute opération d’espionnage hostile, et de révéler la nature des menaces en terme d’espionnage qui pèsent sur les journalistes et leurs sources »:

    « Cela comprend des mesures de contre-espionnage incluant, par exemple, la détection de mesures de surveillance mais également le fait de recevoir des informations émanant de sources internes aux organisations susceptibles de menacer la sécurité des journalistes.

    Les données collectées par la WLCIU et révélées dans ces SpyFiles 3 permettent aux journalistes et citoyens d’aller plus loin dans leurs recherches portant sur l’industrie de la surveillance, et de surveiller les surveillants. »

    Les révélations de la WLCIU ont permis au magazine espagnol Publico de découvrir que la Guardia Civil et l’armée espagnole avaient passé un contrat avec Gamma. En février dernier, plusieurs ONG, dont Reporters sans frontières et Privacy International, portaient plainte contre Gamma et Trovicor, qui auraient violé onze des principes directeurs de l’OCDE, censés garantir la responsabilité sociale des multinationales, en fournissant des armes de surveillance numérique au Bahreïn.

    Les nouvelles révélations de WikiLeaks, et la liste des pays, pourraient donner de nouveaux arguments à ceux qui plaident pour un contrôle à l’exportation des systèmes et outils de surveillance et d’interception des télécommunications qui, à ce jour, ne sont pas considérés comme des « armes », et peuvent donc être vendus à des pays connus pour bafouer les droits de l’homme, en toute légalité.

    Source : Wikileaks Actu

    Tags : Maroc, Wikileaks, Hacking Team, espionnage, logiciels,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 avril 2019

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Libye

    Tout au long de la nuit, Tripoli a été le théâtre des combats les plus violents depuis le début des hostilités, avec des tirs aveugles de roquettes dirigés contre un quartier à forte densité de population de la capitale libyenne. Au moins cinq civils auraient été tués et plusieurs autres blessés.

    Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, a condamné avec la plus grande fermeté ces bombardements, en rappelant que de tels actes peuvent constituer des crimes de guerre dont la responsabilité incombe non seulement aux auteurs mais aussi aux commanditaires. Dans une déclaration faite hier aux médias, M. Salamé a réitéré son appel à l’unité internationale pour épargner à la Libye les conséquences dévastatrices d’une guerre civile.

    Au cours des dernières 24 heures, nous avons également constaté la plus forte fausse du nombre de déplacements de populations en un jour, avec plus de 4 500 personnes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce chiffre porte à 25 000 le nombre total de personnes contraintes de fuir leurs foyers.

    À chaque fois que l’accès le permet, les partenaires humanitaires s’efforcent de répondre aux besoins croissants. Toutefois, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la demande faite hier pour un cessez-le-feu temporaire en vue de permettre aux civils de quitter librement et en toute sécurité les zones de conflit ne s’est pas concrétisée. Ceux qui sont pris au piège dans les zones de conflit manqueraient de denrées alimentaires de base ainsi que de carburant et subiraient des coupures prolongées d’électricité et d’eau.

    La communauté humanitaire continue d’appeler toutes les parties à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à protéger les civils et les infrastructures civiles.

    Hier, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont réinstallé 150 autres réfugiés vulnérables qui étaient détenus au centre d’Abou Selim, à proximité des affrontements en cours, dans le local du HCR situé dans le centre de Tripoli. Des efforts sont en cours pour mettre davantage de personnes vulnérables en sécurité.

    République démocratique du Congo (RDC)

    Un accident de ferry se serait produit sur le lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

    Le Secrétaire général va écrire au Président Tshisekedi pour lui transmettre ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au peuple et au Gouvernement congolais.

    L’ONU est solidaire du Gouvernement face à cet incident et se tient prête à lui apporter son aide, comme demandé.

    Soudan

    Le Représentant spécial conjoint pour l’Opération hybride ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD), M. Jeremiah Mamabolo, a informé, ce matin, le Conseil de sécurité par visioconférence des derniers développements s’agissant de cette mission à la suite du limogeage du Président soudanais Omar el-Béchir.

