Catégorie : Non classé

  • La pluie a brisé l’éternel mythe du développement au Sahara

    Le colonisateur a toujours une fâcheuse tendance à se vanter d’avoir contribué avec des apports bénéfiques pour le colonisé.
    Le Maroc ne fait pas exception à la régle. Il affirme que, depuis son invasion du Sahara occidental, de nombreux changements sociaux et économique ont vu le jour.
    En effet, depuis plus de 30 ans, Rabat agité le mythe d’un prétendu développement réalisé par l’administration coloniale, en particulier dans le domaine des infrastructures.
    Cependant, il a suffit d’un petit orage pour mettre en cause toute la propagande bâtie autour de ce sujet. Après 24 heures de pluie, El Aaiun, capitale administrative du Sahara occidental, est devenue un véritable étang. Pire encore, les citoyens ont passé plus de 3 jours dans le noir après une coupure généralisée d’électricité. Les appels téléphoniques n’ont pas été possibles en raison de la panne des réseaux de télécommunication.

    Du jour au lendemain, le mythe du développement tant vanté par le Maroc au Sahara occidental s’est effondré justement au moment où la presse internationale des 28 millions de dollars offerts par la société Phosphates du roi du Maroc, l’OCP, à la fondation Clinton. Un argent soutiré des recettes du pillage des phosphates sahraouis.
  • Maroc, la réalité d’une monarchie autoritaire explose au visage du monde

    Refusant que sa marchandise soit confisquée par la police, Mouhcine Fikri a été broyé dans une benne à ordures

    La mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson broyé dans une benne à ordures après la confiscation de sa marchandise par la police pousse des milliers de personnes en colère à manifester à travers tous le pays.
    « Criminels, assassins, terroristes », scandaient notamment les manifestants, ou encore « Ecoute makhzen [palais royal], on n’humilie pas le peuple du Rif ! ». Le rassemblement s’est déroulé sans incident.
    Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif, mais aussi à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d’un millier de personnes ont défilé au cri de « Nous sommes tous Mouhcine ! », brandissant la photo de la victime ou une pancarte provocatrice « Bienvenue à la COP22, ici on broie les gens ».
    Petit point d’histoire que rappelle en partie et faussement  » le Monde » qui écrit « La ville côtière d’Al-Hoceima, comptant environ 55 000 habitants, fut le cœur de la révolte contre le colonisateur espagnol dans les années 1920, puis le théâtre d’une insurrection populaire en 1958 ».
    Le Monde oubliant au passage de signaler que la France de 1921 à 1926 au côté de l’Espagne se singularisera dans une répression qui sera l’occasion pour le jeune PCF de s’engager frontalement dans la solidarité internationale et la lutte anticoloniale.
    C’est pour s’être opposé à la guerre du Rif que Pierre Semard alors secrétaire général du PCF sera emprisonné.
    C’est lors de la guerre du Rif que se nouera la « fraternité d’arme et de conviction » entre un certain Franco et son ami Pétain 
    Longtemps délaissée sous le règne de Hassan II, la région du Rif a une réputation de frondeuse et entretient des relations difficiles avec le pouvoir central. Elle fut aussi l’un des principaux foyers de la contestation lors du mouvement du 20-Février, la version marocaine des Printemps arabes en 2011.
    la guerre du Maroc, rappelle B Ducoulombier présentant un ouvrage sur la période http://www.laviedesidees.fr/Une-guerre-coloniale-oubliee-le.html:
    « coté Espagne a porté Primo de Rivera au pouvoir, et constitué pour Francisco Franco une école et un marchepied. Elle a scellé aussi la rencontre entre Philippe Pétain et la droite traditionaliste et philofasciste de la péninsule : sous l’œil attentif du dictateur, le maréchal vainqueur reçoit en février 1926 à Tolède la médaille militaire des mains du roi Alphonse XIII. Auréolé de son prestige acquis pendant la Première Guerre mondiale, Pétain a écarté Lyautey avec la bénédiction de Paul Painlevé, et a transporté au Maroc les méthodes de la guerre européenne. Le besoin était urgent que soit porté le coup de grâce à la « République du Rif », qui menaçait l’équilibre du protectorat marocain. « 
    Plus que du révisionnisme historique, ne faire de la guerre du Rif (et du sentiment nationale rifain ) qu’un épisode d’un affrontement entre le Maroc (rapporté à la monarchie chérifienne -installé par la France) et l’Espagne est un contre sens et sert à masquer la réalité des luttes républicaines qui se jouent depuis plus d’un siècle ainsi que le rôle de premier plan de l’impérialisme français.
    La mort de Mouhcine Fikri survient quasiment à la date anniversaire de l’enlèvement et l’assassinat de Medhi Ben Barka par les hommes de main du père de l’autocrate en place aujourd’hui.
    Les méthodes policières répressives (comme la violation des résolutions de l’ONU concernant le Sahara occidental) sont la vie quotidienne du Maroc où le Monarque face à la montée des colères populaires et l’exigence démocratique joue une dangereuse carte de l’islamisation qui menace d’embraser tout le Maghreb.
    On attend avec impatience les expression de solidarité internationale qui établissent la continuité entre le Rif de 1921, le Sahara occidental, tel qu’est s’ext encore exprimé avec Abraham Serfaty et la répression vivement entretenue par la maison royale, avec la bienveillance de Paris. 
  • La ville d’El Aaiun, coupée du monde

