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  • Capture et imagination – Le Maroc s’affole

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Collectant sur le dossier sahraoui déboires sur déboires, Rabat a «capturé» dans sa folle imagination des soldats… algériens. Attention à la provocation de trop.
    Il serait naïf, voire idiot de croire ou de laisser croire que les récentes provocations marocaines (captures de soldats algériens !) sont de la pure invention de bulles médiatiques. Du tout ! Elles s’inscrivent dans une démarche conçue, étudiée et bien huilée. Des laboratoires, des experts, des conseillers et des lobbies tant du palais, du gouvernement Benkirane qu’étrangers y travaillent inlassablement. Avec minutie. Précaution. Les décisions réfléchies et bien réalisées de l’armée algérienne, verrou autour des frontières d’avec le Maroc, la route de la drogue, en définitive et le soutien sans failles de la diplomatie algérienne à la cause sahraouie, font, il est vrai, sortir du bois les faucons du Makhzen. 
    Au plan sécuritaire, Rabat sait, pertinemment, qu’il ne peut en rien déstabiliser l’Algérie et au plan politique, il enregistre déboires sur déboires sur le dossier sahraoui. La dernière en date est le retour à la raison de l’Égypte qui, selon les fuites organisées par les médias de ce pays dans Bruxelles, capitale de l’UE, en nombre, ici, s’achemine vers un alignement sans triche et sans ruser sur le consensus africain et onusien sur la question sahraouie. Preuve en est, selon la Sahafa du Caire, l’invitation faite au président du Parlement sahraoui de se rendre au pays de Djamel Abdennasser. 
    Il est vrai que même si officiellement rien ne filtre, côté marocain, sur le nouveau positionnement de l’Égypte, les commentaires, les piques et les allusions méchantes concernant l’Égypte indiquent, clairement, que le Maroc ne tardera pas à s’attaquer frontalement à la diplomatie de Sissi. 
    Un article paru dans un média proche du palais de Rabat a, déjà, ouvert les hostilités en accusant l’Égypte de «retomber» (sic) encore une fois «dans le piège tendu par Alger». Ce qui annonce une passe d’armes pathétique entre le Caire et Rabat. Juste avant ce que semble être une tendance lourde du positionnement égyptien, la Zambie par la voix de son président avait tenu à rappeler son soutien «total» au Front Polisario et à la RASD. Alors que pendant des semaines et des semaines, la presse marocaine présentait le pays de Keneth Kaunda comme ayant «lâché» les Sahraouis et rejoint le camp de ceux qui soutiennent «la marocanité du Sahara». Pour autant, la vigilance doit rester la règle d’or pour l’Algérie et la République sahraouie. 
    Acculé qu’il est de partout sur le statut final de ce territoire, identifié comme non-autonome, relevant de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation, le Maroc peut se laisser entraîner sur les pistes dangereuses et aux conséquences imprévisibles de la provocation de trop. L’imaginaire «capture» de soldats de l’armée algérienne peut, parfaitement, s’inscrire dans cette néfaste perspective. 
    A. M.
  • Macky Sall tente de duper l’Algérie pour défendre les intérêts du Maroc et de la France

    Le président sénégalais tente de duper l’Algérie dans la but de faire passer son candidat à la présidence de la Commission Africaine dont les élections auront lieu au mois de janvier 2017. 
    Le Sénégal mise sur ce poste por mieux défendre la position du Maroc au niveau de l’Union Africaine en donnant plus de poids à certains pays francophones dont les positions sur le Sahara Occidental sont imposées par la France.
    En effet, selon un raport confidentiel de la diplomatie marocaine, Rabat s’inquiète du «faible poids sur l’échiquier africain des pays francophones qui composent le socle des soutiens du Maroc et qui se reflète par le niveau de moins en moins important de leur influence sur la scène africaine et au sein de l’UA». Rabat reproche à ce groupe – conduit par Dakar – de «faire montre d’une certaine mollesse, de timidité, voire même d’une certaine indifférence pour défendre ses points de vue». Le rapport met en garde, dans ce sens, contre «la montée en puissance des pays anglophones qui composent le socle des soutiens du clan hostile à [notre pays] et qui se traduit par le leadership et l’influence prépondérants qu’ils exercent sur l’agenda africain».
    En panne de projet, Macky Sall fait dans la flatterie. « Nous connaissons le rôle de l’Algérie en Afrique, son poids et sa relation avec les pays du continent », a-t-il déclaré à la presse à l’issue de son entretien avec le Premier ministre algérie, Abdelmalek Sellal, en marge du sommet extraordinaire de l’Union africaine sur « la sécurité maritime et le développement en Afrique » tenu à Lomé samedi dernier.