    Le haut fonctionnaire a déclaré que les changements au niveau fédéral avaient un impact évident sur la situation au Darfour, notamment des manifestations et des actes de violence. Il a assuré au Conseil que la MINUAD est restée vigilante et maintient une position solide, en particulier dans la zone de responsabilité du Jebel Marra, où ses troupes sont déployées.

    La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, a également informé le Conseil que, bien avant les derniers événements survenus au Soudan, les besoins humanitaires au Darfour et dans d’autres régions du pays s’intensifiaient déjà en raison de la crise économique.

    Elle a déclaré que l’impact direct des récents événements politiques sur les opérations humanitaires était jusqu’à présent limité et que les opérations normales se poursuivaient, mais s’est dit préoccupée par la protection des civils, en particulier au Darfour.

    Corne de l’Afrique

    Environ 23,4 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire dans la région de la Corne de l’Afrique, dont 10,7 millions de personnes en Somalie, au Kenya, en Éthiopie et dans la région de Karamoja, en Ouganda. Ces chiffres proviennent du Groupe de travail de l’alimentation et de la nutrition, une plateforme régionale coprésidée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Lors d’une conférence de presse organisée en début de journée à Nairobi, le Groupe a indiqué que même si la population souffrant d’insécurité alimentaire est plus faible que les chiffres recensés pendant la sécheresse de 2017, le risque que la situation s’aggrave est élevé en raison des prévisions d’un déficit de précipitations et du retard des grandes pluies de mars à mai.

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’il suit de près les conditions en cas d’une nouvelle sécheresse régionale et coordonne avec les gouvernements et les intervenants humanitaires. L’agence est prête à réagir si nécessaire, mais dépendrait d’une augmentation de l’appui des donateurs pour pouvoir le faire.

    Afghanistan

    Un nouveau rapport de l’ONU indique qu’en dépit d’une réduction du nombre de cas de torture recensés depuis 2016, de nombreux détenus continuent d’indiquer qu’ils ont été l’objet de mauvais traitement.

    Le rapport conjoint de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et du Bureau des droits de l’homme a conclu que près d’un tiers des 600 détenus questionnés ont fourni des témoignages crédibles et fiables indiquant qu’ils avaient été torturés.

    La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a signalé que bien que les politiques lancées par le Gouvernement pour combattre la torture et les mauvais traitements aient permis de réaliser certains progrès, elles demeurent loin d’être suffisantes.

    Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Tadamichi Yamamoto, a indiqué que le respect de l’état de droit et des droits de l’homme est la meilleure façon de créer les conditions pour une paix durable.

    Iran

    Suite aux fortes pluies et aux crues soudaines qui ont touché de nombreuses parties de l’Iran, trois missions interagences de l’ONU se sont rendues dans les provinces de Lorestan, Golestan et Ilam, la semaine dernière, pour y évaluer l’impact humanitaire.

    Ces missions ont fait état de dégâts importants sur les cultures, les infrastructures de base et le bien-être des gens. Une mission est en cours au Khozestan.

    L’ONU mobilise un appui en coordination avec la communauté internationale. L’ONU a également fourni des fournitures de santé d’urgence, des abris d’urgence et des articles ménagers.

    Le 10 avril, à la suite d’une requête du Ministère de la santé de l’Iran, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a acheminé par avion des fournitures médicales, notamment pour les traumatismes, le choléra et les maladies non transmissibles.

    e-déchets

    À Genève, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé un appel à l’action pour mieux gérer les déchets électroniques, dit e-déchets, afin de les transformer en une source profitable de travail décent.

    Selon l’OIT, le monde produit jusqu’à 50 millions de tonnes de e-déchets chaque année. Cependant, seulement 20% sont officiellement recyclés, en dépit d’une valuation de 62 milliards de dollars. Les e-déchets sont également en train de devenir une ressource importante pour les travailleurs du secteur informel qui récupèrent, réparent, rénovent, réutilisent, réadaptent et recyclent des équipements électriques et électroniques.