    El Aaiun, capitale du Sahara Occidenta occupée par le Maroc se trouve depuis hier sans électricité ni téléphone et les routes vers le Maroc sont coupées à cause des intempéries.
    En effet, les fortes orages de vendredi ont provoqué un débordement du fleuve Saguia El Hamra qui a coupé les routes qui relient le Sahara Occidental avec le Maroc.
    Les autorités d’occupation marocaine ont déclenché l’état d’alerte et les voyageurs désirant rentrer dans le territoire sont bloqués dans la ville de Tan-Tan.
  • Mohammed VI milite pour la légalisation de la marijuana aux Etats-Unis

    Le roi du Maroc Mohammed VI ne cesse d’apparaître sur les réseaux sociaux en compagnie de ses sujets, du Maroc comme d’ailleurs. Mais sa tournée en Afrique Australe a dévoilé un secret qui a été très débattu dans la toile.

    Un journal tanzanien, le « Swahili Times« , publie des photos pour le moins troublantes du roi du Maroc, Mohamed VI. Il y est habillé d’une manière très légère

    La traduction du titre de l’article, écrit en swahili, est la suivante : « Photos : Le roi du Maroc fait du shopping à Zanzibar en portant des tee-shirts et des shorts ».

    Selon le journal, le roi du Maroc « fait du shopping dans la périphérie du Zanzibar dans le cadre d’un voyage à titre privé habillé d’un gilet et un short et sans ses gardes du corps »

    Dans l’une des photos, le souverain marocain porte un tee-shirt avec une feuille de marihuana frappée du drapeau des Etats-Unis qui symbolise la lutte pour la légalisation de la marihuana aux Etats-Unis.

  • Sahara Occidental: l’expulsion des membres de la Minurso, une démarche qui menace la sécurité régionale (CPS-UA)