    « J’ai dit à mon frère et ami Abdelmalek Sellal qu’il y a, par moment, dans les couloirs et dans certaines situations, des malentendus qu’il faut lever », a encore soutenu le chef de l’Etat sénégalais, soulignant que l’Algérie et le Sénégal « peuvent gérer » leurs positions de façon à ce que la coopération entre les deux Etats soit au « bénéfice des deux peuples », a-t-il ajouté.
    L’objectif du Sénégal est d’arriver à faire croire les algériens que le Sénégal met sur la même balance ses relations avec le Maroc et l’Algérie et qu’il refuse qu’elles soient parasitées par le Maroc.
    Est-ce que ces déclarations peuvent être considérés comme un geste de bonne volonté dont ferait preuve le président sénégalais envers l’Algérie et le peuple du Sahara Occidental? Rien n’est moins sûr si l’on tient en compte les dernières déclarations du chef de la diplomatie sénégalaise, Mankeur Ndiaye sur les relations stratégique du Sénégal. «Nous avons des piliers fondamentaux qui fondent la stabilité du Sénégal. Demain, tout chef d’Etat qui remettra en cause ces piliers mettra ce pays en péril», prévient-il. Il s’agit de la France, des Etats-Unis, du Maroc et de l’Arabie Saoudite, avait-il précisé sans aucune réserve diplomatique et sous l’effet maléfique de l’argent qu’il empôche de Rabat pour tenir ce genre de discours.
    Non seulement Macky Sall ment, mais il fait aussi dans la tromperie en prenant les dirigeants algériens pour des enfants en manque de flatterie. Il y a moins de trois mois, le président sénégalais avait déclaré au magazine de la françafrique, Jeune Afrique, qu’il avait soumis au président en exercice de l’Union Africaine, le tchadien Idriss Déby, une liste de 28 pays africains demandant la suspension de la RASD en tant que membre de l’organisation panafricaine.
    Dans un email envoyé le 16 août 2016, Ouali Tagma, le directeur du département de l’Afrique du ministère qui vient d’être nommé ambassadeur du Maroc au Nigeria, pleurait le départ de Bachir Sene d’Addis Abeba. Il venait de quitter la capitale ethiopienne après avoir été nommé ambassadeur à Genève. “Pour nous il s’agit d’une très grosse perte. De là à y voir une mesure inspirée par les adversaires. C’est plausible. Addis est maintenant vraiment vide”, se plaignait-il. 
    Ce commentaire de la part du “Monsieur Afrique” du Maroc prouve que les “relations stratégiques” dont avait parlé le ministre des affaires étrangères ne sont en réalité que des relations personnelles basées sur le soudoiement et l’achat de consciences.
    Dans un autre email envoyé en Juillet 2014, Tagma qualifiait le Sénégal de « poste hautement stratégique » pour lequel il faut un « diplomate chevronné ou un politique avec une grande capacité de contact et de représentation ». « L’ambassadeur du Maroc est aussi important que l’Ambassadeur de France », conclue-t-il.
    Pour rappel, le hacker Chris Coleman avait mis à la disposition du public des lettre envoyées par l’ambassadeur du Maroc à Dakar dans lesquelles il signalait la demande et la réception de la part de Mankeur Ndiaye de la somme de 8 millions de francs CFA censée payer trois billets de pèlerinage. Une transaction qui est devenue habituelle entre Ndiaye et le Maroc.
  • Clôture du 13e festival du cinéma du Sahara Occidental: Les écrans s’éteignent, le cinéma reste

    De Dakhla Noureddine Guelil
    Les écrans s’éteignent, mais le cinéma reste. Le rideau est tombé samedi soir sur la 13e édition du festival international du cinéma au Sahara Occidental. Dakhla était la capitale de la culture sahraouie en ce dixième mois de l’année 2016. Pour les Sahraouis, octobre est le mois 10.
    Les salles de projection n’ont pas de places limités. Les sièges sont des tapis posés sur le sol. Organisé du 12 au 15 octobre à la wilaya de Dakhla aux camps des réfugiés Sahraouis près de Tindouf, ce rendez-vous cinématographique placée sous le signe « Peuple sous occupation » a regroupé 400 participants étrangers avec à l’affiche une cinquantaine de films programmés. Le film Sahraoui « Lejouad » a décroché le « Chameau blanc » premier prix de ce festival. Réalisé par le jeune cinéaste Brahim Chegaf, le film traite de la culture sahraouie. La cinéaste Iranienne a décroché le deuxième prix. Son documentaire « Sonita » a laissé bonne impression.