    L’agence appelle à promouvoir davantage la gestion des e-déchets et les infrastructures de gestion de manière à créer des emplois décents. Elle exhorte aussi à protéger les personnes qui travaillent avec ces matériaux qui sont toxiques, dangereux et ont un impact négatif sur l’environnement.

    Technologie numérique sanitaire

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, aujourd’hui, de nouvelles recommandations sur la façon dont les pays peuvent utiliser la technologie numérique sanitaire pour améliorer les services essentiels de santé.

    Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que les technologies numériques sont un outil essentiel pour réaliser la couverture sanitaire universelle, garder le monde en sécurité et servir les vulnérables.

    Les directives soulignent aussi que chaque personne doit être assurée que ses données sont en sécurité et qu’elles ne sont pas à risque si elle a accédé à des informations sur des questions de santé sensibles, comme la santé sexuelle et reproductive.

    UN PRESS

    Tags : Afghanistan, Libye, edéchets, RDC, Souda, Iran, Corne de l’Afrique,

  • Israël/Arabie ont précipité la chute d’El-Béchir

    Le conseil militaire de transition soudanais a reçu presque dès sa création le soutien appuyé de Riyad et d’Abou Dhabi. C’est certain que sans le Soudan l’Arabie saoudite perdra le sud de son territoire. Les militaires soudanais ont d’ailleurs aussitôt renouvelé leur soutien à la guerre génocidaire en cours contre le Yémen et ont dit vouloir se battre aux côtés du régime saoudien contre les Yéménites. Au fond rien de nouveau sous les cieux de Khartoum. Un pion tombe et un autre le remplace, néanmoins en ce qui concerne le volet yéménite de la question, estime l’analyste iranien du Yémen, Jafar Qanad Bachi.

     » Car, voyez-vous, les médias « mainstream » n’en parlent guère mais l’un des motifs de contestation anti-El-Béchir a été l’implication de plus de 25 000 militaires soudanais au Yémen, militaires répartis sur différents fronts dont celui de Hudaydah et dont les pertes ne cessent de s’accroître. Une implication que Béchir a organisée et alimentée jusqu’au dernier jour de son règne sans qu’il en soit payé de retour. Puisque ni Riyad ni Abou Dhabi n’ont tenu leur promesse d’aide économique quitte à provoquer une détérioration rapide et profonde de la crise économique, ce qui a d’ailleurs joué en défaveur du pouvoir et a déclenché le mouvement de contestation », précisé cet analyste iranien.

    Et de poursuivre :  » A vrai dire en promettant argent et appui financier à El- Bechir sans que ces promesses soient respectées, l’axe saoudo-émirati a poussé El-Béchir vers l’abyme. Ce faisant, cet axe a bien rendu service à Israël et aux Etats-Unis qui depuis la scission du Soudan et l’indépendance du Sud-Soudan (projet entièrement israélien) ne cessent d’aller de déboire en déboire dans leurs projets de conquête des richesses pétrolières sud-soudanaises ».

    Selon al-Binna, ce serait Riyad qui aurait poussé son allié Béchir vers la porte. Mais pourquoi?

    Et l’auteur d’écrire :

    En effet, depuis la scission du sud-Soudan et la disparition de la manne pétrolière des caisses d’État soudanais, la situation économique s’est mise à détériorer. El-Bechir aurait pu y résister si ce n’était pas son opportunisme inné qui le poussait à changer tout le temps de camp et à manger à tous les râteliers. Car, la population soudanaise est profondément anti-israélienne. Celle-ci se rappelle encore les missiles tirés en 2011 par Israël contre Port-Soudan au large de la mer Rouge, perpétrés pour cause de lien à cette époque, entre Khartoum et la Résistance palestinienne et le Hezbollah. Pour une majorité de Soudanais, le projet de scission des régions du Sud avec en toile de fond la liquidation du Grand Soudan et le détournement de ses richesses pétrolières ont été l’écho de cette alliance, hélas, éphémère, mais bien ancrée au sein de la population avec la Résistance.