    ADDIS ABEBA- Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), a affirmé que l’expulsion des membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) « est une démarche qui menace la paix régionale, entrave les efforts régionaux et internationaux, et gèle le processus de paix ».
    Lors d’une séance annuelle, tenue mardi par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis Abeba, sur l’évaluation de l’action des missions de paix africaines, l’ambassadeur Yilma Tadesse, représentant de l’UA auprès de la Minurso, a présenté un exposé sur les derniers développements de la cause sahraouie et les efforts de l’UA dans le cadre du processus de règlement du conflit du Sahara occidental.
    Un accent particulier a été mis sur l’évaluation de l’action de la Minurso, gelée depuis mars dernier suite à l’expulsion par le Maroc de la composante civile des missions onusienne et africaine.
    Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a rappelé que la présence et l’action de la mission onusienne au Sahara Occidental, « s’inscrivent en application à la décision du Conseil de sécurité n° 690 du 29 avril 1991 ».
    Il a ajouté que ce genre de démarches « menacent la sécurité régionale », au moment où la communauté internationale tend à parvenir à une solution au conflit au Sahara occidental, conformément à la légalité internationale, y compris les décisions de l’UA et du Conseil de sécurité y afférentes.
    Le CPS de l’UA a qualifié l’expulsion des membres de la Minurso de « grave précédent » qui menace la sécurité africaine, appelant le Conseil de sécurité à intervenir pour assumer pleinement ses responsabilités.
    Dans un communiqué au terme de la réunion sur le Sahara occidental, le CPS a dénoncé la décision du Maroc d’expulser 84 fonctionnaires civils, dont des membres de l’UA et son rejet de la visite du secrétaire général de l’ONU à Rabat et El Ayoun occupée, capitale du Sahara Occidental et siège de la mission. APS
  • Malgré un don de 12 millions de dollars, Hillary se dérobe et envoie Bill Clinton au roi du Maroc

    Alors que la campagne présidentielle américaine touche à sa fin, un nouveau scandale vient éclabousser la candidate démocrate. Selon les emails publiés par WikiLeaks, la Fondation Clinton a touché 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc.
    La Fondation Clinton a recueilli un don de 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc, selon une série d’e-mails diffusés le 20 octobre par le site WikiLeaks. D’après le site d’information américain The Daily Caller, Hillary Clinton s’est «arrangée pour obtenir un don de 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc Mohammed VI» afin de financer son ONG, la Fondation Clinton. La même source affirme que la candidate démocrate a accepté d’organiser au Maroc l’édition 2015 de la Clinton Global Initiative (CGI), l’événement annuel de la fondation qui porte son nom.
    Selon la chaîne américaine Fox News, les emails rendus publics ont été échangés entre Huma Abedin, Robby Mook et John Podesta, tous trois chargés de la campagne électorale de la candidate à la présidence américaine. Dans un email daté du 18 janvier 2015, Human Abedin écrivait à Robby Mook et John Podesta, «la condition à laquelle les Marocains ont accepté de recevoir la conférence était sa participation. Si Hillary Clinton n’en faisait pas partie, la rencontre n’allait pas avoir lieu». Elle précise ensuite : «C’était l’idée de Hillary, notre bureau a contacté les Marocains et ils croient à 100% qu’ils font cela à sa demande. Le Roi a lui-même attribué environ 12 millions de dollars à la fois comme don et pour soutenir la rencontre.»
    En dépit de cet accord, Hillary Clinton a finalement décidé de ne pas se rendre à Marrakech. A sa place, l’ancien président Bill Clinton a ouvert la conférence au Maroc. Pourtant, selon Huma Abedin, l’absence d’Hillary Clinton allait «faire beaucoup de dégâts».
    Ainsi, selon le quotidien marocain Telquel, parmi les donateurs ayant offert entre 500 000 et un million de dollars à l’ONG américaine figure le groupe Akwa, dirigé par le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch. Des dons destinés «exclusivement aux activités de la CGI comme les adhésions, le parrainage et les frais de conférence», indique le site de la Fondation Clinton. Les antennes marocaines des banques BMCE et Crédit Agricole ont, elles aussi, contribué au financement de l’ONG avec des dons estimés entre 250 000 et 500 000 dollars. Attijariwafa Bank et la Banque centrale populaire ont, elles, donné entre 100 001 dollars et 250 000 dollars à cette même fondation.
    Hillary Clinton sur la sellette
    Suite aux révélations de WikiLeaks, Donald Trump a déclaré lors d’une intervention, «nous venons juste d’apprendre qu’Hillary Clinton a essayé de prendre 12 millions de dollars au roi du Maroc pour une apparition». Le candidat républicain a également utilisé l’expression «more pay for play», qui désigne les situations durant lesquelles de l’argent est échangé contre des services. A plusieurs reprises, ce dernier a demandé la fermeture de la Fondation Clinton, remettant en cause les liens troubles qu’elle entretient avec certains pays «donateurs». Selon ABC News, lorsque la candidate était secrétaire d’Etat, des sponsors de la Fondation Clinton auraient profité de sa position privilégiée. Les courriers dévoilés par WikiLeaks montrent qu’Hillary Clinton avait donné pour instruction de faire preuve d’une attention spéciale à l’égard des sponsors de la fondation ou de les aider dans l’organisation de rencontres. 
  • Le PE ordonne au Maroc de ne plus manipuler la géographie du Sahara Occidental à Bruxelles