    Rokhsareh Ghaem Maghami a suivi une jeune qui voulait devenir chanteuse. Elle est devenue actrice de son propre film. En troisième place, le film « El-Ghorba »,du réalisateur espagnol Miguel Angel Tobias. Il retrace la réalité du peuple sahraoui aux plans politique, social et humanitaire, tandis que la quatrième place a été obtenue par le film « Kharedj El-Itar » de la cinéaste palestinienne Riham Ghazali qui braque les lumières sur la réalité de la femme dans la bande de Ghaza.
  • Le combat continue

    Après que les festivaliers eurent partagé la réalité et les attentes d’un peuple en lutte, l’heure de la fin a sonné avec une note de tristesse inévitable en sus de tous les échanges humains qui ont eu lieu depuis une semaine
    Donc, la treizième édition du festival Fisahara tire à sa fin, mais avant les «au revoir» définitifs, une cérémonie digne des grands événements cinématographiques, teintée d’une légère mélancolie, pour la remise des prix aux meilleures productions cinématographique a eu lieu en présence du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar et de plusieurs autres responsables, d’une pléiade d’artistes et de nombreux journalistes ainsi qu’une assistance venue nombreuse . 
    Après quelques exhibitions acrobatiques d’une troupe venue d’Espagne qui ont donné la sueur froide et subjugué le public présent, la star du cinéma espagnol Clara Lago, qui a assuré l’animation de cette cérémonie, n’a pas tardé à annoncer la couleur en recevant des enveloppes contenant les noms des heureux élus de cette édition. 
    Le jury a donc fait son choix. La République arabe sahraouie en est l’heureuse élue pour le premier prix, le Chameau blanc pour le film Leyuad , d’Ibrahim Chekaf. Ce prix a été remis par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar. 
    Le film Leyuad est un road movie dans un espace sans route, un voyage vers l’essence et la philosophie du peuple sahraoui. Il raconte la quête d’Imam Boisha, poète sahraoui en exil, qui revient dans le Sahara Occidental à la recherche de l’essence de sa poésie. 
    Accompagné du sage Belga, du philosophe Mohamed Salem et de l’érudit Bonnana Busseid, il part vers Leyuad, terre ancestrale des Hommes du Livre et berceau de l’identité du peuple sahraoui. 
    La poésie transforme ce voyage en un chemin poétique et émouvant. Quant au second prix, il est revenu à l’Iranienne Rokhsareh Ghaemmaghami pour son film Sonita. Ce film relate l’histoire d’une adolescente de 18 ans, Sonita, qui aurait aimé avoir Michael Jackson et Rihanna comme parents. Elle rêve de devenir une grande artiste, une rappeuse, se produisant dans de grandes salles faces aux milliers de fans. 
    Mais la jeune fille est une réfugiée afghane clandestine en Iran et habite depuis dix ans dans la banlieue pauvre de Téhéran. Sa mère ne la soutient pas du tout et la vend pour un mariage forcé contre la somme de 9 000 dollars. Sonita est une jeune forte, téméraire et passionnée, qui refuse qu’on lui dicte son avenir. Elle va tout faire pour échapper au joug familial… Le troisième prix a été attribué au film El Ghorba. 
    Deux prix honorifiques ont été aussi décernés. Le premier a été remis à la star du cinéma espagnol Clara Lago et le second à la Palestinienne Riham Ghali pour leur parcours et leurs contributions à mettre en lumière le long combat de ces refugiés pour la défense de leurs droits. A la fin de cérémonie, un air de nostalgie se lit déjà sur les visages de ces refugiés, qui durant une semaine nous ont déjà adopté et familiarisé. 
    Avant même le départ définitif de tous les participants, les Sahraouis commencent à esquisser des sourires mélancoliques. Mais que peut-on faire ? Car toute chose a une fin, souhaitant la leur avec l’occupation. La treizieme édition du Festival international de cinéma du Sahara occidental, s’achève donc après une semaine d’échanges, de projections et de festivités et les habitants de Dakhla se préparent à revenir à l’isolement dans lequel ils vivent toute l’année. 
    La solidarité, le partage des visions, l’ouverture culturelle et la conviction en une cause commune à soutenir et défendre ont marqué cette semaine passée avec les réfugiés du camp de Dakhla.