    S’il est vrai qu’el-Béchir a tenté par la suite de se rattraper et de colmater le vide en se rapprochant de la Russie, en allant même jusqu »ouvrir les portes de son pays à l’industrie nucléaire et à la marine russe, ce rapprochement n’a pas suffi à ce que son régime puisse surmonter l’épreuve des sanctions et des privations. Surtout que parallèlement à son divorce avec la Résistance, il s’est en tête de se rapprocher du FMI et de contacter des près auprès de cet outil colonial. Son pire erreur aura été d’envoyer les effectifs de l’armée à titre de grotesques mercenaires tuer et se faire tuer au Yémen. Et là aussi il a péché par étroitesse de sa vision stratégie. Pour l’heure le conseil militaire de transition cherche tant bien que mal à maîtriser la situation. Mais ses premiers gestes ne promettent rien de bon. Il vient d’annoncer que le Yémen resterait engagé aux côtés de Riyad dans ce qu’il convient de qualifier d’enlisement saoudien au Yémen. et puis il y a ce fameux Deal du siècle et l’idée d’un Israël étendu de l’Euphrate au Nil. Le régime de Tel-Aviv attend son heure pour s’emparer aussi de ce fleuve stratégique et ce, à l’aide des Américains. Les Soudanais devront être bien vigilants ».

    PressTV

    Tags : Soudan, Arabie Saoudite, Yémen, coalition arabem Iran, Etats-Unis, Israël,

  • Brexit : la Chine et les Etats-Unis profiteraient d’un « no deal », selon la CNUCED

    Une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) pourrait nuire aux petites économies qui commercent avec Londres, affecter durement les exportations de l’espace européen, mais apporter des gains substantiels à la Chine.

    Telles sont les conclusions du rapport « Brexit, les implications pour les pays en développement » publié mardi par la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED).

    Selon l’agence onusienne basée à Genève, un Brexit sans accord profiterait largement à la Chine et aux Etats-Unis. Beijing pourrait ainsi empocher 10,2 milliards de dollars supplémentaires d’exportations vers Londres, et Washington, 5,3 milliards de dollars. Autre bénéficiaire d’un « no deal », le Japon qui pourrait espérer voir ses exportations vers le Royaume-Uni gonfler de quelque 4,9 milliards de dollars.

    Si Londres quitte l’UE sans accord pour protéger ses actuels partenaires commerciaux, cela « augmenterait la compétitivité relative de grands pays exportateurs comme la Chine ou les Etats-Unis », a expliqué Pamela Coke-Hamilton, Directrice de la division commerce international à la CNUCED, dans un communiqué.

    « La Thaïlande, l’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil, la Russie, le Vietnam et Nouvelle-Zélande sont aussi susceptibles d’engranger des gains dans les importations », selon la CNUCED. « L’intention du Royaume-Uni de réduire les droits de douanes des nations les plus favorisées augmenterait la compétitivité relative des principaux pays exportateurs, tels que la Chine ou les États-Unis, ce qui réduirait la part de marché des pays moins compétitifs », a ajouté Mme Coke-Hamilton.

    L’UE et la Turquie plus touchés en cas de Brexit sans accord
    Selon la CNUCED, le marché britannique représente environ 3,5% du commerce mondial. En 2018, le Royaume-Uni était le cinquième plus gros importateur de l’UE. Londres a importé l’an dernier des biens d’une valeur totale de près de 680 milliards de dollars de marchandises. Plus de la moitié de ces importations – environ 360 milliards de dollars – provenaient d’Etat européens. L’UE et certains autres partenaires commerciaux du Royaume-Uni jouent donc gros en cas de Brexit sans accord.