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Espace Yehudi Menuhim, Parlement européen (PE), Bruxelles, les huissiers, en nombre, arrivent à peine à contenir la colère des eurodéputés contre la manipulation géographique de Giles Pargneaux et Victor Pastinaru, lobbyistes, opportunistes et repus à la solde de Rabat. Ce qui devait être une simple présentation d’une expérience marocaine en énergie renouvelable, s’est transformé en véritable incident politico-diplomatique. Les eurodéputés, Mohamed Sidati, plusieurs représentants d’ONG, alertés, rapidement débarquent. Ceux qui ont des badges d’accès attendent, de pied ferme, la réponse du président de la Chambre basse de l’UE. Dehors, les associations s’impatientent. La réponse du Parlement européen tombe sous forme d’un communiqué cinglant. 
    «Le Parlement européen n’assume aucune responsabilité quant au contenu et informations figurant dans cette exposition.» Les eurodéputés emmenés par une jeune et fougueuse Espagnole exigent davantage et obtiennent, rapidement, gain de cause. La partie Sahara occidental est «masquée» par un auto-collant — de marque prestigieuse — et, de ce fait, la carte géographique proposée par les Marocains devient indigeste, ridicule. Finalement, c’est le drapeau marocain qui couvre l’ensemble de l’œuvre géographique et plus, dès lors, de trace des territoires sahraouis sur la carte. Première et grande victoire de Mohamed Sidati, ministre représentant de la RASD et du Polisario en Europe. 
    Les europarlementaires obtiennent, encore, que Martin Shulz, président de la prestigieuse Chambre du Vieux Continent, déclare recevable la pétition que l’intergroupes «Paix pour le peuple sahraoui» a décidé de lui transmettre. L’intergroupes est une instance européenne composée d’eurodéputés de la majorité des coalitions (conservateurs, gauches de gouvernement et gauches plus radicales, Verts, libéraux, communistes et apparentés). Tous indiquent, en substance, que Fédérica Mogherini, commissaire européenne chargée des relations extérieures, avait, en août dernier, affirmé, sans ambages, que l’Union européenne ne reconnaissait aucune paternité marocaine sur le Sahara occidental. 
    F. Mogherini, précisant que l’UE se rangeait totalement sur le consensus onusien concernant le dossier (autodétermination des populations sahraouies, référendum, parties au conflit identifiées, Polisario et Maroc…). Pour rappel, l’ONU considère le Sahara occidental comme des territoires non-identifiés, relevant de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation… 
    La salle Yehudi Menuhim retrouve son calme, les europarlementaires partent et le Sahara occidental est déconnecté du Maroc dans l’exposition. Pourtant, l’après-midi, le communiqué complet du Parlement européen rajoute une autre précision : «L’usage de cet espace (Yehudi Menuhim, Ndlr) a été alloué sans frais à l’un de ses députés, en accord avec les règles en usage.» Ce qui signifie que le président Martin Shulz isole Giles Pargneaux, partie demanderesse de la salle, et n’endosse pas son dépassement. 
    Pendant toute l’après-midi de ce jeudi 20 octobre, les huissiers et la garde parlementaire avaient l’œil sur l’expo. Aucun risque de nouveaux dérapages. Pargneaux rentre à la maison et Mohamed Sidati peut, désormais, quitter l’enceinte parlementaire. Le Maroc ne régnera pas sur le territoire sahraoui au Parlement européen, à Bruxelles.
    A. M.
  • « A chacun son Sahel » ou la cacophonie internationale dans la lutte antiterroriste