    Par : DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL AUX CAMPS DE RÉFUGIÉS À DAKHLA : IDIR AMMOUR

    http://www.lemidi-dz.com/index.php?operation=voir_article&date_article=2016-10-17&id_article=la_24@art1@2016-10-17

  • Le président Sénégalais nargue le Maroc et met en avant le poids de l’Algérie en Afrique

    DIA-16 octobre 2016: Le président sénégalais Macky Sall a mis en avant le « poids » de l’Algérie en Afrique, appelant aussi à lever tous les malentendus entre le Sénégal et l’Algérie et se démarque en même temps du Maroc. Le Sénégal qui entretient de bonnes relations avec le Maroc, ne veut en aucun cas que cela se fasse au détriment de l’Algérie.
    La déclaration de Macky Sall à la presse était intervenue à l’issue de son entretien avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge du sommet extraordinaire de l’Union africaine sur « la sécurité maritime et le développement en Afrique » qui s’est tenu ce samedi à Lomé (Togo).
    Le président sénégalais a indiqué avoir abordé avec Sellal plusieurs sujets liés à la coopération et aux relations bilatérales pour « lever les malentendus, car il y en quelque fois entre les deux pays ».
    « J’ai dit à mon frère et ami Abdelmalek Sellal qu’il y a, par moment, dans les couloirs et dans certaines situations, des malentendus qu’il faut lever », a encore soutenu le chef de l’Etat sénégalais, soulignant que l’Algérie et le Sénégal « peuvent gérer » leurs positions de façon à ce que la coopération entre les deux Etats soit au « bénéfice des deux peuples ».
    En termes plus clairs, le Sénégal tient à ce que ses relations avec l’Algérie demeurent à la masure des attentes des deux peuples, insinuant qu’il refuse qu’elles soient parasitées par le Maroc !
    Dans ce sens, il n’a pas manqué de mettre en avant le poids et le rôle de l’Algérie en Afrique. « Nous connaissons le rôle de l’Algérie en Afrique, son poids et sa relation avec les pays du continent », a-t-il dit. Le président sénégalais a également transmis ses « salutations respectueuses » au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et invité Sellal à effectuer une visite au Sénégal, sachant que le roi du Maroc s’était déjà rendu au Sénégal.
    Mohamed Nassim
  • Sahara occidental : L’Algérie toujours dans la voie de la légalité internationale

    Le Sahara occidental dernier bastion du colonialisme en Afrique, a été au cœur des débats de la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la colonisation, le 7 octobre dernier alors qu’elle poursuivait son débat sur les questions de décolonisation.
    Selon le communiqué émis suite à la sixième session, l’intérêt était vif pour le Sahara occidental, surtout à la lumière des récents développements sur le terrain- l’expulsion du personnel civil de la Mission des Nations-unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et la demande faite par le Maroc de pouvoir réintégrer l’Union africaine (UA), mais les délégations n’ont pas proposé la même approche pour arriver au règlement de ce différend qui dure depuis plus de 40 ans. Si l’on se réfère au projet de résolution sur la décolonisation du Sahara occidental adopté par consensus le 10 octobre dernier par la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, l’organisation onusienne et la majorité de ses membres restent attachés à permettre conformément à sa Charte, au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit à l’autodétermination au moyen d’un référendum sous ses auspices que les Sahraouis attendent depuis 24 ans. L’Assemblée générale des Nations-unies avait déjà reconnu le fait que le Maroc est la  » Puissance occupante  » de ce territoire, un point de vue conforté par la Cour internationale de Justice dès 1975. Cette position est également celle de l’Union africaine (UA). Son Envoyé pour le Sahara occidental, l’ancien Président du Mozambique, M. Joakim Chissano, s’est d’ailleurs récemment adressé aux membres du Conseil de sécurité et a qualifié de  » dangereux précédent « la récente décision du Maroc d’expulser le personnel civil de la MINURSO à la suite de la visite du SG de l’ONU dans la région. Plusieurs membres de l’UA redoutent une  » escalade militaire  » dans la région et dénoncent le manque de progrès dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui pour lequel ils ont demandé au Conseil de sécurité de fixer une date. D’autres voix se sont élevées ces derniers temps pour la nécessité de traiter ce conflit dans le cadre d’une stratégie régionale plus large pour le Sahel pour y instiller un environnement stable et sûr. Cette urgence de trouver une solution à la question du Sahara occidental, a été abordée avec lucidité lors du débat à la Quatrième Commission de décolonisation sous l’angle sécuritaire mais aussi celui de la consolidation de la coopération au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