    L’éventualité d’un « no deal » aurait « des coûts considérables » notamment pour l’UE qui pourrait perdre 34,5 milliards de dollars en exportations vers le Royaume-Uni, révèle l’étude de l’agence onusienne. La Turquie pourrait également faire les frais d’un scénario d’une période de transition sans la négociation d’éventuels accords bilatéraux. Sur cette liste des perdants, Istanbul serait derrière l’UE, avec des exportations vers le Royaume-Uni amputées de 2,4 milliards de dollars.

    Mais d’autres pays risquent également de voir leurs exportations diminuer. L’étude de la CNUCED cite particulièrement la Corée du Sud, le Pakistan, la Norvège, l’Islande, le Cambodge et la Suisse parmi les pays à risque. « Le Brexit n’est pas seulement une question régionale », a d’ailleurs commenté Mme Coke-Hamilton. « Quand le Royaume-Uni aura quitté ses 27 partenaires de l’Union européenne, cela altèrera la capacité des pays n’appartenant pas à l’UE d’exporter vers le marché britannique ». Selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un pays ne peut accorder un traitement préférentiel à un partenaire commercial et doit appliquer les mêmes taxes à tous, excepté en cas d’accord commercial.

    Un « Brexit brutal » aurait un impact pour les pays en développement
    Dans ces conditions, un divorce brutal entre Londres et l’UE « affecterait de manière significative les conditions d’accès au marché britannique des pays en voie de développement comme des pays développés ».

    « Le Royaume-Uni est un important partenaire commercial pour de nombreux pays émergents, dont les exportations ont bénéficié jusqu’à présent de conditions très favorables d’accès au marché britannique, grâce notamment aux régimes préférentiels de l’UE, relève la CNUCED dans son rapport. « Les pays souhaitant conserver cet accès au marché doivent donc négocier – et rapidement – avec le Royaume-Uni », poursuit l’agence onusienne qui rappelle toutefois que l’UE a actuellement environ 70 accords commerciaux, mais ceux-ci sont souvent difficiles à reproduire et les négociations prennent du temps.

    Dans de nombreux cas, les accords entre le Royaume-Uni et des pays tiers, ou les accords de continuité, n’ont pas été signés et il existe une grande incertitude quant au fait que beaucoup d’entre eux seront conclus dans un avenir proche. « Pour éviter des conséquences négatives sur les pays en développement, les droits de douanes sur les nations les plus favorisées (NPF) du Royaume-Uni sur des exportations souvent essentielles pour des pays à faible revenu, tels que la canne à sucre ou la banane, ne doivent pas être réduits de manière substantielle », a souligné Mme Coke-Hamilton.

    ONU INFO, 10 avr 2019

  • Des experts de l’ONU préviennent que l’arrestation d’Assange l’expose à de graves violations des droits humains

    Des experts indépendants des droits humains de l’ONU ont déclaré jeudi que l’arrestation du cofondateur de Wikileaks, Julian Assange, par la police britannique, après que le gouvernement équatorien a décidé de ne plus lui accorder l’asile dans son ambassade à Londres, l’exposait au « risque de graves violations des droits humains » s’il est extradé aux États-Unis.

    La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, a écrit sur son compte Tweeter que l’expulsion de M. Assange de l’ambassade et son arrestation constituaient « un pas de plus vers l’extradition ». Elle a ajouté qu’en procédant à l’arrestation arbitraire du journaliste et militant controversé, le Royaume-Uni mettait « potentiellement sa vie en danger ».

    Julian Assange s’est réfugié à l’intérieur de l’ambassade en 2012 pour éviter l’extradition vers la Suède par les autorités britanniques, où il a été accusé d’agression sexuelle, une accusation ensuite retirée.

    Il est également accusé par le gouvernement américain de complot, en raison de la publication d’un grand nombre de documents gouvernementaux sur son site web Wikileaks qui lui ont été transmis par l’ancien analyste du renseignement américain, Chelsea Manning. Les États-Unis affirment que la publication de ces documents a mis en danger la vie de ses citoyens travaillant à l’étranger.