    Quatorze missions nationales et internationales rivalisent d’envoyés spéciaux et de délégations pour faire valoir chacune sa stratégie au Sahel. Sans coordination. Sur la base aérienne de Thiès, près de Dakar, des soldats sénégalais participent, en février 2014, à un exercice militaire réunissant des troupes africaines, européennes et américaines engagées dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
    On savait la coopération internationale capable de tout. Mais l’exemple auquel je consacre ma chronique cette semaine bat tous les records en matière d’aberrations et d’absence de coordination. Voyons plutôt : il existe aujourd’hui pas moins de quatorze stratégies différentes en faveur du Sahel. Certes, la région est vaste, s’étendant de la Mauritanie au Tchad en passant par le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Mais cela fait davantage de stratégies que de pays concernés (dix). Les Nations unies ont la leur pour les Etats sahéliens, à l’instar de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine, de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD), qui ont chacune développé leur mission propre.
    Et, comme pour ajouter à « cette guerre de stratégies », certains pays ont pris l’initiative de mettre en œuvre des plans nationaux pour le Sahel. En première ligne dans la lutte contre le terrorisme, la France avec son opération militaire « Barkhane », alors que l’Espagne, les Pays-Bas et l’Allemagne ont leur agenda et leur politique d’aide aux pays de l’espace sahélien.
    Pour couronner le tout, certaines stratégies sont mises en œuvre par des envoyés spéciaux installés à Dakar ou à Bamako. Ainsi l’Ethiopienne Hiroute Guebre Sellassie assume depuis 2014 les fonctions d’envoyée spéciale des Nations unies au Sahel aux côtés de l’Espagnol Engel Lossada, missionné par l’UE, et du sénateur Didier Berberat, envoyé spécial de la Suisse pour la région. La Suise qui a également missionné l’ambassadeur Jean-Daniel Biéler comme Conseiller spécial pour la région d’Afrique centrale avec focus sur le bassin du Lac Tchad.
    Enfin, autre appellation mais même fonction : l’ancien chef de l’Etat burundais Pierre Buyoya est, pour sa part, le haut représentant spécial de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel).
    Gros 4×4 et bureaux de standing
    L’installation d’un envoyé spécial pour le Sahel à Bamako s’accompagne forcément de la location de bureaux de haut standing, du recrutement d’un staff conséquent et de l’achat de gros véhicules 4X4. Le financement de ce train de vie est naturellement prélevé sur l’enveloppe destinée à soutenir la résilience des populations sahéliennes face à la menace terroriste et à combattre la pauvreté, laquelle offre un terreau favorable au recrutement des jeunes désœuvrés par des groupes extrémistes.
    Pour les Etats du Sahel, la surenchère des stratégies et la multiplication des envoyés spéciaux tournent au cauchemar. Les ministères des pays concernés se retrouvent à gérer les missions en cascades de leurs partenaires, avec le même ordre du jour. Résultat : ministres et collaborateurs répètent à la délégation qu’ils reçoivent aujourd’hui ce qu’ils ont expliqué à celle de la veille et qu’ils rediront le lendemain à une autre.
    Outre le temps perdu dans ces réunions à n’en point finir, cette absence de coordination entre partenaires crée de doublons dans le choix et la mise en œuvre des projets. Selon la thématique à la mode, tout le monde fait de la lutte contre le terrorisme, après avoir fait du changement climatique, ou de l’égalité des genres.
    Ces méthodes regrettables, « à chacun son Sahel », sont d’autant plus surprenantes que les bailleurs de fonds s’étaient solennellement engagés en novembre 2013 à travailler dans la sous-région en parfaite synergie. Pour donner des gages de leur détermination à éviter la dispersion, ils avaient organisé une tournée conduite au Mali, au Burkina Faso et au Niger par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la présidente de la Commission de l’Union africaine, NKosazana Dlamini-Zuma, et le commissaire européen au développement de l’époque, Andris Piebalgs.
    A bord du même avion se trouvaient le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et le président d’alors de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka. Tous avaient juré, lors d’une conférence commune, que le travail solitaire avait définitivement laissé place à la concertation, à la coordination, à la recherche des synergies et à la simplification des procédures de décaissement des fonds.
    Les vieux démons
    Las. De retour à New York, Addis-Abeba, Bruxelles et Tunis, les organisations internationales ont été rattrapées par les vieux démons de la coopération internationale. Ceux-là même qui font que chaque « enseigne » intervient avec sa culture et ses lourdeurs, sans se soucier de ce que met en œuvre ou pense sa voisine.
    Et la note d’espoir ? Elle vient des pays du Sahel eux-mêmes. Instruits peut-être par la cacophonie de leurs partenaires internationaux, ils ont fait le choix inverse et décidé d’agir de concert. Pour cela, ils ont créé en décembre 2014 le G5 Sahel autour du Burkina, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Les débuts de cette jeune organisation semblent très prometteurs.
    Seidik Abba, Journaliste-écrivain, auteur de Rébellion touarègue au Niger. Qui a tué le rebelle Mano Dayak ? (éd. L’Harmattan, 2010).
    Seidik Abba chroniqueur Le Monde Afrique
  • Sahara occidental : Les Etats-Unis pour l’envoi d’une mission du Conseil de sécurité