    Face à cette majorité qui appelle à l’accélération de la décolonisation du Sahara occidental et des 16 autres territoires non autonomes se trouvant dans le monde, certaines délégations se sont distinguées à travers leur soutien à la démarche d’autonomie du territoire sahraoui avancée depuis avril 2007 par le Royaume marocain jugeant cette initiative comme  » sérieuse et crédible « . Il s’agit notamment du Sénégal en tant que chef de file des soutiens à la colonisation du Sahara suivi sans la moindre retenue par les monarchies du Golfe qui soutiennent financièrement et militairement le Makhzen dans cette guerre contre le peuple sahraoui. A en juger de l’intervention de Mme Manal Hassan Radwan faite au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG) apportant le soutien aux pays placés sous la domination coloniale étrangère, estimant que ces pays devaient  » pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination « . A ce propos, elle s’est dite préoccupée par le fait que les Nations unies et les pays concernés n’arrivent pas à faire appliquer les résolutions pertinentes en la matière, avant de demander aux puissances administrantes de prendre les mesures qui s’imposent pour permettre l’exercice de ce doit aux populations locales. Jusqu’ici le CCG rejoint par les mots l’attitude de la communauté internationale pour un monde pacifique et sans colonisation. Mais la contradiction, le parti pris des monarchies du Golfe en faveur du Maroc, puissance colonisatrice est flagrant. La représentante du CCG assure que l’initiative d’autonomie élargie pour les provinces sahariennes proposée par le Maroc, en 2007,  » est une option constructive  » pour parvenir à une solution acceptable par toutes les parties « . Traduction : pour les pays du Golfe, le peuple sahraoui n’a pas accès à son droit d’autodétermination et devra se  » soumettre  » malgré lui à cette occupation. Comme on le voit, les pétrodollars, l’Arabie saoudite en tête, se tiennent aux côtés du Maroc afin d’enterrer les efforts des Nations unies tendant à une solution pacifique, juste et durable qui respecterait et garantirait les droits du peuple du Sahara occidental. Pays du Golfe, France et certains pays africains menés par le Sénégal est un nouvel indice d’engagement aux côtés du Maroc. Autrement dit, sa survie politique et diplomatique vis-à-vis de ce conflit. On ne peut plus souligner l’intérêt que ces Etats manifestent pour le monarque marocain dans son aventure au Sahara occident. S’agit-il de contrecarrer les éventuelles décisions du Conseil de sécurité de l’ONU prévoyant sans nul doute la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, l’échec de l’initiative marocaine d’autonomie, l’insuccès de la diplomatie royale victime à la fois de ses carences et de ses manœuvres à étouffer son acte colonial en mettant en cause l’Algérie ? Ou, plus simplement, d’une mise sous tutelle de l’impérialisme d’une monarchie dont l’avenir au Sahara occidental est dénoncé par la communauté internationale. Toujours est-il que, en prévision d’un rapport qui sera présenté au Conseil de sécurité dans les prochains jours par l’Envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental sur les difficultés faites par le Maroc à ses visites dans la région et sur le rapport du SG de l’ONU prévu pour le mois de mai 2017, le Maroc multiplie les appels à ses soutiens surtout que cette fois-ci il risque de perdre tout et de se retrouver seul et en grande difficulté surtout qu’on laisse entendre dans les coulisses des Nations unies que le nouveau SG, Antonio Gutarres est décidé à mettre fin à ce conflit. Un point d’honneur qu’il compte mettre sur le crédit de son mandat à la tête de l’ONU.
    L’Algérie profondément attachée aux choix stratégiques d’un ensemble régional cohérent et complémentaire permettant de faire droit aux aspirations de tous les peuples de la région, et empruntant des voies méthodiques qui prennent en charge les mutations intervenues au plan régional et international, ne saurait admettre que cet ensemble maghrébin se construise au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes et inaliénables à l’autodétermination, en référence à la résolution 1514 des Nations unies sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés. L’Algérie, qui œuvre pour des relations apaisées avec son voisin de l’Ouest, soutient sans réserve les efforts de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental pour la promotion d’une solution juste et durable de la question du Sahara occidental. L’Algérie toujours dans la voie de la légalité internationale, restera disponible pour aider par la voie pacifique à trouver une solution à tous les problèmes surgis dans la région et ailleurs dans la région subsaharienne.
    Ammar Zitouni
  • Quels éléments de victoire pour des armées occupantes ?

    Après chaque réunion sur le conflit israélo-palestinien, il est de coutume qu’après chaque affrontement militaire, il faut interroger dans le sens de savoir qui en est sorti vainqueur et quels faits accomplis vont à nouveau être imposés. On se rappelle que pour ce qui concerne l’Irak et l’Afghanistan, le constat américain était formulé ainsi  » nous ne sommes pas en train de gagner la guerre « .