    Selon des informations parues dans la presse, le Royaume-Uni va maintenant déterminer s’il va extrader le ressortissant australien vers les États-Unis, où il risque jusqu’à cinq ans de prison. Le Royaume-Uni aurait donné par écrit au gouvernement équatorien des assurances que M. Assange ne serait pas extradé vers un pays où il risquerait la torture ou la peine de mort.

    Après avoir comparu jeudi dans une salle d’audience du centre de Londres, M. Assange a été reconnu coupable de ne pas s’être rendu au tribunal en 2012 et risque désormais 12 mois de prison.

    L’Expert indépendant des Nations Unies sur le droit à la vie privée, Joe Cannataci, a publié une déclaration à la suite de l’arrestation, affirmant que cela n’allait pas arrêter ses efforts « pour évaluer les affirmations de M. Assange selon lesquelles sa vie privée a été violée ». « Au lieu de rendre visite à M. Assange et lui parler à l’ambassade… j’ai l’intention de lui rendre visite et de lui parler là où il se trouve placé en détention ».

    Dans une déclaration faite vendredi dernier, le Rapporteur spécial sur la torture, Nils Melzer, s’était dit alarmé par les informations selon lesquelles une arrestation était imminente et que, s’il était extradé, M. Assange pourrait être exposé à « un risque réel de graves violations de ses droits humains, notamment sa liberté d’expression, son droit à un procès équitable et l’interdiction des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

    ONU INFO, 11 avr 2019

    Tags : Wikileaks, Julian Assange, Chelsea Manning,

  • Gabon : L’opposition demande la vacance du pouvoir

    Annoncé à grand renfort numérique sur les réseaux sociaux, S.E. Jean Ping, président légitimement élu de la République gabonaise a prononcé, devant une nombreuse assistance de ses partisans mais surtout devant une recomposition de sa Coalition pour la Nouvelle République (CNR), une importante allocution qui sonne le glas d’une résistance qui a été menée avec courage, détermination et conviction pendant plus de 2 ans.

    Pourquoi cette brève allocution ? Et pourquoi maintenant ? Nous allons essayer de répondre avec rigueur et objectivité à ces deux importantes questions auxquelles doivent se poser une grande partie du peuple gabonais.

    DECRYPTAGE DE LA SCENE

    Pourquoi cette brève allocution ?

    Tous ceux qui, comme moi, ont assisté à cette cérémonie, ont constaté la brièveté de l’allocution et son contenu qui portait sur deux axes :

    * Le premier axe, à l’adresse de la nation gabonaise, comportait 3 segments:

    (a) le premier à l’endroit de sa coalition à nouveau reconstituée ; les divergences ne doivent pas perdurer si l’objectif de référence n’est pas atteint. Et cet objectif reste l’alternance au sommet de l’État grâce au respect du verdict des urnes exprimé le 27 août 2016. L’erreur de la participation aux dernières consultations générales est désormais oubliée et seul compte l’avenir prochain et radieux de l’avènement d’une Nouvelle République.

    (b) Le deuxième segment était adressé aux tenants du pouvoir dont la cécité et l’obstination politiques de perdurer dans l’imposture et le mensonge d’État pourrait conduire à la déchéance du pays. Le chaos est imminent si le régime ne se ressaisit pas en déclarant tout simplement la vacance du pouvoir.

    (c) Le dernier segment, exprimé sciemment dans un autre texte, était porté à l’attention de la jeunesse gabonaise dont les droits à l’éducation et à l’enseignement sont à nouveau spoliés, remis en cause par un gouvernement imposteur et incompétent. Jean Ping soutient sans faille la démarche revendicatrice et pacifique des lycéens et collégiens.