    Les Etats-Unis ont proposé au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer une mission au Sahara occidental en vue d’accélérer le processus onusien pour le règlement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc.
    La proposition américaine formulée au cours d’une réunion du Conseil de sécurité tenue mardi, à huis clos sur le Sahara occidental a reçu l’approbation de l’ensemble des membres de cet organe onusien, a indiqué Ahmed Boukhari le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies. «Il n’y a eu aucune opposition au Conseil de sécurité à la proposition américaine», a-t-il indiqué .Le Conseil de sécurité avait effectué en 1995 une première mission du genre au Sahara occidental mais l’absence d’un consensus entre ses membres l’avait empêché d’y retourner une deuxième fois.»Étant donné la position de la France au Conseil de sécurité qui veut passer sous silence tout ce qui se passe au Sahara occidental, le Conseil de sécurité n’a pas pu envoyer une deuxième mission», a-t-il ajouté. Boukhari, qui s’est félicité de la proposition américaine, a indiqué que cette mission allait «refléter l’intérêt du Conseil de sécurité d’être présent sur le terrain d’un conflit inscrit dans son agenda». La seule mission du Conseil de sécurité qui a eu lieu du 3 au 9 juin 1995, avait insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du plan de règlement, en soulignant le «succès de la Minurso dans le maintien du cessez-le-feu». Dans son rapport sanctionnant cette mission, le Conseil de sécurité avait mis en garde déjà contre le retrait de la Minurso des territoires sahraouis occupés avant la fin de son mandat. «Si la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental se retirait avant la fin de son mandat, le risque d’une reprise des hostilités sous une forme ou sous une autre augmenterait», avait conclu la mission du Conseil de sécurité dans ce rapport.
    Par ailleurs et à Madrid , le leader du parti espagnol Podemos, Pablo Iglesias, et Alberto Garzon chef de Izquierda Unida (Gauche Unie ) ainsi que de nombreux autres hommes du monde politique et de la culture ont exigé dans une motion «l’appui du gouvernement espagnol , à l’ONU au référendum d’autodétermination du Sahara occidental lors de la prochaine présidence de l’Espagne du conseil de sécurité». Cet appel vise, à mettre fin au processus de décolonisation et de fixer une date pour la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». L’État espagnol présidera le Conseil de sécurité de l’ONU après avoir siégé pendant deux ans en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité. Les signataires de la motion appellent également à «fixer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination pour permettre la libre expression de la volonté du peuple sahraoui telle qu’a été établie par la communauté internationale». «Nous (les signataires ) voulons que l’ONU prenne des mesures en urgence pour régler la situation du peuple sahraoui qui vit plus de 40 ans en exil et subit toutes sortes de violations des droits humains dans les zones occupées outre les violations du cessez-le feu», a déclaré Pepe Taboada, président de la coordination nationale espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui, Il est «temps d’ agir et proposer de nouvelles mesures qui mèneront à la fin vers la fixation d’une date pour le référendum en attendant de surveiller la violation des droits de l’Homme dans les territoires occupés», a-t-il ajouté. Le mois de Novembre, rappelle-t-on, marque l’anniversaire «des accords de Madrid» par lesquels l’Espagne a abandonné le Sahara occidental et l’administration au Maroc et à la Mauritanie.
    M. Bendib
  • Sahara occidental : un conflit qui s’éternise