    Israël au Liban et en Palestine, les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, les Marocains au Sahara occidental ont-ils perdu face à des mouvements de résistance ? Qui en est sorti vainqueur et peut-il y avoir de victoire décisive ?
     
    Israël dit qu’il a gagné la guerre, ou presque. Hamas dit qu’il n’a pas perdu la guerre. Un Etat et un mouvement de résistance se sont affrontés. Sur quels critères faudrait-il fonder la victoire ou la défaite pour un Etat occupant et un mouvement de résistance ? Sur le nombre de victimes à faire dans chaque camp puis à les comparer? En tout cas, pas par le recensement des armes en possession, puisque c’est une guerre asymétrique où il est difficile de dire qui a gagné et qui a perdu. Peut-on dire que les Américains par exemple ont perdu ou gagné ?
    Qui alors a gagné la guerre à Gaza ? Pas Israël. Une défaite sur le plan moral, mais pas militaire car son armée n’a pas fait de reddition. Il ne s’agissait d’ailleurs pas de guerre car il n’y avait pas en présence deux Etats pour s’affronter, ni deux armées. Dans une guerre, on compare les forces en présence, et cela n’est pas valable dans ce cas précis. Hamas n’a pas perdu la guerre, car il est encore là, et si ses effectifs sont entaillés, même très sérieusement, l’injustice faite au peuple palestinien alimentera les rangs de la résistance car les jeunes palestiniens sont nés dans la révolte permanente de n’être pas comme les jeunes du monde entier, en train de vivre leur vie dans leur propre pays, leur propre Etat. Il en est de même pour ce qui se passe entre le Maroc et le Polisario. Quelle guerre pourrait se gagner, si ce n’est celle de la paix définitive par la reconnaissance des droits des peuples agressés ? 
    De même qu’au Sahara occidental, Les jeunes n’ont jamais connu la paix et savent qu’ils n’auront pas d’avenir tant qu’ils n’ont pas leur Etat. L’avertissement n’est pas adressé uniquement à Israël. Il l’est également pour les pays arabes frontaliers avec Israël. Le risque serait-il quasiment grand (pour ne pas dire qu’il s’agit d’une certitude) que toute la région s’embrase à nouveau.
    Il n’est point utile d’analyser les conditions actuelles et les implications d’un cessez-le-feu dit unilatéral alors que c’est de paix qu’il va falloir s’agir et non de conjoncture. Les tunnels d’acheminement des armes n’ont pas besoin d’être surveillés par les Américains, les Israéliens et surtout les Egyptiens si les Palestiniens ont leur propre Etat comme l’ont les Israéliens. Mais, tant que les pays arabes , ceux du front plus particulièrement, ne deviennent pas tous ensemble  » un  » interlocuteur unique « , et cela ne pourra être possible que si tous ces régimes sont légitimés par de vraies élections et une vraie ouverture du champ politique, qu’ils doivent leur pouvoir au peuple et non à la force militaire et policière, et que les oppositions deviennent des partenaires et non des « ennemis ». 
    N. B.
  • La France pointée du doigt

    Le camp de réfugiés sahraouis de Dakhla vit au rythme des festivités de la 13e édition du Fisahara, dont le coup d’envoi a été donné mercredi dernier. Celle qui a marqué ces dernières c’est le point de presse animé par le président de la République Sahraouie, Brahim Ghali après avoir assisté à l’ouverture officielle de cet événement cinématographique.
    C’est devant un parterre de journalistes, que le Président de la République sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, s’est exprimé d’un ton de haute tenue, soulignant, à l’occasion que le long parcours de la cause nationale se renforce inéluctablement de jour en jour. Il a affirmé qu’aucune volonté ne pourra contraindre la volonté du peuple sahraoui à renoncer à ses nobles objectifs, et personne ne décide de son sort. 
    Cette position ferme n’est pas dénuée de l’essence même qui fait la grandeur de ce combat, dans la mesure où l’orateur appelle à la paix, à l’entente et à la coexistence. Lors de ce point de presse très remarqué, pour la pertinence de ses thèmes, prononcée, en présence d’un parterre de journalistes, le Président Ghali a tenu à préciser que «notre message est clair, net et précis», tout en affirmant que l’issue finale de la cause sahraouie sera certainement couronnée par l’accession à l’indépendance.
    En ce qui concerne l’examen de l’état de la cause sahraouie à l’échelle internationale, le Président Brahim Ghali a exprimé son mécontentement au sujet de la position de quelques pays qui prétendent s’associer à la défense du respect des droits de l’homme dans le monde, épinglant au passage alors la France qui soutient le royaume du Maroc dans sa colonisation de grandes superficies du territoire sahraoui. 