    * Le second axe s’adressait à la communauté internationale, et principalement la France, à qui l’on demandait ouvertement d’user de toute son influence pour que le Gabon sorte de l’ornière dans laquelle il vit depuis la crise post-électorale. La France, pour un nombre de plus en plus croissant de Gabonais, est l’acteur puissant et caché qui continue à soutenir à bout de bras ce régime finissant. Sa responsabilité est dorénavant pointée du doigt. Si le chaos s’emparait violemment du Gabon, la patrie de Charles de Gaulle ne saurait être exempte de toute responsabilité.

    DECRYPTAGE DE L’ARRIERE-SCENE

    Et pourquoi maintenant ?

    La France d’Emmanuel Macron et de Jean Yves Ledrian a pris objectivement acte que son scénario de confiscation de pouvoir n’aboutira plus. En effet, trop d’évènements malheureux sont venus ponctuer son agenda rendant ainsi de plus en plus difficile la réussite d’une succession à la tête du Gabon qui exclurait Jean Ping, le véritable vainqueur de la dernière échéance présidentielle. Citons, pêle-mêle, (1) la bourde de communication du ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian, interrogé par la commission du Sénat français sur la situation de crise au Gabon ; (2) l’échec patent et médiatique de l’initiative business France/Gabon au Sénat français ; (3) l’indisponibilité temporaire et bientôt définitive de la pièce maitresse du scénario de confiscation, Marie Madeleine Mborantsuo, qui pourrait ne pas se remettre de son cancer généralisé du tube digestif et du pancréas, (4) la situation d’instabilité grandissante au Gabon qui le mène inexorablement au chaos avec la dernière sortie des jeunes lycéens et collégiens gabonais. Etc.

    La France et le Maroc, face aux critiques et à la complication de la réalisation de leur scénario de succession, ont décidé de mettre un terme à cette orchestration hasardeuse et dangereuse qui pourrait les exposer si d’aventure le peuple gabonais venait à démasquer cette supercherie médiatique du sosie-avatar qui a cours depuis bientôt 6 mois. De mauvaise grâce, ces deux puissances, pour éviter de tout perdre en tuant la poule gabonaise aux œufs d’or, ont accepté finalement de respecter la volonté populaire. Il a donc été arrêté ceci avec toutes les parties gabonaises :

    • Jean Ping et les ex-alliés de la CNR : ils doivent se retrouver et présenter une image d’unité et de rassemblement au peuple gabonais comme le 16 août 2016. Ceci, d’une part pour rassurer les populations et tous les camps politiques qui se sont à un moment donné franchement opposés, et d’autre part pour la France, « encadrer » Jean Ping afin qu’il n’ait pas toutes les coudées franches quand il sera président de la République gabonaise. La Nouvelle République devra se faire avec tous ses enfants autour de la figure légitime de Jean Ping.

    • Le système Bongo/PDG et ses alliés : ils doivent procéder dans des délais brefs à la vacance du pouvoir afin d’ouvrir une nouvelle ère politique qui scellera la fin du système Bongo/PDG. Dans cet état d’esprit, il a été demandé au sosie-avatar de quitter Libreville et rejoindre Londres d’où on annoncera bientôt que la deuxième rechute (AVC ou infarctus) d’Ali Bonbo Ondimba a été fatale cette fois. L’empêchement définitif du président imposteur sera enfin dûment constaté. Le président du Sénat sera investi président de la République gabonaise par intérim et, à l’issue d’une consultation des forces vives de la nation gabonaise, Lucie Mboussou née Milébou Aubusson devra d’abord reconnaître l’impossibilité d’organiser des élections présidentielles car les moyens financiers sont absents, et ensuite reconsidérer le contentieux d’août 2016 pour que l’élection présidentielle en débat soit close une dernière et bonne fois pour toutes.

    L’allocution de Jean Ping devait se faire maintenant, ce 10 avril 2019, devant ce parterre d’invités car la résistance s’achève ce mois d’avril qui a vu en 2015, la fin de vie d’André Mba Obame.

    Fait à Medouneu, le 11 avril 2019

    Source

    Tags : Gabon, Ali Bongo Ondimba, vacance de pouvoir,