    Francisco Peregil 
    Traducido por Fausto Giudice
    La tension croît entre le Maroc et le Front Polisario sans que l’ONU à parvienne à dénouer la crise 
    Cela fait 40 ans que le Front Polisario a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et 25 depuis le cessez-le-feu signé entre le Maroc et le Front Polisario. Un quart de siècle s’est écoulé depuis que la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée. Et cela fait aussi plus de 40 ans que des dizaines de milliers de familles se sont installées dans le désert algérien dans des conditions déplorables.
    Comme dans tout processus éternel, il y a toujours des nouvelles pour tenir le coup face àl’éternité. Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a visité en mars dernier les camps de réfugiés proches de la ville algérienne de Tindouf et a prononcé le mot «occupation». Le Maroc a objecté que Ban n’avait pas respecté l’impartialité de mise. Deux semaines plus tard, le Maroc a unilatéralement expulsé 73 membres de la mission civile de l’ONU.
    En juillet, le Maroc a été contraint d’accepter le retour progressif du personnel. En septembre, 25 fonctionnaires sont revenus, mais tous ceux que le Maroc a expulsés n’ont pas été réintégrés, comme l’exige le Conseil de sécurité. En août, le Maroc a lancé une opération dans la zone de Guerguerat, au sud du Sahara occidental, pour nettoyer la zone du « commerce illégal et des trafiquants ». Le Polisario a dénoncé auprès de l’ONU cette « violation du cessez-le- feu » signé en 1991 et a mis ses troupes en état d’alerte maximum. Ban Ki-moon a exprimé son « inquiétude » au sujet de la « situation tendue » et a appelé les deux parties à retirer tous les éléments armés.
    Brahim Dahane, président de l’Association sahraouie des victimes des violations des droits humains, légalement enregistrées à El Aayoune, a déclaré que le Maroc se permet de bafouer  » les engagements pris à l’ONU » grâce à la « protection que lui offre la France au Conseil de sécurité ».
    Pendant ce temps, la vie continue. Le Portugais Antonio Guterres remplacera le Coréen Ban Ki-moon et envisage de visiter Rabat en novembre et le Maroc a nommé 69 nouveaux ambassadeurs, toujours en ayant comme perspective son plus grand défi international, qui est le Sahara. En réalité, sans changements majeurs.