    Le royaume chérifien, faut-il le redire, est considéré comme un grand pays exportateur de drogue dans la région. Eu égard à cette politique, le Président Ghali a précisé que le peuple sahraoui continue à honorer les promesses des martyrs sahraouis, dans un climat d’unité et de cohésion, sous la direction du Front Polisario, engagé dans la voie de la lutte pour recouvrer sa souveraineté et sa dignité au sein d’un territoire sahraoui libre. 
    Le président de la RASD a appelé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités pour mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui, par un processus de décolonisation du Sahara occidental. Il rappelle que cet appel urgent est destiné au premier responsable de la MINURSO et garant de la mission dont elle a été investie, à savoir l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental. 
    Par ailleurs, le Président sahraoui s’est félicité de tous les messages de solidarité avec le peuple sahraoui opprimé, notamment ceux des délégations officielles et d’autres représentants des organisations non gouvernementales (ONG), dans le but de participer aux évènements organisés par les autorités sahraouies. 
    Coté cinéma, plusieurs films sont au menu de cette manifestation cinématographies dont le principal objectif est la sensibilisation de l’opinion publique internationale à la cause sahraouie. 
    L’un des films qui a marqué l’assistance venue nombreuse projeté en plein air de cette 13e édition de Fi Sahara qui se tient sous le slogan «Peuples sous occupation», est celui de la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, qui a suivi avec sa caméra Sonita Alizadeh, une jeune réfugiée afghane vivant à Téhéran. 
    Cette adolescente rêve de faire de la musique rap. Mais sa famille, restée en Afghanistan, a décidé de la marier de force, selon la tradition, en échange de 9 000 dollars. Pour aider Sonita à concrétiser son rêve, la cinéaste l’accompagne de bureaux en bureaux pour obtenir un passeport afghan, un visa pour les Etats-Unis et une place dans un lycée de l’Utah. Pour retarder l’échéance du mariage et modifier le cours du destin de Sonita, elle a payé 2 000 dollars à sa famille.
    Un choix qui soulève des interrogations morales, mais que la cinéaste assume. En marge de ces représentations cinématographiques les organisateurs ont concocté un programme riche et varié qui consiste des ateliers de formation dans le domaine de l’audiovisuel, en plus de tables rondes qui s’articuleront autour de thèmes liés au ’’Sahara Occidental sous l’occupation, comme modèle’’, ’’les peuples sous occupation, à leur tête la cause palestinienne’’ et ’’le cinéma d’Histoire’’, selon les organisateurs. 
    Le festival international du cinéma au Sahara est une initiative culturelle adoptée par le gouvernement sahraoui depuis plusieurs années, avec le concours de la coordination espagnole de soutien au peuple sahraoui qui a mis en place une administration spécifique dénommée ’’festival Fisahara’’.
    Par : DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL AUX CAMPS DE RÉFUGIÉS À DAKHLA : IDIR AMMOUR
  • Pour la solidarité avec la cause sahraouie

    Mehdi Isikioune
    La 13e édition du Festival international du cinéma du Sahara Occidental (Fisahara) 2016 a débuté, mercredi soir, dans les camps des réfugiés sahraouis de Dekhla.
    Placée sous le thème «Des peuples sous l’occupation», cette édition voit la participation de 400 professionnels, venant de 28 pays à l’instar de l’Algérie, la Mauritanie, la Syrie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Iran, le Venezuela, et le Sahara Occidental, pays organisateur. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, du secrétaire général au ministère de la culture Sahraouie, Mustapha Mohamed Fadel, du wali de Dekhla ainsi que d’artistes, cinéastes, intellectuels, journalistes et militants des droits de l’homme.
    Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général au ministère de la culture Sahraouie, Mustapha Mohamed Fadel a estimé que le festival revêtait une grande importance du fait qu’il permettait d’évoquer la cause sahraouie, ajoutant que cette manifestation est une occasion pour une rencontre amicale et professionnelle entre les cinéastes et les jeunes sahraouis, tout en espérant plus de succès au Fisahara : « Ce festival reste l’unique évènement cinématographique organisé dans les camps des réfugiés, un évènement incontournable pour le peuple sahraoui », a-t-il notamment précisé.
    Et d’enchaîner : «nous espérons que ce festival accueillera de nouveaux cinéastes et de participants». La cérémonie d’ouverture a été marquée, notamment par la projection du film documentaire « Danielle » du réalisateur Sahraoui, Lafdal Mohamed Salem. Le film relate l’histoire de Daniella, une femme sahraouie handicapée qui a eu le courage, avec le temps, d’affronter les problèmes de la vie quotidienne et ce, en dépit du peu de moyens et des conditions de vie très difficiles. Pas moins de 50 films et projections documentaires, dont 28 traitant de la cause sahraouie aux plans politique et social, devront être présentés lors de ce festival qui durera jusqu’à dimanche prochain et sera entrecoupé aussi de représentations musicales et artistiques.
    Huit ateliers de formation dans le domaine de l’audiovisuel seront aussi mis sur pied dans le cadre de ce festival, en plus de tables rondes qui s’articuleront autour de thèmes liés au «Sahara occidental sous l’occupation, comme modèle», «les peuples sous occupation, à leur tête la cause palestinienne» et «le cinéma d’Histoire». En marge de ce festival, une première rencontre a été organisée, jeudi soir en présence de la presse algérienne, sahraouie et étrangère, animé par, le militant sahraoui Mohamed Dadache qui a exposé son expérience militante. Parallèlement à ce rendez-vous international, le festival régional de la culture et des arts populaires a débuté mercredi matin avec l’organisation de plusieurs activités artistiques et poétiques.
  • Un document révèle les noms des agents rémunérés par le Makhzen

    Des documents secrets du ministère marocain des Affaires étrangères donnent les listes de 29 agents étrangers au service du Makhzen qui les a chargés de «défendre» la thèse de l’occupation coloniale du Sahara Occidental par le Maroc devant la 4e commission de la 69e assemblée générale de l’ONU (septembre 2014). Ces documents constituent une preuve supplémentaire des moyens, pour le moins, malhonnêtes – mensonges et manipulations – mis en œuvre par le Makhzen pour défendre la cause perdue à l’avance de la «marocanité du Sahara Occidental». Les interventions de ces 29 personnes sont totalement dénuées de sincérité comme le montrent ces documents qui contiennent la «feuille de route» qui leur est assignée par le Makhzen. En échange de la prise en charge de leur transport et de leur hébergement à New York, siège des Nations unies, par une agence de voyages payée par le Makhzen, et d’une somme de 2 000 dollars par jour auxquels s’ajoutent 200 dollars de frais pour le transfert de l’aéroport à l’hôtel, ces faux témoins s’en prennent à l’Algérie qui ne leur a absolument rien fait, mais ils doivent cette contrepartie à leurs embaucheurs qui ne sont autres que les services de renseignements marocains de la Direction générale d’études et de documentation (DGED). La mission qui leur est confiée est, en effet, de «discréditer le discours algérien» dont le Makhzen a cru connaître les thèmes : «questions des droits de l’Homme, les ressources naturelles, l’autodétermination, l’indépendance, etc.».
    Le Makhzen dicte à ses agents la riposte anti-algérienne en les orientant sur les thèmes à évoquer, notamment celui de «la situation humanitaire dans les camps (de réfugiés)» et de «la violation des droits de l’Homme dans les camps». Parmi les documents secrets du MAE marocain, le PV d’une réunion consacrée à la 4e commission de la 69e session, l’Assemblée générale des Nations unies établit clairement l’implication directe de la DGED dans le choix des agents étrangers, sur la base, lit-on dans le PV, «des critères déjà définis à savoir la diversité des profils, la répartition géographique et la stature des intervenants». Ce profil est détaillé dans une autre note du MAE marocain : «Journalistes, juristes, universitaires, historiens et correspond aux thématiques proposées (réformes politiques au Maroc, initiative marocaine d’autonomie et sa conformité avec l’exercice de l’autodétermination, modèle de développement des provinces du sud, etc.)».
    Le Makhzen n’en est pas à sa première opération de mobilisation de ses agents dans le même but : défendre l’occupation coloniale du Sahara Occidental par le Maroc et s’attaquer à l’Algérie qui est solidaire de la lutte du peuple sahraoui pour l’autodétermination et l’indépendance. Les mêmes documents nous apprennent que pour ne pas «griller» ses agents, le Makhzen a décidé de «surseoir à la réunion de coordination avec les pétitionnaires à la Mission permanente du Maroc à New York, et de ne pas offrir de dîner pour maintenir la discrétion sur la présence de nos pétitionnaires et leur lien avec les officiels marocains sur place».
    Dans ses «commentaires» destinés à sa hiérarchie, le directeur fait remarquer que l’Algérie ne fait pas appel à des agents étrangers pour faire passer ses points de vue dans la réunion de la 4e commission de l’Assemblée générale des Nations unies.
    Houari Achouri